L'air vicié est évacué dans les sanitaires au moyen d'un ventilateur d'extraction.
Les transferts d'air entre bureaux et sanitaires se font, soit par un détalonnage
des portes, soit par des passages appropriés avec grilles à chevrons ou autre.
Les circuits d'extraction (conduits et ventilateurs) sont dans la plupart des cas
communs à plusieurs niveaux. Ils sont généralement conçus suivant le principe du
"parapluie". Les conduits verticaux empruntent les gaines techniques également
verticales et les conduits horizontaux passent dans l'épaisseur des faux plafonds. Ces
ensembles desservent à chaque niveau une ou plusieurs zones sanitaires.
La distribution de l'air neuf est assurée par un réseau de conduits placé dans les faux
plafonds des zones de circulation.
La diffusion de l'air neuf à l'intérieur de chaque bureau est obtenue par une ou
plusieurs bouches, soit murales dans le cas d'une retombée des faux plafonds des
circulations, soit plafonnières s'il existe un faux plafond dans le local.
Concrètement, le choix du double flux par rapport au simple flux sera guidé par
Dans la mesure du possible, il faut donc essayer d'équilibrer les débits d'amenée et
d'extraction d'air, tout en laissant un léger surplus d'amenée d'air par rapport à
l'extraction pour maintenir le bâtiment en surpression et éliminer les entrées d'air
parasites.
Il faut cependant éviter de trop surdimensionner les extractions sanitaires sous peine
de risque de courants d'air et d'inconfort dans ces derniers. On peut, dès lors :
Équiper les locaux demandant des débits d'air neuf plus importants (salles de
séminaire, salles de réunion) de leur propre extraction. Un traitement semblable
sera appliqué aux locaux avec forte concentration de fumeurs (salles de
réunion), pour évacuer directement la pollution à sa source.
L'alimentation en air neuf de ces locaux peut, quant à elle, se faire soit naturellement
par des grilles en façade (simple flux), soit de façon mécanique (double flux).
Dans ce cas et pour donner un ordre de grandeur, on peut imaginer le critère suivant,
fixant un rapport entre le débit de d’introduction et d'extraction à atteindre :
En effet, 0,2 vol/h correspond au taux d'infiltration d'un bâtiment plutôt étanche. On
peut donc imaginer que l'excès de soufflage d'air pourra s'échapper du bâtiment par
les inétanchéités. Attention, un tel critère, dans un bâtiment très étanche, conduira à
un déficit de ventilation.
L'efficacité d'une ventilation est sa capacité à évacuer réellement les polluants des
locaux. Pour cela, il faut avoir la garantie que l'air neuf balaye correctement les
bureaux et soit évacué après son mélange avec l'air ambiant.
La solution idéale est, mécaniquement, d’introduire de l'air neuf et d'évacuer l'air vicié
directement dans le local. Cette solution de ventilation indépendante de chaque local
est cependant onéreuse et est réservée aux salles à forte affluence (salle de réunion,
auditorium, ...).
Le système double flux avec introduction d’ai neuf dans les bureaux et extraction
dans les sanitaires garantit au minimum une amenée d'air neuf réelle dans les
bureaux et une évacuation des odeurs dans les sanitaires.
Les systèmes de ventilation naturelle ou simple flux, quant à eux, ne garantissent pas
toujours un renouvellement d'air correct dans tous les bureaux.
Prenons l'exemple d'une ventilation simple flux avec une simple extraction mécanique
dans les sanitaires et des grilles d'amenée d'air naturelle dans les châssis des
bureaux :
L'air est paresseux, il préférera toujours le chemin le plus facile pour se mouvoir.
Ainsi, s'il doit choisir entre les grilles placées dans les châssis des bureaux et un hall
d'entrée (ou une fenêtre, ...) largement ouvert vers l'extérieur, il est plus que
probable que l'air extrait par les sanitaires provienne de ce dernier, plutôt que des
bureaux. Ceux-ci ne seront alors pas ventilés correctement.
De plus, les flux d'air véhiculés par les systèmes naturels ou simple flux sont
dépendants des conditions atmosphériques (répartition du vent, des températures sur
les façades) et donc difficilement contrôlables. Il est par exemple, possible que le flux
d'air s'inverse dans une grille auto réglable si celle-ci est disposée sur une façade à
l'abri des vents dominants (c'est-à-dire sur une façade en dépression). En effet, ce
type de grille permet de limiter l'ouverture d'entrée d'air si elle est soumise à la
pression du vent. Par contre, elle n'empêche pas un reflux d'air si elle est à l'abri du
vent.
Notons que les locaux les plus sensibles au niveau de la pollution des routes sont les
locaux situés à moins de 10 m du sol.
Dans les sites urbains fort fréquentés et/ou pour certains locaux demandant une pureté
de l'air plus importante (salles d'ordinateur,hôpitaux, ...), une introduction mécanique,
équipée de filtres s'impose donc, la prise d'air extérieure devant être disposée dans
l'endroit moins exposé (à l'arrière du bâtiment ou en toiture).
L'autre solution est d'équiper les locaux à isoler de leur propre extraction,
éliminant ainsi le transfert d'air.
Dans les locaux à forte densité d'occupation (salle de réunion, de séminaire, ...),
l'importance des débits d'air neuf demandés risque de provoquer un certain inconfort
thermique lorsque la température extérieure est basse.
Pour éviter la sensation de courant d'air froid, l'idéal est de pouvoir préchauffer l'air
neuf à une température minimum (12 .. 16°C, température à régler en fonction des
apports « gratuits »). Le chauffage ne sera possible qu'avec une introduction
mécanique de l'air intégrant une batterie de chauffage.
Les ouvertures de transfert prévues entre les bureaux où l'air neuf est amené et les
couloirs par lesquels l'air transite vers les sanitaires doivent avoir la même résistance
au feu.
Cela est possible grâce à des grilles de transfert coupe-feu. Pour ce qui est du
détalonnage des portes, cela peut prêter à discussion.
Cependant, si on désire aller plus loin dans l'analyse des risques liés aux incendies, il
faudrait également se poser la question du transfert des fumées. En effet, les grilles
coupe-feu, comprennent un élément qui bouche la grille lorsque la température
dépasse 70°C. Entre-temps, les fumées ont peut-être pu envahir les couloirs.
2 Entrées d’air
Les entrées d’air sont semblables aux entrées d’air utilisées en pavillonnaire à savoir :
La somme des débits nominaux des ouvertures de transfert d'un même local doit être au
moins équivalente au débit requis. Le débit transitant par une grille de transfert doit être
déterminé pour une différence de pression de 20 à 30 Pa environ.
Les ouvertures de transfert peuvent être des grilles disposées dans le bas de portes ou
encore dans les murs. Une fente suffisamment grande sous une porte peut également
convenir (une ouverture de 70 cm² équivaut à un jeu d'environ 1 cm sous une porte).
Retenez que sous une porte (détalonnage 1.5 cm à 2 cm) on peut faire transiter jusqu’à
150M3/h.
Les ouvertures dans les murs sont plus discrètes car elles peuvent être cachées sous un
meuble, ... . Cependant, elle doivent être idéalement prévue dès la conception du gros
oeuvre.
La section d'une fente sous une porte doit correspondre aux exigences après
parachèvement de sol. Par exemple, si le sol est ultérieurement recouvert de moquette,
il faut rajouter une hauteur de 1 cm à la hauteur de la fente.
De même, sur le plan acoustique, les grilles intérieures diminuent l'isolation d'une
porte. Il existe cependant des modèles possédant un dispositif d'atténuation. Si la
grille est disposée dans un mur intérieur, son traitement acoustique est plus aisé
étant donné l'épaisseur de la grille.
Cela se traduit par une série de critères à respecter, principalement au niveau des
bouches de soufflage d'air.
Exemple.
Quatre grandeurs vont ensuite guider le choix d'une bouche de soufflage : le débit, le
bruit, la vitesse et la température. Les valeurs citées ci-après sont issues, pour la
plupart, de la pratique
Le débit demandé
L’acoustique
A priori, on choisira la bouche qui présente la puissance acoustique la plus faible pour le
débit désiré, sachant cependant que la qualité acoustique de la bouche (annoncée par
le constructeur) ne garantit pas le niveau sonore à lui seul. En effet, c'est parfois le
bruit du ventilateur et des turbulences liées aux coudes du réseau que l'on entend au
travers de la bouche.
Attention, cette valeur est issue de la pratique et n'a rien de scientifique. Elle est
cependant proche de la réalité. Elle se base sur les hypothèses suivantes :
Lorsque l'on se trouve sous une bouche, l'influence acoustique des bouches
voisines est souvent négligeable, étant donné l'atténuation en fonction de la
distance.
Exigences acoustiques
NR 30 - 35 bureaux de direction, salles de classe, bibliothèques
NR 35 - 40 grands bureaux
NR 40 - 45 laboratoires, bureaux de dessin
A l'inverse, pour les grandes hauteurs sous plafond, on choisira des bouches de
soufflage à longue portée de jet pour atteindre la zone d'occupation. Pour des hauteurs
sous plafond supérieures à 3,5 m, les diffuseurs hélicoïdaux sont à déconseiller.
En résumé
En résumé
Grandeurs à respecter Où ? Combien ?
zone
Débit selon les besoins
d'occupation
au niveau la
Puissance acoustique max : 45 dB(A)
bouche
zone
d'occupation
max : 0,2 m/s
(à 1,8 m de
Vitesse de l'air haut)
le long des murs
(à 1,8 m de max : 0,4 m/s
haut)
zone max : + 1,5°C
d'occupation (chauffage)
Ecart de température dans
l'air ambiant max : - 1°C
zone
(en
d'occupation
refroidissement)
En extraction la vitesse de l'air dans le local n'est pas un critère important. En effet, la
vitesse décroît très vite dès que l'on s'éloigne de la bouche.
Température de soufflage
Idéalement, pour ne pas créer d'inconfort, l'air neuf de ventilation doit être soufflé à
une température neutre. Par exemple : 20°C. Il doit donc être préchauffé durant une
bonne partie de l'année.
Cependant, les besoins en refroidissement des locaux apparaissent bien avant que la
température extérieure n'atteigne les 20°C. Dans les bâtiments modernes, le point
d'équilibre entre les besoins en chauffage et en refroidissement se situe bien souvent
aux environs des 12°C.
Dans ce cas, des bouches de soufflage à haute induction peuvent devenir nécessaires
(bouches à jet hélicoïdal).
A titre indicatif, voici une série de configurations et les résultats auxquels elles
conduisent a priori. Attention, les mouvements d'air décrits ne sont qu'illustratifs. Les
conditions de diffusion peuvent varier en fonction de la vitesse et de la portée de l'air
soufflé et du degré de surpression dans le local. Rappelons cependant que si le local
est en dépression (débit extrait supérieur au débit soufflé), il y a de fortes chances
pour que l'air soufflé soit court-circuité par la bouche d'extraction, créant des zones
mortes importantes.
Légende
Soufflage Extraction
Grande vitesse
Petite vitesse
Bon : Médiocre :
soufflage horizontal en haut à grande vitesse, soufflage horizontal en haut à faible vitesse et
reprise en bas sur le même mur . faible portée,
reprise en bas sur le même mur
(création d'une zone morte).
Bon : Médiocre :
soufflage horizontal en haut à grande vitesse, soufflage horizontal en haut à grande vitesse,
reprise en haut sur le même mur. reprise en haut sur le mur opposé
(by-pass d'une partie du débit).
Bon : Médiocre :
soufflage sous plafond sous angle moyen, soufflage sous plafond sous angle moyen,
reprises hautes symétriques. reprises basses symétriques
(création de zones mortes au plafond).
Bon : Médiocre :
soufflage sous plafond sous 180°, soufflage sous plafond sous 180°,
reprises basses symétriques. reprises hautes symétriques
(by-pass d'une partie du débit).
Bon : Médiocre :
soufflage sous plafond sous 180°, soufflage sous plafond sous 180° à faible débit,
reprise concentrique. reprises hautes symétriques
(by-pass d'une partie du débit).
Si un registre de réglage de débit d'air est nécessaire, il doit se situer à une distance
d'au moins trois fois le diamètre du conduit d'air par rapport à l'orifice de soufflage.
Le bruit du registre n'est pas réduit mais bien les turbulences à l'entrée de la bouche
et donc le bruit engendré par celle-ci.
Les clapets de réglage doivent se trouver à plus de 3 diamètres de conduit par rapport à la
bouche de soufflage.
Un conduit d'air relié à une bouche de soufflage doit être rectiligne sur une longueur
d'au moins trois diamètres. Un conduit coudé provoque un flux d'air inégal à sa sortie
et par conséquent du bruit car la vitesse devient très élevée à certains endroits de la
bouche.
Une bouche de soufflage doit se trouver à plus de 3 diamètres de conduit par rapport à un coude.
Si le réglage est accessible facilement (ou pas trop difficilement) aux utilisateurs,
celui-ci risque d'être manipulé (principalement si le personnel ressent un inconfort).
Des déséquilibres en découleront ainsi, probablement, qu'un inconfort pour certains
bureaux.
Pour éviter cet inconvénient, il faut soit que les bouches ne soient pas déréglables,
soit disposer au droit des bouches un élément auto réglable maintenant le débit plus
ou moins constant quelque que soit la pression du réseau. Ceci permet maintenir un
débit correct dans les locaux, même si un occupant a décidé de boucher sa grille de
ventilation.
Régulateurs de débit (bouche ou élément placé dans la conduite) maintenant un débit constant
malgré la fermeture d'autres bouches.
Ces éléments ont en outre l'avantage de faciliter la mise au point du réseau. Le gain
ainsi réalisé en main d'oeuvre compense largement l'investissement.
Malgré les précautions prises pour la filtration de l'air, au bout de plusieurs mois de
fonctionnement, il peut se former des traces noires que l'on doit pouvoir nettoyer
facilement. De plus, le fonctionnement ne doit pas être compromis si de la poussière
se glisse entre les parties mobiles et les parties fixes de l'appareil.
Les ventilateurs à action ont une courbe caractéristique plutôt plate, c'est à dire que le
débit varie très fort lorsque la pression varie. A l'inverse, les ventilateurs à réaction ont
une courbe caractéristique fort penchée. Le débit varie donc peu lorsque la pression
varie.
Exemple.
Avec une gestion des débits local par local dans un système de ventilation multizone, la
fermeture de certaines bouches entraîne une augmentation de la pression dans le
réseau de distribution et donc aussi une augmentation du débit et du bruit au niveau
des bouches restées ouvertes. Dans certains cas, pour résoudre en partie ce problème,
on peut essayer de maintenir une pression constante à la sortie du ventilateur.
Ceci peut se faire :
Il est très important de concevoir les entrées et les sorties d'air du ventilateur afin
d'avoir un flux d'air le plus stable possible.
On évitera ainsi de placer un coude ou un piquage à une distance inférieure à deux fois
le diamètre de la roue du ventilateur.
Les conditions d'entrée du ventilateur jouent un rôle encore plus important sur ses
performances.
La situation idéale est l'introduction d'air dans le sens de l'axe de rotation de la roue,
de façon uniforme et sans turbulence.
Lorsque l'ouïe d'aspiration d'un ventilateur est placée le long d'une paroi plane, il faut
veiller à ce que la distance à la paroi soit au moins égale au diamètre d'entrée pour
éviter la création d'une perturbation de la veine d'air aspirée.
Turbulence contre-
Turbulence contre-rotative.
rotative corrigée.
Si, par contre, un réseau d'air est installé entre le ventilateur et les locaux, la
situation est moins critique : des réflexions internes de l'onde acoustique ont lieu, la
gaine absorbe en partie le bruit (surtout les hautes fréquences) et la pose
d'absorbants supplémentaires est possible (silencieux, ...). Ainsi, on diminue
fortement le bruit d'un climatiseur de local en le plaçant dans un local annexe et en
lui raccordant une gaine de distribution.
Un silencieux peut parfois être évité grâce à l'absorption et à la réflexion dans les conduits.
Tout d'abord, il faut toujours essayer d'obtenir le réseau le plus court possible.
Dans les grands réseaux, il peut être judicieux de subdiviser l'installation en plusieurs
réseaux autonomes. Ceci peut permettre une gestion en fonction de zones à
occupation homogène et facilite la protection au feu et les modifications ultérieures.
Voici une série de tracés qui peuvent être considérés comme corrects et les tracés
qu'il faut éviter pour limiter les pertes de charge :
Exemple : si on passe d'une gaine circulaire à une gaine rectangulaire dont la rapport
des côtés est égal à 4, la perte de charge est augmentée d'environ 30 %. Plus le
rapport largeur/hauteur du conduit rectangulaire augmente, plus celui-ci sera
défavorable au niveau des pertes de charge. Un rapport de plus de 5 :1 doit
absolument être évité.
Limite supérieure
Limite inférieure
La vitesse de l'air dans les conduits ne peut dépasser une certaine valeur. Il en
résulte une section minimum des conduits en dessous de laquelle il est déconseillé de
descendre pour des raisons :
on veut conserver une Vitesse identique dans les deux conduits pour une perte
de charge identique
on parle de Diamètre hydraulique
on veut conserver un Débit volumique identique dans les deux conduits pour
une perte de charge identique
on parle de Diamètre équivalent
Ventilation tertiaire TSEGC NB 2009 Page 44 sur 97
6.4 Étanchéité
L'étanchéité des conduits de ventilation dépend du matériel choisi et de sa mise en
oeuvre.
La norme EUROVENT, fixe trois classes d'étanchéité des conduits de distribution (KA,
KB, KC) par ordre croissant de qualité, la classe KA étant la plus mauvaise et la classe KC
étant la meilleure. L'objectif est d'atteindre cette dernière.
Soit à placer des silencieux au droit de la paroi de séparation si deux locaux sont
ventilés par la même gaine (le silencieux devra apporter le même
affaiblissement acoustique que la paroi elle-même), soit à utiliser des bouches
performantes, avec anneaux acoustiques.
A ne pas solidariser les gaines avec les murs ou planchers traversés. Les
évidements doivent être suffisamment grands pour permettre la mise en place
d'une isolation après le montage de la gaine : soit des tresses de laine minérale,
soit un mastic à élasticité permanente.
C'est la nécessité dans les bâtiments recevant du public de protéger les biens et les
personnes.
Les installations aérauliques sont des installations centralisées qui parcourent le bâtiment
de long en large et de haut en bas. Elles traversent des locaux de destinations, de formes
et d'occupation très différentes.
Lors d'un incendie, elles devront donc participer à la protection et à l'évacuation des
occupants (ou à la protection des biens comme par exemple une bibliothèque).
Afin de protéger l'évacuation des occupants lors d'un incendie, il est impératif de
désenfumer les circulations et les surfaces de vente. En effet, lors d'un incendie, ce sont
d'abord les intoxications aux fumées à 400°C et le manque de visibilité des issues de
secours qui provoquent les décès avant le feu lui-même.
le degré pare flamme garantit le non passage des flammes et des gaz chauds
de l'autre côté du compartiment en feu pendant 1/2 h, 1h, 1h30, 2h ...
le degré coupe-feu garantit, en plus du pare flamme, l'isolation thermique:
l'autre côté du compartiment en feu ne s'échauffera pas au dessus de 140° C.
Le compartimentage d'un bâtiment est avant tout réalisé par les planchers et les murs
porteurs, puis complété par les cloisons coupe-feu en fonction de la conception intérieure
du bâtiment. Les clapets coupe-feu s'installent sur les conduits aérauliques au droit des
parois (climatisation, ventilation, chauffage) qui traversent tout le bâtiment et qui, sans
clapet coupe feu, seraient un chemin privilégié de propagation de l'incendie.
6.6.3 Définitions
Stable au feu :
Résistance mécanique
Pare flamme :
Résistance mécanique
Coupe-feu :
Résistance mécanique
Isolation thermique
§ 1. Dans les locaux ventilés, chauffés ou climatisés par air pulsé, un dispositif de sécurité
doit assurer automatiquement l'extinction ou la mise en veilleuse de l'appareil ou de
l'échangeur de chauffage de l'air et l'arrêt des ventilateurs lorsque la température de la veine
d'air dépasse 120 °C. Ce dispositif doit être placé dans le conduit en aval du réchauffeur.
Ce dispositif n'est pas exigible lorsque le réchauffage de l'air est assuré par un échangeur
alimenté au primaire par un fluide dont la température est inférieure ou égale à 110 °C.
Cette commande d'arrêt d'urgence doit être clairement identifiée et ne peut pas être réalisée à
partir de la gestion technique centralisée.
Définition :
Un clapet coupe-feu est utilisé pour créer une continuité de résistance au feu d'une paroi avec
un conduit de ventilation. Il est composé d'un corps et d'une forme de clapet intérieur qui se
ferme quand un fusible thermique se déclenche et ferme par conséquent le dit clapet. Une fois
fermé, le clapet coupe-feu ne permet plus de mouvement d'air ni de mouvements de fumées
chaude. Il crée un obstacle au feu. Les clapets sont par exemple CF 1h, soit coupe-feu de
degré une heure. Ils résistent 1 heure à des fumées chaudes (400°C).
Représentation
Dans le cas d’air recyclé l'utilisation au minimum d'un filtre de type F5 est
obligatoire (code du travail).
Article CH 38 Filtres
- tout ensemble de centrales traitant au total, pour un même local, plus de 10 000 N m3/h
d'air, doivent répondre aux prescriptions suivantes :
1° Quelle que soit la réaction au feu des matériaux constituant les filtres, un détecteur
autonome déclencheur sensible aux fumées, installé en aval du caisson de traitement
d'air et à l'origine des conduits de distribution, doit commander automatiquement
l'arrêt du ventilateur, la fermeture d'un registre métallique situé en aval des filtres, et, s'il y a
lieu la coupure de l'alimentation électrique des batteries de chauffe.
2° Les filtres dont les matériaux sont de catégorie M 4 ou non classés peuvent toutefois être
utilisés à condition que l'installation comporte en aggravation des dispositions prévues au 1
ci-dessus :
3° Dans le cas d'utilisation de filtres à l'huile, toutes dispositions doivent être prises pour
éviter un entraînement d'huile dans les conduits, le constructeur doit indiquer la vitesse limite
de passage de l'air sur le filtre.
4° Les caissons doivent être éloignés de tout matériau combustible par un espace d'au moins
0,20 mètre ou revêtus d'une protection assurant une sécurité équivalente.
6° Les accès aux filtres doivent être munis d'une plaque métallique portant les indications ci-
après :
Être les plus proches possible de la centrale de traitement de l'air. On sait que les
pertes de charge en aspiration sont plus faibles qu'en refoulement car il s'agit
d'une mise en vitesse; mais le dessin des prises d'air doit néanmoins être bien
tracé, car la perte de charge existe, elle est une source de bruit et elle peut
avoir une grande influence sur le fonctionnement des équipements placés en
aval : ventilateurs, filtres, échangeurs.
Éviter les effets de by-pass entre prise d'air neuf et évacuation d'air vicié. Les
aspirations doivent naturellement être faites loin des zones de refoulement d'air
vicié. Les prises d'air neuf doivent être faites plus bas que les sorties des rejets
d'air vicié. De même, il faut s'éloigner des orifices d'évacuation des fumées de
parking et tours aéroréfrigérantes, tout en tenant compte des vents dominants.
Pour limiter les charges calorifiques inutiles, éviter de disposer les prises d'air
dans des endroits fortement ensoleillés (toitures, terrasses, façade ensoleillée,
...) sans protection.
Résister aux intempéries. Pour cela, les aspirations se font en général du bas vers
le haut, sinon sous la protection d'une visière assez longue, car l'aspiration a
évidemment tendance à entraîner la pluie ou la neige. Ne pas oublier que neige
et brouillard givrant peuvent très vite obturer les grillages de protection et faire
se coller les uns aux autres les volets mobiles des registres automatiques ou
autobasculants.
Limiter le transfert des bruits. Il est fréquent de confier aux prises d'air une
fonction d'insonorisation permettant non seulement de réduire le bruit extérieur
pénétrant dans l'installation mais également le bruit de celle-ci partant vers
l'extérieur, en particulier celui des ventilateurs.
Prévoir un accès pour le nettoyage. Celui-ci peut être fréquent puisque les grilles
de prise d'air extérieur ne sont pas protégées par des filtres.
en
Exigences EN 13779
[m]
Distance au sol 3
Distance min des sources polluantes (point de ramassage d'ordure, 8
parking de plus de 3 voitures, ...
Si une bouche de rejet d'air est disposée sur un mur, elle doit respecter les
prescriptions suivantes :
Les rejets d'air doivent se trouver à plus de 2 m d'une prise d'air neuf située sur
le même mur et de préférence au-dessus de celle-ci.
Le débit d'air par bouche ne peut dépasser 0,5 m³/s et la vitesse de l'air au droit
de la bouche ne doit pas dépasser 5 m/s.
Si une de ces conditions n'est pas respectée, les rejets d'air doivent être installés en
toiture.
La deuxième solution demande une pompe supplémentaire mais rend le réglage plus
facile car la variation de puissance de la batterie est pratiquement proportionnelle à la
température, tandis que dans le premier cas, la puissance échangée varie peu avec le
débit lorsque celui-ci est proche du débit nominal et varie rapidement pour les faibles
débits. Il faut en outre prévoir une sécurité antigel de la batterie forçant l'ouverture
de la vanne, arrêtant la ventilation, fermant le clapet d'air neuf et enclenchant une
alarme en fonction d'un thermostat situé après la batterie (alarme si la température
de l'air soufflé chute sous 5°C).
Comparaison du coût du préchauffage de l'air neuf avec une batterie à eau chaude et
une résistance électrique pour un immeuble de bureaux de 50 personnes :
La récupération de chaleur sur l'air extrait est une solution énergétiquement très
intéressante. Elle permet de récupérer de 50 à 85 % (en fonction du type de
récupérateur choisi) de l'énergie rejetée par l'extraction d'air.
Dans une installation existante, étant donné les coûts élevés d'achat et de placement
d'un récupérateur, l'augmentation de la consommation des ventilateurs avec les
pertes de charge supplémentaires, la rentabilité à court terme du placement d'un
récupérateur peut être difficile, sauf :
Il faut également tenir compte du fait que le récupérateur ne peut à lui tout seul
reprendre l'entièreté des besoins en préchauffage :
Ensuite parce que par grand froid, l'air rejeté, en cédant sa chaleur, risque de
descendre en dessous de 0°C, entraînant des risques de givre sur la batterie
d'échange. Pour éviter cela, une régulation du récupérateur est nécessaire,
ralentissant l'échange lorsque la température de l'air rejeté descend trop, c'est-
à-dire par grand froid et donc lorsque les besoins en préchauffage sont les plus
importants.
Pour éviter la formation de glace sur l'échangeur du conduit d'air rejeté, un by-pass avec vanne trois
voies limite le transfert de chaleur lorsque l'air rejeté se refroidit trop.
Calcul l'énergie rejetée par heure par un groupe de ventilation ayant un débit
de 10 000 m³/h.
ns ne
re ne
hns hne
hre hne
rns rne
rre rne
l’objet d’un calcul de rendement annuel de récupération fonction des conditions
d’utilisation de la centrale et des conditions climatiques du site, pour vérifier que
l’investissement sera amorti rapidement (temps de retour inférieur à 5 ans).
Selon les puissances frigorifiques mises en jeu, un groupe mono ou bi-étagé relie
les deux batteries, incluant divers types de régulations de puissance et de dégivrages sur
la batterie froide. Un condenseur externe est souvent nécessaire (multitubulaire à eau,
aérocondenseur) en série avec la batterie chaude. Ces systèmes sont à concevoir au cas
par cas, à partir des composants frigorifiques classiques, et de batteries à collecteurs
cuivre et ailettes aluminium, spécifiques à la détente directe.
11.4.2 Caloducs
Un caloduc est une enceinte tubulaire étanche contenant un liquide en équilibre
avec sa vapeur, en l’absence de tout autre gaz. Il constitue une thermofrigopompe sans
que la mise en circulation ou en pression des fluides soit forcée par un ensemble
compresseur détendeur. Une extrémité de l’enceinte est plongée dans un milieu chaud où
le liquide va s’évaporer. L’autre extrémité plongée dans un milieu plus froid, joue le rôle
Caractéristiques techniques
Fabricants GIANOLLA, WOLF
Débits d’air traités 500 à 40000 m3/h
Dimensions 500 à 1900 mm
Rendement en température 35 à 65%
Coût d’investissement par m3/h 0,35 à 0,75 €
traité
Pertes de charge 30 à 380 Pa
Avantages Pas de pièce en mouvement
Très faible coût d’exploitation
Inconvénients Encombrement
Entretien soigné et régulier à l’air comprimé
Pertes de charge élevées
Rendement moyen
les coûts d'entretien, tous les récupérateurs n'ayant pas la même accessibilité.
Comme on le voit, il est difficile de tirer des règles générales quant à la rentabilité
d'un récupérateur, ni quant à la performance du récupérateur à installer. Sans
compter qu'il reste un point délicat dans le calcul de la rentabilité du fait des
conditions de fonctionnement essentiellement variables de la ventilation.
Exemple.
Économie d'énergie
Même si un récupérateur n'est pas toujours rentable dans le sens des financiers qui
exigent un retour de 3 ans, en aucun cas un récupérateur ne représente pas une
dépense, puisqu'il se récupère toujours sur sa durée de vie par les économies d'énergie
générées.
Il est plus que raisonnable d'imposer l'installation d'un récupérateur de chaleur sur l'air
extrait d'une installation de ventilation double flux si le débit d'air neuf du groupe
dépasse 10.000 m³/h en usage diurne (10 heures par jour, 5 jours par semaine) ou
4.000 m³/h en usage continu. On peut même conseiller l'installation à partir de débits
de l'ordre de 1000 m³/h en usage diurne ou 350 m³/h en usage continu.
L'humidification de l'air neuf en hiver est énergivore (on peut estimer que
l'humidification est responsable de 25 % la consommation liée au traitement de l'air
neuf en hiver).
Ainsi lorsque l'air neuf doit être humidifié, on a tout intérêt à ce que l'on puisse
récupérer l'humidité de l'air extrait. Cela permet de réduire la taille de l'humidificateur
et améliore la rentabilité du récupérateur.
On peut aussi récupérer la chaleur latente contenue dans l'air extrait en condensant
la vapeur d'eau qu'elle contient, ce que font les autres récupérateurs. La récupération
et donc la rentabilité du récupérateur est d'autant plus importante que l'air extrait :
est humide,
est chaud,
Pour illustrer cela, prenons comme l'exemple d'une récupération faite sur trois types
d'air différents :
Par exemple, considérons que l'air extérieur possède les caractéristiques moyennes
suivantes :
Humidité
Température Enthalpie
relative
1° air intérieur très sec 20°C 35 % 33 [kJ/kg]
air intérieur normal 20°C 60 %
2° 42 [kJ/kg]
(bureaux)
air intérieur très humide 28°C 65 %
3° 68 [kJ/kg]
(piscines)
En comparant les enthalpies entre air entrant et air sortant, et en tablant sur une
récupération moyenne de 50 %, on obtient :
50-85 %
Échangeur à plaques
Échangeur à eau glycolée 40-80 %
Caloduc 50-60 %
Échangeur rotatif 75-95 %
Cela montre qu'il est intéressant lors de chaque projet d'envisager attentivement
différents types d'installation et d'en évaluer la rentabilité.
pour les régénérateurs à clapet unique, la " cross contamination " augmente avec
la distance entre le récupérateur et la bouche d'extraction. En effet, lors du
basculement du clapet, l'air vicié se trouvant dans ce conduit sera réinjecté dans
le bâtiment comme étant de l'air neuf.
pour les régénérateurs à clapets multiples, la quantité d'air vicié réinjecté avec
l'air neuf au moment du basculement équivaut uniquement à la quantité d'air
contenue dans le récupérateur. On évalue alors la " cross contamination " à
environ 3% du débit de soufflage (3% du débit d'air soufflé est de l'air recyclé).
Un clapet de by-pass tout ou rien qui est le système le plus simple mais qui limite
fortement la récupération
Basculement du caloduc (ce procédé se rapproche très fort d'un système tout ou
rien)
Il existe également sur le marché des récupérateurs à plaque dits "à refroidissement
adiabatique indirect". Dans ceux-ci, l'air extrait est refroidi par évaporation (de l'eau
est pulvérisée dans le flux d'air extrait). Celui-ci refroidi à son tour l'air neuf soufflé,
ce qui permet d'augmenter la période pendant laquelle on peut pratiquer du free
cooling et d'éviter le recours à une batterie froide.
Une régulation en tout ou rien par arrêt total de la récupération. Par exemple,
lorsque la température extérieure chute sous - 3°C, il y a risque de gel sur la
batterie de récupération et le récupérateur est totalement mis à l'arrêt. Le
préchauffage de l'air est entièrement repris par la batterie de préchauffe. La
mise à l'arrêt intervient également lorsque la température de l'air neuf à la
sortie du récupérateur dépasse, par exemple, 18°C.
On l'a vu, dans certaines situations, la régulation modulante permet de tenir compte
de la présence du récupérateur dans le dimensionnement des équipements de
chauffe.
Sur ces courbes, la surface colorée correspond à l'énergie annuelle récupérée. On voit
très bien le nombre d'heures supplémentaires de récupération que l'on peut obtenir
avec une régulation modulante par rapport à une régulation tout ou rien.
Réglage progressif lorsque tair neuf < - 3°C et tair neuf sortie > 18°C .
Le tableau ci-dessous donne pour chaque type de récupérateur les différents points à
contrôler lorsque l'on fait la maintenance :
En effet, l'encrassement des surfaces d'échange aura deux conséquences néfastes sur
la récupération :
A noter aussi qu'il faut prévoir suffisamment d'espace pour permettre un entretien
correct de l'installation.
Au niveau technique
Quels sont les états de l'air évacué, de l'air neuf et éventuellement de l'air
recyclé ?
Quels sont les temps de fonctionnement de l'installation (moment et durée) ?
Les volumes d'air sont-ils constants ou variables ?
Quelle est la température de soufflage maximum admissible après le
récupérateur ?
L'organigramme qui suit, basé sur les questions de principe de conception ci-avant,
donne un premier canevas de solution :
(**)échangeur à circulation : prévoir une couche de protection sur l'échangeur de l'air extrait si
celui-ci est agressif.
(1) Motif: mélange d'air recyclé, pas de système de récupération. de chaleur, cependant la façon
la plus fonctionnelle d'économiser de l'énergie.
(4) Motif : échangeur à rotation rapide utilisable uniquement pour des petits débits d'air.
(7) Motif : air évacué chargé d'odeurs, contaminé, radioactif ou agressif. Pour des raisons de
sécurité, séparation complète des gaines d'air neuf et d'air extrait. Egalement pour des raisons de
panne (dommages de gel ou montage, vibrations, vieillissement des masses d'étanchéité,
déformation des matières plastiques)
12.1 Le principe
La réglementation prévoit un débit d'air neuf hygiénique minimum.
Mais elle n'oblige pas à apporter de l'air neuf lorsque le bâtiment n'est pas occupé ! Elle
n'oblige pas non plus à fournir le débit nominal (maximum) lorsque le bâtiment est
partiellement occupé ...
Ce principe fait d'ailleurs l'objet d'une réglementation en France : "la ventilation doit
pouvoir être réduite de 50 % dans le cas d'une occupation discontinue et être coupée
en cas d'inoccupation".
Gérer la ventilation "à la demande", c'est doser précisément le débit d'air neuf en
fonction des besoins réels de ventilation. Par exemple, dans une salle de réunion, la
ventilation ne fonctionnera que lorsque des personnes sont effectivement présentes.
Le principe appliqué dans les différents schémas de gestion possible, consiste à évaluer
les besoins réels en ventilation grâce à un capteur (simple horloge, sonde de présence,
sonde CO2, sonde COV, compteur de passage) et à adapter les débits d'air neuf en
conséquence :
Lorsque les réseaux de ventilation alimentent des locaux ou des zones d'occupation
fortement différents, il peut être utile de pratiquer un zonage du système de
ventilation. Par exemple, on peut imaginer dans un immeuble de bureaux une
séparation entre la ventilation de la salle de réunion et la ventilation des bureaux et des
sanitaires. La gestion de la salle de réunion se ferait comme pour un système unizone,
par exemple avec allumage de la ventilation manuel et extinction par détection de
présence. Tandis que la ventilation des bureaux et des sanitaires serait simplement
raccordée sur une horloge.
C'est un cas très fréquent dans les immeubles de bureaux : touts les bureaux sont
occupés simultanément avec un taux d'occupation et un horaire fixe.
Dans ce cas la solution la plus simple et la plus rentable est de simplement équiper les
ventilateurs d'une horloge.
Exemples.
Dans une installation double flux (soufflage dans les locaux et extraction
dans les sanitaires, les extractions sanitaires peuvent passer en régime
réduit en période d'inoccupation et dans le même temps les introductions
d'air neuf sont arrêtées. Il y a alors une légère dépression dans l'ensemble
des locaux intéressés. Les installations peuvent être sous le contrôle d'une
ou plusieurs horloges pour la programmation des différents régimes de
marche (hors-gel, relance, marche normale).
Les salles de conférence sont souvent ventilées par un système unizone c'est-à-dire au
moyen d'un groupe de ventilation indépendant par local.
On peut évidemment y adapter une gestion par horloge comme dans le cas précédent.
Cependant, lorsque l'horaire d'occupation est aléatoire et que le taux d'occupation est
variable (une même salle peut être occupée par 20 ou 200 personnes), on peut
envisager une gestion qui tient compte du nombre d'occupants.
Dans ce cas, la sonde CO2 est la plus fiable. Elle reflète mieux la présence effective de
personnes dans un local puisqu'elle est directement proportionnelle à leur respiration.
Mais elle est chère (minimum 900 €). Sa rentabilité n'est donc possible que pour la
gestion d'un débit nécessaire important et relativement aléatoire.
La comparaison des utilisations entre sonde COV et sonde CO 2 apparaît clairement par
l'expérience menée par le COSTIC:
Correspondance entre la mesure d'une sonde COV et la mesure d'une sonde CO 2 dans un bureau de
32 m3, sans ventilation :
Phase 1 : une seule personne est présente dans le bureau durant 1 heure. Deux
cigarettes sont fumées successivement, après 15 et 45 minutes.
Phase 2 : après ventilation de la pièce, six personnes sont introduites dans le bureau
durant 10 minutes et il leur est interdit de fumer
Si on veut gérer les apports d'air neuf bureau par bureau, on ne peut agir que sur
l'ouverture des bouches de ventilation.
Si le système de ventilation choisi est un système simple flux, avec une extraction
centralisée dans les sanitaires, une gestion local par local n'est actuellement pas
possible. Des développements sont cependant en cours pour automatiser les amenées
d'air naturelles.
Ne considérons donc que le cas d'un système double flux avec soufflage dans chaque
bureau.
Lorsqu'un groupe de ventilation assure l'apport d'air neuf d'un seul local (système
unizone : salle de conférence, bureau paysager, ...). Dans ce cas, la gestion de la
ventilation en fonction des besoins peut s'effectuer en réglant directement le débit
du ventilateur.
Plusieurs modes de réglage permettent d'adapter le débit des ventilateurs (de soufflage
et/ou d'extraction) en fonction de la grandeur de référence :
étranglement,
by-pass,
aubage mobile de prérotation à l'aspiration,
variation de la vitesse du moteur,
variation de l'angle de calage des aubes (pour les ventilateurs hélicoïdes).
Tous ces modes de réglage n'entraînent pas la même économie électrique. Le by-pass
(l'équivalent de la soupape différentielle utilisée en chauffage) peut même conduire à
une augmentation de la consommation.
Cependant, lorsque les plages de réglage souhaitées sont assez réduites, les solutions
de l'étranglement (plage de réglage maximum de 100 à 85 %) ou des aubages de
prérotation (réglage de 100 à 70 %, uniquement pour les ventilateurs centrifuges à
réaction et les ventilateurs hélicoïdes) sont des solutions satisfaisantes.
Ventilation tertiaire TSEGC NB 2009 Page 89 sur 97
Cette dernière solution, de moins en moins utilisée, peut cependant devenir plus
intéressante que la variation de vitesse du ventilateur, pour les ventilateurs de très
grosse puissance (40 .. 50 kW). En effet, un convertisseur de fréquence qui doit gérer
une telle puissance est très coûteux.
Lorsque toutes les bouches sont raccordées en série, la solution qui entraîne la
plus grande économie d'énergie est le choix d'un ventilateur à réaction équipé d'une
variation de vitesse avec maintien de pression en fin de circuit et présence d'éléments
auto réglables au niveau des différentes bouches.
L'alternative à cette solution est l'emploi d'un ventilateur à courbe plate, c'est-à-dire à
action. L'économie électrique réalisée sera moindre :
L'économie électrique réalisée grâce à la diminution des débits est identique pour les
deux solutions puisqu'une pression constante devrait être maintenue à la sortie du
ventilateur. Il faut donc comparer le gain de rendement que l'on peut obtenir en
choisissant un ventilateur à réaction avec le surcoût du convertisseur de fréquence, sur
la durée de vie de l'installation.
où
L'économie électrique réalisée grâce à la réduction du débit des ventilateurs est plus
difficile à estimer. Tout au plus peut-on rechercher des ordres de grandeurs réalistes :
la consommation électrique d'un ventilateur peut être estimée suivant une règle de
bonne pratique : la puissance électrique absorbée par une ventilation double flux dans
ses conditions nominales de fonctionnement est de l'ordre de :
En outre, les règles de similitudes des ventilateurs montrent que si on ne tient pas
compte des pertes du système de réglage, la puissance absorbée par un ventilateur
varie comme le cube de sa vitesse et donc comme le cube du débit.
en électricité :
où :
0,25 W/(m³/h) est un ordre de grandeur de puissance absorbée pour une extraction
seule
6 160 h/an est le nombre d'heures d'inoccupation des bureaux durant l'année
en chauffage :
où :
Un système de ventilation double flux alimente une salle de conférence de 200 places.
Le débit d'air de ventilation est de 4 000 m³/h lorsque la salle est remplie.
Si on arrête la ventilation durant la journée d'inoccupation (soit 320 h/an), on peut déjà
économiser :
en électricité :
où
0,5 W/(m³/h) est un ordre de grandeur de puissance absorbée pour une ventilation
double flux de qualité moyenne
où
D'autre part, en période d'occupation (1 280 h/an), on peut réduire la vitesse et donc le
débit du ventilateur en l'adaptant au taux réel d'occupation. Le débit moyen de
ventilation deviendrait alors de l'ordre de 2 000 m³/h.
L'économie d'électricité est plus difficile à estimer. Puisque la puissance absorbée par
un ventilateur varie comme le cube de la variation de sa vitesse donc de son débit, on
peut grossièrement dire qu'au mieux, la consommation électrique va être divisée par 8
(= (4 000 / 2 000)³) :
économie d'électricité :
2 160 [kWh/an]
où
le facteur 0,8 tient compte du rendement du système de variation de vitesse qui n'est
jamais de 100 %
En réduisant le débit d'air neuf de 4 000 m³/h à 2 000 m³/h, l'économie de chauffage
durant la saison de chauffe (960 h/an) est estimée à
Si on veut être plus précis, il faut déduire de cette économie, l'économie d'électricité
déjà réalisée sur le ventilateur de soufflage, de l'ordre de 1 400 kWh (soit environ 2/3
de l'économie électrique totale).
La régulation de vitesse peut aussi se faire par palier lorsque le moteur existant est un
moteur à plusieurs vitesses.
Le coût d'une bouche de soufflage avec détection de présence est de l'ordre de 150 €.
On peut estimer le nombre minimum d'heures de coupure par bureau individuel
nécessaire pour rentabiliser la régulation en un temps de retour inférieur à 5 ans.
économie d'électricité :
où
0,5 W/(m³/h) est un ordre de grandeur de puissance absorbée pour une ventilation
double flux de qualité moyenne
0,115 €/kWh = prix de l'énergie électrique (environ)
18 m³/h = débit de ventilation d'un bureau occupé. Puisque le ventilateur maintient
une pression constante en début de circuit, la variation de consommation électrique reste
plus ou moins proportionnelle à la variation de débit
Économie en chauffage :
où
12.5 En conclusion
La gestion de la ventilation à la demande (c'est-à-dire par sonde de qualité d'air ou
détection de présence) ne peut se justifier que
Dans les autres cas, il faut se contenter de systèmes très simples comme la simple
horloge sur l'extraction.