ECONOMIQUE(EFE).
Réalisé par : Hida Hajar/ Guennouf Amal /Mellouki Soukaina / Amrous Lamiae/
Safa Ahmed
I : Introduction……………………………………………………………………………………………………………………3
Conclusion…………………………………………………………………………………………………..
………37
Bibliographie……………………..………………………………………………………………………………38
INTRODUCTION
La nature des activités d’assurance, qui couvrent les risques pour l’économie, les
entreprises financières et privées et les ménages, présente à la fois des différences et des
similitudes avec les autres secteurs financiers. À la différence de la plupart des autres produits
financiers, les assurances se caractérisent par l’inversion du cycle de production, dans la
mesure où les primes sont collectées lorsque le contrat est conclu et où les demandes
d’indemnisation ne surviennent que lorsqu’un évènement spécifié se produit. Les assureurs
procèdent directement à l’intermédiation des risques. Ils gèrent ces risques par le biais de la
diversification et de la mutualisation du risque, renforcé par différentes autres techniques.
L’IAIS (International Association of Insurance Supervisors) s’est fixé des objectifs ambitieux,
notamment celui du développement de la première norme en capital ICS mondiale basée sur
le risque s’appliquant aux groupes d’assurance actifs à l’international.
Alors quelle régulation au niveau mondial et national pour le secteur des assurances ?
Chapitre 1 : Législation des assurances :
Définition de l’assurance :
D’une manière générale, l’assurance peut être définie comme : Une réunion de personnes qui,
craignent l’arrivée d’un événement dommageable pour elles, se cotisent pour permettre à ceux qui
seront frappés par cet événement de se faire face a ces conséquences. D’une manière précise, selon
Joseph Hémard :
" L'assurance est une opération par laquelle une personne, l'assuré, se fait promettre, moyennant une
rémunération (la prime), pour lui ou pour un tiers, en cas de réalisation d'un risque, une prestation par
une autre partie, l'assureur, qui prenant en charge un ensemble de risques, les compense
conformément aux lois de la statistique ".1
1-le risque : Le risque est l’événement dommageable contre l’arrivée duquel on cherche à se
prémunir. Les caractères du risque assurable sont :
• Etre futur.
2- la prime : La prime est la contribution que verse l’assurée à l’assureur en échange de la garantie
qui lui accordée. Elle est payable au départ de l’opération d’assurance ou de l’année d’assurance.
Lorsque l’organisme d’assurance est une société mutuelle la prime s’appelle cotisation. On distingue
entre prime ou cotisation fixe qui ne peut être modifié en cours du contrat sans le consentement de
l’assureur et prime ou cotisation variable pratiqués par les sociétés mutuelles d’où le paiement est soit
1
https://actufinance.fr/actu/assurance-6966033.html
complémentaire d’un rappel de cotisation si les sinistres ont coûté plus cher que prévu soit a un
remboursement appelé ristourne dans le cas contraire.
3-la prestation de l’assureur : L’engagement pris par l’assureur en cas de réalisation du risque
consiste à verser une prestation. Il s’agit d’une somme d’argent destinée soit au souscripteur et
assuré, soit a un tiers ou soit au bénéficiaire. Il convient de distinguer de sortes de prestations : celles
des indemnités et les prestations forfaitaires.
4-la compensation au sein de la mutualité : Chaque souscripteur verse sa prime sans savoir si lui
ou un autre qui en bénéficiera, mais conscient du fait que grâce à ses versements et à ceux des autres
que l’assureur pour indemniser ceux qui auront été sinistrés. L’ensemble des personnes assurées
contre un même risque et qui cotisent mutuellement constituent une mutualité. Cette solidarité est très
forte, si le risque s’aggrave ; si le risque diminue et si les assurés trichent. L’idée de la compensation
implique que tous les membres de cette mutualité soient traités sur pied d’égalité et avec équité.
Le rôle de l’assurance :
Ce rôle peut être appréhendé sur deux plans : le social et l’économique.
Sur le plan social : la fonction de l’assurance consiste à indemniser les préjudices résultant de la
réalisation d’un risque. Cette fonction reste présente même dans les assurances des personnes où le
capital n’est pas fixé en fonction des dommages subie. Ainsi, le législateur utilise-t-il l’assurance
pour garantir la réparation des préjudices. Le besoin qu’a l’homme de, s’assurer contre le malheur
fait partie de la quête du bonheur. L’assurance réduit l’incertitude en prenant en charge les risques en
cas de sinistre.
Sur le plan économique : l’assurance permet de se prémunir contre les risques aussi bien
traditionnels (vie, incendie, vol, etc.) que modernes (Engineering). Par la couverture de ces derniers,
l’assurance se révèle être un facteur important de progrès technique. Elle favorise l’innovation par la
réduction des risques et la prévention des sinistres. Comme signalé dans l’introduction, il appert que
l’assurance revêt, enfin, un caractère " d’épargne-sécurité ".2
Elle contribue à l’accumulation de l’épargne, facteur d’investissement, moteur de la croissance,
condition sine qua non du développement.
Pour illustrer le fait que l’assurance facilite la prise de risque, citons Henri Ford : « New York n’est
pas la création des hommes, mais celle des assureurs. Sans les assurances, il n’y aurait pas de gratte-
ciel, car aucun ouvrier n’accepterait de travailler à une pareille hauteur, en risquant de faire une chute
2
Lire à ce sujet Paul Samuel son, l’économique, t. 2, coll. u,
p a r i s , é d . L i b r a i r i e Armand colin, 1969, p. 659-662.
mortelle et de laisser sa famille dans la misère. Sans les assurances, aucun capitaliste n’investirait des
millions pour construire de pareils buildings, qu’un simple mégot de cigarette peut réduire en
cendres. Sans les assurances, personne ne circulerait en voiture à travers les rues en risquant, à
chaque instant, de renverser un piéton».3
Un marché d’assurance bien établi est un facteur de stabilité de l’économie et des prix. La stabilité
monétaire et l’assurance se renforcent L’une et l’autre. L’assurance vie, en drainant une épargne
importante et stable sur de longues périodes, contribue à financer la croissance de l’économie sans
recourir à la création monétaire. Mais, à l’instar de n’importe quel investisseur, l’assureur a peur du
bruit de bottes. En effet, dans un environnement instable caractérisé par des émeutes, des troubles
sociaux, des délinquances trop élevées, des épidémies, etc., l’assureur, ne pouvant maîtriser la
sinistralité, devient méfiant.
Sur les plans économique et social, l’assurance, en tant qu’indicateur avancé du développement,
s’apprécie à travers les concepts de densité et de pénétration. La densité d’assurance indique combien
un habitant d’un pays donné consacre, en moyenne, à la protection d’assurance ; tandis que la
pénétration d’assurance met en rapport le volume des primes et le produit intérieur brut. En 1995, les
premiers pays du monde étaient le Japon, pour la densité, et l’Afrique du Sud, pour la pénétration.
Historique de l’assurance :
Même si certains auteurs font remonter à l’époque de l’Empire Romain l’existence d’un élément de
droit qui se matérialise par un contrat de transfert de risque, d’une façon générale, l’apparition de
l’assurance est plus tardive et se situe au quatorzième siècle. C’est dans le cadre de l’assurance
maritime que se sont manifestées les premières traces de l’assurance. Les premières polices ne
concernent que l’assurance des choses. Le contrat d’assurance a pris la suite du contrat de prêt à la
grosse aventure des négociants italiens du quatorzième siècle.4
Le contrat de prêt à la grosse aventure est, en fait, une formule de pré-assurance qui combinait à la
fois la spéculation et l’assurance. Le prêteur n’avait droit à aucun remboursement en cas de perte du
navire (fonction de l’assurance). Mais, si jamais le navire revenait de voyage, le prêteur était
remboursé avec un fort intérêt allant de 25 à 50% (aspect spéculatif). Le prêt à la grosse aventure
était donc avant tout une opération de spéculation sur les chances d’arrivée à bon port d’une
3
Henry FORD cité par François LUKAU Nordi, « L’apport de la libéralisation de l’industrie des
assurances dans la lutte contre la pauvreté en RDC », Revue de la FASE, UPC/CRIP, 8ème
année, n°8, Kinshasa, 2007, p. 95-108.
4
Nicolas JACOB, Les assurances, 2ème, éd, Paris, Dalloz, 1979, p. 6 et 7.
marchandise embarquée sur un navire. Avec l’intervention de l’Eglise qui condamna cette assurance
maritime, les prêteurs étaient appelés à ne garantir que la perte de la valeur du navire moyennant
paiement préalable d’un montant convenu.
Quant à l’assurance terrestre, il est classique de fixer son avènement au lendemain du fameux grand
incendie qui ravagea Londres en 1666. En effet, « le dimanche, 2 septembre 1666, un foyer se
déclare, vers une heure du matin, dans le fournil du boulanger du roi, Farynec, qui habite Pudding
Lane, près de la Tamise. A trois heures, la rue est en flammes, et le maire de Londres est sur les
lieux. Entre huit heures et midi, après avoir réduit en cendres le pont de Londres, l’incendie gagne le
centre de la ville, puis les entrepôts qui bordent la tamisent. Le lundi matin, la pluie n’étant pas
venue au secours des Londoniens, l’incendie prend des proportions jamais vues, obligeant la
population à quitter la ville par les routes et le fleuve. L’après-midi, le quartier des assureurs et des
banquiers autour de Lombard Street est à son tour la proie des flammes. Le dimanche suivant, la
pluie vient enfin éteindre les foyers désormais moins intenses, faute de matériaux encore
combustibles. En sept jours et huit nuits, ce gigantesque brasier a totalement réduit en cendres 13 200
maisons et 87 églises, dont la cathédrale Saint Paul ». 5Une des rares habitations épargnées
comportait une taverne exploitée par un certain Edwards Lloyd’s. Ce dernier, tirant partie de sa
chance, créa, dans son établissement, un office d’assurance incendie. C’est ainsi que naquit la
Lloyd’s, la plus ancienne et la plus importante institution mondiale dans le domaine de l’assurance.
L’Angleterre fut donc le premier pays à s’organiser dans le domaine des assurances.
La France lui emboîta le pas avec la codification, en 1681, de l’assurance maritime par Jean-Baptiste
Colbert (1619-1683). Mais, ce n’est qu’après 1716, date de création de la brigade de sapeurs-
pompiers de Paris, que les premières sociétés d’assurance contre l’incendie, appelé risque majeur à
cette époque, virent le jour. Au 19ème siècle, le roi Louis XVIII (1755-1824) autorisera d’étendre
l’activité d’une compagnie d’assurance contre l’incendie à l’assurance sur la vie. Avec
l’augmentation des risques liés au développement industriel, on vit apparaître les assurances de
responsabilité. C’est ainsi que la loi française de 1898 sur les accidents de travail rendit la
responsabilité des employeurs pratiquement automatique. Ce qui entraîna, de leur part, une
souscription d’assurance systématique.
Quant aux techniques mathématiques des assurances, elles doivent leur développement à l’invention
du calcul des probabilités par Blaise Pascal (1623-1662) et à la mise au point de ses applications à la
5
CALONI (E.-V.), « l’assurance prend la mer », L’UAP et l’histoire de l’assurance, éd. Jean-
Claude Lattès, 1990, cité par Michel ALBERT, op.cit, p. 8.
fin du 17ème siècle par les pères de l’actuariat. Dès 1660, l’Anglais John Graunt avait étudié la
mortalité des habitants de Londres en vue de l’organisation d’un système d’assurance sur la vie. Dans
le cadre de l’utilisation des ressources du calcul des probabilités, Jaques Bernoulli (1654-1705)
formula la fameuse " loi de grands nombres ". 6
La sélection des risques s’inscrit dans la recherche de l’équilibre entre le coût des risques (effets
prévus) et celui des sinistres (effets observés). Pour être assurable, un risque doit être aléatoire.
L’équilibre de l’opération d’assurance signifie que l’ensemble des indemnités doit être payé
grâce à l’ensemble des primes, sans apport de capitaux extérieurs. De sa recherche découle la
nécessité d’assurer des risques homogènes (de même nature) et dispersés. Dans le cadre de la
sélection de la valeur des risques garantis, l’assureur doit déterminer le " plein d’assurance " de
son entreprise, c’est-à-dire la somme maximum qu’il accepte sur un risque déterminé. Au-delà
de cette somme, il pratiquera la coassurance ou la réassurance.
La coassurance est une opération par laquelle plusieurs compagnies garantissent un risque,
chacune pour une certaine part, et se répartissent proportionnellement les risques.
la réassurance est une opération par laquelle une entreprise d’assurance (cédant) se fait assurer
auprès d’une autre entreprise (cessionnaire) pour des risques dont elle demeure tenue auprès de
son assuré.
En résumé, huit épithètes sont associables aux risques assurables, à savoir : aléatoires, bornés,
dispersés, homogènes, indépendants, licites, rares et réels. Relevons, enfin, que le plein
d’assurance revêt deux aspects, en l’occurrence : le plein de souscription qui conduit à la
coassurance et le plein de conservation qui pousse à la réassurance.8
7
Paul JAEGER, « L’assurance parmi les instruments de transfert des risque » in François EWALD et
Jean-Hervé LORENZI, op.cit, p. 1623-1646.
8
https://fr.scribd.com/doc/308614539/Cours-Bases-Techniques-de-l-Assurance
SELON LA FORME DE LA SOCIÉTÉ D’ASSURANCE :
L’assurance privée vise la sécurité individuelle de l’assuré. Elle est exploitée, généralement, par des
sociétés privées ou paraétatiques. Dans notre pays, c’est l’entreprise publique SONAS qui s’en
occupe ; mais, à ses côtés, on pouvait bien imaginer d’autres sociétés privées pour assurer la
sécurité individuelle. Les deux catégories dominantes d'assurances des particuliers sont l'automobile
et la multirisque habitation.10
D’après l’élément naturel, on distingue : les assurances maritimes, fluviales, lacustres, terrestres
et aériennes. L’assurance aérienne qui couvre les risques de la navigation aérienne est régie aussi
bien par les dispositions légales internes que par des conventions internationales.
Les assurances terrestres regroupent toutes les assurances qui ne sont ni maritimes, ni fluviales, ni
lacustres, ni aériennes.
Dans les assurances maritimes, fluviales, lacustres et aériennes, on trouve deux sortes d’assurances
L’assurance sur corps qui porte sur l’appareil,
L’assurance sur facultés qui couvre le risque des marchandises transportées.
Selon leur objet, biens ou individus, les assurances se scindent en deux catégories : les
assurances des dommages et les assurances des personnes.
10
Jean-Pierre COURSON, « assureurs et réassureurs : complémentarité ou dépendance », dans
François EWALD, et Jean-Hervé LORENZI, op.cit, p. 1469-1484.
1- Assurance des dommages :
L’assurance des dommages est celle qui garantit l’assuré contre les atteintes causées à son
patrimoine par la survenance d’un risque. L’indemnité vient donc compenser la perte subie. Cette
assurance repose sur deux préalables :
Elle n’est possible que si l’assuré est détenteur d’un bien économique qu’il a intérêt à
préserver,
Elle doit éviter l’enrichissement injustifiée de l’assuré : c’est le principe indemnitaire.
Dans un style propre, les assureurs maritimes énoncent le principe indemnitaire comme suit : " Nul
ne peut contracter une assurance s’il n’a intérêt à la conservation de l’objet assuré et, en vertu de la
règle bien connue que nul ne peut bénéficier d’un enrichissement sans cause, il est interdit à
l’assureur de verser à l’assuré une indemnité supérieure à la perte qu’il a subie ".
Pour des raisons d’ordre public, le principe indemnitaire empêche donc l’assuré de recevoir une
somme supérieure au montant du préjudice effectif. Car l’assurance doit demeurer une opération de
prévoyance, une garantie du patrimoine de l’assuré et non devenir une loterie. Le montant de la
prestation de l’assureur est déterminé a posteriori en fonction du préjudice causé par le dommage
assuré. A côté du principe indemnitaire, les deux autres fondements des assurances de dommages
sont la gestion en répartition et la mutualisation.11
Les assurances à caractère indemnitaire ou assurances dommages sont également appelées
assurances intérêts ou assurances indemnités.
L’Assurance des dommages se subdivisent en assurances des choses ou des biens et en
assurances des responsabilités ou des dettes ou des passifs.
(Article 61-64 code des assurances) Appelées également les assurances de dettes ou de passif. Par
opposition aux assurances de choses qui couvrent la diminution d’actif, les assurances de
responsabilité couvrent plutôt l’augmentation du passif de l’assuré. Partant de là, ces assurances
mettent en présence une tierce personne au contrat du fait qu’elle est victime d’un préjudice et c’est
à ce titre que l’assureur intervient non pour réparer le préjudice subi par ce tiers mais plutôt pour
réparer celui que subit l’assuré en tant que débiteur de dommages - intérêts. D’où la technique de
l’action directe contre l’assureur par la victime. Toutefois, il appartient à l’assureur de limiter sa
prestation à un certain plafond.
Les assurances des personnes ou assurances à caractère forfaitaire sont parfois appelées
assurances des capitaux contrairement aux assurances des dommages qualifiées d’assurances
de répartition selon une classification technique et non juridique. Les assurances des
personnes peuvent être réparties, selon un premier critère, en deux grandes catégories : celles
qui sont liées à l’espérance de vie hors accident de la personne assurée, et celles qui couvrent
la survenance d’événements affectant la vie. Techniquement et coupablement, les premières
relèvent de l’assurance vie et les secondes de l’assurance IARD12.
1. Assurance décès :
L’assurance en cas de décès ou assurance décès est celle dans laquelle l’assureur verse une
prestation, le plus souvent sous forme de capital, parfois sous forme de rente1713, lorsque
l’assuré décède durant le contrat, au bénéficiaire désigné dans la police (contrat) d’assurance.
L’assurance décès est dite temporaire lorsque l’assureur s’engage à payer le capital stipulé
dans le contrat au décès de l’assuré, à condition que celui-ci survienne pendant une période
fixée d’avance. Ce type de contrat est utilisé lorsque le décès de l’assuré est particulièrement à
craindre au cours d’une période déterminée. C’est le cas d’une personne devant entreprendre
un voyage dangereux.
L’assurance décès est dite, assurance vie entière lorsque l’assureur s’engage à payer le capital
prévu au décès du preneur d’assurance (souscripteur du capital) à quelques moments qu’il se
produise.
2. Assurance en cas de vie.
L’assurance en cas de vie ou assurance vie est celle dans laquelle l’assureur verse un capital
ou une rente à l’assuré, à condition qu’il soit en vie à une date déterminée. Alors que
l’assurance décès est considérée comme une opération de prévoyance (prudence), l’assurance
vie est assimilée à une opération d’épargne.
3. Assurance mixte :
L’assurance mixte est une combinaison de l’assurance en cas de décès et de l’assurance en cas
de vie. C’est un contrat par lequel le capital fixé est payable soit aux héritiers de l’assuré ou à
d’autres bénéficiaires si l’assuré décède dans un certain délai, soit à l’assuré lui-même s’il
survit à l’expiration de l’échéance convenue.
C.-Assurance-maladie :
L’assurance-maladie a pour objet de garantir les frais engagés par l’assuré à la suite d’une
maladie. Elle couvre également l’incapacité consécutive à la maladie. Cette assurance joue un
rôle de complément ou de substitut de la sécurité sociale selon que l’assuré en bénéficie ou
non.
1- Le contrat d’assurance :
Trois éléments. Le contrat d’assurance est une convention par laquelle, une partie, dénommée
assureur, s’engage à garantir une autre partie, dénommée souscripteur, qui souscrit le contrat
en son nom personnel ou pour le compte d’autrui, moyennant le paiement d’une prime (pour
les sociétés commerciales d’assurances) ou cotisation (pour les sociétés d’assurances à forme
mutuelle), en cas de réalisation du sinistre ; c’est-à-dire du risque aléatoire prévu au contrat.
Cette définition met en évidence trois éléments : un risque, une prime et un sinistre.
A- Souscription du contrat :
14
https://cours-de-droit.net/l-assurance-de-responsabilite-a126584708-2/
Lorsque le contrat d’assurance est souscrit en nom personnel, souscripteur et assuré sont la
même personne. En revanche, si le contrat est souscrit pour le compte d’autrui 15, souscripteur
et assuré sont deux personnes distinctes16.
Le contrat d’assurance comporte huit caractères dont certains constituent l’essence même de
ce contrat :
1) Contrat nommé :
Le contrat d’assurance est l’un des contrats nommés, soumis à des dispositions particulières
ou encore à un statut juridique spécial. C’est-à-dire ceux prévus et réglementés par la
législation en vigueur tant civile, commerciale que particulière. De ce fait, il appartient au
juge en cas de difficulté pour résoudre les litiges auxquels ils peuvent donner lieu d’adopter la
solution prévue par la loi.
2) Contrat consensuel :
Le contrat d’assurance est consensuel dans la mesure où il se forme par le seul échange du
consentement des deux parties assureur et assuré ou souscripteur manifesté d’une façon
quelconque, soit en présentiel ou à distance, soit directement dans ses bureaux ou par le biais
de son mandataire.
3) Contrat synallagmatique :
15
L’article L. 112-1, alinéa 2, du code des assurances, prévoit en effet que « L’assurance peut aussi être
contractée pour le compte de qui il appartiendra. La clause vaut, tant comme assurance au profit du
souscripteur du contrat que comme stipulation pour autrui au profil t du bénéficiaire connu ou éventuel de
ladite clause ».
16
À l’instar de la technique de l’assurance, nous verrons que les personnes intéressées au contrat d’assurance
ne peuvent être réduites à un face à face assureur/assuré.
17
Contrairement au droit commun de l’article 1341 du Code civil, qui exige une preuve écrite dès lors que les
intérêts en jeu dépassent 1 500 euros, pour le contrat d’assurance l’écrit est nécessaire quelle que soit la
somme litigieuse : Cass. 1re civ., 14 nov. 1995, no 93-14546, RGAT 1996, p. 278, note J. Kulhmann. Toutefois,
l’article L. 112-3 du Code des assurances exige la preuve écrite du contrat mais ne subordonne pas la validité de
ce document à la signature de l’avenant : Cass. 2e civ., 6 mars 2008, RGDA 2008, p. 322, note S. Abravanel-Jolly.
Le contrat d’assurances est un contrat synallagmatique dans la mesure où il fait naître des
obligations réciproques à la charge des deux parties assureur (article 17-19) et assuré (article
20- 35), l’obligation de chacune d’elles constitue la cause de l’obligation de l’autre.
4) Contrat aléatoire :
Le contrat d’assurance est un contrat aléatoire dans la mesure où les avantages et les pertes
soit pour toutes les parties soit pour l’une d’entre elles, dépendent d’un événement incertain –
assurance dégâts des eaux, assurance natalité et parfois même certain assurance en cas de
décès. Dans ce dernier cas, l’aléa concerne plutôt la date de la survenance du décès.
Le contrat d’assurance est le type de contrat aléatoire cité indirectement par le D.O.C. dans les
contrats de jeux de hasard. Toutefois, le but de l’opération d’assurance est anti aléatoire
puisque la compensation des risques se fait grâce au calcul des probabilités de survenance
aujourd’hui possible par le recours à la statistique.
18
Même si certains auteurs considèrent que le contrat d’assurance n’est en fait pas un contrat aléatoire : V. L.
Moyaux, Le rôle de l’aléa dans le contrat d’assurance, in Les grandes questions du droit des assurances, LGDJ,
2011, p. 21 et s : « le contrat d’assurance est cité par l’article 1964 du Code civil parmi les contrats aléatoires…
et c’est là son plus grand malheur ! » ; J. Kulhmann, Lamy Assurances 2013, no 92-96 ; H. Groutel, Traité du
contrat d’assurance terrestre, Litec 2009, no 131.
19
« Supposée » car nous n’adhérons à pas cet argument : le souscripteur recherche davantage de la sécurité
qu’une chance de gain, quant à l’assureur il apprécie ses résultats fi nanciers de façon globale à l’image de
l’opération d’assurance et non par rapport à un seul souscripteur
20
Cass. 1re civ., 10 avr. 1996, no 94-11174; Cass. 1re civ., 4 nov. 2003, no 01-14942, RGDA 2004, p. 337, note J.
Kulhmann
l’aléa est de l’essence du contrat d’assurance21, il en fonde la validité. Par conséquent,
l’assurance est nulle si le risque est déjà réalisé lors de la conclusion du contrat. C’est ce
qui est formulé par l’article L. 121-15, alinéa 1er, du Code des assurances, certes rédigé
pour l’assurance de choses, mais applicable aux assurances de dommages, selon lequel «
L’assurance est nulle si, au moment du contrat, la chose assurée a déjà péri ou ne peut plus
être exposée aux risques ». Mais tout n’est pas si simple, et pour déterminer si le contrat
est pourvu d’un aléa, encore faudra-t-il cerner la notion de risque aléatoire22.
Le contrat d’assurance est un contrat à titre onéreux dans la mesure où chacune des deux
parties assureur et assuré poursuit un avantage personnel en contrepartie de celui qu’elle
procure à l’autre. Il se traduit par l’encaissement des primes ou des cotisations par l’assureur
en contre partie de la prestation de garantie en cas de réalisation du risque reçue par l’assuré
ou le tiers bénéficiaire. Toutefois, l’intention libérale n’est pas à écarter dans les relations
entre assuré et tiers bénéficiaires notamment en matière d’assurances sur la vie, et, par
conséquent, le tiers bénéficiaire n’aura aucune charge à supporter à l’égard de l’assureur, sauf
circonstances exceptionnelles. Dans ce cas, en tant qu’intéressé, il peut se substituer au
contractant pour payer les primes conformément aux dispositions de l’article 84.
6) Contrat successif :
7) Contrat d’adhésion :
Dans de nombreux cas, le souscripteur ne peut pas négocier les termes du contrat qui est
élaboré, rédigé et imprimé par l’assureur23. En réalité, le souscripteur adhère à un contrat qui
est préétabli, dont il n’a pas discuté les conditions générales, et que très peu les conditions
particulières. La situation est cependant différente s’agissant des très gros risques industriels
21
Cass. 1re civ., 15 janv. 1985, no 8314742; Cass. 1re civ., 11 oct. 1994, no 93-11295.
22
V. infra titre 2, chap. 1 – Introduction sur la notion de risque.
23
Ce qui explique l’application de la législation sur les clauses abusives au contrat d’assurance : V. infra no 41.
ou commerciaux, généralement placés par des intermédiaires d’assurance qui discutent des
modalités de la garantie avec les sociétés d’assurance les mieux placées pour garantir le risque
à couvrir.
Si, conformément à l’article 1134, alinéa 3, du Code civil, la bonne foi est exigée pour
l’exécution de tout contrat, elle est requise avec une particulière acuité pour le contrat
d’assurance24. En effet, outre l’assureur, le contrat d’assurance met en présence la mutualité
des assurés, l’éventuelle mauvaise foi du souscripteur lèse donc des intérêts bien plus
nombreux qu’au sein d’un contrat de droit commun. Aussi, les sanctions édictées par le Code
des assurances en cas de manquement à l’obligation de bonne foi du souscripteur sont-elles
beaucoup plus sévères.
CHAPITRE II : la régulation Mondiale pour les assurances
Section 1 : L’IAIS (International Association of Insurance Supervisors
-Association Internationale des Contrôleurs d’Assurance) et la régulation
des les assurances
La régulation mondiale de l’assurance par l’International Association of Insurance
Supervisors (IAIS) s’exerce au travers de la production de normes en trois étages successifs :
les Principes essentiels de l’assurance (ICPs) pour les entreprises et pour les groupes
d’assurance, un Cadre Commun de contrôle (ComFrame) spécifique aux groupes d’assurance
actifs à l’international (IAIGs) et des mesures spécifiques pour les assureurs systémiquement
importants à l’échelle mondiale (G-SIIs). L’IAIS s’est fixé des objectifs ambitieux,
notamment le développement en trois ans de la première norme en capital ICS mondiale basée
sur le risque et s’appliquant aux IAIGs. Les normes de l’IAIS auront nécessairement un
impact considérable : l’IAIS prendra en compte ce qui existe en la matière sur le plan régional
ou national, mais ce travail n’a pas pour vocation d’être le miroir d’une quelconque norme
existante. Cela supposera nécessairement des ajustements par rapport aux systèmes en
vigueur, car les normes devront être transposées par chaque État. L’IAIS et ses membres sont
convaincus que ce changement ira dans le sens de l’intérêt général. Mais 2016 sera loin de
marquer le terme des activités de l’IAIS en la matière. L’IAIS considérera les étapes de
transposition et les phases de transition et devra aussi réexaminer, en temps voulu, la
24
Le contrat d’assurance serait ainsi « d’une extrême bonne foi » : M. Picard et A. Besson, Traité général des
assurances terrestres, t. 1, LGDJ, 1938, no 110, p. 214.
construction et la calibration de la norme en capital. Comme on peut le constater, la régulation
mondiale des assurances par l’IAIS est un travail de longue haleine25
L’IAIS est l’équivalent pour le contrôle des assurances de ce qu’est le Comité de Bâle pour le
contrôle des banques. Le Secrétariat de l’IAIS est, comme celui du comité précité, situé à
Bâle, au sein de la Banque des Règlements Internationaux. L’IAIS joue un rôle similaire, au
plan mondial, à celui de l’European Insurance and Occupational Pensions Authority (EIOPA)
et à celui de la Commission vis-à-vis de l’Union européenne. Ses membres sont les autorités
de réglementation et de contrôle des assurances de plus de 200 États dans environ 140 pays,
dont l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) pour la France, les
contrôleurs de tous les États membres de l’Union européenne, l’EIOPA et la Commission
européenne, le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale. La mission de l’IAIS
est de promouvoir une réglementation et un contrôle efficace et mondialement cohérent dans
le secteur de l’assurance, avec deux objectifs explicites :
*développer et maintenir des marchés de l’assurance qui soient justes, sûrs et stables,
dans l’intérêt des assurés
*contribuer à la stabilité financière mondiale.
25
Extrait d’ouvrage : Le secteur des assurances recouvre l’activité des assureurs et des réassureurs, y compris
les captives.page 12, 1 octobre2011
- la stabilité financière : développement d’une méthodologie d’identification des assureurs
systémiquement importants à l’échelle internationale, de mesures ciblant ceux-ci et d’outils
renforcés de surveillance macro-prudentielle.
L’IAIS est partenaire et membre du FSB (Financial Stability Board - Conseil de stabilité
financière), qui est une émanation du G20 et qui œuvre, comme son nom l’indique, à la
stabilité financière.26
La base de l’activité de production de normes par l’IAIS est constituée par les Principes
essentiels de l’assurance (Insurance Core Principles - ICPs). Ces principes régulièrement mis
à jour couvrent tous les domaines du contrôle. Ils s’appuient sur des critères d’évaluation
(correspondant à des exigences détaillées) qui sont utilisés par le Fonds Monétaire
International et la Banque Mondiale pour leurs Programmes d’Évaluation du Secteur
Financier de chaque pays (FSAP), ainsi que sur des indications non prescriptives. Il s’agit
d’une approche dite « de haut niveau, basée sur des principes » s’appliquant à toutes les
entreprises d’assurance et (sauf exception) aux groupes d’assurance, que ceux-ci soient ou
non internationalement actifs. Cette approche permet un large spectre d’approches
réglementaires et de contrôle pouvant tenir compte de particularités locales dans une optique «
proportionnelle », c’est-à-dire dans une optique tenant compte de la nature, de la taille et de la
complexité des entreprises considérées.27
C’est pourquoi, depuis 2010, l’IAIS est impliquée dans le grand projet de développement du
Common Framework for the Supervision of Internationally Active Insurance Groups ou
ComFrame : il s’agit d’un cadre complet d’exigences réglementaires et de contrôle (standards
et paramètres) tant qualitatives que quantitatives. Dans une approche axée sur les résultats,
ComFrame comporte en plus de ces exigences des indications non prescriptives qui les
complètent. Les éléments de ComFrame s’appliquent spécifiquement aux groupes
internationaux d’assurance, en sus des principes essentiels de l’assurance, auxquels ils se
réfèrent.
L’IAIS considère qu’un cadre sain en matière de capital et de contrôle est essentiel pour
promouvoir la stabilité financière et protéger les assurés. L’IAIS cherche à développer une «
langue mondiale » - une lingua franca - au moyen de laquelle les contrôleurs puissent
communiquer. Cette « langue mondiale» doit être claire, cohérente, comparable et mesurable.
C’est pourquoi l’IAIS et les autorités de contrôle et de réglementation qui la constituent ont
décidé de développer, d’ici la fin de 2016, une norme relative au capital, l’Insurance Capital
Standard (ou ICS) basée sur le risque et harmonisée à l’échelle internationale, dans le cadre de
ComFrame.
Cette norme ICS, qui s’appliquera ainsi aux groupes d’assurance internationalement actifs, est
l’initiative la plus ambitieuse et importante prise à ce jour par l’IAIS. L’IAIS s’est engagée à
ce sujet à l’égard du G20 et développe ses normes en capital en plusieurs étapes, en
coordination avec le FSB. Ces normes IAIS sont susceptibles d’avoir un impact considérable
sur les réglementations et le contrôle de l’assurance au plan mondial. En effet, elles ne
pourraient atteindre leur objectif explicite de cohérence mondiale si elles se limitaient au plus
petit dénominateur commun entre les normes réglementaires et de contrôles déjà existants29.
Cela signifie que les normes régionales et locales devront s’adapter autant que cela sera
nécessaire. C’est notamment le cas pour Solvabilité II, une norme régionale relative à la
28
file:///C:/Users/bn/Downloads/Insurance_Core_Principles__French%20(2).pdf
29
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gulation_(%C3%A9conomie)
solvabilité du secteur des assurances qui devrait entrer en vigueur dans l’Union européenne à
partir de 2016. Ces normes IAIS auront donc aussi un impact considérable sur les groupes
d’assurance actifs à l’international, avec lesquels l’IAIS a entamé un intensif programme
pluriannuel d’études d’impact. 30
L’IAIS ne définit pas de liste de ces groupes, qui doivent être identifiés par les collèges de
contrôleurs des pays où ils sont implantés, mais elle propose des critères objectifs d’activité
internationale : un IAIG devra ainsi être présent dans au moins trois juridictions et la
proportion des primes non domestiques émises devra être supérieure à 10 %. En outre, il
devra en moyenne sur trois ans, disposer d’actifs supérieurs à 50 milliards de dollars ou de
primes émises supérieures à 10 milliards, ces critères étant complétés par le jugement des
contrôleurs. À l’heure actuelle, l’étude d’impact montre qu’une cinquantaine d’acteurs ;
devraient être concernés. La norme mondiale en capital ICS vise à fournir une mesure
objective, au niveau du groupe, de l’adéquation du capital pour ces groupes d’assurance
internationalement actifs, cette mesure devant être comparable entre les différentes
juridictions. Cette norme renforcera la coopération et la coordination entre les contrôleurs,
elle contribuera aussi à une meilleure égalité des chances entre acteurs du marché et
diminuera les opportunités de recours à des arbitrages réglementaires.
source :
principes de base, normes, orientations et methodologie d’evaluation pour le secteur des assurances 1er octobre 2011
30
https://www.cairn.info/revue-realites-industrielles-2015-1-page-54.htm
ComFrame, y compris la norme en capital ICS, sera adopté fi n 2018 après une phase d’études
d’impact réalisées auprès de groupes d’assurance volontaires et de leurs contrôleurs, une
phase qui a débuté fi n 2013 et au cours de laquelle ComFrame et la norme en capital ICS
seront raffi nés et calibrés. Comme les principes essentiels de l’assurance, ComFrame devra
être ensuite transposé par les États dans leurs réglementations nationales. Le 12 septembre
dernier, l’IAIS a publié les 10 principes fondamentaux à cette norme ICS, qui ont été par la
suite développés dans un premier document soumis à consultation à la fi n de 2014 : l’ICS
devra notamment être un standard de capital calculé au niveau du groupe consolidé incluant
une mesure basée sur les risques et mondialement comparable de l’adéquation du capital. Il
reposera sur des méthodes comparables de valorisation des actifs et des passifs, sur une défi
nition de la nature et du montant des fonds propres admis en couverture de l’exigence de
capital et sur une exigence de capital basée sur les risques. Le niveau de capital requis et la
défi nition de la nature et du montant des fonds propres admis dépendront de la nature des
risques, et ce indépendamment de la localisation du siège social. Parmi les points complexes
encore à traiter, il y a la nécessité de trouver un équilibre entre sensibilité aux risques et
simplicité, de minimiser les aspects procycliques inappropriés et d’élaborer des calibrages refl
étant le niveau de sécurité souhaité par l’IAIS au niveau mondial. Bien sûr, la résolution de la
question de la comparabilité des valorisations des bilans à des fi ns prudentielles est un
préalable essentiel.
ComFrame et la norme en capital ICS s’appliqueront aussi aux assureurs dits globalement
systémiquement importants (Globally Systemically Important Insurers ou G-SIIs). L’IAIS a
développé en 2013 une méthodologie à appliquer chaque année pour identifi er ces assureurs
(qui sont désignés par le FSB sur cette base). Cette méthodologie prend en compte leur spécifi
cité : l’IAIS considère que l’assurance traditionnelle est peu susceptible de créer ou d’amplifi
er un risque systémique et, par conséquent, dans sa méthodologie 31, les deux catégories
d’indicateurs les plus importantes sont les activités non traditionnelles et non assurantielles et
31
https://acpr.banque-france.fr/europe-et-international/assurances/instances/association-internationale-des-
controleurs-dassurance-iais
l’interconnexion. La même méthodologie s’applique aux assureurs et aux réassureurs, même
si, pour ces derniers, les questions de l’interconnexion et de la capacité de substitution en cas
de défaillance sont vraisemblablement plus complexes.
En 2013, l’IAIS a aussi adopté des mesures s’appliquant à ces assureurs dits globalement
systémiquement importants, en plus des principes essentiels de l’assurance et de ComFrame
La question est : « une exigence supplémentaire, mais par rapport à quoi ? », car il n’existe
pas à ce jour de norme en capital harmonisée au plan mondial. Pour servir de fondation à cette
exigence supplémentaire de capital « HLA » appliquée aux assureurs globalement
systémiquement importants, la première étape a été pour l’IAIS de développer et d’adopter
des exigences simples et basiques de capital (Basic Capital Requirements ou BCR) pour les
G-SIIs en 2014. Le ratio BCR, qui est calculé sur base consolidée pour toutes les activités
financières et non financières significatives, résulte de la comparaison des capitaux propres
admis avec l’exigence de capital basée sur des facteurs appliqués à des mesures des
principales catégories d’activité (assurance vie traditionnelle, assurance-vie non traditionnelle,
actifs, activités d’assurance non traditionnelles, activités hors assurance). À compter de 2015,
les informations relatives au BCR seront transmises confidentiellement par les G-SIIs à leurs
contrôleurs de groupe, ainsi qu’à l’IAIS pour lui permettre de raffiner la norme BCR si
nécessaire. L’exigence supplémentaire « HLA » sera initialement basée sur le BCR jusqu’à ce
que la norme en capital ICS soit établie. À partir de 2019, les G-SIIs devront détenir un
capital excédant la somme BCR+HLA32.
32
https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/marches-financiers/fonctionnement-du-
marche/regulation/regulation-definition-et-enjeux/
Au Maroc, le secteur des assurances est en croissance constante. Loin d’avoir atteint le stade de
maturité, il offre encore un important potentiel de développement en raison d’un taux de pénétration
relativement faible des produits d’assurance et, surtout, des perspectives offertes par le marché
africain. Preuve en est, la récente arrivée du géant international Allianz. Si, aujourd’hui, l’offre
marocaine est bien développée, les assureurs doivent faire face à de nouveaux enjeux tels que le
lancement des produits de finance participative ou encore la recrudescence des nouveaux risques tels
que la cybercriminalité et le changement climatique. Comment les compagnies se préparent-elles à
ces évolutions et quel rôle ont-elles à jouer en matière de prévention ?
Secteur des assurances : un moral au beau fixe Après une année 2016 marquée par une très forte
croissance, le secteur des assurances continue sa progression et dévoile un important potentiel. Le
taux de pénétration du marché est encore relativement faible et offre de nombreuses perspectives aux
compagnies nationales et internationales. De plus, l’ouverture vers l’Afrique constitue un nouvel
atout pour les acteurs installés au Maroc.
L e secteur de l’assurance au Maroc se porte bien et ne semble pas affecté par le ralentissement
économique : les chiffres progressent chaque année, le marché attire des géants mondiaux, les acteurs
locaux s’internationalisent et l’optimisme paraît être partagé par tous les observateurs.
Une année 2016 exceptionnelle Avec 34,9 milliards de dirhams de primes émises en 2016, toutes
catégories confondues, le Maroc a progressé de 15,4 % par rapport à l’année précédente. Ainsi, le
pays se situe à la 49e place au niveau mondial, à la 3e dans le monde arabe (derrière les Émirats
Arabes Uniset l’Arabie Saoudite), et à la 2e en Afrique, après l’Afrique du Sud. Selon les résultats
publiés en octobre dernier par l’ACAPS (Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance
Sociale), le taux de croissance annuel moyen depuis 2012 s’établit à 7,8 %. Et l’année 2017 devrait
confirmer cette tendance avec de nouveaux chiffres encourageants. En effet, au premier semestre, le
montant des primes s’élevait déjà à 20,7 milliards de dirhams, soit une hausse de 3,7 %. La
progression est moins fulgurante qu’en 2016, qui avait vu la Mutuelle Attamine Chaabi augmenter
son chiffre d’affaires de plus de 2,5 milliards de dirhams grâce à l’externalisation d’une caisse interne
du groupe Banque Populaire.33
Cette opération exceptionnelle avait accéléré la croissance du marché, qui retrouve à présent une
évolution normale. À travers cette embellie, nous observons également une modification de l’activité.
En effet, les assurances vie et capitalisation occupent une place prépondérante : elles représentent
33
https://www.cfcim.org/wp-content/uploads/2017/11/997-novembre-2017-Assurances.pdf
plus de 40 % du total des émissions, suivies par l’assurance automobile qui, désormais, n’est plus le
premier contributeur au chiffre d’affaires du secteur. Toutefois, la branche non vie devrait à nouveau
progresser avec la généralisation de la RC (Responsabilité Civile) décennale et l’assurance tout
risque chantier, dont les décrets d’application seront bientôt prêts.
L’une des clés de la réussite du secteur réside dans la bonne organisation du marché. Les acteurs sont
solides et se livrent une concurrence saine, mêlant opérateurs nationaux et géants internationaux.
Ainsi, 61,3 % du chiffre d’affaires est détenu par les quatre premiers assureurs et 91,2 % par les dix
premiers. Wafa Assurance, filiale d’Attijariwafa Bank, occupe la première place avec 20,8 % de parts
de marché, suivie par la RMA (Royale Marocaine d’Assurances) (16,7 %), Saham Assurance (12,5
%) et Axa Assurance Maroc (11,2 %). Si le marché des entreprises d’assurances et de réassurance est
plutôt solide et bien structuré, regroupant au total 21 compagnies, le constat est différent pour le
marché des intermédiaires. En effet, en comptant les 463 bureaux directs ainsi que les 1 873 agents et
courtiers, l’intermédiation représente un marché très éclaté abritant de nombreux acteurs fragiles.
Cette situation évoluera probablement sous la pression de la transformation digitale qui imposera, à
terme, de nouveaux investissements.
Enfin, sous l’impulsion de la politique menée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Afrique, c’est
vers l’ensemble du continent que se tournent de plus en plus de compagnies. Dans le sillage des
banques et des grandes entreprises nationales, il est, en effet, cohérent de voir le secteur des
assurances accompagner cette dynamique de grande envergure. Actuellement, les compagnies
marocaines sont présentes dans 25 pays africains.34
• 1er marché dans le monde arabe en termes de pénétration d’assurance • 2e marché dans
l’Afrique en termes du volume des primes
• 1 873 intermédiaires d’assurances (1 427 agents et 446 courtiers), 463 bureaux de gestion
directe et 6 152 agences bancaires
• 3,2 milliards de dirhams de résultat net global ; 34,0 milliards de dirhams de fonds propres
Au Maroc, l'assurance n'a pas été toujours une culture de nos ancêtres. Pendant longtemps,
l'opération d'assurance a été considérée comme immorale car elle développait la négligence et la
notion de pari. Elle a été rejetée par le système juridique islamique, hormis les impératifs du
développementéconomique.
De même que, le pouvoir d'achat limité de certaines couches de la population qui considèrent
l'assurance comme un produit de luxe, réservé aux marocains issus de la classe à revenu élevé,
constituait en partie un véritable handicap au développement naturel du secteur.
Pour toutes ces raisons, l'assurance, toutes branches confondues, totalement étrangère à la tradition
juridique du pays, n'a pu voir le jour qu'après l'avènement du protectorat.
Avec le temps, cette pratique a pu tisser une place dans la société marocaine. Les premières sociétés
d'assurance étaient des compagnies étrangères qui travaillaient dans l'assurance maritime, et ce n'est
qu'après, que cette activité a pu se généraliser pour toucher d'autres secteurs.
La transplantation de cette technique au Maroc se justifie à l'origine d'une part, par l'arrivée des
étrangers, attirés par les richesses du pays et l'abondance de ses matières premières ainsi que les
facilités administratives et fiscales que leur accordaient les autorités du protectorat, et d'autre part, par
la volonté de se prémunir contre les aléas de l'avenir.
Les premières sociétés d'assurances maritimes (la Espagnola en 1879, la Centrale et la Réparation en
1883, The Calpean maritime Insurance Ltd en 1887, la Manheim en 1886 et le Lioyd Alleman en
1893) ayant couvert des risques au Maroc remontent à la 2ème moitié du 19ème siècle et sont le fruit
du régime des concessions étrangères en vertu du traité du 9 décembre 1856.
Avec la première guerre mondiale, on a assisté à la création à Tanger d'une compagnie d'assurances
maritimes et de guerre "le Maroc" en 1916, dissoute quatre années plus tard.
Une des conséquences de la 2ème guerre mondiale a été la naissance de 23 compagnies d'assurances
entre 1941 et 1951 dont le capital était en majorité étranger, exception faite de la Royale Marocaine
d'Assurances, créée en 1950 avec la participation de capitaux marocains et la création en 1960 de
deux compagnies "C.N.I.A." (la Compagnie Nord africaine et Intercontinentale d'Assurances) et
"S.C.R." (Société Centrale de Réassurance) avec la participation de l'Etat par l'intermédiaire de la
Caisse de Dépôt et de Gestion (C.D.G.).35
De ce fait, le nombre de compagnies est passé de 130 à la veille de cette décision à 54 en 1970, 32
sociétés vers la fin de 1973 et à 27 sociétés vers la fin de 1975.
Le premier juillet 1965, un arrêté complétant les conditions d'agrément a institué l'obligation de
présenter un plan financier, établissant de manière détaillée pour les trois premiers exercices les
prévisions de recettes et de dépenses, compte tenu, le cas échéant, des transferts de portefeuilles et de
contrats.
A l'issue du troisième exercice, l'arrêté indique que le chiffre d'affaires doit être au moins équivalent
à un million de dirhams.
L'un des faits marquants de l'histoire du secteur était sans doute la liquidation de cinq sociétés
d'assurances (Arabia Insurance Company Morocco S.A., la Compagnie Atlantique d'Assurances, la
Réunion Marocaine d'Assurances et de Réassurances, la Renaissance et la Victoire) en vertu des
arrêtés du Ministre des Finances et des Investissements Extérieurs du 12 septembre 1995.
La liquidation de ces sociétés, fait suite aux mesures de redressement appliquées par les autorités
dans le cadre de la politique d'ajustement structurel entamée depuis 1982, et à la promulgation de
certaines règles de gestion et des indicateurs d'appréciation de la solvabilité globale des entreprises
d'assurances. Parmi ces mesures on peut citer:
L'instauration d'un ratio de solvabilité assez sévère, destiné à faire face aux risques de
l'exploitation propres aux caractères aléatoires des sociétés d'assurances;
En matière de politique de crédit, les autorités monétaires ont décidé d'exclure à partir du 1er
juillet 1992 les entreprises d'assurances et les organismes de prévoyance sociale d'opérer sur
35
https://www.memoireonline.com/08/07/556/quelle-politique-industrielle-secteur-assurances-maroc.html
le marché des billets de trésorerie en émettant des titres négociables à l'ordre de personnes
physiques ou morales d'une courte durée ou d'un montant au moins égal à 1 million de
dirhams. Cette décision a été prise pour orienter les entreprises d'assurances vers le marché
des adjudications des bons de Trésor.
En plus de ces mesures, on a assisté dans le cadre de la politique d'assainissement du secteur des
assurances, à la fusion par absorption de la société "l'Entente" par "Al Amane" en 1993, avec
l'obligation d'augmenter le capital social à hauteur de 10% au moins de son chiffre d'affaires. Plus
tard, la société "Al Amane" a été autorisée à continuer son activité sous la nouvelle dénomination
sociale "Axa Al Amane".
En 2004, le marché marocain des assurances et de réassurance a été marqué par la fusion par
absorption de la société ALWATANIYA par la Royale Marocaine d'Assurances (RMA) donnant
ainsi naissance à la RMA WATANYA. Le nombre des entreprises s'est ramené cette année à dix huit
dont quinze entreprises commerciales et trois mutuelles. (*)
Le secteur des assurances est constitué de plusieurs personnes exerçant cette activité, qu'ils soient
assureurs ou intermédiaires. Naturellement, ces catégories de personnes ne peuvent exercer que si
elles remplissent certaines conditions et disposent de certaines spécificités, dont la plus importante
est la forme juridique, c'est-à-dire la qualité que revêtiront ces personnes, morales ou physiques,
dans le marché des assurances.
Au Maroc, comme dans autres pays du monde, nous remarquons souvent que la forme revêtue par
ces personnes vis-à-vis des assureurs, sont celles de sociétés, de mutuelles, contrairement aux
intermédiaires qui peuvent exercer soit en tant que personne physique que morale.
Nous concluons que toutes les entreprises d'assurances doivent être constituées selon la forme
juridique fixée par le législateur. Cette forme est souvent conforme avec le genre d'opérations
qu'elles effectuent
1. L’Etat : Dans un but de protection des assurés, l’État contrôle les activités d’assurances et de
réassurance. L’organisme chargé de cette fonction au Maroc est la Direction des Assurances et de la
Prévoyance Sociale (Ministère des Finances). L’État intervient également pour imposer
obligatoirement certaines assurances.
2. Les sociétés d’assurances : Ce sont les preneurs du risque qui encaissent les primes et paient les
sinistres. Au Maroc, on distingue 4 formes de sociétés d’assurances : les sociétés commerciales, les
mutuelles, les organismes de prévoyance sociale, les organismes d’assistance, les intermédiaires
d’assurance.
2.1 Les sociétés commerciales : Ce sont des sociétés à but lucratif. Elles doivent avoir un capital
minimum légalement exigé. Elles sont dirigées par un Conseil d’Administration. Elles peuvent
pratiquer toutes les branches d’assurance, n’ont pas de limitation territoriale au Maroc et travaillent
avec des intermédiaires (agents généraux et courtiers).
2.2 Les mutuelles d’assurances : Ce sont des associations. Les cotisations sont toujours variables.
Elles ne peuvent donc jamais pratiquer d’opérations impliquant une gestion en capitalisation. Elles
ne travaillent jamais avec des intermédiaires.
2.3 Les organismes de prévoyance sociale : Les mutuelles de prévoyance sociale : Caisse
Mutuelle Interprofessionnelle Marocaine (CMIM) ; Caisse Nationale des Organismes de
Prévoyance Sociale (CNOPS) ; Mutuelle de Prévoyance des Banques Populaires ; Caisse Médicale
de l’Office National des Transports, et d’autres. Les autres organismes à caractère social : La CNSS
: Caisse Nationale de Sécurité Sociale ; La RCAR : Régime Collectif d’Assurance et de Retraite ;
La CIMR : La Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraite.
2.4 Les organismes d’assistance : ISAAF Mondial Assistance ; Maroc Assistance Internationale.
Ce sont des sociétés spécialisées, ayant pour seule vocation l’assistance des personnes en cas de
blessures, maladies graves, décès et des véhicules en cas de panne, de vol ou d’accident. La Société
Centrale de Réassurance. C’est un établissement public bénéficiant de la garantie de l’Etat. Son
statut de réassureur national lui confère les rôles de régulation du marché et d’économie de devises.
2.5 Les Intermédiaires en assurances : Les agents généraux d’assurances ; Les courtiers ; Les
experts ; Les Actuaires ; Les Consultants ; Les Risk-Managers
Il est indéniable que les compagnies d’assurances possèdent des apports non négligeables à la
société Le secteur des assurances est constitué de plusieurs personnes exerçant cette activité, qu'ils
soient assureurs ou intermédiaires. Naturellement, ces catégories de personnes ne peuvent exercer
que si elles remplissent certaines conditions et disposent de certaines spécificités, dont la plus
importante est la forme juridique, c'est-à-dire la qualité que revêtiront ces personnes, morales ou
physiques, dans le marché des assurances.
Au Maroc, comme dans autres pays du monde, nous remarquons souvent que la forme revêtue par
ces personnes vis-à-vis des assureurs, sont celles de sociétés, de mutuelles, contrairement aux
intermédiaires qui peuvent exercer soit en tant que personne physique que morale.
Nous concluons que toutes les entreprises d'assurances doivent être constituées selon la forme
juridique fixée par le législateur. Cette forme est souvent conforme avec le genre d'opérations
qu'elles effectuentet à l’économie. Ces apports, comme on vient de le voir dans la deuxième section,
ont un double impact, social et économique. Les assurances ont aussi une fonction morale à jouer,
c’est la fonction de régulation des patrimoines. En effet, elles font jouer la solidarité qui permet de
faire supporter à la collectivité les dommages subis par les uns et par les autres.
C’est pour protéger les intérêts des assurés et des épargnants que l’état se resserve le droit
d’intervenir dans les affaires des assurances et que les textes de loi font de la solvabilité une
obligation pour les compagnies qui doivent à tout moment honorer leurs engagements. Or, cette
sacro-sainte règle de solvabilité a été perdue de vue par certaines sociétés qui, profitant de plusieurs
facteurs, ont oublié les règles de bonne gestion. Dès lors, le secteur entre dans une crise qui
l’empêche de trouver le dynamisme nécessaire pour contribuer au développement du pays. Cette
crise semble être plus d’ordre structurel que conjoncturel. Les déficits techniques que connaissent
d’une manière cumulative les entreprises d’assurances, en justifient certainement ce caractère
structurel et supposent une véritable réforme du secteur tenant compte des enjeux économiques et
sociaux en présence pour avant tout sauvegarder les intérêts des assurés. Partant de là, l’objectif est
d’essayer en premier lieu d’analyser les facteurs de blocage du fonctionnement technique, financier
et socio-économique36 de l’assurance. Aussi seront–nous amenés ensuite à définir des aspects de
l’effort déjà entrepris par l’autorité de tutelle et enfin à proposer des perspectives pour pallier aux
insuffisances susvisées. Les problèmes de l’assurance au Maroc : Le cadre juridique dans lequel
évoluent nos marchés et la crise qui mine nos économies depuis plus de dix ans limitent l’impact de
notre secteur sur l’ensemble de l’activité économique et pourraient, si rien n’est fait pour endiguer
leurs effets négatifs, nous ramener au point de départ. Nous présentons ci-dessous les raisons
principales relatives à cette crise, nous énumérons ces problèmes abstraction faite de leur ordre
d’importance. Les problèmes liés à l’inversion du cycle de production : De ce qui précède, on peut
déduire que l’assurance fonctionne à cycle inversé : l’assureur vend sa marchandise en encaissant
des primes ou des cotisations avant de verser le prix d’achat de cette même marchandise sous forme
de règlement de sinistres. Cette inversion met certes l’assureur à l’abri des crises de trésorerie, mais
au détriment de l’acheteur de sécurité qui risque de voir son assureur disparaître au moment du
sinistre. D’une autre côte, l’un des problèmes délicats qui se pose est la manière dont on doit fixer le
prix de vente sachant que le prix de revient ne sera connu que plus tard. Pour pouvoir résoudre ce
problème des connaissances en termes de tarification des risques sont nécessaires.
36
https://www.mawarid.ma/document-147.html
Depuis le déclenchement de la panique sur le marché boursier, à cause de la propagation du
Covid-19, les cours ont beaucoup baissé. Le MASI a en effet perdu à peu près 19% entre le
28 février 2020, soit la dernière séance de cotation avant l'apparition du premier cas de
Coronavirus au Maroc, et ce mercredi 27 mai 2020.
Avec la baisse des cours en bourse, les valorisations des portefeuilles actions des assureurs
vont se dégrader. Ces derniers devront donc soit comptabiliser des pertes financières, soit des
provisions pour dépréciation d'actifs. Dans les deux cas, leurs bénéfices seront impactés.
De plus, compte tenu du contexte de la crise actuelle, plusieurs sociétés cotées ont renoncé à
la distribution du dividende, ce qui réduira le rendement de leurs portefeuilles de placement.
Le directeur d’investissement chez une compagnie d’assurance de la place nous a confirmé
que « le résultat financier des compagnies d’assurances sera significativement impacté à cause
de la crise actuelle notamment à la clôture du 1er semestre. On anticipe aussi des impacts au
niveau de la clôture annuelle, mais cela dépendra de la relance de l’économie et du
comportement des marchés financiers. Ce qui est sûr c’est que l’année 2020 sera pire que
l’année dernière ».
Et d’expliquer : « La baisse des dividendes à distribuer cette année réduira les produits
financiers des compagnies d’assurance. En face, les provisions à passer à cause de la baisse
des valorisations des portefeuilles devraient augmenter les charges ».
« l’impact sera légèrement atténué par les règles dérogatoires décidées par
l’ACAPS [l'Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance, ndlr] en matière de
provisionnement pour les compagnies d’assurances. Par exemple, on était obligé de
provisionner les actifs qui ont une moins-value latente supérieure à 25%. Ce seuil a été relevé
à 30%».
A rappeler que dans le cadre du suivi de l'évaluation de l'impact de la situation engendrée par
la crise sanitaire, l’ACAPS a décidé d'assouplir certaines règles prudentielles de manière
transitoire, et de prendre des mesures d'atténuation pour permettre au secteur des assurances
de faire face aux conséquences liées à la pandémie. Les nouvelles mesures d'assouplissement
décidées couvrent la provision pour dépréciation des valeurs de placements, la provision pour
risque d'éligibilité ainsi que les provisions pour créances et primes impayées.
De même, « avant on prenait comme valeur de référence pour les actions cotées, le cours
correspondant à la moyenne pondérée des trois derniers mois. Cette période a été rallongée à
6 mois. Ainsi, quand on arrêtera les comptes à fin juin, on profitera des premiers mois de
l’année où le marché n'était pas impacté par la crise. Cela permettra de baisser légèrement les
provisions à passer ».
Il importe de souligner que « certes, ces mesures ne vont pas annuler l’impact de la crise,
mais elles vont relativement l’atténuer », d’après notre source.
« Heureusement que les autres produits de placement, notamment les produits taux ne
devraient pas être impactés cette année. Cela ne pourrait pas compenser l’impact négatif des
placements en actions mais ça va aider à stabiliser un peu la situation », conclut notre
interlocuteur.37
CONCLUSION
37
https://www.leboursier.ma/Bourse/7596/2020/05/27/Les-compagnies-d-assurance-seront-lourdement-
affectees-en-2020-a-cause-de-la-chute-de-la-Bourse.html
Actuellement, le secteur des assurances au Maroc connaît de profondes mutations et se
trouve ainsi confronté à de grands et importants défis (libéralisation, concentration, assurance
maladie obligatoire, bancassurance...) qui vont certainement affecter le processus de sa
croissance, des défis qui une fois relevés, le secteur sortira certainement plus solide et plus
apte à mener à bien sa principale mission, qui est celle de permettre à l'économie marocaine à
mieux s'adapter aux exigences internationale.
bibliographie/webographie
AICA - Nouveau Dispositif pour le contrôle de l’assurance Approuvé à Vienne le 21
octobre 2005
PRINCIPES DE BASE, NORMES, ORIENTATIONS ET METHODOLOGIE
D’EVALUATION POUR LE SECTEUR DES ASSURANCES 1er OCTOBRE 2011
Mémoire de fin d’étude : les assurances et la régulation 2016