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Pour les uns, la gestion des ressources humaines (la GRH) est un ensemble de pratiques du
management ayant pour objectif de mobiliser et développer les ressources humaines pour
une plus grande performance de l'organisation.
Pour d’autres, c’est l’ensemble des activités qui visent la gestion des talents et des énergies
des individus dans le but de contribuer à la réalisation de la mission, de la vision, de la
1 stratégie et des objectifs de l’organisation.
Mais nous allons retenir la définition de Martory et Crozet (deux spécialistes de la GRH et co-
auteur d’ouvrage sur les pratiques de la GRH, 2008) selon laquelle la gestion des ressources
humaines (GRH) c’est la gestion des hommes au travail dans des organisations.
La compréhension de cette définition nous impose à élucider les termes comme : gestion,
hommes au travail et organisations.
Leçon 1 : La Gestion
1
Henri Fayol : ingénieur civil des mines. Français né en 1841 à Constantinople, auteur de l’Administration industrielle et générale. Il est le
pionnier de la gestion d’entreprise et l’un des précurseurs du management. Il est mort en 1925 à Paris
2
Les 7 caractéristiques du travail selon Mintzberg sont : Rythme soutenu; Brièveté et variété des activités; Fragmentation et discontinuité
du travail; Propension à l’action; Préférence pour les communications informelles et verbales; Nature horizontale du travail (avec collègues
et partenaires); Contrôle tacite plutôt qu’explicite.
3
Henry Mintzberg né le 2 septembre 1939 à Montréal, canada, universitaire Canadien en sciences de gestion. Auteur prolifique d’ouvrages
de management. Il est titulaire de la chaire Cleghorn à la faculté d’Administration de l’Université de McGill où il enseigne depuis 1968. Il fut
également professeur à l’INSEAD (Institut Européen d’Administration des Affaires de Fontainebleau en France. il a marqué la recherche en
gestion, en management, en organisation et en stratégie.
« La stratégie s’impose, la tactique se négocie et la mise en œuvre se délègue »
Ainsi, la gestion n’est ni une science, ni une profession mais plutôt une pratique qui fait
appel à l’expérience et qui est ancrée dans le contexte organisationnel où s’exerce la
gestion. On comprend pourquoi le grand professeur avait publié il y a quelques années, au
grand dam des universités, Managers, not MBAs! Ces jeunes diplômés parachutés dans des
postes de direction mais qui n’ont pas d’expérience sur le terrain sont un pari risqué pour
diriger une équipe. (Ça me fait penser au film Up In the Air avec George Clooney et cette
jeune exécutive qui convainc son patron de remplacer le face à face en personne par des
vidéoconférences pour annoncer des mises à pied parce que c’est la nouvelle technologie, la
nouvelle gestion!).
2
Alors, la gestion est-elle un art, une science, une profession? Comme dans tant de choses
dans la vie, difficile de trancher. Comme du bon pain fait de farine, d’eau et de levure, la
gestion requiert les trois ingrédients. Le pain sera différent selon le boulanger, la
température ambiante, la farine, la façon de pétrir la pâte, et le four. Mais c’est avec
l’expérience que le boulanger sortira une miche parfaite tous les matins. Et à notre avis, la
gestion est question de pratique plus que de toute autre chose.
1.1 ORIGINES
Gestion vient du latin ‘’gestio’’ ce qui veut dire « action de gérer ». Elle s'est développée
dans les années 1950 pour englober les questions de management et de direction. Jusqu’à
cette date, il s’agissait d’une simple exécution des travaux de gestion.
Aujourd’hui, force est de constater qu’elle s’applique à l’action courante : elle est considérée
comme plus qu’un simple terme (gestion = administration = management = direction).
Parler de gestion c’est parler de la conduite des organisations, car elle ne vaut que par ses
objectifs qui sont de contribuer au fonctionnement et à la conduite des organisations.
La gestion s’inscrit dans les sciences humaines qui se distinguent des sciences exactes, dans
ce sens qu’elle s’intéresse à l’homme dans son cadre institutionnel. Par leur objectif
(organisation) et leurs projets (ou des performances) la gestion fait partie des sciences
sociales mais elle est également une science monétique. L’émergence de la gestion comme
pratique, spécifique et structurée constitue un fait historique trop récent pour que
l’élaboration d’une épistémologie1 de la gestion puisse déjà donner lieu à des champs de la
gestion, il s’avère indispensable de définir des critères de découpage.
1.2 DEFINITIONS
Notre société est influencée par un ensemble de structures organisationnelles comme les
écoles primaires et secondaires, les universités, les hôpitaux, les équipes de foot….
Toutes ces organisations ont des points en commun. On y trouve plusieurs personnes "
gestionnaires ", visant des buts communs, en utilisant des ressources pour atteindre les buts
visés.
Une 1ère définition stipule que la nature même de la gestion est " de s'assurer que les
ressources d'une organisation sont utilisées de façon optimale c'est à dire qu'elles sont bien
utilisées, à de bonnes fins ".
1
Epistémologie : Étude critique des sciences, destinée à déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée
« La stratégie s’impose, la tactique se négocie et la mise en œuvre se délègue »
Le plan comptable général qualifie ce qu’on nomme « gestion » par « la mise en œuvre des
ressources de l’entreprise en vue d’atteindre les objectifs préalablement fixés (chiffre
d’affaires, parts de marché…) dans le cadre d’une politique déterminée ».
Cette définition s’appuie, bien évidemment, sur le sens professionnel du terme. Elle énonce
simplement que la gestion professionnelle d’une entreprise implique la mise en œuvre d’une
stratégie prédéfinie, en se basant sur l’utilisation des ressources de l’entreprise en question.
La gestion même vise essentiellement à mener à bien la réalisation des objectifs qui peuvent
être sociaux et/ou financiers.
Les objectifs :
3
Pilotage des actions permettant d'atteindre les objectifs fixés, basé sur l'anticipation
et la mesure des résultats.
Méthode de contrôle de l'entreprise pour améliorer sa performance, sa qualité, son
image et bien sûr, les revenus du patron qui la dirige !
Plus généralement, la gestion représente un outil majeur de prise de décision. Il est l’une
des principales assurances de la pérennité de l’entreprise, maintient son fonctionnement
général, optimise son développement, et garantit l’harmonie entre ses différentes fonctions
et/ou départements.
La Gestion, version « Management »
En management, on évoquera la gestion comme étant un synonyme. Ces deux notions – très
similaires - désigneront alors l'ensemble des techniques visant à organiser les ressources
mises en œuvre afin d’assurer l’administration d'une structure donnée.
Dans le but d’optimiser l’impact de votre gestion sur la productivité de votre structure, il est
essentiel de savoir choisir le bon type de gestion. On distingue, généralement, à ce niveau,
deux grands pôles.
Le management/gestion stratégique : il englobe tout ce qui est relatif à la gestion du marché
par la stratégie (il s’agit d’une conception externe de la gestion)
Le management/gestion opérationnel : il englobe tout ce qui est relatif à la gestion des
processus propres à l'entreprise (il s’agit d’une conception plus interne focalisée sur
l'organisation).
A un autre niveau, le contrôle de gestion a pour rôle d’établir un lien entre ces deux types de
gestion, en raison de son positionnement au sein même de la structure.
Gestion d'entreprise : 3 points importants
La gestion comprend trois points importants :
la planification : permet de fixer les objectifs de l'entreprise et de déterminer les
missions de chaque salarié.
la mesure et le contrôle : afin de valider la réussite d'une action, de faire des bilans
et de suivre la mise en place des différentes actions.
l'action et la réaction : pour établir rapidement des corrections si la situation le
demande.
Une bonne gestion va permettre au chef d'entreprise de prendre des initiatives . Il devra
faire des choix, veiller à la durabilité de son entreprise, s'assurer de son bon fonctionnement,
contribuer à son développement ainsi que faire le lien entre les diverses fonctions de ses
salariés.
A savoir : il existe des formations pour gérer une entreprise, des formations pour les
créateurs d'entreprises et des formations pour les artisans.
La gestion renvoie donc à la conduite des organisations : c'est l'action ou la manière de
gérer, d'administrer, d'organiser quelque chose.
« La stratégie s’impose, la tactique se négocie et la mise en œuvre se délègue »
Il s’agit d’un modèle de gestion traditionnel qui concentre les pouvoirs et les responsabilités
aux mains de la direction/coordination et du conseil d’administration. Ce mode de gestion
est davantage connu et est souvent utilisé dans les organismes de grande taille
c. Le modèle de cogestion
Le modèle de cogestion vise une gestion partageant le pouvoir, la prise de décisions et les
responsabilités entre l’équipe de travail et le conseil d’administration. Le CA a le rôle de
représenter les membres de l’organisation.
C’est le type de décision qui différencie le pouvoir entre le conseil d’administration et
l’équipe, c’est‐à‐dire que l’un n’a pas de pouvoir hiérarchique sur l’autre.
Chacune de ces deux instances a ses champs de décisions et d’action propres, et les
instances se retrouvent – co‐décideuses‐ dans d’autres champs. Il y a peu d’organisations
5
qui, de façon officielle, fonctionnent selon ce modèle.
Le modèle de gestion en collectif présente une structure non hiérarchique. Il veut favoriser
une participation égalitaire de tous les membres (salariés et non-salariés). La prise de
décisions prend une forme participative dans laquelle le processus de recherche du
consensus est parfois aussi important que la décision elle‐même.
La vie privée et les émotions sont parties prenantes de la vie de l’organisation. Pour ces
organisations dites collectives, l’élément –climat‐ revêt donc une grande importance. Il peut
d’ailleurs dominer la réalisation des tâches et des mandats. Ce modèle est plus facilement
applicable dans les organisations idéologiques homogènes.
Il existe trois grands types de management (ou types de gestion) en entreprise. Ils
constituent chacun une combinaison de deux grands facteurs qui influencent la performance
en entreprise, c’est à dire la capacité à motiver les employés et la capacité à savoir exiger du
travail de la part des employés. Ces deux facteurs, comme vous vous en doutez
probablement, se tiennent sous la grande bannière d’une qualité que l’on nomme le
leadership. On entend souvent que c’est une qualité très importante sinon essentielle chez
les gestionnaires, et pourtant il est souvent ardu de trouver un gestionnaire ayant un type de
management équilibré. Il est essentiel de discuter de ce sujet puisque les types de
management influencent directement la productivité et la performance financière de
l’entreprise.
Contrairement à l’adage populaire, il n’y a pas autant de styles de gestions qu’il n’y a de
gestionnaire, puisque ceux-ci peuvent tous se classer dans les trois types de management en
entreprise. On peut séparer les types de management en trois grandes catégories séparées
« La stratégie s’impose, la tactique se négocie et la mise en œuvre se délègue »
a. Le Management Laisser-Faire
b. Le Management Autocratique
c. Le Management Intégrateur
l’amélioration des employés et les résultats financiers bruts. Il est un gestionnaire à l’écoute
des besoins de ses employés et a une tendance à sanctionner positivement les
comportements de l’employé, et non l’employé en tant que tel. Il aime son travail, sa
position et a l’entreprise à cœur. Il considère qu’un gestionnaire n’est jamais parfait et
marche toujours sur le chemin de l’amélioration.
Le manager intégrateur sait faire preuve de leadership et motiver ses équipes de travail. Il
partage efficacement la vision, la mission et les valeurs de l’entreprise (la culture). Il sait
célébrer les réussites et sanctionner les manquements aux règles équitablement et il
possède le respect de ses employés, car il est un gestionnaire qui suit ses principes et qui est
7
intègre dans tous les aspects de son travail.
La gestion des ressources humaines (GRH) a connu au cours des dernières décennies de
profondes transformations liées, d’une part, au développement de son expertise et, d’autre
part, à la reconnaissance de sa contribution à la performance de l’entreprise. La GRH est
devenue une science de gestion à part entière s’appuyant sur d’autres disciplines
scientifiques fondamentales, comme la psychologie ou la sociologie. Toute entreprise;
grande ou petite, fait de la gestion du personnel c’est à dire identifie les contraintes plus ou
moins fortes qu’elle rencontre dans la mise en œuvre du travail et établit des pratiques plus
ou moins formalisées. La gestion des ressources humaines est devenue délicate puisqu’on lui
demande souvent de concilier la nécessité de mobiliser les salariés sur les objectifs de
l’entreprise et celle d’adapter les effectifs au niveau d’activité.
Mais pour en arriver à ce résultat il convient de franchir des étapes en se posant la question :
qu’est-ce que la gestion des ressources humaines (G.R.H.) ?
« La gestion de ressources humaines est l’ensemble des activités qui permettent à une
organisation de disposer des ressources humaines correspondant à ses besoins en quantité
et qualité. »1
1
Définition empruntée à L. Cadin, F. Guérin et F. Pigeyre, dans « Gestion des ressources humaines » éditions Dunod 2007. Ces derniers
précisent que cette définition appartient au langage courant et n’est empruntée à aucun auteur en particulier.
« La stratégie s’impose, la tactique se négocie et la mise en œuvre se délègue »
Parmi les activités qui permettent à une organisation ou une entreprise de disposer de
ressources nous pouvons identifier : le recrutement, la rémunération, l’évaluation, la gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences et des carrières, la formation, la négociation
avec l’ensemble des acteurs de l’entreprise, la mobilité (incluant le licenciement)… De fait,
la G.R.H. définit les stratégies et les moyens en RH, les modes de fonctionnement
organisationnels et la logistique de soutien afin de développer les compétences nécessaires
pour atteindre les objectifs de l’entreprise.
la G.R.H. aura donc pour mission de conduire le développement des R.H. en vue de la
8 réalisation des objectifs de l’entreprise.
2.2.1. Différence entre gestion des ressources humaines et l’administration des ressources
humaines
Il existe une nette différence entre la gestion et l’administration. La gestion du personnel est
différente de l’administration du personnel.
L’administration ne consiste aucunement à faire des choix, mais elle consiste à rassembler et à
organiser toutes les informations disponibles concernant un groupe ou une entité afin que
celui qui a en charge la gestion de ce groupe ou de cette entité puisse s’y appuyer pour
prendre des décisions. Donc l’administration du personnel constitue la base de la gestion ;
C'est-à-dire une œuvre en amont qui consiste à fournir au gestionnaire du personnel un certain
nombre d’éléments pouvant l’éclairer dans ses choix ou ses prises de décisions.
L’administration du personnel a pour rôle aussi d’établir et de maintenir les relations
courantes avec le personnel et les pouvoirs publics.
Gérer les hommes, s’inscrit dans une perspective de prise de décisions et ne saurait se réduire
à une chambre d’enregistrement. Ce n’est donc pas réagir à court terme et sans vue
synthétique à des sollicitations momentanées.
La gestion des hommes dans les organisations riment avec la gestion dans tous les autres
domaines de l’organisation. Lorsque survint un problème ou un évènement dans un domaine
précis de l’organisation, le domaine de la gestion des ressources humaines est directement
affecté. C’est pourquoi il est inéluctable d’établir une interaction et une coordination des
centres de décisions entre la gestion des ressources humaines d’avec :
Les questions financières et comptables : le coût des hommes parmi les coûts
subis par l’organisation.
Les problèmes relatifs à l’affectation et l’emploi des capacités techniques :
relation des hommes et des postes de travail
La question du pouvoir, de son attribution, de son attribution, de son organisation
et de son exercice
L’exercice du contrôle et de la mesure de la performance e de la nécessité
d’apprécier la performance sociale.
« La stratégie s’impose, la tactique se négocie et la mise en œuvre se délègue »
Dans la pratique de la gestion des ressources humaines, on entend de plus en plus la notion de
‘’pilotage social’’ qui ne fait allusion qu’au pilotage des ressources humaines.
L’expression pilotage des RH décrit les ressources humaines dans leur finalité ou dans leur
but à atteindre. Cette notion met en exergue la pression exercée sur la gestion des hommes, eu
égard aux missions assignées à l’organisation.
Piloter les ressources humaines revient donc, dans un premier temps à définir les cibles
sociales ou socio-économiques et opérer les régulations en vue de les atteindre.
9
2.3. LES NOTIONS DE GRH ET DE DRH
Mais cette définition est loin d’être exhaustive, étant donné que la gestion RH s’étend aussi
aux domaines suivants :
La responsabilité sociale de l’entreprise
La gestion du temps de travail de chaque salarié
La gestion du dialogue social
La gestion des connaissances
L’hygiène et la sécurité.
Le directeur des ressources humaines (DRH) est le responsable de la gestion des ressources
humaines. Ses compétences sont parfois intégrées dans les missions d'un directeur
administratif et financier.
Le DRH conçoit et propose une politique d'optimisation des ressources humaines de la
collectivité.
« La stratégie s’impose, la tactique se négocie et la mise en œuvre se délègue »
Le champ d’action affecté à la fonction ‘’ressource humaine’’ dans une organisation est très
large. Cependant, nous pouvons le définir selon trois axes :
La mise en œuvre d’un cadre réglementaire national, sectoriel et propre à
l’entreprise, à la fois très abondant et fortement évolutif. Cela se traduit notamment
par une administration au quotidien qui constitue à la fois le minimum vital et le
support indispensable de la gestion sociale.
L’animation du dialogue et la mise en œuvre de la communication avec les
10 collaborateurs, d’une part, et avec les divers groupes constitutifs de la collectivité,
d’autre part.
Le pilotage socio-économique, c'est-à-dire la participation au développement des
performances de l’organisation.
Parler de ‘’ressources humaines’’, c’est, bien sûr mettre l’accent sur la gestion et le
développement du potentiel humain d’une organisation. Mais à côté des fonctions de gestion,
on ne saurait négliger les tâches d’administration qui correspondraient plutôt dans le
vocabulaire courant au domaine des relations sociales ou relations industrielles, et les tâches
de communication qui correspondraient plutôt au champ des relations humaines. C’est
pourquoi la direction des ressources humaines oriente ses actions autour de trois axes,
d’ailleurs largement complémentaires : Administrer, Communiquer, Gérer.
FIGURE 1
Le pilotage socio-
économique
-Tableau de bord système d’information sociale
-Suivi des coûts et des résultats
-Développement des
performances -Interface avec le
contrôle de gestion
Administrer
- Mettre en œuvre la législation sociale, tenir les documents imposés par
la règlementation, entretenir les relations avec les services administratifs du travail
- Administrer les hommes, assurer leur sécurité et leur épanouissement
« La stratégie s’impose, la tactique se négocie et la mise en œuvre se délègue »
Leçon 1 : GENERALITES
1.1. DEFINITION
Le terme « organisation » vient du grec organon qui signifie « outil ». On trouve des
organisations dans de nombreux domaines : économique, social, politique, artistique,
sportif… Par exemple, les administrations publiques, les associations de défense des
consommateurs, les entreprises sont des organisations.
De manière immédiate et appliquée à la gestion, trois sens peuvent être attribués au mot
organisation.
Sens 1 : l’activité d’organiser, qui consiste notamment à élaborer une structure, des
procédures, un ordre propre au système.
Sens 2 : l’organisation est le cadre que représente pour ses membres l’état d’un système après
l’acte d’organiser, notamment en termes de structures et de culture.
Sens 3 : l’organisation est une institution sociale en tant que système organisé.
Ainsi pour Edgar Morin1" l'organisation est l'agencement de relations entre composants ou
individus qui produit une unité complexe ou système, dotée de qualités inconnues au
niveau des composants ou individus. L'organisation lie de façon inter relationnelle des
éléments ou événements ou individus divers qui dès lors deviennent les composants d'un
tout. Elle assure solidarité et solidité relative à ces liaisons, donc assure au système, une
certaine possibilité de durée en dépit des perturbations aléatoires.
L'organisation donc : transforme, produit, maintient. "
On peut définir le système comme étant composé d’éléments interdépendants conçus pour
réaliser un objectif commun qui est la production de biens et de services marchands ou non
marchands. Cela signifie que l’organisation est un tout, et non la juxtaposition d’éléments
comme l’atelier, le bureau etc.… Ce qui veut dire qu’un changement d’un élément a des
répercussions sur l’ensemble du système. Par exemple, le fait d’externaliser le service de
nettoyage a des conséquences sur le fonctionnement de l’entreprise.
Système ouvert c’est à dire que l’organisation doit être située dans son environnement. Ce qui
veut dire qu’on ne peut pas séparer l’organisation de son environnement. Pourquoi on dit
système ouvert parce que l’environnement va influencer l’organisation et à l’inverse
l’organisation va influencer sur l’environnement.
Souvent, les termes institution et organisation sont confondus. Or, ils sont différents par leur
définition bien que complémentaires. L’institution c’est ce qui va cadrer l’organisation.
L’institution c’est un ensemble de normes qui s’appliquent à un système social et qui définit
ce qui est légitime et ce qui ne l’est pas. C’est l’ensemble des règles qui vont orienter les
« La stratégie s’impose, la tactique se négocie et la mise en œuvre se délègue »
comportements des individus et qui définissent ce qui est jugé positivement ou négativement.
Ex: l’institution scolaire (norme: assiduité)
L’organisation c’est la mise en œuvre des institutions dans un lieu précis. Ex: l’école,
l’université qui dépendent de l’institution scolaire
14 - La division des tâches donc la spécialisation. C’est cette division des tâches qui structure
l’organisation (on peut trouver l’organisation formelle, écrite à travers les organigrammes
avec les différentes fonctions). L’organisation informelle dans la pratique avec la division des
tâches existe, elle est liée aux traditions, à la routine, à la personnalité des individus.
L’organigramme ne peut à lui seul jamais définir la division des tâches il y a une partie
Informelle.
- La distribution des rôles : c’est à dire que l’organisation définit un rôle à accomplir pour
chaque individu un ensemble de comportements attendus (théâtre = interprétation d’un texte,
d’un rôle mais une marge de manœuvre des individus dans l’interprétation des rôles)
- Un système d’autorité : Toute organisation est défini par un système hiérarchique avec un
contrôle des individus et des rapports de pouvoir entre individus. Et cette autorité ou pouvoir
peut être formelle (la hiérarchie) ou informelle (ex: la possibilité de bloquer la production,
grève)
- Système de communication qui vise à mettre en relation les individus, à mettre en place
l’information la plus efficace pour éviter les problèmes de rétention.
- L’objectif global. Il est très important que chaque individu de l’organisation connaisse cet
objectif d’où l’instauration des livrets d’entreprises, les réunions…
1
Philippe Bernoux est sociologue, Docteur d'État, Directeur Honoraire de Recherches au CNRS.
Enseignant-chercheur en sociologie du travail et des organisations, il a mené de nombreuses recherches dans les entreprises, sur leur
création, leur organisation, leur fonctionnement et l'effet des nouvelles technologies. Il est le fondateur du GLYSI (Groupe lyonnais de
sociologie industrielle, CNRS-université de Lyon II devenu aujourd'hui le Centre Max Weber) qu'il a dirigé pendant douze ans. Il a enseigné
dans une école d'ingénieurs (INSA de Lyon), à l'université, dans des centres de formation continue (CNAM-IESTO) et donné des conférences
dans de nombreuses entreprises.
« La stratégie s’impose, la tactique se négocie et la mise en œuvre se délègue »
Les analystes des organisations ont été amenés à créer des typologies permettant de regrouper
les organisations en classes.
A ce jour on dispose de multiples essais typologiques, utiles, mais pas d’une forme finale et
aboutie de classement des organisations, c’est-à-dire d’une taxonomie des organisations.
Les typologies les plus marquantes privilégient les relations de l’organisation avec son
environnement ou bien les relations sociales internes à l’organisation. Quelques typologies
croisent ces deux aspects.
15
On s’intéresse dans ce cas à ce que les organisations apportent à l’environnement dans lequel
elles s’insèrent. On peut alors concevoir deux façons différentes de procéder :
retenir la nature des outputs comme dimension
retenir la nature des bénéficiaires principaux de ces outputs.
L’approche est fonctionnaliste. La nature de toute organisation trouve son explication dans la
contribution qu’elle apporte au fonctionnement de la société ; les organisations sont conçues
comme des systèmes ouverts recevant des ressources et réagissant à des problèmes provenant
d’autres systèmes. Cette typologie distingue quatre types d’organisation selon la fonction
remplie au bénéfice de la société :
b- Organisations d’intégration
Leur fonction principale consiste à définir les obligations de loyalisme envers la collectivité et
à éliminer ou réduire les sources de perturbations ; ce sont les organisations qui assurent le
contrôle social : police, justice ; elles visent à travers le respect des normes, traduites en règles
et lois, l’inclusion des individus dans collectivité.
c- Organisations politiques
Leur fonction consiste à augmenter la capacité de la société, ou de certains membres, en
assurant l’allocation des ressources ; ce sont ainsi les organisations étatiques qui permettent
par exemple de doter une société d’un système de défense, de financer des services publics.
d- Organisations de production
ce sont essentiellement des entreprises qui assument une tâche de fabrication et de distribution
de biens ou de services ; il s’agit du sous-système économique d’une société qui s’attache à la
gestion efficace des ressources ; leur fonction d’amélioration est adaptative dans la mesure où
elles doivent sans cesse s’adapter à leur environnement.
Cette catégorisation n’est pas dénuée d’ambiguïté : la multiplicité possible des fonctions
remplies par une organisation concrète peut conduire à la classer simultanément dans
« La stratégie s’impose, la tactique se négocie et la mise en œuvre se délègue »
plusieurs catégories par exemple une école et un laboratoire de recherche privés seront en
catégories d et a.
Par ailleurs ces fonctions exigées de la société sont latentes et reviennent à dénier qu’une
organisation puisse avoir des buts propres.
2.1.2. Exemple de typologie selon la nature des bénéficiaires principaux des outputs ( P.
Blau & W. R. Scott, Formal Organizations, Chandler, 1962)
Quatre types d’organisation peuvent être définis par le croisement de ces deux dimensions.
Deux typologies centrées sur les relations internes sont largement reconnues
dans la littérature : celle fondée sur le mode d’engagement et de soumission des membres de
l’organisation et celle fondée sur la nature du système d’incitations de l’organisation.
Cette typologie fournit des repères intéressants pour comprendre la nature des relations qui se
nouent avec l’organisation et pour interpréter les comportements qui naissent de situation de
nature hiérarchique. Elle soulève cependant deux questions.
- Comment les organisations arrivent-elles à se trouver dans ces configurations initiales
congruentes?
- Pour qui et pourquoi les organisations sont-elles reconnues efficaces ?
2.2.3. Exemple de typologie croisée. (H. Mintzberg, Le pouvoir dans les organisations, Les
Editions d’Organisation, 1986).
A partir de ces différentes approches de l’organisation on constate que ses définitions sont
nombreuses et différentes ; elles reflètent les angles de vue adoptés par leurs auteurs et sont
toutes à la fois riches et insuffisantes.
On peut toutefois dégager quelques éléments constituant le cœur de ce qu'on pourrait appeler
"le phénomène organisationnel".
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