SOUS LE THÉME
REALISE PAR :
AMINE RAFIK
SOUKAINA CHAMEKH
FATIMA ZAHRA MIRI
TARIK CHARKAOUI
KHADIJA MAMDOUH
BOULOUARD CHAIMA
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La protection de l’ordre public économique en droit de la concurrence
Introduction
Le droit de la concurrence, cœur du droit économique , est une discipline qui, par essence
même, se situe au confluent des notions d’ordre public économique et de pouvoirs privés
économiques.
L’ordre public économique, entendu dans sa définition la plus restrictive, vise a priori à garantir
le fonctionnement concurrentiel des marchés même s’il convient de rappeler que la sauvegarde
de l’ordre public économique va au-delà du maintien de la concurrence pour englober d’autres
composantes de l’ordre public général,
Si le droit économique est le droit du pouvoir économique, le droit de la concurrence est le droit
du contrôle de l’exercice de ce pouvoir économique, le pouvoir de marché acquis par les
opérateurs économiques au premier rang desquels l’on retrouve les pouvoirs privés
économiques. Il suffit ici de penser au contrôle des concentrations, contrôle a priori du pouvoir
économique afin d’éviter une trop forte concentration susceptible de nuire par la suite à la
concurrence ou encore au contrôle des pratiques anticoncurrentielles, en principe un contrôle a
posteriori, qu’elles soient unilatérales comme l’abus de position dominante ou collectives
comme les ententes ou cartels.
Le contrôle de l’exercice du pouvoir économique au titre de l’ordre public économique en droit
de la concurrence se traduit certes par un droit visant à limiter les atteintes à la libre concurrence,
incarné par le contrôle des concentrations et le droit des pratiques anticoncurrentielles ou encore
par le contrôle des aides publiques, mais aussi par un droit qui vise à contrôler les excès de
concurrence incarné par tout un ensemble de pratiques excessives de concurrence que l’on peut
qualifier de déloyales, d’agressives ou encore de restrictives de concurrence.
Donc l’ordre public économique entretient une relation complexe avec la concurrence et vise
en droit de la concurrence en tant que gardien des marches et de prévenir toutes ententes
anticoncurrentielle
Ce qui nous permet de poser les questions suivante quelle est la relation entre la concurrence
et l’ordre public économique ? Et comment on peut lutter contre les excès de la
concurrence au nom de la sauvegarde de l’ordre public économique ?
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La protection de l’ordre public économique en droit de la concurrence
Le plan
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La protection de l’ordre public économique en droit de la concurrence
L'ordre public économique est lié à la défense d’une concurrence suffisante sur le marché
comme en atteste la jurisprudence constitutionnelle, administrative et judiciaire en matière de
concentrations économiques et de pratiques anticoncurrentielles. Mais l'ordre public
économique va au-delà de la concurrence. D'autres impératifs que doivent prendre en
considération les régulateurs enrichissent son contenu et sa fonction. La préservation et le
rétablissement de l'ordre public économique constituent l'objet même de la régulation
économique. De même que l'ordre public est indissociable de la police, l'ordre public
économique fait le lien entre la notion de police appliquée à l'économie et la notion juridique
de régulation.
A- en France
Plusieurs décisions du conseil constitutionnel et du conseil d’Etat lient ces deux notions,
notamment les décisions n°2012-280 QPC du 12 octobre 2012 ; le conseil constitutionnel
rapproche les objectifs de préservation de l’ordre public économique et le contrôle des
opérations de concentration qui a pour objet de d’assurer un fonctionnement concurrentiel du
marché dans un secteur déterminée. Ladite décision inaugure un courant jurisprudentiel qui n’a
cessé d’enrichir et dans lequel les juges se sont rapidement inscrits.
En trouve également la décision du 1er octobre 2013 concernant la loi du pays relative à la
concurrence en Nouvelle Calédonie qui entend à soumettre un contrôle des concentrations qui
permet un fonctionnement concurrentiel du marché par une limitation de liberté d’entreprendre
; autrement dit assurer le fonctionnent concurrentiel du marché en soumettant à un contrôle les
opérations de concentrations concourt à la préservation de l’ordre public économique
Dans un autre arrêt jugé par le conseil d’état le 23 décembre 2013 qui éclaire le sens du
fonctionnement concurrentiel du marché, en mettent l’accent sur une contradiction très
importante qui veut dire que le maintien du dit fonctionnement dépend d’une concurrence
suffisante et non pas parfaite; Par conséquence, l’autorité de la concurrence ne sera pas tenu
lorsqu’il identifie un effet anticoncurrentiel, d’adopter des mesures correctives de natures a le
supprimer intégralement, “pourvu que ces mesures permettent d’assurer le maintien d’une
concurrence suffisante”. 1
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La protection de l’ordre public économique en droit de la concurrence
Dans une dernière décision, le conseil d’Etat réitère clairement le lien direct qui unit le contrôle
des opérations de concentration et l’ordre public économique dans un arrêt du 16 juillet 2014 ;
une atteinte aux pouvoirs de contrôles des opérations de concentrations correspond à une
atteinte à la mission de la préservation de l’ordre public économique, cela ne signifie pas pour
autant que le champ de l’ordre public économique se restreindra à se seul aspect de défense de
concurrence.2
B- au Maroc
Le nouveau régime marocain de contrôle des concentrations loi n 104-12 et décret
d’application est pleinement entré en vigueur suite a la nomination des membres et du président
du conseil marocain de la concurrence respectivement en novembre et décembre 2018.
Le principe de la liberté des prix est consacré par l’art2 de ladite loi, le principe a pour finalité
d’observer les disfonctionnements qui entachent la concurrence sur le marché interne ; ladite
loi a mis également l’accent sur les pratiques anticoncurrentielles qui peuvent être définie
comme étant des pratiques ayant pour objet d’empêcher de restreindre ou de fausser le jeu de
la concurrence sur le marché notamment des pratiques qui visent à :
Limiter l’accès aux marchés ou le libre exercice de la concurrence par d’autres
entreprises.
Faire obstacles à la formation des prix par le libre jeu du marché en favorisant
artificiellement leurs hausses ou leurs baisses.
Limiter ou contrôler la production les débouchés, les investissements, ou le progrès
technique
Repartir les marchés 3
La concentration est une tendance à la production et la vente d’une plus grande part d’un produit
par un nombre plus restreint d’entreprises. Que la croissance soit interne ou externe, qu’elle se
fasse par regroupement ou par absorption, qu’elle soit verticale, horizontale ou congloméral,
elle peut aboutira la diminution du nombre d’entreprises exerçant sur un marché. Le phénomène
de concentration est donc le plus souvent le résultat d’une certaine forme de croissance.
Selon le dictionnaire juridique la concentration économique est l'opération juridique résultant
généralement d'une entente conclue entre deux ou plusieurs entreprises ou entre des groupes
d'entreprises qui, soit par voie de fusion, soit par le jeu du contrôle qu'exercent certains de leurs
dirigeants, soit encore par des prises de participations dans leur capital respectif ou par la
création d'une entreprise ou d'un groupement commun ou de toute autre manière, parviennent
à contrôler tout ou partie de l'ensemble de ces entreprises et donc les activités économiques
qu'elles exercent.
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La protection de l’ordre public économique en droit de la concurrence
En droit marocain la concentration des entreprises est définit dans l’article 11 de la loi 104-12
de liberté des prix et de la concurrence stipule que : « Une opération de concentration est réalisée
:
1-Lorsque deux ou plusieurs entreprises antérieurement indépendantes fusionnent.
2- lorsqu’une ou plusieurs personnes, détenant déjà le contrôle d’une entreprise au moins,
acquièrent, directement ou indirectement, que ce soit par prise de participation au capital ou
achat d’éléments d’actifs, contrat ou tout autre moyen, le contrôle de l’ensemble ou d’une partie
d’une autre entreprise ou de l’ensemble ou de parties de plusieurs autres entreprises
3- lorsqu’une ou plusieurs entreprises acquièrent, directement ou indirectement, que ce soit par
prise de participation au capital ou achat d’éléments d’actifs, contrat ou tout autre moyen, le
contrôle de l’ensemble ou d’une partie d’une autre entreprise ou de l’ensemble ou de parties de
plusieurs autres entreprises
La création d’une entreprise commune accomplissant de manière durable toutes les fonctions
d’une entité économique autonome constitue une concentration au sens du présent article.
Aux fins de l'application du présent titre, le contrôle découle des droits, contrats ou autres
moyens qui confèrent, seuls ou conjointement et compte tenu des circonstances de fait ou de
droit, la possibilité d’exercer une influence déterminante sur l’activité d’une entreprise, et
notamment :
- Des droits de propriété ou de jouissance sur tout ou partie des biens d'une entreprise,
- Des droits ou des contrats qui confèrent une influence déterminante sur la composition, les
délibérations ou les décisions des organes d’une entreprise.
L’article cite trois notions : l’entreprise, la fusion et le control.
On entend par entreprise « une entité exerçant une activité économique indépendamment de
statut juridique de cette entité et de son mode de financement »,l’activité économique étant
entendue comme « consistant a offrir des biens et des services sur le marcher ».Une
concentration peut porter sur l’ensemble d’une ou plusieurs entreprises , comme des marques
ou des brevets, dès l’instant ou ces éléments d’actifs constituent une activité se traduisant par
une présence sur un marché à laquelle un chiffre d’affaires peut être rattaché sans ambiguïté.
Pour La fusion est définie comme étant « un phénomène contractuel par lequel, a une pluralité
de société, se substitue une seule, en deux variantes possibles par incorporation d’une nouvelle
société dans laquelle confluent deux ou plusieurs sociétés préexistantes ». La fusion entraine la
dissolution sans liquidation des entreprises qui disparaissant, et le changement de la qualité
d’associe des sociétés bénéficiaires.
Fusion absorption, c’est une ou plusieurs sociétés préexistantes disparaissent pour venir
s'annexer à une autre société préexistante. C'est le cas où une société en absorbe d'autre tout en
gardant son identité propre. Elle consiste dans l'apport par une ou plusieurs sociétés de
l'intégralité de leurs actifs à une société existante qui les absorbe. Il faut noter que la fusion
absorption est la méthode la plus retenu e et ceux pour des raisons fiscales concernant le droit
d'enregistrement et juridiques relatives à la constitution des sociétés .Pour le deuxième type de
fusion c’est la fusion par création d'une société nouvelle, deux ou plusieurs sociétés préexistante
disparaissant pour créer une société .La fusion par constitution d'une société nouvelle consiste
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La protection de l’ordre public économique en droit de la concurrence
dans la réunion de deux ou plusieurs sociétés qui disparaissent toutes pour donner naissance a
un être moral nouveau. Les mêmes principes généraux de celui de la fusion absorption restent
applicables, le seul élément original consistant dans la disparition simultanée des deux sociétés.
Donc deux sociétés au moins sont dissoutes pour faire un apport global de leur situation active
et passive a une société nouvelle crée pour recevoir ces apports.
Les types des opérations de fusion et acquisitions sont souvent classifiées dans trois principaux
types, selon le point auquel l'activité économique de la compagnie est liée a ceux de l'acquéreur
: horizontal, vertical et conglomère.
Pour La notion de contrôle doit être réservée aux opérations qui conduisent à des changements
durables dans la structure de l'entreprise. Par conséquent, les moyens qui n'impliquent pas de
modifications structurelles ne doivent pas aboutir à une « acquisition » au sens juridique, même
s'ils sont autorisés à influencer dans une certaine mesure la politique commerciale d'une
entreprise. Les conditions habituelles d'un contrat de franchise n'obligent pas le franchiseur à
reprendre la franchise. Les transactions qui n'affectent pas la structure de l'entreprise mais qui
affectent toujours le comportement concurrentiel de l'entreprise doivent être analysées dans des
circonstances appropriées, telles que les ententes.
Le traitement des opérations de fusion économique suit un formalisme strict garantissant dans
un cadre transparent les droits de toutes les parties intéressées. Puis depuis réception de la
notification de l'opération, le Conseil publie sur son site Internet et dans un journal des mentions
légales, un communiqué de presse contenant des informations sur une telle transaction
notamment le nom des sociétés, la nature de l'opération, le secteur économique concerné et le
délai dans lequel les tiers intéressés peuvent présenter leurs observations.
Le conseil doit statuer sur l'opération dans un délai n'excédant pas soixante jours à compter de
la notification. Mais en général, la durée de l'examen dépend de la nature de l'opération et de sa
complexité. Sa décision peut prendre plusieurs formes : soit il déclare que l'opération n'est pas
sous son contrôle, soit l'autorise sans condition, soit l'autorise par l'exécution d'engagements
subordonnés aux parties concernées, notamment en remédiant aux effets anticoncurrentiels de
l’opération de la concentration.
Lorsque le Conseil estime qu’il y a un risque sérieux d’atteinte à la libre concurrence, il engage
un examen approfondi pour vérifier si l’opération est de nature à porter préjudice à la
concurrence, notamment « par la création ou le renforcement d’une position dominante ou par
la création ou le renforcement d’une puissance d’achat qui place les fournisseurs en situation
de dépendance économique ». Le Conseil apprécie en même temps si les apports de l’opération
sont de nature à compenser les atteintes à la libre concurrence. Durant cette phase, le conseil
peut entendre les tiers pour recueillir leurs avis sur l’opération de concentration. De même, les
parties ont la possibilité de proposer des engagements de nature à remédier aux effets
anticoncurrentiels de l’opération.
Depuis 1976 aux États-Unis, 1990 dans l’Union Européenne, les entreprises désirant s’engager
dans des opérations de concentration (fusions-acquisitions) de grande dimension doivent en
informer au préalable les autorités de la concurrence qui, après examen, décident ou non de les
autoriser. Contrairement aux deux volets précédents de la politique de la concurrence, la
démarche est ici préventive : il s’agit d’identifier en amont et d’empêcher les opérations
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La protection de l’ordre public économique en droit de la concurrence
Les excès de concurrence ont tendance à être exclus de la sauvegarde de l’ordre public
économique dans la mesure où il ne s’agirait plus de protéger directement la concurrence mais
plutôt de protéger des droits subjectifs, ceux des concurrents et des partenaires commerciaux.
cependant, la protection des concurrents ou des partenaires commerciaux n’est pas si éloignée
qu’il n’y paraît de la protection de la concurrence dans certaines circonstances comme, par
exemple, l’acte de la concurrence déloyale se traduisant par la désorganisation du marché,
concurrence déloyale et ordre public économique (section 1), de même les pratiques restrictives
de concurrence (section 2) et les préservations de l'ordre public économique en droit de la
concurrence (section 3).
La législation encadrant la concurrence, dans son sens moderne, traite les agissements des
entreprises qui peuvent troubler la structure du marché, en prenant l’ordre public économique
comme intérêt collectif à protéger.4
Cependant, bien avant la naissance du concept de droit économique ou l’émergence de l’idée
d’ordre public économique, existaient des règles protectrices destinées aux commerçants ou
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La protection de l’ordre public économique en droit de la concurrence
agents économiques afin de les protéger contre les agissements déloyaux de concurrents
indélicats5 .
La concurrence déloyale est une pratique commerciale abusive d’une entreprise à l’encontre
d’entreprises tierces. La concurrence déloyale est prouvée par la cumulation d’une faute, d’un
préjudice et d’un lien de cause à effet. Les méthodes de concurrence abusive sont nombreuses
même si on retrouve souvent les mêmes : parasitisme, dénigrement, imitation, désorganisation.
Les sanctions de la justice sont de nature civile et constituent principalement des dommages-
intérêts et la cessation des actes déloyaux.6
5
Cet euphémisme est utilisé par le pr Drissi Alami Machichi.
6
https://www.l-expert-comptable.com/a/534054-concurrence-deloyale-definition-preuve-et-risques-
encourrus.html
7
file:///C:/Users/PC/Downloads/infraction%20de%20concurrence-3.pdf
8
Lutter contre les pratiques anticoncurrentielles, guide à l’intention des exportateurs des économies en
développement, Centre de Commerce International, 2012
9
La protection de l’ordre public économique en droit de la concurrence
Le prix abusivement bas selon l’article 8 de la loi 104-12 constitue une pratique
anticoncurrentielle lorsqu’elle a pour objet d'évincer ou d’empêcher l’accès à un marché des
opérateurs, au demeurant compétitifs, ou l’un de leurs produits ou services.
« Les offres de prix ou pratiques de prix de vente aux consommateurs abusivement bas par
rapport aux coûts de production, de transformation et de commercialisation, dès lors que ces
offres ou pratiques ont pour objet ou peuvent avoir pour effet d’éliminer à terme d’un marché,
ou d’empêcher d’accéder à un marché, une entreprise ou l’un de ses produits»9
De manière générale, l’opérateur économique, qui ne respecte pas une contrainte réglementaire
propre à son activité économique, crée une rupture d’égalité dans les conditions d’exercice de
la concurrence portant ainsi indirectement atteinte au fonctionnement concurrentiel du marché.
Dès lors, la protection directe par le juge des intérêts subjectifs des concurrents conduit
indirectement à protéger la concurrence en matière d’actes de concurrence déloyale
9
ART 8 DAHIR N° 1-14-116 DU 2 RAMADAN 1435 (30 JUIN 2014) PORTANT PROMULGATION DE LA LOI N° 104-
12 RELATIVE A LA LIBERTE DES PRIX ET DE LA CONCURRENCE
10
https://avocat-jawhari.com/2020/10/19/la-concurrence-deloyale/
10
La protection de l’ordre public économique en droit de la concurrence
désorganisant le marché, cet état de fait se constate aussi pour certaines pratiques restrictives
de concurrence.11
Lorsque l’on étudie tous les aspects du droit des pratiques restrictives de concurrence, il se
révèle être un droit d’ordre public économique de direction. La nature macroéconomique du
droit des pratiques restrictives de concurrence est liée à son champ d’application au domaine
économique (A) et à sa défense d’intérêts macroéconomiques (B).
Selon, l’article premier de la loi sur la liberté des prix et de la concurrence, qui stipule que
cette loi s’applique : « (…) à toutes les activités de production, de distribution et de services… ».
Et puisque les activités de production, de distribution et de services relèvent de la science
économique et que les personnes effectuant ces activités sont des acteurs économiques, on
constate que le droit des pratiques restrictives de concurrence a pour objet les activités
économiques et les acteurs économiques.
L’ordre public économique « correspond au droit économique qui repose sur un pouvoir
étatique»12. Or, le droit des pratiques restrictives de concurrence est bien mis en place par les
pouvoirs publics pour régir les activités économiques. Il « s’intègre dans cet ensemble large,
aux contours variables, que l’on désigne aujourd’hui par l’expression droit du marché ou droit
économique»13. Ce lien consubstantiel à l’économie souligne sa particularité et permet de
comprendre, à tout le moins dans une certaine mesure, la place qu’y occupent les réalités
économiques et pourquoi ses finalités sont essentiellement économiques.
11
https://www.cairn.info/revue-internationale-de-droit-economique-2019-1-page-11.htm
12
Farjat (G.), Droit économique : PUF 1971, p. 26
13
Frison-Roche (M.-A.) et Payet (M.-S.), Droit de la concurrence : op. cit., p. 24
11
La protection de l’ordre public économique en droit de la concurrence
communiquer à tout acheteur de produit ou demandeur de prestation de service pour une activité
professionnelle qui en fait la demande, son barème de prix et ses conditions de vente."
Le droit des pratiques restrictives de concurrence est bâti autour de la défense du pouvoir
d’achat au profit des consommateurs, il a pour objectif de contrôler la grande distribution et de
lutter pour le pouvoir d’achat. D’où le droit des pratiques restrictives de concurrence a pour but
de contrôler les prix, plus exactement de les rendre les plus faibles possibles. il n’y a pas la
volonté de protéger un contractant faible à l’égard de son partenaire plus fort mais plutôt d’agir
sur les prix. C’est la satisfaction du consommateur, par l’offre de produits à prix attractifs,
Le prix est une réalité profondément économique en ce qu’il est le régulateur du marché14
notamment entre l’offre et la demande. A ce titre, il est une donnée macroéconomique et, le fait
de le contrôler s’inscrit, par conséquent, dans une dimension macroéconomique. Les règles
doivent permettre de stimuler une concurrence par les prix pour qu’ils soient les plus bas
possibles. De ce fait, elles intéressent l’ensemble du marché et même de la société. En effet, le
niveau des prix a une incidence sur le pouvoir d’achat des consommateurs, sur les stratégies
concurrentielles des acteurs économiques qu’ils soient vendeurs ou revendeurs, sur la
croissance de l’économie française, car elle repose principalement sur la consommation, et
partant sur le progrès économique.
Finalement, nous devons signalez aussi que la nature d’ordre public économique du droit
des pratiques restrictives de la concurrence se manifeste aussi si en fait recours à aux personnes
titulaires du droit d’agir. La défense de l’ordre public économique de direction est assurée par
des autorités publiques en tant que représentantes de l’Etat. Elles peuvent saisir les tribunaux
pour obtenir réparation du préjudice subi par l’économie. C’est une compétence exclusive qui
vise à une défense directe de l’intérêt général. Mais, la loi donne également pouvoir au Ministre
de l’Economie et au Ministère public d’agir en justice pour obtenir réparation du préjudice subi
par la victime d’une pratique interdite. Cette action est en concours avec celle des agents
économiques eux-mêmes et cela donne lieu à une compétence partagée en matière de protection
des victimes
14
Naudet (J.-Y.), Economie politique : PUAM, 2009, 6ème éd., p. 193.
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15
CNUCED, L’utilité de la politique de la concurrence pour les consommateurs, avril 2014.
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Ententes anticoncurrentielles : Entre cadre légal inachevé et préservation de l’ordre public économique par
Youssef OUBEJJA : Docteur en Droit de la concurrence.
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Conclusion
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Bibliographie
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la loi n° 104-12 sur la liberte des prix
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