VŨ THÙY PHƯƠNG
Hanoï, 2014
UNIVERSITÉ NATIONALE DE HA NOI
UNIVERSITÉ DE LANGUES ET D’ÉTUDES INTERNATIONALES
DÉPARTEMENT POST-UNIVERSITAIRE
*****************
VŨ THÙY PHƯƠNG
Hanoï, 2014
ATTESTATION SUR L’HONNEUR
J’atteste sur l’honneur que ce mémoire a été réalisé par moi-même et que les
données et les résultats qui y sont présentés sont exacts et n’ont jamais été publiés
ailleurs.
i
REMERCIEMENTS
ii
RÉSUMÉ
iii
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION..........................................................................................................1
CHAPITRE I: CADRE THÉORIQUE ...................................................................... 5
1.1. Définition de la langue ..................................................................................... 5
1.2. Définition de la culture .................................................................................... 7
1.3. Rapport entre la langue et la culture dans l’enseignement des langues
étrangère ............................................................................................................... 12
1.4. Définition de l’interculturel et de l’approche interculturelle dans
l’enseignement des langues étrangères ................................................................ 15
1.4.1. Interculturel .................................................................................................. 15
1.4.2. Approche interculturelle .............................................................................. 18
1.4.3. Objectif et place de l’approche interculturelle dans l’enseignement des
langues étrangères .................................................................................................. 19
1.4.4. Méthodes d’enseignement/ apprentissage de l’interculturel, modèle de
référence ................................................................................................................. 22
1.4.4.1. Chez Galisson............................................................................................ 22
1.4.4.2. Chez Zarate ............................................................................................... 23
1.4.4.3. Chez De Salins .......................................................................................... 24
1.4.4.4. Chez Abdallah-Pretceille et Porcher ........................................................ 25
1.4.4.5. Chez Beacco .............................................................................................. 26
1.4.5. Étapes de l’approche interculturelle ............................................................. 28
1.4.6. Compétences nécessaires que les apprenants doivent avoir selon le Cadre
européen commun de référence pour les langues (CECR) ................................... 28
1.4.6.1. Savoirs ....................................................................................................... 29
1.4.6.2. Savoir-faire ............................................................................................... 30
1.4.6.3. Savoir-être ................................................................................................. 30
1.4.6.4. Savoir-apprendre ...................................................................................... 31
iv
CHAPITRE II: SITUATION DE L’APPLICATION DE L’APPROCHE
INTERCULTURELLE DANS L’ENSEIGNEMENT DU FLE AUX ÉTUDIANTS
EN PREMIÈRE ANNÉE À L’ESEN AVEC LA MÉTHODE STUDIO 100 -
NIVEAU 1 ................................................................................................................. 33
2.1. Présentation de la méthode Studio 100 - Niveau 1 et ses contenus culturels
............................................................................................................................... 33
2.1.1. Présentation générale de la méthode Studio 100 - Niveau 1 ...................... 33
2.1.2. Organisation globale de la méthode Studio 100 - Niveau 1 ........................ 33
2.1.3. Structure générale......................................................................................... 35
2.1.4. Présentation des contenus interculturels dans la méthode Studio 100 -
Niveau 1 ................................................................................................................ 37
2.2 Enquête............................................................................................................ 38
2.2.1. Présentation générale de l’enquête ............................................................... 38
2.2.2. Analyse des résultats de l’enquête ............................................................... 38
2.2.2.1. Analyse de l’enquête auprès des enseignants ........................................... 39
2.2.2.2. Analyse de l’enquête auprès des étudiants ............................................... 47
CHAPITRE III: PROPOSITIONS PÉDAGOGIQUES ......................................... 59
3.1. Propositions pédagogiques ............................................................................ 59
3.1.1. Apprentissage par expérience directe .......................................................... 59
3.1.2. Ajout du contenu culturel au programme et au contenu linguistique dans les
cours ....................................................................................................................... 60
3.1.3. Sensibilisation des apprenants à la notion de la culture ............................... 61
3.1.4. Organisation des échanges interculturels avec des natifs ........................... 66
3.1.5. Évaluation .................................................................................................... 66
3.1.6. Utilisation de la technologie pour soutenir le processus de l’enseignement et
de l’apprentissage ................................................................................................... 68
v
3.2. Fiches pédagogiques proposées pour l’enseignement interculturel dans la
méthode Studio 100 - Niveau 1 ............................................................................. 69
3.2.1. Fiche pédagogique No 1 (pour la séquence 1)............................................. 69
3.2.2. Fiche pédagogique No 2 (pour la séquence 2).............................................. 72
3.2.3. Fiche pédagogique No 3 (pour la séquence 3).............................................. 75
3.2.4. Fiche pédagogique No 4 (pour la séquence 4).............................................. 79
CONCLUSION ......................................................................................................... 84
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................... 86
ANNEXE 1……………………………………………………………………………..I
vi
LISTE DES FIGURES
vii
INTRODUCTION
1
points de vue des apprenants et des enseignants, nous allons connaître leurs difficultés
et donner des propositions visant à améliorer l’attraction et la qualité des cours du FLE.
Questions de recherche
Hypothèses de recherche
2
Méthodologie de recherche
Notre enquête est constituée des questions sous forme des questions à choix
multiples (QCM) et des questions ouvertes. Pour faciliter la compréhension des
interrogés, nous faisons des efforts pour rédiger les phrases simples et
compréhensibles.
Architecture de la recherche
3
CHAPITRE I
CADRE THÉORIQUE
Dans le premier chapitre, nous mettons l’accent sur des notions de base comme
la langue, la culture, l’interculturel, l’approche interculturelle et ses éléments dans le
processus de l’enseignement et de l’apprentissage du FLE.
4
phonétiques et phonologiques, la morphologie, le lexique, la syntaxe ou la sémantique.
Selon lui, la langue est un ensemble de signes, à chaque signe correspondant une idée
différente.
A son avis, la langue est aussi un code, c’est-à-dire un ensemble de règles qui
s’imposent à l’ensemble de ses usagers. Ce code existe en dehors d’eux: les usagers
n’ont aucune prise directe sur lui. Les règles du code concernent les correspondances
qui s’établissent entre les composantes du signe linguistique: son signifiant, ou image
acoustique, et son signifié, ou concept.
+ Langue maternelle
Par ailleurs, la langue maternelle est parlée par les natifs du pays où cette
personne habite. C’est aussi la langue acquise de manière naturelle par l’interaction
avec l’entourage, sans avoir d’intervention pédagogique et de réflexion linguistique
consciente. En général, la langue maternelle est tout d’abord enseignée à la maison.
Selon Noam Chomsky et d’autres linguistes, cette langue peut s’apprendre jusqu’à
l’âge de douze ans. Après cet âge, la langue apprise est considérée comme la langue
étrangère.
5
+ Langue étrangère
Le français langue étrangère est le français qui n’est pas la langue maternelle
des apprenants et leur est enseigné dans un but culturel ou professionnel, etc.
Heuze V. et Delbende JC a donné sa définition : «Il (le FLE) est aussi une
langue qui ne connaît pas de variations linguistiques, pas d'accent ni de
caractéristiques régionales ; du point de vue didactique, le Français Langue Etrangère
est appris dans un cadre institutionnel, est enseigné comme matière». (Heuze et
Delbende, 1992).
6
Au fil du temps, la culture a successivement désigné:
En d’autres termes, chaque groupe social dans une société donnée possède une
culture acquise et transmise par des symboles. Cette manière structurée de penser, de
sentir et de réagir joue un rôle primordial pour donner à ce groupe une identité
spécifique.
- En 1969, le sociologue québécois Guy Rocher a ajouté que «la culture est un
ensemble lié de manières de penser, de sentir et d'agir plus ou moins formalisées qui,
étant apprises et partagées par une pluralité de personnes, servent, d'une manière à la
fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité particulière
et distincte.»
7
- Selon Claude Canet, un anthropologue, la culture est un ensemble de systèmes
de significations propres à un groupe, significations prépondérantes qui apparaissent
comme valeurs et donnent naissance à des règles et à des normes que le groupe
conserve et s’efforce de transmettre et par lesquelles il se particularise, se différencie
des groupes voisins. Ensemble de significations que tout individu est amené à
assimiler, à recréer pour lui tout au long de sa vie. Ce sont les actualisations de ces
interrelations entre les individus et les ensembles des significations détenues par la
communauté ambiante qui constituent la culture dans son aspect dynamique. La culture
c’est sans doute ce qui se fait et ce qui existe comme ayant du sens dans une
communauté particulière. La culture peut être vue comme l’ensemble des formes
imaginaires/symboliques qui médiatisent les relations d’un sujet aux autres et
structures de sens plus largement au groupe et au contexte, du groupe, des autres... au
sujet singulier. C’est ainsi que l’individu qui s’est approprié ces formes en s’y
identifiant, acquiert une identité culturelle.
8
apparaître la nature conventionnelle du symbolisme qui les articule. C’est en
définitive le symbole qui noue le lien vivant entre l’homme, la langue et la culture.»
9
Parmi les définitions de la culture déjà trouvés, nous ne constatons que celles de
l’UNESCO et du Dictionnaire actuelle de l’éducation (Larousse, 1988) sont les plus
claires et compréhensibles.
10
surtout sur le plan anthropologique, la culture est l'ensemble des traits distinctifs
caractérisant le mode de vie d'un groupe humain organisé, d'un peuple ou d'une société.
1.3. Rapport entre la langue et la culture dans l’enseignement des langues
étrangères
Après avoir donné des définitions de la langue et de la culture, nous trouvons
que la relation entre la langue et la culture est étroite et que la culture joue un rôle très
important dans le processus de l’enseignement et de l’apprentissage des langues
étrangères.
A l’origine du concept, ils ont voulu montrer le lien étroit entre la langue et la
culture. Ce sont d’ailleurs des recherches menées par des spécialistes du français
langue étrangère qui ont permis de prendre conscience de l’importance de la culture
maternelle, non seulement comme référence et mais aussi comme moyen d’entrer dans
les cultures étrangères. Vouloir séparer la culture de la langue provoque ce que R.
Galisson appelle le choc des cultures:
«L’observation des faits montre que la langue est un obstacle beaucoup moins
insurmontable que la culture à l’acceptation de l’autre. [...] En bref, on ne devient pas
raciste parce que la langue de l’étranger est différente de la nôtre, on devient raciste
parce que sa culture nous choque, que sa façon d’être et de faire nous agresse dans
11
nos attitudes et nos comportements propres.» Il est donc fondamental de prendre en
considération la culture en lien avec la langue.
12
linguistiques du groupe. Whorf soutient que l’étude des catégories grammaticales
d’une langue peut révéler la métaphysique d’un groupe culturel, c’est-à-dire la façon
dont ce groupe organise et segmente l’expérience. Ses études comparées de la langue
hopi et des langues SAE (Standard Average European) ont démontré qu’il existe un
lien, entre, d’une part, la façon dont les deux groupes de langues expriment le nombre,
le temps des verbes et désignent les objets physiques et, d’autre part, la façon dont les
deux cultures conçoivent le temps, l’espace, la matière, la substance et la forme. Il
infère les conceptions culturelles à partir de l’analyse morphologique et confirme
ensuite ses hypothèses par l’observation des comportements dans plusieurs domaines
de la culture. Il conclut qu’il existe un lien entre une langue et une façon de penser qui
elle-même influence le reste de la culture.
13
conscience la plus profonde et dirige son comportement dans toutes les formes de son
activité. Qu’est-ce donc sinon un univers de symboles intégrés en une structure
spécifique et que le langage manifeste et transmet? Par la langue, l’homme assimile la
culture, la perpétue ou la transforme. Or chaque langue, chaque culture mettent en
œuvre un appareil spécifique de symboles en lequel s’identifie chaque société. «La
diversité des langues, la diversité des cultures, leurs changements font apparaître la
nature conventionnelle du symbolisme qui les articule. C’est en définitive le symbole
qui noue ce lien vivant entre l’homme, la langue et sa culture.» (Benveniste E., 1966)
14
On peut distinguer deux approches complémentaires dans la recherche
interculturelle. Premièrement, l’étude de la diversité culturelle, avec ou sans
comparaison explicite entre les cultures, permet de mieux comprendre l’ensemble des
sociétés humaines, et par le miroir de l’altérité, de mieux comprendre sa propre société.
Dans les sciences humaines, une méthode comparative permet de remettre en question
des théories établies dans un contexte particulier, mais trop souvent considérées a priori
comme universelles. D’autre part, dans le monde actuel, les contacts entre groupes
culturels se multiplient, dans des situations et pour des raisons forts diverses. Une
grande partie de la recherche interculturelle porte sur l’ensemble des phénomènes liés à
ces contacts.
15
anthropologie culturelle) et parfois de la sociologie, et de ce qui est parfois appelé la
«psychologie culturelle» (Boesch, 1995; Krewer, 1993; Shweder, 1990), ou encore
l’approche dite «émique» en psychologie culturelle comparée (Martin, ce volume). Le
second type fait plutôt référence à la méthode comparée, considérée parfois comme
fondamentale et indispensable, récusée par d’autres. L’influence de la psychologie
sociale est manifeste dans le troisième type de recherches, mais plusieurs chercheurs
francophones ont préconisé la constitution d’une discipline autonome, centrée sur
l’étude de l’inter-culturation (Camilleri, 1993; Clanet, 1986; 1990; Denoux, 1985,
1995). Ce débat sur l’autonomie de la discipline rejoint sur certains points celui qui a
lieu dans les sciences de l’éducation elles-mêmes (Hofstetter&Schneuwly, 1998).
Selon Abdallah - Preitceille, citée par De Carlo (1998), «l’interculturel est une
construction susceptible de favoriser la compréhension des problèmes sociaux et
éducatifs, en liaison avec la diversité culturelle. Il se définit comme un choix
pragmatique face au multiculturalisme qui caractérise les sociétés contemporaines.
C’est l’impossibilité de maintenir séparés des groupes qui vivent en contact constant
qui entraîne la nécessité de construire des modalités de négociation et de médiation
des espaces communs».
16
sociétés, dans leurs relations avec autrui et dans leur appréhension du monde;
reconnaissance des interactions qui interviennent à la fois entre les multiples registres
d’une même culture et entre les différentes cultures, et ceci, dans l’espace et dans le
temps».
L’apprentissage d’une langue est un processus qui n’est pas lié exclusivement
au contexte scolaire. L’interculturel est reconnu comme une composante nécessaire de
la didactique des langues étrangères; en particulier du FLE.
17
problèmes d’incompréhension liés aux processus référentiels qui sont en général
facilement élucidés.
18
l’altérité n’est plus un phénomène objectif qu’il s’agirait de décrire mais se présente
comme un rapport dynamique entre deux entités qui se donnent mutuellement».
19
travail de la démarche interculturelle consiste essentiellement à aider les apprenants à
s’approprier et à saisir les traits culturels qui permettent l’accès à l’univers de l’autre à
savoir, l’histoire, les modes de pensée, les symboles et les valeurs. Une fois entraînés à
ces éléments, ils peuvent revenir à leur propre culture, enrichis par le changement et
l’expérience.
20
1.4.4. Méthodes d’enseignement/ apprentissage de l’interculturel, modèle de
référence
1.4.4.1. Chez Galisson
Galisson considère que la culture partagée sédimente dans certains mots qu’il
nomme mots à charge culturelle partagée (mot à C.C.P.). Selon lui, ces mots à C.C.P.
sont comme des «lieux de pénétration privilégiés pour certains contenus qui s’y
déposent», qui se chargent «d’implicites culturels qui fonctionnent comme des signes
de reconnaissance et de complicité et reçoivent ainsi une sorte de «Valeurs ajoutée» à
la signification du mot» (1987).
- Ceux dont la «C.C.P. est le produit de jugements tout faits véhiculés par des
locutions figurées» ; c’est le cas de celles qui prête qualités et défauts à tel ou tel
animal (ex: «fort comme un bœuf», «sale comme un cochon», etc.) ou de celles qui
désignent des «inanimés culturels» (ex: sourd comme un pot», «dur comme une
pierre», etc.): Tải bản FULL (62 trang): https://bit.ly/3oCfuv9
Dự phòng: fb.com/TaiHo123doc.net
- Ceux dont «la C.C.P. résulte de l’association automatique d’un lieu à un
produit spécifique» (ex: la moutarde de Dijon, les nougats et Montélimar, etc.)
- Ceux dont «la C.C.P. est la coutume évoquée par le mot»; c’est le cas des
idées associées aux fêtes et à certaines cérémonies (ex: Noël évoque le sapin, la
bûche...; le Mardi gras évoque les crêpes; le 1er mai évoque le muguet; etc.) (1991).
D’après lui, la culture partagée qui est acquise par les natifs peut faire l’objet
d’un apprentissage de la part des étrangers et propose donc l’apprentissage basé sur la
découverte des mots à C.C.P. Il souhaite la mise au point d’un dictionnaire reprenant
les plus courants de ces mots, qui constituerait un outil indispensable pour
l’apprentissage de la charge culturelle partagée.
21
1.4.4.2. Chez Zarate
Les représentations sociales construisent les limites entre le groupe
d’appartenance et les autres. Partager des représentations, c’est manifester son
adhésion à un groupe, affirmer un lien social et contribuer à son renforcement. On peut
dire que «Les représentations participent d’un processus de définition d’identité
sociale» (Zarate, 1990 : 30). Toute représentation relève d’une démarche identitaire et
les représentations de l’étranger constituent une des voies les plus accessibles pour
réfléchir sur le fonctionnement de son identité: «A l’instar de toutes les autres formes
de représentation, les représentations de l’étranger renvoient à l’identité du groupe
qui les produits.»
Zarate propose d’accorder une place aux représentations des natifs de cette
culture tout en introduisant dans la description les représentations locales de la culture
étrangère et elle souligne que «les représentations qu’une culture produit sur elle-
même constituent un élément indispensable à la description des faits sociaux en
permettant le repérage des enjeux internes à un groupe social donné et l’identification
de la place occupée et revendiquée dans l’espace social où se groupe inscrit ses
intérêts».
22 7004533