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Université Mhamed BOUGARA Boumerdes

Faculté des hydrocarbures et de la chimie


Master académique : MAPH,MAFP

Les amortissements
1. Définition et rôle de l’amortissement
Lorsque l’entreprise acquiert du matériel, la valeur de ce bien diminue chaque année. Cette
diminution est enregistrée en comptabilité sous le terme amortissement.
Un amortissement correspond à une constatation de perte de valeur d’un bien, du fait de son usage (usure
physique), de l’évolution technique (obsolescence de l’actif) ou bien tout simplement du temps. Il permet de
corriger l’évaluation des immobilisations qui a été faite au titre de l’entrée dans le patrimoine de l’entreprise.
La comptabilisation d’amortissement est obligatoire à la clôture de chaque exercice comptable, même si le
résultat comptable d’un exercice se traduit par une perte.

L’amortissement se définit comme « la constatation comptable d’un amoindrissement


(diminution) de la valeur d’un élément d’actif résultant de l’usage, du temps, du changement
de technique ou de toute autre cause »

Si l’amortissement constitue la perte d’efficacité d’un matériel, il convient alors de procéder à


l’évaluation de cette perte et répartir cette valeur sur une période déterminée correspondant
(généralement) la durée de vie utile ou présumée où le matériel est en état de produire.
Il s’agit pour l’entreprise de récupérer sur les résultats des exercices d’exploitation la
dépréciation subie par ses immobilisations.
L'amortissement a pour effet financier de permettre à l'entreprise le renouvèlement des
immobilisations, car il permet de conserver dans l'actif une valeur égale à celle qui en a été
soustraite pour mesurer la dépréciation.
Par ailleurs, l'amortissement représente des fonds propres qui constituent un moyen de
financement dont l'entreprise a la libre disposition tant qu'elle n'en a pas besoin pour assurer le
remplacement des immobilisations.
Ainsi le caractère financier de l'amortissement pousse davantage à assurer la valeur de
remplacement de l'immobilisation en s'écartant de sa valeur d'origine.
Les immobilisations amortissables
Une immobilisation est amortissable dès lors que l’utilisation qui va en être faite par
l’entreprise est déterminable et que celle-ci soitlimitée dans le temps. Cela se mesure
notamment par la création de flux de trésorerie pour l’entreprise.
En principe, toutes les immobilisations corporelles sont amortissables, à l’exception des
terrains et des œuvres d’art. Sont donc amortissables :
 les constructions, installations générales, agencements,
 les matériels et outillages industriels,
 les matériels de transport, matériels de bureau et informatique,
 le mobilier.
Certaines immobilisations incorporelles sont amortissables. C’est notamment le cas pour :
 les brevets d’inventions, les licences,
 les logiciels et coûts de développement,
 les Sites Internet (sous conditions)
En revanche, d’autres ne le sont pas (le fonds de commerce par exemple).
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Enfin, les immobilisations financières ne sont pas amortissables. Elles peuvent toutefois faire
l’objet d’une dépréciation.
Tout problème d’amortissement doit considérer les paramètres suivants :
1. La valeur d’origine du matériel (du bien) considéré V0 : fixe et connue.
2. La valeur nette comptable VNC, représente la valeur du bien jusqu’à ce que l’on
cesse d’amortir soit en cédant le bien ou en étant complètement amorti.
VNC= V0 – somme des Amortissements pratiqués
3. La durée de vie probable ou présumée N : le nombre d’année d’utilisation.
4. L’annuité d’amortissement A: c’est la charge annuelle de la dépréciation. Il s’agit de
récupérer sur les exercices d’exploitation successifs le montant V0.
L’amortissement peut jouer plusieurs rôles
a - L’amortissement permet d’effectuer une correction de valeur des immobilisations inscrites
à l’actif du bilan: les immobilisations amortissables doivent figurer au bilan pour leurs valeurs
nettes comptables ainsi définies :
VNC= V0 – somme des amortissements pratiqués.
b - L’amortissement permet d’étaler le coût d’acquisition ou de production d’une
immobilisation sur sa durée probable d’utilisation, en imputant dans les charges par un
étalement sur plusieurs exercices, le coût de l’immobilisation.
c - L’amortissement s’analyse comme une composante essentielle de la politique
d’autofinancement.
La dotation aux amortissements est une charge mais cette charge n’est pas décaissable. En
conséquence:
- Elle n’entraîne aucune sortie de fonds.
- En réduisant le résultat, elle diminue le montant susceptible d’être prélevé par l’exploitant
ou par les associés. Ainsi se trouve maintenue dans l’entreprise une fraction du bénéfice égale
à la dotation d’amortissement; la technique de l’amortissement permet alors à l’entreprise de
reno
uveler ses immobilisations par autofinancement.
Le tableau d’amortissement
Ces différents caractères peuvent être représentés dans un tableau appelé « tableau
d’amortissement » ou « plan d’amortissement »
Taux usuels préconisés par l’administration fiscale :
Bâtiments 2à5%
Matériel et outillage 10 à 20%
Matériel de transport 20 à 25%
Mobilier, matériel de bureau 10 à 20%

2. Les méthodes de calcul des amortissements


2.1. Procédé d'amortissement constant (linéaire)
Le taux d'amortisse ment à retenir est égal au quotient de 100 par le nombre d'années
correspondant à la durée normale d'utilisation des immobilisations t%=100/N, ainsi l’annuité
se calcule selon l’une des formules suivantes :

A= t. V0. ou Ou A= V0/ N
Exemple
Soit un véhicule acquis le 1 janvier 2010 pour un montant de 4 800 000 DA. Sa durée
d’utilisation normale est de 5ans. Construire le tableau d’amortissement.

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Année Base amortissable Taux Annuité Valeur nette
d’amortissement d’amortissement comptable
31.12.10 4 800 000 20% 960 000 3 840 000
31.12.11 4 800 000 20% 960 000 2 880 000
31.12.12 4 800 000 20% 960 000 1 920 000
31.12.13 4 800 000 20% 960 000 960 000
31.12.14 4 800 000 20% 960 000 0
Point de départ de l'amortissement linéaire
Le point de départ de l'amortissement linéaire intervient à la date de la mise en service
effective de chaque élément amortissable.
Si le point de départ de l'amortissement se situe en cours de l'exercice, la première annuité
doit être réduite au prorata du temps. Cette réduction se calcul en jours.
De même, en cas de cession d'un élément en cours d'exercice, l'amortissement doit être
pratiqué jusqu'au jour de la cession au prorata du temps.
Exemple d'application :
Soit une machine acquise le 1er mars 1995 pour une valeur de 500.000 DA.
Sa durée d'utilisation normale est de dix (10) ans.
Sa mise en service effective a eu lieu le 8.04. 1995. Elle a été cédée le 20 Mars 2000.
DATE Base taux Annuité VNC
31.12.1995 500 000 0.1(263/360) 36 527.78 463 472.22
500 000 0.1 50 000 413 472.22
500 000 0.1 50 000 363 472.22
500 000 0.1 50 000 313 472.22
500 000 0.1 50 000 252 472.22
500 000 0.1(80/360) 11 111.11 241 361.11

(x) Cette fraction constitue le "prorata temporis" ou prorata du temps de mise en


service compté en nombre de jours, l'année étant comptée pour 360 jours.
Remarque :. Le taux d’amortissement appliqué à la valeur d’origine des immobilisations est
fixé en fonction de la durée de vie probable d’utilisation des éléments à amortir dans des
limites posées par l’administration fiscale. Il varie de 33% pour le matériel roulant, à 10%
pour le matériel de bureau et le matériel fixe d’usine ; à 2% pour certaines constructions
particulièrement solides.
2.2. Procédé d'amortissement dégressif
Le taux de l'amortissement dégressif est obtenu en multipliant le taux de l'amortissement
linéaire correspondant à la durée normale d'utilisation par l'un des coefficients prévus dans le
tableau ci dessous.

Durée d’utilisation Coefficient fiscal


3-4 ans 1,25
5-6 ans 1,75
>6ans 2,25

Le calcul de l'amortissement dégressif


Le mécanisme de l'amortissement dégressif comporte l'application d'un taux d'amortissement
d'abord sur la valeur d'origine représentant, selon le cas, le prix d'achat ou de revient.
Dans ce mode d’amortissement, la base amortissable est égale à la valeur nette comptable
(VNC) en début de chaque exercice.

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Remarques :
 Ce mode d’amortissement s’applique au materiel industriel, materiel roulant, immeubles
industriels, materiel de bureau, et d’une durée d’utilisation minimun de 3 ans.
 La 1 annuité se calcul en mois à partir du mois d’acquisition ( et non de mise en service), le
ère

mois d’ cquisition comptant entier, en cas de cession, le mois de cession n’est pas amorti.
 Lorsque le taux linéaire, calculé sur le nombre d’années restant, devient supérieur au taux
dégressif, le plan d’amortissement est achevé en linéaire.
 Pour trouver le nombre d’années à réaliser en linéaire, il suffit de calculer 100/ td et prendre la
partie entière.
Exemple un bien est amorti en dégressif selon le mode dégressif ;

Exemple : une machine outil est acquise à 1000 000 da, le 10/06/2000 por une durée
d’utilisation de 5 ans.
Quel est le taux d’amortissement linéaire ?
Quel est le taux d’amortissement dégressif ?
Quelle est la valeur de la 1ère annuité ?
A partir de quelle année va-ton amortir en linéaire ?
Exemple d'application : soit un équipement acquis pour une valeur de 120 000
DA, le 01.01.2010 Cet équipement doit être amorti sur une durée de cinq ans, suivant le mode
dégressif.

2.3. Procédé d'amortissement progressif :


Conditions d'application de l'amortissement progressif
L'amortissement progressif est accordé aux entreprises qui ont formulé une demande d'option
jointe à leur déclaration annuelle des résultats.
L'option une fois faite devient irrévocable pour les amortissements qui y ouvrent droit.
Le calcul de l'amortissement progressif
L'amortissement progressif est obtenu en multipliant la base amortissable par une fraction
admettant comme numérateur le nombre correspondant à la durée d'utilisation déjà courue et
comme dénominateur N(N+1)/2, N étant le nombre d'année d'amortissement.
Taux d'amortissement :
Le taux à appliquer à la base d'amortissement est déterminé par référence aux deux termes de
la fraction admettant :
 Comme numérateur le nombre d'années correspondant à la durée d'utilisation déjà
courue.
 Comme dénominateur N(N+1)/2, n'étant le nombre d'année d'amortissement.
Exemple d'application
Soit une machine acquise le 01.01.96 pour le prix de 350.000,00 DA. Cette machine est
amortie sur 10 ans selon le mode progressif.

1 - Calcul du taux d'amortissement


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a - Le numérateur étant le nombre d'années d'amortissement se calcule comme suit :

b - Le dénominateur est égal à :


N(N+1)/2=10(10+1)/2=55
Le tableau d'amortissement s'établit donc comme suit :

Année Base Taux annuité VNC


31.12.96 350 000
amortissable d’amortissement
1/55 6 363,63 343 636,37
31.12.97 350 000 2/55 12 727,27 330 909,91
31.12.98 350 000 3/55 19 090,90 331 818,20
31.12.99 350 000 4/55 25 455,54 286 363,66
31.12.2000 350 000 5/55 31 818,18 254 545,48
31.12.2001 350 000 6/55 38 181,81 216 363 ,67
31.12.2002 350 000 7/55 44 545,45 171 818,22
31.12.2003 350 000 8/55 50 909,09 120 909,1
31.12.2004 350 000 9/55 57 272,72 63 636,36
31.12.2005 350 000 10/55 63 636,36 0

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