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Partie I : Fonctions d’une variable complexe Mth2120 - A12

4 Intégration et formule de Cauchy


4.1 Intégrales complexes

Définition. Soit C une courbe dans le plan complexe et posons


f = u + iv, dz = dx + i dy. On définit
Z Z
f (z) dz = (u + iv)(dx + idy)
C C
Z Z
= (u dx − v dy) + i (v dx + u dy).
C C

Les deux intégrales de la dernière ligne ci-dessus sont des intégrales


curvilignes dans R2.

Notation : Lorsque la courbe C est fermée (c’est-à-dire que ses deux


extrémités coı̈ncident) on note habituellement l’intégrale :
I
f (z) dz.
C

Théorème 4.1. Soit z(t) = x(t) + iy(t), avec a ≤ t ≤ b, une


paramétrisation de la courbe C et z ′ (t) = x′(t) + iy ′ (t). Alors
Z Z b
f (z) dz = f (z(t))z ′ (t) dt
C a

Z b
= [u(x(t), y(t)) + iv(x(t), y(t))][x′(t) + iy ′ (t)] dt.
a

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Théorème 4.2. Propriétés des intégrales


Z Z
1. αf (z) dz = α f (z) dz, α ∈ C.
C C
Z Z Z
2. [f (z) ± g(z)] dz = f (z) dz ± g(z) dz.
C C C

3. Si C = C1 ∪ C2 (et C1 ∩ C2 est un ensemble fini) alors


Z Z Z
f (z) dz = f (z) dz + f (z) dz.
C C1 C2

4. Si −C désigne la courbe C parcourue en sens opposé alors


Z Z
f (z) dz = − f (z) dz.
−C C

Théorème 4.3. Si | f (z) | ≤ M sur la courbe C alors


Z

f (z) dz ≤ M L

C

où L = longueur de la courbe C.

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4.2 Théorème de Cauchy

Définition. Une courbe du plan paramétrée par z(t), avec a ≤ t ≤


b, est :
• fermée si ses deux extrémités coı̈ncident, c’est-à-dire que z(a) =
z(b).

• simple si la courbe ne s’intersecte pas elle-même.

Définition. Un domaine (région) R du plan est simplement


connexe si toute courbe fermée simple à l’intérieur de R entoure
seulement des points de R.

Théorème 4.4. Théorème de Cauchy


Soit C une courbe fermée simple délimitant un domaine simplement
connexe R dans le plan complexe.
Si f (z) est analytique sur et à l’intérieur de la courbe C alors
I
f (z) dz = 0.
C

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Théorème 4.5. Indépendance du chemin


Soit f (z) une fonction analytique sur un domaine simplement
connexe R et C1, C2 deux courbes à l’intérieur de R reliant les points
z1 et z2. Alors
Z Z
f (z) dz = f (z) dz.
C1 C2

y
C1
z2

C2
z1

Ceci signifie que l’intégrale de f est indépendante du chemin choisi de z1


à z2. Dans ce cas, on peut noter l’intégrale
Z z2
f (z) dz.
z1

Théorème 4.6. Soit f (z) une fonction analytique sur un domaine


simplement connexe R contenant les points z1 et z2. Si F ′(z) = f (z)
(c’est-à-dire que F est une primitive de f ), alors
Z z2
f (z) dz = F (z2) − F (z1).
z1

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Considérons deux courbes fermées simples C1 et C2 délimitant une région


R comme sur la figure ci-dessous

y C1

C2
R

Théorème 4.7. Si f (z) est analytique sur R de même que sur C1


et C2 alors I I
f (z) dz = f (z) dz.
C1 C2

L’égalité est valide si les courbes sont parcourues toutes les deux en
sens direct ou toutes les deux en sens opposé au sens direct.

Théorème 4.8. Formule de Cauchy


Soit f (z) une fonction analytique sur et à l’intérieur d’une courbe
fermée simple C et z0 un point à l’intérieur de C. Alors

1 f (z)
I
f (z0 ) = dz.
2πi C z − z0

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Théorème 4.9. Si f (z) est analytique sur un domaine R alors

1. f (n) (z) existe et est analytique sur R, pour tout n ∈ N.

2. Si z0 ∈ R et C est une courbe fermée simple dans R entourant


z0 alors
n! f (z)
I
f (n) (z0) = dz.
2πi C (z − z0)n+1

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4.3 Applications de la formule de Cauchy

Théorème 4.10. Théorème de Liouville


Si f (z) est analytique sur C et si | f (z) | ≤ M pour tout z ∈ C alors
f est constante.
Autrement dit, une fonction bornée et analytique sur C est
nécessairement constante.

Théorème 4.11. Théorème fondamental de l’algèbre


Soit P (z) un polynôme (avec coefficients complexes) de degré n ≥ 1.
Alors P possède au moins une racine complexe, c’est-à-dire qu’il
existe un nombre z0 tel que P (z0) = 0.

Théorème 4.12. Tout polynôme P (z) de degré n ≥ 1 possède


exactement n racines complexes.

Remarque : Soit P (z) = anz n +an−1 z n−1 +· · ·+a1z +a0 un polynôme


avec coefficients réels (ak ∈ R ∀k). Si z0 est une racine de P alors z 0 est
aussi une racine.

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