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Université Abdou Moumouni de Niamey

Faculté des Sciences Economiques et Juridiques


Département Droit Niamey, le 17 novembre 2021

Travaux Dirigés de Droit Civil – Les Obligations


2ème Année LICENCE EN DROIT
Année Académique 2020-2021
SEMESTRE III
THÈME : L’IMPOSSIBILITÉ D’EXECUTER LE CONTRAT
Chargée du Cours : Mme BELLO Amina BALLA KALTO, Maître-assistante en Droit
Privé
Chargés de T. D. : Malam Nassirou, DL/MRI ; Me Rahamou Laouali Notaire ; Daniel
Vinou, Doctorant ;Dr Sani Kabir, Docteur ; Kadri Hassoumi, Doctorant ; Mme Zara Yacouba,
Doctorante ; Goni BOULAMA, MAE/IA.

SÉANCE N° 7 : COMMENTAIRE DE TEXTE.

I - BIBLIOGRAPHIE :
1°) – Ouvrages généraux
- Bénabent Alain, Droit civil. Les obligations, Paris, Montchrestien, coll. « Domat droit
privé », 11e éd. (2007), 713 p.
- R. Cabrillac, Droit des obligations, Dalloz, Coll. « Cours », 6ème éd., 2004.
- Ph. le Tourneau, Droit de la responsabilité et des contrats, Dalloz, 2006.
- J. Carbonnier, Droit civil, Les obligations, 18 ème éd.1998.
- Ch. Larroumet, Droit civil, t.3, Les obligations, le contrat, Economica, 5 éd., 2003.
- Ph. Malaurie, L. Aynès et Ph. Stoffel-Munck, Les obligations, 3 t., éd. Defrénois, 2007.
- Ph. Malinvaud, Droit des obligations, Litec, 10ème éd., 2007.
2°) - Ouvrages méthodologiques
DEFRÉNOIS-SOULEAU Isabelle, Je veux réussir mon droit : méthodes de travail et clés
du succès, Dalloz, 2007.
2°) – Ouvrages méthodologiques
BATTEUR Annick, Droit civil des obligations 2010 : méthodologie et sujets corrigés,
Dalloz, 2009.
BROS Sarah et GRIGNON-DERENNE François-Xavier, Méthodes d’exercices
juridiques  : commentaire d’arrêt, cas pratique, consultation, dissertation, synthèse de
documents, Francis Lefebvre, 2007
COTTIN Stéphane, La gestion de la documentation juridique, Paris, LGDJ, 2011, 252 p.
DEFRÉNOIS-SOULEAU Isabelle, Je veux réussir mon droit : méthodes de travail et clés
du succès, Dalloz, 2007
GARÉ Thierry (dir.), Annales introduction au droit et droit civil 2010 : méthodologie et
sujets corrigés, Dalloz, 2009
GOUBEAUX Gilles et BIHR Philippe, Les épreuves écrites en droit civil : conseils et
modèles, LGDJ, 2008
GUILLIEN Raymond et VINCENT Jean, Lexique des termes juridiques, Dalloz, 2007.
II. Documents à lire :
- Partie correspondante du Cours ;
- - Document méthodologique : Marie-Anne Frison-Roche, 2014, Conseil pour
l'exercice de commentaire de texte - https://mafr.fr  › article › conseil-pour-
lexercice-de-com..
Le commentaire de texte, assez rarement proposé dans les Facultés de droit, se rapproche
assez sensiblement de l'exercice du commentaire de texte tel qu'il est demandé en matière
littéraire ou en philosophie.
En effet, le principe est qu'il faut "s'enfermer" dans le texte et en tirer la substantifique
moelle, et la restituer pour montrer au correcteur qu'on a compris le sens du texte, qu'on en a
mesuré la portée, qu'on en connaît les effets (cela est surtout vrai si le texte est ancien), qu'on
en discerne les causes (cela est surtout vrai si le texte est récent). En cela, le commentaire de
texte est souvent plus facile à faire qu'une dissertation, car il s'appuie sur le travail d'un autre
(le texte qu'il s'agit de commenter) et que l'effort de "synthèse" d'un dossier complet dans une
note claire, courte et articulée (enjeu de la "note de synthèse) n'est pas demandé.
Les usages en droit sont de ne pas donner des textes longs, contrairement à ce qui se pratique
dans d'autres disciplines. Ainsi, c'est le plus souvent une ou deux phrases qu'il s'agit de
commenter. Comme les juristes accordent plus particulièrement de l'importance au droit
positif, plutôt qu'au discours sur le droit, il s'agira le plus souvent d'un article fameux d'une loi
importante (un article de la Constitution, un article du Code civil, etc.). C'est pourquoi il est
fréquent que l'on parle de l'exercice du "commentaire d'article", plutôt que d'utiliser
l'expression plus générale et plus courante de "commentaire de texte", tant le juriste aime la
concision et le droit positif.
Mais ce n'est pas parce que le texte proposé serait court qu'il n'est qu'un prétexte à une
dissertation. Par exemple, la dissertation ayant pour sujet Le juge est-il créateur de droit ? et
le commentaire de la phrase de Montesquieu Le juge est la bouche de la loi, se croisent certes
dans les connaissances qu'il faut utiliser, puisque cela concerne la question du pouvoir
créateur du juge. Mais dans le second cas, il s'agit de commenter un texte : celui-ci est daté (il
est ancien) et il a un auteur (et pas des moindres dans cet exemple : Montesquieu). Ainsi,
le respect pour le texte est essentiel dans l'exercice du commentaire de texte. Respecter un
texte ne signifie en rien l'approuver nécessairement car peut-être son auteur avait-il tort, ou
bien le propos tenu alors est-il aujourd'hui dépassé, ou bien était-il adéquat à propos de quoi il
a été tenu mais il ne l'est pas à propos d'autres choses. Et le commentaire devra soulever cela.
Le respect du texte consiste à le replacer immédiatement par rapport à son auteur, à ce dans
quoi il s'insère (ouvrage, loi plus générale, décision de justice, mouvement de pensée, époque,
etc.) et à évoquer son auteur. Si cela est un adage, alors son auteur est la coutume elle-même,
ou les mœurs, ce qui est un thème du commentaire à part entière.
Ainsi, alors que l'exercice de dissertation permet à l'étudiant d'aller là où il peut mettre en
valeur ses connaissances en se gardant d'aller là où il a quelques lacunes, le commentaire de
texte est un exercice d'érudition : si l'étudiant ne sait rien sur l'auteur, sur la loi, sur la décision
de justice, n'a jamais entendu parler du texte, que son sens lui paraît obscure, sauf
illumination, il est plus prudent de changer de sujet.
Si l'on suppose que le travail se fait sans documentation, le commentaire de texte sera
l'occasion de montrer au correcteur la maîtrise des connaissances qui permettent la

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compréhension du texte. En cela, le commentaire de texte est un exercice "d'érudition",
puisqu'il faut mettre le texte en perspective de son contexte (lequel a été appris à l'occasion du
cours), et de démonstration de sa compréhension de la technique juridique. En cela, c'est un
exercice relativement scolaire. Bien sûr, si l'on est sûr de soi, l'on peut le transformer en
exercice plus personnel, par exemple procéder à une présentation critique du texte (pour
montrer à quel point il est dépassé, ou montrer en filigrane combien les critiques dont il a fait
l'objet sont justifiées - en les citant, mais attention au hors-sujet, ou montrer que la
jurisprudence a de fait réécrit le texte).
Le commentaire de texte devient alors beaucoup plus "beau". En conséquence, la note peut
dépasser le 15/20 pour aller vers 19/20, comme chaque fois que l'on dépasse l'organisation des
connaissances pertinente pour aller vers un travail personnel, mais c'est aussi dangereux, car il
faut éviter le hors-sujet, ne pas faire des critiques infondées (or, l'étudiant ne sait pas tout ou
son correcteur peut ne pas être du tout d'accord...) et ne pas se tromper d'exercice, en faisant
une dissertation parce qu'on est "sorti" du texte.
Ainsi, comme dans tout exercice, il faut tout d'abord faire un travail mécanique. Il faut
mentionner la "localisation" du texte et ne pas le perdre de vue : doctrine ? loi ? jurisprudence
? texte français ? étranger ? texte positif ? commentaire d'un texte ? discours politique ? avant-
propos d'un grand texte ?
Il faut garder à l'esprit la date. Cela est essentiel. Le droit se construit dans le temps. Un texte
de 1804 et un texte de 2014 ne peuvent être commentés de la même façon. Il faut considérer
que la date fait partie du texte même et doit être commentée. Parfois, c'est une date essentielle,
en soi (ancien, nouveau) ou d'une façon relative (avant tel événement, après tel événement,
entre tel et tel événement).
Il faut se concentrer quelques instants sur l'auteur du texte. Tout texte a un auteur, même s'il
est abstrait. C'est la grande différence entre un commentaire de texte et une dissertation. Est-
ce une personne physique ? Encore active ? Un personnage historique ? Un juriste ou non ? Sa
profession ? Qu'a-t-il fait par ailleurs ? Est-ce une entité ? La Commission européenne ? Un
régulateur ? Une juridiction ? Laquelle ? etc.
Là encore, l'auteur fait partie du texte commenté. Par exemple, s'il s'agit d'un extrait d'une
décision, extrait rédigé en termes très généraux, affirmant une règle qui a tout changé en la
matière, il faudra insister dans le commentaire sur le fait que les juges créent du droit, ce qui
est un constat dans les systèmes de Common Law,  ce qui peut paraître plus étonnant, voire
critiquable si la juridiction, dont l'extrait de décision est commenté, appartient à un système
de Civil Law, comme l'est le droit français.
Une fois cela fait, l'on peut lire le texte lui-même. S'il n'est pas trop loin, il convient de le
reproduire intégralement dans les premières phrases de l'introduction. Si le texte est court, l'on
peut analyser le texte "mot à mot", ce qui renvoie à la technique de la glose. L'on peut
renvoyer à la glose que Carbonnier opéra de l'article 544 du Code civil qui définit le droit de
propriété, le plus beau commentaire de texte qui ait été fait.
Quand les textes sont très bien rédigés, il est facile de les suivre, et de les suivre mot à mot (v.
par exemple le commentaire de l'article 12 du Code de procédure civile qui définit l'office du
juge). Si les textes sont plus longs, ou s'ils sont moins bien rédigés, comme c'est souvent le
cas en matière de droit économique, alors l'on ne peut plus se fier si aisément aux mots.
Plus le texte est bien fait et plus il est actuel, et plus il est aisé de "rester dans le texte", le
commentaire de texte s'apparentant alors à une analyse de texte. A l'inverse, plus le texte est
de mauvaise qualité ou plus il est ancien, et plus le commentaire doit le mettre en perspective
d'éléments qui lui sont extérieurs, permettant d'insérer de la clarté et de la cohérence là où il
en manque, ou permettant d'insérer des éléments nouveaux si le texte est ancien.
Ainsi, si le texte est de qualité technique médiocre ou si le texte est déjà ancien, le
commentaire de texte requiert davantage de connaissances, lesquelles sont nécessaires pour

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"éclairer le texte" qui ne se suffit pas à lui-même. C'est alors que le commentaire devient un
exercice d'"érudition" tout autant que d'analyse.
Mais l'érudition qui est alors requise, surtout lorsque l'étudiant qui doit rédiger le commentaire
n'est pas juriste, n'est pas nécessairement une érudition juridique. Il peut s'agir justement, et
par exemple, d'une érudition financière ou de politique économique. Par exemple, s'il s'agit de
commenter une communication de la Commission européenne, des connaissances sur les
projets européens éclairent le sens technique. Ou bien encore, s'il s'agit de commenter un
extrait de discours du Président Barak Obama sur la nécessité de réformer Wall Street, la
connaissance de la politique de la Maison-Blanche en la matière, qui est un élément
d'érudition peut être utile, voire de faire un commentaire comparée entre la présentation faite
par ce précédent président de la réforme Dodd-Frank et les propos tenus par le nouveau
président des États-Unis sur ce qu'il estime en être la réforme nécessaire et la "dérégulation".
L'on doit se soucier alors tout d'abord de la structure du texte. Par exemple, s'il y a deux
phrases, l'on peut penser que le texte a désigné deux choses. Cela n'est vrai que s'il est bien
conçu... Dans un tel cas, le plan est tout trouvé, car les plans les plus simples sont toujours les
meilleurs et il faudra consacrer la première partie du commentaire à la première partie du
texte et la seconde partie du commentaire à la seconde partie du texte. Mais ce qui paraît un
truisme n'est guère applicable car les textes sont souvent mal rédigés et l'on ne trouve pas de
si nettes césures. La grammaire est souvent précieuse, les conjonctions de coordination, les
virgules, signalent des temps d'arrêt, des restrictions, etc., qui sont autant d'articulations de
sens qui sont des axes du commentaire.
Ce souci littéral, qui révèle l'esprit de précision de celui qui réalise le commentaire, appelle à
définir les mots qui sont utilisés. C'est là où le commentaire peut prendre un tour critique, si le
texte utilise des termes contradictoires, ou fait des anglicismes, ce qui est très courant en droit
économique, ou bien utilise des termes qui n'existent pas en droit, ce qui posera
nécessairement des problèmes.
Comme le commentaire de texte est en réalité un exercice d'érudition, il faut "lire entre les
lignes". Ainsi, un texte n'est jamais isolé dans un système juridique, lequel n'est pas non plus
indifférent au contexte économique et social, de même que le droit français est affecté par le
droit européen et international.
Dès lors, si vous avez les connaissances suffisantes pour le faire, il faut éclairer le
commentaire du texte par les connaissances pertinentes.
Il faut préciser les événements, juridiques ou non qui expliquent la prise de position de
l'auteur (ce qui s'est passé avant). Si le texte est ancien, il faut mettre en perspective le texte
avec ce qu'il a déclenché (ce qui s'est passé après) et ce qui s'est passé à côté de lui, et qui a pu
confluer, nuancer, neutraliser, et entrer en collision.
Là encore, le commentaire peut, sans nécessairement devenir critique, prendre de la distance
avec le texte, car il le met en perspective, d'une façon érudite et dynamique.
Ce travail sur le texte étant terminé, il ne reste plus qu'à construire le travail du commentaire,
ce qui est assez mécanique, le commentaire de texte n'ayant pas à être un exercice très
personnel ou très "brillant", sauf exception pour ceux qui sont sûrs d'eux ou/et ont des idées
arrêtées sur le texte.
Il est difficile de suggérer des plans, car le plan doit se dégager du texte lui-même. Il est
d'usage de s'en tenir à un plan en deux parties, avec des titres apparents, des sous-parties, une
introduction très construite (v. ci-dessous) et pas de conclusion ou une conclusion en II.B.
De toutes les façons, le correcteur sera davantage attentif à la qualité de l'analyse et à la
richesse de l'érudition technique du commentaire (intrinsèque sur le contenu du texte et
extrinsèque sur sa mise en perspective) que sur le plan, dont l'élégance est plutôt la marque et
le signe distinctif de la dissertation. Ainsi, l'on conseille souvent des plans comme
"I.Conditions/II. Effets", "I. Principe/II. Exception". Des plans plus originaux mais aussi déjà

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plus dangereux pourraient être : "Ce qui est conservé/Ce qui est remis en cause",
"L'Approprié/L'Inadéquation" ; "I. La prescription/II. La sanction", etc.
En tout cas, il faut surtout éviter un plan qui cantonnerait le texte dans la première partie et
mettrait toute l'application du texte par la jurisprudence dans la seconde, ou bien le texte
commenté mais ancien dans la première partie et tout le droit ultérieur dans des lois
successives dans la seconde, ou le texte d'un auteur important dans la première et toute sa
traduction en droit positif dans la seconde.
En effet, en faisant cela, vous montrez que vous êtes "sorti du texte", que vous n'avez
"respecté" que dans la première partie, parlant d'autres choses que de lui dans la seconde.
Tous les éléments ici visés dans ces secondes parties inadéquates doivent être mêlés au
commentaire du texte même.
Il faut construire l'introduction, ce qui doit être fait assez mécaniquement. Il faut tout d'abord
rappeler l'auteur, la date et dans quel corpus le texte se situe, en recopiant le texte lui-même
si celui-ci est suffisamment court pour le supporter. Si l'un de ces éléments est essentiel, par
exemple l'auteur, il faudra préciser que cette dimension sera développée par la suite dans le
corps des développements. Si l'historique ne doit pas constituer une dimension importante
des développements du commentaire, c'est ici qu'il faut mentionner rapidement l'historique du
texte.
Il faut ensuite évoquer les intérêts du texte, ne serait-ce que pour faire plaisir à ceux qui vous
ont demandé de le commenter, et corrigent votre travail. Il s'agit d'un intérêt économique, d'un
intérêt de système (lacune du droit, palliatif à un dysfonctionnement), d'un intérêt social, d'un
projet politique. Tous ces types d'intérêts doivent être examinés, ceux auxquels a pensé
l'auteur du texte, ceux auxquels il aurait pu penser.
Parfois, il est conseillé d'insérer une "problématique". Cette insertion est néanmoins assez
artificielle, car la problématique est caractéristique de la dissertation, qui met en question des
phénomènes, ce qui n'est pas le cas d'un commentaire de texte. Mais peut-être celui-ci le fait-
il. Dans ce cas, la "problématique" consiste à faire ressortir la question centrale à laquelle le
texte répond, met en lumière (pas celle à laquelle vous pensez vous-même en lisant le texte,
car il ne s'agit pas d'une dissertation à propos d'un texte).
Enfin, il faut faire une annonce raisonnée du plan, c'est-à-dire dire clairement ce que sera la
première et la seconde partie, leurs titres et pourquoi vous avez choisi ces deux axes pour
rendre compte de ce qu'il y a de fondamental dans ce texte.

IV. Exercice :

Commentez les dispositions de l’article 1302 du Code civil suivantes « Lorsque le corps
certain et déterminé qui était l'objet de l'obligation vient à périr, est mis hors du commerce, ou
se perd de manière qu'on en ignore absolument l'existence, l'obligation est éteinte si la chose a
péri ou a été perdue sans la faute du débiteur et avant qu'il fût en demeure.
Lors même que le débiteur est en demeure, et s'il ne s'est pas chargé des cas fortuits,
l'obligation est éteinte dans le cas où la chose fût également périe chez le créancier si elle lui
eût été livrée.
Le débiteur est tenu de prouver le cas fortuit qu'il allègue.
De quelque manière que la chose volée ait péri ou ait été perdue, sa perte ne dispense pas
celui qui l'a soustraite de la restitution du prix ».

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