UE 211
Série 1
Le droit pénal
Olivier DE WULF
Webconférence n°2
Année 2021/2022
22/11/2021
1ère Partie
Contrats spéciaux
Le contrat d’entreprise
Le contrat de franchise
19h30 – 20h30
Olivier DE WULF
Webconférence n°2
Année 2021/2022
22/11/2021
VRAI ou FAUX
Trouvez l’affirmation qui est exacte
A. Le contrat d’entreprise vise à la seule la fabrication d’un objet matériel alors que
le contrat de travail conduit le travailleur à fournir à son patron sa force de travail
ou son apport intellectuel ?
Faux : Le contrat peut porter sur tout travail, qu’il soit
matériel ou intellectuel (profession libérale).
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VRAI ou FAUX
A. Pour le premier, il n’y a pas de transfert du propriété sur le bien conçu, à l’inverse
du second ?
Faux : Dans les deux cas, il peut y avoir transfert de
propriété d’une chose.
B. Par les causes normales d'extinction applicables à tout contrat comme la nullité
ou la résolution du contrat ?
VRAI = A, B et C
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VRAI ou FAUX
Question n°5: Dans le cadre du « contrat d’entreprise », l’entrepreneur a comme
obligation….
Dans le cadre du contrat d’entreprise, par principe, il n’est donc pas possible de se faire substituer dans la réalisation de la
prestation (intuitu personæ très fort dans l’obligation de faire, capacités personnelles de l’obligé). Cependant, le co-contractant
peut autoriser l’entrepreneur à déléguer l’exécution de sa prestation : on parle alors de contrat de sous-traitance.
C. De conserver la chose qu’il réalise (ou qu’il répare) jusqu’à son transfert (ou sa
restitution) au co-contractant ?
D. De livrer la chose à la date convenue par les parties lors de la conclusion du contrat ?
VRAI = B, C et D
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VRAI ou FAUX
Question n°6: Dans le cadre d'un contrat de vente, le vendeur doit garantie à son
acheteur contre les « vices cachés », à savoir les défauts qui n’auraient pas été
décelés au moment de la vente et qui rendraient le bien inutilisable ou diminuerait
très fortement son usage (C. civ., art. 1641). En matière de «contrat d’entreprise »….
L’absence de GVC ne vaut, en pratique, que pour les choses corporelles mobilières. En effet,
en matière immobilière, l’art. 1792 du Code civil prévoit que le constructeur d’un immeuble est
responsable de plein de droit des dommages causés au maître de l’ouvrage, donc responsable
des VC (garanties biennale, décennale…).
VRAI = C Bref, en matière mobilière, si l’entrepreneur a fourni la matière en même temps que son travail,
il n’a pas à garantir contre les VC de la chose fournie. Ici, les règles de la vente ne s’appliquent
pas même s’il y a transfert de propriété des matériaux fournis, a fortiori lorsque l’entrepreneur
ne fournit pas la matière donc lorsque la matière fournie par le client contient déjà des vices. 8
Webconférence n°2
CONTRATS SPÉCIAUX
CONTRAT D’ENTREPRISE
Le cas de la sous-traitance
LE CONTRAT D’ENTREPRISE
La sous-traitance (loi n°75-1334 du 31 décembre 1975)
• Son article 15 précise, en effet, que « sont nuls et de nul effet, quelle qu’en
soit la forme, les clauses, stipulations ou arrangements qui auraient pour
effet de faire échec à ses dispositions ».
• Le sous-traitant ne peut donc renoncer aux droits que lui confère la loi de
1975
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LE CONTRAT D’ENTREPRISE
La sous-traitance (loi n°75-1334 du 31 décembre 1975)
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LE CONTRAT D’ENTREPRISE
La sous-traitance (loi n°75-1334 du 31 décembre 1975)
• Ainsi, l’entrepreneur principal doit communiquer au maître d’ouvrage non sous traitant d’œuvre, seul co-
contractant
seulement :
l’identité du sous-traitant et la nature des travaux qui vont lui être
confiés,
mais également les conditions de paiement applicables au sous-
traité.
AU PENAL
• Le défaut de déclaration d’un sous-traitant par l’entrepreneur principal, maître d’œuvre, constitue une infraction
pénale passible d’une amende de 7.500€ pour les personnes physiques ou 32.000€ pour les personnes morales (CT,
art L8271-1-1).
AU CIVIL
• La sanction pesant sur l’entrepreneur principal est également la nullité du contrat de sous-traitance.
• Si l’entrepreneur principal est en cessation de paiements par exemple, le sous-traitant « occulte » car non déclaré
peut obtenir le règlement de ses prestations en recherchant la responsabilité délictuelle du maître d’ouvrage afin
d’obtenir réparation intégrale de son préjudice consistant en le paiement des travaux effectués qui ne lui ont pas été
réglés.
• Cette responsabilité du maître de l’ouvrage sera exceptionnellement caractérisée si ce dernier, informé de l’existence
d’un sous-traitant, n’exige pas la régularisation de la situation de celui-ci par l’entrepreneur principal (CE, 23
novembre 1984, n°44686) mais, à l’inverse, ce maître de l’ouvrage ne peut être mise en cause s’il ignorait
l’intervention du sous-traitant (CE, 15 nov. 2012, n°354255).
• En effet, l’article 14-1 de la loi de 1975 permet de rechercher la responsabilité du maître d’ouvrage lorsque celui-ci ne
s’assure pas que les dispositions protectrices du sous-traitant édictées par la loi de 1975 sont respectées sur son
chantier et en particulier que l’entreprise principale satisfait bien à ses obligations : Dès lors que la sous-traitance
est connue, le maître d’ouvrage doit mettre en demeure le titulaire de présenter son sous-traitant.
• Aussi, le sous-traitant a tout intérêt à se manifester auprès du maitre d’ouvrage et de s’assurer que ce dernier
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a bien connaissance de son intervention et de sa qualité de sous-traitant.
THEME I – LES CONTRATS
SPÉCIAUX (suite)
Le contrat d’entreprise
CAS PRATIQUE
En 2015, avec l’assistance de leur avocat, les trois camarades ont créé la
S.A.R.L. « WIDE-NETWORKS » (SSII) dont le siège social est à
COURBEVOIE.
Travail à faire :
• Dans le cas présent, le contrat est bien un contrat d’entreprise. Il porte sur l’écriture et
la mise au point d’un logiciel, ainsi que l’installation matérielle d’un réseau
informatique. Ce contrat est conclu entre la SARL (l’entrepreneur), qui réalise cette
activité à titre personnel et en toute indépendance, et la SA (le maître d’ouvrage).
CAS PRATIQUE - Suite
Début 2019, la S.A.R.L. WIDE-NETWORKS s’apperçoit de la difficulté a
mener seule sa mission dès lors qu’outre les trois fondateurs, elle n’emploie
que cinq salariés.
Travail à faire :
Principes juridiques
• Cette loi n’est applicable que s’il existe un contrat d’entreprise comme contrat
principal, passé entre le maître de l’ouvrage et l’entreprise principale.
• Les dispositions de cette loi sont d’ordre public et ne sauraient se voir contredire
par des stipulations contractuelles contraires.
CAS PRATIQUE
Principes juridiques
• Dans une affaire tranchée par la Cour de Cassation (Civ. 3ème 30 janv. 2008, n°06-14641, «Sté
Unillin c./Sté Diw »), une société de droit belge, maître de l’ouvrage, avait confié à une société de
droit allemand, la conception, la livraison, le montage et la mise en service de machines et
d’équipements pour une unité de fabrication de panneaux de fibres, située en France. La maître
d’œuvre avait alors sous-traité certains lots à d’autres entreprises allemandes sur la base de
contrats de droit allemand.
• La JP rappelle que les règles de droit, protectrices du sous-traitant sont applicables, même en
présence d’un contrat de sous-traitance soumis à loi du pays de l’entrepreneur principal, pour la
réalisation de travaux de construction en France.
• La loi d’ordre public de 1975 est une loi de police qui tend par son article 15 à protéger les
sous traitants contre les risques d'impayés, opposable à un maître d’ouvrage, dès lors qu’il
s’agit de travaux réalisés sur un immeuble en France.
• L’article 15 de la loi de 1975 est sans échappatoire (« Sont nuls et de nul effet, quelle qu’en soit la
forme, les clauses, stipulations et arrangements qui auraient pour effet de faire échec aux
dispositions de la ( … ) loi »).
CAS PRATIQUE
Application au cas d’espèce,
• Dans ces conditions, DEUTSCHE TECHNIKS Gmbh ne peut être privée du droit
d’exercer une action directe, dès lors qu’elle satisfait bien aux conditions posée
pour ce faire.
Focus sur le caractère d’ordre public de la
loi de 1975
Travail à faire :
• Le sous-traitant qui a été accepté et dont les conditions de paiement ont été agrées par le maître
d’ouvrage bénéficie d’une action directe contre le maître d’ouvrage si l’entrepreneur ne paie pas.
• Le défaut de déclaration d’un sous-traitant constitue une infraction pénale passible d’une amende
pour l’entreprise principale de 32.000€ pour les personnes morales (CT, art L8271-1-1 ; CP, art
131-38) et, sur le terrain civil, la sanction pesant sur cette dernière est la nullité du contrat de sous-
traitance.
• Or, la société DEUTSCHE TECHNIKS Gmbh ne peut justifier avoir été acceptée et
ses conditions de paiement agréées, ceci de par la négligence de la S.A.R.L.
CAS PRATIQUE
Application au cas d’espèce
• A cet égard, si le défaut de déclaration d’un sous-traitant constitue une infraction pénale
passible d’une amende pour l’entreprise principale de 32.000€ pour les personnes morales,
cette sanction sera d’une portée limitée s’agissant de la S.A.R.L. WIDE-NETWORKS, en RJ.
• De même, la nullité du contrat de sous-traitance, serait d’une efficacité là encore limitée pour un
maître d’œuvre en RJ.
• Cela étant, la société DEUTSCHE TECHNIKS Gmbh s’est manifestée auprès du maître
d’ouvrage et s’est s’assurée que ce dernier a bien eu connaissance de son intervention et de sa
qualité de sous-traitant.
CONTRATS SPÉCIAUX
CONTRAT DE FRANCHISAGE
VRAI ou FAUX
Trouvez le (ou les) affirmation(s) qui est (sont) exacte(s)
A. Est né de la pratique des affaires et il n’est pas l’un des contrats du Code civil.
Vrai : Il n’existe aucune définition légale du contrat de franchise en droit français, que ce soit dans le Code
civil ou d’ailleurs. Il n’est pas l’un des contrats spéciaux du Code civil.
B. Est né de la pratique des affaires et son régime ne relève pas du Code civil.
Faux : Comme tout contrat, celui de franchise doit respecter les conditions de validité posées par le droit
commun des obligations.
Par ailleurs, les stipulations qu’il comporte doivent être conformes aux exigences particulières posées par le
droit commercial, notamment d’exclusivité ou de quasi-exclusivité (Code com, art L. 330-1 à L. 330-3)
VRAI = A et C 30
VRAI ou FAUX
Trouvez le (ou les) affirmation(s) qui est (sont) exacte(s)
VRAI = A, B, C et D
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VRAI ou FAUX
Trouvez le (ou les) affirmation(s) qui est (sont) exacte(s)
A. Est sanctionnée par une réduction des redevances versées mensuellement par
le franchisé.
Vrai : Le savoir-faire est l’élément essentiel du contrat de franchise. En début de contrat, le savoir
faire est généralement contenu dans un document, la "bible" ou manuel opératoire, remis au
franchisé et qui précise l'originalité du système franchisé et les modalités de sa mise en œuvre. Par
la suite, le savoir faire est transmis au cours de stages de formation et d'actualisation des
connaissances.
VRAI = C 32
VRAI ou FAUX
Trouvez le (ou les) affirmation(s) qui est (sont) exacte(s)
La franchise est un contrat du droit commercial (conclu intuitu personae, en considération de la personne de
l’une ou l’autre des parties, compte-tenu des qualités du franchisé) liant deux personnes juridiquement
indépendantes : le franchiseur, détenteur de droits incorporels lui appartenant (nom commercial, marques,
licences), et le franchisé à qui il transmet son savoir-faire et fournit une assistance commerciale et/ou
technique.
Le franchiseur est rémunéré au moyen d'un droit d'entrée, puis de redevances calculées sur le chiffre
d'affaires réalisé par le franchisé, ou de marges sur les produits.
Comme tout contrat, celui de franchise doit respecter les conditions de validité posées par le droit commun
des obligations.
Par ailleurs, les stipulations qu’il comporte doivent être conformes aux exigences particulières posées par le
droit commercial, notamment d’exclusivité ou de quasi-exclusivité (Code com, art L.330-1 à L330-3)
34
Les obligations des parties au contrat de
franchise
Le franchiseur Le franchisé
gestion…)
La transmission du savoir-faire
Selon la JP, les juges du fond doivent procéder à une appréciation in concreto de ce
savoir-faire aux fins de vérifier qu’il réponde bien aux caractéristiques précitées.
Les critères utilisés par les juges ont notamment traits à la rentabilité de l’activité du
franchiseur, à l’existence d’une bible du savoir-faire et à l’organisation de formations
prodiguées aux franchisés du réseau (Com., 7 mars 2018, n°16-25.654).
Cette analyse conduit la JP à des solutions assez différentes selon les affaires.
Dans une affaire récente (CA Rouen, 29 mars 2018, n°16/02758), s’appuyant sur ses
difficultés et celles de plusieurs de ses confrères, un franchisé estimait avoir été trompé
sur la rentabilité d’un jeune concept. La cour juge toutefois qu’il aurait dû mieux se
renseigner avant de s’engager. Pour les magistrats, le créateur du réseau détient un
savoir-faire «suffisamment substantiel ». Il a d’ailleurs délivré au franchisé les 5 jours de
formation initiale prévus. Idem pour l’assistance, puisqu’il a envoyé l’animatrice de réseau
le visiter, laquelle a constaté qu’il « manquait de motivation » et « n’appliquait pas bien »
la méthode maison. Pour les juges, le franchiseur n’a pas failli à ses obligations.
CAS PRATIQUE N° 2
Le contrat de franchise
CAS PRATIQUE
Sous la marque « SUN THERAPY », la société SOLARIS – crée en 2012 –
envisage l’exploitation sur le territoire du CALVADOS (14) d’un concept,
«révolutionnaire » selon ses dires, associant centre de bronzage et institut
de beauté, avec la vente de cosmétiques et autres parfums.
Entre 2016 et 2018, SOLARIS a conclu des contrats de franchise avec des
entrepreneurs implantés sur le département et leur promet « une rentabilité
élevée » pour un « faible investissement » et un « retour en moins d’un an »
de la mise initiale.
En août 2017, un contrat est ainsi conclu avec Mme SONIA (droits d’entrée
de 20.000€ et redevances atteignant à l’année 8% du CA).
Dans ce réseau, Mme SONIA découvre que « personne ne gagne les 3.000 à 3.500 €
mensuels annoncés » par le franchiseur. Les problèmes de rentabilité sont nombreux.
Entre 2017 à juin 2019, les cinq autres franchisés du département seront dans le rouge.
Déçus de leurs résultats d’exploitation, plusieurs franchisés, dont Mme SONIA, souhaitent
agir en justice contre la société SOLARIS.
Mme SONIA estime en ce qui la concerne qu’elle n’a rien appris du franchiseur et, en
conséquence, s’interroge sur la réalité du savoir-faire et de l’assistance fournie. Le manuel
du savoir-faire (ou « bible ») se bornerait à fournir des informations générales et publiques.
Elle pointe « l’inutilité » des conseils de l’animatrice de réseau et estime avoir été trompée
sur toute la ligne, sans avoir eu aucun avantage en termes de concurrence.
Travail à faire :
• Les franchisés peuvent obtenir la nullité de leur contrat pour défaut de cause,
du fait de l’absence des éléments essentiels du contrat de franchise résultant
de l’inexistence des marques ou de l’absence de transmission d’un savoir-
faire substantiel et secret (par écrit dans une « bible », oralement à
l’occasion de formations…).
• Le fait qu’il s’agisse d’un trop jeune concept, peu éprouvé, n’est pas
toujours retenu pour juger un savoir-faire peu substantiel (CA Rouen, 29
mars 2018, n°16/02758) ; En revanche, la JP peut estimer qu’il n’y a pas
eu de transmission de savoir-faire spécifique lorsque le manuel du savoir-
faire se borne à fournir des informations générales et publiques et qu’en
outre aucun concept particulier et aucune méthode de travail propre à
l’activité considérée n'ont été développés par le prétendu franchiseur (CA
Colmar, ch. 1ère A, 19 juillet 2011, Juris-Data n°2011-016256).
Elle ne supportait pas que le franchiseur fixe les horaires de son centre « SUN
THERAPY », ni qu’il réglemente l’usage du logo associé à la marque refusant à Mme
SONIA la création d’un site web « personnalisé » et crée par son neveu.
Elle n’a pas d’avantage apprécié que SOLARIS lui adresse quotidiennement des
instructions sur la gestion des stocks et le management des deux salariées de Mme
SONIA, tout en l’incitant à recruter plus, notamment pour le volet d’activité institut de
beauté.
Travail à faire :
• Aussi, pour éviter tout requalification en contrat de travail, les stipulations du contrat de
franchise (mais également la réalité de la relation) doivent respecter l'indépendance du
franchisé en ce qui concerne l'organisation de son travail ou encore la gestion/recrutement
de son personnel. En particulier, le franchiseur ne doit pas fixer les conditions de
l'organisation quotidienne du travail du franchisé.
• A cet égard, la Cour de cassation a ainsi jugé que le contrat de franchise dénoncé imposait
au gérant de la société franchisée « des obligations détaillées et applicables de bout en bout
dans les relations avec les clients, renforcées ensuite par des instructions tout aussi
détaillées, que, transformé en simple agent d’exécution, l’intéressé ne disposait d’aucune
autonomie » (Cass. soc. 18 janvier 2012, n°10-16342).
CAS PRATIQUE
Principes juridiques
• Il existe également un risque pénal qui est celui lié au délit de travail
dissimulé qui peut être constitué dans cette hypothèse.
CAS PRATIQUE
Application au cas d’espèce
• Le franchiseur SOLARIS est bien contractuellement en droit de surveiller ses franchisés afin
de s’assurer qu’ils appliquent bien le concept. Il peut refuser l’usage de sa marque et
encadrer la création d’un site web par Mme SONIA qui ne serait pas conforme à la ligne
éditoriale ou à la chartre graphique de SOLARIS.
• Cependant, des contraintes trop importantes pesant sur un franchisé telle que Mme SONIA
comme une absence de marges de manœuvre pour la fixation des horaires du point de
vente ou encore l'intervention du franchiseur pour l'embauche de salariés du franchisé – et
plus généralement l’exercice du pouvoir de direction des salariés –, constituent des indices
permettant de caractériser l’existence d’un lien de subordination.
20h30 – 21h30
Olivier DE WULF
Webconférence n°2
Année 2021/2022
22/11/2021
INTRODUCTION
C'est la branche du droit qui a pour objet l'étude de la répression par l'État des
comportements de nature à créer un trouble intolérable pour l'ordre social.
On distingue :
Le droit pénal spécial : consiste en l'examen détaillé de chacune des infractions que
connaît le droit français, prises individuellement (vol, abus de confiance, meurtre etc.)
Introduction
INTRODUCTION
Rappel de la distinction responsabilité civile – pénale
51
INTRODUCTION
Rappel sur l’organisation des juridictions pénales
52
LES INFRACTIONS – LEUR CLASSIFICATION
Intérêt de la distinction eu égard aux peines, à la juridiction compétente
et à la procédure suivie (instruction)
L’article 111-1 du Code Pénal dispose que « Les infractions pénales sont classées,
suivant leur gravité, en crimes, délits et contraventions ».
Art. 131-12 et
131-13
du CP
Art. 131-3 et
131-4 du CP
Art. 131-1 du CP
53
LA CLASSIFICATION DES INFRACTIONS
Intérêt de la distinction eu égard à la prescription de l’action publique et
de l’exécution de la peine
Le délai de prescription de l’action publique est le temps au-delà duquel l'auteur d'une infraction ne peut
plus être poursuivi. Son étendue varie selon le type d'infraction et l'âge de la victime au moment des faits.
Son point de départ est en principe le jour d'infraction, mais il existe des exceptions (ex. abus de confiance).
Le délai de prescription de la peine est le délai au-delà duquel il n'est plus possible de mettre une
condamnation pénale à exécution. Le point de départ de ce délai est la date à laquelle la décision de
condamnation est devenue définitive
Contravention 1 an 3 ans
I. Le principe de légalité des délits et des peines (C. pén., art. 111-2 et 111-3)
Selon l’article 111-2, les infractions et les peines ne peuvent être prévues que par un texte pénal
précis et clair : « La loi détermine les crimes et délits et fixe les peines applicables à leurs auteurs ».
Négativement, on ne peut être condamné pénalement pour une infraction non prévue par les textes.
« Nul ne peut être puni pour un crime ou pour un délit dont les éléments ne sont pas définis par la
loi, ou pour une contravention dont les éléments ne sont pas définis par le règlement.
Nul ne peut être puni d'une peine qui n'est pas prévue par la loi, si l'infraction est un crime ou un
délit, ou par le règlement, si l'infraction est une contravention ».
La loi pénale est d'interprétation stricte. Le juge pénal ne peut interpréter largement une loi pénale
que dans un sens favorable au prévenu.
III. La non-rétroactivité de la loi pénale plus sévère (C. pén., art. 112-1)
Il signifie que l’on ne peut pas appliquer une loi nouvelle à des faits commis avant l’entrée en vigueur
de cette loi, sauf exceptions.
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LES GRANDS PRINCIPES DU DROIT PÉNAL
Focus sur la non-rétroactivité de la loi pénale
• Ainsi donc la loi pénale nouvelle n'a-t-elle vocation à régir que les situations qui
surgissent postérieurement à son entrée en vigueur.
• Aussitôt après avoir énoncé le principe, l'article 112-1 précise toutefois que les dispositions
nouvelles s'appliquent aux infractions commises avant leur entrée en vigueur et n'ayant pas donné
lieu à une condamnation passée en force de chose jugée lorsqu'elles sont moins sévères que les
dispositions anciennes.
• Ce principe, à valeur constitutionnelle, est sous-tendu par celui de la nécessité des peines : le
législateur a en effet implicitement estimé, en adoucissant la loi, que l'ancienne n'était plus
nécessaire
• Les lois pénales de forme sont celles qui définissent l’exécution des peines ou le déroulement de
la procédure, avec la compétence des juridictions, les voies de recours, les délais, la prescription...
• Il y a application immédiate de la loi nouvelle, sauf exceptions : ainsi, les recours obéissent aux
lois en vigueur au jour où ils sont formés. Une loi postérieure modifiant leur forme n'aura aucun
effet sur les recours déjà formés. L'application immédiate se restreint ici aux recours entamés
postérieurement à la promulgation de la loi (art. 112-3 CP).
58
THEME II – LE DROIT PÉNAL
GÉNÉRAL
Des analyses sont opérées, mais les tests pour Axel sont négatifs, ce qui
n’est pas le cas de certains de ses collègues.
Question de droit :
Une loi créant une nouvelle infraction peut-elle s’appliquer à des faits antérieurs à sa
date d’application ?
• En vertu de l’article 111-3 du Code pénal, « Nul ne peut être puni pour un crime ou
pour un délit dont les éléments ne sont pas définis par la loi, ou pour une
contravention dont les éléments ne sont pas définis par le règlement ».
• L’article 112-1 du Code pénal dispose que « sont seuls punissables les faits
constitutifs d'une infraction à la date à laquelle ils ont été commis (…) toutefois, les
dispositions nouvelles s'appliquent aux infractions commises avant leur entrée en
vigueur et n'ayant pas donné lieu à une condamnation passée en force de chose
jugée lorsqu'elles sont moins sévères que les dispositions anciennes ».
• Ainsi, la loi pénale n’est pas rétroactive, sauf si elle est plus douce.
CAS PRATIQUE
Application au cas
Un fait ne constitue une infraction pénale que si, prévu et réprimé par la loi pénale (élément légal), il
a été accompli matériellement ou tout au moins son exécution a été commencée (élément matériel),
par une personne douée d’une volonté libre et consciente (élément moral).
64
ÉLÉMENT INTENTIONNEL
Art. 121-3 du Code pénal
Selon l’article 121-4 du code pénal, « Est auteur de l'infraction la personne qui (…) tente
de commettre un crime ou, dans les cas prévus par la loi, un délit ».
Selon l’article 121-5 du code pénal, « la tentative est constituée dès lors que, manifestée
par un commencement d'exécution, elle n'a pas été suspendue ou n'a manqué son effet
qu'en raison de circonstances indépendantes de la volonté de son auteur. »
CAS PRATIQUE N° 2
CAS PRATIQUE
Michel est un voleur à la tire de petite envergure, qui a déjà purgé plusieurs peines
de prison.
Malgré son envie de « raccrocher » pour mener une vie plus normale, il n’arrive pas
à trouver d’emploi stable et se retrouve invariablement endetté.
Car Michel aime parier sur les courses de chevaux mais il n’est guère chanceux.
Il a en effet repéré une petite agence du Crédit Viticole, qui ne semble pas bénéficier
d’un système de protection important.
L’article 311-8, al. 1er du Code pénal précise que : « Le vol est puni de vingt ans de
réclusion criminelle et de 150 000 euros d'amende lorsqu'il est commis soit avec
usage ou menace d'une arme, soit par une personne porteuse d'une arme soumise
à autorisation ou dont le port est prohibé. »
CAS PRATIQUE
Deux mois plus tard, arrêté pour un petit larcin, il est reconnu d’après un
portrait-robot, comme le braqueur de la succursale du Crédit Viticole.
D’après vous, Michel peut-il être accusé d’avoir braqué cette banque
alors qu’il est parti de son propre chef et sans argent ?
CAS PRATIQUE
Question de droit :
• L’article 121-4 du Code pénal dispose qu’est « auteur de l'infraction la personne qui
: 1° Commet les faits incriminés [ou] 2° Tente de commettre un crime ou, dans les
cas prévus par la loi, un délit ».
• Quant à l’article 121-5, il précise que « La tentative est constituée dès lors que,
manifestée par un commencement d'exécution, elle n'a été suspendue ou n'a
manqué son effet qu'en raison de circonstances indépendantes de la volonté de
son auteur ».
Application au cas
LE DIRIGEANT : Le chef d’entreprise est responsable de ses actes personnels, mais il est
également responsable des infractions effectuées dans son entreprise. Dans certains cas, la
jurisprudence et la loi ont créé un mécanisme d’imputation au dirigeant des infractions à la
réglementation de l’activité de leur entreprise commises par les salariés (non-respect des règles de
sécurité, infractions au Code du travail, infractions fiscales ou douanières, infractions
environnementales…).
• Il se libère de ses responsabilités lorsqu’il délègue son autorité à une personne. Les conditions
de la délégation de pouvoirs efficace exigent, tout d’abord, que la transmission des prérogatives
soit (i) certaine, explicite, spéciale, nécessaire (ou utile) et antérieure aux faits. Ensuite, (ii) le
délégataire doit être « une personne pourvue de la compétence, de l’autorité et des moyens
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nécessaires » à la délégation (Crim., 11 mars 1993, Bull. crim., n° 112) et (iii) doit avoir accepté
l’opération.
LA RESPONSABILITÉ PÉNALE
DES DIRIGEANTS ET PERSONNES MORALES
74
LA RESPONSABILITÉ PÉNALE
DES DIRIGEANTS ET PERSONNES MORALES
Dominique est poursuivi ainsi que la société pour délit d’abus de faiblesse
car il avait les pouvoirs de mettre fin aux engagements litigieux.
Question de droit :
Quelles sont les conditions de mise en œuvre de la responsabilité pénale d’une personne morale ?
• L’article 223-15-2 du code pénal énonce « qu’est puni de trois ans d'emprisonnement et de 375
000 euros d'amende l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse soit
d'un mineur, soit d'une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie,
à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est
apparente ou connue de son auteur, soit d'une personne en état de sujétion psychologique ou
physique résultant de l'exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à
altérer son jugement, pour conduire ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention
qui lui sont gravement préjudiciables ».
• En vertu de l’article 121-2 al. 1 du Code pénal, la responsabilité des personnes morales, à
l’exclusion de l’État est engagée lorsqu’une infraction est commise, pour leur compte, par leurs
organes ou représentants.
• Les organes peuvent donner délégation de leurs pouvoirs à leurs préposés à condition que les
préposés détiennent la compétence, l’autorité et les moyens nécessaires.
CAS PRATIQUE
Application au cas
Question de droit :
L’article 121-2 al. 3 du Code pénal précise que la responsabilité pénale de la personne
morale n’exclut pas celle des personnes physiques, auteurs ou complices des mêmes
faits.
Application au cas