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de base
Chapitre Chaîne de fabrication des huiles de 201
II base 9
Introduction
Une huile est une fraction pétrolière lourde et visqueuse à haut point d’ébullition.
Elle est constituée d’un mélange d’hydrocarbures appartenant aux séries aliphatiques,
naphténiques, aromatiques et contenant des proportions de soufre, d’azote et d’oxygène. Les
lubrifiants modernes sont des produits complexes, qui outre les constituants de base,
contiennent des additifs de fonctions très variées, destinés à les adapter plus particulièrement à
une application donnée. [11,12].
Lubrifiants et huiles de graissage
Définition d’un lubrifiant
Un lubrifiant est une matière onctueuse, d’une couleur claire, soit liquide, semi plastique
ou solide, elle est fabriquée à partir d’un mélange d’huiles de base (80%-90%) et d’additifs
(10%-20%) qui confère aux produits finis des propriétés physico-chimiques selon le domaine
d’application.
Un lubrifiant est utilisé pour éviter tout contact direct entre la surface de deux pièces
métalliques qui se déplacent l’une par rapport à l’autre afin d’atténuer le frottement et l’usure
entre ces deux pièces.
Rôle et l’importance de la lubrification :
La lubrification a pour but de réduire le frottement et l’usure par :
Gain d’énergie (réduction de l’effet du frottement)
Gain de matière (réduction
de l’usure) Les rôles essentiels de la
lubrification peuvent se résumer ainsi :
Assurer la sécurité de fonctionnement en évitant les contacts métal-
métal ; qui entraîneraient le grippage ;
Protection des surfaces métalliques ;
Protection contre la corrosion ;
Diminution des bruits des moteurs ;
Transmettre de la chaleur et de l’énergie ;
Protection de l’usure et du frottement ;
Elimination des résidus et des impuretés.
La lubrification assure également d’autres rôles tels que le refroidissement, la dispersion
et la neutralisation des produits de combustion des fuels.
5
Caractéristiques principales d’une huile de base
Caractéristiques physiques
Ces huiles de base doivent avoir des propriétés précises, déterminées au niveau des
laboratoires. Les protocoles opératoires suivent pour la plupart la norme ASTM [8], nous
pouvons citer :
Viscosité (norme ASTM D445) :
La viscosité est la propriété la plus importante déterminée pour les huiles lubrifiantes, c’est
une grandeur physique qui mesure la résistance interne d’un fluide à l’écoulement. C’est une
resistance due au frottement des molécules qui glissent les unes sur les autres. Elle décroît
quand la température s’élève. Les méthodes utilisées pour déterminer la viscosité conduisent à
adopter deux définitions différentes :
1. La viscosité dynamique traduit la réalité des frottements intérieurs entre les particules de
fluide. Elle s’exprime le plus souvent en milli Pascal - secondes plus connus sous
l’appellation centpoises (abréviation cP).
2. La viscosité cinématique prend en compte, en plus des frottements internes, la masse
volumique ou densité du liquide. Cette dernière intervient à chaque fois que l’on détermine
une viscosité en mesurant un temps d’écoulement sous charge. On conçoit en effet que le
temps obtenu dépend non seulement de la viscosité propre du liquide mais aussi de la densité.
La viscosité cinématique s’exprime dans le système SI en m2/s. On préfère souvent utiliser le
mm2 /s qui correspond à l’unité la plus connue de la viscosité cinématique : le centistokes
(Abréviation : cSt). [3,5].
Indice de viscosité (norme ASTM D2270)
Il s’agit d’un nombre résultant d’un calcul faisant intervenir les viscosités à 40°C et à 100°C.
Il caractérise la variation de la viscosité d’une huile en fonction de la température. Cette
propriété peut être améliorée par des additifs [3,5].
La densité
Elle se mesure à 15 °C par rapport à l'eau à 4 °C, à l'aide d'un densimètre plongeant dans un
tube à essais. Les valeurs courantes pour les huiles varient de 0,85 à 0,95 et dépendent de
l'origine des produits.
Taux de carbone Conradson (norme ASTM D189)
Il détermine la teneur en corps résineux et en hydrocarbures polycycliques. Cette mesure
caractérise la tendance d’une huile à former des dépôts carboneux lorsqu’elle est soumise à
une carbonisation. Il peut être considéré comme degré de raffinage (épuration) de l’huile [5].
Teneur en soufre
Il n'y a plus de soufre libre dans les lubrifiants après le raffinage, mais on en trouve souvent à
l'état combiné dans des composés tels les mercaptans. On ajoute parfois du « soufre actif » sous forme
d'additifs améliorant les propriétés anti soudure ou anti grippage. Si l'huile se décompose, et sachant
qu’on se trouve en milieu réducteur ou oxydant, on peut assister à un dégagement toujours malvenu de
sulfure d'hydrogène ou de dioxyde de soufre.
Point d’éclair (norme ASTM D92)
C’est la température minimale à laquelle l’huile doit être portée pour que les vapeurs émises
s’enflamment à l’approche d’une flamme. Il permet de juger la présence des légers dans
l’huile [9].
Point d’écoulement (norme ASTM D97)
C’est la température minimale à laquelle l’huile peut encore couler après avoir été refroidie
jusqu’au point de figeage (point de congélation) sans agitation dans des conditions
normalisées. Celui-ci doit être très bas pour assurer le démarrage du moteur à froid [5].
Couleur (norme ASTM D1500)
Elle représente un critère de la qualité du fonctionnement des huiles, son intensité est fonction
du degré de raffinage [9].
Acidité mg KOH/g (norme ASTM D974)
Cette propriété détermine la teneur en acides naphténiques qui causent la corrosion et mènent
à la formation des sels, ce qui diminue la tenue à l’oxydation et augmente le pouvoir
émulsifiant de l’huile dans l’eau [9].
Onctuosité
L’onctuosité caractérise la continuité et la solidité du film adhérant entre les pièces lubrifiées.
Ce film doit réduire les usures des éléments pendant le démarrage du moteur à froid.
Détergence
Cette caractéristique assure la fonction de nettoyage et d’élimination des produits d’oxydation
ou des dépôts charbonneux qui se forment pendant le fonctionnement sur les parois des
cylindres et pistons [9].
Chaine de fabrication des huiles
Distillation atmosphérique de pétrole brut
La distillation est le plus ancien procédé du raffinage. Il s’agit d’une séparation élémentaire
en cascade, réalisée à contre-courant. Elle permet d'obtenir, à partir d'un mélange de plusieurs
constituants, différentes fractions. Basée sur la différence de température d’ébullition, la
distillation première conduit à une série de coupes élémentaires telles que les gaz, l’essence
légère et lourde, le kérosène, le gas-oil et le résidu.
Le brut est chauffé à une température avoisinant les 360°C, il se vaporise partiellement et
suivant la volatilité de ses constituants, il se sépare en coupe que l’on recueille sur les différents
plateaux de la colonne de distillation atmosphérique. Ces dernières sont : GPL, LSRN (Naphta
léger), HSRN (Naphta lourd), Kérosène, Gasoil léger (LGO), Gasoil lourd (HGO) et BRA.
En tête de colonne, les vapeurs sortantes sont refroidies et condensées. Le produit de fond de
colonne (BRA), après son refroidissement, servira comme charge pour la production d’huile de
base.
Unités principales de la zone 5 de fabrication des huiles :
Les installations de fabrication des huiles regroupent un ensemble de cinq unités disposées
en chaîne, ayant chacune un procédé de traitement spécifique.
La zone de lubrifiants 2 (zone 5) assure la production des huiles de base à partir de brut réduit
atmosphérique (BRA), la capacité de production est de 120 000 t/an.
Elle englobe deux compartiments [6] :
HB3 composé des unités suivantes :
Unité 100 : distillation sous vide ;
Unité 150 : huile caloporteur ;
Unité 200 : désasphaltage au propane ;
Unité 300 : extraction au Furfural.
HB4 comprend les unités suivantes :
Unité 400 : déparaffinage/déshuilage au MEC-Toluène ;
Unité 500 : hydrofinishing ;
Unité 600 : production de la paraffine.
L’Annexe A représente la chaine de fabrication des huiles de base.