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Procédure pénale

Introduction

I-Définitions

La procédure pénale va servir à mettre en œuvre le droit pénal. On ne peut pas appliquer le droit
pénal en dehors de la procédure pénale. Lorsque l'on veut réprimer l'infraction, on ne peut le faire
qu'en utilisant les règles de la procédure pénale qui est du droit pénal de forme : ensemble des
règles qui mettent en œuvre la répression pénale et qui vont permettre de mettre en œuvre le droit
pénal général et le droit pénal spécial. Le droit civil est différent car on peut appliquer ce droit en
dehors de la procédure civile. Le droit pénal ne peut s'appliquer que dans le cadre de la procédure
au vu de l'enjeu : la liberté de la personne.On ne peut pas délier ces 2 matières.La règle de la
classification tripartite d'infraction va avoir un impact direct par la procédure pénale. Le tribunal de
police va juger les contraventions et siège au sein du TGI depuis la loi du 10 novembre 2016 mais
cela est délocalisé dans les faits au TI de Brest. Le tribunal correctionnel sera compétent pour juger
les délits et les crimes jugés à la cour d'assise à Quimper.

Notre procédure est un processus : le droit pénal général et droit pénal spécial intervient à partir du
moment où l'infraction est constatée.A partir de là va commencer la procédure pénale.Cette
procédure finira par une condamnation et on appliquera encore une fois le droit pénal général et le
droit pénal spécial. Très régulièrement,on aura besoin de ces 2 types de règles.

→ Ex : Le temps de garde à vue=24h renouvelable 1 fois


Pour certaines infractions, le temps de garde à vue est plus long : 96H en matière de stupéfiants,120
et 144h en matière de terrorisme (en cas de risque immédiat d'attentat depuis 2006)

Notre procédure va servir à aller du constat de l'infraction ex :Art 222-25 CP sur détention
stupéfiant afin de déterminer où vient le produit, on aura ensuite une présentation du dossier devant
le procureur qui va aboutir à une condamnation. Ce processus va avoir plusieurs étapes,on a
plusieurs phases de procédure dans la procédure pénale:entre le moment où on constate l'infraction
et/ou la personne est jugée,on aura plusieurs règles de procédure à respecter. Il va falloir constituer
un dossier afin de savoir qui est suspecté,comment les policiers sont arrivés jusqu'à lui,quelles sont
les preuves ? Cette procédure à pour objet de préparer l'audience correctionnelle,l'audience
criminelle.Lors de passage devant le juge, on appelle cela la phase décisoire de la procédure. Avant
cette phase de procès où l'audience aura lieu, il faudra tout préparer : la phase préparatoire où aura
lieu une enquête de police.

Constat d'infraction → enquête → décision du procureur afin d'orienter l'affaire

En matière délictuelle, 98% des procédures passe par ce schéma. La phase préparatoire sera elle-
même divisée en 2 phases :

-L'instruction : elle est obligatoire en matière criminelle (art 79 CPP ) et sera menée par un juge, le
juge d'instruction. En matière de crimes, on aura 3 phases:phase enquête,phase instruction et phase
de jugement.A partir du moment où un juge a été saisi,le procès a commencé. Lors d'instruction, le
procès commence dès la phase préparatoire alors que sans procès, ce dernier commence que lors de
la phase de jugement.On peut rajouter une 4ème phase qui sera la phase d'exécution de la peine (art
707 et suivants).Intervient ici le juge d'exécution des peines ou le parquet d'exécution des peines.
A noter.Si la peine est inférieur à 2 ans, on sort du tribunal libre car le JAP pourra décider une autre
peine après celle prononcée.

A l'origine de la procédure pénale, la procédure se situait essentiellement avant jugement,on allongé


les règles de procédure par la suite.Toute la procédure se joue dans la phase d'enquête,pour cela que
les avocats sont présents lors de celle-ci. Il ne faut pas confondre procédure et procès, le procès n'est
qu'une des phases de la procédure, c'est la phase de jugement et la phase d'instruction.En fonction
de la place de la partie procès et jugement dans la procédure, on pourra caractériser la nature de la
procédure.

On aura 2 grands types de procédure pénale dans le monde : les procédures accusatoires et les
procédures inquisitoires.On va dire que les procédure inquisitoires sont les procédures de l'Europe
et les procédures accusatoires sont plutôt des procédures anglo-saxonnes. Historiquement, dans
l'antiquité et le moyen-âge, les procédure accusatoires été les 1ères à avoir été développée.On était
face à une accusation orale et la personne devait se défendre à l'oral devant le juge afin de
déterminer celui qui avait raison.On est face a une partie qui accuse un auteur et le juge va
déterminer le culpabilité ou non. La procédure civile est accusatoire, la victime comme l'auteur sont
a égalité, la victime doit rapporter la preuve sauf si le juge demande une preuve supplémentaire par
une expertise. En France, le taux d'acquittement est de 4%.

La procédure inquisitoire est la procédure inquicitio mise ne place par l’Église pour contrôler les
monastères. L’Église catholique a été confronté au dogme catholique.On a chargé un ordre
monastique spécialisé dans les enquêtes administratives afin de trouver les hérétiques et de les
condamner.On s'est aperçu que cette procédure était efficace afin de rapporter les preuves
(procédure qui date de la fin du Moyen-âge).La procédure inquisitoire a été absorbée par l'autorité
royale.A partir du moment où on avait trouvé une personne suspecté d'infraction, on l'interroge d'où
la notion de procès verbal.La procédure inquisitoire est secrète, écrite et non contradictoire : les
avocats et la personne interrogée n'ont pas accès à celle-ci.

Notre procédure est plutôt inquisitoire dans la phase préparatoire et procédure plutôt accusatoire
lors de l'audience. Certains droits de la défense qui n'existaient que durant l'audience sont présents
durant l'enquête : depuis 1993 assistance d'un avocat et depuis 2011 assistance avocat durant les PV.
Il reste que cette procédure pénale va être mue par des grands mouvements qui vont être à l'origine
des évolutions techniques et législatives d'encadrement de la procédure. Sur notre base accusatoire
et inquisitoire,on aura des mouvements qui vont s'opposer et va montrer que la matière est
mouvante.

Une procédure pénale va porter atteinte à différents droits et liberté : aller et venir, droit de
propriété, droit à la vie privée etc...Si on va trop loin dans la préservation des intérêts de l’État, on
peu vite tomber dans une société policière, un État totalitaire. D'un autre côté, si on accorde trop de
droits aux individus suspectés, cela va compromettre l'enquête aussi et plus largement la répression
pénale.Des failles en terme d'organisation des autorités ou même en terme de droit vont
compromettre la mission de protection des citoyens qui est celle de l’État.Accorder trop de droits
aux délinquants est ainsi ne pas permettre d'assurer une justice efficiente, le risque est alors de se
détourner la justice en ne portant pas plainte et ainsi recourir à la justice privée. Après le 11
septembre, les américains ont voté le patriot act et ainsi sort les suspects,terroristes du régime de
droit commun, on les a sorti du régime du droit pénal et n'ont plus aucunes garanties. On a l'intérêt
de la société d'un cîoté et les intérêts des citoyens de l'autre. La procédure pénale doit être
équilibrée, les règles de procédure doivent assurer cette équilibre, c'est une exigence
constitutionnelle, le conseil constitutionnel l'a rappelé dans différentes décision.
→ CC,30 juillet 2010,QPC 14/22 : Rappel exigence équilibre entre intérêts société et intérêts
citoyen « il incombe au législateur d'assurer la conciliation entre d'une part la prévention des
atteintes à l'ordre public et la recherche des auteurs d'infraction, toute deux nécessaires à la
sauvegarde de droits et de principes de valeur constitutionnel et d'autre part l'exercice des libertés
constitutionnellement garanties.On a d'un côté la répression et de l'autre les droits de la défense.

Les différentes lois de procédure pénale doivent assurer cet équilibre entre les intérêts qui sont
contradictoires. On aura des lois plutôt favorables à la répression (lois anti-terroristes avec les
écoutes téléphoniques, les perquisitions nocturnes...).D'autres lois vont accorder plus de possibilité
à la défense : loi du 14 avril 2011 sur la possibilité pour l'avocat d'assister leur clients lors
d'auditions de leur clients mais également la notification du droit au silence, en phase préparatoire
mais également lors de la phase de jugement. La procédure pénale est un déséquilibre permanent
entre des lois qui vont soient d'un côté, soit de l'autre qui forme une édifice. Ces déséquilibres ont
été au centre de contestations politiques durant longtemps.

Conseil. Lors de difficulté à la lecture d'une disposition,analyser si cette disposition est plus
favorable à la répression ou aux intérêts de la défense.

II-Les sources de la procédure pénale

La source principale est la loi : article 34 de la Constitution énonce clairement les règles de
procédure pénale comme relevant du domaine législatif.On ne peut pas appliquer les codes de
procédure pénaux étrangers en France, seule la procédure pénale française est applicable. Lors de
textes internationaux, il faut attendre qu'une loi de transposition intervienne afin que le texte relève
effectivement du droit positif. Cette loi va être influencée par la jurisprudence, la loi va contrer ou
confirmer la jurisprudence de la cour de cassation. Notre loi va également être influencée par les
normes supérieures telle la Constitution qui devient une source indirecte de procédure pénale. Ici, le
préambule de la Constitution de 1946 ne va pas nous intéresser mais la DDHC de 1789 est
importante (art 2). On peut adopter des dispositions qui ne sont pas égalitaires dès lors que la
situation initiale n'est pas égalitaire : le trafic de stupéfiants est plus graves que les vols (procédure
va être plus restrictive pour le trafic). Il faut que les règles de procédure pénale régisse l'atteinte au
droit de propriété : les règles relatives à la saisie sont régie par ce code.

Ex:-Lors de vol d'un bien, la procédure pénale va permettre d'organiser le recours de la victime dans
la restitution de son bien.
-Art 7 et 9 : présomption d'innocence qui est une règle de preuve à valeur constitutionnelle
-Art 16 DDHC : séparation des pouvoirs. Cet article sert au conseil constitutionnel de fondement
sur le droit au procès équitable(droit fondamental ne matière de procédure pénale)
→ Le fait d'avoir le droit à un avocat est rattaché à cela, le droit au silence devant un policier ou
devant un juge...

Ces normes constitutionnelles imposent des exigences de procédure. Dans la Constitution,on a aussi
des textes qui ont une importance primordiale en matière de procédure pénale : on aura l'article 34
mais plus pratiquement l'art 66 « l'autorité judiciaire est gardienne de la liberté individuelle ».Cette
règle impose une règle de procédure pénale. Dès lors qu'un acte d'enquête met en jeu la liberté
individuelle, l'autorité judiciaire doit être saisie. Toute la procédure pénale met en jeu la liberté
individuelle. La décision du 7 juillet 2015 du conseil constitutionnel l'a confirmé : la liberté
individuelle ne porte que sur la liberté d'aller et venir.
Dès lors qu'on est face à une privation de liberté, on doit saisir un juge dès lors qu'une personne est
arrêtée ou emprisonnée afin d'ordonner ou de contrôler la remise en liberté. L'article 63 du CPP
impose une obligation d'information au policier.

Qu'est-ce que l'autorité judiciaire ?

Elle est constituée de magistrats selon l'ordonnance de 1958 portant statue de la magistrature : on
aura les magistrats du siège et les magistrats du parquet.Les magistrats du siège sont les juges qui
sont indépendants et inamovibles (on ne peut les déplacer ni leur donner d'ordre dans le cadre de
leur fonction). La seule charge incombé est d'appliquer la loi. Les magistrats du parquet requiert
debout, le parquet n'est pas juge mais est magistrat (procureur de la République). C'est un magistrat
qui a pour charge représenter la société. Or,une infraction pénale est une atteinte à la société.
Comme le procureur est en charge de ces intérêts,il a pour fonction de poursuivre l'infraction
pénale, il accuse et c'est lui qui doit rapporter la preuve. C'est en cela que le procureur a la charge
des enquêtes.
Dans la tradition française, le procureur, comme il représente la société, il est sous la hiérarchie de
l’État. Le supérieur du procureur de la République est le procureur général qui lui est à la cour
d'appel, son supérieur est le ministre de la justice. Les procureurs de la République sont nommés en
conseil des ministres, les juges du siège par décret du Président.Les magistrats ne sont pas
indépendants d'un point de vue structurel et organique et on aura des magistrats totalement
indépendant du Gouvernement. Les magistrats du siège sont nommés par le Président après avis du
conseil supérieur de la magistrature : le Président ne peut nommer quelqu'un d'autre que proposer
par ce conseil.
Peut-on confier la garantie de la liberté individuelle à des magistrats qui ne sont pas indépendants ?
Le CC nous dit que oui : l'autorité judiciaire est composée des magistrats du siège et des magistrats
du parquet (8 décembre 2007). De ce fait, le procureur de la République peut contrôler les gardes à
vue. Au bout de 48h, un juge du siège doit intervenir. Cette position du CC va à l'encontre de la
CEDH qui elle ne considère pas les magistrats du parquet comme des magistrats à part entière.

A noter.La conv.EDH de 1950 est importante en procédure


→ Art 3,5 et 6 importants

Art 3 : Traitements inhumains et dégradants


→ On peur utiliser cet article sur les conditions de détention (lorsque les locaux sont constatés
comme insalubres, on pourrait ici reconnaître le traitement dégradant).

Art 5 : Porte sur les conditions d'arrestation


Art 5 par 3 : la personne doit être présenté dans un délai raisonnable devant un juge

Art 6 : Droit au procès équitable


→ Porte sur des règles procédurale : règles qui organisent la procédure pénale,civile ou même
administrative

Cet article 6 est intéressant car porte no,n seulement sur des règles procédurales mais sur une
garantie substantielle : c'est un droit qui s'intéresse à la procédure mais c'est également un droit de
fond.Ce droit est opposable aux juridictions judiciaires et aux acteurs de la procédure pénale.Ce
droit va s'appliquer en la matière.L'art 6 s'applique dès lors qu'une personne est accusée en matière
pénale.Lorsque l'on parle d'accusation,on parle de la personne qui est jugé par une cour d'assise. Un
accusé est une personne qui est renvoyé devant une cour d'assise pour y être jugé. On a ici une
définition très restreinte de l'accusation : le fait de se voir soupçonné d'avoir commis un crime.
Les personnes jugés devant la cour d'assise sont les prévenus et ceux jugés au tribunal de police
sont les contrevenants. Pour la CEDH, l'accusation s'applique à tout reproche d'avoir commis une
infraction.Un personne soupçonnée d'avoir commis une infraction possède le droit à un procès
équitable.Selon la JP de la CEDH, cela s'applique dès le contrôle d'identité,de la garde à vue.

→ CEDH, Mialhe C/France,26 sept 1996 : l'art 6 s'applique aux phases qui précèdent le jugement
(phase préparatoire)
→ CEDH,Imbriscia : L'art 6 s'applique à l'intégralité d'une procédure pénale

La notion de matière pénale est appréciée de façon plus large par la CEDH, selon elle, elle peut
renvoyer à d'autres matières dès lors qu'une personne encoure une sanction : matière de retrait de
point de permis. En France, cela relève de la sanction administrative, pour la cour, elle considère
que c'est une sanction pénale.Notre droit au procès équitable (art 6) va assurer un certain nombre de
garanties pour les personnes concernés.

Art 6 par 1 : Toute personne a le droit à ce que sa cause soit entendue publiquement,équitablement
et dans un délai raisonnable
→ On retrouve ici la notion de procédure équilibrée : la défense doit avoir suffisamment de droit
pour rééquilibrer l'accusation.
→ Les audiences pénales sont publiques mais on aura des exceptions à fins de préservation de
l'ordre public : le huis clos peut être prononcée (principe pour les juridictions des mineurs sauf
lorsque le mineur ayant commis des faits durant la minorité et devenu majeur lors du jugement),
possibilité pour le juge de faire évacuer la salle...Les parties peuvent également demander le huis
clos, notamment lors d'agression sexuelle. La publicité est le principe,le huis clos l'exception.Quand
bien même il y-aurait eu huis clos, le délibéré est toujours rendu public quant à lui.
→ Le procédure doit durer raisonnablement : ne pas prendre trop de temps pour juger mais
également ne pas trop juger rapidement,ce qui pourrait être contraire à cette exigence. En matière
criminelle,la procédure va durer au moins 4 ans (durée enquête, instruction,renvoi possible,appel
décision...).Afin de juger rapidement,on va utiliser la procédure de comparution immédiate. Devant
un tribunal indépendant et impartial, le droit au procès équitable impose cette exigence dans le cas
de la séparation des fonctions.

Art 6 par 2 : Le droit à la présomption d'innocence + Art 9 DDHC


La CEDH va édicter à partir de l'art 6 par 2 un droit extrêmement important en matière pénale mais
surtout en matière de procédure. Elle a édicté ce droit dans plusieurs arrêts :
→ CEDH,John Murray c/ R.U,8 février 1996
→CEDH,Funke c/ France, 25 février 1993
→ Brusco C/ France,14 octobre 2010

Ces arrêts ont permis à la CEDH de dégager, à partir de 6 par 2 le droit de ne pas contribuer à sa
propre incrimination. Dans l'arrêt Funke, l'administration fiscale soupçonnée ce monsieur d'avoir
commis une fraude et lui on alors demandé de fournir des documents d'imposition. Une personne
soupçonnée de fraude n'a pas à donner de document car contraire à art 6 par 2.Le fait de na pas
répandre son ADN ne correspond pas au fait de laisser des traces de son passage et donc contraire
au principe de ne pas s'auto-incriminer. La CEDH nous dit que non, l'utilisation de traces génétiques
contre elle-même n'est pas contraire à art 6.La CEDH dégage de l'art 6 par 2 le droit de ne pas s'auto
incriminer par le droit au silence, qui est un droit fondamental au titre du procès équitable (arrêt
Murrray). Il est contraire au droit de garder le silence le e faire de faire prêter serment et dire toute
la vérité pendant la procédure de police.
La CEDH impose le respect du droit au silence de le cadre de la procédure mais aussi surtout,
encore faut-il le connaître donc le suspect doit en être informé : le gardé à vue doit ne être informé
mais cela va être le cas pour n'importe quel juge judiciaire. Si cela n'est pas fait, cela entraîne la
nullité de la procédure. De plus, la CEDH interdit de condamner une personne sur le simple aveu
qu'elle aurait passée sans avocat. Cette jurisprudence a été intégrée en droit français à l'art
préliminaire du CPP « en matière criminelle et correctionnelle, aucune condamnation ne peut être
prononcée contre une personne sur le seul fondement de déclarations qu'elle a faîtes sans avoir pu
s'entretenir avec un avocat et être assisté par lui. »On voit ici que le législateur fait très attention des
moments où une personne choisi de parler et de ne pas utiliser son droit au silence. Il s'agit de bien
préserver le droit de garder le silence mais également préserver le droit à une procédure équitable
par l'assistance de l'avocat.

Art 6 par 3 : Le droit des accusés 

-Droit d'être informé de la nature et la cause d'accusation porté contre lui:cette information se limite
sur les faits et non sur les preuves (pour le moment)

-Droit de disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa défense:lire


procédures,lire auditions,voir audition victimes et témoins etc...

→ Lors de comparution immédiate, dès le début d'audience, le juge demande si la personne


souhaite être jugée immédiatement ou a besoin de bénéficier d'un délai, c'est une obligation pour le
juge. Si une personne requiert un délai, le parquet demandera un mandat de dépôt afin que la
personne soit incarcérée provisoirement.

-Le droit à l'assistance d'un défenseur : assistance d'un avocat ou de se défendre soit même.C'est un
droit qui s'est de plus en plus développé dans la phase préparatoire au cours de l'histoire de la
procédure pénale.

-Interroger les témoins à charge

-Se faire assister gratuitement par un interprète : reconnu dans le CPP et prévoit la possibilité à ce
que les pièces soient traduites dans notre langue d'origine

D-Le droit de l'union européenne

C'est une source directe de la procédure pénale tant par le TUE que le TFUE.

L'art 82.2 du TFUE permet au parlement et au conseil d'adopter des directives fixant des règles
minimales en procédure pénale,notamment une directive de 2012 transposée par une loi de 2014 qui
a accordé des droits aux personnes soupçonnés durant les enquêtes de police hors garde à a vue :
possibilité d'assistance d'un avocat hors garde à vue .Avec le traité de Lisbonne, l'art 38 du TUE, la
CJUE possède une compétence en matière de procédure pénale : on peut saisir cette cour d'une
question portant sur la compatibilité des règles de procédure pénale française des règles de l'union
européenne.

CJUE,grande chambre,22 juin 2010 « Melky » : on ne peut pas faire des contrôles d'identité
générique car cela relèverait à des contrôles aux frontières contraire au droit de l'UE

A noter.La charte des droits fondamentaux de l'UE est beaucoup utilisé afin de contrôler la
compatibilité.
On aura des institutions de coopération dans la phase d'enquête : Europôle (des policiers de tout
pays membre de l'UE vont s'échanger des infos).
→ Cela a été le cas lors des événements terroristes de 2015 en France

Du côté de la justice, on aura un outil dans la phase d'instruction : Eurojuste (collaboration de


magistrats des pays membres)

Exemples outils : -Le mandat d'arrêt européen : outil de procédure de remise judiciaire du suspect
entre pays de l'union :art 695-11 et suivants du CPP
→ L'hypothèse est celle où un magistrat français veut faire arrêter à l'étranger un suspect . La
procédure d'extradition pose problème car est à la fois judiciaire et politique. Les décisions
politiques peuvent prévaloir sur la procédure judiciaire. Le juge va délivrer un mandat d'arrêt
européen à son collègue qui va lui remettre son suspect via la voie Eurojuste (afin de déterminer à
qui devra-t-on adresser le MAE).

A noter.Le MAE a bloquée au départ du fait de la souveraineté de l’État, c'est avec les attentats du
11 septembre 2001 que cela s'est débloqué

On a quand même un droit de l'UE important sur la procédure pénale.


Partie I : Les grands principes de la procédure pénale
→ Art 6 DDHC, article préliminaire du CPP:toujours se référer à l'article préliminaire.On devra
toujours comprendre les règles techniques par les principes directeurs.Cet article possède 3
paragraphes : le 1er nous donne la logique et la philosophie de la procédure pénale française avec le
principe du contradictoire,procès équitable, principe séparation fonction et principe égalité. Dans le
second, on trouvera le principe d'information des victime et le paragraphe 3 sur la présomption
d'innocence. Le CPP invoque les droits de la victime avant les droits du suspects. Ici, on aura un
article qui va reprendre tout les principes directeurs et droits fondamentaux des différents texte
concernant la procédure pénale.

Chapitre 1:Les principes directeurs.


I-Le principe de la séparation des fonctions

Article 6 par 1 Conv.EDH : énonce le droit d'être jugé par un tribunal impartial. Le but est de
garantir l'impartialité du tribunal.Or, en procédure pénale, il existe plusieurs fonctions, plusieurs
rôles : les magistrats peuvent avoir plusieurs rôles. Le tribunal indépendant et impartial est le juge
de jugement (tribunal de police,correctionnel et tribunal d'assise). Il faut donc que ce tribunal puisse
juger de manière impartial.LA CEDH possède une double définition de l'impartialité.

→CEDH, Hauschildt C/ Danemark,24 mai 1989 : on a l'impartialité objective et l'impartialité


subjective.Les 2 ont pour objet d'éviter le pré jugement, que le juge ai une idée pré conçu sur
l'auteur avant de les juger.
L'impartialité objective renvoi à la séparation des fonctions, il faut objectivement que le juge n'est
pas connu l'affaire avant et n'est pas cumulé les fonctions pendant la procédure. On va vérifier si le
magistrat a connu de l'affaire avant dans le cadre d'une autre de ses fonctions.
L'impartialité subjective porte elle sur les idées et le comportement du juge lui même.Quand bien
même l'impartialité objective est respectée et que le juge connaît de l'affaire, il doit rester
subjectivement impartial et ne pas avoir d'idées préconçu de la personne qu'il juge. L'impartialité
porte sur des éventuels stéréotypes du juge sur certains suspects. La séparation des fonctions
s'intéresse au respect de l'impartialité objective.

La fonction du ministère public

Le ministère public exerce l'action publique, il poursuit les suspects au nom de la société, il
accuse.Lui aura une idée pré conçue de la personne, il considère que le suspect est coupable donc il
poursuit. L'on ne parle pas de l'impartialité dans le sens jugement mais dans le sens
déontologique,d'honnêteté intellectuelle et d'égalité. Dans l'impartialité du ministère public, il faut
éviter de s'écharner s'il n'y-a pas de preuves
→ Voir article 31 CPP

La fonction du juge d'instruction

Le juge d'instruction instruit l'affaire, c'est à dire qu'il enquête sur les faits les plus importants :
crimes et délits complexes.Puisqu'il enquête, il va connaître les preuves de la culpabilité de l'auteur.
Il renverra dès lors l'auteur vers le juge de jugement lorsqu'il aura obtenu des preuves, s'il n'en a pas
il en restera là.Ce juge d'instruction pourra instruire mais pas juger car aura déjà une idée pré
conçue de l'affaire.
Depuis 2000, il existe le JLD : en phase préparatoire et durant l'instruction, c'est le JLD qui va
décider de l'incarcération.C'est lui qui va décider des mesures les + contraignantes vis à vis du
suspect car a des éléments qui va permettre de se forger une opinion donc ne peut pas juger.

Le principe de séparation des fonctions est bien le fait de séparer la fonction de poursuite, la
fonction d'instruction et la fonction de jugement afin que l'office du juge ne soit pas rendu impartial.
Il faut séparer la poursuite et l'instruction.

Ce n'est pas le même magistrat qui peut poursuivre et qui peut instruire, mais cela implique aussi
que celui qui instruit ne peut pas poursuivre non plus. Poursuivre est saisir un juge : le ministère
public va saisir une juridiction.Ce qui signifie que le juge de jugement et le juge d'instruction ne
peuvent pas s'auto-saisir,seul le ministère public peut le saisir.A partir de là, le juge peut poursuivre
n'importe quelle personne mais ne peut enquêter que sur des faits établis durant l'enquête.Si le juge
veut enquêter sur autre chose que sur les faits établis, il doit demander un réquisitoire supplétif.
Ex : Lorsqu'un meurtre résulte d'un règlement de compte pour cause de trafic de drogue.Seul
l'homicide est retenu, il devra demander par réquisitoire de poursuivre ces faits. Le procureur ne
peut juger car on ne peut pas cumuler fonctions de poursuite et de jugement. Lors de faits
découverts lors de l'audience, le parquet devra diligenter une enquête et ressaisir le juge.Le juge aui
aura instruit l'affaire ne pourra pas juger par la suite (art 253 du CPP s'applique en matière d'assise
et énonce les magistrats qui ne peuvent pas constituer la cour d'assise dont le juge d'instruction qui a
instruit l'affaire mais également tout les juges qui ont connu l'affaire).Un juge d'instruction pourra
assister à la phase de jugement mais ne pourra pas juger de l'affaire lors du jugement mais pourra
être assesseur de l'affaire qu'il aura instruit.

On a une exception qui permettait de cumuler les fonctions d'instruction et la fonction de jugement :
le juge des enfants.Il va instruire les faits commis par un mineur et va juger ces faits car préside le
tribunal des enfants.

QPC, 8 juillet 2011 : le conseil constitutionnel énonce que le cumul des fonctions est contraire au
principe de séparation des fonctions et au droit à un procès équitable.Le juge des enfants ne peut
plus juger au tribunal pour enfants qu'il a instruit.

2-L'autorité judiciaire,gardienne à la liberté individuelle : art 66


→ Garde à vue contrôlée par le parquet
→ Perquisition nocturne garantie par le siège

3-Principe d'équilibre du droit des parties et égalité des armes : dès lors que des droits sont conféré
à une partie, les mêmes droits doivent être conférés à l'autre.Il faut que la défense puisse demander
des actes au juge d'instruction (art 80 CPP). C'est le fait de permettre aux différentes parties d'avoir
les mêmes droits procéduraux.

4-Le principe du contradictoire : c'est un principe directeur issu du droit au procès équitable et qui
possède une valeur constitutionnelle depuis le 17 janvier 1989.a cour de cassation disait que c'était
un PGD (CC,ass Plén,1995) mais également la CEDH l'a dégagé et énoncé dans un arrêt Mateos C/
Espagne en 1992 mais également dans un arrêt de 2003 « Oçalan C/Turquie ».

→ Ce principe de la contradiction est le droit d'être informé et le droit de discuter. C'est le droit
d'être informé des arguments et des preuves des autres parties et le droit de discuter ces preuves et
d'avancer ses propres arguments. C'est également un droit de critique, la discussion peut porter sur
le fond (la preuve) mais également de la forme (discuter régularité procédure) et donc la possibilité
de soulever une nullité. Cela signifie un accès aux dossiers de procédure, échange d'arguments entre
les parties, échange des conclusions, droit de plaider...Dès lors que l'on discute de quelque chose,
toutes les parties doivent pouvoir donner leur avis.

La présomption d'innocence

Elle ne s'applique qu'aux suspects.C'est un principe prévu par la DDHC de 1789 donc à valeur
consti,c'est un principe qui possède aussi valeur conventionnelle (art 6 par 2 conv.EDH),principe
que l'on retrouve dans le par 3 art préliminaire code pénal. Donc, la présomption d'innocence est un
principe qui devra s'appliquer durant l'intégralité de la procédure pénale.Ce sont des fondements
supra-légaux.C'est d'abord une règle de fond favorable au suspect, plus pragmatiquement, c'est une
règle de preuve. Dans une démocratie,on ne peut pas considérer des citoyens comme des coupables
en puissance. C'est parce qu'une personne est avant tout présumée innocente que l’État devra
prouver leur culpabilité.
On pourra alors ensuite seulement considérer une personne comme coupable lorsqu'elle aura été
condamnée définitivement.Il s'agit de préserver ici la logique de recherche des preuves mais
également la réputation de la personne visée par la procédure.Il s'agit aussi de préserver le caractère
équitable de la procédure : on ne pourra considérer coupable une personne qu'après sa
condamnation,laquelle faisant suite à une procédure équitable. Cette personne se verra condamner
par un tribunal indépendant et impartial.La présomption est avant tout un principe protecteur des
citoyens et des personnes qui font l'objet d'une procédure.
La difficulté est que cette présomption n'est attachée qu'à la procédure pénale,elle ne peut être que
temporaire.Si la culpabilité n'est pas encore affirmée, c'est donc que la présomption d'innocence
n'est pas la culpabilité : un présumé innocent n'est plus tout à fait innocent et non pas tout à fait
coupable, on est ici dans un entre deux.Plus on avance vers la fin de la procédure, plus l'innocence
devient de + en + fragile et la culpabilité devient de +en+ vraisemblable. La procédure pénale
construit au fur et à mesure la culpabilité dans le sens où on aura de +en+ de preuves que la
personne est coupable.Pour qu'il y-ai de déclaration de culpabilité, il faudra qu'il y-ai une
certitude.Ce n'est qu'à partir de ce moment qu'on pourra déclarer la culpabilité.
La présomption est une technique qui va faire qu'avec un fait connu on va en déduire un fait
inconnu : on est ici dans une logique d'induction. C'est la présomption d'innocence qui va désigner
celui qui va rapporter la preuve.C'est un choix politique des systèmes judiciaire démocratique de
postuler qu'une personne en début de procédure est présumée innocente.La présomption
d'innocence se trouve à l'art 9-1du code civil : une personne peut demander des dommages et
intérêts en réparation de l'atteinte à sa présomption d'innocence. Puisque le suspect est présumé
innocent, c'est une règle de dévolution de la preuve : elle impose donc à l'accusation de démontrer
la preuve de la culpabilité. Cette preuve de la culpabilité doit aboutir à la démonstration d'une
culpabilité certaine. Si elle n'est pas certaine, la personne doit être innocentée:acquittement aux
assises,ordonnance de non lieu,relaxe au correctionnel (4% d'affaires où les personnes sont
déclarées innocentes). L'absence de certitude mène alors au doute qui doit profiter à l'accuse (art
304 CPP) → « in dubio pro reo »
→ Si le juge a le moindre doute, il doit relaxé

Dans le système anglo-saxon, l'accusation doit prouver la culpabilité au delà du doute raisonnable
« beyond a reasonable doubt ».La défense américaine est active, elle va rapporter des preuves de
l'innocence d'où la possibilité de faire appel à des détectives privés qui n'est pas possible en France
et où on laisse venir l'accusation ici. La culture judiciaire française exige que l'innocent joue le rôle
de l'innocent (surtout aux assises).
Le droit français connaît des présomptions de culpabilité qui vont limiter le principe de présomption
d'innocence.Le conseil consti admet que le législateur puisse poser des présomptions de culpabilité.
→ 99-411 DC, 16 juin 1999
La CEDH admet elle aussi l'existence de présomption de culpabilité
→ 7 octobre 1988 Salabiaku C/France

A noter.Il faut que ces présomptions soient des présomptions simples.Le droit pénal et de la
procédure ne connaît pas de présomption irréfragable : l'accusé doit pouvoir renverser la
présomption.Ces présomptions de culpabilité renversent la charge de la preuve : ce sera au suspect
de démontrer son innocence.

Exemples :

-Art 225-6 CP : Présomption culpabilité en matière de proxénétisme.Cet article présume que le
conjoint d'une personne qui se livre à la prostitution bénéficie de l'argent de cette profession. Ce
sera donc au proxénète présumé de démontrer que ces revenus ne sont pas issus de la prostitution.

-Art 222-39-1 : Trafics stupéfiants


-Art450-1 : Association de malfaiteurs

→ Ces deux articles répriment le recel profit présumé : la personne qui est en relation habituelle
avec un trafiquant de stupéfiants ou un membre d'association malfaiteur et qui n'est pas en mesure
de justifier de ses ressources est présumé profiter des revenus tirés du trafic ou de l'association. Il
s'agit bien de faire pression sur l'entourage pour que ceux-ci dénoncent les trafiquants. On présume
alors que parce que l'on connaît le trafiquant qu'on a des ressources qui proviennent du trafic. On
devra alors prouver la source des revenus.

-Art L.120-3 code de la route : Cet article pose une présomption de responsabilité pécuniaire « est
présumé responsable pécuniairement des infractions au code de la route le titulaire du certificat
d'immatriculation du véhicule. »
→ Présomption s'applique aux excès de vitesse et au stationnement.Cela signifie que lorsque l'excès
de vitesse est constaté par un radar,la photographie et le relevé de vitesse doit être envoyé dans un
centre national à Rennes.Les policiers dressent un PV d'excès de vitesse et un avis de contravention
est envoyé au titulaire du certificat d'immatriculation.Si la personne ne veut pas payer l'amende, elle
devra démontrer qui était le conducteur au moment des faits.
→ Loi du 18 novembre 2016 : Le gérant a l'obligation de dénoncer le salarié qui a commis
l'infraction.S'il ne le fait pas, la peine d'amende est égale à la peine d'amende commise par le
salarié.

-Art 537 CPP : Les PV en matière contraventionnelle font foi jusqu'à preuve contraire.La preuve
contraire ne peut être rapportée que par écrit ou témoin. C'est à la défense de faire apporter des
écrits sinon on peut condamner sur la foi du PV s'il est bien rédigé.

Les règles de preuve en France sont régie par le système : charge de la preuve à l'accusation et on se
posera la question sur le type de preuve.
La preuve en procédure pénale.

C'est ici la liberté qui compte. C'est ici toute la différence avec la matière civile qui est régie par des
rapports contractuels et des intérêts privés : sauf certains cas, les parties ont organisés leur rapport
ou leur relations sont encadrées par la loi.D'une part, les intérêts en cause en matière civile sont
moins important qu'en matière pénale, en outre, parce que l'on est dans un cadre contractuel
organisé par les parties ou par la loi, c'est ce cadre qui va encadrer les preuves qui seront admises.

Ex:-En matière de bail, quelle est la preuve des dégradations locatives ? Les parties savent à quoi
elles s'engagent lors de la conclusion du bail donc peuvent anticiper.

En matière pénale, il n'est pas possible d'anticiper certaines infractions : frapper quelqu'un (on ne
sait pas si on va se retrouver devant un tribunal de police ou devant une cour d'assise) avant se
battre.Il est difficile pour la victime de se pré constituer des preuves. En outre, ce sont les intérêts de
la société face à des faits relativement graves.On doit prouver les éléments constitutifs de
l'infraction : élément légal,matériel et moral.On doit aussi, de manière a bien appréhender la
commission de l'infraction le contexte de l'infraction : les mobiles vont servir à éclairer la
commission de l'infraction.L'élément légal sera disposé, l'élément matériel sera décrit dans l'élément
légal mais il faudra le démontrer.

On aura les preuves médico-légale, les preuves génétiques...L'emprunte ADN peut être laissée par
les cellules épithéliales (de la peau).Le fait d'avoir laisse notre emprunte dans la victime démontre
qu'on a eu une relation sexuelle avec elle mais ne démontre pas que la relation n'a pas été
consentie.Un témoignage peut aussi être une preuve mais reste fragile car on ne peut voir tout ce
qu'il se passe mais également l'angle sous lequel on le voit. Art 427 du code de procédure pénale
prévoit la liberté de la preuve.

Art 427 à 459 : preuve ne porte que sur les PV. On a qu'un seul article qui l'a régie : art 427.
→ Les preuves apportées doivent être discutées devant le juge. Une fois que le débat contradictoire
aura eu lieu, le juge pourra décider selon son intime conviction.

Qu'est-ce que l'intime conviction ? C'est une conviction personnelle profonde. Le juge ne décide
qu'après l'analyse des preuves et l'effet de ces preuves sur son raisonnement personnel portant sur
les preuves. Ce qui signifie que les juges n'est lié par aucune preuve. On n'a pas de hiérarchie dans
les preuves car c'est son intime conviction qui compte, c'est le résultat de l'analyse des preuves.
→ Art 304 : porte sur les serment des jurés, les jurés doivent prêter serment sur ce texte, debout et
découvert.
→ Art 353 : porte sur l'intime conviction des jurés

Il faut que la preuve soit tout de même encadré, qu'il y-ai un certain formalisme de la preuve  : il y-a
un certain nombre de preuves dont le régime va être précisé par la loi. Et donc, à partir du moment
où l'on a une preuve dont le régime est précisément définit par la loi, elle devra être légale sur un
plan formel.Le législateur va introduire cette exigence lorsque des libertés individuelles seront en
cause.
Ex:Interception de sécurité:interception des courriels,sms...
→ Forte atteinte à la vie privée donc ces interceptions sont encadrés par la loi : art 100-1 et suivant
CPP. Cette interception doit être ordonnée par un juge sinon nullité.Le législateur encadre une
preuve qui porte atteinte à une liberté individuelle.
Ex:Géolocalisation : répond à un régime de preuve spécifique
De même, l'agent qui dresse un PV doit avoir constaté matériellement les faits sinon le PV est nul.

La loyauté de la preuve

Il existe des exigences formelles tirées de la loi;suis-je face à une preuve issu du code et nous
verrons si dans la procédure on a respecté les exigences du code.C'est cela la régularité formelle.Au
delà de ça, la preuve doit-elle être loyale ? Peut-elle l'être ? On ne retrouve aucune trace de loyauté
de la preuve dans le CPP car cela est une création jurisprudentielle. Peut-on être rusé, piégé ? La
réponse est oui car on peut mentir, se faire passer pour ce qu'on n'est pas afin d'apporter une
preuve.La ruse est parfaitement admise
→ CC,10 octobre 1991:2 policiers peuvent se faire passer pour un client dans un bar afin de
démontrer que ce bar est un bar à prostitution

La distinction est essentielle en procédure pénale concernant la provocation : la déloyauté est


admise jusqu'à un certain point.Jusqu'au moment où on aura provoqué l'auteur à commettre
l'infraction.La JP de la CC admet les provocations policières dès lors qu'elles ne provoquent pas à
l'infraction donc les autorités policières doivent être loyale : la JP distingue la provocation à la
preuve de la provocation à l'infraction.La ruse policière va provoquer l'auteur mais cet auteur aurait
quand même commis l'infraction même s'il n'avait pas été provoqué.Dans la provocation à la
preuve, l'auteur est incité à commettre l'infraction par l'activité de police:si les policiers et les
gendarmes n'étaient pas intervenu, il n'y-aurait pas eu infraction. La provocation à la preuve est
recevable, la provocation à l'infraction est considérée comme déloyale.
→ CC,7 février 2007 : Monter un site web pédophile afin d'inciter les pédophiles à commettre
l'infraction. On est ici sur de la provocation à l'infraction et non pas la provocation à la preuve car
c'est ici la police qui a crée le site.

Important.Distinguer provocation à la preuve et provocation à l'infraction

En matière de livraison contrôlé (art 706-32) et infiltration (706-81) : infiltration d'un agent au sein
du groupe criminel. Dans le cas de ces 2 procédures, les policiers peuvent fournir des moyens :
appartements, véhicules, conseils aux criminels.Donc on se situe ici à la frontière entre la
provocation à la preuve et la provocation à l'infraction.

Au delà de cela, est-ce qu'il est possible et jusqu'à quel point peut-on être déloyal ? La distinction en
matière de loyauté été seulement la distinction entre loyauté de la preuve et loyauté de
l'infraction.La réflexion sur la loyauté de la preuve a rebondie avec plusieurs décisions de la cour de
cassation.
→ CC,6 mars 2015 (voir plaquette) : la CC a considérée que l'addition de la garde à vue, de la
sonorisation et du placement de l'un à côté de 'autre des détenus avait constitué un stratagème
déloyale qui portait atteinte au droit de ne pas s'auto-incriminer.

Les autorités de police doivent faire preuve d'une certaine loyauté.A ce moment là, si les autorités
de police doivent être loyales jusqu'à un certain point,elles ne pourront plus réaliser certains types
d'actes.Ce seront aux victimes et témoins de les réaliser car les parties privées n'ont aucune
obligation de loyauté ou de légalité.Ils peuvent parfaitement commettre des infractions pour en
trouver d'autres,ils peuvent mettre en place des stratagèmes pour prouver l'infraction,elles peuvent
provoquer l'infraction.La victime peut être totalement déloyale.
→ CC,11 juin 2002:le fait de provoquer à la preuve a été admis lors de preuve sur la discrimination
→ CC,10 juillet 2017 : Affaire Benzema. Photos illicitement obtenues suite à des activités
sexuelles d'un autre joueur et la preuve a été admise.Dans cette affaire, l'OPJ a demandé au
protagoniste d'appeler le mis en cause afin d'apporter la preuve.

(voir suite cours format papier)

Art 62 : Le témoin est la personne qu'on ne soupçonne pas et est donc entendue sans faire l'objet de
mesure de contrainte.C'est aussi la personne susceptible de fournir des renseignements sur les faits
et objets et documents saisis. En principe, l'audition de témoin ne dure que le temps nécessaire à sa
déposition.Toutefois, l'al 2 permet de les retenir jusqu'à 4 h si les nécessités de l'enquête l'exige.Si oj
veut l'a contraindre, on devra l'a placer en GAV.

Art 61 : OPJ peut ordonner des personnes de quitter les lieux et permet de convoquer un témoin et
dans le cas où il ne souhaite pas se présenter, la personne peut être contraint de s'y rendre.

Al 3 : L'OPJ peut dès le départ demander l'autorisation au parquet d'aller forcer à comparaître le
témoin dès lors qu'il a un doute.Le témoin est contraint pour comparaître mais n'est pas contraint
pour déposer.

Art 78 : Les OPJ,sur autorisation parquet, peuvent aller chercher un témoin ou suspect dans enquête
préliminaire.Cette autorisation ne permet pas de rentrer chez cette personne (Crim,22 février
2017).

Art 15-3 : la police judiciaire est tenue de recevoir les plaintes

La victime pourra parfois être assisté par un avocat car rien n'interdit qu'un dépôt de plainte puisse
se faire en présence d'un avocat.Toutefois, on aura des cas où il y-aura des avocats : lors de
confrontations, la victime pourra bénéficier d'assistance par avocat (art 63-4-5).En matière
d'audition libre, l'art 61-2 évoque la possibilité d'avocat lors de confrontations. L'égalité des
armes,l'équilibre de la procédure et l'exigence du contradictoire justifie ici le fait que si la victime
bénéficie d'un avocat, le suspect aussi a le droit d'en bénéficier un.

Le CPP définit 2 régimes d'audition suspect :

1°L'audition libre
2°La GAV

LA QPC du 30 juillet 2010 fait casser l'intégralité du régime de la GAV par non assistance par un
avocat et non respect du droit au silence.La GAV n'était pas conforme selon le CC. A partir de août
2010, les avocats agissent sur le fondement de l'art 6 et balancent des requêtes en nullité. Le 15 déc.
2010, la ch crim commence à accepter les nullités.Le législateur va faire son projet de loi par
procédure d'urgence.On a crée l'audition libre, cadre audition de suspect ,qui était prévue en contre
partie de l'alourdissement du régime de la GAV. L'audition libre n'est pas possible pour les crimes et
délits.Le 14 avril 2011, la loi est publiée au JO.La cour de cassation annonce qu'elle va rendre des
décisions sur les GAV antérieures à 2010 le 15 avril 2011 « toutes les GAV sans avocat et où les
personnes n'ont pas été informés par le droit au silence sont nulles. » Une circulaire du 15 avril 2011
va imposer aux OPJ l'application anticipée de la loi du 14 avril en les obligeant de garantir l'entrée
des avocats et l'information du droit au silence.

L'OPJ va choisir entre l'audition libre ou la GAV : en cas de contrainte par la force publique, l'OPJ
devra placer en GAV.I l va choisir en prenant en compte les intérêts de l'enquête.
Art 62 et art 61-1 prévoit le régime juridique de la GAV. L'art 62 va régir les auditions de témoins
mais aussi les auditions libre du suspect (art 62 al 3).L'audition libre est une audition de suspect, la
personne doit être entendue en application de l'art 61-1.

Conseil consti :Le régime de l'audition libre est conforme a la constitution sauf si le suspect avait le
droit à l'assistance d'un avocat et été informé de son droit au silence.

→ La loi du 27 mai 2014 est venue introduire l'art 61-1 qui précise les droits des auditionnées
librement (transposition décision CC). C'est ici l'introduction du statut de suspect libre avec des
droits qui sont proches dans les 2 statuts, dont on donnera la liste avant de commencer l'audition.
Sanction non information des droits ? Nullité automatique procédure car atteinte importante aux
droits de la défense.

Droits de l'auditionné libre : 1°Information sur l'infraction (qualification,date et lieu) : application


du principe du contradictoire car on est ici informé et l'on pourra discuter sur les faits
soupçonnés.L'information ne porte que sur l'infraction et non pas sur les preuves de cette infraction.

2°Droit de quitter les lieux à tout moment : le CC nous dit qu'il faut informer les personnes de ce
droit. A partir du moment où la personne est empêchée de partir, cela signifie qu'elle va se trouver
dès lors en GAV.

3°Le droit d'être assisté par un interprète (application art 6 conv.EDH)

4° Droit au silence (art 6 convention)

5°Assistance par avocat si audition libre porte sur un crime ou délit puni d'une peine
d'emprisonnement

Art 61-1 précise que les OPJ ont le droit de convoquer une personne pour une audition libre et que
tout les droits doivent apparaître dans la convocation. La personne pourra alors venir directement
avec son avocat et préparer son audition. Le dernier alinéa nous dit que cela n'est pas applicable
lorsque la personne est contraint par la force publique car GAV. L'article 61 ne pose pas de
limitation de temps de l'audition libre car la personne est libre de partir à tout moment.

En GAV, il existe un délai de carence par rapport à l'intervention de l'avocat =2h (n'existe pas en
audition libre).En GAV, lorsqu'une personne demande à avoir un avocat, aucune audition ne peut
démarrer et l'avocat 2H pour arriver sinon l'OPJ commence l'audition sans avocat du fait de ce délai
de carence. En audition libre, cela ne sera pas applicable. En audition libre, PV relu et PV signé ou
non.

A noter : Ne jamais signer un PV sur lequel on n'est pas d'accord sur le contenu. L4absence de
signature du PV par l'OPJ ou l'APJ en entraîne sa nullité.

A partir du moment où l'on souhaite contraindre la personne, on devra l'a placer en GAV, régime qui
s'appliquera alors.
Le régime de la GAV

→ Art 62-2 et suivant du CPP : c'est un cadre d'audition de suspect sous contrainte de ne pas aller et
venir.

A partir de quel moment la personne est sous contrainte? Ce qui compte est la contrainte par la force
publique car on aura différents types de contraintes
→ Art 73 CPP qui régie les arrestations et notamment l'arrestation citoyenne (73 al 1).L'OPJ n'aura
pas l'obligation de placer la personne en garde à vue car on est ici dans le cas d'une arrestation
privée

.A partir du moment où il y-aura force publique, placement en GAV : la force publique comprend
non pas seulement la police nationale et gendarmerie mais également par la police municipale.
L'OPJ aura l'obligation de placer en GAV. On aura aussi le cas où l'on se fera arrêté par des
militaires, ici on est sur de la force publique donc placement en GAV d'office.La force publique est
la force par une autorité publique (73 al 2).Être contraint est ne pas être libre de partir, dès lors
qu'on lui dit de rester sur les lieux, menottés= personne sous contrainte.

L'OPJ devra placer la personne en GAV en se fondant sur un motif, il doit motivé son placement en
respectant l'un des 6 motifs posé par l'art 62-2.On s'est aperçu que la cour de cassation a commencé
à réaliser un contrôle des motifs, on a alors eu plusieurs arrêts qui démontre bien le contrôle que
veut mettre la cour sur la GAV : elle impose que l'OPJ motive véritablement la GAV et justifie
l'usage de l'un des motifs de 62-2 à l'aide des éléments du dossier. Il doit viser l'un des motifs et doit
justifier ce motif par une explication (Crim,7 juin 2017).Le juge doit vérifier les éléments et les
motifs mais il a le droit d'intervertir les motifs (Crim,28 mars 2017).
1°Le juge va contrôler l'existence d'un motif : quels sont les éléments dont disposaient l'OPJ au
moment de l'arrestation ? Le juge va vérifier si d'autre fondement permettent de fonder la GAV sur
un autre fondement de l'art 62-2. On n'est plus sur un système d'opportunité de la GAV mais sur un
système de légalité. Ce contrôle justifie le respect des libertés individuelles, contrôle important de la
cour de cassation.

Cette GAV va être assortie de nombreuses garanties :

1°Compétence OPJ : elle ne peut être décidée que par lui, elle est un acte décidé par l'OPJ sous
contrôle du procureur de la République (art 62).Le législateur considère que les OPJ, du fait de
l'examen qu'ils ont passés, du fait de leur grade offre plus de garanties de compétence que les APJ.
L'intégralité des actes de GAV seront d'ailleurs réalisés par lui ou sous son contrôle.Si un APJ
menotte une personne sur la voie publique, par sa décision d'interpeller,impose le placement en
GAV par l'OPJ. Néanmoins, s'il n'y-a pas de GV suite à l'interpellation, la procédure sera nulle.Les
OPJ vont avoir recours aux APJ car sont moins nombreux que les APJ donc l'OPJ pourra déléguer
sa compétence à l'APJ à condition que cela soit mentionné dans le PV ou autre acte. L'OPJ va
enquêter sur quelqu'un,il va décider de son placement en GAV et va l'interroger dans le cadre des
investigations qu'il mène.Il va alors en référer au parquet qui décidera de la suite de la procédure.
Les OPJ je relayent pour des raisons de fatigue, de style d'audition etc...

2°L'intervention du procureur de la République : on est ici dans l'hypothèse d'une application de


l'art 66 de la Constitution
CC,8 décembre 2017 : le parquet fait partie intégrante de l'autorité judiciaire.C'est le paquet qui va
intervenir en GAV en 1Er (art 62-3 CPP).Le JLD sera la 2ème autorité judiciaire qui interviendra
seulement si la GAV dépasse 48h (706-88).
Au delà d'un certain temps,il faut l'intervention d'un juge du siège, le statut du procureur ne lui
permet pas d'intervenir au delà de 48h tant dans l'enquête de flagrance que enquête préliminaire.En
commission rogatoire, les prérogatives du parquet sont transférées au juge du siège.Ce sera le juge
du siège qui va contrôler l'intégralité de la GAV. Le procureur contrôle la GAV et c'est lui qui va
décider du maintien ou non de la personne en GAV. Quand bien même on se trouve dans un délai de
24h, le procureur peut ordonner la libération de la personne.C'est aussi le procureur qui va décider
de ce qu'il adviendra de la personne à la suite de la fin de GAV (remise ne liberté ou présentation
devant lui de la personne).Dans certains cas, la personne sera présentée devant le procureur de la
République. Lors de comparution immédiate, la personne est déféré devant le procureur de la
République qui pourra ordonner que cette personne soit jugée dans la même journée. Par la suite, la
personne pourra être placé en détention provisoire à la maison d'arrêt afin d'attendre la date
d'audience.Lorsque le 1er délai de GAV est épuisé, pour pouvoir continuer la GAV,on devra la
prolonger et avant cette prolongation,la personne sera présentée physiquement au parquet.Dans ces
cas plus rares, le parquet peut se déplacer au commissariat. L'art 63 I précise que l'OPJ informe le
parquet « dès le début de la mesure » : le parquet doit être informé dans la mesure afin qu'il puisse
contrôler cette privation de liberté. Il ne faut pas que l'OPJ attende,cela doit se faire
immédiatement.La JP considère que l'absence d'information du parquet est une cause d'annulation
de la procédure. Le retard d'information est aussi une cause d'annulation.La CC considère que cette
absence ou ce retard « fait nécessairement grief au gardé à vue. ».Pour un retard d'avis à parquet, le
gardé à vue n'a pas a démontrer le grief, il est présumé.Cette jurisprudence est constante.
A noter.Le juge ne peut pas soulever de griefs et de nullité de procédure,c'est l'avocat qui devra les
soulever.Lors de nullité de procédure, tout les actes seront nuls.
→ CC,10 mai 2001 

LA JP admet un retard dans l'information du procureur s'il existe des circonstances


insurmontables.LA seule matière d'éviter une nullité de procédure ne cas de retard d'information,
l'OPJ doit démontrer l'existence d'une circonstance insurmontable:l'OPJ ne pouvait matériellement
pas informer le parquet.
CC,27 nov 2007 : le transfert à l'hôpital d'un gardé à vue suivi par son refus de se faire soigner

A noter.La pluralité de gardé à vue n'est pas une cause insurmontable selon la cour de cassation

Dans le retard d'information, on pourra avoir le temps entre l'arrestation et la présentation devant
l'OPJ. On aura une application au cas par cas en fonction des temps du trajet. En outre, l'information
se réalise par tout moyens : une télécopie suffit (CC,avril 2006), la JP se contente d'une info pas
transmission du PV. Dans chaque parquet de justice, on aura une permanence où le parquetier va
recevoir les avis de garde à vue par l'OPJ. Notre parquetier est prévenu par téléphone, par télécopie
et aussi par mail (par tout moyens selon le CPP). L'OPJ,selon 63 I doit donner au parquet les motifs
de 62-2 concernant la GAV et la qualification des faits.Le parquet peut changer la qualification des
faits (vol en réunion → vol en bande organisée).L'information du procureur est aussi appelée « avis
à parquet ».En suivra ensuite après cette information de la notification des droits.

3°La notification des droits :la 1ère branche du principe de contradiction est le droit de savoir pour
le suspect qu'il se trouve en gardé à vue premièrement mais également connaître les motifs de sa
GAV et ses droits de manière à pouvoir les exercer s'il le souhaite.Il faudra que l'OPJ le lui dise.
L'art 63-1 CPP impose à l'OPJ de notifier ses droits au gardé à vue. L'information est réalisé par
l'OPJ ou par un APJ sous contrôle de l'OPJ dans une langue que la personne comprend,
éventuellement par écrit.Le placement en GAV et sa durée doit être notifié à la personne. Ensuite, la
GAV devra être justifié par qualification des faits tel jour à tel endroit. Il ne s'agit pas d'informer la
personne sur les preuves. Par la suite, la personne sera informée de tout ses droits liées à la
GAV( droit informer un proche, droit médecin,avocat,droit de consulter ses PV d'audition,droit de
présenter des observations au procureur lors de prolongation,droit au silence.)
Ces droits devront être immédiatement notifié, dès le placement en GAV. Cela peut se faire même
sur la voie publique : un APJ ou OPJ peut notifier les droits de la personne lors de l'arrestation. LE
contrôle de la cour de cassation est ici le même que pour l'avis à parquet : tout défaut ou retard
d'information porte nécessairement atteinte aux intérêts du gardé à vue donc le retard fait
nécessairement grief.
→ Crim,30 avril 1996 : arrêt fondateur –> JP sur circonstances insurmontables s'appliquent lors de
retard. LA JP accepte une notification orale qui est suivie d'une notification écrite lors de l'arrivée
au poste.

L'état d'ivresse d'une personne est une circonstance insurmontable de retard de notification des
droits : on notifie à la personne ses droits une fois qu'elle a dégrisée (crim,1995).
L.3341-1 CSP : prévoit la rétention de personne en chambre de dégrisement, si on constate qu'elle a
commis une infraction, on l'a placera en GAV après son dégrisement. Le temps de dégrisement
s'imputera alors sur la GAV (3h passé en dégrisement impliquera que la personne pourra restée 21H
en GAV par la suite).

Art 63-1 dernier alinéa prévoit que l'information peut se faire par oral ou par distribution d'un
formulaire depuis la loi du 27 mai 2014 : ce formulaire va récapituler tout ses droits.Cette personne
pourra garder ce formulaire sur elle.Le fait de ne pas donner le formulaire a la personne est-il une
cause de nullité ?
→Crim, 7 février 2017 : soumise à nullité faisant grief (le gardé à vue devra prouver que l'absence
de la remise de ce formulaire lui a causé préjudice)

1°Droit au silence : ce droit s'applique après avoir décliné son identité, on n'a pas le droit de se
taire pour décliner son identité en principe.
A noter.Le fait de ne pas vouloir donner ses empreintes est une infraction pénale (51-3 CPP).

2°Droit à un médecin (63-3) : l'examen médical a lieu si la personne le demande, le médecin sera
désigné par le parquet ou par l'OPJ. En cas de prolongation de la GAV, la personne pourra être
examinée une nouvelle fois et ainsi de suite lors de prolongations supplémentaires. L'OPJ ou le
procureur peut aussi demander.Si un proche demande que soit pratiqué un examen médical, il est de
droit:l'OPJ sera obligé de faire réaliser un examen médical, d'où l'importance de faire prévenir un
proche. Lorsque le gardé à vue est mineur, l'examen médical est obligatoire. Entre le moment où la
personne demande l'examen et/où l'examen a lieu, il peut s'écouler 3h maximum.L'examen aura lieu
soit à l'hôpital,soit au poste de police. Le commissariat aura des conventions avec les hôpitaux mais
également avec certains médecins (SOS médecin etc...). Que l'on soit au poste ou en unité
hospitalière, l'examen doit respecter le secret médical et le principe de dignité lors que la personne
doit se déshabiller.L'examen est donc réalisé à l'abri de tout regards.Le seul a pouvoir autoriser la
présence des policiers lors de l'examen est le médecin lorsque la personne est agitée.Le médecin se
prononce sur l'aptitude du gardé à vue à subir la garde à vue. Il peut aussi procéder à toute
constatations utiles:il dresse alors un certificat médical qui sera versé au dossier de procédure. Si le
certificat conclu à l'incompatibilité de la garde à vue, la personne devra être relâchée de garde à vue.
Dans un certain nombre de cas cela ne voudra pas dire qu'elle sera relâchée.Une personne pourra
être libérée de la garde à vue mais pourra, dans certains cas de situation de démence, la personne
sera internée sous contrainte.L'examen médical va protéger la personne par rapport à son état de
santé mais aussi protéger le policier.Le médecin pourra prescrire des médicaments à la personne qui
présente un problème de santé:asthmatique,problèmes cardiaques etc... afin que la garde à vue
puisse se dérouler.
3°Le respect du repos, de la dignité et de l'alimentation de la personne : art 64 CPP impose la
rédaction d'un PV de garde à vue → PV dans lequel les formalités de GAV sont détaillées.Parmi ces
formalités, il doit être mentionné : la durée des auditions ,durée des repos entre les auditions et les
heures d'alimentation.La personne doit pouvoir être en mesure de se reposer entre les auditions. La
notion de repos est simplement le temps qui sépare 2 interrogatoires.
Sur le droit à l'alimentation, la circulaire du 3 mai 2011 laisse la possibilité d'alimentation aux
policiers et gendarmes.Sur le respect de la dignité (art 63-3), la GAV doit respecter la dignité des
personnes. Concernant les fouilles corporelles intégrales (63-7),elle sont possibles que si les autres
mesures de sécurité ne sont pas satisfaisantes : ne pourra être décidé que par un OPJ, dans un espace
fermé et par une personne de même sexe. Le respect de la dignité passe aussi par le fait que la
personne dispose au cours de son audition des objets dont le port et la détention sont nécessaires au
respect de sa dignité (63-6) : port des lunettes pour relire les PV, personnes qui ont des prothèses
auditives...

4°L'information des proches : Art 63-2 CPP


Les personnes gardées à vue peuvent faire prévenir un proche par téléphone.

Quelles sont ces personnes ? -La personne avec laquelle elle vie habituellement
-L'un des parents en ligne direct (mère, grand-père, enfants)
-Frères et sœurs
-Tuteur ou curateur
-Employeur
-Autorité consulaire de son pays lorsque la personne est étrangère

Il s'agit de faire prévenir des proches de manière à ce que ces personnes puissent prendre des
dispositions par rapport à leur vie mais aussi de manière à pouvoir demander un examen médical et
à ce que ceux-ci puissent élaborer une stratégie de défense. Cela peut être utile notamment
lorsqu'une personne est sous tutelle ou curatelle,ce sera le tuteur ou curateur qui sera le plus à même
d'évoquer la situation sociale, économique et mentale de la personne:art 706-122 CPP impose la
présence du tuteur et curateur à l'audience et qui impose dès lors une expertise.Lorsque la personne
demande de prévenir un proche, l'OPJ a 3h pour le prévenir. Si l'OPJ a des soupçons sur le proche
notamment dans le cas où il pourrait détruire les preuves, faire pression sur la victime ou s'enfuir, il
peut ne pas donner suite à la demande de le faire prévenir : il demande l'autorisation au procureur
de ne pas prévenir le proche.Depuis 2016, le gardé à vue peut s'entretenir directement avec le
proche.63-2 II prévoit la possibilité d'un entretien entre le gardé à vue et son proche, il peut être
autorisé d'avoir le proche au téléphone. Le proche peut aussi être autorisé à venir dans les locaux
afin de venir voir le gardé à vue.Cet entretien ne peut pas excéder 30 minutes et l'OPJ peut imposer
que soit présent un enquêteur.En outre, cela peut aussi être utile à l'enquête.On aura ici une certaine
forme de publicité de la garde à vue, qui n'est pas un endroit secret dont personne n'a connaissance :
garantie de démocratie.

5°L'intervention de l'avocat (63-3-1 à 63-4-4 CPP)


→ On parle ici de l'entretien entre l'avocat et son client mais également de l'assistance aux auditions
de l'avocat : on aura 2 volets car en cas de criminalité organisée on peut décaler l'entretien et
l'audition alors que dans le droit commun, on peut retarder seulement l'assistance aux auditions et
non l'entretien.Cet assistance aux auditions existe depuis une loi du 14 avril 2011.
706-88 à 706-88-2 : concerne présence avocat dans affaires crime organisé.
La personne est informé de son droit d'assistance d'avocat, l'avocat pourra être désigné dès le début
de la GAV. La désignation de l'avocat pourra aussi être faîte par les proches. A ce moment-là, cette
désignation doit être confirmée par le gardé à vue : la JP impose cette confirmation (Crim, 4 oct
2016).
On aura 2 options : soit elle désigne elle-même son avocat, soit c'est l'OPJ qui va le faire.
1°La personne choisi son avocat (avocat désigné) : l'OPJ n'aura qu'une obligation que de moyen, s'il
n'est pas disponible, cela ne pourra se retourner contre lui.L'avocat choisi sera payé par le client en
fonction de ses honoraires.
2°La personne va demander à l'OPJ de prendre attache avec un avocat : système de la permanence
des avocats, l'OPJ va prévenir l'avocat de permanence.Ici, l'avocat sera rémunéré via l'aide
juridictionnelle. Là aussi on sera ici dans une obligation de moyen dans l'appel de l'avocat de
permanence : une grève du barreau n'entraîne par la régularité de la procédure (Crim,9 mai 1994).
3°La personne peut choisir de ne pas être assisté par un avocat mais peut changer d'avis.La cour de
cassation exige que démarre dès ce moment le processus de désignation et que le régime de
l'intervention d'avocat s'applique. Hors, lorsqu'une personne demande l'assistance d'un avocat, illne
peut y-avoir aucune audition pendant 2h de manière à permettre à l'avocat d'arriver.Ce qui signifie
que si une personne commence a être auditionnée et qu'en plein milieu elle demande un avocat,
l'OPJ sera obligé de stopper l'audition et ne pourra pas reprendre l'audition avant l'écoulement du
délai de 2H sinon nullité des auditions (Crim,5 novembre 2013).

Le moment de l'intervention a lieu dès le début, l'avocat doit intervenir dès le début de la GAV et
également pendant les auditions. L'art 63-4-2 prévoit un délai de carence de 2H, qui va permettre au
barreau de s'organiser et permettre aux avocats de venir,sachant que le ressort du TGI de Brest
comprendre Carhaix (1h de route pour y-aller). Au terme de ce délai, si l'avocat n'est pas là, l'OPJ
commence l'audition.

A noter.Ce délai de 2h ne s'applique qu'au début de la GAV et non pas lors de demande durant une
prolongation.

Il s'agit de faire respecter les droits de la défense de la personne mais il ne 's'agit pas à l'OPJ de faire
porter la responsabilité de la carence du barreau.L'expiration du délai permet de débuter les
auditions sur le fond, ce délai de carence n'est pas prévu en audition libre. Une fois que l'avocat
arrive, c'est l'OPJ qui interrompt l'audition à la demande de la personne gardé à vue.L'art 64-2 al 2
prévoit que la personne peut ne pas demander d'entretien mais juste l'assistance de l'avocat aux
auditions.
Ce délai de carence peut être contourné : le procureur de la République peut ordonner une audition
immédiate de la personne sans respecter le délai, par autorisation écrite et motivée : ce sont les
nécessités de l'enquête qui l'impose.
Crim,17 décembre 2013 : la cour de cassation a validée une audition immédiate lors de disparition.
La personne en garde à vue évoque ici le fait qu'il sait où se trouve la personne mais demande un
avocat.Le procureur a ici autorisé l'audition immédiate de la personne et le transport sur les lieux
désignés. L'avocat a demandé l'annulation de la procédure pour défaut du respect du délai de
carence.La CA avait annulé la GAV, pourvoir du procureur général et la CC censure la décision au
motif de nécessités impérieuses en l'espèce (vie d'une femme en cause).

Dans certains cas, on pourra décaler l'entretien de l'avocat.Le parquet pourra décaler la présence aux
auditions de l'avocat sur décision écrite et motivée lorsque ce report paraît indispensable pour des
raisons impérieuses tenant aux circonstances particulières de l'enquête , soit pour permettre le bon
déroulement d'investigations urgentes,soit pour prévenir une atteinte grave et imminente à la vie.En
outre, le parquet ne peut différer que de 12h la présence de l'avocat aux auditons, au delà de 12h,
c'est le JLD qui sera compétent pour décider. Le procureur et le JLD peuvent décider selon les
mêmes motivations à ce que l'avocat ne pourra avoir accès aux PV d'audition de son client.Le report
de l'intervention est possible en matière de criminalité organisée. On fait ici prévaloir les intérêts de
la défense afin que l'avocat ne bloque les investigations qui bloquerai les investigations notamment
par l'information aux proches du client par l'avocat.
L'entretien de 30 minutes doit être confidentiel, la personne devra être en plus dé-menottés.L'avocat
est averti des motifs de GAV, des faits et de leur qualifications et à accès aux PV d'audition ( art 63-
4-1), il a également accès au certificat médical.Une personne qui choisi de ne pas avoir d'avocat
doit pouvoir avoir accès aux mêmes droits donc pourra consulter le PV (le gardé à vue). L'avocat
n'aura pas accès au dossier de procédure.L'art 63-4-1 autorise l'avocat à prendre des notes mais ne
peut pas faire photocopie du PV. L'avocat ne sera qu'un témoin de l'audition, il ne pourra qu'assister
aux interrogations et confrontations et non l'assister dans la défense.Le rôle de l'avocat en GAV est
passif, il ne dit rien. L'audition est ainsi dirigée par l'OPJ (art 63-4-3) qui peut à tout moment y
mettre un terme en cas de difficulté.Si l'OPJ constate que l'avocat dépasse les limites de ses
compétences, l'OPJ pourra interrompre l'audition.A la fin de l'audition, l'avocat pourra présenter des
observations et pourra même poser des question que l'OPJ pourra refuser.
Le refus des questions est posé dans le PV. A l'issu des entretiens et auditions, l'avocat pourra faire
des observations écrites notamment dans le cas de refus de poser une question par l'OPJ.Ils n'ont
accès qu'aux auditons de leur client et ne peuvent avoir une vision d'ensemble : ne peuvent pas
accéder aux PV d'audition des autres personnes mis en cause, victime etc... car n'a pas le droit
d'accès au dossier de procédure. L4art 63-3-4 : pendant et à la fin de la garde à vue, l'avocat ne peut
faire état à quiconque de ce qu'il aura vu et entendu et appris à quiconque durant cette GAV car
l'avocat est soumis au secret.
« sans préjudice de l'exercice des droits de la défense » → l'avocat ne peut parler à personne de la
GAV sauf si ça peut lui servir pour sa défense. L'avocat pourra aller voir un proche afin d'obtenir
certaines pièces nécessaires à la défense de son client, il pourra faire état de ce qu'il a vu en GAV
car cela pourra lui servir par la suite pour sa défense. La loi de 1971 régie la profession de l'avocat
et impose ce secret. En outre l'art 63-3-1 al 5 prévoit que lorsque l'avocat constate un conflit
d'intérêt, il faut demander la désignation d'un autre avocat.En cas de divergence d'appréciation entre
l'avocat et l'OPJ, l'OPJ ou le procureur saisi le bâtonnier, ce dernier pourra désigner un autre avocat.
Ex:-On ne peut pas défendre l'auteur et la victime d'une infraction lorsque l'on est avocat car conflit
d'intérêt
-On ne peut pas défendre l'époux et l'épouse ne même temps durant une instance de divorce lorsque
l'on est avocat.
A noter. Le conflit d'intérêt ici est un conflit entre les intérêts du client de l'avocat.Le bâtonnier ne
sera pas obligé de désigner un autre avocat.

6°L'enregistrement audiovisuel
Les auditions pour crime font l'objet d'enregistrement audiovisuel (64-1) mais également pour les
mineurs gardés à vue (art 4 ordonnance de février 1945).Les enregistrements ne sont consultés
quand cas de difficulté sur le contenu du procès verbal, cela ne sera pas systématique.
Ex : Une personne avoue un crime puis se rétracte, o, visionnera alors les déclarations de la
personne.
A noter.En cas de difficulté d'enregistrement, il faudra le mentionner au PV
→ L'enregistrement audiovisuel va être une 2nde garantie après celle de l'avocat

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