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manuelle ostéopathique
Chez le même éditeur
Autres ouvrages
Le mal de dos, pour une prise en charge efficace, par J.-Y. Maigne, Collection Abrégés de médecine,
2009, 240 pages.
Examen clinique des membres et du rachis, par S. Hoppenfeld. 2004, 312 pages.
Guide pratique de médecine physique et de réadaptation, par A. Thevenon et A. Blanchard.
Collection Médiguides. 2003, 272 pages.
Information du patient et lombalgie commune, sous la direction de E. Coudeyre, S. Poiraudeau
et C. Hérisson. Collection de pathologie locomotrice et médecine orthopédique. 2003, 112 pages.
Pathologie mécanique de la jonction cervico-occipitale, sous la direction de L. Bruniquel
et C. Hérisson. Collection de pathologie locomotrice et médecine orthopédique. 2002, 128 pages.
E. Rageot
Spécialiste en rhumatologie
Ancien président de la FEMM
Ancien attaché d’enseignement clinique à Paris VI (Broussais-Hôtel Dieu)
Cofondateur du Groupe d’enseignement de médecine manuelle d’Île-de-France (GEMMIF)
3e édition
Ce logo a pour objet d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit, tout
DANGER particulièrement dans le domaine universitaire, le développement massif du « photo-copillage ».
Cette pratique qui s’est généralisée, notamment dans les établissements d’enseignement, provoque
une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des
œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée.
Nous rappelons donc que la reproduction et la vente sans autorisation, ainsi que le recel, sont pas-
LE sibles de poursuites. Les demandes d’autorisation de photocopier doivent être adressées à l’éditeur
PHOTOCOPILLAGE ou au Centre français d’exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
TUE LE LIVRE Tél. 01 44 07 47 70.
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le présent ouvrage, faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées,
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lective et, d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans
laquelle elles sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle).
Ce nouvel avant-propos ne remet nullement sur le plan osseux, les « scapula », « ulna »,
en question la teneur de l’avant-propos de la « patella », « fibula », « talus », « os navicu-
première édition qui reste toujours d’actua- laire »… n’auront plus de secret pour vous,
lité. Il vise simplement à expliquer les raisons de même que les « dent de l’axis », « élévateur
de toutes les modifications et ajouts apportés de la scapula », « névralgies fémorales »… Il
à cette deuxième édition. est évident à notre avis que dans le langage
Il nous a tout d’abord semblé utile de pré- courant, les termes anciens comme l’omo-
senter dans un chapitre supplémentaire plate, le cubitus, la rotule, le péroné, l’astra-
quelques-unes des diverses techniques ostéo- gale, l’odontoïde, l’angulaire de l’omoplate,
pathiques qui semblent être l’objet d’un les névralgies crurales… resteront encore
engouement grandissant auprès de certains longtemps populaires auprès de nos patients
de nos jeunes collègues, probablement du et sont loin d’être abandonnés !
fait de leur dangerosité moindre et de leur En conclusion, espérons que toutes ces nou-
plus grande facilité d’exécution par rapport veautés ne vous décourageront pas car la
aux techniques traditionnelles comportant médecine manipulative ostéopathique permet
une impulsion (thrust technics). Plus douces dans de nombreuses circonstances d’apporter
et moins agressives, quoique souvent moins une explication diagnostique logique à des
spectaculaires, elles ont effectivement leur doléances souvent rebelles depuis longtemps
place dans cet ouvrage consacré à l’ostéo- et d’offrir une solution thérapeutique appro-
pathie dite structurelle. Cependant, du fait priée efficace la plupart du temps, et sans dan-
de leur efficacité variable, il convient dès à ger, expliquant son succès croissant auprès du
présent d’émettre une réserve à leur emploi grand public.
inconsidéré, celle de toujours évaluer soi- Au terme de ce deuxième avant-propos,
même leur efficacité avant de les adopter de nous n’oublierons pas de remercier tous ceux
manière habituelle, quitte à les abandonner qui ont contribué à nous faire part de leurs
si elles déçoivent. réflexions et suggestions, en particulier toute
Enfin, comme la nomenclature anatomique l’équipe enseignante du GEMMIF (Groupe
internationale semble de plus en plus utilisée d’enseignement de médecine manuelle d’Île-
dans les congrès ou les séminaires de forma- de-France), qui partage avec nous cette soif
tion, nous avons choisi d’introduire ces modi- d’enseigner depuis une vingtaine d’années :
fications, dans la mesure du possible. Nous les docteurs Joëlle d’Alberti Le Floc’h, Jean-
espérons donc qu’après la lecture de ce livre, Claude Goussard, Dominique Lecamp, Jean
VIII Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Nos deux précédents ouvrages1 consacrés de pratique aussi bien en tant que profession-
aux manipulations vertébrales avaient laissé nel qu’en tant qu’enseignant.
beaucoup de nos élèves sur leur faim. Ils Le titre de l’ouvrage pourrait paraître à cer-
comprenaient mal en effet pourquoi, nous tains un tantinet provocateur, mais à l’heure
limitant à ce seul domaine, nous avions laissé où le Conseil national de l’Ordre des méde-
de côté les manœuvres articulaires périphé- cins vient de reconnaître la spécificité de la
riques ainsi que les techniques myotensi- « Médecine manuelle – Ostéopathie », il est
ves qui sont si efficaces en présence d’une juste de rappeler toutes les dettes morales
souffrance musculaire. Ce nouvel ouvrage contractées par nos aînés, et par ricochet par
devrait leur donner satisfaction, du moins leurs élèves, vis-à-vis de la médecine manipu-
l’espérons-nous. lative ostéopathique traditionnelle.
Nous avons tenu à conserver le côté « aide- En effet, à l’origine, pratiquement tous les
mémoire » pratique de l’atlas précédent que médecins qui se sont intéressés aux thérapeu-
beaucoup de lecteurs avaient apprécié. Il tiques manipulatives furent initiés à cet art par
devrait permettre à celui qui débute dans cet des ostéopathes américains. Avant la Seconde
art difficile à maîtriser de se laisser guider pas Guerre mondiale, Robert Lavezzari le fut
à pas. Nous rappelons toutefois qu’aucun par une élève directe de Still, Florence Gair
livre ne saurait remplacer l’enseignement pro- (DO). Dans l’après-guerre, Roger Lescure,
digué sur le mode du compagnonnage par un Robert Maigne, René Waghemacker bénéfi-
praticien expérimenté, décortiquant la tech- cièrent de l’enseignement de Myron C. Beal
nique, ses difficultés et corrigeant les erreurs (DO), à Londres, Thierry Mieg et Yves Le
commises par le néophyte sur son partenaire. Corre se rendirent aux États-Unis, sans parler
Cet ouvrage devrait aussi fournir des infor- de l’influence exercée par William Douglas
mations à ceux qui cherchent à approfondir (DO) à Paris.
leurs connaissances car nous avons souhaité
À l’époque, s’ils avaient fait état de cette ori-
les faire bénéficier de nos trente-cinq années
gine ostéopathique, ces pionniers se seraient
heurtés non seulement à la méfiance de beau-
1 Le Corre F, Rageot E. Atlas des mobilisations coup de leurs confrères, mais aussi à celle des
et manipulations vertébrales. Paris : Masson, 1991. autorités médicales. Aussi certains d’entre
Le Corre F, Rageot E. Manipulations vertébrales. eux jugèrent-ils préférable de ne pas dévoi-
2e éd. Paris : Masson, 1992. ler la provenance de leur savoir afin de mieux
X Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
faire connaître la valeur et l’utilité de ces Il aurait été dommage de laisser une telle
techniques. richesse et une telle diversité de points de vue
En 1962, lorsque nous sommes entrés à demeurer une source de préjugés parmi ceux
l’Hôtel-Dieu dans le service de Robert qui utilisaient l’une de ces méthodes tout
Maigne pour apprendre, puis pour enseigner en restant dans l’ignorance de l’activité des
les techniques manipulatives pendant vingt autres écoles. Une telle évidence n’échappa
ans, beaucoup de nos condisciples ne compri- pas au professeur Guy Piganiol de Dijon. Dès
rent pas notre démarche et la considérèrent le début des années 1980, grâce au poids de
de manière peu amène. l’autorité morale que lui conférait son passé
de neurochirurgien et grâce à son savoir-faire
Cependant, cette hostilité allait progressive-
diplomatique, il réussit à mettre sur pied une
ment disparaître au fil des années grâce à la
structure souple fédérant les divers enseigne-
rigueur de l’examen prôné par R. Maigne, à
ments non universitaires pour permettre à
l’établissement de règles d’application préci-
chaque groupe de faire connaître aux autres sa
ses, aux succès obtenus, aux vertus du « bou-
conception et ses techniques en matière d’en-
che à oreille » flatteur des patients guéris, à la
seignement des thérapeutiques manuelles.
mise sur pied d’un enseignement universitaire
de qualité, à l’organisation de réunions post- Ce livre est donc le fruit de toute cette
universitaires… Aussi, à l’heure présente, ces expérience œcuménique accumulée au fil
techniques sont-elles reconnues partout. des années tant en France qu’à l’étranger
(Belgique, Espagne, Italie, Suisse, Canada,
Parallèlement à celui de l’Hôtel-Dieu, d’autres
États-Unis…). Nous avons voulu éviter le
enseignements se développèrent ou se créè-
travers d’en faire un ouvrage uniquement
rent souvent sous une terminologie et des
technique, estimant que la meilleure façon
conceptions différentes.
d’aborder et d’apprécier cette méthode de
En 1984, après notre départ de l’Hôtel-Dieu, traitement était de commencer par en dévoi-
nous avons eu la chance de pouvoir aller voir ler l’esprit, avant de voir quelques-unes des
ces différentes écoles et, à notre grande sur- manœuvres utilisées au niveau rachidien,
prise, nous avons dû convenir que chacune sacro-iliaque, articulaire périphérique ou
d’elles avait son originalité et constituait une musculaire. Au début de chacun de ces chapi-
source d’enrichissement. tres, il nous a semblé opportun d’en résumer
La Société française d’ostéopathie était res- à chaque fois les principales caractéristiques
tée fidèle aux conceptions de Lavezzari. Éric anatomiques, biomécaniques et cliniques. La
de Winter et ses élèves se révélaient être de place consacrée aux manipulations vertébrales
redoutables techniciens grâce à leur science ne saurait étonner personne en raison de leur
de l’analyse des étapes successives à respecter importance au sein de la médecine manipula-
pour réussir les manœuvres. Yvon Lesage et tive ostéopathique.
son équipe avaient étudié à fond les techniques Comme dans le précédent atlas pratique,
articulaires périphériques. Serge Toffaloni et nous avons gardé le même style de présen-
son école enseignaient l’ostéopathie selon la tation. Chaque description est faite à partir
conception de Little John. Aux États-Unis, d’un exemple type où le lecteur s’identifie
sur le campus d’East-Lansing (Michigan), volontairement au praticien intervenant grâce
Myron C. Beal insistait sur la précision de la à la personnalisation des gestes : « sa » main,
localisation préalable de la mise en tension « son » bras, « sa » jambe. Il suffira dès lors au
segmentaire. lecteur de suivre scrupuleusement pas à pas
Avant-propos à la 1 re édition XI
la manœuvre en se laissant guider – afin de techniques d’une fois sur l’autre, pour avoir
mettre en pratique l’enseignement qu’il aura vu leur joie au terme de leur parcours initia-
reçu par ailleurs soit à la faculté, soit dans les tique, nous pouvons vous assurer que vous
enseignements non universitaires. ne regretterez pas d’avoir entrepris l’appren-
La simple lecture de ce traité pratique ne tissage des techniques manipulatives étant
saurait en effet suffire au lecteur (même donné les immenses satisfactions personnelles
parfaitement éclairé sur la pathologie verté- procurées par ce mode de traitement.
brale) pour s’aventurer seul dans cette variété Sur le plan diagnostique d’abord, il vous per-
de traitement, tant il recèle de pièges et de mettra de comprendre et de mieux détecter la
dangers, étant donné les structures auxquel- véritable origine des symptômes motivant la
les il s’adresse. Comme nous l’avons déjà dit consultation des patients.
plus haut, un apprentissage pratique sous la Sur le plan thérapeutique ensuite, rien n’est
conduite de moniteurs avertis est toujours plus valorisant que le sentiment d’avoir contri-
indispensable, en sachant par avance sa lon- bué à soulager son patient durablement par
gueur et sa difficulté, ne serait-ce que pour quelques manœuvres manuelles, sans jamais
acquérir la finesse de perception et le contrôle oublier toutefois l’existence des nombreuses
parfait de sa gestuelle personnelle. autres possibilités thérapeutiques.
Mais pour avoir vécu cette période d’initia- Nous ne voudrions pas terminer cet avant-
tion éprouvante et inoubliable, pour avoir propos sans oublier de remercier chaleureu-
parfois été amenés à remonter le moral d’élè- sement : madame Souad Saa et mademoiselle
ves découragés par la nécessité de se remettre Sabrina Ponzanesi pour leurs contributions
en cause du fait de la non-assimilation des respectives à la réalisation de cet ouvrage.
XVII
Symboles utilisés
Mobilisation
Manipulation
Point fixe
Direction
Va et vient
Va et vient
Illustrations
Sur les dessins, par convention, la table de manipulation est considérée de bas en haut, avec les
côtés gauche et droit correspondants.
Lexique anatomique
Raisons de la présence dans cet ouvrage
d’un lexique anatomique
Bien que l’adoption officielle d’une nou- du cubitus et des structures musculaires,
velle nomenclature anatomique en français ligamentaires ou nerveuses correspondantes.
remonte à 1980, pour se rapprocher de la Pour rester fidèle à l’esprit de cet ouvrage,
nomenclature latine ou anglo-saxonne, la nous avons choisi de faire suivre tous ces
transition s’avère encore actuellement diffi- noms familiers de l’ancienne nomenclature
cile à faire, non pas tant chez ceux qui l’ont par ceux de la nouvelle nomenclature entre
apprise au cours de leurs études que chez parenthèses, et de permettre ainsi à chaque
leurs aînés ou dans le grand public. Cette lecteur de trouver la correspondance grâce à
confusion vient surtout de la disparition de un double lexique soit dans le sens ancienne–
tout un ensemble de noms familiers comme nouvelle nomenclature (tableau 1), soit l’in-
ceux du péroné, de la rotule, de l’omoplate, verse (tableau 2).
Tableau 1 (Suite)
Ancienne nomenclature Nouvelle nomenclature
Membre supérieur Ostéologie Omoplate Scapula
Cubitus Ulna
Semi-lunaire Lunatum
Pyramidal carpien Triquetrum
Os crochu Hamatum
Grand os Capitatum
Épitrochlée Épicondyle médial
Crochet de l’os crochu Hamulus de l’hamatum
Myologie Angulaire de l’omoplate Élevateur de la scapula
Sus-épineux Supra-épineux
Sous-épineux Infra-épineux
Sous-scapulaire Sub-scapulaire
Grand dentelé Dentelé antérieur
Sous-clavier Sub-clavier
Brachio-radial Long supinateur
Court supinateur Supinateur
Cubital antérieur Fléchisseur ulnaire du carpe
Cubital postérieur Extenseur ulnaire du carpe
Ligaments Ligament latéral interne du coude Ligament collatéral ulnaire
Nerfs Nerf circonflexe Nerf axillaire
Nerf cubital Nerf ulnaire
Membre inférieur Ostéologie Os iliaque Os coxal
Péroné Fibula
Rotule Patella
Astragale Talus
Calcanéum Calcanéus
Scaphoïde tarsien Os naviculaire
Gros orteil Hallux
Myologie Pyramidal Piriforme
Carré crural Carré fémoral
Couturier Sartorius
Demi-membraneux Semi-membraneux
Demi-tendineux Semi-tendineux
Droit interne Gracile
Droit antérieur Droit de cuisse
Crural Vaste intermédiaire
Vaste interne Vaste médial
Vaste externe Vaste latéral
Jambier antérieur Tibial antérieur
(Suite)
Lexique anatomique XXI
Tableau 1 (Suite)
Ancienne nomenclature Nouvelle nomenclature
Membre inférieur Myologie Jambier postérieur Tibial postérieur
Jumeaux Gastrocnémiens
Long péronier latéral Long fibulaire
Ligaments Arcade crurale Ligament inguinal
Ligament rond du fémur Ligament de la tête fémorale
Ligament de Bertin Ligament iliofémoral
Ligament croisé antéro-externe Ligament croisé antérieur
Ligament croisé antéro-interne Ligament croisé postérieur
Ligament latéral externe du genou Ligament collatéral fibulaire
Ligament latéral interne du genou Ligament collatéral tibial
Ligament latéral externe de la cheville Ligament collatéral latéral
Ligament latéral interne de la cheville Ligament collatéral médial
Articulations Articulation astragalocalcanéenne postérieure Articulation sous-talienne
Articulation de Chopart Articulation transverse du tarse
Articulation transverse de Lisfranc Articulation tarsométatarsienne
Nerfs Nerf crural Nerf fémoral
Nerf sciatique poplité externe Nerf fibulaire commun
Nerf sciatique poplité interne Nerf tibial
Nerf tibial antérieur Nerf fibulaire profond
Tableau 2 (Suite)
Nouvelle nomenclature Ancienne nomenclature
Membre supérieur Ostéologie (os) Triquetrum Pyramidal carpien
Hamatum Os crochu
Capitatum Grand os
Épicondyle médial Épitrochlée
Hamulus de l’hamatum Crochet de l’os crochu
Myologie (muscles) Élevateur de la scapula Angulaire de l’omoplate
Supra-épineux Sus-épineux
Infra-épineux Sous-épineux
Sub-scapulaire Sous-scapulaire
Dentelé antérieur Grand dentelé
Sub-clavier Sous-clavier
Long supinateur Brachio-radial
Supinateur Court supinateur
Fléchisseur ulnaire du carpe Cubital antérieur
Extenseur ulnaire du carpe Cubital postérieur
Ligaments Ligament collatéral ulnaire Ligament latéral interne du coude
Nerfs Nerf axillaire Nerf circonflexe
Nerf ulnaire Nerf cubital
Membre inférieur Ostéologie (os) Os coxal Os iliaque
Fibula Péroné
Patella Rotule
Talus Astragale
Calcanéus Calcanéum
Os naviculaire Scaphoïde tarsien
Hallux Gros orteil
Myologie (muscles) Piriforme Pyramidal
Carré fémoral Carré crural
Sartorius Couturier
Semi-membraneux Demi-membraneux
Semi-tendineux Demi-tendineux
Gracile Droit interne
Droit de cuisse Droit antérieur
Vaste intermédiaire Crural
Vaste médial Vaste interne
Vaste latéral Vaste externe
Tibial antérieur Jambier antérieur
Tibial postérieur Jambier postérieur
Gastrocnémiens Jumeaux
Long fibulaire Long péronier latéral
(Suite)
Lexique anatomique XXIII
Tableau 2 (Suite)
Nouvelle nomenclature Ancienne nomenclature
Membre inférieur Ligaments Ligament inguinal Arcade crurale
Ligament de la tête fémorale Ligament rond du fémur
Ligament iliofémoral Ligament de Bertin
Ligament croisé antérieur Ligament croisé antéro-externe
Ligament croisé postérieur Ligament croisé antéro-interne
Ligament collatéral fibulaire Ligament latéral externe du genou
Ligament collatéral tibial Ligament latéral interne du genou
Ligament collatéral latéral Ligament latéral externe de la
cheville
Ligament collatéral médial Ligament latéral interne de la
cheville
Articulations Articulation sous-talienne Articulation astragalocalcanéenne
postérieure
Articulation transverse du tarse Articulation de Chopart
Articulation tarsométatarsienne Articulation transverse de Lisfranc
Tendons Tendon patellaire Tendon rotulien
Tendon calcanéen Tendon d’Achille
Nerfs Nerf fémoral Nerf crural
Nerf fibulaire commun Nerf sciatique poplité externe
Nerf tibial Nerf sciatique poplité interne
Nerf fibulaire profond Nerf tibial antérieur
Introduction
Pour profiter au maximum des possibilités offer- cependant de supposer qu’elle fut contem-
tes par la « médecine manuelle–ostéopathie », il poraine des premiers hommes, car en pré-
convient non seulement d’avoir au préalable sence d’une souffrance occasionnée par un
parfaitement assimilé les raisons qui ont amené faux mouvement ou un effort, le moyen le
le fondateur de l’ostéopathie, A.T. Still, puis ses plus simple pour venir en aide était d’uti-
élèves à préconiser une telle méthode de traite- liser sa main pour savoir ce qui se passait,
ment, mais encore d’avoir une bonne connais- tenter de calmer la douleur et de réparer les
sance de l’anatomie, de la biomécanique, de la dégâts.
physiopathologie vertébrale et articulaire. Il faut Au début de ce chapitre, il convient de rappe-
également savoir quand et pourquoi appliquer ler l’importance considérable prise au temps
ces techniques, leurs limites, les dangers encou- des Grecs, puis des Romains par les massa-
rus et maîtriser la manière de les déjouer. ges, les mobilisations, les exercices physiques
Toutefois, en ce début de chapitre, il est pri- et l’hydrothérapie, davantage d’ailleurs dans
mordial de rappeler de ne jamais oublier que un but de remise en forme ou de prépara-
cette médecine ostéopathique ne se résume tion aux jeux du stade que thérapeutique.
pas uniquement à une monothérapie, c’est- Ces soins étaient dispensés dans des gymna-
à-dire à des manœuvres, mais qu’elle dispose ses et des palestres par de véritables spécialis-
de tout l’arsenal thérapeutique moderne ayant tes, les aliptes et les pédiotribes. Les aliptes
cours en médecine. avaient pour mission de préparer les athlètes,
La caricature de l’ostéopathie dressée par cer- les pédiotribes de leur côté étaient chargés
tains censeurs, peut-être à la suite d’expérien- plus particulièrement de soigner les foulu-
ces malheureuses, témoigne d’une profonde res, les contusions, les luxations, les fractu-
méconnaissance de la réalité aux États-Unis, res… Certains pédiotribes étaient de vrais
où 90 % des DOs (Doctors of Osteopathy) ont – virtuoses dont la notoriété éclipsait celles des
après leur cursus universitaire dans une école médecins.
de « médecine ostéopathique » – un exercice Lorsque ces soins du corps perdirent leur
en tous points semblable à celui des MDs attrait aux yeux de la médecine officielle,
(Medical Doctors) issus des écoles de méde- cette forme de médecine populaire se per-
cine (cf. infra). pétua et se transmit par tradition, donnant
lieu à la naissance d’une véritable filière de
soins parallèles simples, mais efficaces, extrê-
Historique des thérapeutiques mement populaires : celle des algébristas en
manipulatives vertébrales Espagne, des bone-setters en Angleterre, des
et articulaires rebouteux, des rhabilleux ou des renoueux en
France. Toutes les couches de la population
L’origine de la pratique des manipulations y avaient recours comme l’atteste le fait que
vertébrales est très imprécise. Il y a tout lieu jusqu’à la Révolution tous nos rois de France
4 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
aient jugé bon d’avoir auprès d’eux en per- Les premiers gestes manipulatifs
manence un ou plusieurs de ces empiriques.
Il n’est pas difficile d’imaginer qu’au cours de Les écrits les plus anciens à mentionner un
ces séances, il leur arrivait de faire des mani- tel sujet sont ceux d’Hippocrate, mais la lec-
pulations vertébrales. ture des traductions des œuvres du père de
la médecine ne permet pas d’affirmer que ce
L’importance des rebouteux est fort bien
dernier recourait de façon systématique à des
illustrée par la lettre qu’écrivait, en juin 1687,
manœuvres manipulatives au sens où nous
la duchesse d’Orléans, née princesse palatine,
l’entendons aujourd’hui.
à sa cousine Louise : « … Il y a tout juste qua-
tre semaines aujourd’hui j’allais chasser le loup Dans son chapitre « Periarthron » (des articula-
avec M. le Dauphin. Il avait plu et les chemins tions) voici ce qu’il écrit sur la manière de traiter
étaient glissants. Nous avions cherché un loup « les incurvations du rachis par cause externe » :
deux heures durant et n’en avions pas trouvé… « On fera prendre au blessé un bain d’étuve, si cela
Tout d’un coup quelqu’un passe au galop à est possible, ou on le lavera avec beaucoup d’eau
côté de moi, cela donne envie à mon cheval de chaude, puis en le couchera sur le ventre de tout
galoper aussi, il se cabre un peu et de ses pieds son long, les bras étendus naturellement seront
de derrière il touche l’herbe humide, les deux attachés au corps : un lien souple… sera passé
pieds lui manquent et il tombe tout doucement au-dessus des genoux et un autre au-dessus des
sur le côté droit, mon coude droit donne juste talons,… un autre lien large, souple et fort sera
contre une pierre, ce qui me disloqua le gros os fortement serré autour des lombes aussi près que
du bras. On alla immédiatement chercher le possible des hanches… C’est dans cette attitude
chirurgien du roi, mais on ne put le trouver… que l’on pratiquera l’extension et la contre-exten-
Un paysan qui se trouvait par là dit qu’il y sion qui doivent être égale et en ligne droite…
avait à deux lieues de là un très habile barbier Le médecin, ou un aide qui sera vigoureux et
qui journellement remettait bras et jambes. non sans instruction, placera sur la gibbosité la
Quand j’entendis qu’il avait autant d’expé- paume d’une des mains et mettant l’autre par-
rience, je montai en calèche et m’y fit mener. dessus, il exercera une pression qu’il aura soin,
J’endurais de grandes douleurs en route mais suivant la disposition des parties, de diriger soit
dès qu’il eut remis le bras je ne ressentis plus directement en bas, soit vers la tête, soit vers les
rien. Je remontai en calèche et revint ici au hanches. Ce mode de pression est le plus inof-
grand trot. » fensif ; inoffensive encore est la pression qu’on
L’histoire aurait pu se terminer sur ce succès exerce en appuyant sur la gibbosité, en même
sans la curiosité de « Monsieur et ses chirur- temps que le blessé est soumis à l’extension et en
giens… de voir si mon bras était bien remis » se soulevant pour donner l’impulsion… Rien
et ne les avait poussés à retourner chez le n’empêche non plus d’appuyer avec le pied sur
paysan, à l’obliger d’ôter l’appareillage mis la la gibbosité et de donner une impulsion modé-
veille, à réexaminer l’épaule, avant d’immobi- rée. » (Œuvres complètes d’Hippocrate tra-
liser à nouveau, « mal », poursuit la narratrice, duite par E. Littré en 1844.)
puisque s’ensuivit outre des douleurs épou- Un autre médecin de l’Antiquité, Galien, dont
vantables une « affreuse enflure de la main et les écrits ont fait autorité jusqu’au xviiie siècle,
du bras » s’étant prolongée plusieurs semai- s’est intéressé avec perspicacité à la colonne
nes, symptômes évoquant la survenue plus vertébrale (particulièrement au cou) et à son
que probable d’un syndrome algodystrophi- système nerveux. Certains vieux ouvrages
que réactionnel. chiropratiques, en s’appuyant sur sa fameuse
Introduction 5
guérison de Pausanias, affirment même qu’il « l’épine luxée dans sa partie extérieure » rap-
pratiquait à l’occasion des traitements mani- pellent étrangement ceux d’Hippocrate :
pulatifs. La lecture du texte de son récit « Pour réduire les vertèbres gibbeuses, c’est-
n’autorise pas une telle extrapolation. à-dire luxé en la partie extérieure, (il) faut
« Le sophiste Pausanias, originaire de la Syrie situer le malade sur une table, le malade sur
et venu à Rome avec les deux petits doigts et la le ventre, le tout étendu au long d’icelle ; le lier
moitié du doigt du milieu de la main gauche, commodément par dessous les aisselles, au-dessus
dont la sensibilité émoussée d’abord, s’était plus des hanches avec la tierce partie d’une nappe.
tard complètement perdue, les médecins l’ayant Pareillement (il) lui faudra lier les cuisses, les
mal soigné ; Quand je le vis, je l’interrogeai sur pieds, puis (il) sera tiré en haut et en bas, le plus
tout ce qui lui était arrivé antérieurement, et qu’on pourra sans toutefois grande violence…
j’appris entre autres détails que sur la route Après l’extension dûment faite, le chirurgien
étant tombé de son char, il avait reçu un coup à poussera de ses mains la vertèbre qui sera émi-
la naissance du dos, que la partie frappée avait nencée (proéminente)… ».
été promptement guéri tandis que peu à peu Un peu plus loin, Ambroise Paré décrit com-
la lésion de la sensibilité des doigts avait aug- ment procéder pour réduire la luxation du coc-
menté. J’ordonnai que les médicaments qu’on cyx ou celle des côtes (fig. 1). La manœuvre
lui posait aux doigts lui fussent appliqués sur la qu’il préconise est encore utilisée de nos jours.
partie frappée et de cette façon il guérit rapi- « Pour réduire (l’os caudae), il faut mettre le
dement (de locis affectis). » (Œuvres de Galien doigt dans le siège, tant qu’il soit apposé à l’en-
traduite par Ch. Daremberg en 1856.) droit du lieu affecté… puis on effleurera le dit os
Analysant les raisons de son succès dans une vers les parties supérieures avec force et de l’autre
autre partie de son ouvrage, Galien explique main on l’égalera en son lieu extérieurement. »
très clairement la différence existante entre (De la luxation de l’os caudae ou queue).
les lésions de la moelle épinière et celles pro- Environ un siècle plus tard, dans un livre
venant d’une ou plusieurs racines nerveuses. écrit à l’usage des barbiers-chirurgiens, un
Il recommande pour ces dernières l’examen autre chirurgien renommé, Louis, raffinera la
de l’aspect de la peau et celui des muscles et manœuvre en préconisant d’enduire au préa-
conclut : « Si c’est une racine nerveuse dans la lable le doigt avec de l’huile.
moelle qui est atteinte, c’est sur la colonne ver- Ces divers exemples attestent que jusqu’au
tébrale qu’il faut apporter les médicaments. » xviiie siècle, certaines manœuvres manuelles
Les illustrations des vieux manuscrits attribués utilisant des pressions directes sur la colonne
à Avicenne, Videus Vido et quelques autres vertébrale étaient effectuées lorsque les cir-
noms de médecins célèbres après l’époque constances l’exigeaient. Aucun traité toutefois
romaine attestent que ces derniers avaient eux n’en parle hormis celui d’un médecin espa-
aussi recours aux techniques hippocratiques gnol, Luis de Mercado. Il semble bien que
de réduction des gibbosités vertébrales sous leur abandon médical par la suite ait résulté des
traction avec l’aide d’une pression créée par progrès accomplis dans la connaissance de la
le poids de quelqu’un s’asseyant ou marchant pathologie infectieuse (tuberculose) et tumo-
sur le patient. rale, et donc dans celle des risques encourus.
Plus près de nous, Ambroise Paré, le fameux En revanche, surtout au cours du xixe siècle
chirurgien français de la Renaissance, consa- puis par la suite, le problème du reboutage est
cra le seizième chapitre de son traité aux amplement évoqué, notamment en Angleterre
luxations. Ses conseils pour réduire celle de en raison de l’engouement remporté par les
6 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
bone-setters auprès du public. L’un des plus Les deux premières méthodes
grands chirurgiens anglais de l’époque Sir de manipulation vertébrale
James Paget exhorte même ses confrères à
s’intéresser aux faits et gestes des rebouteux. Même si au départ tout séparait l’ostéopathie
de la chiropratique et si certains ont pensé que
« Apprenez à imiter ce qui est bon et évitez ce
la seconde avait bénéficié de l’existence de la
qui est mauvais dans la pratique des rebou-
première, il est impossible de nos jours de les
teux, et si vous le vouliez, allez plus loin en
séparer en raison de l’essor qu’elles ont prises
appliquant la règle Fas est ab hoste doceri (la
l’une et l’autre. Elles sont nées toutes les deux
sagesse est d’apprendre de votre ennemi)…
aux États-Unis à la fin du xixe siècle, la première
Apprenez ensuite ce que vous pouvez de la
dans l’esprit d’un médecin : l’ostéopathie ; la
pratique des masseurs et plâtriers car ceux-ci
seconde dans celui d’un non médecin qui était
connaissent de merveilleux tours… » (British
depuis 9 ans magnétiseur : la chiropratique.
Medical Journal ; 5 janvier 1867).
Quelques années plus tard vers 1871, un Ostéopathie (1874)
autre médecin anglais Wharton Hood allait Pour comprendre les raisons ayant amené vers
informé ses collègues sur son expérience 1874, Andrew Taylor Still, médecin installé
du reboutage appris auprès de Richard dans le Middle West, à remettre en question
Hutton, l’un des plus fameux rebouteux de la médecine officielle, il convient de se repré-
l’époque. senter la situation médicale aux États-Unis, à
Cet intérêt médical pour le reboutage ne fut la fin du xixe siècle.
pas exclusivement britannique. Le même phé- Hormis l’est américain où l’enseignement
nomène fut observé également dans d’autres s’effectuait dans les écoles de médecine selon
pays. Ce fut en particulier le cas des États- le modèle de facultés européennes, les futurs
Unis où beaucoup de médecins employaient médecins étaient formés auprès de médecins
ces manœuvres pour soulager leurs malades. qui leur enseignaient l’anatomie et la physio-
Ceci explique en partie l’accueil favorable logie, et leur faisaient bénéficier de leur expé-
réservé par certains de ces médecins à l’os- rience clinique, moyennant une contrepartie
téopathie, puis à la chiropraxie, dès les débuts financière modeste et leur participation active
de celles-ci. aux soins.
Introduction 7
Les traitements faisaient appel à des remè- • son efficacité indiscutable lors de l’épidé-
des rudimentaires, souvent dangereux et fré- mie de grippe de 1919 ;
quemment inefficaces. Les résultats étaient • l’introduction de la pharmacopée dans le
décevants. La crise de conscience de A.T. Still programme des études (1920–1930) ;
se produisit d’ailleurs lors du décès de trois • la bienveillance du président Théodore
de ses enfants, au cours d’une épidémie de Roosevelt, reconnaissant aux soins efficaces
méningite cérébrospinale, malgré l’interven- apportés par son ostéopathe ;
tion des meilleurs médecins de sa région. Dans • la pénurie aux États-Unis des MD appelés
la profonde détresse où le plongea ce triple sous les drapeaux lors de la Seconde Guerre
deuil, la seule bouée à laquelle se raccrocher mondiale, laissant le champ libre pour les
lui apparut être celle de l’existence de Dieu DO ;
et l’intime conviction que Celui-ci n’avait pu • la G.I. Bill offrant aux étudiants ayant servi
laisser sa créature la plus achevée, l’Homme, sous les drapeaux une bourse d’étude d’une
sans moyens de défense naturels vis-à-vis des durée égale à leur temps d’incorporation ;
agressions extérieures, à condition d’être dans • enfin la tentative d’absorption de l’ostéopa-
une bonne condition physique. En 1874, le thie par la médecine en 1962 qui fut suivi
concept de l’ostéopathie était né. Dès lors, il d’une une réaction salutaire de la part des
se mit à rassembler les éléments anatomiques DO pour préserver leur particularisme avec
et cliniques susceptibles d’étayer ses convic- modernisation des écoles sur le modèle de
tions et de constituer les bases de sa nouvelle celle d’East Lansing avec critères d’admis-
approche clinique et thérapeutique. sion renforcés, programme d’enseignement
Vingt ans après, en 1894, il fonda sa première calqué sur celui des écoles de médecine.
école d’enseignement à Kirksville avec l’aide Actuellement, il existe 15 écoles de méde-
de William Smith, un jeune médecin écossais, cine ostéopathique. MD et DO, aux États-
diplômé d’Edinburgh. Très vite, ce fut la réus- Unis, sont sur le même pied d’égalité et
site. D’autres écoles furent fondées par ses élè- répertoriés dans les pages jaunes de l’an-
ves et la renommée de l’ostéopathie s’amplifia nuaire sous la même rubrique « Physicians
grâce à ses succès parfois spectaculaires, habile- and Surgeons ». Au nombre de 35 000, les
ment exploités par des supporters convaincus. DO exercent surtout dans les petites agglo-
En 1910, le rapport Flexner sur l’état de mérations et sont majoritairement généra-
l’enseignement dans les écoles de médecine listes. Seuls 10 % d’entre eux pratiquent de
orthodoxe et ostéopathique fait toutefois l’ef- manière quasi exclusive l’« osteopathic mani-
fet d’une véritable bombe en recommandant pulative medicine ».
la fermeture immédiate d’un tiers des premiè-
res et de plus de la moitié des secondes, et Chiropratique (1894)
en insistant sur la nécessité de procéder rapi- Elle fut inventée 20 ans après l’ostéopathie
dement à des réformes (critères d’admission, par un non médecin, Daniel David Palmer.
durée et contenu des programmes, qualifica- Cet homme s’était, vers le milieu de sa vie,
tion du corps enseignant…). Ces modifica- intéressé au problème de la maladie à tra-
tions s’effectuèrent rapidement en médecine, vers la pratique du magnétisme. Si l’on en
beaucoup moins vite en ostéopathie. croit ses écrits, il en aurait eu l’intuition en
Face à sa grande rivale, la chance de l’ostéopa- guérissant à quelques jours d’intervalle par
thie fut d’avoir pu bénéficier à diverses repri- un appui direct sur la colonne dorsale haute
ses d’événements favorables. Parmi ceux-ci, il (D3) la surdité post-traumatique ancienne
faut citer : d’un majordome noir vivant dans son pâté
8 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
de maisons, Lilian Harvey, et quelques jours à une publicité tapageuse. En dépit de ce lourd
après des troubles cardiovasculaires rebelles. handicap initial et probablement grâce à l’aide
Il se dit alors qu’il n’y avait pas de maladie, apportée par certains médecins à cette méthode,
mais seulement des organes fonctionnant mal à une bonne orchestration des succès obtenus
à cause de la mauvaise arrivée jusqu’à eux de et à la mobilisation efficace de ses supporters,
l’influx nerveux par suite de l’obstacle créé la chiropratique allait peu à peu voir son droit
par une « subluxation vertébrale ». Le remède à l’existence reconnu par les différents États
était tout simple, il suffisait de réajuster la américains, à condition de se limiter aux traite-
vertèbre subluxée (fig. 2). ments purement manuels et naturels. Au terme
La chiropratique, nom que lui donna, quel- d’une longue bataille juridique, en 1973, le
ques mois plus tard, l’un de ses patients, le Congrès américain décida de l’accepter comme
révérend H.S. Weed, était née. troisième profession de santé légale.
Très rapidement, dès 1896, D.D. Palmer allait Depuis cette date, malgré l’hostilité initiale
fonder à Davenport une école pour enseigner des médecins et des ostéopathes, les chiropra-
sa méthode, la D r Palmer’s School and Cure ticiens ont réussi à modifier profondément
(celle-ci devait devenir plus tard le Palmer leur image de marque grâce à l’effort considé-
Institute and Chiropratic Infirmary avant rable de rénovation entrepris par leurs auto-
d’être le Palmer College of chiropractic actuel). rités dirigeantes aussi bien dans le domaine
Il est inutile de dire combien les idées défen- de l’enseignement, de leurs programmes de
dues par Palmer allaient déchaîner les passions recherche ou de leurs prétentions thérapeu-
et en particulier l’hostilité de la médecine offi- tiques pour justifier la marque de confiance
cielle, puis assez vite celle de l’ostéopathie, en manifestée par le Congrès américain.
raison de l’absurdité scientifique de sa doctrine, Déjà en 1985, voici les conclusions que j’avais
des techniques employées, des affirmations gra- écrites immédiatement après une visite de qua-
tuites effectuées par ses adeptes, et du recours tre jours au National College of chiropractic à
Lombard près de Chicago, organisée pour En France, quelques médecins toutefois les
démontrer à quelques amis médecins incrédules avaient adoptées avec enthousiasme et inté-
et sceptiques que le contenu du Que-sais-je ? sur grées à leurs pratiques auparavant, dès qu’ils en
la chiropraxie que je venais (F.L.C) d’écrire avec avait connu l’existence. Signalons les noms de
Scott Haldemann, MD, PhD en neurophysio- Moutin qui publia dès 1913 le premièr ouvrage
logie, n’était pas une élucubration farfelue : en français sur l’ostéopathie et celui de Robert
« De ce voyage, un certain nombre d’enseigne- Lavezarri qui commença à pratiquer celles-ci
ments peuvent être tirés. Le premier d’entre eux dans les années 1920 et suscita par ses résultats
et probablement le plus important est la nécessité un vif intérêt parmi son entourage médical.
de reconsidérer totalement notre jugement sur En réalité, le véritable essor médical des théra-
la chiropratique moderne. L’école qu’il nous a peutiques manipulatives vertébrales remonte
été donné de visiter offre indiscutablement tou- seulement au lendemain de la Seconde Guerre
tes les caractéristiques d’une véritable faculté. mondiale. Il ne devait dès lors plus jamais
Tout y est organisé de manière à donner aux s’arrêter.
étudiants une véritable formation de spécia- En 1962, ceci devait se concrétiser par la créa-
listes « à compétences limitée dans le domaine tion la Fédération internationale de médecine
de la pathologie mécanique articulaire et des manuelle (FIMM) regroupant en son sein
traitements non médicamenteux… » une vingtaine de pays et plusieurs milliers
de membres, chaque pays conservant à l’in-
térieur de celle-ci une grande en liberté de
Thérapeutiques manuelles manœuvre et de pensée.
vertébrales en médecine
Aux États-Unis, tous les médecins intéressés
La médecine orthodoxe s’est intéressée très par ces disciplines font partie d’une associa-
tard aux manipulations vertébrales, officielle- tion unique, la North American Academy of
ment du moins. En Europe, Otto Nägelli fait manual medicine devenue par la suite la North
donc figure de véritable précurseur lorsqu’il American Academy of orthopaedic medicine,
publie en Suisse vers 1894 un ouvrage où il et ceci quelle que soit leur formation ini
expose sa méthode régionale cervicale pour tiale médicale, ostéopathique ou même, pour
traiter de nombreuses affections nerveuses. quelques-uns, chirothérapique.
Les premiers à avoir pratiqué les manipu- En Allemagne, la plupart des médecins qui
lations articulaires furent les manipulative manipulent ont été formés soit par un kinési
surgeons, des chirurgiens anglais qui avaient thérapeute ayant lui-même reçu une forma
compris tout l’intérêt qu’ils pouvaient retirer tion chiropratique, Kaltenborn, soit par l’école
de ces techniques employées sous anesthésie de Guttmann à Hamm.
dans le domaine des raideurs articulaires. En Angleterre, la formation reçue est soit
L’introduction des manipulations vertébra- d’origine ostéopathique, soit marquée par
les dans l’arsenal thérapeutique de la méde- les méthodes orthopédiques préconisées par
cine officielle et le milieu hospitalier eut lieu J. Cyriax. La conception de ce dernier sur
vers 1930, grâce à l’impulsion d’un méde- la manière de manipuler était très originale.
cin britannique londonien, James Mennel, Selon lui, aucune manipulation ne devait être
qui exerçait au St Thomas Hospital. Jimmy faite sans une traction préalable. Cette traction
Cyriax allait lui succéder et proposer sa pro- permettait la réintégration du noyau discal et
pre méthode de médecine orthopédique. donc la suppression de toutes les protrusions
10 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
discales. Pour réaliser ses manœuvres, J. Cyriax Au départ, il préconise une nouvelle règle
faisait appel à un ou deux assistants pour tirer d’application : la règle de la « non-douleur et du
sur la tête ou les pieds. Ces manipulations mouvement contraire », selon laquelle la pous-
étaient toujours identiques (une rotation sée manipulative doit toujours être effectuée
droite, puis gauche ou vice versa) quels que dans la direction libre et non douloureuse.
fussent les symptômes (droits ou gauches, Puis, il prend en considération uniquement la
lombalgie, sciatique L5 ou S1, existence ou recherche des signes cliniques locaux ou à dis-
non d’une attitude antalgique). tance se rapportant à une souffrance segmen-
En Suisse, la plupart des médecins manuels taire vertébrale afin de voir si celle-ci provient
ont été formés par l’école allemande et ont d’un « dérangement intervertébral mineur ».
appris à concurrencer les chiropraticiens dont Enfin grâce à sa méthodologie analytique, il
l’existence est légale depuis 1940. renverse un certain nombre d’idées classiques
En Belgique, les médecins qui se servent de ayant cours. Par exemple, il attire l’attention sur
cette discipline sont essentiellement divisées la responsabilité fréquente du cou dans les dor-
par la question phonétique : les francophones salgies et les céphalées, il souligne également le
ont suivi la formation française, les flamands rôle de la charnière dorsolombaire dans la surve-
la germanique. nue des lombalgies basses, celui des souffrances
cutanées dans les douleurs pseudo-viscérales…
En France, pour un observateur étranger, en ce
qui concerne le domaine médical, la situation
actuelle des thérapeutiques manipulatives se Enseignements universitaires
caractérise par sa complexité en raison des nom- Mais il faut dire que la conception de R. Maigne
breux enseignements existants, tant en faculté sur la manière d’aborder le domaine des théra-
qu’au sein des groupes d’enseignement privé. peutiques manipulatives vertébrales n’est pas la
Historiquement parlant, Robert Lavezarri fut seule à exister en France, même si sur un plan
le premier à ouvrir, dès la fin de la Seconde universitaire la plupart des 15 enseignements
Guerre mondiale, dans notre pays, une école créés en vue de l’obtention du diplôme inter-
d’enseignement des manipulations ostéo universitaire (DIU) de médecine manuelle–
pathiques. ostéopathie y font référence.
La création d’un tel DIU a pu être réalisé grâce
Méthode de Robert Maigne
à la mise sur pied d’un programme commun
Le démarrage d’un enseignement sur une d’enseignement clinique et de travaux dirigés
large échelle commença seulement vers les répartis sur deux années universitaires.
années 1960 et est à mettre au crédit de Une fois le diplôme décerné, la plupart de ces
Robert Maigne. En 1972, il fut officielle- facultés ont organisé un enseignement post-
ment reconnu par l’université de Paris VI universitaire sous forme de séminaires afin de
et sanctionné par un diplôme d’université. permettre à leurs étudiants non seulement de
L’approche de R. Maigne différait de celle des se perfectionner, mais aussi d’élargir le champ
ostéopathes et de J. Cyriax et s’écartait volon- de leurs connaissances fondé sur le cursus suivi
tairement de tout ce qui avait cours alors. par les enseignants à l’origine de ces groupes
Sans modifier les techniques ostéopathiques d’étude : formation initiale auprès des éco-
qu’il avait apprises au London College of osteo- les ostéopathique britannique par exemple à
pathy, avec Myron Beal (DO), il abandonne Bobigny, approfondissement des manœuvres
le concept de la lésion ostéopathique et les ostéo-articulaires périphériques à Rennes ini-
règles en vigueur pour y remédier. tié à l’origine par Yvon Lesage… Il en est de
Introduction 11
même pour le tout dernier DIU crée à La Pitié- Sur le plan la théorie, l’auteur insiste sur
Salpétrière sous la direction de Serge Toffaloni l’importance de la sollicitation musculaire
qui donne la possibilité à ceux qui ont réussi de proprioceptive réalisée par la poussée manipu-
poursuivre leur cursus en s’inscrivant à un DU lative, l’étirement brusque des faisceaux mus-
de médecine manuelle ostéopathique. culaires locaux entraînant la mise au repos des
muscles antagonistes et le relâchement tem-
Enseignements post-universtaires poraire du tonus musculaire.
À côté des enseignements universitaires, de Dans le domaine des techniques enfin, Éric
nombreux groupes de formation et/ou de per- de Winter apporte une grande attention au
fectionnement post-universitaire ont vu le jour. positionnement prémanipulatif étant donné
Depuis 1987, ils sont regroupés au sein de la sa conviction que ce dernier est essentiel à
FFEMMO (Fédération francophone des ensei- la réalisation d’une bonne technique et rend
gnements de médecine manuelle–ostéopathie). plus facile la poussée finale.
La plupart fonctionnent en organisant cinq ou Avant de terminer cette revue des différents
six séminaires annuels en fin de semaine. courants de pensée français à propos de ces
thérapeutiques, on se doit de signaler aussi les
Cinorthèses d’Éric de Winter idées défendues par Pécunia pour qui la mani-
Bien avant ceux-ci, outre l’enseignement de pulation consistait en un mouvement pendu-
l’ostéopathie créé par R. Lavezarri dont nous laire combiné à une traction axiale, et celle de
avons parlé plus haut, il convient de mention- Bourdiol qui insistait sur l’importance de la
ner celui des « cinorthèses » d’Éric de Winter. manipulation myotensive et avait longtemps
À son décès soudain en 1982, il avait formé défendu l’idée que la source des déboires pro-
environ 500 médecins. Ce chiffre s’est encore venait du rachis cervical supérieur.
accru depuis car sa disparition n’a pas entamé
le dynamisme du mouvement. La conception Manipulations vertébrales
défendue par Éric de Winter en manière de
en dehors de la médecine
thérapeutiques manipulatives vertébrales était
entièrement originale autant par son glossaire En France, depuis le décret d’application paru
particulier que par son explication physio en mars 2007 d’une loi votée en 2002 instau-
pathologique et ses techniques. rant la profession d’ostéopathe, le monopole
Le vocabulaire employé était sans aucun médical protégeant la pratique des manipula-
doute l’un des points les plus originaux de sa tions vertébrales a légalement disparu offrant
méthode. Créé à partir de racines et des mots l’opportunité à de nombreuses vocations de
grecs, c’était selon son auteur la seule façon se réaliser aussi bien dans le domaine para
d’avoir à sa disposition un langage précis. médical qu’extramédical, sous réserve de
C’est ainsi qu’une manœuvre manipulative remplir les conditions requises.
devient une « cinorthèse », que la source des
douleurs est liée à une « dyscinexie », que Kinésithérapeutes
l’examen clinique cherche à mettre en évi- et manipulations vertébrales
dence une « restriction cinétique sectorielle ».
De leur côté, les manœuvres sont « médiates, Évoquer l’histoire des manipulations verté
immédiates, semi-médiates » et la direction à brales sans parler des kinésithérapeutes serait
donner au geste devient « le mode de réalisa- impardonnable tant ils ont investi ce domaine
tion de la contrainte thérapeutique »… thérapeutique très tôt. Leur statut légal
12 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
dépendait en fait de leur lieu d’exercice. Ils l’étiopathie serait « un système thérapeutique
étaient autorisés à les pratiquer sous certai- révolutionnaire agissant sur la véritable cause
nes conditions en Angleterre, en Suède ou en des maladies et non plus sur leurs effets ». Selon
Australie. En France, ils enfreignaient la loi et ces auteurs, l’individu considéré comme « un
étaient susceptibles de poursuites pour exer- ensemble de systèmes physico-chimiques » possède
cice illégal de la médecine. au départ un « potentiel vital originel » (PVO)
En France, vers 1952, lassé de ses déboi- qui va sous l’influence du vieillissement physio-
res judiciaires avec le conseil de l’Ordre des logique diminuer progressivement pour deve-
médecins, l’un d’entre eux, Genny, réus- nir le « potentiel vital résiduel » (PVO résiduel).
sit à organiser pour ses jeunes confrères en Sous l’influence de facteurs extérieurs (acci-
Angleterre des cours d’ostéopathie dispen- dent, non-respect des règles d’hygiène natu-
sés dans des écoles ostéopathiques pendant relle, conditions climatiques…), des lésions
3 ans à raison de quatre séminaires annuels étiopathiques primaires vont apparaître et
de quatre jours, avec délivrance d’un DO engendrer des « phénomènes lésionnels », c’est-
« diplôme d’ostéopathie » source de confu- à-dire des manifestations spécifiques. Ces lésions
sion avec le véritable DO américain (Doctor primaires sont en leur tour capables d’entraî-
of Osteopathy). ner une suite de « lésions secondaires » avec
D’autres kinésithérapeutes ont appris en comme résultante un nouvel équilibre pour
France au sein de diverses écoles d’inspi- l’individu le « potentiel vital actuel » (PVA).
ration ostéopathique (A.T. Still Academy, Il suffirait alors d’agir sur ces différentes
Institut W.G. Sutherland, College Atman…) lésions primaires ou secondaires pour rétablir
regroupées dans le cadre d’une fédération, la le potentiel de santé résiduel en recourant
Fédération des ostéopathes de France. selon les cas à des techniques manuelles étio-
pathiques vertébrales, organiques, articulai-
res, crâniennes.
Écoles privées d’enseignement Il est inutile de souligner toutes les réserves
ostéopathique et réactions médicales suscitées par une telle
Au nombre d’une trentaine, elles ont vu le approche philosophique et ésotérique des
jour depuis 2002. Elles sont toutes privées et problèmes pathologiques.
délivrent leur enseignement à titre onéreux.
Elles sont accessibles à tous les bacheliers. Les
études y durent en règle générale cinq années Philosophie ostéopathique
et un diplôme en ostéopathie est délivré à leur
terme permettant à leurs élèves de s’installer L’état d’esprit avec lequel il faut aborder la
légalement comme ostéopathe. médecine ostéopathique est contenu intégra-
Dans les milieux médicaux et paramédicaux, lement dans la définition mentionnée dans
ces diplômés sont désignés sous le vocable de le lexique officiel des termes ostéopathiques
« ni-ni ». adopté depuis 1982 :
« La médecine ostéopathique est une philosophie
Étiopathie
du système de santé et un art distinct, conforté
Pour ses deux fondateurs, Charles Trédaniel par l’accroissement des connaissances scien
et Christian Aemmer, auxquels nous laisserons tifiques. Sa philosophie englobe le concept de
l’entière responsabilité de leurs affirmations, l’unité structurelle (anatomique) et fonction-
Introduction 13
Leur but est de faire disparaître les manifes- En dehors de son intérêt sur le plan dia-
tations de souffrance cutanée ou musculaire, gnostique (cf. examen prémanipulatif ),
détectées au niveau du rachis, voire à distance cette manœuvre permet souvent d’assouplir
dans le dermatome ou le myotome, corres- la peau, de désépaissir le pli cutané et sur-
pondant au siège du dysfonctionnement ver- tout de le rendre moins douloureux, en 5 à
tébral responsable. 6 séances de 5 à 10 minutes chacune.
Ces techniques revêtent dans la pratique
quotidienne un double intérêt. Elles permet- Techniques du pli cassé
tent en premier lieu de faire disparaître une et du pli contrarié (fig. 1-2)
source fréquente de désagréments venant se Ces deux techniques sont très voisines, leur
surajouter à l’inconfort propre de la colonne seule différence provenant de l’intervention
vertébrale. Elles rassurent ensuite le futur sur le pli cutané. Comme dans la technique
manipulé sur l’habileté manuelle de son précédente, il faut commencer par saisir la
thérapeute. peau entre le pouce et les doigts de chaque
En ostéopathie traditionnelle, elles font partie main de manière à créer un pli cutané. Dans
intégrante de toute séance de traitement qui le cas du pli contrarié, la manœuvre com-
se respecte. Fort nombreuses, nous décrivons porte un mouvement glissé d’étirement, pra-
ici seulement les plus courantes et les plus tiqué sur chaque versant du pli cutané, lent
faciles à réaliser. et répété, en se servant alternativement de
l’index d’une main et du pouce de l’autre.
Tandis que dans le cas du pli cassé, on se sert
Manœuvres cutanées des deux mains pour créer une angulation
Effleurage dans un sens, puis dans l’autre.
C’est le premier geste à faire. Il consiste à faire
glisser la paume des deux mains sur la surface Décollement des adhérences
de la peau de façon plus ou moins appuyée cutanées lombaires
selon la sensibilité rencontrée. Il s’agit ici également d’une manœuvre d’exécu-
Son intérêt est de permettre une prise de tion facile. Désagréable sur le moment, elle est
contact agréable, de réchauffer et d’insensi- d’une grande efficacité en présence d’un certain
biliser. En règle générale, quelques passages nombre de sensations lombaires pénibles (gêne,
suffisent pour obtenir l’effet désiré. lourdeur, douleur…), liées à l’adhérence des
plans cutanés aux épineuses sous-jacentes.
La manœuvre consiste à saisir la peau entre
Technique du palper-rouler (fig. 1-1) le pouce et l’index et à la tirer brusquement
Elle consiste à saisir la peau entre les pouces en arrière, le patient se trouvant en décubitus
et les index, à la soulever et ensuite à rou- ventral. En règle générale, elle s’accompagne
ler cette dernière entre les doigts tout en d’une petite sensation douloureuse fugace et
déplaçant ceux-ci. d’un léger bruit.
Chapitre 1. Arsenal thérapeutique ostéopathique traditionnel 17
Bruit manipulatif
Le diagnostic une fois établi, le plus dur Comment réaliser une manipulation
reste encore à faire : réussir techniquement la
manipulation proprement dite. Cela suppose La réalisation d’une manipulation, notam-
la réunion d’un certain nombre de conditions : ment vertébrale, comporte toujours trois éta-
• la disposition d’un matériel adéquat ; pes successives et immuables :
• un jeu corporel correct de la part de • une étape préparatoire de mise en posi-
l’opérateur ; tion de tous les facteurs intervenant dans
• l’observation rigoureuse des étapes succes- la manœuvre prévue : positionnement du
sives conduisant au geste manipulatif. patient (fig. 1-11 et 1-12), de l’opérateur
(fig. 1-13), mise en place des points d’appui ;
• une fois ces préparatifs effectués, la
Matériel deuxième étape consiste à obtenir la mise
en tension du segment vertébral ou de l’ar-
La table de manipulation doit être stable et ticulation sur lequel ou laquelle on souhaite
adaptée à la taille de l’opérateur ; il faut sou- agir (fig. 1-14). L’impossibilité de manipuler
ligner ici l’intérêt des tables électriques per- s’explique la plupart du temps par l’absence
mettant de régler à tout moment la hauteur (ou plutôt la perte) de(u) verrouillage(s) des
du plateau en fonction de la morphologie du segments voisins au moment de l’impulsion
patient. manipulative, l’opérateur néophyte oubliant
Pour être à l’aise et disposer d’une bonne de coordonner l’action sur ses deux points
marge de sécurité, l’opérateur doit pouvoir d’appui et ne pensant plus qu’à agir sur celui
balancer ses deux membres supérieurs tendus qui est actif. Au niveau rachidien, la conver-
devant lui, sans être gêné par la table. gence simultanée de plusieurs mouvements
Parmi les autres accessoires utiles, mention- vers l’étage désiré en facilite considérablement
nons : un tabouret stable, un coussin et une la réalisation (flexion et latéroflexion, exten-
serviette éponge. sion, latéroflexion et rotation…) ;
• la troisième étape est constituée par l’impul-
Jeu corporel correct sion manipulative elle-même (fig. 1-15), qui
doit être extrêmement rapide, mais aussi très
Savoir bien se placer par rapport au patient, brève. La difficulté ici provient souvent d’une
en conservant toujours son équilibre et en se trop grande mise en tension préalable inter-
ménageant est la principale difficulté rencon- disant l’exécution de la manœuvre. En règle
trée au début. générale, cela se résout facilement si l’impul-
La surmonter est pourtant essentiel pour réussir sion est donnée dès le début de la mise en
facilement ses manipulations. Généralement, tension segmentaire. Soulignons à propos de
cela s’acquiert peu à peu avec l’expérience ou cette impulsion l’obligation de toujours réali-
mieux encore en suivant les conseils de moni- ser celle-ci à partir d’un seul des deux points
teurs avisés. d’appui utilisés, l’autre demeurant fixe.
Chapitre 1. Arsenal thérapeutique ostéopathique traditionnel 25
Prônée par A.T Still, puis développée par de plus en plus amples. Tout au long de
son élève J.M. Littlejohn après sa venue cette séquence, comme d’ailleurs pour les
en Angleterre, remaniée enfin par John autres, l’important est d’adopter un rythme
Wernham, cette manœuvre consiste en un lent et balancé.
ensemble de techniques utilisant des grands Au niveau du dos, on se contente de mobiliser les
bras de levier. Elle s’adresse à toutes les par- étages les uns après les autres à partir de la région
ties du corps à l’exception de la tête. lombaire. Au niveau du membre supérieur, on
Son intérêt réside dans son absence de noci- part des doigts pour aller vers l’épaule…
vité et, de ce fait, de contre-indications
importantes.
En décubitus ventral
On procède de la même manière, en s’adap-
Déroulement de la manœuvre tant aux nouvelles mobilités retrouvées. Ici,
Elle se déroule de manière coordonnée en par- il est possible, en se servant de la cuisse, de
tant de l’extrémité inférieure du corps (orteils, mobiliser latéralement le rachis étage par
pied, cheville, genou, hanche) pour s’intéres- étage.
ser ensuite au dos, puis au membre supérieur L’essentiel est de toujours conserver un
homolatéral avant de redescendre de l’autre rythme lent et balancé.
côté. Elle se fait successivement en plaçant le La séance dure environ 15 minutes.
patient d’abord en décubitus dorsal, puis en
décubitus ventral, en connaissant les particu- Variante possible
larités et limites propres à ces positions. Sans trahir la pensée de A.T. Still, il est pos-
sible d’effectuer un TGO beaucoup plus
En décubitus dorsal simplement et moins théâtrale, comme le pra-
Il faut commencer à mobiliser les orteils en tiquait vers les années 1950 William Douglas
les soumettant à une légère traction, puis (DO). Il suffit en effet de mobiliser et de
poursuivre en mobilisant les os du tarse. manipuler doucement et systématiquement
On s’intéresse ensuite à la cheville, en la sans exception toutes les articulations, en
soumettant à des mouvements de flexion– position assise ou couchée selon les cas, en
extension amples, sans forcer. Il en est de se référant aux manœuvres articulaires péri-
même pour le genou et la hanche, qui sont phériques et rachidiennes exposées dans cet
soumis à des mouvements de circumduction ouvrage (fig. 2-1 à 2-10).
Chapitre 2. À propos des autres manœuvres ostéopathiques 29
1 2
Imaginées par W. Johnston vers les années Seconde étape (fig. 2-11)
1960, ces techniques consistent, après avoir Il faut ensuite demander au patient de se cou-
localisé par la palpation une zone de ten- cher sur le côté droit, et venir se placer devant
sion maximale d’un muscle ou d’un fascia, à lui pour immobiliser son épaule gauche en se
déterminer la position du corps et le temps baissant pour être à la hauteur de celle-ci. Puis
respiratoire influençant le mieux celle-ci, et à il convient de poser la pulpe de ses index et
maintenir ainsi cette position pendant 20 à majeur droits sur la zone repérée au départ, et
30 secondes. de placer sa main gauche contre le côté gau-
Selon son auteur et ses partisans, cela suffirait che du cou et de la tête du patient.
pour détendre la zone incriminée.
Exécution
Technique fonctionnelle à employer La manœuvre elle-même consiste à porter le
en présence d’une dorsalgie cou et la tête du patient successivement en
postérieure droite située à hauteur flexion, en extension, en flexions latérales
de l’omoplate (vers T3–T5) droite et gauche, en rotations, en notant à
chaque fois les réactions engendrées au niveau
Préparation de la zone étudiée : aggravation ou relâche-
Première étape ment de la tension. Après avoir mémorisé
Commencer par faire asseoir le sujet de dos et le(s) paramètre(s) le(s) plus favorable(s), il
venir se placer debout derrière lui en se déca- convient également de prendre en considé-
lant légèrement sur la gauche. ration le stade respiratoire favorable (inspira-
Lui demander ensuite de montrer la zone tion, expiration…).
douloureuse ressentie avec les mains. Après la mise en place de toutes les données
Appliquer alors sa main droite à plat en regard obtenues, il suffit de demander au patient
de cette zone et placer sa main gauche sur la tête de gonfler ou de vider quelques secondes
du patient. Mobiliser alors celle-ci en flexion, la poitrine pour voir disparaître immédiate-
extension, flexions latérales pour essayer de ment la zone irritée.
localiser la zone de tension tissulaire maximale.
La marquer avec un trait de crayon ou poser
son index droit dessus.
Chapitre 2. À propos des autres manœuvres ostéopathiques 31
Inventée par Lawrence Jones au début des Lui demander alors de fléchir les cuisses à
années 1960, la conception de cette manœuvre angle droit sur le bassin et de poser les deux
est née d’un résultat obtenu par cet ostéopathe chevilles sur son genou droit, le pied gauche
sur un jeune patient présentant un « psoïtis » sur le pied droit.
insomniant et rebelle depuis 4 mois, malgré Saisir ensuite les pieds du patient avec sa main
l’intervention de deux chiropracteurs et de droite.
lui-même. Un jour, comme il avait trouvé une Appliquer enfin sa main gauche à plat sur le
position procurant au patient un confort sur- ventre du patient au niveau de l’épine ilia-
prenant, il le laissa prendre conscience de cette que antérosupérieure droite de celui-ci, de
position pour pouvoir l’adopter la nuit. Contre manière à venir poser l’extrémité de ses doigts
toute attente, en se relevant, le sujet non seule- à un travers de doigt en dedans de cette épine
ment se sentit mieux, mais encore se redressa. iliaque.
Intrigué, Jones renouvela l’expérience, essaya de
l’améliorer et s’aperçut que 90 secondes seule- Exécution
ment étaient nécessaires pour obtenir un résultat.
Dans un premier temps, la manœuvre
Convaincu d’avoir trouvé là une voie thérapeu-
consiste à jouer sur la flexion de la cuisse
tique intéressante, il décida de l’enseigner.
droite du patient pour détecter la position
Il explique le résultat obtenu « par la diminu-
entraînant la disparition de la douleur et de
tion et l’arrêt de la poursuite de l’activité pro-
la contracture.
prioceptive inappropriée. Cela est réalisé en
La seconde étape consiste à garder cette posi-
raccourcissant de manière prononcée le fuseau
tion pendant 90 secondes tout en contrôlant
musculaire déréglé en créant une légère ten-
la réaction du psoas iliaque.
sion sur ses antagonistes. En d’autres termes,
Une fois ce laps de temps écoulé, il faut faire
la contracture réflexe inappropriée est inhibée
reprendre au membre sa position initiale, len-
en exerçant une contre-tension ».
tement et doucement.
Remarque
Technique choisie : traitement Il y a une trentaine d’années, par deux
d’un psoas iliaque droit (fig. 2-12) fois, à l’Hôtel-Dieu, puis à l’INR de Saint-
Rappels généraux Maurice, nous avons eu la chance de voir
en action Lawrence Jones lui-même, venu
• Position du patient : en décubitus dorsal. faire une démonstration de ses techniques
• Position du praticien : debout du côté droit du sur une quinzaine de patients volontaires,
patient, à la hauteur de la cuisse de ce dernier. répondant à chaque fois strictement aux
critères demandés. Lors de l’évaluation
Manœuvre faite immédiatement après et les jours
Préparation suivants, l’indice de satisfaction se situait
Commencer par faire étendre le patient sur le autour de 40 %.
dos, les bras écartés du corps. Du fait de sa simplicité et de sa facilité,
Venir se placer debout face au patient à la la méthode proposée pour le psoas iliaque
hauteur des cuisses, et poser son pied droit mérite d’être tentée, notamment dans les
sur la table. attitudes antalgiques en cyphose.
Chapitre 2. À propos des autres manœuvres ostéopathiques 33
Fig. 2.12. Manœuvre du strain et couterstrain de Lawrence Jones (DO) sur l’iliopsoas.
34 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Fig. 2.13. Pressions maintenues sur le muscle carré des lombes (manœuvre en cours d’opération).
36 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Semi-membraneux
Semi-tendineux
Biceps fémoral
Biceps fémoral (chef long)
(chef long)
Semi-membraneux Semi-tendineux
Fig. 2.15. Zone d’insertion des muscles ischio- Fig. 2.16. Zone d’insertion des muscles ischiojambiers
jambiers (vue postérieure). (vue antérieure).
38 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Fig. 2.20. Technique de détente neuromusculaire intégrée de Robert Ward (DO) appliquée à la
région lombaire et lombosacrée.
Chapitre 3
Mécanismes d’action
des manœuvres ostéopathiques
En dépit des progrès accomplis ces derniè- gelée nucléaire discale au niveau de l’anneau
res années dans le domaine de la neurophy- fibreux ou du recessus.
siologie, le mode d’action des manœuvres D’autres, au contraire, ont subi une modifi-
ostéopathiques notamment vertébrales reste cation pour tenir compte des connaissances
encore incomplètement élucidé. actuelles comme la notion de « lésion ostéo-
Déjà à leurs époques respectives, Hippocrate pathique » remplacée par la notion de « dys-
et Ambroise Paré voyaient, dans leurs manœu- fonction somatique » intervertébrale.
vres manipulatives directes appliquées sous De multiples hypothèses ont été envisagées :
traction, le moyen de redresser une gibbosité • une action mécanique, une action réflexe ;
ou de « réduire les vertèbres gibbeuses, c’est- • une intervention sur la neurophysiologie de
à-dire luxées en la partie extérieure ». la douleur, une sollicitation du système ner-
Depuis la fin du xixe siècle, de nombreu- veux autonome sympathique, voire un effet
ses théories ont été formulées. Certaines placebo du contact manuel.
appartiennent à l’histoire des thérapeuti- Aucune toutefois n’est pleinement satisfai-
ques manipulatives vertébrales, comme celle sante considérée isolément. En revanche,
ayant connu son heure de gloire vers 1900 l’intervention de plusieurs mécanismes est
dans les milieux ostéopathiques attribuant probablement la plus proche de la vérité
à la sacro-iliaque une responsabilité dans la pour expliquer les conséquences bénéfiques
lombalgie, ou celle d’une intervention sur la constatées.
44 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Action mécanique
C’est la première qui vient à l’esprit lorsque circonstances, ces replis se trouvent trauma-
l’on observe des manœuvres vertébrales ou tisés entre les surfaces articulaires, devien-
articulaires périphériques. nent le siège d’une réaction inflammatoire,
œdémateuse, et soient à l’origine d’un dys-
fonctionnement du segment mobile auquel
Au niveau rachidien ils appartiennent ; cela expliquerait l’effica-
Diverses hypothèses ont été formulées : cité manipulative rencontrée dans ces cas, la
• action sur le disque lui-même par modi- manipulation intervenant pour désengager le
fication de la place occupée par la gelée repli de la capsule articulaire atteinte ;
nucléaire ; • action directe sur la dynamique des raci-
• action sur les articulaires postérieures : nes : cette hypothèse ne saurait être écartée
cette idée a connu au cours des années 1960 en raison de la traction exercée sur le seg-
une certaine vogue. À la suite des travaux de ment rachidien au cours de sa mobilisation,
G. Tondury et de L. Zukschwerdt, on pensait surtout si celle-ci est associée à une impulsion
qu’il y avait au niveau de ces articulations un manipulative. La manœuvre agirait dans ce
petit ménisque susceptible de se coincer et cas en rétablissant la dynamique normale des
donc d’être débloqué. En 1970, lors d’une racines. B. Wyke en 1985 avait évoqué cette
étude portant sur 150 articulaires postérieures possibilité à Zurich au cours du viie congrès
lombaires pour déterminer la part de crédit à de la FIMM. En 1995, avec C. Garreau de
accorder à cette possibilité, nous avions trouvé Loubresse, en étudiant la dynamique des
une fois seulement une structure susceptible radicelles lombaires intracanalaires sur cinq
d’être prise pour un ménisque ; en revanche, cadavres frais après laminectomie, nous avi-
nous avions été frappés par l’importance du ons constaté l’inanité de cette hypothèse. Si
repli de la capsule articulaire qui saillait au au cours des mobilisations en cyphose, on
fond de l’articulation. La comparaison avec assiste bien à une mise sous tension de ces
ce qui s’observe en ouvrant une palourde ou radicelles qui se rapprochent des parois cana-
une praire nous était même venue à l’esprit. laires, aucun mouvement axial ne se produit
Lors du iiie congrès de la FIMM (Monaco, au niveau du foramen. En lordose, les radicel-
1971), au cours de la journée scientifique les se détendent.
consacrée aux articulaires postérieures verté-
brales organisée par R. Maigne, ce point de
vue allait être confirmé par G. Tondury et Au niveau des articulations
L. Zukschwerdt. Ces articulations ne com- périphériques
portent pas de ménisque, mais seulement
des replis capsulaires de structure ménis- La mobilisation assouplit leurs structures
coïde. Il est donc possible que, dans certaines (fig. 3-1).
Chapitre 3. Mécanismes d’action des manœuvres ostéopathiques 45
a) Au cours de la cyphose.
b) Au cours de la lordose.
Fig. 3.1. Influence mécanique de la mobilisation.
46 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Action réflexe
C’est la plus évidente si l’on se réf ère aux mul- l’activité des terminaisons annulospiralées.
tiples effets observés au cours des manœuvres Au niveau des fibres extrafusales, l’hyperacti-
ostéopathiques. vité constatée dans les fibres α interviendrait
pour détendre le muscle (fig. 3-2).
Ce double système de contrôle en retour sur
Sur le plan musculaire le muscle homonyme par réflexe d’étirement
C’est la diminution importante, voire la dis- monosynaptique est loin en fait de corres-
parition quasi instantanée des contractures pondre à la réalité. Il faut également prendre
musculaires paravertébrales locales décelées en compte les réflexes d’inhibition muscu-
lors de l’examen palpatoire prémanipulatif. laire réciproque polysynaptique expliquant
C.S. Sherrington, au début du xxe siècle en pourquoi, à chaque instant, il y a toujours
décrivant son réflexe myotatique, avait déjà normalement une parfaite coordination entre
fourni une première explication à ce phéno- les muscles agonistes et antagonistes grâce à
mène. Il avait en effet constaté que des muscles une interconnexion réciproque réalisée par
isolés de cuisses de grenouilles se détendaient l’intermédiaire d’un interneurone entre les
toujours après un étirement brusque. fibres sensitives afférentes Ia des uns et les
Le neurophysiologiste ostéopathe Irvin Korr motoneurones efférents des autres, l’ensem-
a explicité de manière plus approfondie les ble étant sous l’influence des voies extrapyra-
mécanismes présidant à ce réflexe et en a midales (fig.3-3).
tiré des conclusions sur le mode d’action des Irvin Korr fonde son opinion concernant
manipulations. le rôle essentiel joué par les fuseaux neuro-
Selon cet auteur, la brusque traction carac- musculaires dans la réponse manipulative à la
térisant le geste manipulatif provoquerait fois sur le pourcentage important (1/3) des
un étirement des fuseaux neuromusculaires fibres Ia situées dans la corne postérieure de
répartis au sein des muscles sollicités. Il en la moelle en provenance de ces fuseaux et
résulterait une augmentation de la fréquence sur l’hyperactivité des fibres neuromotrices γ
des décharges de potentiel d’action à partir observées après tout étirement brusque obli-
des terminaisons sensitives annulospiralées geant le muscle à s’autocontrôler.
enroulées autour de la partie centrale de la
fibre musculaire intrafusale. Les informations Sur le plan tendineux
sensitives gagneraient alors la corne posté-
rieure de la moelle par l’intermédiaire des Les tendons des muscles étirés lors des
fibres myélinisées de gros calibre Ia et, de manœuvres manipulatives sont obligatoire-
là, les réponses reviendraient dans le muscle ment sollicités et a fortiori les mécanorécep-
homonyme de deux manières : teurs situés en leur sein.
• d’une part, au fuseau neuromusculaire lui- Ces derniers sont sensibles à des pressions
même par l’intermédiaire des motoneurones γ ; de l’ordre du kilogramme et leur excita-
• d’autre part, aux fibres extrafusales par l’in- tion entraîne également la mise en route du
termédiaire des motoneurones α. contrôle du muscle homonyme aussi bien au
Au niveau des fibres situées à l’intérieur du niveau des fuseaux neuromusculaires par l’in-
fuseau neuromusculaire, l’augmentation termédiaire des fibres motrices γ qu’au niveau
d’activité des fibres γ entraînerait un réajuste- des fibres musculaires extrafusales par l’inter-
ment de leur longueur et abaisserait en retour médiaire des fibres motrices α.
Chapitre 3. Mécanismes d’action des manœuvres ostéopathiques 47
10
3
Œil
Moelle
Vaisseaux sanguins de la tête
cervicale
Glandes lacrymales et salivaires
Cœur
Poumons
Foie
Moelle 5 Estomac
dorsale Pancréas
Glandes surrénales
Reins
6 Organes génitaux
Rectum
7
Vessie
Moelle
lombaire
2
Coupe
Elle est incontestable et facile à expliquer en ces fibres à gros calibre généreraient la pro-
faisant appel aux mécanismes présidant à la duction durable d’endorphines – expliquant
régulation de la douleur. Elle interviendrait à ainsi l’effet antalgique différé observé plu-
trois moments. sieurs heures après les manœuvres – et acti-
Immédiatement au cours de l’impulsion veraient les voies descendantes inhibitrices,
manipulative, les informations nociceptives aboutissant à la couche 5 de Rexed où se situe
seraient bloquées à leur entrée dans la corne l’arrivée des fibres sensitives périphériques,
postérieure de la moelle, par la mise en jeu du contrôlant ainsi l’accès de leurs informations
gate control system décrit par R. Melzack et au système nerveux central.
P.D. Wall en 1965, grâce à l’intervention des La troisième étape serait contemporaine de
fibres rapides A α et A γ. la disparition secondaire des phénomènes
Dans une seconde phase, au niveau supramé- inflammatoires irritatifs lorsque le dysfonc-
dullaire et en particulier du cortex cérébral, tionnement segmentaire a disparu.
les informations reçues par l’intermédiaire de
Action psychosomatique
Elle est loin d’être négligeable, comme dans Seule, à la rigueur, la douleur pourrait être
toute approche thérapeutique d’ailleurs où concernée, mais l’expérience prouve hélas
la personnalité du thérapeute joue un rôle que le répit psychologique obtenu est de
indéniable. Contrairement cependant à l’ar- courte durée, contrastant avec le soulage-
gumentation avancée par les adversaires des ment durable d’une manipulation pratiquée
thérapeutiques manuelles pour contester les correctement.
résultats obtenus, elle ne saurait à elle seule Il convient donc, en définitive, de rester
expliquer les résultats immédiats fréquem- extrêmement prudent sur le rôle bénéfique
ment observés après une manipulation, de cet impact psychosomatique, sans pour
comme le rétablissement de la mobilité, la autant en nier l’existence possible, et pen-
disparition ou l’atténuation du Lasègue, la ser surtout aux autres mécanismes cités plus
disparition de l’impulsion à la toux au cours haut, pour expliquer l’efficacité des manœu-
d’une sciatique… vres ostéopathiques.
Chapitre 3. Mécanismes d’action des manœuvres ostéopathiques 51
Région cervicale
Ici, la présence de la cage thoracique procure Elles répondent bien aux manœuvres
une protection relative. Aussi devant une dor- épigastriques.
salgie, il faut toujours songer à examiner les
zones charnières sus- et sous-jacentes, en par-
ticulier cervicodorsales (cervicothoraciques). Dorsagos aigus
Ils constituent une véritable urgence et
Dorsalgies d’origine cervicale (fig. 4-2) posent généralement un problème théra-
peutique délicat en raison de leur intensité,
Elles sont de loin les plus nombreuses et
contre-indiquant le recours à des manœuvres
pendant longtemps la mise en doute de leur
agressives. Là encore, les myorelaxants, les
« authenticité » les a fait qualifier de « fonction-
antalgiques, les AINS se révèlent d’un pré-
nelles », en raison de leur caractère vague, de
cieux secours pour gagner quelques jours,
l’absence de signes radiologiques et de l’échec
faire des radiographies et revoir le patient à
des thérapeutiques classiques.
un stade moins algique.
En réalité, les deux tiers d’entre elles sont
secondaires à une souffrance cervicale basse,
avec en commun une triade séméiologique
caractéristique : un point douloureux uni- Dorsalgies d’origine musculaire
latéral interscapulovertébral vers T4–T6, En prenant connaissance des diverses pro-
une modification de la texture de la peau en jections douloureuses dorsales observées par
regard plus ou moins importante, leur repro- J. Travell et D. Simons, après irritation sys-
duction possible à distance par pression de la tématique des points myalgiques lorsqu’ils
face antérolatérale correspondante du cou. en découvraient dans cette région, une seule
R.B. Cloward les expliquait par une souffrance conclusion doit s’imposer : celle de penser à
de la face antérolatérale du disque cervical, examiner minutieusement et systématique-
B. Judovich et W. Bates par une atteinte ment le système musculaire local ou limitro-
scalénique antérieure, R. Maigne par une phe devant toute douleur du dos.
souffrance de la branche postérieure de T2, Beaucoup de souffrances musculaires sont en
J.Y. Maigne par une douleur au niveau de effet capables d’entraîner de telles douleurs :
l’insertion basse du splenius. • au niveau thoracique : le multifidus, l’ilio-
costal thoracique, les rhomboïdes, le sous-
Dorsalgies d’origine épineux ;
dorsale (thoracique) • au niveau cervical inférieur : les scalè-
nes antérieurs et moyens, l’angulaire de
Elles sont beaucoup plus rares. Ici, l’exa- l’omoplate.
men méthodique du dos met en évidence Ici, les manœuvres myotensives, les massages,
l’existence d’une souffrance segmentaire. les pressions maintenues sont efficaces.
Chapitre 4. Indications et contre-indications de l’ostéopathie traditionnelle 59
Région lombaire
Névralgies mécaniques
Seules celles qui résultent d’une souffrance source de ces manifestations, c’est-à-dire sur
segmentaire vertébrale et où les examens l’(les) étage(s) vertébral(aux) responsable(s).
complémentaires n’ont rien révélé sont justi-
fiables de manœuvres manipulatives.
Parmi celles-ci, citons : Douleurs articulaires périphériques
• les névralgies occipitales, unilatérales,
secondaires à une irritation de la branche Un certain nombre de douleurs articulaires
postérieure de C2, le nerf d’Arnold. Elles se périphériques, en apparence isolées, relèvent
caractérisent cliniquement par une sensibilité d’une authentique « souffrance » vertébrale,
du cuir chevelu, réveillé soit en se brossant les dont elles sont seulement l’expression pro-
cheveux (B. Judovich et W. Bates), soit par jetée à distance (referred pains). Cette seule
friction (signe du shampoing de Maigne) ; éventualité impose l’examen systématique
• les névralgies auriculomaxillaires, corres- de la région vertébrale correspondante en
pondant à une atteinte C2–C3 ; présence de signes objectifs cutanés, mus-
• les NCB, les sciatiques, les cruralgies, où il culaires ou tendineux découverts lors l’exa-
est indispensable avant de manipuler de s’en- men clinique. À titre d’exemple, il faut savoir
tourer de précautions, en particulier de son- que l’épaule dépend de C4–C5, le coude de
ger à bien tester la force musculaire du patient C5–C6, le genou de L3–L4.
et à respecter la règle de non-douleur.
Manifestations neurovégétatives
Douleurs pseudo-viscérales (fig. 4-5)
Pour certaines écoles ostéopathiques, elles
Dès 1926, J.B. Carnett, un chirurgien amé- constituent une indication à la manipulation.
ricain, en signale l’existence et recommande Effectivement, il arrive parfois que des patients
l’emploi du palper-rouler en présence d’une fassent état après une manipulation d’une amé-
douleur apparemment viscérale pour éviter les lioration sur leur tension nerveuse, leur transit
erreurs diagnostiques. Ses élèves, B. Judovich intestinal, leurs problèmes respiratoires, leur
et W. Bates, préconisent l’examen systéma- rythme cardiaque, leur tension artérielle…
tique du rachis en cas de découverte d’une En dépit de ces observations et des multiples
dermalgie. expériences effectuées en laboratoire par les
Ces précautions permettent ainsi de rapporter milieux ostéopathiques, jamais il n’a pu être éta-
à leur véritable origine vertébrale un certain bli de manière formelle que l’impulsion mani-
nombre de fausses appendicites, cholécystites, pulative avait une action curative sur le système
ovarites, pancréatites, douleurs testiculaires, nerveux autonome. C’est pourquoi il convient
et de les traiter avec succès en agissant sur la d’être extrêmement prudent dans ce domaine.
Chapitre 4. Indications et contre-indications de l’ostéopathie traditionnelle 63
Dès ses débuts, l’ostéopathie a affirmé sa pour les poumons, T4–T8 ; pour les reins,
capacité d’agir efficacement sur les viscères et T10–L1 ; pour les intestins, T12…
les organes sensoriels. En 1908, A.T. Still, le À partir des années 1940, grâce à des enre-
premier, en parle déjà dans son autobiogra- gistrements des potentiels musculaires par
phie. Mais pendant des années, les guérisons électrodes cutanées de surface et à l’étude
spectaculaires mentionnées sont restées inex- des réactions cutanées, Denslow et I. Korr
ploitables en raison du manque de preuves (ce dernier en particulier) allaient réussir à
crédibles à l’appui (examens complémentaires, prouver l’existence d’une diminution de la
avis du spécialiste des domaines concernés). capacité de résistance du segment médullaire
Il ne faudrait pourtant pas tirer argument correspondant à l’étage vertébral ou aux vis-
de cette subjectivité des observations décri- cères irrités « facilitant » le passage des messa-
tes pour conclure à l’absence d’interférences ges nerveux.
entre une dysfonction vertébrale et les vis- En l’absence de contre-indications, rien n’in-
cères et les organes des sens. Les recherches terdit donc de traiter une dysfonction inter-
entreprises très tôt par les ostéopathes, dès vertébrale, et d’obtenir une heureuse surprise
1908 en laboratoire animalier, puis à partir de sur un plan viscéral ou sensoriel. Encore
1940 sur le plan neurophysiologique, prou- faut-il auparavant avoir pris soin d’éliminer
vent de manière indiscutable au contraire les douleurs projetées pseudo-vertébrales
que la création artificielle d’une dysfonction d’origine viscérale, celles simulant une affec-
somatique vertébrale a minima retentit sur le tion pseudo-viscérale, ou les résultats obtenus
fonctionnement d’un grand nombre d’orga- par des manœuvres non ostéopathiques, mais
nes ou de viscères par l’intermédiaire du sys- plutôt kinésithérapiques.
tème sympathique.
De telles joies sont cependant rarissimes, ne
En 1948, dans un ouvrage intitulé Pathogenèse serait-ce que par la difficulté de disposer au
des maladies viscérales après lésions ostéopathi- moment opportun d’une évaluation sérieuse
ques, Louisa Burns (DO) relate le fruit de effectuée par un spécialiste du domaine
quarante années de recherches passées à étu- concerné. L’un des auteurs de cet ouvrage
dier sur l’animal le passage d’un état sain à un (F. Le Corre), sur plus de 50 000 patients vus
stade pathologique après cette création. Sur au cours de sa carrière, peut faire état seule-
le plan tissulaire, le déroulement des modi- ment d’une vingtaine de cas obéissant à ces
fications suit toujours le même schéma : une critères.
vasodilatation circulatoire au départ, puis une
hyperémie, suivie d’œdème, de microsaigne-
ments, d’une tension locale, avant l’apparition Contre-indications
d’une fibrose. Ces modifications s’étendent
sur des semaines, voire des mois.
Aucun organe n’échappe à cette influence Comme tout traitement, les manœuvres
lorsque cette perturbation siège au bon ostéopathiques, et en particulier celles
endroit : pour les yeux, C1–T2 ; pour le nez qui sont effectuées sur le rachis, ont leurs
et la gorge, C0–C3 ; pour le cœur, T3–T4 ; contre-indications propres qu’il faut savoir
Chapitre 4. Indications et contre-indications de l’ostéopathie traditionnelle 65
respecter, sous peine d’encourir de sérieux bon examen clinique, complété par des exa-
désagréments. mens biologiques et radiologiques des régions
Il est possible de les regrouper sous trois suspectes ou douloureuses.
rubriques, en fonction des données clini- Certaines des affections dont il vient d’être
ques, des contraintes techniques ou du profil question sont cependant justiciables des tech-
psychologique du patient à traiter. niques ostéopathiques, lorsqu’elles sont soit
consolidées (cas d’une fracture ancienne res-
ponsable d’une souffrance mécanique secon-
Contre-indications daire par suite des contraintes créées par la
d’ordre clinique modification des structures vertébrales), soit
refroidies (maladie de Scheuermann, pel-
Elles sont nombreuses et font l’objet d’un vispondylite rhumatismale, vues à distance
consensus général. d’une poussée).
Tous les auteurs s’accordent, en effet, pour
proscrire de manière absolue et définitive les
manœuvres manipulatives sur une colonne Contre-indications
fragilisée par des lésions d’origine : d’ordre technique
• traumatique (fracture, tassement avec ou
sans luxation associée, déchirure ligamen- Ce sont les plus faciles à établir. Beaucoup
taire avec instabilité…) ; d’entre elles sont tributaires de l’expérience
• tumorale (primitive ou secondaire, maladie du praticien et de son habileté manuelle.
de Paget) ; Certaines manœuvres délicates, par exemple,
• infectieuse (spondylodiscite ou spondylite) ; sont à déconseiller aux débutants alors que
• inflammatoire (polyarthrite rhumatoïde, leur emploi entre des mains expertes s’avère
pelvispondylite rhumatismale) ; tout à fait valable. C’est le cas, en particulier,
• vasculaire (angiome vertébral, dissections des interventions à réaliser sur les rachis arth-
vasculaires de l’artère vertébrale ou caroti- rosiques ou dont la charge calcique est dimi-
dienne interne en cours de constitution) ; nuée, comme chez les personnes âgées.
• congénitale (malformation de la charnière Il est des circonstances cependant où l’abs-
cervico-occipitale) ; tention doit être impérative, quelle que soit
• métabolique (ostéoporose importante) ; l’habileté du praticien : celles où la règle
• statique (scoliose ou cyphose sévère). de la non-douleur est inapplicable car tou-
On évite de même tout geste agressif en pré- tes les directions testées sont bloquées et
sence d’une symptomatologie non vertébrale, douloureuses.
en particulier neurologique. Il faut savoir ici recourir à d’autres traite-
En réalité, ici, la principale difficulté est d’or- ments et gagner du temps, quitte à reconsidé-
dre diagnostique, tout au moins au début rer le problème quelques jours plus tard si le
d’un grand nombre de ces affections, lorsque tableau clinique a évolué favorablement. Dans
les symptômes sont atypiques et que les clichés ce cadre entrent certains lombagos sévères,
radiologiques paraissent encore normaux, en torticolis suraigus, sciatiques hyperalgiques…
raison du décalage existant souvent entre la La seconde interdiction formelle d’ordre
lésion radiologique et l’état réel de la colonne technique est la crainte d’une insuffisance
vertébrale. Cela souligne l’importance d’un vertébrobasilaire sous-jacente, suspectée soit
66 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
devant les symptômes décrits, soit en cas de paralysie qui le guettent », le patient
de test de posture cervicale prémanipulatif se persuade peu à peu que son salut réside
positif. Étant donné les répercussions neuro- dans la manipulation et finit par se précipi-
logiques incalculables possibles, elle est impé- ter pour se faire traiter à la moindre douleur.
rieuse et ne souffre aucune exception. Il faut donc veiller particulièrement à ne pas
entrer dans son jeu et changer complètement
de traitement dès que l’on soupçonne cet
Contre-indications état de dépendance manipulative, véritable
d’ordre psychique « manipulomanie ».
C’est encore le danger de focaliser le mécon-
Elles s’expliquent par les répercussions néfas- tentement de patients agressifs, attribuant à
tes potentielles de toute manœuvre active sur la dernière intervention faite tous leurs mal-
certains profils psychologiques particuliers. heurs ou du moins une sérieuse augmenta-
C’est d’abord et surtout le risque chez les tion de leurs misères. À cet égard, il est sage
inquiets et les anxieux de voir se développer de décliner ce mode de traitement chez tous
de véritables névroses obsessionnelles de la ceux qui commencent par médire de « vos
« vertèbre déplacée », souvent favorisée par nombreux prédécesseurs » et de leurs traite-
le langage imprudent tenu par l’intervenant ments inopérants.
(généralement un non-médecin). En enten- Toutes ces contre-indications expliquent pour-
dant ce dernier lui parler de « vertèbres sau- quoi les manipulations vertébrales ne seront
tées, remises en place, instables, de risques jamais une simple technique thérapeutique.
Chapitre 5
Accidents des manipulations
vertébrales et précautions à prendre
précautions. Témoins d’une insuffisance ver- la mobilité est normale, contrairement à une
tébrobasilaire a minima ou constituée, ils cervicalgie commune.
peuvent aller des petites réactions à type de Dans tous les cas, il faut rechercher :
vertiges, de troubles visuels, de dysarthrie, • des facteurs favorisants : jeune âge 30 à
jusqu’aux grands syndromes neurologiques 40 ans, terrains migraineux, diabète, hyper-
témoignant de la souffrance du tissu cérébral tension artérielle, prise d’œstroprogesta-
(syndrome de Wallenberg, de Claude-Bernard- tifs, dyslipémie, terrain familial, syndrome
Horner, infarctus de l’artère cérébelleuse d’Ehlers-Danlos, syndrome de Marfan ;
inférieure, Locked in syndrome…). Leur sur- • des signes d’accidents ischémiques transi-
venue imposent l’hospitalisation immédiate toires : amaurose transitoire, diplopie, trou-
après une injection intraveineuse d’aspirine. bles de la parole, drop-attacks ;
Bien qu’ils soient fort rares, estimés à un pour • des vertiges de type Menière, des trou-
un million de manipulations cervicales et sou- bles de la sensibilité, des dysesthésies de
vent le fait de gens ignorants ou mal ensei- l’hémicorps.
gnés, la fréquence des accidents vasculaires La survenue de ces manifestations ischémiques
des manipulations cervicales augmente aussi transitoires doit faire pratiquer un écho-Doppler
bien aux États-Unis (64 cas en 2003) qu’en cervical en couleur explorant le système vas-
France (18 cas en 2003). Cela s’explique pro- culaire à la recherche d’une sténose ou d’une
bablement par la multiplication de ces mani- occlusion complète de l’artère.
pulations en raison de l’engouement suscité
L’évolution de ces accidents vasculaires post-
auprès du grand public par cette approche
manipulatifs est variable. Dans 25 % des cas,
thérapeutique non médicamenteuse de leurs
l’issue est soit fatale, soit le plus souvent se
maux.
termine par une survie au prix de lourdes
Comme un certain nombre d’auteurs anglo- séquelles neurologiques.
saxons, nous pensons que beaucoup de ces
La plupart du temps l’accident est résolutif
accidents sont favorisés par un diagnostic dif-
avec une reperméabilisation artérielle en cas
férentiel habituellement insuffisant car uni-
de sténose ; les occlusions artérielles de leur
quement clinique.
côté persistent habituellement avec mise en
Or, la dissection de l’artère vertébrale ou celle jeu de dérivations au niveau de l’hexagone de
de la carotide interne donne des tableaux cli- Willis.
niques très proches des céphalées occipito
Le traitement fait appel aux anticoagu-
sus- et rétro-orbitaires d’origine cervicale et
lants, à l’héparine à bas poids moléculaire,
des cervicalgies communes.
puis aux antivitaminiques K et cela pendant
Le tableau clinique est le suivant : pour la dis- 6 mois avec relais à l’aspirine à faibles doses
section de l’artère vertébrale, en C1–C2, dou- ensuite.
leur occipitale unilatérale irradiée à la région
rétro-orbitaire. Bien sûr, l’examen clinique
découvre un syndrome de Claude-Bernard- Accidents neuro-orthopédiques
Horner (myosis, ptôsis, énophtalmie). Mais
il faut penser à la rechercher. Celui de la dis- Consécutifs à une fracture (odontoïde ou ver-
section artérielle de la carotide interne en C5 tébrale) ou à une entorse ligamentaire, leur
est celui d’une cervicalgie unilatérale avec des gravité dépend de l’existence ou non d’une
points douloureux paravertébraux. Mais ici compression médullaire et de la rapidité
Chapitre 5. Accidents des manipulations vertébrales et précautions à prendre 69
Règle de la non-douleur
De nos jours, la règle stipulant l’obliga-
tion de ne pas faire mal en manipulant est
admise pratiquement par toutes les écoles. Fig. 5.1. Schéma en étoile de R. Maigne et Y. Lesage.
70 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Céphalée occipito-sus-orbitaire
Devant une cervicalgie la conduite à adopter peut s’agir soit de la suite d’un torticolis aigu
est totalement différente selon le tableau cli- revu quelques jours plus tard, soit d’une dou-
nique rencontré. leur apparue spontanément après un mouve-
ment malencontreux.
La seconde phase est d’ordre clinique et
En présence d’un torticolis aigu consiste à apprécier la mobilité existante, à la
La première phase consiste à rechercher son reporter sur un schéma en étoile (fig. 6-10).
mode d’apparition, la nuit pendant le som- Contrairement au torticolis, la plupart du
meil, après un faux mouvement au cours temps la mobilité est satisfaisante dans trois
d’un shampooing ou d’un effort (porter son directions et limitée ailleurs. Il faut recher-
enfant sur les épaules) ou après un trauma- cher la présence de points douloureux cervi-
tisme (roulade en arrière, coup du lapin). caux postérieurs, ici à gauche (fig. 6.11). Là
La seconde phase concerne l’examen clini- encore, si on doit recourir aux manipulations,
que proprement dit en étudiant d’abord il est indispensable de demander des docu-
la mobilité globale présente, générale- ments radiologiques.
ment quasi inexistante comme le montre le Dans le cas de cette jeune femme où le
schéma étoilé ci-joint (fig. 6-8). Cet exa- schéma indique une restriction de la mobi-
men permet aussi de se faire une idée sur lité en flexion, LFG et RotG et une mobi-
l’importance de la contracture musculaire lité normale en extension, LFD et RotD, il
existante et des points cervicaux postérieurs faut que la manipulation se fasse en latéro-
uni- ou bilatéraux, offrant ainsi la possibi- flexion droite, rotation droite (fig. 6-12) et
lité de déterminer l’étage douloureux. Il est extension.
prudent ici de prévoir des radiographies du
rachis cervical.
La conclusion de cette double enquête est
En présence d’une cervicalgie
d’ordre thérapeutique : chronique
• à l’évidence ici, il ne faut pas manipuler un Le protocole à suivre est identique au précé-
tel cou ; dent et comporte :
• il faut au contraire prescrire des antalgi- • un interrogatoire sur les symptômes endu-
ques, des anti-inflammatoires ; s’aider d’un rés, leur mode de survenue, leur durée et la
collier cervical (fig. 6-9) ; gêne en résultant ;
Rien n’interdit toutefois dans ce cas de faire • un examen clinique à la recherche d’une
appel aussi aux étirements transversaux du cou sensibilité articulaire postérieure minimum,
ou à la méthode décrite par R. Ward (DO). souvent étagée, voire située de chaque côté
avec une étude de la mobilité (fig. 6-13) ;
En présence d’une douleur • dans le cas illustré où seule existe une limi-
cervicale subaiguë tation indolore de la rotation droite, toutes
les manœuvres sont autorisées à condition
La conduite est sensiblement différente. de s’être assuré au préalable de leur inocuité
La première étape est toujours dominée par et de contrôler toujours après chacune d’en-
l’étude des circonstances de la survenue de tre elles le résultat sur la mobilité (fig. 6-14
la symptomatologie et son retentissement. Il et 6-15).
Chapitre 6. Comment utiliser la règle de la non-douleur 75
Cervicalgies
I. Torticolis aigu
Fig. 6.8. Il ne faut pas la manipuler. Fig. 6.9. Il faut immobiliser par un collier
cervical.
RG RD
E
Fig. 6.10. Le schéma indique Fig. 6.11. Elle peut tourner la tête à Fig. 6.12. La manipulation se fait en
que F, LFG er RG sont limitées droite, mais pas à gauche. extension, latéroflexion et rotation
et douloureuses. droites.
Fig. 6.13. Ici, seule la rotation droite est Fig. 6.14 et 15. Rien ne s’oppose à ce que la manipulation puisse se
limitée, mais sans douleur. faire dans toutes les directions.
Il est préférable toutefois de commencer par le sens complètement libre,
quitte ensuite à poursuivre par le sens opposé.
76 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Le problème essentiel ici est de savoir retrou- À condition d’avoir des radios du rachis cervi-
ver son origine. cal, le traitement dépend des données repor-
Généralement, il s’agit d’une femme jeune, tées sur le schéma en étoile après étude de
souvent sténodactylographe ou couturière, la mobilité. Il s’effectue évidemment sur le
venant consulter pour une douleur du dos, rachis cervical (fig. 6-19).
latéralisée, située entre les omoplates, d’in- Dans l’exemple choisi, l’étage C5–C6 est per-
tensité variable, mais très désagréable. turbé avec une flexion, une latéroflexion droite
Cliniquement, la palpation met en évidence et une rotation gauche très douloureuse.
l’existence d’un point douloureux (fig. 6-16) En position de décubitus dorsal, la manipula-
paravertébral situé vers T6, associé à une tion se fait avec une rotation droite et une
modification de la texture cutanée plus ou latéroflexion gauche (fig. 6-20).
moins importante qui apparaît épaissie et En position assise, la manœuvre se fait en
douloureuse lors du pincé-roulé (fig. 6-17). latéroflexion gauche avec une légère rota-
Les radiographies du dos sont par contre tion droite, suivie d’une légère extension.
normales. L’impulsion est donnée avec le pouce droit
Un certain nombre d’éléments bien décrits (fig. 6-21).
par R. Maigne prouvent, lorsqu’ils existent, En position de décubitus latéral, la mise en
l’origine cervicale de cette douleur autrefois position consiste à venir se placer devant la
considérée comme « essentielle » : patiente couchée sur le côté droit, puis à lui
• une souffrance cervicale articulaire posté- emprisonner l’épaule gauche pour l’abaisser
rieure homolatérale associée fréquemment à avant d’appliquer sa main droite contre la face
une mobilité cervicale douloureuse du même latérale droite du cou. Le verrouillage du cou
côté ; s’obtient en le fléchissant latéralement vers la
• surtout la possibilité de déclencher une dou- gauche avec une discrète rotation droite préa-
leur dorsale identique à celle ressentie par le lable ou simultanée.
patient en appuyant sur la face antérolatérale du La manœuvre proprement dite s’effectue en
cou homolatéral (point sonnette cervical anté- donnant une légère impulsion avec la main
rieur) (fig. 6-18). droite.
Chapitre 6. Comment utiliser la règle de la non-douleur 77
Dorsalgie interscapulaire
Fig. 6.16. Point douloureux intersca- Fig. 6.17. Mise en évidence de Fig. 6.18. Point sonnette cervical antérieur.
pulaire et zone cellulalgique corres- cette zone par le pincé-roullé.
pondant.
Le choix de la manœuvre dépend là encore réagissent nettement mieux que dans le cas
des données fournies par l’étude de la mobi- inverse.
lité en respectant strictement la règle de la Lorsque l’extension est libre, les manœuvres
non-douleur et de l’étage responsable. s’effectuent en lordose.
Généralement, les lombagos aigus où l’ex- Lorsque la flexion est libre, elles s’effectuent
tension se révèle libre et la flexion bloquée, en cyphose.
Ici, la conduite à tenir est la suivante : • en position assise à cheval, une manipulation
• d’abord procéder à un examen clinique en extension et rotation gauche ;
classique complet, y compris neurologique, • en décubitus ventral, après avoir maintenu
avec appréciation notamment de la force solidement le bassin avec une ceinture, une
musculaire en faisant marcher le patient sur la manœuvre associant une latéroflexion et
pointe des pieds ; rotation gauches.
• s’assurer ensuite de l’état radiologique
lombaire ;
• puis étudier la mobilité de la région lom-
En cas d’attitude antalgique
baire en reportant les résultats sur le schéma indirecte (fig. 6-24)
en étoile avant de choisir les manœuvres à Le patient penche du côté opposé à sa
faire. sciatique.
• Dans les deux cas de sciatique S1 gauche Le choix des manœuvres peut consister ici par
pris pour exemple, où les schémas sont dia- exemple :
métralement opposés, les manœuvres le sont • en décubitus latéral gauche, à une manipu-
également. lation en cyphose, latéroflexion et rotation
droites ;
En cas d’attitude antalgique • en position assise à cheval à une manipula-
directe (fig. 6-23) tion en flexion et rotation droite ;
• en décubitus ventral, après avoir maintenu
Le patient penche du côté de sa sciatique. solidement le bassin avec une ceinture, à une
En s’en tenant strictement aux données du manœuvre associant une latéroflexion et rota-
schéma en étoile, plusieurs solutions sont tion droites.
possibles :
• en décubitus latéral droit, une manipula-
tion en extension, latéroflexion et rotation
gauche ;
Chapitre 6. Comment utiliser la règle de la non-douleur 79
Lumbagos aigus
F F F
LFG LFD LFG LFD LFG LFD
RG RD LF RD RD
RG
E E E
Blocage total. Limitations en F, LFG, RG. Limitations en E, LFG, RG.
Ne pas manipuler. Manipulations possibles Manipulations possibles
en E, RD, LFD. en F, RD, LFD.
Fig. 6.22.
Lombosciatiques
Attitude antalgique Attitude antalgique
directe croisée
b a
À l’intérieur même du canal rachidien, c’est effectués pour déterminer avec précision les ten-
d’abord la situation centrale occupée par la sions auxquelles il était soumis, soit in vivo, soit
moelle épinière et les racines, évitant à ces in vitro, soit encore à partir des calculs mathé-
dernières d’être directement en contact avec matiques, en fonction de modèles préétablis.
la paroi osseuse et les disques. De plus, en La plupart de ces études ont concerné le rachis
position neutre, ces éléments nerveux sont lombaire et beaucoup moins le rachis cervical.
normalement détendus et disposent ainsi
d’une certaine marge de sécurité lors de
À l’étage lombaire
la flexion. C’est ensuite l’existence jusqu’à
T12–L1 d’une vingtaine de replis étagés bila- L’une des études les plus anciennes et inté-
téraux unissant la pie-mère à la dure-mère et ressantes, dont les conclusions sont toujours
solidarisant ainsi la moelle épinière avec son valables, est celle effectuée par A. Nachemson
enveloppe protectrice. La présence du liquide et G. Elfstrom, en 1970, sur le comporte-
céphalorachidien intervient également pour ment in vivo du disque L3, lors des mouve-
amortir les chocs. Enfin, le dernier élément ments. Grâce à l’enregistrement en continu
protecteur est constitué par le tissu adipeux, des pressions intradiscales, ces auteurs sont
le plexus veineux péridural s’interposant entre effectivement arrivés à démontrer :
la paroi et le système nerveux, et aussi par le • quelle que soit la posture adoptée, les disques
ligament jaune, qui tapisse toute la moitié sont sous tension permanente : 4 kg/cm2
postérieure du canal rachidien. en position allongée, 10 kg/cm2 en posi-
À la sortie de certains trous de conjugaison tion assise et environ 7 kg/cm2 en position
cervicaux, S. Sunderland fait état de la pré- debout ;
sence de ligaments reliant les racines nerveu- • l’influence de certains gestes sur ces tensions
ses aux apophyses transverses voisines. Selon de base : le rire et la toux par exemple l’aug-
lui, cette particularité anatomique constitue mentent de 3 kg/cm2 tout comme le saut ;
un véritable dispositif de sécurité, car elle per- • ces pressions se modifient pendant l’exécu-
met de s’opposer aux risques d’étirement qui tion du mouvement. Cela n’a d’ailleurs rien
pourraient s’observer lors des tractions si le de surprenant si l’on songe aux multiples
jeu radiculaire s’effectuait librement. facteurs intervenant pour garder l’équilibre
lors de telles actions – déplacement du cen-
tre de gravité, mise en jeu du système mus-
culaire antagoniste.
Physiopathologie
A. Nachemson et G. Elfstrom ont aussi
vertébrale mesuré et chiffré les différences parfois consi-
dérables des contraintes subies par le disque
selon le geste effectué, comme par exemple le
Contraintes subies soulèvement d’un poids de 20 kg déposé sur
un tabouret. Le simple fait de plier les jam-
La colonne vertébrale est soumise en perma- bes, en conservant le buste droit, diminue la
nence à des contraintes dont l’importance contrainte supportée par le disque de 50 %
varie en fonction du geste effectué et de par rapport au même effort effectué en gar-
l’étage considéré. dant les jambes tendues (pics de 20 kg/cm2
Le disque vertébral est le premier concerné par dans le premier cas, de 31 kg/cm2 dans le
celles-ci et de très nombreux travaux ont été second) (fig. 7-3).
Chapitre 7. Rappels anatomiques et physiopathologiques 87
Fig. 7.3. Variation des pressions à l’intérieur du disque L3 lors du soulèvement d’un poids de 20 kg.
A : en gardant les jambes tendus (—) ; B : en les fléchissant (---).
D’après Nachemson.
La difficulté à mesurer réellement les forces 700 N dirigée dans le sens de la flexion, de la
mises en jeu a amené d’autres auteurs à cal- latéroflexion ou de la rotation, et de 1100 N
culer ces dernières à partir de modèles mathé- dans le sens de l’extension.
matiques, en utilisant le Newton comme
unité de mesure. Ils ont pu ainsi démontrer,
par exemple, que la meilleure manière de Articulations interapophysaires
s’asseoir est de le faire avec un soutien dorso- postérieures vertébrales
lombaire (thoracolombaire), la plus mauvaise
Elles doivent, elles aussi, faire face à des forces
étant de n’en avoir aucun.
de cisaillement, ne serait-ce qu’en raison de
l’inclinaison des plateaux vertébraux. De ce fait,
À l’étage cervical elles absorbent une partie des contraintes sup-
portées par la colonne vertébrale. Toutefois, les
Les contraintes supportées par le cou et la avis divergent sur l’ampleur de leur participa-
résistance possible offerte par celui-ci à l’ef- tion. Au niveau lombaire, A. Nachemson l’es-
fort ont fait l’objet de relativement peu d’étu- time à 18 % de la charge totale, Prasad et King
des. L’une d’entre elles révèle l’extraordinaire pensent qu’elle varie de 0 à 33 %. En 1982, en
résistance de C4–C5. Cet étage est en effet réussissant à introduire entre les surfaces arti-
capable de s’opposer à une poussée de 500 à culaires postérieures de L2–L3 et de L4–L5,
88 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
un film sensible à la pression, sur six colonnes mobile doivent faire face, sont permanentes
fraîches, Lorenz a montré in vitro que la parti- et varient rapidement parfois dans des pro-
cipation des articulaires postérieures décroît au portions considérables. Il n’y a donc rien de
fur et à mesure de l’augmentation des charges surprenant à les estimer comme une source
imposées à la colonne vertébrale, et que L2–L3 potentielle de détérioration, cela d’autant
supporte plus de contraintes en position neu- plus qu’elles interviennent sur des structures
tre, L4–L5 davantage lors de l’extension. altérées par le vieillissement.
Au niveau discal, la composition de la gelée
Système musculaire nucléaire se transforme avec l’âge. Elle a ten-
dance à se déshydrater et à être envahie par
Il est de son côté constamment sollicité, des travées fibreuses, perdant ainsi une par-
comme le prouvent les enregistrements élec- tie de son élasticité. Des fissures apparaissent
tromyographiques. Ainsi, par exemple, le dans les lamelles annulaires, de plus en plus
déplacement du centre de gravité d’un sujet nombreuses et larges, offrant à la gelée la ten-
debout ou assis sans soutien dorsal s’accom- tation de s’échapper.
pagne-t-il d’une augmentation immédiate des
Les articulaires postérieures sont également
signes d’activité musculaire lombaire et cervi-
susceptibles d’être le siège de réaction arthro-
cale, normalement faibles. De même, lors de
sique avec atteinte du cartilage et excroissan-
la flexion antérieure, les muscles du dos et les
ces ostéophytiques.
abdominaux sont le siège d’une intense acti-
vité symétrique lors des 60 premiers degrés, les Il n’est pas jusqu’aux ligaments, en particulier
muscles de la hanche n’intervenant que pour interépineux, qui ne deviennent à la longue
les 25 derniers degrés. En flexion maximale, l’objet de modifications leur faisant perdre
les muscles concernés sont les extenseurs du une partie de leur solidité.
dos, les fessiers, les ischiojambiers et les mus-
cles de la loge postérieure de la jambe.
Répercussions cliniques
Au cours de l’extension, les muscles du dos propres à chaque élément
sont sollicités symétriquement, surtout au
vertébral
début et à la fin du mouvement. Pendant les
flexions latérales, on note une augmentation
La souffrance de chaque élément participant
de l’activité musculaire des deux côtés, mais
à la structure vertébrale se caractérise par une
avec une nette prédominance du côté où s’ef-
symptomatologie propre qui se manifeste la
fectue la flexion. Celle-ci s’accroît encore en
plupart du temps à distance selon une distri-
cas de soulèvement d’une charge. Les muscles
bution radiculaire.
sollicités ici sont, du côté de la flexion latérale,
le grand adducteur, les obliques, et, du côté Pour poursuivre leurs propres recherches sur
opposé, les grand et moyen fessiers, le grand la musculature (J. Travell et D. Simmons)
dentelé, le rhomboïde et le splenius. ou sur les capsules articulaires postérieures
lombaires (I. Mc Call et Colab), de nom-
breux auteurs se sont inspirés des travaux
Détérioration des structures effectués par J.H. Kellgren sur les ligaments
vertébrales interépineux, les muscles spinaux et les
structures vertébrales profondes (périoste).
Nous avons déjà vu combien les contraintes, Le caractère précurseur et l’intérêt de ces
auxquelles les différents éléments du segment travaux réalisés en 1938 méritent de leur
Chapitre 7. Rappels anatomiques et physiopathologiques 89
consacrer quelques lignes car ils ont en nerveux central, ils sont présents partout sauf à
effet démontré que la stimulation des liga- l’intérieur des disques et au niveau des cartilages
ments interépineux chez l’homme se distri- des articulaires postérieures vertébrales.
buait selon un schéma segmentaire défini. Les informations captées par ces mécanoré-
La manière dont ces études ont été condui- cepteurs empruntent deux voies pour gagner
tes constitue un modèle du genre. En effet la moelle épinière : la branche postérieure du
pour parvenir à ses fins, J.H. Kellgren a res- nerf rachidien et le nerf sinuvertébral.
pecté à chaque fois un protocole rigoureux :
La branche postérieure du nerf rachidien assure
recours à trois volontaires par zone étudiée,
grâce à ses nombreuses ramifications la plus
repérage radiographique de cette zone, anes-
grande partie de l’innervation rachidienne,
thésie superficielle de la peau et des tissus
par l’intermédiaire de ses rameaux interne et
sous-cutanés en regard, injection de 0,1 mL
externe. Ceux-ci innervent en effet les plans
d’une solution salée hypertonique à 6 % entre
cutanés, les muscles paravertébraux, les cap-
1 et 3 cm de profondeur. Il a pu ainsi consta-
sules articulaires postérieures, les ligaments
ter que les réponses obtenues étaient repro-
inter- et surépineux. Il convient à leur sujet
ductibles chez un même sujet, rapides et de
d’attirer l’attention sur deux points :
durée généralement brève. Outre la douleur
• tout d’abord, sur le décalage existant entre
au point d’injection, celle-ci provoquait une
le point d’émergence du rameau cutané et
douleur projetée à distance variable selon
son origine vertébrale réelle. Celui-ci peut
le ligament interépineux infiltré, comme le
atteindre trois ou quatre étages de diffé-
prouve le schéma établi par ce chercheur après
rence au niveau du dos. Il convient égale-
infiltration de T2 à L2. Il convient de noter
ment de noter que l’innervation cutanée est
que ces projections pouvaient être bilatérales
assurée jusqu’à T8 par un rameau provenant
en cas d’injection strictement médiane, mais
de la subdivision interne de la branche pos-
qu’elles restaient latéralisées du côté de l’in-
térieure du nerf rachidien et à partir de T9
jection dans le cas contraire.
par un rameau provenant de la subdivision
Les conclusions de ces auteurs se rejoignent et externe, d’où des trajets différents, le long
font toutes état du déclenchement d’une dou- de la colonne vertébrale dans le premier cas,
leur projetée plus ou moins vive ressentie dans oblique et s’écartant d’elle dans le second ;
le territoire segmentaire correspondant à l’étage • la seconde notion est celle de l’intercon-
vertébral, où l’injection irritante de sérum salé nexion nerveuse existant entre les étages
hypertonique était pratiquée (fig. 7-4a et b). sus- et sous-jacents au niveau cervical et
lombaire. Cela explique les difficultés ren-
contrées parfois tant sur le plan clinique
Innervation vertébrale que thérapeutique en raison de cette triple
couverture nerveuse (fig. 7-5).
Les faits précédents nous amènent tout Le nerf sinuvertébral est constitué à la fois par
naturellement à parler de l’innervation de la des fibres nerveuses provenant de la branche
colonne vertébrale et tout d’abord de la répar- antérieure et par des fibres nerveuses sympathi-
tition des récepteurs nociceptifs à son niveau. ques. Par son trajet récurrent postérieur intra-
Depuis les travaux de B. Wyke, ces derniers sont rachidien, il innerve le ligament commun ver-
plus connus sous le nom de mécanorécepteurs tébral postérieur, le ligament jaune, la moi-
en raison de leur sensibilité particulière aux tié antérieure de la dure-mère (cela explique
variations de tension. À l’origine de toutes les l’indolence des ponctions lombaires ou des
informations nociceptives transmises au système intradurales), le tissu graisseux épidural, les
90 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
T2
T3
T4
C8 T5
C5 T6
T7
T8
T9
T10
T11
L1 T12
L2
C6
T1
C7
T2 T3
C7
T4 T5
T6
T8 T7
T12
a T10 T9
T12 T11
L1
L2
Fig. 7.4. Cartographie des douleurs profondes projetées après injection d’une solution irritante au niveau des ligaments
interépineux.
D’après Kellgren.
Chapitre 7. Rappels anatomiques et physiopathologiques 91
vaisseaux sanguins irriguant les corps verté- N. Bogduk signale par ailleurs que l’innerva-
braux. Ses interconnexions avec les étages tion du ligament commun vertébral antérieur
adjacents ont donné lieu à de nombreuses et celle de la partie antérieure et postérolaté-
descriptions contradictoires. Il semble que cel- rale superficielle du disque sont assurées par
les-ci s’établissent surtout soit avec leur homo- des rameaux d’origine sympathique ou issus
logue opposé, soit avec l’étage supérieur. de la branche antérieure (fig. 7-6).
Chapitre 8
Segment mobile vertébral
et détection de sa douleur
La notion de « segment mobile vertébral » ostéopathie traditionnelle, car il ne faut pas se
invoquée la première fois par l’anatomiste contenter seulement d’examiner superficielle-
allemand H. Junghanns a constitué un pro- ment la région incriminée, mais au contraire
grès considérable pour comprendre le poly- d’être aussi capable de localiser la source réelle
morphisme symptomatique observé en de la symptomatologie amenant à consulter
pathologie vertébrale. pour appliquer ces manœuvres avec précision
Elle impose en effet de ne plus considérer sur cette dernière.
une région vertébrale dans son ensemble et Cette mise en évidence d’une perturbation
ses répercussions symptomatiques éventuel- segmentaire vertébrale est réalisable soit glo-
les, mais bien au contraire de l’étudier étage balement en analysant simultanément sur le
par étage, c’est-à-dire segmentairement en plan de la mobilité et sur celui de la tonicité
intégrant dans cet examen tous les éléments des muscles voisins les différents étages entre
situés entre deux vertèbres (disques, articulai- eux, soit au contraire en effectuant cette
res postérieurs, ligaments, muscles et éléments étude séparément avec d’abord une analyse
vasculonerveux entrant ou sortant surtout du de la mobilité régionale, puis une recherche
canal rachidien). des diverses manifestations séméiologiques
Toutes ces différentes structures sont inter existantes localement ou à distance.
dépendantes et solidaires lors des mouvements Il faut toutefois ne jamais perdre de vue que
normaux comme lors de la survenue d’une dys- les symptômes découverts par cet examen
fonction du segment intervertébral. Aucune sont insuffisants pour conclure à la bénignité
ne peut donc être considérée isolement. de la souffrance segmentaire constatée. Seul
Envisagés sous cet angle les problèmes d’ori- le recours à des examens complémentai-
gine vertébrale influencent considérablement res (radiographies, analyses sanguines…) le
la conduite de l’examen clinique pratiqué en permet.
94 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Signes locaux (suite) sens et non pas dans l’autre permet de déter-
miner avec précision non seulement l’étage
Recherche d’une douleur locale vertébral qui souffre, mais encore la direction
Théoriquement, cinq manœuvres peuvent de la douleur provoquée. Elle fournit de ce
permettre de détecter localement une souf- fait une précieuse indication pour déterminer
france segmentaire vertébrale donnée. En la direction de la manœuvre à faire.
réalité, leur mise en œuvre dépend essentiel- Une douleur cutanée est toujours une source
lement de l’étage examiné et leur succès n’est d’erreur potentielle.
pas toujours systématique, certains signes
pouvant exister et d’autres pas. Palpation des massifs articulaires
postérieurs (fig. 8.11)
Pression postéro-antérieure sur l’apophyse Elle doit s’effectuer de manière lente et glis-
épineuse (processus) (fig. 8-8) sée, sans jamais décoller le doigt palpateur de
Normalement elle est indolore. Le déclenche- la surface cutanée afin de pouvoir bien analy-
ment d’une douleur doit donc toujours don- ser la texture des tissus sous-cutanés et déce-
ner l’éveil si la peau sus-jacente est normale et ler la présence de contractures musculaires
en l’absence d’apophysite épineuse (douleur sensibles.
survenant dès le début de la pression). Normalement, cette recherche est indolore.
La survenue d’une douleur peut correspon-
Pression transversale sur la face dre soit à l’inflammation de la capsule arti-
latérale de l’épineuse (fig. 8-9) culaire, soit à une contracture des muscles
Elle consiste à superposer ses deux pouces paravertébraux locaux.
l’un sur l’autre et à les appuyer transversale-
ment et successivement sur la face latérale des Palpation des ligaments interépineux
épineuses d’un côté, puis de l’autre. et surépineux (fig. 8.12)
À cette pression transversale, préconisée par Elle nécessite un ongle bien coupé autori-
R. Maigne, nous préférons la pression oblique sant l’exploration non agressive des espaces
en direction de la naissance des apophyses interépineux.
épineuses, car des mesures précises nous ont
Remarque
révélé que cette manœuvre était deux fois plus
sensible que la précédente. Contrairement aux apparences, la plupart
Ici encore, il convient de s’assurer de l’inté- de ces manœuvres sollicitent activement
grité du revêtement cutané sus-jacent. le segment mobile en créant à son niveau
une mobilisation. Elles n’ont donc rien de
Pression transversale en sens opposé statique.
sur les faces latérales de deux Leur intérêt est considérable car des étu-
épineuses contiguës (fig. 8-10) des comparatives effectuées simultané-
Elle consiste à exercer une pression transver- ment avec des discographies ont montré
sale dans le sens opposé sur les faces latérales une quasi-concordance de résultats.
de deux épineuses mitoyennes. Rappelons enfin la nécessité de toujours
Normalement, la manœuvre est indolore. s’assurer au départ de l’existence d’une
L’apparition d’une douleur accrue dans un peau saine en regard.
Chapitre 8. Segment mobile vertébral et détection de sa douleur 101
Fig. 8.8. Pression postéro-antérieure sur l’apophyse Fig. 8.9. Pression transversale sur la face latérale de
épineuse. l’épineuse.
Fig. 8.11. Palpation des massifs articulaires Fig. 8.12. Palpation des ligaments inter- et
postérieurs. surépineux.
102 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
La présence fréquente de contractures mus passagers qu’il va subir tout en lui montrant
culaires douloureuses au niveau de la région en quoi elle consiste, et en insistant sur sa
cervicale rend la plupart du temps nécessaire parfaite innocuité.
leur emploi au début de chaque séance de Sa réalisation est ici encore extrêmement
traitement, afin de libérer une (ou plusieurs) facile : le patient étant assis, il suffit de se
direction(s) pour pouvoir manœuvrer. Parfois mettre derrière lui et d’appliquer les doigts
même ces techniques représentent le seul de l’une de ses mains (ou son index fléchi)
moyen disponible pour soulager un patient sur le cou latéralement, puis de faire glisser
« imbougeable » en raison soit des contractu ses doigts (ou son index) transversalement
res existantes (torticolis), soit de la présence au-delà de la ligne des épineuses en cherchant
d’une arthrose considérable. à mobiliser les muscles sous-jacents pour les
amener à rouler sur les épineuses. Ce balayage
transversal doit être exécuté sur toute la hau
Étirements longitudinaux teur du cou de part et d’autre de celui-ci en
(fig. 9-3 et 9-4)
changeant de main, et en appréciant à chaque
Ces manœuvres permettent à la fois d’obte fois le résultat obtenu sur la mobilité.
nir une détente musculaire globale correcte
et de faire céder les nombreuses contractures Techniques myotensives
situées en regard des massifs articulaires pos (muscle energy technics)
térieurs douloureux.
Elles consistent simplement, après s’être assis L’intérêt de recourir à ces techniques est,
à la tête du patient couché sur le dos, à lui outre leur simplicité, de pouvoir tirer parti
empaumer avec l’une de ses mains la muscu de la propriété qu’ont tous les muscles de se
lature cervicale postérieure située du même détendre lorsqu’ils sont soumis directement à
côté à la base du cou, en veillant bien à appli un étirement contre résistance ou bien lors
quer son annulaire et son auriculaire contre la que leurs antagonistes sont sollicités.
ligne des épineuses, puis à ramener lentement Pour réaliser la première technique, il suffit
sa main vers soi en effectuant une traction sur d’étirer au maximum le muscle (ou le groupe
les muscles sous-jacents. Il est souvent utile de muscles) du patient sur lequel (lesquels) on
d’y associer des massages circulaires. souhaite agir, et de lui demander de s’opposer
quelques secondes à ce mouvement, puis de
se détendre pendant une période équivalente
Étirements transversaux avant de réitérer la manœuvre.
(fig. 9-5 et 9-6) Pour solliciter les antagonistes, au contraire, il
faut au départ positionner le cou du patient à
Cette seconde technique s’avère particuliè la limite du blocage douloureux existant, puis
rement intéressante pour soulager les cer lui demander de mobiliser son cou en sens
vicalgies d’origine musculaire aiguës ou inverse tout en s’opposant à cette tentative 3
chroniques et pour améliorer la mobilité. ou 4 secondes ; et après un repos équivalent
Son caractère douloureux impose de pré recommencer la même opération à partir de la
venir au départ le patient des désagréments nouvelle position limite obtenue.
Chapitre 9. Rachis cervical et charnière cervicodorsale (cervicothoracique) 109
Manipulation occipito-atloïdienne
Première méthode
Deuxième méthode
Manipulations atloïdo-axoïdiennes
Première méthode
Seconde méthode
Fig. 9.38. Variante dans le positionnement Fig. 9.39. Variante de la première manœuvre
de la main fixe. en glissant le genou sous l’aisselle du patient.
128 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Fig. 10.4. Étirement axial avec deux points d’appui iliaque et costal
(position de départ).
Fig. 10.12. Variante en soutenant les bras. Fig. 10.13. Variante en demandant au patient
de poser les mains sur la table.
146 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Fig. 10.17. Position de départ. Fig. 10.18. Mise en place de la main postérieure
du praticien au contact du segment à traiter.
Fig. 10.27. Position de départ avec mise en place de Fig. 10.28. Fixation antéropostérieure du patient
l’appui dorsal. (contre soi).
Sous ce vocable, il convient d’englober toutes de l’épineuse concernée et à exercer alors une
les manipulations où l’impulsion est donnée brusque poussée transversale sur celle-ci dans
directement sur le segment mobile vertébral à le sens non douloureux.
traiter. Ces techniques sont surtout employées
dans les milieux chiropractiques sous la déno- Manipulation avec appui direct sur
mination d’ajustements spécifiques (specific le sommet de l’épineuse (fig. 10-36)
adjustments).
Quels que soient les points de contacts utilisés Pour réaliser cette manœuvre, il faut d’abord
par le praticien tant pour ses propres mains commencer par poser le talon de l’un de ses
(pouce, pisiforme, poignet) que sur les vertè- poignets sur l’épineuse à traiter, puis recou-
bres du patient (épineuses, transverses), toutes vrir ce dernier avec son autre main et ensuite
ces interventions directes exigent une parfaite demander au patient de respirer lentement et
maîtrise de soi. La délivrance de l’impulsion profondément.
manipulative doit en effet être suffisamment La mise en tension se fait en accentuant l’ap-
rapide et forte pour créer la manipulation, pui sur ses mains.
tout en ne dépassant jamais plus d’un cen- La manipulation s’obtient en donnant une
timètre d’amplitude pour rester inoffensive, brusque pulsion sur ses bras, à la fin d’une
notamment au niveau thoracique. expiration, en veillant à ce que celle-ci soit
inférieure à 1 cm.
Rappels généraux
Manipulation avec appui direct
• Possibilités d’action : T3–T4 à L5–S1. sur les apophyses transverses
• Position initiale du patient : en décubitus opposées de deux vertèbres
ventral. adjacentes (fig. 10-37 et 10-38)
• But poursuivi : supprimer les désordres Cette technique consiste à appliquer ses deux
vertébraux existants en intervenant sur le seg- pisiformes sur les apophyses transverses oppo-
ment vertébral impliqué. sées du segment vertébral impliqué, soit en
croisant les mains, soit en les gardant parallè-
les à la ligne des épineuses, puis à exercer une
Méthodes utilisables pression sur celles-ci, avant d’imprimer avec
Elles sont fort nombreuses en raison de la diver- ses bras une brusque pulsion verticale contrô-
sité des points d’appui possibles et des moyens lée à la fin d’une expiration.
employés pour créer l’impulsion manipulative. Pour des raisons de sécurité, certains auteurs
Aussi, nous nous limitons à la description de ont préconisé de retirer subitement les mains,
trois d’entre elles. une fois la pression obtenue.
Remarque
Manipulation avec appui direct Toutes ces techniques sont à déconseiller
sur la face latérale de l’apophyse aux débutants en raison des risques
épineuse (fig. 10-35) encourus par suite de l’écrasement pro-
La manœuvre consiste simplement à placer voqué, en particulier au niveau de la cage
ses deux pouces superposés sur la face latérale thoracique.
Chapitre 10. Rachis dorsal (thoracique) et rachis lombaire 159
Manœuvre Exécution
Technique illustrée La mise en tension est réalisée en exerçant
simultanément et respectivement sur l’épaule
Manipulation lombaire basse sur L4–L5 en et la fesse du patient une poussée ascen-
décubitus latéral gauche, cyphose et rotation dante et une traction dirigée vers le bas, de
droite. manière à sentir celle-ci s’effectuer sous sa
main droite au niveau de L4–L5.
But poursuivi La manipulation (fig. 10-42) consiste à se
Arriver à mettre en tension L4–L5 après avoir laisser brusquement choir sur son avant-bras
positionné le rachis lombaire en cyphose avant gauche tout en gardant fixe l’appui effectué
d’exercer au niveau de cet étage une traction sur l’épaule droite du patient, en ayant pris
brusque à l’aide de ses deux avant-bras et de soin, auparavant, de lui avoir fait effectuer
son propre poids. un demi-tour sur lui-même, de manière à le
surplomber.
Préparation
Commencer par demander au patient de s’al- Sources d’échec
longer sur le côté gauche, d’étendre le mem- • Relâchement de la pression sur l’épaule du
bre inférieur gauche vers le coin inférieur patient au moment de la manipulation.
droit de la table de manipulation et ensuite de • Impulsion manipulative sans conviction.
fléchir la jambe droite de manière à pouvoir • Utilisation de la seule force de ses bras pour
venir loger le pied droit dans le creux poplité manipuler et non pas de l’aide représentée par
gauche (fig. 10-39). son propre poids.
Chapitre 10. Rachis dorsal (thoracique) et rachis lombaire 161
Rappel anatomique
Malgré les modifications entraînées par l’âge, Le système ligamentaire associé à cette arti-
tous les auteurs s’accordent pour reconnaître culation est particulièrement complexe et
la nature diarthrodiale de ces articulations et remplit une double fonction : celle de main-
leur situation particulière dans l’organisme tenir fermement le sacrum contre les deux os
humain en raison de la forme de leurs surfa- iliaques, tout en le suspendant vis-à-vis d’eux
ces articulaires, de l’orientation de celles-ci et (fig. 11-1a, b et c). Schématiquement, il
surtout de l’importance de leur système liga- comprend une partie antérieure relativement
mentaire, le plus puissant de l’organisme. mince, contrastant avec l’importance des liga-
Les surfaces articulaires ont grossièrement ments postérieurs. Ces derniers se répartissent
la forme d’une oreille inversée, d’où le nom sur trois plans :
d’auricules qui leur a été donné. Elles com- • un plan profond constitué par un ligament
portent deux jambages, un supérieur plutôt court, épais, extrêmement solide (le plus
vertical, un inférieur plutôt horizontal, dispo- fort de l’organisme), situé immédiatement
sés presque à angle droit. derrière l’auricule, le ligament axile (encore
L’auricule sacrée est située à la partie supéro- appelé ligament interosseux ou ligament
interne de la face latérale du sacrum. Sa sur- vague) ;
face est plutôt concave avec une dépression à la • un plan intermédiaire constitué par les
jonction des deux jambages. ligaments ilio-conjugués, dénommés ainsi
L’auricule iliaque se trouve en arrière de la pour leur insertion sacrée sur les tubercules
fosse iliaque interne et de la ligne innominée, conjugués ;
à la partie inféro-interne de la tubérosité ilia- • un plan superficiel constitué par les liga-
que. Sa surface est plutôt convexe avec une ments iliotuberculés, dont le nom vient de
petite tubérosité répondant à la dépression de leurs insertions sur les tubercules postéro-
l’auricule sacrée. internes.
Jusqu’à la puberté, elles sont recouvertes Ce système postérieur est lui-même ren-
d’un cartilage trois fois plus épais au niveau forcé par les grand et petit ligaments
sacré qu’au niveau iliaque. sacrosciatiques.
Planes au début de la vie, elles subissent des Au côté de ce système ligamentaire sacro-
modifications à partir de la puberté sous la iliaque proprement dit, il faut aussi prendre
forme de rugosités ou d’adhérences. Ces der- en considération les ligaments iliolombaires,
nières sont nettement plus prononcées chez allant de la crête iliaque aux apophyses trans-
les hommes, et aboutissent à partir de 50 ans verses de L5 et de L4, et qui sont également
à immobiliser les sacro-iliaques, dans une sollicités lors des mouvements.
proportion de 87 %, selon les conclusions de Il y a d’ailleurs tout lieu de penser que l’une
R. Brooke, au terme de 200 dissections effec- des explications de l’efficacité des manipu-
tuées sur des bassins de tous âges. lations dites sacro-iliaques se situe à leur
La capsule articulaire est habituellement dif- niveau.
ficile à individualiser du système ligamentaire
sacro-iliaque, sauf chez le sujet jeune.
Chapitre 11. Articulations sacro-iliaques 173
De multiples tests ont été proposés pour Quatre manœuvres surtout s’avèrent particu-
objectiver les dysfonctionnements des articu- lièrement intéressantes :
lations sacro-iliaques. Beaucoup sont sujets à • l’étude comparative du mouvement des
caution, en raison de leur subjectivité et de épines iliaques postérosupérieures lors de
la très faible mobilité de ces articulations. l’élévation à l’horizontale de la cuisse. Le
Quelques-uns paraissent difficilement contes- patient étant debout, le praticien se place
tables, ne serait-ce qu’en raison de leur positi- derrière lui et pose ses deux pouces respec-
vité en cas de pelvispondylite rhumatismale. tivement sur l’une des épines iliaques posté-
rosupérieures et sur la crête sacrée en regard
(fig. 11-2). Normalement, lors de l’ascension
Tests sujets à caution de la cuisse, l’épine iliaque postérosupérieure
Le jeu articulaire sacro-iliaque s’apprécie en du même côté s’abaisse (fig. 11-3). En cas de
soulevant l’aile iliaque avec une main, et en fixation sacro-iliaque, elle s’élève au fur et à
appliquant l’autre main au niveau de la berge mesure du soulèvement de la cuisse. Ce test
sacrée homolatérale. Rappelons qu’à l’œil nu, est très utilisé dans les milieux anglo-saxons.
cette mobilité est imperceptible. Ces derniers prônent également l’étude des
• L’étude comparative des distances existant conséquences engendrées par le même mou-
entre les épines iliaques postérosupérieures et vement de la cuisse entre l’ischion et la pointe
la ligne des épineuses. Le risque d’erreur ici sacrée ;
provient de la fréquente asymétrie des os eux- • l’étude comparative de l’ascension des deux
mêmes. épines iliaques postérosupérieures lors de la
• L’appréciation comparative des distances flexion en avant du tronc, le sujet étant assis
existant de chaque côté entre la peau et la face (manœuvre de Piedallu). Normalement, l’as-
postérieure du sacrum, à condition d’avoir cension est parallèle et symétrique. En cas
été capable d’éliminer les tensions ligamen- de blocage sacro-iliaque, l’ascension du côté
taires en regard. atteint s’effectue plus rapidement que celle
• L’examen de la position des pieds. du côté sain ;
• La mensuration de la longueur des deux • la recherche d’une douleur provoquée lors de
membres inférieurs sous réserve d’une mise l’extension de la cuisse, le patient couché sur le
en place correcte du bassin. dos maintenant contre lui le membre inférieur
sain (manœuvre de Gaenslen) (fig. 11-4) ;
• la recherche d’une douleur provoquée lors
Manœuvres dignes de foi de l’abduction forcée de la hanche, le membre
inférieur étant fléchi de manière à permettre
Parmi celles-ci, il convient de citer la pression
au pied de reposer sur le genou opposé et le
verticale sur les deux épaules, en appui mono-
patient étant sur le dos (manœuvre de Patrick
podal alterné ; l’écartement ou le rapproche-
ou test de Faber) (fig. 11-5).
ment des deux ailes iliaques, le patient étant
en décubitus dorsal ; et l’appui vertical sur la Remarque
face postérieure du sacrum, le patient étant Pour être interprétables, ces deux dernières
en décubitus ventral. manœuvres exigent des hanches normales.
Chapitre 11. Articulations sacro-iliaques 175
Fig. 11.3. Test sacro-iliaque normal. Fig. 11.5. Manœuvre de Patrick ou test de Faber.
176 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
a b c
Blocages sacro-iliaques
Fig. 11.8. Vue supérieure. Fig. 11.9. Blocage de l’aile iliaque droite
et ses diverses percussions.
Première manœuvre
Deuxième manœuvre
Première manœuvre
Seconde manœuvre
But poursuivi
Manœuvres possibles Rétablir le fonctionnement normal du jeu
costal en agissant sur le col et la tête de la côte
Manœuvre en cas de mobilisation
costale douloureuse de haut en bas incriminée dans le sens opposé à la douleur
provoquée lors de l’examen.
Technique illustrée
Manipulation d’une 12e côte gauche. Préparation
Commencer par demander au patient de s’al-
But poursuivi longer sur le ventre, et venir se placer der-
Rétablir le fonctionnement normal du jeu rière l’extrémité supérieure de la table de
costal en agissant sur le col et la tête de la côte manipulation.
incriminée dans le sens opposé à la douleur Appliquer alors son éminence thénar et son
provoquée lors de l’examen. pouce gauches contre le bord supérieur de la
12e côte, et renforcer cet appui en plaçant son
Préparation autre main par-dessus ceux-ci.
Commencer par demander au patient de s’al-
longer sur le ventre et de laisser pendre les bras Exécution
de chaque côté de la table de manipulation. La manipulation consiste à exercer une brusque
Se placer ensuite à droite de la table, debout, poussée dirigée vers le bas sur la côte du patient,
face à lui, en regard de la région lombaire. à la fin d’une expiration forcée (fig. 12-8).
Empaumer alors avec sa main gauche l’aile
iliaque gauche du patient. Source d’échec
Appliquer enfin l’éminence thénar et le pouce • Prise d’appui costal imparfaite.
de sa main droite respectivement contre la tête • Absence de synchronisation entre l’impul-
et le long du bord inférieur de la 12e côte gau- sion manipulative et l’expiration.
che du patient. • Impulsion insuffisante.
Exécution Remarque
La mise en tension s’obtient en soulevant Ces deux techniques peuvent également
l’aile iliaque gauche du patient tout en lui être utilisées sur les 8e, 9e et 10e côtes.
maintenant le thorax contre la table de
manipulation.
La manipulation proprement dite consiste
alors à imprimer une brusque pulsion dirigée
vers le haut avec sa main droite (fig. 12-7).
Chapitre 12. Manœuvres annexes périrachidiennes 199
Manipulation du coccyx
en appliquant la règle Fas est ab hoste doceri La jambe était étendue, et M. Hutton se plaça
(« la sagesse est d’apprendre de votre ennemi »)… debout devant le patient. Ce dernier hésita
Apprenez ensuite ce que vous pouvez de la pra- et abaissa sa jambe. « Êtes-vous bien sûr qu’il
tique des masseurs et plâtriers, car ceux-ci est déboîté et que vous pouvez le remettre en
connaissent de merveilleux tours… » place ? » Il y eut un silence et ensuite : « Donnez-
Quelques années plus tard, en 1871, dans The moi votre jambe, je vous dis. » Le patient obéit à
Lancet, Wharton Hood révèle à ses confrè- contrecœur et l’éleva doucement jusqu’à la por-
res les méthodes employées par l’un des plus tée de M. Hutton. Ce dernier la saisit des deux
fameux bone-setters de Londres, M. Richard mains au niveau du mollet, avec le pouce de la
Hutton, descendant d’une famille de rebou- main gauche pressant l’endroit douloureux du
teux originaires du nord de l’Angleterre, après côté interne du genou. Il maintint le pied fer-
les avoir vues pratiquer par ce dernier pen- mement en saisissant le talon entre ses propres
dant plusieurs années et les avoir lui-même genoux et dit au patient de s’asseoir fermement
utilisées avec succès. Le compte rendu de ses dans sa chaise. À ce moment je pense que M.
observations est d’une précision remarquable A. aurait donné beaucoup pour retrouver le
et étonnamment vivant, comme en témoi- contrôle de son membre. M. Hutton inclina ses
gne cette relation du traitement effectué sur genoux vers sa droite, aidant ainsi le mouve-
le genou gauche1 d’un certain M. A. (dont ment de rotation qu’il imprima sur la jambe
le frère était professeur d’obstétrique), non avec ses mains. Il maintint une pression ferme
guéri au terme de deux années de soins dis- avec son pouce sur l’endroit douloureux et flé-
pensés par des chirurgiens : chit soudainement le genou. Le patient hurla
de douleur. M. Hutton abaissa le membre et
« Nous trouvâmes l’articulation du genou
dit à M. A. de se lever. Ce dernier s’exécuta et
enveloppée dans un pansement. Quand il fut
déclara tout de suite qu’il pouvait mieux bou-
ôté l’articulation apparut très gonflée et la
ger la jambe et ne ressentait plus aucune dou-
peau luisante et décolorée. L’articulation était
leur à l’endroit. […] Son rétablissement fut
imbougeable et très douloureuse sur sa face
rapide et complet. Quelques jours plus tard, il
interne. M. Hutton plaça […] son pouce sur
retourna au travail et de ce moment jusqu’à
un point sur la berge externe du condyle fémo-
sa mort, qui advint trois années plus tard, son
ral interne. Le patient se rétracta sous la pres-
genou resta parfaitement sain. »
sion et se plaignit d’une grande douleur.
En 1871, dans ce même journal, avant d’ana-
Il lui prescrivit un enveloppement et une appli-
lyser les motifs du recours aux bone-setters, et
cation d’huile pendant une semaine, qui eut un
sans nier la crédibilité de leur intervention, un
léger résultat sur la douleur. Puis M. Hutton
chirurgien, le Dr Fox, incrimine « la responsa-
revint une deuxième fois :
bilité du manque de soins ou de l’indifférence
« Comment va votre genou ? demanda-t-il. du corps médical en général, qui est capable de
– C’est moins douloureux. négliger de petites blessures devenant souvent
– Avez-vous pu le bouger ? très douloureuses et gênantes ».
– Non. Il classe ces motifs sous quatre rubriques :
– Donnez-le-moi. » – les articulations devenues douloureuses
après un repos forcé ;
– les articulations devenues douloureuses au
1 Il s’agit d’une manœuvre sur le ménisque interne. cours d’une maladie chronique ;
Chapitre 13. Articulations périphériques 209
Épaule
Épaule (suite)
5
6
7
8
Préparation Exécution
Commencer par demander au patient de s’al- La mobilisation consiste également à faire
longer sur le côté gauche, les jambes fléchies glisser l’omoplate (la scapula) du patient
et les bras le long du corps. sur la cage thoracique de celui-ci en s’aidant
Venir se placer ensuite debout en face du tho- alternativement de sa main droite, puis de sa
rax de celui-ci. main gauche.
Glisser alors son avant-bras gauche sous le Remarque
bras droit du patient et appliquer sa main Les deux manœuvres sont grandement
contre la pointe de l’omoplate droite. facilitées si l’opérateur profite de la prise
Appliquer enfin sa main droite contre l’épine offerte par la flexion préalable du coude du
de l’omoplate droite du patient. patient pour attirer l’épaule de ce dernier
soit vers le bas (1re manœuvre), soit vers le
Exécution
haut (2de manœuvre).
La mobilisation s’effectue en faisant glis-
ser lentement et dans toutes les directions
Chapitre 13. Articulations périphériques 215
Première manœuvre
Deuxième manœuvre
Mobilisation de l’épaule
Fig. 13.6. Décoaptation de l’épaule (première Fig. 13.7. Décoaptation de l’épaule (seconde manœuvre).
manœuvre).
218 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Manipulation sternoclaviculaire
b
Fig. 13.9. Manipulation acromioclaviculaire.
a. Position de départ. b. Mouvement achevé.
222 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Coude
Coude (suite)
Poignet et main
10
11
12
Fig. 13.14. Insertions et muscles sur la face antérieure du poignet et de la main.
1. Long supinateur (brachio-radial) ; 2. Rond pronateur ; 3. Grand palmaire (fléchisseur radial du carpe) ; 4. Petit pal-
maire (long palmaire) ; 5. Cubital antérieur (fléchisseur ulnaire du carpe) ; 6. Fléchisseur commun superficiel des doigts ;
7. Fléchisseur commun profond des doigts ; 8. Long fléchisseur du pouce ; 9. Carré pronateur ; 10. Ligament
annulaire antérieur du carpe (retinaculum des fléchisseurs) ; 11. Aponévrose palmaire ; 12. Muscle de l’émi-
nence thénar ; 13. Muscles de l’éminence hypothénar.
232 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
6
7
1 9
10
5
Manipulation du scaphoïde
Manipulation du pouce
Exécution
Manœuvre
La manœuvre est obtenue en tirant sur le
But poursuivi pouce du patient brusquement vers le bas.
Décoapter par traction une articulation tra-
pézométacarpienne enraidie et/ou doulou- Remarque importante
reuse, souvent au cours d’une rhizarthrose. En présence d’une rhizarthrose évoluée,
cette manœuvre peut parfois déclencher
Préparation une douleur très vive et fort désagréable,
aussi est-il préférable alors de s’abstenir.
Demander au patient de laisser pendre le bras
droit le long du corps.
Chapitre 13. Articulations périphériques 237
Scaphoïde
1 2
Hanche
Hanche (suite)
Le petit fessier est le plus profond des trois. Il L’obturateur externe naît sur le pourtour
s’étend entre le tiers moyen de la face externe osseux du trou ischiopubien et la bandelette
(latérale) de l’aile iliaque et le grand trochan- sous-pubienne pour aller s’insérer dans la fos-
ter (fig. 13-22). sette trochantérique.
Le carré crural (carré fémoral) de forme qua-
drilatère s’étend de l’ischion au fémur près de
Muscles internes la ligne âpre.
Les muscles adducteurs de la hanche sont au
nombre de cinq et constituent un ensemble
puissant contribuant à assurer la stabilité et la Muscles externes de la hanche
cohésion de l’articulation.
La face externe de la hanche est recouverte
Le grand adducteur est le plus vaste et le
par une structure mixte fibreuse sur laquelle
plus postérieur d’entre eux. Comportant plu-
vient s’insérer des fibres du grand fessier et
sieurs faisceaux, il naît au niveau de la branche
du fascia lata (fascia glutéal).
ischiopubienne pour se terminer sur toute la
ligne âpre fémorale.
Le court adducteur le recouvre partiellement Motricité et sollicitations
comme le long adducteur. Nés eux aussi au musculaires
niveau du pubis, ils se fixent au tiers moyen Ces différents muscles conjuguent leurs
de la ligne âpre fémorale. actions selon l’amplitude et le mouvement
Le pectiné se situe au-dessus du long adduc- effectué.
teur et va du pubis vers le tiers supérieur de la La flexion sollicite surtout le psoas ilaque (ilio
ligne âpre fémoral. psoas), le droit antérieur (droit du fémur), le
Le muscle droit interne (gracile) est le plus couturier (sartorius), mais aussi parfois le ten-
interne d’entre eux. Il s’étend entre la sym- seur du fascia lata (fascia glutéal).
physe pubienne et la zone d’insertion des ten- L’extension fait intervenir principalement le
dons de la patte d’oie. grand fessier, mais aussi les ischiojambiers
lorsque le genou est en extension.
Muscles pelvitrochantériens L’adduction de la cuisse est réalisable grâce à
la puissance des muscles adducteurs.
Au nombre de cinq, leur trajet horizontal à L’abduction est possible surtout grâce à la
partir de l’os iliaque (os coxal) vers le grand mise en jeu des moyen et grand fessiers (glu-
trochanter explique l’importance de leur rôle téaux), du tenseur du fascia lata (fascia glu-
dans la rotation externe. téal), mais elle est limitée par la présence du
Le pyramidal (piriforme) naît sur la face anté- sourcil cotyloïdien et celle des ligaments ilio-
rieure du sacrum, passe la grande échancrure et pubofémoraux.
sciatique pour venir se fixer sur la face supé- La rotation externe est réalisable grâce au
rieure du grand trochanter. concours des puissants muscles pelvitrochan-
L’obturateur interne prend naissance sur la tériens et accessoirement des muscles fessiers
face interne de la branche ischiopubienne, (glutéaux).
la membrane obturatrice pour venir se ter- La rotation interne fait intervenir notamment
miner sur la face interne (médiale) du grand les fibres antérieures des petit et moyen fes-
trochanter. siers (glutéaux) et du grand adducteur, mais
Il est encadré par les jumeaux supérieur et elle est inférieure à la précédente par suite de
inférieur. la présence du ligament ischiofémoral.
Chapitre 13. Articulations périphériques 243
Genou
Genou (suite)
Manœuvres méniscales
Première manœuvre
Deuxième manœuvre
Cheville et pied
10
Manipulation médiotarsienne
n’importe quel syndrome douloureux viscé- une contre-résistance modérée est à mettre au
ral, rachidien ou radiculaire. crédit d’un ostéopathe américain, F. Mitchell.
La découverte à la palpation d’un point exquis Cette technique myotensive ou muscle energy
ou d’un cordon induré hypersensible au sein technic est utilisée couramment par les ostéo-
d’un muscle, souvent au voisinage de sa zone pathes traditionnels et connaît depuis quel-
d’insertion, doit conduire non seulement à ques années un vif succès dans notre pays.
s’interroger sur la responsabilité musculaire Quel que soit le muscle ou le groupe muscu-
dans les douleurs motivant la consultation, laire concerné, son déroulement est toujours
mais encore à se demander si cette souffrance identique :
musculaire est isolée ou associée à une dys- • une fois le patient installé, après avoir mis
fonction segmentaire vertébrale, si elle l’a sui- son membre ou sa région vertébrale dans
vie ou lui a survécue. la position de départ désirée, il faut tou-
jours commencer par lui expliquer, gestes à
l’appui, le but de la manœuvre, la direction
du mouvement à exécuter, sa force, en la
Moyens thérapeutiques contrôlant par une contre-pression oppo-
manuels disponibles sée (entre 500 à 1000 g selon le muscle
traité) ;
• vient alors l’exercice proprement dit, débu-
Ils sont fort variés et peuvent faire appel au tant par la mise en tension subliminale du
massage, aux étirements, aux postures main- muscle du patient ;
tenues 90 secondes du strain and counters- • une fois cela fait, on demande à ce dernier
train prônées par L. Jones, aux pressions de le contracter volontairement et légère-
maintenues décrites notamment par J. Travell ment dans la direction voulue pendant 4 à
et D. Simons, aux techniques myotensives 5 secondes, tout en opposant simultané-
décrites par F. Mitchell. Nous nous attardons ment une contre-résistance ;
ici seulement sur ces dernières en raison de • au terme de cette période, on incite le
leur facilité d’exécution et de leur efficacité. patient à relâcher progressivement son
Les autres manœuvres sont détaillées dans le effort, tout en diminuant soi-même simul-
chapitre 2. tanément la contre-pression ;
• une fois le muscle au repos, on veille à
conserver la position initiale pendant
Techniques myotensives 8 secondes environ pour permettre aux
fibres musculaires de se détendre ;
L’idée d’utiliser la contraction volontaire • on recommence ensuite à chercher une
d’un muscle à partir d’une position de départ nouvelle position de mise en tension subli-
choisie, au seuil de sa mise en tension, dans minale du muscle et on enchaîne les mêmes
une direction déterminée, en lui opposant séquences, quatre à cinq fois de suite.
Chapitre 14. Manœuvres myotensives (muscle energy technics) 273
a b c
d e
f g
Muscles sous-occipitaux
Muscle sternocléidomastoïdien
Rappels généraux Placer alors son coude droit dans le creux sus-
claviculaire droit de ce dernier et lui empau-
• Trajet : constitué par deux chefs, un chef mer le sommet du crâne. Passer ensuite son
superficiel sternal et un chef profond clavicu- avant-bras gauche horizontalement devant
laire, ce muscle va de la mastoïde et de la moi- le patient de manière à venir poser son émi-
tié de la ligne courbe occipitale supérieure au nence thénar et son pouce gauches sur la cla-
manubrium sternal et au 1/3 interne de la vicule droite.
clavicule.
• Innervation : nerf spinal.
• Action : à partir de ses insertions inférieu- Exécution
res, latérofléchisseur homolatéral, rotateur La mise en tension du muscle s’effectue en se
controlatéral et légèrement extenseur de la servant de sa main droite pour fléchir latéra-
tête. lement la tête du patient vers la gauche tout
• Douleurs projetées possibles : en général, en la tournant vers la droite, avec une légère
elles se produisent toutes au niveau de la face extension jusqu’à l’obtention d’une légère
ou du crâne, jamais au niveau du cou. Selon résistance à la limite du seuil douloureux.
leur localisation, elles peuvent faire penser à La manœuvre proprement dite consiste à
une névralgie faciale atypique ou à une cépha- demander au patient de regarder en haut et à
lée de tension. Pour le chef sternal, dans sa gauche pendant 3 secondes. Puis lui deman-
partie supérieure, la projection douloureuse der de se détendre pendant 4 à 5 secondes, au
se situe au niveau de l’occiput, de la mâchoire cours desquelles on maintient la position ini-
ou autour de l’orbite. Pour le chef claviculaire, tiale. Au terme de ce repos, on recommence
elle a lieu dans l’occiput et parfois sur le front. la même manœuvre à partir d’une nouvelle
position de départ, sollicitant le muscle à la
Manœuvre myotensive limite du seuil douloureux, trois à quatre fois
de suite (fig. 14-3).
Préparation
Après avoir demandé au patient de s’asseoir,
venir se placer derrière lui contre le dos.
Chapitre 14. Manœuvres myotensives (muscle energy technics) 277
Muscles scalènes
antérieur
Scalène moyen
postérieur
moyen
Scalène
postérieur
2 1
2
1
3
2
4
3
5
4
6
5
Petit psoas
Grand psoas
Iliaque
Fig. 14.11. Manœuvre myotensive sur le carré des lombes (vue de face).
Fig. 14.12. Manœuvre myotensive sur le carré des lombes (vue de dos).
294 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
g)
Antérieur Postérieur
Muscles ischiojambiers
Biceps fémoral
(chef long)
Semi-tendineux
Semi-membraneux
Biceps fémoral
(chef court)
a. Semi-tendineux et b. Biceps fémoral
semi-membraneux (chefs long et court)
Fig. 14.18. Manœuvre myotensive sur le droit antérieur (en prenant soin de garder la jambe fléchie sur la cuisse).
Chapitre 15
Exercices d’auto-étirement
L’étirement consiste à allonger un muscle progressivement, qu’elle soit importante et
par un effort volontaire. Il existe une grande constante, maintenue sans saccade, et qu’elle
variété de techniques, que le milieu sportif n’entraîne pas de raccourcissement. C’est au
regroupe sous le vocable anglais de « stret- cours de cette période de relâchement qu’in-
ching ». Chacune de ces techniques répond à tervient l’étirement du muscle qui ne sera
des objectifs précis : acquérir une souplesse pas imposé brutalement, mais « attendu »
plus grande, récupérer de l’extensibilité après quelques secondes et installé lentement, sans
traumatisme ou diminuer la viscosité muscu- à-coup et maintenu durant une période qui
laire avant l’effort. Quel que soit le but recher- équivaut au double du temps de contraction.
ché, cette méthode exploite les principes Chez le sportif, il s’agit d’un entraînement
élémentaires de neurophysiologie musculaire. spécifique qui est exécuté en dehors des pha-
Le réflexe myotatique de C.S. Sherrington qui ses de travail technique ou tactique, après l’ef-
protège le muscle d’un étirement trop rapide, fort, ou entre deux séquences d’effort. Hors
le réflexe myotatique inverse, du même auteur, du milieu sportif, l’auto-étirement constitue
qui protège le muscle en diminuant la ten- une arme efficace pour lutter contre l’hy-
sion lorsqu’elle devient trop forte ; le réflexe pertonie musculaire, surtout lorsqu’elle est
d’inhibition musculaire réciproque polysynap- d’origine mécanique.
tique qui assure la coordination entre agonis-
Ces techniques ont peu de contre-indications,
tes et antagonistes, le système extrapyramidal
toutefois, elles sont proscrites en cas de trau-
influençant tous les systèmes précédents.
matismes musculaires récents : déchirures,
En pratique, la contraction isométrique contusions et en cas de tendinopathies aiguës
d’un muscle en tension est suivie d’une et elles n’ont pas d’indication dans les contrac-
phase de relâchement de quelques secon- tures musculaires généralisées accompagnant
des, à condition que la contraction s’installe les états de dystonie neurovégétative.
308 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Clinique Relâchement
Quelques secondes durant lesquelles la pres-
L’hypo-extensibilité de ces deux muscles sion du pied sur la main cède sans que ne
génère une hyperlordose lombaire et une varie la position des différents segments.
flexion de hanche.
Étirement
Exercices (fig. 15-1) Redresser lentement le buste et amener le
Position de départ talon, du membre inférieur fléchi, à la fesse
durant 10 à 15 secondes.
Sujet debout en appui monopodal, cuisse
en extension sur le bassin, genou fléchi sur Attention
la cuisse, pied du côté à étirer dans la main Éviter l’hyperlordose lombaire en ver-
homolatérale et remonté vers la fesse, jusqu’à rouillant le bassin et maintenir la cuisse
percevoir une légère tension sur la face fléchie, verticale, durant l’étirement.
antérieure de la cuisse, le tronc légèrement
antéfléchi.
Contraction
Appuyer fortement la face dorsale du pied
dans la main, en poussant vers le sol, durant
6 secondes.
Chapitre 15. Exercices d’auto-étirement 309
Clinique Contraction
Enfoncer fortement le talon de la jambe à éti-
L’hypo-extensibilité de ces trois muscles rer dans le sol durant 6 secondes.
entraîne un flexum du genou, une rétrover-
sion du bassin et une rectitude lombaire, par
redressement de la lordose physiologique. Relâchement
Relâchement de quelques secondes durant
lesquelles il n’y a plus aucune pression sur le
Exercices (fig. 15-2) sol et la position des segments ne varie pas.
Position de départ
Sujet debout, en fente, le pied du côté à éti- Étirement
rer en avant, posé par le talon, pointe rele- Propulser lentement le bassin vers l’arrière,
vée, genou verrouillé en extension. Le buste durant 10 à 15 secondes, pointe du pied avant
penché vers l’avant, les mains sur les hanches, en rotation interne pour étirer le biceps
le poids du corps sur la jambe arrière qui est femoris, et pointe du pied avant en rotation
légèrement fléchie. Les fesses sont dirigées externe pour étirer le semi-tendinosus et le
vers l’arrière et le haut jusqu’à percevoir une semi-membranosus.
tension au niveau de la face postérieure de la Attention
cuisse. Ne pas cyphoser le rachis lombaire.
Chapitre 15. Exercices d’auto-étirement 311
b
Fig. 15.2. Auto-étirements des muscles postérieurs de la cuisse.
a. Position de départ ; b. Étirement.
312 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Clinique Relâchement
Relâchement de quelques secondes en annu-
L’hypo-extensibilité de ces muscles entraîne lant la pression du bord interne du pied sur
une limitation de l’abduction de la cuisse et le sol, la position des segments de membres
au maximum, une attitude vicieuse en adduc- ne varie pas.
tion, rotation externe et surélévation de la
hanche.
Étirement
Augmenter progressivement la translation du
Exercices (fig. 15-3) bassin vers la gauche pour un étirement des
Position de départ adducteurs droits durant 10 à 15 secondes.
Sujet debout, genoux en extension, pieds écar- Attention
tés plus large que le bassin et en rotation interne, Bloquer le bassin en antéversion pour pro-
les mains sont posées sur la taille. Effectuer une téger le rachis lombaire et mettre les pieds
translation du bassin vers la gauche, sans bou- en rotation interne pour pré-tendre les
ger les épaules et jusqu’à sentir une tension à la adducteurs.
face interne de la cuisse droite.
Contraction
Appliquer fortement le bord interne du pied,
du côté à étirer, comme pour le ramener vers
l’autre en raclant le sol, durant 6 secondes.
Chapitre 15. Exercices d’auto-étirement 313
Clinique Contraction
Tenter de redresser le buste en luttant contre
Il s’agit d’une chaîne musculaire importante la main qui tracte au zénith et en ramenant la
concernée dans toutes les situations de souf- jambe arrière vers l’axe, en raclant le sol avec
frances segmentaires vertébrales dorsales ou le bord externe du pied, sans résultat. Cette
lombaires. Son hypo-extensibilité affecte la contraction dure 6 secondes.
mobilité du rachis essentiellement en flexion
latérale, mais également en rotation et en
flexion globale. Relâchement
Relâchement durant quelques secondes
et sans varier la position des segments de
Exercices (fig. 15-4) membres.
Position de départ
Sujet debout, membre inférieur, du côté à Étirements
étirer, croisant la jambe d’appui par l’arrière, Maintenir la translation du bassin, augmen-
le pied posé au sol par son bord externe, ter l’inclinaison en accentuant la traction vers
membre supérieur, du côté à étirer, tracté au le zénith, terminer l’étirement en effectuant
zénith par la main libre. Incliner le buste et une rotation comme pour regarder le pied
translater légèrement le bassin, jusqu’à perce- du côté à étirer et tenir cette position 10 à
voir une tension dans l’hémi-corps à étirer. 15 secondes.
Attention
Ne jamais relâcher la traction vers le haut
durant tout l’exercice.
Chapitre 15. Exercices d’auto-étirement 315
a b
Clinique Relâchement
Faire céder la pression postérieure, sans modi-
La contracture de ces muscles entraîne une fier la position des différents segments.
diminution de la flexion et de la rotation du
cou ainsi que de fréquentes céphalées occipi-
tales et des cervicalgies. Étirements
Amener le cou en antéflexion sur le sternum,
progressivement, en tirant la tête vers l’avant,
Exercices (fig. 15-5) jusqu’à percevoir une tension importante
Position de départ entre les omoplates et tenir la nouvelle posi-
tion durant 10 à 15 secondes.
Sujet en décubitus dorsal, genoux fléchis, les
mains jointes derrière la nuque, amener le Attention
cou en flexion antérieure, jusqu’à sentir une Ne pas positionner les mains jointes sur le
tension cervicale et dorsale supérieure. sommet du crâne afin de ne pas contrain-
dre, en flexion forcée, la charnière cervico-
Contraction occipitale.
Redresser le rachis cervical en pressant
fortement sur les mains jointes pendant
6 secondes.
Chapitre 15. Exercices d’auto-étirement 317
Fig. 16.1.
Fig. 16.2.
322 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Fig. 16.3.
Fig. 16.4.
324 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
C’est le chapitre qui a suscité le plus de tra- Il est conseillé d’avoir des fauteuils durs avec
vaux et de recommandations. des accoudoirs. Il existe dans le commerce un
dosseret que l’on peut transporter avec soi au
théâtre ou au concert. On le trouve à la bou-
Positions prolongées tique du dos.
Ces positions, qu’elles soient en flexion ou en
extension, ne sont pas bonnes. On conseille la Position debout
position intermédiaire.
La position en procubitus de même est nocive, Pour éviter la position en cyphose, penché
car elle met le rachis lombaire en hyperexten- en avant, il suffit de mettre les objets à une
sion. bonne hauteur sur la table, à mettre les lava-
bos, les placards, la planche à repasser, la
table à manger à bonne hauteur. Il existe un
Position assise moyen de soulager la douleur, c’est l’exercice
Elle a été bien étudiée et l’on trouve dans le en fente, comme à l’escrime. Cette position
commerce des sièges adaptés pour le travail permet d’élargir le polygone de sustentation
des dactylographes. Les principes sont les sui- et de se mettre en position d’avant en arrière
vants : et non plus en position frontale. Dans ce cas,
• le siège doit être adaptable à la hauteur de le rachis lombaire reste toujours en position
la table ; intermédiaire.
• par ailleurs, il faut un intervalle de 20 cm Une autre possibilité est de fléchir légèrement
entre l’assise de la chaise et le dossier pour les genoux, de serrer les fessiers et de rentrer
que les fessiers viennent s’y loger. Dans ces le ventre. La colonne se met en cyphose et
conditions, le rachis lombaire s’appuie au dos- corrige l’hyperlordose qui donne plus tard
sier qui doit être lui-même réglable à hauteur des arthroses postérieures. De même, l’appui
variable en fonction de la taille de l’individu. contre un mur ou un pilier, soulage le rachis
lombaire douloureux.
Position de la discussion
Il est préférable de s’asseoir à fond dans le
fauteuil et de décoller les pieds du sol, les
jambes croisées (fig. 16-5).
Chapitre 16. Prévention des rechutes 325
Fig. 16.5.
326 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Fig. 16.6.
Fig. 16.7.
Fig. 16.8.
328 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Nutrithérapie
Nous nous sommes aperçus, dans l’ancien rééquilibrer un grand nombre de nos patients
local du service de rééducation de l’Hôtel- et d’éviter ainsi les récidives au printemps et
Dieu qui était surchauffé, que nos malades à l’automne.
faisaient souvent des crises de tétanie lors de D’ailleurs, les pouvoirs publics qui s’en sont
l’épreuve d’hyperpnée due à l’effort physique aperçus viennent d’autoriser la commerciali-
provoqué par des exercices de gymnastique sation de laits enrichis en vitamine D3.
qu’ils exécutaient dans le service. L’usage abusif des engrais forts à type de
De plus, il y avait une forte proportion de nitrates dans les pâtures est aussi à l’origine de
malades qui récidivaient au printemps et à crises de tétanie dans la race bovine et surtout
l’automne comme il est habituel dans cette chez les veaux à la naissance.
affection. Dans leurs livres, sur les douleurs musculaires,
De nombreux sondages par prise de sang Janet Travell et David Simons, au chapitre
dosant le calcium et le magnésium nous ont sur la prévention des récidives des douleurs
montré une baisse significative du taux de musculaires, notent que la prise de certains
ceux-ci dans le sérum et la cellule. De plus, les médicaments, tels que les tuberculostati-
dosages urinaires portant sur les vingt-quatre ques, les anticonvulsivants et les traitements
heures montraient une fuite importante du hormonaux substitutifs ou contraceptifs fait
calcium urinaire dans 30 % des cas. baisser le calcium et le magnésium urinaire et
Un régime établi par le Professeur D. Hioco, cellulaire.
riche en laitages et en fromages, associé à C’est la raison pour laquelle dans le régime
la prise de phosphore qui empêche la fuite du Professeur D. Hioco, nous associons une
urinaire des calciums et à de fortes doses de prise nocturne de magnésium et vitamine B6
vitamine 25OHD3 qui favorisent l’absorp- avec la prise de la pilule contraceptive.
tion intestinale du calcium, nous a permis de
Chapitre 17
Fiches pratiques
Les fiches suivantes peuvent être remises par • fiche pratique nº 5 : postures protégeant le
vos soins aux patients souffrant de lombalgie rachis cervical en position assise ;
ou de cervicalgie chronique due à de mauvai- • fiche pratique nº 6 : exercice 1 pour le
ses positions : rachis lombaire ;
• fiche pratique nº 1 : prévention des mau- • fiche pratique nº 7 : exercice 2 pour le
vaises postures en position debout ; rachis lombaire ;
• fiche pratique nº 2 : prévention des mau- • fiche pratique nº 8 : exercice 3 pour le
vaises postures en position allongée ; rachis lombaire ;
• fiche pratique nº 3 : prévention des mau- • fiche pratique nº 9 : exercice 4 pour le
vaises postures en position assise ; rachis lombaire.
• fiche pratique nº 4 : prévention des mau-
vaises postures en travaillant debout ;
330 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Fiche pratique no 1
Prévention des mauvaises postures en position debout
La figure 17-1 n’est pas correcte. En effet, La figure 17.3 illustre le fait que de se met-
elle exagère la courbure lombaire en lordose tre en fente avant comme à l’escrime élargit
et peut entraîner une usure accrue des articu- le polygone de sustentation et efface cette
lations postérieures de la colonne vertébrale accentuation de la courbure lombaire.
lombaire basse.
La figure 17.2 montre que le port de chaus-
sures à talons hauts exagère encore cette cam-
brure lombaire.
Fig. 17.1. Mauvaise posture. Fig. 17.2. Mauvaise posture. Fig. 17.3. Bonne posture.
Chapitre 17. Fiches pratiques 331
Fiche pratique no 2
Prévention des mauvaises postures en position allongée
Dormir sur l’abdomen augmente la cambrure On peut dormir aussi sur le dos, mais les
lombaire et tord le cou et doit donc être évité genoux demi-fléchis en plaçant un traversin
(fig. 17-4). sous ceux-ci (fig. 17-6).
Il est préférable de dormir couché sur le côté,
les jambes fléchies, la tête supportée par un
oreiller anatomique (fig. 17-5).
Fiche pratique no 3
Prévention des mauvaises postures en position assise
S’asseoir sur une chaise qui est trop élevée ensuite, on peut poser les pieds sur un petit
augmente la cambrure lombaire (fig. 17-7). tabouret de salon (fig. 17-8) ;
Des méthodes variées permettent de réduire enfin, on peut utiliser un fauteuil avec accou-
cette cambrure exagérée et, par là, de préve- doirs et un petit tabouret, ce qui est le com-
nir le mal de dos : ble du confort.
d’abord, on peut croiser les jambes en posi-
tion assise ;
Fiche pratique no 4
Prévention des mauvaises postures en travaillant debout
Fiche pratique no 5
Postures protégeant le rachis cervical en position assise
Travailler le cou et la tête projetés en avant De même, il vaut bien mieux éviter les mau-
avec le menton relevé vers le haut peut provo- vaises postures avec le cou cassé en avant qui
quer des maux de tête et des sensations verti- entraîne céphalée et cervicalgie.
gineuses (fig. 17-13).
Il faut donc éviter ces postures et mettre une
écritoire sur son plan de travail qui doit être
mis au bon niveau des bras (fig. 17-14).
Fiche pratique no 6
Exercice 1 pour le rachis lombaire
Position de départ
Cette position de départ vaut pour tous les exercices.
Les genoux et les hanches sont fléchis. Les lombes reposent bien à plat sur la table. Le cou est
supporté par un petit oreiller plat (fig. 17-15).
Tous les exercices doivent être pratiqués de façon lente.
Fiche pratique no 7
Exercice 2 pour le rachis lombaire
Position de départ
Cette position de départ vaut pour tous les exercices.
Les genoux et les hanches sont fléchis. Les lombes reposent bien à plat sur la table. Le cou est
supporté par un petit oreiller plat (fig. 17-17).
Tous les exercices doivent être pratiqués de façon lente.
Fiche pratique no 8
Exercice 3 pour le rachis lombaire
Position de départ
Cette position de départ vaut pour tous les exercices.
Les genoux et les hanches sont fléchis. Les lombes reposent bien à plat sur la table. Le cou est
supporté par un petit oreiller plat (fig. 17-19).
Tous les exercices doivent être pratiqués de façon lente.
Exercice 3
• Fléchissez le genou sur la poitrine (fig. 17-20).
• Ensuite étendez la jambe tendue au zénith (fig. 17-21).
• Puis retournez à la position initiale (fig. 17-19).
• Alterner les mouvements avec la jambe opposée en répétant le cycle une dizaine de fois.
Fig. 17.20. Temps 1 : flexion de la jambe. Fig. 17.21. Temps 2 : extension de la jambe.
338 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
Fiche pratique no 9
Exercice 4 pour le rachis lombaire
Position de départ
Cette position de départ vaut pour tous les exercices.
Les genoux et les hanches sont fléchis. Les lombes reposent bien à plat sur la table. Le cou est
supporté par un petit oreiller plat (cf. fig. 17-19).
Tous les exercices doivent être pratiqués de façon lente.
Exercice 4
Ne faire cet exercice qu’après avoir pratiqué les précédents pendant 4 semaines lorsque l’on
relève d’un problème discal.
• Conduisez les deux genoux vers la poitrine (fig. 17-22).
• Puis élevez les deux jambes au zénith (fig. 17-23).
• Retournez à la position initiale.
• Cet exercice peut être recommencé une dizaine de fois.
Fig. 17.22. Temps 1 : flexion des jambes. Fig. 17.23. Temps 2 : extension des jambes.
Variantes et remarques
On peut augmenter la difficulté des exercices en se mettant sur les coudes puis les mains tendues
en avant.
On peut faire travailler les muscles droits de l’abdomen en position quadrupédique et en rentrant
le ventre et expirant.
Mais on ne fait pas travailler les obliques pour éviter les rechutes.
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Index
A –– d’ordre clinique, 65
Accidents, 67 –– d’ordre psychique, 66
Apophyse odontoïde, 106 –– d’ordre technique, 65
Arsenal thérapeutique ostéopathique –– de l’ostéopathie, 53
traditionnel, 15 Côtes
Articulation –– fausses côtes (manipulation), 196, 198
–– acromioclaviculaire (manipulation), 220 –– première côte (manipulation), 194
–– – périphérique, 207 Coude, 226
–– radiocubitale supérieure (manipulation), 232 –– mobilisation en valgus, 226
–– sacro-iliaque, 171, 172, 176, 178, 180, 182,
184, 186, 188, 190 D
–– – biomécanique, 176, 178 Détente, manœuvre de, 140
–– – – mobilité sacro-iliaque, 176 Détente musculaire, 108
–– – blocages, 180 –– au niveau du cou, 108
–– – – signes cliniques, 180 –– – étirements longitudinaux, 108
–– – – signes d’appel, 180 –– – étirements transversaux, 108
–– – manipulations, 182, 184, 186, 188, 190 –– – techniques myotensives, 108
–– – – en cas de blocage iliaque antérieur, Détente neuro-musculo-squelettique
188, 190 intégrée, 38
–– – – en cas de blocage iliaque postérieur, Doigts, 236
182, 184, 186 –– manipulation, 236
–– – rappel anatomique, 172 –– mobilisation, 236
–– sous-astragalienne (mobilisation), 256 Dorsagos aigus, 58
–– sternoclaviculaire, 218 Dorsalgies, 58
–– sternoclaviculaire (manipulation), 218 –– d’origine cervicale, 58
–– tibiopéronière supérieure (manipulations), –– d’origine dorsale, 58
252, 254 –– d’origine musculaire, 58
–– interscapulaires, 76
B Douleurs
Bruit manipulatif, 22 –– articulaires périphériques, 62
–– mécanisme, 22 –– pseudo-viscérales, 62
–– signification, 22
E
C Épaule (manipulation), 216
Céphalées, 56 Étirements, 18
Cervicalgies, 56 Exercices d’auto-étirement, 305
Chaîne musculaire externe, 315
Charnière cervicodorsale, 128–134 F
Coccyx (manipulation du), 204 Functional technics, 30
Conseils aux patients, 307–329
Complexe lombopelvien (manipulation du), 200 G
Contre-indications, 64, 65, 66 Glissé profond, 18
344 Atlas pratique de médecine manuelle ostéopathique
I –– action réflexe, 46
Indications de l’ostéopathie, 53 –– – sur le plan musculaire, 46
Information du patient, 67 –– – sur le plan tendineux, 46
Integrated neuromusculoskeletal release –– action sur la douleur, 50
–– Voir Détente neuro-musculo-squelettique Menton pivot, 132, 134
intégrée, 38 Mobilisation(s)
–– cervicales sous traction, 118
J –– de la charnière cervicodorsale, 126
Johnston, travaux de, 30 –– de la charnière cervico-occipitale, 110
Jones Lawrence, travaux de, 32 –– de l’épaule, 216
Junghanns (segment mobile –– du rachis cervical moyen et inférieur, 116
vertébrale de), 94 –– – en extension, 116
–– – en flexion, 116
L –– du rachis dorsal et lombaire, 144
Lumbagos aigus, 60 –– – en extension, 144
Lombalgies, 60 –– du rachis lombaire, 142, 146
–– d’origine dorsolombaire, 60 –– – en flexion, 142
–– d’origine lombosacrée, 60 –– – en latéroflexion, 146
–– omothoracique, 214
M Muscle(s)
Manifestations neurovégétatives, 62 –– adducteurs de la cuisse, 300
Manipulation –– angulaire de l’omoplate, 278
–– atloïdo-axoïdienne, 114 –– – manœuvre myotensive, 278
–– charnière cervicodorsale, 128, 130, 132, 134 –– carré des lombes, 288
–– codification, 20 –– – manœuvre myotensive, 288
–– médiotarsienne, 262 –– ischiojambiers, 296
–– occipito-atloïdienne, 112 –– – manœuvre myotensive, 296
–– rachis cervical, 122 –– moyen et petit fessiers, 292
–– rachis cervical moyen et inférieur, 120, 124 –– – manœuvre myotensive, 292
–– rachis dorsal et lombaire, 148, 150, 152, 154, –– psoas iliaque, 284, 286
156, 158 –– – manœuvre myotensive, 284
–– – à cheval, 148 –– pyramidal, 294
–– – décubitus dorsal, bras croisés, 156 –– – manœuvre myotensive, 294
–– – deux genoux, 152 –– quadriceps, 308
–– – directes, 158 –– scalènes, 276
–– – épigastrique, 154 –– – manœuvre myotensive, 276
–– – un genou, 150 –– sous-occipitaux, 272
–– rachis lombaire –– – manœuvre myotensive, 272
–– – en cyphose, 160, 162 –– sternocléidomastoïdien, 274
–– – en lordose, 164 –– – manœuvre myotensive, 274
–– vertébrale Musculature nucale et dorsale
–– – accidents neuro-orthopédiques, 68 supérieure, 317
–– – accidents vasculaires, 67 Myotensives (muscle energy technics)
–– – réactions, incidents, 67 (manœuvres), 269, 270
Manœuvres –– moyens thérapeutiques disponibles, 270
–– annexes périrachidiennes, 193 –– – étirements, 270
–– de détente –– – massage, 270
–– – des muscles dorsaux et lombaires, 140 –– – postures maintenues, 270
–– méniscales, 248, 250 –– – pressions maintenues, 270
Mécanismes d’action, 43, 44, 46, 50 –– – techniques myotensives, 270
–– action mécanique, 44 –– souffrance musculaire
–– action psychosomatique, 50 et ses pièges, 269
Index 345
N Règle de la non-douleur, 69
Névralgies mécaniques, 62 –– principe, 69
Nutrithérapie, 326 –– utilisation pratique, 71
–– – céphalée, 72
O –– – cervicalgie, 74
Occipito-atloïdienne (manipulation), 112 –– – dorsalgie, 76
Omothoracique (manipulation), 214 –– – lumbago, 78
Orteils (mobilisation ou manipulation), 266 –– – sciatique, 78
Ostéopathie, 3, 12 Risque manipulatif, 69
–– philosophie ostéopathique, 12 –– précautions, 69
–– pressions maintenues, 18, 34
P –– prévention
Palper-rouler, 96 –– – au niveau cervical, 318
Poignet (mobilisation ou manipulation), 232 –– – au niveau dorsal, 320
Point gâchette musculaire (trigger point), 269 –– – au niveau lombaire, 322
Pouce (manipulation), 234
S
R Sacro-iliaques (examen), 174
Rachis Scaphoïde (manipulation), 234
–– cervical, 105, 106 Sciatique, 78
–– – et charnière cervicodorsale, 105 Segment mobile vertébral, 94
–– – et manipulations vertébrales, 106 –– implications en pathologie vertébrale, 94
–– dorsal et rachis lombaire, 137, 150, 152, 154, Sir James Paget, 207
156, 158 Souffrance segmentaire vertébrale, 96, 98,
–– – à cheval, 148 100, 102
–– – décubitus dorsal, bras croisés, 156 –– manifestations à distance, 102
–– – deux genoux, 152 –– mise en évidence, 96
–– – directes, 158 –– signes locaux, 98, 100
–– – épigastrique, 154 –– – analyse dynamique des mouvements, 98
–– – un genou, 150 –– – recherche d’une douleur locale, 100
–– dorsolombaire, 138 Sternoclaviculaire (manipulation), 218
–– – manipulations vertébrales, 138 Strain and counterstrain, 32
–– – – au niveau dorsal, 138 Sustained pressures
–– – – au niveau lombaire, 138 –– Voir Pressions maintenues, 34
–– du rachis lombaire, 160, 164 Symphyse pubienne, 202, 202
–– – en cyphose, 160 –– (manipulation), 202
–– – en lordose, 164 Système vertébrobasilaire, 106
–– physiopathologie vertébrale, 86, 88, 89
–– – contraintes subies, 86 T
–– – détérioration des structures vertébrales, 88 Techniques fonctionnelles, 30
–– – innervation vertébrale, 89 Test de posture cervical, 70
–– – répercussions cliniques, 88 Tissus mous, 16, 18
–– rappel anatomique, 83, 84, 85 –– manœuvres cutanées, 16
–– – mobilité vertébrale, 84 –– manœuvres musculaires, 18
–– – protection du système nerveux, 85 –– techniques à visée tendineuse, 18
–– – solidité vertébrale, 83 Traitement général ostéopathique (TGO), 28