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Remises en Question - Le chrétien

dans la société
INTRODUCTION/LECTURE BIBLIQUE

Aujourd’hui, je termine cette série intitulée «  remises


en question ». Pendant six mois, j’ai revisité la vie de
Jésus (ses paraboles, ses rencontres) ; le but étant de
nous faire repenser, réfléchir, remettre en questions de
nombreux aspects concernant la foi, la vie, le monde,
les relations, et notre relation avec Dieu.

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’un (parmi


plusieurs) repas de Jésus. A mon avis, ce repas
résume très bien le rôle du chrétien dans la société, et
nous encourage à repenser (ou mieux encore, à
réévaluer) notre attitude devant une société chaque
fois plus séculière (ou dont la foi n’est plus pertinente).

Je vous invite donc à lire avec moi l’Evangile de Marc


2:15-17.

Comme Jésus était reçu pour un repas dans la maison


de Lévi, beaucoup de collecteurs d’impôts et de
pécheurs notoires prirent place à table avec ses
disciples et avec lui. Car ils étaient nombreux à le
suivre. En voyant qu’il mangeait avec ces pécheurs
notoires et ces collecteurs d’impôts, les spécialistes de
la Loi qui appartenaient au parti des pharisiens
interpellèrent ses disciples  : –  Comment votre maître
peut-il manger avec ces collecteurs d’impôts et ces
pécheurs  Jésus, qui les avait entendus, leur dit : – Les
bien-portants n’ont pas besoin de médecin  ; ce sont
les malades qui en ont besoin. Je ne suis pas venu
appeler des justes, mais des pécheurs.

EXPLICATION

Jésus, encore une fois, est à table. Jésus aimait bien


manger et être à table. Pour ne pas dire que Jésus
mangeait beaucoup, les théologiens disent que Jésus
pratiquait la convivialité. Mais, en fait, Jésus mangeait
bien. Il aimait bien les fêtes, les repas. Quand le vin
n’était pas bon, il faisait le sien. Il savait profiter de la
vie.

Ici, dans l’évangile de Marc, Jésus participe à un repas


(un banquet), avec d’autres gens qui, eux aussi,
aimaient bien manger. Il était à table avec plusieurs
pécheurs, gloutons et ivrognes.

Jésus, ici au chapitre deux, est chez Lévi (ou Mathieu)


qui était un collecteur d’impôts. Les collecteurs
d’impôts étaient considérés corrompus. Il est utile de
rappeler que, dans le contexte, les juifs étaient une
colonie romaine, et qu’ils devaient payer des impôts
exagérés à Rome. Les collecteurs d’impôts (ou les
publicains) étaient justement responsables de
percevoir ces impôts dans toutes les colonies
romaines. C’est pourquoi ils étaient considérés comme
des traîtres d’Israël. Ils étaient répudiés par les
pharisiens et les spécialistes de la loi, parce qu’en plus
de faire un travail sale à Rome, ils étaient souvent
impliqués dans des affaires de corruption.

Ils étaient ceux qui aujourd’hui seraient impliqués dans


les affaires de corruption à la FIFA. Probablement
qu’ils auraient été dans cette séance dans un hôtel à
Zurich où six dirigeants de la FIFA ont été arrêtés.

Donc Jésus est à table avec les collecteurs d’impôts et


les pécheurs. Le mot «  pécheur  » ici, en fait c’est un
pléonasme, c’est-à-dire, c’est un moyen d’expression
pour dire : délinquants, criminels, escrocs. La bible en
français courant a très bien traduit par : gens de
mauvaise réputation.

Bref, pour dire que l’ambiance n’était pas des


meilleures. Il y avait des gangster, dealer…enfin.
Puis, le texte nous dit que les spécialistes de la Loi qui
appartenaient au parti des pharisiens (les pharisiens,
dont le nom signifie «  séparés  » et qui étaient le
segment le plus orthodoxe et rigoureux du judaïsme à
l’époque de Jésus se considérant le «  vrai Israël  »),
donc, ces religieux de l’époque, voyant Jésus manger
avec les pécheurs et les collecteurs d’impôts, disaient
à ses disciples :

Comment votre maître peut-il manger avec ces


collecteurs d’impôts et ces pécheurs ? Pour quoi
reste-t-il à table avec tous ces criminels ?

Jésus, qui les avait entendus, leur dit  : –  Les bien-


portants n’ont pas besoin de médecin  ; ce sont les
malades qui en ont besoin. Je ne suis pas venu
appeler des justes, mais des pécheurs.

L’une des choses qui m’attire l’attention dans ce texte,


c’est le fait que Jésus se sente à l’aise à table avec les
pécheurs et les collecteurs d’impôts (les criminels, et
les gens de mauvaise réputation). Mais ce qui est
encore plus surprenant (frappant), et qui m’attire
l’attention, ce n’est pas simplement le fait qu’il se
sente à l’aise en compagnie de tout ces gens de
mauvaise réputation, mais oui que les gens de
mauvaises réputation se sentent parfaitement à l’aise
à table avec Jésus.

C’est surprenant. Parce que les pécheurs et les


collecteurs d’impôts ne se sentent pas à l’aise à la
table des justes, ou de ceux qui se considèrent
comme justes.
Ceux qui se considèrent comme justes regardent les
autres de haut en bas (avec un regard arrogant). Ceux
qui se considèrent justes tiennent à souligner leurs
vertus, leurs mérites et leurs réalisations. Ceux qui se
considèrent justes tiennent à souligner leur
différences, suggérant que eux (qui se considèrent
justes) sont meilleures que ceux qui ne sont pas justes
(à leur regard).

Mais pas Jésus.

Jésus n’utilise pas son autorité pour se distinguer des


autres.

L’évangile de Marc semble développer une narrative


afin de nous amener volontairement à cette cène.

Si nous regardons au chapitre 1:22, il nous présente


Jésus comme étant celui qui a autorité - il leur donnait
son enseignement avec autorité. Jésus n’était pas
comme les pharisiens et spécialistes de la loi. Les
spécialistes de la loi enseignaient à contre-coeur, ils
enseignaient ce qu’ils savaient. Par contre Jésus
enseignait ce qu’il était, ce qu’il vivait. Il enseignait
avec légitimité. C’est pour quoi il avait autorité.
Verset 27: Les gens furent tous si étonnés qu'ils se
demandèrent les uns aux autres  : «  Qu'est-ce que
cela ? Un nouvel enseignement donné avec autorité !
Cet homme commande même aux esprits mauvais et
ils lui obéissent ! 

Ainsi, Jésus a autorité. Mais Jésus ne profite pas de


son autorité pour se distinguer. Il n’utilise pas son
autorité pour mettre une bague au doigt et dire :
embrassez ma main. Il ne profite pas de son autorité
pour mettre un costume-cravate et un titre avant son
prénom : je suis l’apôtre x, je suis le prophète y, ou le
pasteur z.

Il n’utilise pas son autorité pour se distinguer, pour


jouer la superstar, pour recevoir des hommages. Bien
au contraire! Quand quelqu’un vient lui rendre
hommage en disant : bon maître ! Jésus lui dit :
Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon si ce
n'est Dieu seul.

Jésus ne se distingue en regardant les autres avec


arrogance. Jésus ne profite pas de son autorité pour
ségréguer, pour diminuer les autres.

Je n’arrive pas imaginer Jésus assis à table en train


de regarder tout ces gens de mauvaise réputation
avec un semblant dégouté, en disant : vous êtes tous
de gens condamné par Dieu, la colère de Dieu est sur
vous, vous allez tous bruler en enfer, vous êtes
maudit, je ne sais même pas pourquoi je suis ici dans
ce repas. Je n’aurais pas dû être ici avec vous.

Non.

Jésus n’a pas cette attitude.

Jésus n’a pas le regard dégouté envers les gens.

Mais il n’est pas comme eux. Jésus n’était pas là avec


les dirigeants de la FIFA en train de faire une
« arnaque » avec eux.

Jésus, quand arrivait dans un village, les gens lui


demandait : tu vas manger où ce soir ? Chez les
prêtres?

- Non. Pas là.


- Alors, Jésus, il y a un spécialiste de loi, c’est la
personne qui connaît le mieux la bible dans ce
village. Il veut t’inviter.
- Non. Là non plus.
- Il y a un pharisien célèbre dans la région. C’est la
personne la plus pieuse et juste de la région. C’est le
religieux le plus irréprochable du village. Il veut te
faire à manger.
- Non. Ça ne va pas marcher.
- Mais alors, où veux-tu manger ?
- Y a-t-il un criminel ici ? Quelqu’un de mauvaise
réputation ?
- Oui. Il s’appelle Levi (ou Mathieu).
- Alors amène moi chez lui.
- Mais Jésus, ce monsieur était en première page du
journal.
- Eh bien, c’est là que je veux manger.

Mais pourquoi Jésus veut-il aller chez un corrompu ?


Vous pouvez être sûrs, frères et soeurs, qu’il ne voulait
pas y aller pour faire des arnaques. Il veut y aller pour
s’asseoir avec les pécheurs, les regarder (avec toute
son autorité), et s’identifier avec eux, les embrasser,
les accueillir. Jésus ne veut pas de tapis rouge, il ne
veut pas de glamour.

Jésus ne veut pas s’éloigner du monde immonde. Il


veut plonger dans le monde immonde.

Pourquoi ?

Parce qu’il sait, que lorsqu’il plonge dans le monde


immonde ce n’est pas lui qui devient sale, c’est le
monde immonde qui devient propre.
Jésus ne profite pas de sa pureté pour ségréguer mais
pour embrasser les exclus.

Reprenons l’évangile de Marc 1:40, quand Jésus


rencontre un lépreux. C’est surprenant que ce soit le
lépreux qui s’approche de Jésus. Lorsque le lépreux
s’approche de Jésus, il savait que Jésus avait autorité,
et qu’il était le «  saint de Dieu  ». Dans la tradition
d’Israël, les lépreux devaient marcher avec une cloche
afin que leur arrivée soit annoncée, et ils devaient
marcher en criant : lépreux, lépreux. Afin que les gens
aient le temps de s’enfuir. Parce qu’un lépreux ne
pouvait toucher personne. Ce qu’un lépreux touchait,
personne ne pouvait le toucher. Ce n’était pas
simplement une question de santé et d’hygiène
publique, mais c’était une question de pureté
religieuse. Il ne pouvait même pas fréquenter le
temple.

Puis, Jésus vient (l’homme qui a autorité, le saint de


Dieu) et le lépreux dit :
- Il faut que je lui parle.
- Mais toute la foule qui l’entourait disait : Tu es fou ?
Tu as perdu la tête ? Tu es un lépreux !
- Mais avec Jésus, il n’y a pas de problème. Il y a des
problèmes avec les prêtres, les spécialistes de la loi,
les pharisiens. Le problème est avec les religieux,
mais pas avec Jésus. Il va m’écouter, il va
m ’ a c c e p t e r, e t p r o b a b l e m e n t i l v a m ê m e
m’embrasser.

Et n’est-ce pas exactement cela que Jésus fait ? Il


touche le lépreux.

Dans la tradition d’Israël, l’individu qui touche un


lépreux (considéré impur), devient également impur.
Mais avec Jésus, c’est différent. Quand Jésus, lui qu’il
est pur, touche le lépreux impur ce n’est pas Jésus qui
devient impur, c’est le lépreux qui devient pur.

J’ai lu un livre sur l’histoire du christianisme au long


des siècles. L’histoire nous raconte qu’à la fin du
Moyen Age - lorsque l’empire des turcs ottomans ont
conquéri Constantinople, qui aujourd’hui est Istamboul
- il nous est raconté que pendant que les soldats
arrivaient à Constantinople, le clergé chrétien lui était
en train de discuter «  si une mouche qui tombe dans
l’eau bénite contamine l’eau ou est-ce que c’est la
mouche qui se purifie ? »

Tu peux penser : quelle discussion bête, n’est-ce


pas ?

Mais au fond ce n’est pas si bête que ça.

APPLICATION
Quand tu es assis avec des gens qui sont
malhonnêtes, menteurs, agis-tu comme eux ou c’est
plutôt eux qui commencent à s’embarrasser d’avoir en
tel comportement ?

Quand tu parles avec tes collègues au travail, qui


même mariés aiment bien draguer les autres
collègues, participes-tu avec eux ou c’est plutôt eux
qui commencent à parler avec toi sur la vie en
famille… puis pleurent en te partageant leurs
blessures ?

Quand tu es assis avec tes copines qui ne font que de


parler de futilité, ou sur comment leur vie se résume à
de faux semblants, mets-tu aussi un masque ou c’est
plutôt elles qui commencent à regarder au-dedans de
leur âmes et à t’ouvrir leur coeur?

Quand ta famille, ou tes amis, font une fête ont-ils


plaisir à t’inviter, ou pas (parce que tu as toujours un
reproche à faire ou une leçon de morale à donner)? Je
me souviens qu’au Brésil je faisais souvent des
grillades avec les amis. Quand tous venaient, on était
une vingtaine de personnes. Mais il y avait toujours un
gars qui, quand il arrivait, les gens changeaient de
sujet. Si au milieu de la discussion tu disais : ah
comme j’adore manger la viande. Il te corrigeait
automatiquement : Il ne faut pas utiliser le verbe
« adorer » si ce n’est pour faire référence à Dieu seul.

Jésus n’utilise pas son autorité, sa pureté, sa sainteté,


pour rabaisser encore plus les gens. Jésus utilise sa
pureté pour embrasser les gens qui ne sont pas
embrassés par ceux qui se croient justes. Ceux qui
n’embrassent pas de peur de devenir aussi sales.

Je me souviens de l’époque quand j’étais responsable


du ministère d’ados de mon ancienne église au Brésil.
Beaucoup d’ados, en plus d’étudier déjà dans les
écoles chrétiennes, restaient pratiquement tous les
week-end à l’Eglise. C’était jeux, ping-pong, étude
biblique, conférences, ping-pong de nouveau, puis
jeux, louange, etc. Donc, j’observais tout cela, et ça
me dérangeait un peu. Parce qu’à mon avis on aurait
dû mettre toute cette équipe dans la vie, dans la
réalité. Mais ils ne sortaient pas de l’église. J’allais
justement partager cela dans une séance de
responsables lorsque le pasteur jeunesse dit : j’aime
bien cette programmation, parce que ça oblige nos
jeunes à rester dans l’église, et s’ils sont dans l’Eglise
ils ne seront pas dans le monde.

J’ai pensé : Mais Jésus a dit quelque chose de


totalement différent… il a dit qu’on devait aller dans le
monde : Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je
vous envoie.

- Mais le monde est immonde !


- Mais alors, c’est justement pour ça qu’ils doivent aller
dans monde.

Je me souviens encore une autre foi, je parlais avec


quelqu’un et puis il me dit :

- Leo, je suis trop content. Dieu est bon. J’ai


déménagé dans un appartement où tous mes voisins
sont chrétiens. Je suis très reconnaissante à Dieu
pour cela.
- J’ai répondu : alors, on va faire comme ça, nous
allons prier Dieu pour qu’il t’enlève de cet
appartement, et qu’Il t’amène dans un autre endroit
où il n’y aura pas de voisin chrétien.
- Non, ne fais pas ça.

C’est intéressant… Jésus est pur, mais il ne profite


pas de sa pureté pour se distancier des gens. Il l’utilise
pour se rapprocher des gens.

Au chapitre 2:5 de l’évangile de Marc, Jésus est en


train d’enseigner quand tout à coup, au milieu de la
foule, un individu paralysé est descendu depuis le
plafond. Ses amis avaient fait un trou au plafond et ils
l’avaient descendu au milieu de la salle. Qu’est-ce que
dit Jésus ? Mon enfant, tes péchés te sont pardonnés.
A ce moment tous les religieux (les pharisiens, les
spécialistes de la loi, etc.), ont dit : tiens voir ! Minute!
Tu ne peux pas pardonner les péchés! Ce n’est que
Dieu seul que peut le faire ! Alors, Jésus dit :
Enchanté, Dieu. Je pardonne.

Jésus connaissait la loi, et il savait que cet homme


était un pécheur. Jésus n’a pas dit : c’est un homme
de bien. Jésus ne se faisait pas d’illusions. Il n’avait
pas besoin de plaire à tout le monde. Il disait la vérité :
Vous ressemblez à des tombeaux blanchis. Vous
nettoyez l'extérieur de la coupe et du plat, mais
l'intérieur reste sale. Je te connais. Mais, tes péchés te
sont pardonnés.

Jésus tend sa main comme une opportunité de


rapprochement, d’apaisement et de réconciliation. Le
regard de Jésus n’est pas accablant. Sa voix n’est pas
accusatrice. Sa tonalité n’est pas moraliste. Son
message n’est pas de jugement mais de salut. Il n’est
pas venu promouvoir «  le jour de la vengeance  du
Seigneur  », mas il est venu annoncer «  l’année de
grâce du Seigneur ».
Jésus n’utilise pas ce qu’il sait concernant la loi pour
condamner ou menacer, mais pour prononcer le
pardon.

Marc 3:1, cette fois-ci Jésus rencontre un homme avec


la main paralysée. Il regarde l’homme et dit : toi, viens
ici devant. A ce moment, les pharisiens commencent à
se croiser les regards disant : on va voir s’il va
désobéir la loi et guérir le jour du sabbat.

Jésus a guéri le jour du sabbat, et les religieux sont


devenus furieux parce qu’il avait guérit le jour du
sabbat. Et Jésus dit : regardez, n’avez-vous pas
encore compris ? Je n’utilise pas ma religion pour
m’échapper de la souffrance du monde. Je n’utilise
pas ma religion pour me cacher et rester dans ma
petite boule. Ma religion soit elle me pousse pour bénir
les gens, ou elle ne sert à rien. Dans ma religion j’ai
appris que le sabbat a été fait pour l'homme et non
l'homme pour le sabbat. Donc, je suis prêt à
interpréter toutes mes lois religieuses au bénéfice de
la vie humaine, afin de promouvoir la vie humaine. Je
ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour
sauver le monde. Je suis venu pour dire aux gens : tu
es pardonné, tu es guéri, tu es délivré, viens ici que je
veux t’embrasser, assieds toi ici à ma table, allons
manger ensemble ce soir.
Mais alors qui sont ceux qui prennent place à la table
de Jésus ? Ce sont les pécheurs qui savent qui sont
pécheurs. Parce que l’évangile ne divise pas les gens
entre pécheurs d’un côté, et justes d’un autre côté.
L’évangile partage les gens entre «  pécheurs qui
savent qui sont pécheurs  », et pécheurs qui pensent
qui sont justes. De nouveau, l’évangile ne divise pas
les gens en «  justes ici  » et «  pécheurs là bas  », ou
« pécheurs en dehors » et les « justes au culte ». La
bible divise les gens entre «  pécheurs qui savent qui
sont pécheurs  », et «  pécheurs qui pensent qui sont
justes ».

N’est-ce pas cela que dit la bible  ? Si nous disons  :


« Nous n’avons pas de péché », la vérité n’est pas en
nous.

Autrement dit, d’un côté les pécheurs repentis,


conscients de leur nature, et conscients de leur besoin
de la grâce de Dieu, et le reste, de l’autre côté (ce sont
ceux qui ont toujours une explication pour ce qu’ils
font, ils sont toujours en train de se justifier, ils sont
toujours en train de se mettre du côté de l’innocent, du
juste).

Les dirigeants de la FIFA peuvent mentir au tribunal,


mais quand ils posent leur tête sur l’oreiller, ils savent
la vérité. Parce qu’au tribunal de la conscience
personne n’échappe. Sauf les cyniques. Ceux qui sont
déjà allés tellement loin de Dieu que leur conscience
en est cautérisée.

Ainsi, Jésus même en étant « un » avec les pécheurs,


n’était pas comme eux. Mais alors comment Jésus
savait qu’il était «  un  » avec tout le monde ? Parce
qu’il est mort pour tout monde.
J'imagine Jésus en train d’aller à la croix, puis
quelqu’un lui demande ?

- Pour qui vas-tu mourir ?


- Pour tout monde.
- Même les pharisiens ?
- Oui.
- Mais tu n’aimais même pas manger chez eux.
- Mais c’est différent. Je vais mourir pour tout monde
car je les aime tous. Je m’offre pour tous. Je
m’identifié avec tous. Cependant, j’ai vécu
différemment de tous. Mais le fait que j’ai vécu
différemment de tous n’annule pas la grande vérité
de ma présence dans monde. Je suis venu pour
m’identifier avec les péchés de tous, et pour leur
dire : tes péchés te sont pardonnés, les mauvais
esprits sont chassés de ta vie. Viens ici prendre place
à ma table. Je me suis assis avec les pécheurs, afin
que les pécheurs s’assoient à la table de mon père.
Ceux qui sont pécheurs, et qui savent qui sont
pécheurs, ne s’enfuient pas de Jésus. Parce qu’il
savent que Jésus est leur dernière alternative, et
Jésus va entendre leur appel au secours. Cependant
les pécheurs qui pensent qu’ils sont justes, n’ont pas
besoin de Jésus parce qu’ils sont déjà justes. Et ils
n’aiment pas les injustes, parce que les injustes
peuvent contaminer leur pureté. C’est pourquoi Jésus
dit : Je ne suis pas venu appeler des justes (parce qu’il
sont autosuffisants, ils n’ont pas besoin de moi, ils
sont religieusement corrects), mais des pécheurs.

CONCLUSION

Ainsi, frères et soeurs, une église pertinente dans une


société postchrétienne et être un chrétien dans une
telle société, va bien au-delà de simplement connaître
quelques versets bibliques par coeur. C’est beaucoup
plus que savoir défendre et argumenter ta foi.
Notamment parce que dans une société
postchrétienne, Dieu et la Bible sont devenus des
valeurs et des vérités relatives. Aujourd’hui, les gens
sont plus concernés par les effets et les résultats. Ils
sont concernés sur comment cet évangile auquel je
crois (ou dans cette église que je fréquente) est en
train d’influencer la façon dont je gère ma famille,
comment j’éduque mes enfants, comment je m’occupe
de ma santé, comment je gère mes finances,
comment je m’engage dans les causes sociales.

C’est pourquoi, si je devais choisir l’image d’une église


pertinente dans une société postchrétienne, je ne
choisirais pas l’image d’un pasteur prêchant l’évangile
avec sa guitare dans la rue. Je ne choisirais pas
l’image d’une église fashion avec un concert pendant
la louange et une prédication contemporaine. Je ne
choisirais pas l’image des grands événements
d’évangélisation. Même si toutes ces images sont
importantes.

Je choisirais l’image d’une table.

La table de ta maison.

Une table comme celle de Jésus, où le gens de


mauvaises réputations, les pécheurs, tes collègues de
travail, tes voisins, puissent se sentir accueillis et se
sentir parfaitement à l’aise.

Une table où nous ne jugeons personne, nous ne


condamnons personne, nous ne menaçons personne,
nous ne regardons personne de haut en bas, et nous
n’éloignons personne. Mais qu’à la fin du repas nos
invités puissent avoir une expérience, comme celle
que les disciples ont eue avec le Christ ressuscité :
N'y avait-il pas comme un feu qui brûlait au-dedans de
nous quand il nous parlait ?

Ainsi, que nous soyons et que nous ayons plus de


repas comme celui de Jésus. Où il y a une table
dressée. Où il y a des partages des mystères divins.
Où il y a des actions qui favorisent la délivrance,
l’inclusion, qui offrent le pardon, la compassion, la
solidarité et la générosité.

Afin qu’en voyant nos bonnes actions, et notre amour,


ils rendent gloire à notre Père qui est aux cieux.

Que Dieu vous bénisse.

Leonardo Garcia
10.01.2016

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