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L’arbitrage en ligne
Présentée par :
BOUR-QAIBA Sara
ELFAIZ Souhaila
GUEGUER Imane
Année universitaire
2021/2022
SOMMAIRE
INTRODUCTION
CONCLUSION
1
Introduction
« Aucune nation n’a jamais été ruinée par le commerce » Benjamin Franklin
Cette fameuse citation de Benjamin Franklin met sous les phares de lumière
l’importance du commerce dans la mise en place d’une assise solide dans l’économie de
toute société, depuis tous les temps. Dans ce sens le contentieux régissant les affaires
commerciales se voit d’une importance cruciale. Le droit commercial est ici l’œuvre des
justices commerciales : justice des tribunaux de commerce et justice arbitrale. Les tribunaux
de commerce, spécialement habilités à trancher les litiges commerciaux rendent une justice
publique contrairement à l’arbitrage, qui est une justice privée1 qui consiste en une
procédure convenue à titre privé par les parties en conflits2. Quand on parle du terme
électronique il se dit de tout procédé numérique ou dématérialisé, ceci peut se faire par
l’échange de pièces d’une façon électronique par une instance arbitrale qui est à la base
physique. Cette numérisation peut donc revêtir une forme partielle ou totale et dans ce
dernier cas les procédures se font sans que les arbitres et les parties se rencontrent ou se
parlent ou ; allant plus loin les arbitres peuvent être carrément remplacés par des
algorithmes générés par l’intelligence artificielle3.
Pour synthétiser les deux termes précédemment définis, l’arbitrage en ligne se dit donc d’un
mode juridictionnel privé de résolution des différends par voie numérique Il est tout de
même important de souligner qu’il n’y a aucune corrélation entre la source du litige et son
mode de résolution. Le litige peut être né en ligne et être résolu classiquement ou,
inversement, être né hors ligne et résolu en ligne. Cela nous mène clairement vers l’idée
suivant : La nature numérique de l’arbitrage n’est pas liée à l’origine du litige seul son mode
de résolution numérique (algorithmique) importe ici4.
1 ème
H. CHERKAOUI « Droit commercial », 3 édition 2010, p 57.
2
A. FAIZA, « Droit commercial », p 139.
3
J. El-Ahdab J. et M. Mako, « Arbitrage international versus intelligence artificielle ».
4
Rapport sur L’arbitrage en ligne par le club des juristes, avril 2019.
2
par le laboratoire Cyberjustice, qui est un espace de réflexion juridique créé dans la faculté
de droit de l’université de Montréal et qui a pour objectif majeur la mise en place de
modèles de justice harmonisé avec les nouvelles technologies. Dans ce sens ce Laboratoire a
mené à la fondation de l’E-Résolution en 1999 permettant la résolution des conflits en ligne,
permettant cela dans une salle d’audience de Cyberjustice. La philosophie initiale de l’emploi
de ce nouveau MARD électronique fut de ne pas considérer que l’arbitrage en ligne est à
proprement dit digitalisé, en effet, l’on pourrait penser l’exploitation de quelques éléments
de technologie de communication dans une procédure classique arbitrale, par voie de
visioconférence par exemple ou autre. Sans pour autant dénaturer totalement la procédure
classique qui en reste la base.
En gros, les travaux de ce Laboratoire furent pionniers dans la réflexion penchée sur
l’application éventuelle de règlement des différends en ligne.
Dans le même ordre d’idées, l’intérêt de notre analyse sera acheminé vers une étude
entonnoir, permettant d’avoir une vision globale sur l’arbitrage en ligne mais aussi une
vision pratique en prenant l’exemple de l’application de cette nouvelle ingénierie juridique
au Maroc.
Cela va nous pousser à nous demander ce qui suit : Quel est l’étendue de la notion de
l’arbitrage en ligne comme un MARD dématérialisé ? et qu’en est-il de son application dans
le cadre du Royaume du Maroc ?
5
Règlement d’arbitrage du Centre national d’arbitrage du travail, qui prévoit une prise en charge à trois-quarts
pour l’employeur et un quart pour l’employé, consultable sur le site web : http://www.cnat.paris
3
Pour répondre à notre problématique, il serait opportun d’exposer dans un premier temps
d’une manière diagonale la notion de l’arbitrage en ligne (Partie I), pour voir dans un
deuxième temps la position du Maroc dans ce sens, ainsi que les enjeux relatifs à son
application (Partie II).
4
PARTIE 1 : L’ÉTENDUE DE LA NOTION DE L’ARBITRAGE EN LIGNE
Afin d’avoir une idée sur l’étendue de la notion de l’arbitrage en lige, on se focalisera
dans un premier temps sur les importants acteurs de l’arbitrage en ligne (paragraphe 1),
pour voir dans un second temps les conditions de validité de la sentence arbitrale
(paragraphe 2).
Certains, considèrent que l’aspect en ligne de l’arbitrage doit être limité à une procédure
classique, ainsi que d’autres le considèrent comme une procédure qui doit changer même la
nature de l’arbitrage.
Les expériences d’arbitrage en ligne jusqu’à présent sont limitées au contentieux de petits
litiges ce qui serait causé de méfiance que les praticiens de l’arbitrage ont vécus du
numérique.
Parmi les acteurs, il s’agit du Laboratoire Cyberjustice qui est précédemment cité en
introduction, l’une des idées de ce projet est de ne pas considérer l’arbitrage en ligne
comme un arbitrage uniquement en ligne. Ce Laboratoire a mis en place une plateforme
particulière de règlement des litiges, la plateforme d’aide au règlement des litiges en
ligne « PARLe » qui permet aux consommateurs de régler leurs litiges à bas frais et en peu de
temps.
5
On peut conclure que la philosophie de ce Labo est d’intégrer des éléments de négociation
et en cas d’échec, une procédure de médiation et d’arbitrage en ligne peut être mise en
œuvre.
Toutefois, les problèmes à traiter dans le financement des plateformes sont dans les risques
liés à la fracture numériques étant donné que les services proposés en ligne ne le sont plus
physiquement par les administrations étatiques6.
Il s’agit aussi d’une procédure de l’OMPI (l’organisation mondiale de la propriété
intellectuelle) qui est considérée comme une procédure administrative sans audience est
une décision est prise à la fin. L’OMPI favorise les audiences en ligne, et les parties ont
librement le choix d’être présentés à l’audience (physiquement) ou de la tenir par
visioconférence afin de réduire les coûts du dossier....
6
Voir en ce sens le tribunal des copropriétés d’Ontario, le tribunal de la régie au logement et son projet de
Chatbot juridique, ainsi que le projet Portails e France.
6
Etant donné que ces sites connaissent une popularité très vaste, leur considération comme
des plateformes pouvant servir de base pour l’application de l’arbitrage électronique est très
éventuelle. D’autant plus, pour le cas de Facebook par exemple, c’est un espace susceptible
de connaitre des conflits au quotidien, relatifs à l’atteinte à la vie privé, la vente de Data
personnelle, la diffamation, saboter le business des particuliers par des publicités
comparatives, ou encore léser un consommateur profane par des publicités mensongères et
la liste n’est pas exhaustive. Donc il peut clairement servir d’un acteur potentiel dont le
recours à l’arbitrage en ligne pour le règlement desdits conflits serait une évidence.
La sentence arbitrale peut être rendue sous forme électronique ça veut dire avec une
intervention humaine, soit une sentence rendue par la machine, ou imprimée.
7
Parant à un autre outil d’aide à la rédaction de la sentence et à la décision ; c’est
l’intelligence artificielle c’est-à-dire que les algorithmes vont être capable de comparer les
textes sur le fond du discours. Prenant l’exemple d’une plateforme d’arbitrage au Maroc7 .
Il s’agit de la première plateforme en Afrique, qui c’était lancée vendredi 08 octobre par le
président de cette Cour d’arbitrage Mr. Amin Hajji. Cette initiative marocaine est destinée à
tous les opérateurs marocains ou étrangers pour le règlement de leurs litiges, en particulier
commerciaux.
En outre il s’agit d’un processus sérieux et évolutif, qui commence par le lancement de cette
plateforme d’arbitrage accélérée, et qui se poursuivra en 2022 par une mise en ligne d’une
plateforme d’arbitrage institutionnel, ainsi qu’une plateforme numérique avec un outil de
justice prédictive, basé sur l’intelligence artificielle.
2- L’exécution de la sentence :
Le rôle du juge de l’exéquatur reste le même dans la sentence arbitrale électronique, les
dispositions juridiques appliquées et l’étendu du pouvoir de juge étatique en termes de
contrôle de la sentence sont identiques. Quand il s’agit d’un arbitrage en ligne, il y’a
présence du risque relatif au non-respect du principe de contradictoire. Et le non-respect de
ce principe donne lieu à des recours en annulation contre la sentence rendue.
D’autant plus, l’arbitre ne dispose pas l’imperium ; qui signifie la possibilité de disposer de la
force publique. Ceci dit que la sentence devrait faire l’objet d’une exécution amiable et
spontanée puisque l’arbitre tient son pouvoir de juger de la volonté des parties. Dans le cas
de refus de l’une des parties ; le juge étatique devrait recourir à l’exéquatur.
D’un autre côté, les pouvoirs du juge de l’exéquatur sont réduits à un examen externe de la
sentence et de la convention d’arbitrage s’il elle est reflète la volonté des parties.
Dans le cadre de l’arbitrage électronique, il s’agit rarement d’un recours à l’autorité
judiciaire pour exécuter les sentences.
7
Consultable sur le site web : https://medias24.com/2021/10/11/droit-mizan-lance-la-plateforme-darbitrage-
100-digitalisee/
8
PARTIE II : L’ARBITRAGE EN LIGNE AU MAROC
Malgré les apports et les avancées de la loi n° 08-05 relative à l’arbitrage et la médiation
conventionnelle8, l’arbitrage en ligne n’a connu une véritable évolution qu’après la
pandémie (paragraphe 1). Bien que cette procédure présente un certain nombre
d’avantages, elle revêt également plusieurs enjeux (paragraphe2).
8
A.KHIAL, « L’arbitrage en droit Marocain », 2020, p 1.
9
Titre IV, article 81, la constitution Marocaine de 2011.
10
N.ROUDANE, « L’arbitrage en période de COVID-19 et d’interruption du processus judiciaire », Webinar,
LexisNexis, 2020 p 6.
9
conclu après la naissance du litige et l’autre est insérée dans le contrat11. Donc, l’arbitrage en
ligne est le crucial mode d’éviter le blocage des tribunaux via ses avantages comme la
neutralité, la confidentialité et la rapidité d’exécution des sentences arbitrales
conformément à la convention de New York du 10 juin 1958.
La crise pandémique permet au législateur de la relecture du projet de loi 95-17 relatif à la
médiation conventionnelle et l’arbitrage introduisant un cadre juridique d’utilisation des
moyens électroniques (les nouvelles technologies) dans les procédures judiciaires
notamment d’accompagner les nouveautés de commerce international.
Malgré l’évolution du recours aux MARC dont l’arbitrage présente une importance cruciale,
ainsi que l’impact des nouvelles technologies d’information et des communications les
(NTIC), le législateur Marocain a fait de nombreux pas vers la dématérialisation des services
juridique et prévoit par exemple la tenue des assemblées générales dans une SA par les
moyens de visioconférence en vertu de la loi 19-20 récemment adoptée. En revanche le
mutisme de ce dernier reste flagrant concernant la mise en place d’un cadre réglementaire
précis à l’arbitrage en ligne, par l’adoption pas exemple d’une loi spéciale dans ce sens qui
permettra une application plus sécurisée mais surtout règlementée de ce mode de
règlement dématérialisé répondant aux besoins d’un marché dans la rapidité et la flexibilité
sont demandés sans cesse.
Ce manque de clarté juridique cerne de mesurer des nombreux enjeux. Premièrement, au
niveau juridique, on constate une multitude des concepts et des règles applicables lors de
l’arbitrage en ligne qui doivent résister à la forme numérique. A titre d’exemple la force
probante de l’écrit au même titre de l’écrit papier et l’absence des originaux et des copies
des sentences arbitrales en ligne ; ce qui n’est pas le cas dans l’arbitrage classique.
Deuxièmement, le bouleversement de toute la manière de la justice dont on s’articule
autour des modes judiciaires et extrajudiciaires (MARC) de règlement des conflits. C’est
pourquoi, l’état doit garantir une hybride justice via un système de justice global 12.
Troisièmement, la justice électronique doit s’accompagner et encourager par le recours à
11
H. CHERKAOUI, op.cit, p 64-65.
12
L. Cadiet, « états généraux de la recherche sue le droit et la justice », LexisNexis, 2018, p. 727 et p.742.
10
l’intelligence artificielle dans ses systèmes, en plus de la protection des données
personnelles et finalement l’établissement de la sécurité des droits fondamentaux.
Finalement, cette procédure attire des acteurs économiques qui y voient une source de
profits afin de résoudre les différends dans le modèle économique est le résultat et la quête
du numérique et la dématérialisation.
11
CONCLUSION
Il est donc indéniable que l’arbitrage électronique est aujourd’hui plus que jamais un moyen
très attractif de règlement d’un litige commercial. Sa pratique s’est développée
fructueusement au fil des années (comme précédemment exposé dans notre analyse) que ça
soit sur le niveau national ou international.
En revanche, nous constatons que le recours à cette procédure réduit amplement le rôle du
juge en le comparant à son rôle prépondérant dans l’arbitrage classique et ce dans le but
d’assurer ce caractère rapide d’une procédure dématérialisée.
Ce qui reste critiquable est le fait qu’en général, l’arbitrage électronique se voit comme une
justice privée de luxe qui n’est ouverte qu’aux grandes entreprises. Les PME par exemple ou
les projets d’autoentrepreneur ne peuvent pas s’y aventurer et sont discriminées de ce
recours très avantageux. Même si, cette catégorie d’entreprises constitue une niche
importante à conquérir pour l’arbitrage.
12
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
CHERKAOUI (H.), Droit commercial, 3ème édition, 2010.
FAIZA (A.), Droit commercial, 2018.
RAPPORT ET WEBINAR
Rapport sur l’arbitrage en ligne, Groupe de travail présidé par Thomas Clay, Professeur à
l’École de droit de la Sorbonne (Université Paris 1), Avril 2019.
Webinar « L’arbitrage en période de COVID-19 et d’interruption du processus judiciaire »,
ROUDANE (N.), LexisNexis, 2020.
TEXTES DE LOIS
La Constitution Marocaine de 2011.
La loi 08-05 relative à l’arbitrage et la médiation conventionnelle.
ARTICLES
Cadiet (L.), états généraux de la recherche sue le droit et la justice, LexisNexis, 2018.
KHIAL (A.), L’arbitrage en droit Marocain, 2020.
WEBLIOGARPHIE
-https://medias24.com/2021/10/11/droit-mizan-lance-la-plateforme-darbitrage-100-digitalisee/
www.revuechercheur.com
http://www.cnat.paris
https://www.lexisnexis.fr
13
Table des matières
SOMMAIRE ................................................................................................................................. 1
Introduction................................................................................................................................ 2
PARTIE 1 : L’ÉTENDUE DE LA NOTION DE L’ARBITRAGE EN LIGNE ............................................ 5
Paragraphe 1. Les acteurs de l’arbitrage en ligne .................................................................. 5
Paragraphe 2. Les conditions de validité de la sentence arbitrale électronique ................... 7
PARTIE II : L’ARBITRAGE EN LIGNE AU MAROC .......................................................................... 9
Paragraphe 1 : Le recours pressant à l’arbitrage en ligne dans la période de la crise
pandémique du COVID-19 ...................................................................................................... 9
Paragraphe 2 : Les enjeux de l’arbitrage électronique au Maroc ........................................ 10
CONCLUSION ............................................................................................................................ 12
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................... 13
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