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Quelle est la définition du droit de suite ?

Droit de suite Définition : En droit des sûretés, le droit de suite est une

prérogative liée au droit réel. Le créancier bénéficiant de ce droit peut poursuivre

le bien, peu importe son propriétaire, et même si le bien a été cédé à un tiers

détenteur. C’est la raison pour laquelle il s’agit d’un droit réel. C’est un droit

sans intermédiaire entre la personne et la chose. Contrairement aux droits

personnels, le pouvoir exercé sur le bien est direct.

Il est bon de savoir que le droit de suit e demeure opposable aux t iers, isolément

de sa bonne ou mauvaise foi.

Généralement, les biens grevés de sû retés font l’objet d’une applicat ion du droit

de suite. Par ailleurs, les sûretés garant issent juridiquement le créancier dans le

paiement de ses créances même si le débiteur est insolvable.

Enfin, dans le domaine de la propriété intellectuelle, le droit d e suite est la

rémunérat ion dont les auteurs d’œuvres originales bénéficient lors des reventes
de leurs œuvres et au cours de laquelle un professionnel du marché de l’art

intervient.
LE DROIT DE PRÉFÉRENCE : DÉFINITION
Un droit de préférence est un avantage qui est accordé à un créancier. Ainsi, par

rapport aux autres créanciers du débiteur, il sera payé de manière prioritaire.

Sont considérés comme des droits de préférence aux yeux de la loi les

mécanismes juridiques suivants :

 Le droit de gage : Des sûretés réelles conventionnelles, judiciaires ou légales

sont octroyées au créancier. En cas de pluralité de créanciers, il sera payé en

premier,

 L’hypothèque : Un créancier bénéficie d’une garantie sur un bien immobilier.

Au cas où les dettes ne seraient pas honorées par le débiteur, la saisie du bien

immobilier pourra être demandée par le créancier hypothécaire pour l’obtention

du remboursement des sommes qui lui sont normalement dues. L’hypothèque se

diffère de la caution.

 Le nantissement : Le débiteur peut offrir une garantie portant sur des biens

mobiliers à son créancier. Par exemple, le nantissement sur un fonds de

commerce qui est un bien meuble incorporel.


LA DISTINCTION ENTRE DROIT DE SUITE
ET DROIT DE PRÉFÉRENCE
Ces deux prérogatives s’attachent au droit réel. Dans ce sens et par rapport au

principe d’égalité entre les créanciers d’un même débit eur, ces deux mécanis mes

juridiques font except ion.


Néanmoins, cette similarité cache des différences. Avec le droit de suite, le

créancier peut poursuivre un bien grevé de sûreté dans le but de faire réaliser ses

droits. Tandis qu’avec le droit de préférence, le créancier dis pose d’un droit de

priorité pour obtenir en premier le recouvrement de ses créances.

Il faut faire attention, car souvent le droit de préférence est compris comme étant

un droit de préempt ion. Pourtant, dans la pratique, ils sont très différents. En

effet, à titre d’illustration, dans une vente d’un logement loué, le droit de

préempt ion désigne un droit qu’on accorde au locataire d’avoir une priorité sur

l’offre de vente.
LE DROIT DE SUITE : DÉFINITION EN
DROIT DES SOCIÉTÉS
En vertu d’une clause de cession forcée, les associés sont contraints de céder

leurs act ions. En insérant le droit de suit e dans un pacte d’associés, ils sont

protégés.

Ainsi, les t itulaires de ce droit de suite pourront bénéficier d’un ajustement du

prix lors de l’opérat ion de cession. P ar rapport aux autres créances, c’est un

régime plus favorable (Voir aussi la définition complète de créance ici ).


LE DROIT DE SUITE ET L’HYPOTHÈQUE
En mat ière d’hypothèques, le droit de suite se présente comme étant un droit de

préférence prolongé. Le créancier hypothécaire fait inscrire sa sûreté et il pourra

ainsi saisir le bien hypothéqué.


Lorsque le droit de suite est act ionné, le tiers détenteur pourra renoncer à

acquérir l’immeuble et payer la dette pour conserver la propriété de l’immeuble

ou purger les hypothèques.


LE DROIT DE SUITE RÉSULTANT D’UNE
VENTE EN MATIÈRE DE PROPRIÉTÉ
INTELLECTUELLE
Il est nécessaire que cette vente remplisse des condit ions :

Les conditions concernant l’auteur

L’auteur doit être ressortissant d’un État faisant partie de l’espace économique

européen ou d’un État membre de l’Union européenne. Néanmoins, le droit de

suite peut profiter aux autres auteurs ou leurs ayants droit au cas où l’auteur

aurait résidé pendant 5 ans en France, sur accord du ministre de la Culture et

après avis d’une commission, s’il a part icipé à la vie art ist ique française ou au

cas où la législat ion de l’État de ces auteurs reconnaîtrait aux auteurs de l’Union

européenne le droit de suite (principe de réciprocité).

De plus, l’auteur doit avoir vécu ou être décédé depuis moins de 70 ans. Il faut

prendre en compte la fin de l’année civile du décès.

Les conditions concernant l’œuvre

Les œuvres plastiques et graphiques sont concernés telles que l es collages, les

dessins, les estampes (gravures, lithographies …), les peintures, les tableaux,

y compris celles insérées dans les livres illustrés, les bijoux d’artiste, les

verreries, les céramiques, les objets mobiliers et le mobilier, les tapisseries,


les sculptures, les reliures, les créations plastiques et photographies sur

support numérique ou audiovisuel.

Au sens du droit de suite, lesdites œuvres doivent être originales : Les œuvres

créées par l’artiste en personne et les exemplaires exécutés par l’artiste en

personne ou sous sa responsabilité en quantité limitée.

Les conditions concernant la vente

Elle demeure assujettie, toute vente égale ou supérieure à 750 euros. La

première cession de l’œuvre au cours de laquelle intervient un professionnel

du marché de l’art en tant qu’acheteur, intermédiaire ou vendeur :

Antiquaire, commissaire-priseur, encadreur, galerie, marchands en ligne,

société ventes, etc.

Par ailleurs, la vente doit s’opérer en France ou être assujettie à la TVA sur

le territoire français.

LES MARCHANDS D’ART ET SES


OBLIGATIONS
Les obligations concernant le paiement du droit :

Selon l’art icle 2224 du Code civil, le professionnel est pendant 5 ans à compter

de la déclarat ion de la vente à l’ADAGP responsable du paiement. Du moment

qu’il est saisi d’une demande de paiement du bénéficiaire, le droit de suite doit

lui être versé par le professionnel dans les 4 mois de la récept ion de la demande

si celle-ci s’opère après la vente ou dans les 4 mois de la vente.

Les obligations d’information :

Toute informat ion essent ielle au paiement du droit de suite doit être indiquée par

le professionnel du marché de l’art à une société d’auteurs ou au bénéficiaire.


Pour retrouver les bénéficiaires du droit de suite, des diligences nécessaires

devront être réalisées par la société d’auteurs habilitée. Pendant 3 ans après la

vente, le professionnel en tout état de cause doit conserver ces informat ions.
LE DROIT DE SUITE ET SES BÉNÉFICIAIRES
Le premier bénéficiaire est l’auteur. Le droit de suite a un caractè re inaliénable

contrairement aux autres droits patrimoniaux. L’auteur ne peut ni donner, ni

léguer, ni vendre ce droit.

Suite au décès de l’auteur, les hérit iers légaux de celui-ci bénéficieront du droit

de suite sous réserve de l’usufruit qui est reconnu au conjoint survivant. Ces

hérit iers sont les ascendants, les collatéraux, les des cendants. Les légataires sont

exclus, même s’ils sont des légataires à t itre universel.


LE PRIX DE VENTE DU DROIT DE SUITE
Le vendeur perçoit hors de la cession, le prix de vente qui sert d’assiette afin de

percevoir le droit de suite. Le calcul du droit de suite se fait œuvre par œuvre. Le

plafond du montant du droit de suite est de 12 500 euros.

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