Vous êtes sur la page 1sur 76

Analyse et gestion de l’environnement

Chap.1. Chimie de l’eau et les eaux usées


I) Analyses physico-chimiques de l’eau ;
II) Analyse de l’eau pour le particulier et l’Industriel ;
III) Analyse de l’eau destinée à la consommation humaine ;
IV) Méthodes générales de dénombrement ;
V) Dénombrement de micro-organismes témoignant d’une pollution fécale

Chap.II. Chimie atmosphérique

Chap.1. Chimie de l’eau et les eaux usées

I) Analyses physico-chimiques de l’eau


Introduction
1) L'eau est le principal constituant du corps humain.
Eau : substance indispensable à la vie.
Eau = vie pour les végétaux et les animaux
Eau :
- Alimente la sève des plantes : Il y’a sève brute et élaborée, les 2 sèves constituent le système
circulatoire de la plante ; transportent les éléments nutritifs indispensables à leur croissance.
- Elle irrigue chaque cellule : apporte des substances nutritives ; débarrasse des déchets et des
toxines (via les urines)
- Eau : principal constituant du corps humain :
 La teneur totale dépend de plusieurs facteurs : corpulence, âge, sexe
Chez l’homme : 45 l d’eau pour 70 kg
Chez la femme : 30l d’eau pour 55 kg
Jeune enfant : 14 l pour 20 kg
 A l’intérieur de l’organisme : l’eau n’est pas répartie uniformément, sa concentration varie
selon l’organe exemple : dent = 10% ; foie = 71,5%
 Un être humain élimine sans cesse de l’eau.
Chez les animaux : excrétion (urines) ; respiration (expiration) ; transpiration
Chez les végétaux : transpiration
Chez l’Homme : les quantités d’eau perdues varient en fonction de la chaleur extérieure et
des activités physiques. Selon les statistiques ; les urines 52% ; transpiration et souffle 41%
 La soif : ne pas attendre pour boire
Si les entrées d’eau n’équilibrent pas les pertes, le cycle de l’eau dans notre corps est rompu.
Une perte : 1% donne soif ; 10% conduit à des hallucinations ; 15% entraine la mort ;
l’Homme ne peut vivre plus de 2 ou 3 jours sans apport d’eau. Pour remplacer ces pertes et
éviter la déshydratation, il faut boire régulièrement.
L’eau est formée de : sels minéraux et des oligo-éléments ; ils interviennent dans le métabolisme et
le bon fonctionnement de notre corps, représente 7% du poids ; existent dans la nature sous forme
de minéraux ou de cristaux.
La perte de l’eau dans l’organisme conduit aussi à une perte d’une partie de ces sels minéraux et de
ces oligo-éléments. Il faut donc récupérer par l’alimentation et la boisson.
Eau : Son rôle dans l’organisme :
- Calcium : constituant majeur de l’os, joue un rôle important dans la coagulation du sang, la
contraction musculaire, le fonctionnement du muscle cardiaque
- Phosphore : associé au calcium, indispensable à la constitution des tissus osseux, intervient
également dans l’absorption et la transformation de certains nutriments.
- Sodium : élément minéral le plus important des liquides du corps humain. Il participe : à
l’équilibre du milieu intérieur. Rôle important dans la régulation de la pression artérielle.
- Potassium : intervient dans l’activité musculaire en général. La carence en potassium peut
entraîner des crampes, des effets nocifs sur le cœur.
- Magnésium : impliqué dans de nombreux phénomènes biologiques au niveau de la cellule. Une
carence entraine des faiblesses musculaires et des crises de tétanie
- Fer : constituant des GR, source d’anémie, Excès de fer est dangereux pour le cœur.
Eau du robinet : source non négligeable de sels minéraux
Macroéléments : sodium, potassium, calcium, fer, Mg, Phosphore
Oligoéléments : Iode, cuivre, fluor, chlore, zinc, cobalt, manganèse

2) Sources d’eau.
Les eaux pures n’existent pas car elles contiennent toujours de nombreuses substances d’origine
naturelle et l’activité humaine.
Il y’a 4 sources principales d’eau brute
a) Eau de pluie:
L’eau atmosphérique précipite sous forme de pluie, contient surtout des gaz dissous, mais les sels dissous
sont presque totalement absents.
Donc, théoriquement eau de pluie = eau distillée
b) Eau de mer
Constitue la majeure partie des réserves d’eau du globe. Elle est caractérisée par sa forte salinité
c) Eaux de surface
Ce sont les eaux de surface des lacs et des cours d’eau qui sont alimentés par les eaux de pluie et
souterraines résurgentes.
L’origine des impuretés de cette eau est due à : la dissolution des matières minérales et organiques, la
présence des virus, des algues, de l’érosion des roches.
d) Les eaux souterraines
- Sont plus stables, souvent de meilleure qualité, certains sont très riches en sels minéraux, elles
renferment du fer.
La quasi-totalité de l’eau douce = non gelée se trouve sous la surface terrestre et constitue les nappes
phréatiques
- De très bonne qualité, principalement extraite pour fournir de l’eau potable ou pour arroser les
cultures dans les zones arides.
- En conséquence, il est intéressant de connaitre sa composition chimique et son influence sur notre
santé et l’environnement.

3) Qualité physico-chimique de l’eau.


Informe sur : sa localisation, niveau de pollution, mesurant un ensemble de paramètres, sa qualité est
appréciée en comparant les valeurs mesurées par rapport à celles de référence.
a) Les paramètres de la Qualité physique.
Matières en suspension
Turbidité
Transparence
Température
Conductivité
Salinité
b) Les paramètres de la Qualité chimique
pH
Sels minéraux
Matière organique
Oxygène dissout
Nutriments : nitrite, nitrates, ammonium, phosphate, silice, pesticides.
Les paramètres physico-chimiques de l’eau : permettent de détecter les sources de pollution et de mettre en
place les mesures nécessaires pour rétroagir sur la gestion.
4) Caractères organoleptiques
Les propriétés organoleptiques sont des caractéristiques physiques de la matière en général, telles qu’elles
sont perçues par les sens, telle que : sa couleur, son odeur, son goût, sa texture
Ces caractéristiques sont évaluées sans l’utilisation d’appareil de mesure.
a) Couleur
La coloration de l’eau est due :
- Aux particules en suspension
- Aux substances organiques dissoutes
- Aux substances minérales dissoutes
L’origine de la coloration :
- Naturelle : exp : présence de plancton explique une coloration « jaune-vert »
Présence de cristaux de calcite peut donner une coloration « bleuâtre »
- Artificielle : déversement d’eaux usées, certains colorants pouvant être toxiques
N.B : eau potable très colorée = rejetée par le consommateur
b) Odeur
Généralement, l’eau n’a pas d’odeur
Si présence d’odeurs nauséabondes facilement détectables automatiquement, sont causées oar la présence de
substances relativement volatiles. Ces substances peuvent être :
- Inorganiques : le chlore, les hypochlorites, SO2, H2S
- Organiques : les esters, les alcools, les dérivés aromatiques, des composés plus ou moins bien
identifiés résultant de la décomposition de matières animales et végétales, la pollution
Les odeurs d’origine artificielle peuvent être dues aux : eaux usées, de purin lessivé
c) Goût
- Défini comme étant la sensation que provoquent les substances présentes dans l’eu dont les
tensions de vapeur et l’odeur sont négligeables.
- Le test de goût sera effectué avec des échantillons d’eau inodore
- Purement organoleptiques, extrêmement subjectif, car il existe aucun appareil pour le mesurer
- Selon les physiologistes, il n’existe que 4 saveurs fondamentales
d) texture
II) Analyse de l’eau pour le particulier et l’industriel
Introduction
La majorité des méthodes d’analyse utilisées pour les eaux naturelles (et les eaux potables) sont
également applicables aux eaux : résiduaires urbaines (usées), industrielles, autres origines
Surtout le dosage :
 Des cations et anions (surtout ceux à l’état de traces)
 Des micropolluants organiques
 Certains titres et potentiels : conductivité, pH
 Les paramètres globaux : MES, turbidité, DCO, hydrocarbures
 De nombreux micro-organismes
 Cependant, certaines méthodes analytiques sont spécifiques aux eaux usées : DCO, septicité matières
décantables, cyanures, huiles et graisses …
L’application de méthodes de dosage, nécessitent fréquemment un pré-traitement de l’échantillon chargé
en : matière en suspension, matière organique dissoute
I) Prélèvements
Il n’existe pas de technique de prélèvement standard, il faut réaliser des prélèvements représentatifs du rejet
et du milieu récepteur
Selon l’objectif, le prélèvement sera : manuel instantané, automatique en continu
+ Pour les éléments de trace (mercure), il faut tenir compte des risques de perte par : précipitation,
adsorption ou évaporation.
+ Pour le contrôle du milieu récepteur : l’échantillonnage doit être pratiqué à une distance suffisante du
point de rejet, en tenant compte de :
 Caractéristiques de la dilution
 Des débits respectifs
 De la vitesse des courants
 L’influence des digues
 Barrages et obstacles divers (ponts, corps morts …) et éventuellement de celle de la
navigation
+ Pour le rejet proprement dit : il est utile :
 De préciser les traitements pratiqués sur les eaux usées
 De noter les caractéristiques habituelles aspect, couleur, odeur…
 De noter le caractère permanent ou intermittant du rejet
 La composition des effluents peut varier dans la journée ou selon les raisons
 L’échantillonnage doit être représentatif
II) Principaux renseignements à fournir pour une analyse d’eaux usées
1) Demandeur : industriel, organisme, service de l’état
2) Causes motivant la demande d’analyse
Autorisation de rejet
Contrôle de rejet
Problèmes dans un milieu récepteur (mortalité des poissons
3) Caractéristiques et aspect du milieu récepteur :
 Usages milieu récepteur
 Condition météorologiques particulières (sécheresse, pluie …)
 Remarques éventuelles des riverains
4) Identification du point de trajet et celui de prélèvement
5) Origine de l’effluent : Établissement agricole, Industriel, Rejet urbain
6) Caractéristiques du débit : Permanent, Intermittent, Variable, Volume, Température, Courbe de débit
en fonction du temps
7) Système d’épuration
8) Analyse à effectuer
9) Situation du point de prélèvement : date et heure
10) Méthode de prélèvement : instantané ou automatique, fréquence, durée, matériel utilisé.
11) Observations particulières

III) Caractéristiques et composition des eaux usées :


Les eaux se caractérisent par une grande variabilité de débits et des substances à concentrations
variables :
 Des matières en suspension plus ou moins facilement : décantables, coagulables
 Des matières colloïdales ou émulsionnées : argiles, micro-organismes, macromolécules
hydrophiles (organiques, huiles, graisses, hydrocarbures)
 Des matières en solution de nature : organique, minérale, ou sous forme de gaz dissouts
 Des micro-organismes : végétaux (algues, plancton), animaux (protozoaires)
+ Ces différents constituants des eaux usées présenteront des comportements spécifiques vis-à-vis des
modes de traitement, avant leur rejet dans le milieu naturel.
Ces comportements sont en fonction de : la taille des particules présentes, leur état physique (soluble,
coagulable, ou décantable), leur aptitude à la biodégradation, l’oxydation, l’absorption.
+ La composition des eaux résiduaires industrielles présente une grande diversité selon le type d’industrie :
chimique, pétrochimique, pharmaceutique, minière, mécanique, textile, agroalimentaire, pâte et papiers
+ En plus au sein d’une industrie donnée, la composition varie en fonction de la nature de l’effluent :
effluent de fabrication, bains de décapage, eaux de lavage, purges d’eaux de chaudières, de circuits de
refroidissement, eaux vannes …
+ Pour caractériser chacun de ces effluents, il faut analyser :
 Les différentes catégories de rejet : pollution globale, spécifique
 Leurs débits : moyens, maximaux
 Leurs concentrations
Le but est d’estimer le flux de pollution par : type de rejet.
+ Il est intéressant de connaitre le polluant dominant et le type de pollution présente :
 Une pollution majoritairement organique : biodégradable, non biodégradable
 Une pollution à dominante minérale : non biodégradable, éventuellement toxique
+ Approches analytiques envisageables :
 La grande variabilité des eaux résiduaires exclut le recours à un référentiel unique de
caractérisation
 Selon les effluents concernés et selon les objectifs, il faut avoir recours à l’analyse spécifique
de certains : polluants (chimiques, bactériologiques), micropolluants (chimiques …)
 Caractériser et quantifier tous les polluants présents dans les eaux résiduaires est un travail
trop lourd.
 Des paramètres globaux de pollution pour évaluer globalement cette pollution. Il s’agit :
- Des paramètres basés sur les réactions chimiques (demande chimique en oxygène, carbone
organique total)
-Des paramètres faisant intervenir des réactions biochimiques : demande biochimique en O2
-Des paramètres bactériologiques : bactéries coliformes, streptocoques, flore hétérotrophe.
-De tests de toxicité reflétant l’impact d’une toxicité globale de l’effluant sur une population
donnée : algues, poissons

IV) Critères Globaux de Pollution :


+ Pour les effluents urbains, si le réseau de collecte est :
Unitaire : eaux usées + eaux pluviales
Pseudoséparatif : eaux usées + partie des eaux pluviales,
+ Il faut distinguer entre l’évaluation de la pollution en : temps sec et temps de pluie
Temps sec : la pollution est évaluée par la mesure :
des matières en suspension (MES, Turbidité),
de la pollution organique carbonnée (DCO, DBOS …),
des différentes formes d’azote ( Nk, NH4+, NO2-, NO5-),
des principales formes de phosphore
Temps de pluie : il faut analyser et quantifier :
Les hydrocarbures Certains métaux lourds
Les principaux composés : soufrés réducteurs
Les tensioactifs La teneur en acides gras volatils
Dans les 2 cas, les analyses physiologiques, sont des critères de pollution, lorsque les eaux résiduaires,
mixtes ou pluviales sont réutilisées en irrigation agricole.
+ Pour les autres effluents : industriels, raffineries, hospitaliers, abattoirs, eaux de refroidissement, effluents
d’élevage … Ce sont les mêmes paramètres qui sont analysés au laboratoire.
+ Ces critères sont importants, même si l’estimation de ce type de pollution est un problème complexe et
délicat :
 La diverse des matières organiques
 Des stades de dégradation
Donc seule une méthode et/ou un seul test ne sont pas suffisantes. En plus, les phénomènes d’oxydation sont
plus difficiles à reproduire au laboratoire et d’obtenir la dégradation ultime des matières organiques.

1) Objectifs et principes des critères globaux :


- C’est d’évaluer en analysant un paramètre unique
- Le risque polluant associé aux effluents :
* la présence de matière en suspension provoque la mort des poissons :
Par asphyxie et empêche la pénétration de la lumière dans les eaux
Les matières oxydables consomment l’oxygène dissout et entraînent l’asphyxie des êtres vivants
- La présence de substances à effet toxique dans les rejets inhibe : le développement de certains
organismes aquatiques ou provoque leur mortalité
- Le rejet de composés azotés et phosphorés peut provoquer : un développement exagéré de végétaux
dans les eaux de surface (eutrophisation)

a) Turbidité: (des résidus résiduaires et des canaux pollués)


Elle augmente, donc ne peut être exprimée en gouttes de silice ou mastic ; spectro 720 nm
b) Demande biochimique en oxygène (DBO):
- Des conditions contrôlées de pH, de Température, de salinité. Donc elle constitue un bon
paramètre pour pré-étudier les phénomènes naturels de destruction des matières organiques.
- Les difficultés d’application, d’interprétation des résultats et de reproductibilité sont liées au
caractère biologique de la méthode.
- La courbe de consommation d’O2 est d’abord faible, puis s’élève rapidement jusqu’à un plateau
sous l’action de la phase logarithmique de croissance.
- L’oxydation des matières organiques n’est pas le seul phénomène en cause ; il faut y ajouter
l’oxydation des nitrites et des sels ammoniacaux ainsi que les besoins nécessaires des
phénomènes d’assimilation et de la formation de nouvelles cellules.
- La mesure de la DBO ne doit pas prendre en compte la nitrification de l’azote ammoniacal.
- La détermination de la DBO est influencée par la nature et la quantité d’organismes présents.
- La DBO doit être réalisée avec des organismes adaptés à la nature organique présente dans
l’échantillon.
- Dans le cas contraire, la DBO mesurée ne donne aucune indication sur la biodégradabilité de
l’effluent concerné.

c) Demande chimique en oxygène (DCO)


- C’est la quantité d’O2 consommée par les matières existant dans l’eau et oxydables dans des
conditions opératoires définies.
- La mesure correspond à une estimation des matières oxydables présentes dans l’eau, quelle que soit
leur origine organique ou minérale (fer, ferreux…)
- Ce test est utile pour apprécier le fonctionnement des stations de traitement
- La DCO est fonction des caractéristiques des matières présentes, de leur proportions respectives,
des possibilités de l’oxydation …
Donc, la reproductivité des résultats et leur interprétation ne pourront être satisfaisantes que dans des
conditions de méthodologie bien définies et strictement respectées.
- La DCO totale comprend 2 fractions, l’une soluble et l’autre particulaire

d) Carbone organique total (COT).


- Détermination du carbone organique par oxydation thermique catalysée ou par phyto oxydation
portée sur l’ensemble des composés organiques (naturels ou de synthèse) présents dans les eaux
résiduaires
- Il y’a 2 valeurs : le carbone organique dissout (COD) après filtration et le carbone organique total
(COT)
- Cette mesure peut faciliter l’estimation de la demande en oxygène liée aux rejets et d’établir une
corrélation entre la « DBO » et la « DCO »
- Le principe repose sur l’oxydation des composés de l’échantillon en les transformant en dioxyde de
carbone (CO2), qui sera dosé à l’aide d’un analyseur infra-rouge
- Le carbone d’origine inorganique est éliminé par dégazage en milieu acide.
- La valeur mesurée donne la teneur en carbone organique de l’échantillon.

e) Demande totale en oxygène (DTO)


- Mesure la consommation d’O2 suivant les réactions chimiques suivantes développées par la
combustion catalytique :
C + O2 CO2H2 + ½ O2 H2ON + ½ O2 N0
- Dans les mêmes conditions, les composés soufrés sont oxydés en SO2 et SO3 dans un rapport
fixe.
- Le principe consiste à oxyder complétement à 900°C les micro-organismes en présence d’une
quantité comme d’O2.

f) Oxydabilité au permanganate de potassium :


- Peut-être considérée comme une méthode de terrain pour évaluer les performances des procédés
d’épuration des eaux résiduaires.
g) Azote
* Pour évaluer l’azote dans les eaux résiduaires, il est indispensable de doser ses différentes formes
minérales ou organiques.
* les méthodes développées à ce jour ne permettent pas de déterminer directement et spécifiquement
l’azote organique présent dans les eaux.

Azote Kjeldahl :
- Cette méthode permet la transformation en ammonium des composés d’origine biologique :
protéines, peptides, acides aminés ; mais pas les composés azotés d’origine industrielle : Oxines,
hydrazine et dérivés, semi carbozone, azote des nitrites et des nitrates
- Correspond à la somme des composés aminés et de l’ammonium, l’azote organique s’obtient par
différence : azote total et organique
- Pour évaluer l’azote total et organique, 2 méthodes sont possibles : azote par minéralisation ;
après oxydation ou oxyde d’azote

h) Phosphore.
Dans les eaux résiduaires, le phosphate peut se rencontrer sous forme de sels minéraux :
orthophosphates, polyphosphates
Mais aussi sous forme de composés organiques : soit solubilisés ; soit fixés sur les matières en
suspension.
Donc, ces formes pourront être sur l’échantillon total et sur la phase soluble après séparation du
phosphore insoluble par filtre sur membrane 0,45 um

2) Biodégradabilité des eaux usées:


- Utilisant la DCO et DBOS (5j)
- La combinaison de ces 2 paramètres globaux de pollution, permet une bonne estimation de la
biodégradabilité
 La DCO représentant la m. organique dans sa globalité
 La DBO représentant la m. organique présente dans l’échantillon
- Si toutes les m. organiques de l’échantillon sont biodégradables, DCO>DCB ultime
- L’utilisation du rapport DCO/BB05 permet de donner une idée sur la biodégradables : la DBO5
ultime représente, environ 80 à 90 % à la DCO, 1.5<ou= DCO/DB05 <ou= 2.5
- Les effluents industriels sont chargés d’une fraction notable de composés non biodégradables
- La biodégradation des effluents industriels est évoluée :
- < DCO/DBO5 < 5 : effluent moyennement biodégradable
- Le DCO/DBO5 < 3 : effluent facilement biodégradable
- DBO5/DCO > 5 : effluent difficilement biodégradable

3) Matières oxydables (MO) :


- Défini par les agences de l’eau pour une évaluation globale d’une pollution organique des eaux
usées dans un objectif de taxe à la pollution.
- Le terme « matière oxydable » correspond à une moyenne pondérée des 2 paramètres globaux
DCO et DBO5, selon : MO = DCO + 2 DBO5 / 3 (g/L ou mg/L)

4) Métox:
- Amélioration de métaux toxiques désigne un indice destiné à évaluer la pollution toxique
associée à la présence dans les eaux de certains métaux et métalloïdes
- Établi par les agences de l’eau pour fixer les redevances de pollution applicables aux
établissements pollueurs, principalement industriels.
- Également est utilisé pour les eaux douces superficielles, les eaux saumâtres et les eaux salées.

5) Matières inhibitrices (MI)


- Désigne l’ensemble des polluants des eaux : Minéraux, organiques possédant une toxicité
susceptible d’inhiber le développement et / ou l’activité des organismes aquatiques ;
- Par convention, la teneur de ces matières inhibitrices est estimée à l’aide d’un p. unique :
l’inhibition de la mobilité des daphnies
- Elle permet d’évaluer la toxicité aiguë des m. inhibitrices présentes de l’échantillon en utilisant
une unité de mesure qui est l’équitox équivalence de toxicité.

6) Analyse UV multi paramètres:


- Nombreuses molécules organiques présentes dans les eaux usées, présentent des groupements
fonctionnels qui absorbent dans l’UV
- La gamme de longueur d’onde de 200 à 350 nm (-)
- Les groupements chromatographiques qui absorbent (-) : possèdent pour certaines liaisons
insaturées : noyaux aromatiques, double liaison.
III) Analyse de l’eau destinée à la consommation humaine
Introduction
L’eau brute naturelle n’est pas toujours potable.
Recommandation de l’OMS : éviter dans l’eau potable la présence des microorganismes et des substances
chimiques indésirables.
Étapes de la production d’eau potable :
1) Dégrillage et tamisage
Filtrée à travers une grille, arrêter les plus gros déchets
Passer dans des tamis à mailles fines : des déchets plus petits
2) Clarification : élimination de toutes petites matières en suspension : liquide limpide
3) Floculation/Coagulation et décantation :
h) Coagulant : agglomération de particules encore présentes (poussières, particules de terre …)en
flocons
i) Dépôt au fond du bassin par décantation
j) 90% des MES sont ainsi éliminés
+ Choix et dosage du coagulant :
La nature de l’eau brute (pH, alcalinité, MES …)
Taux d’enlèvement sur les paramètres visés : turbidité, couleur, carbone organique total,
trinalméthanes …
+ Parmi les coagulants les plus utilisés : Sulfate d’aluminium, sulfate ferrique et chlorure ferrique
4) Filtration : Élimination des 10% des MES restantes
Utilisation de filtres en sable ou en charbon actif :
 Un lit de sable fin (80 cm à 1,5 m) retient les particules présentes dans l’eau : encore visibles
à l’œil nu
 Un filtre à charbon : retient les micropolluants, comme les pesticides et leurs sous-produits :
les composés à l’arginine
5) Désinfection :
Notion de pathogénicité :
 Propriétés de certaines bactéries d’induire des maladies
 Action d’un micro-organisme sur son hôte (eau), comme les coliformes fécaux
 Les bactéries infectieuses provoquent des maladies : les fièvres typhoïdes, les dysenteries
bacillaires, le choléra
Élimination de tous les micro-organismes selon 3 procédés :
Chloration, Ozonation, Par radiation à l’UV
a) Chloration : Désinfection par ajout de chlore :
 But :
Éviter le développement des bactéries,
Maintenir la qualité de l’eau tout au long de son parcours dans les canalisations,
Le chlore destiné à la désinfection se retrouve : gazeux, hypochlorité de sodium, hypochlorité
de calcium
 Inconvénient : Son action sur les bactéries et non sur les virus
Il existe des organismes résistants au chlore
 Paramètres influants sur l’efficacité de la chloration : pH de l’eau à traiter, Température de
l’eau à traiter, matières en suspension et solides dissouts
Désinfection de l’eau destinée à la consommation publique : vu la réaction du chlore avec les
matières organiques et l’ammoniaque, il est conseillé :
 De ne pas traiter l’eau qu’après élimination de sa matière organique par filtration sur sable et
charbon actif
 Cette étape permet de réduire :
La surconsommation de chlore, la formation de sous-produit
Déterminer la dose optimale du désinfectant pour une désinfection efficace
Ceci doit être déterminé en laboratoire par la détermination du break point : point de rupture (
la dose consommée par les matières azotées présentes dans l’eau et donc non disponible pour
un effet désinfectant)
 Principales applications : En vertu de ses capacités oxydantes, le chlore peut servir à :
Éliminer le gout et odeurs désagréables
Inhiber la croissance d’algues en gardant les filtres propres
Enlever le fer, le manganèse
Enlever certaines couleurs organiques (blanchiment)
Maintenir la qualité de l’eau dans le réservoir de distribution en inhibant la ormation de bio-
films
Rétablir et préserver la capacité des canalisations
Rétablir la capacité du puits et désinfecter la conduite maitresse
Améliorer la floculation réalisée à l’aide de silice activée
Aider à la filtration et à la clarification

b) L’ozonation : Désinfection par ozonation


+ L’ozone (O3) est :
Un agent oxydant puissant :
Action bactéricide et antivirus ;
Agit sur les goûts, les odeurs, la couleur et certains micropolluants
Comparativement avec le chlore, le bioxyde de chlore et la monochlaramine, l’O3 est capable de
désinfecter l’eau à une concentration et un temps de contact très faibles.
+ Efficacité de l’ozone par rapport au chlore :
- L’ozone est un désinfectant moins affecté que le chlore par le : pH ou la présence
d’ammoniaque
- Ses principaux désavantages sont :
La difficulté de l’appliquer dans l’eau et d’assurer un bon contact à cause de sa faible
solubilité
Son coût plus élevé que le chlore ; la nécessité de la produire sur place, ainsi que
l’absence d’un résiduel d’O3 après quelques minutes.
Ses points d’injection : dépendent de ses applications
+ Différentes utilisations de l’ozone : Il est utilisé dans la production de l’eau potable dans les cas :
La désinfection primaire
Oxydation de polluants inorganiques : y compris le fer, le manganèse et les sulfures
L’oxydation requiert une quantité d’O3 de 0,43 mg/mg de fer et de 0,88 mg/mg de
manganèse
Oxydation de micropolluants organiques : y compris les composés responsables du goût et
de l’odeur, les polluants phénoliques et certains pesticides, ainsi :
^ l’enlèvement de la couleur
^l’amélioration de la biodégradabilité de composés organiques
^le contrôle des précurseurs de sous-produits de désinfection et la réduction de la demande en
chlore (10 à 15%)
Amélioration de l’efficacité de la floculation et de la filtration

c) Par radiation à l’UV : désinfection par UV


+ Lorsque les rayons UV traversent les parois cellulaires des micro-organismes, leur Energie
interagit avec les acides nucléiques et d’autres composants cellulaires vitales, endommageant les
cellules exposées.
+ Le degré de destruction ou d’inactivation des micro-organismes par UV est déterminé par :
Dose = I x T (D : dose d’énergie UV, en mJ/cm2 ; I : Intensité en mW/cm2 ; T : durée d’exposition
en s)
+ La désinfection la plus efficace par rayonnement UV correspond à l’intensité de rayonnement émis
à la longueur d’onde : 256,7 nm
+ Certaines substances dissoutes ou en suspension absorbent les UV en protégeant les micro-
organismes : l’O3 dissout ; le fer ; les sulfites ; nitrites ; phénols…

Donc, le coefficient d’absorbance UN à 254 nm constitue un indice de la demande en UV et il est


caractéristique de chaque eau traitée.
£- Principales applications :
 UV est un procédé de désinfection à action physique qui ne laisse aucun résiduel
 Il peut être utilisé pour atteindre les normes nationales minimales de désinfection
 En présence d’un réseau de distribution, il faut rajouter un désinfectant chimique de façon à
maintenir à la sortie de l’installation de traitement la concentration résiduelle minimale
requise par la réglementation nationale pour limiter toute nouvelle croissance bactérienne.

£- Point d’application :
 Généralement, le système UV est installé après les étapes de filtration mais avant les
équipements de désinfection finale de l’eau.
 Selon certaines normes internationales, il ne faut pas désinfecter l’eau par l’UV pour le rendre
potable lorsque sa transmittance est inférieure à 70%
 Si c’est le cas, il faut associer les UV à d’autres procédés dans le but d’augmenter la
transmittance UV de l’eau, soit l’utilisation d’un autre procédé de désinfection.

6) Contrôle de la qualité des eaux


IV) Méthodes générales de dénombrement bactérien

Introduction:
I) Méthodes générales de dénombrement après concentration :

1) Concentration in situ par adsorption :

2) Concentration au laboratoire par filtration sur membranes:

3) Dénombrement direct par numération des colonies après ensemencement sur (ou dans) une
gélose nutritive:

a) Les méthodes par incorporation dans la gélose ;

b) Les méthodes par étalement en surface.

4) Méthode générale de dénombrement en milieu liquide par détermination du nombre le plus


probable (NPP).

a) Dénombrement à un seul essai.

b) Dénombrement à essais multiples.


V) Dénombrement des micro-organismes témoignant d’une pollution fécale

Introduction:
En hygiène alimentaire, les analyses bactériologiques d’une eau visent : à mettre en évidence des micro-
organismes indicateurs d’une pollution sans que leur présence constitue nécessairement un danger
pour la santé publique.
Il existe 2 types d’indicateurs :
- Les indicateurs de contamination fécale : contamination par des matières fécales véhiculant des micro-
organismes pathogènes
- Les indicateurs d’efficacité de traitement : permettant d’évaluer la qualité d’un traitement de
désinfection de l’eau vis-à-vis de micro-organismes pathogènes.
Dans 2 cas : les même mico-organismes sont utilisés
Les techniques de mise en évidence sont le plus souvent les même ou très voisines. Cependant, les
modalités d’interprétation des résultats sont entièrement différentes. Donc, il serait intéressant :
 De rechercher et de dénombrer l’ensemble des micro-organismes totaux en épifluorescence.
 Des bactéries revifiables en culture aérobie
 Des coliformes, E Coli, entérocoques, bactéries sporulées, sulfito-réductrices, bactériophages,
peuvent servir dans certaines situations comme indicateur d’efficacité de filtration.

I) Epifluorescence: Dénombrement de l’ensemble des bactéries par épifluorescence :


La méthode par épifluorescence microscopique donne directement le nombre total de uorganismes.
 Avantage : Rapide : 20 à 30 min par échantillon ; Sensible
 Inconvénient : Par différenciation entre les bactéries, ne peut pas être utilisée pour évaluer la
biomasse bactérienne.
 Principe : la méthode comprend :
Une fixation permettant la conservation
Une coloration avec un composé fluorescent
Une filtration sous vide sur une membrane en polycarbonate non fluorescente
Une numération avec microscope à épi fluorescence

II) Dénombrement des bactéries aérobies revivifiables (Bactéries aérobies mésophiles,


hétérotrophes) :
- Il est utilisé pour dénombrer le plus grand nombre de uorganismes existants, en particulier les
bactéries aérobies habituelles de culture.
- L’ensemble des bactéries présentes n’est jamais obtenu : exigence variable selon la souche
- Deux résultats sont comparables, s’ils sont obtenus par la même méthodologie et avec les mêmes
milieux de culture.
1) Dénombrement des uorganismes aérobies mésophiles est utilisé comme indicateur de pollution :
 Soit dans des milieux naturels : dans les eaux de très bonne qualité ubiologique, eaux souterraines,
eaux de surface, nappes profondes ou alluviales
 Soit dans les réseaux : Augmentation de la concentration bactérienne en aval de la station de
pompage ou de traitement doit être interprété :
Soit comme : une multiplication interne de bactéries existant à l’entrée du réseau
Une intrusion de l’extérieur dans celui-ci, au niveau de réservoirs ou de canalisations
Donc, cet examen est utilisé comme indicateur d’efficacité de traitement, surtout de traitements physiques
tels que la filtration, qui devrait entrainer soit :
Une très forte diminution de la concentration bactérienne par rapport à l’entrée
Une élimination totale des bactéries
Les dénombrements sont effectués après incubation soit à : 36°C en 48heures ; 72°C en 72 heures
Traditionnellement, le dénombrement à 37°C est estimé plus péjoratif.
- Méthode par incorporation en milieu gélosé :
* Principe : ^L’eau est inoculée par incorporation dans un milieu strictement et non sélectif
^la lecture est faite après 48h d’incubation à 36°C ou après 72h d’incubation à 22°C
^Cette méthode fait subir un choc thermique avec micro-organismes au moment de
l’incorporation de la gélose en surfusion (à 45°C).
*Domaine d’application :

III) Dénombrement des coliformes:


1 ) Intérêt hygiénique de la recherche des coliformes dans une eau
2) Dénombrement des Enterococcus:
3) Recherche et dénombrement des bactéries sulfito-réductrices et de leurs spores
4) Recherche et dénombrement des spores de Clostridium sulfito-réducteurs:
5) Recherche des bactériophages:

Chap.II. Chimie atmosphérique.

Introduction
I) L’atmosphère terrestre:
II) Structure verticale de l’atmosphère
1) L’exosphère:
2) La thermosphère
3) La mésosphère
4) La stratosphère
5) La troposphère
a) Couche d’Ekman
b) Couche limite atmosphérique
III) Les processus influençant la qualité de l’air.
1) Émissions:
- Les émissions anthropiques:
- Les émissions biogéniques
- Les émissions inorganiques
2) Réactions chimiques.
3) Transport.
4) Dépôt.
IV) Les polluants atmosphériques :
1) Les polluants de sources primaires;
2) les polluants de sources secondaires;
3) les particules fines (les aérosols de sources primaires ou secondaires).
4) L’ozone :
- L’ozone troposphérique
- L’ozone dans la couche limite atmosphérique
V) L’effet de serre et la pollution atmosphérique.
VI) Normes et seuils de la qualité de l’air.
UHII-Casablanca/FSTM

Evaluation environnementale en entreprise

Support de cours 1+2

Pr D. Zakarya 2020
Évaluation incidences sur l’environnement
Identification impact significatifs en entreprise
Conséquences dommageables
Examen des procédures de protection de l’environnement
Outils de décision d’un projet sur le plan environnemental
Analyse des enjeux environnementaux

Evaluation environnementale
Dangers ISO14001
En entreprise (existante)

ISO9000 Etude d’impact environnemental (français) : Environmental Impact Study


Environmental Impact Assessment (anglosaxons)
Evaluation de l’impact environnemental
(NOUVEAUX) 12-03
Evaluation environnementale en entreprise ou audit environnemental

1-Entreprise existante : nom, situation, capacité de production, etc.

2-Etat des lieux de l’entreprise (comment l’entreprise fonctionne sur le plan


environnemental)
Etat de fonctionnement avant audit
3-Référentiels : indicateurs avec qui je compare l’entreprise

4-Résultats de l’évaluation (écarts : indicateurs de l’état des lieux –indicateurs référentiel=


écart)

5-Si l’écart est favorable alors aucune solution : Bravo


Si l’indicateur est défavorable => proposition d’actions correctives ou solutions ou
mesures, etc..)

6-Profil environnemental de l’environnement (bilan, conclusion)


Définition d’une évaluation environnementale
Types
Audits de conformité (loi 49-17 amendant la loi 12-03) (S1)
Audit d’optimisation
Audit de minimisation des rejets, déchets et polluants atmosphériques
Audit de certification type 14001
Objectifs
Chaque étudiant doit être en mesure de réaliser un rapport d’audit
Démarche pédagogique
Définitions et concepts de base
Choix d’un sujet à traiter par chaque étudiant
Avancement du cours
Présentation de l’état d’avancement de chacun
Définition d’une évaluation environnementale
Types
Audits de conformité (loi 49-17 amendant la loi 12-03)
Audit d’optimisation
Audit de minimisation des rejets, déchets et polluants atmosphériques, etc
Audit de certification type 14001
Type d’audit Objectifs Obligatoire
Iso 14001 Conformité avec l’exigence Non
de la norme Certificateur corrige la copie
Et objectifs de l’entreprise puis accorde le certificat
Optimisation Réduction des pertes Non
matière première et des Objectif surtout
produits auxiliaires économique
Minimisation Minimisation des rejets non
en vue de minimiser le
coût de traitement
Conformité Vérifier la conformité à la
réglementation nationale
OUI

Loi 49-17
Définition d’une évaluation environnementale

Etat des lieux


Données disponibles en entreprise et bilans
Schémas des procédés et procédures
Où trouver les données
Entreprise
Visites
Bases des données
Référentiels
Réglementaires
Production plus propre
Objectifs de certification
Ecarts

Solutions
Etat des lieux

Schéma de production
Succession d’opérations unitaires partant de la matière première
vers les produits finis

Exemple : chips

MP PF
Patate sale ->patate lavée ->patate séchée=> tranchage > frire à l’huile -> chips=>emballage

Eau Vapeur Huiles usées de friture Déchets


Plastique
Carton
Bois
Exemple : chips Energie
Opération unitaire

MP PF
Patate sale ->patate lavée ->patate séchée=> tranchage > frire à l’huile -> chips=>emballage
10 t/j 8 t/j

Eau Huiles usées de friture Déchets


20 m3/j Vapeur d’eau Plastique
T°C (200°c)
Carton
Bois
Rejet+charge polluante Déchets d’épluchures
20 m3/j+matières 2 t/j
en suspension (MPS)

Bilan matières et énergie


Référentiels réglementaires

Loi Objectif Décrets Ce que dit le décret


réglementaire ou
normatif
28-00/23-12 Gestion des Décret qui catégorise Catalogue les déchets en
déchets les déchets en dangereux et non dangereux
dangereux et non
dangereux-CMD
10-95/36-15 Gestion des rejets Normes de rejet
liquides
Loi 13-03 Pollution Quel décret Ce que dit le décret
atmosphérique
Orientations

Article 1
Loi 28-00 Article 2

Article n

détail

Décret
(ex Article 7)

Article 1
détail
arrêtés
…Article n
12
Analyse réglementaire détaillée
Rejets liquides (10-95/36-15)
Quelle norme je dois respecter ?
Selon si je rejette mes eaux usées dans le milieu naturel ou dans le réseau
d’égoût

Déchets solides (28-00/23-12)


Déchets hospitaliers non applicables ici pour un audit environnemental
Décret de 2015 Transport et élimination déchets (qui stipule une autorisation
à obtenir auprès du département de l’environnement)

Polluants atmosphériques

HFC-HCFC

PCB

D&F
Rejets et déchets industriels

usine

Salariés => déchets ménagers


=> Rejets liquides
(réglementation particulière)
Conventions internationales

Que le Maroc a ratifié

HFC-HCFC : gaz hydrofluorocarbures de climatisation et de froid : Protocole


de Montréal/Kigali
Il faut réduire la pollution par ces composés chimiques

PCB : polychlorobiphényles (diélectrique de transformateurs)-cancérigènes


Convention de Stockholm => si un déchet contient CC->50ppm en PCB donc
le déchet est dangereux

D&F (Dioxines et Furanes) Convention de Stockholm-cancérigène et très


toxiques. Ce produits proviennent d’une combustion incomplète
Attention

On ne cite que la réglementation applicable dans le pays


Entreprise avec plusieurs types de produits

MP H2SO4

H3PO4

Engrais

Soufre +O2 -> SO3 +eau -> acide sulfurique

Phosphates + H2SO4 -> acide phosphorique

Acide phosphorique + ammoniaque -> engrais


Production plus propre

Optimisation
donnée littérature en lien avec le procédé, exemple friture à 160°C
dosage d’un acide fort avec une base forte : 1N, alors la base 1N
je vais éviter l’excès pour éviter le rejet et donc gagner sur le traitement

Minimisation
dosage d’un acide fort avec une base forte : 1N, alors la base 1N
je vais éviter l’excès pour éviter le rejet et donc gagner sur le traitement
Objectifs
Conformité
réglementation
Certification ISO 9000, 14000, Risques

Indicateur

Trouvé (état des lieux)

écart
Requis (norme, la loi, l’objectif)
référentiel
Objectifs

Conformité
réglementation
Certification ISO 9000, 14000, Risques
Economie
atténuation eie

trouvé

gains
requis
Démarche

Etat des lieux


Référentiel
Correction : solution
Faisabilité de la solution sur le plan
technique
financier
Audit d’exemplarité (donner l’exemple)
Évaluation environnementale d’exemplarité

Cadre SNDD
2016 : stratégie nationale de développement durable

Guide d’audit Département de l’environnement


Thèmes
Déchets (DEEE, DMA, DD)
Eau
Commande publique (appels d’offre)
Mobilité durable (pollution de l’air et émissions des gaz à effet de serre)
Adoucissement de l’eau

C’est un procédé utilisé dans tous les procédés qui ont besoin d’eau douce, c’est-à-
dire débarrassée de Mg et Ca
Rejet avec Ca, Mg
On utilise le schéma suivant :
Rejet de cette opération

Résine échangeuse
Eau brute (Mg, Ca)

d’ions

Eau adoucie (Na)

NaOH ou NaCl
Osmose inverse

Adoucissement de l’eau

100%
Eau brute (Mg, Ca)

Membranne Eau adoucie/osmosée 70%


Pression
Osmoseur

Rejets concentrés en sels (concentras)


30%
Rejet dans l’atmosphère
79.5%

Combustible
Eau adoucie
Dans la bâche)

20.5%

Vérifier le circuit de la vapeur


Constat :
Le Taux de retour des condensats vers la bâche
de la chaudière est de 20.5%

Ecart
79.5% de la vapeur perdue

Solution ??

Augmenter le taux de recyclage

On va organiser la solution comme ceci


Fiche projet de solution Recyclage de la vapeur d’eau
Consistance On va purger la vapeur pour qu’elle
devienne de l’eau chaude puis a
recycler
Faire un schéma
Etat actuel Vapeur perdue
Gains environnementaux Gain en combustible
Diminution des polluants
atmosphériques
Diminution du rejet des résines
échangeuses d‘ions
Conformité par rapport à la
réglementation

Gains économiques Diminution de la consommation en


(gagné par l’entreprise) eau (exemple 1 m3/j)
Diminution de la consommation en
combustible (200kg par jour)
Coût de la solution Exemple 30 000 dhs
Retour sur investissement comment le calculer
Pour chaque solution proposée on établit le retour sur investissement

Gains par mois = 1 m3*10 dhs +200kg*3 dhs = 610 Dhs


Dépenses = 30000

Retour sur investissement = 30000/610 = 49,12 = 49 jours


Exercice d’application

Lors d’un audit environnemental, une unité industrielle utilise de la vapeur d’eau
Par recyclage de cette eau, l’usine économise par jour 10 m3

Elle économise aussi de l’énergie car l’eau recyclée est chaude à 80°C
L’eau fraiche utilisée à l’usine est à 20°C

Combien de combustible elle économise par jour ??

Corrigé

Q = m*c* delta T = 10000000 g* 1 cal/g/°C* (80-20) = 6* 108 calories

1 kg de fuel (exemple de combustible)  8000 kcal

Donc la mase de fuel économisée par jour c’est : M= 6* 108 calories/(1000*8000) =

=600/8 = 75 kg
Evaluation environnementale en
entreprise

Étude de cas

exercice
Nom : Production acétylène
Procédés de fabrication : étapes, entrées, sorties par
Bilans matière et énergie
Référentiels
Ecarts
Solutions ou actions
Exemple de schéma synoptique de procédé de production de l’acétylène
Procédés et bilans
Ratios

CaC2 (MP) 64 2,461 t


Entrées =100
+

2*H2O (auxiliaire) 2*18 1,384 t

Sorties =100 1t 20 t
C2H2 26
+
Ca(OH)2 74 Chaux -Déchet DD ou DND ? 2,845 t
+
Delta H -10 kj/mole de C2H2

Acétylène : Gaz de soudure

CaC2 + 2H2O -> C2H2 + Ca(OH)2 + énergie


64g + 36 26 74 X= (64*1000)/26 = 2461
x? z 1000 y?
X= (74*1000)/26 = 2845
Exercice
Pollution par chaudière à partir du bilan matière

80% de carbone
Gaz 1 tonne de fuel donne quels rejets atmosphériques et combien

Eau adoucie

Fuel
Fuel + O2 -> CO2 + H2O+ NOx + SO2 + CO

Composition du fuel
-80% carbone
-Hydrogène
-Le fuel comprend toujours du soufre (hypothèse 4%)

Le CO provient d’une combustion incomplète

Le NOx provient de l’utilisation de l’air (21%O2, 79% N2) à la place de l’oxygène


Fuel + O2 -> CO2 + H2O+ NO2 + SO2 + CO

1t
Carbone (0.8*1=0.8 t)

C + O2 → CO2 + H2O
1 tonne de fuel
12 44 18 X= 2,93 tonne
0.8 X? Y? Y= 1,2 t
Z= 0.08 t

S + 02 -> SO2
32 64
0.04*1 Z
Exemple de schéma synoptique de procédé de production de l’acétylène
Procédés et bilans
Ratios

CaC2 (MP) 64 2,461 t


Entrées =100
+

2*H2O (auxiliaire) 2*18 1,384 t

Sorties =100 1t 20 t
C2H2 26
+
Ca(OH)2 74 Chaux -Déchet DD ou DND ? 2,845 t
+
Delta H -10 kj/mole de C2H2

Acétylène : Gaz de soudure

CaC2 + 2H2O -> C2H2 + Ca(OH)2 + énergie


64g + 36 26 74 X= (64*1000)/26 = 2461
x? z 1000 y?
X= (74*1000)/26 = 2845
H2O (l) 1.348 t

Va s’échapper (C2H2: 1t)


CaC2 (s) Conditionné et vendu

2.6461 t

réacteur

Ca(OH)2 (s) ????


2.845 t
Référentiels

Réglementaires

Pour identifier les référentiels réglementaires, je dois d’abord identifier :


-Les déchets solides
-Les rejets liquides
-les polluants atmosphériques

Dans cet exercice


Déchets solides : ??
Chaux

Rejets liquides
Identifier les rejets
Il n’y a pas de rejets

Polluants atmosphériques
Il n’y a pas de rejets
Classer la chaux comme Déchets dangereux ou non dangereux

Donc chercher le décret ou la loi qui le permet

Je vais consulter le décret n°2-07-253 (CMD) de la loi 23-12


Où on trouve que la chaux n’est pas un déchet dangereux.

Ecart ??
On doit gérer la chaux correctement en tant que déchet bien qu’il soit non dangereux

Solution
Pour éviter que la chaux ne pollue les ressources en eau, dont doit la stocker dans
une zone avec une rétention. Ceci pour éviter l’épandage de la chaux en cas de
pluviométrie

Muret de rétention
dalle
La solution proposée est intéressante mais limité dans le temps

4H2O en excès 2H2O (l) 1,348 t


20°C
Va s’échapper (C2H2: 1t)
CaC2 (s) Conditionné et vendu

2,6461 t

réacteur +énergie dégagée

Ca(OH)2 (s)+4 H2O


Chaux en suspension
2.845 t
dans l’eau
37°
Rejet chaud à quelle température?
boue
1- Calculer la température de l’eau chaulée ou lait de chaux (ou la chaux éteinte)
2-Comment valoriser la chaux (économie circulaire ou verte ou valorisation)

Energie (Q) en cal = m (en g) *c (en cal/g/°C)* delta T (Teau chaude-Teau froide)

Energie (kj) = 10 * 1000000/26 = 384615,385 = en cal = 1000*384615,385/4,18

Masse de l’eau m= 1,348*4 = 5,392 t = 5392000 g

C= 1

Delta T = (1000*384615,385)/(4,18*1*5392000) = 17,06 °C


Donc la température de l’eau chaude = 17,06+20 = 37,06 °C
Dans l’hypothèse où on n’a pas de stockage possible, on envisage de rjeter la chaux éteinte

4H2O en excès 2H2O (l) 1,348 t


20°C
Va s’échapper (C2H2: 1t)
CaC2 (s) Conditionné et vendu

2,6461 t

réacteur +énergie dégagée

Ca(OH)2 (s)+4 H2O


Chaux en suspension
2.845 t
dans l’eau
37°
oued
Rejet chaud à quelle température?
boue
1-Evaluation de la solution sur le plan de la conformité réglementaire
2- Solution si non conformité

Référentiel ?
Il s’agit d’un rejet liquide, donc je me réfère à la loi 36-15

On se réfère à l’arrêté sur les normes de rejet direct dans le milieu naturel

On dépasse la température limite qui est de 30°C, donc on doit trouver une solution

On doit calculer le pH de la note mélange de chaux pour savoir si on dépasse 5,5-9,5 ou


non

Pour abaisser la température de 37 à 30 °C, on ajoute l’eau froide.


Combien d’eau on va ajouter ?
pH ?

La chaux éteinte comprend H2O et Ca(OH)2

La chaux est une base faible

Ca(OH)2 < -> Ca2++ , 2OH-

La constante d’équilibre

Pour calculer la concentration en OH-

pH = 14+log C

Si pH >9,5 alors on doit neutraliser


Concentration en mole /l = 1,73 /74 = 0.023 mole /l

D’où le ph = ½ *(14+10,17+log (0.023)) =11,27

En conclusion, le constat est que le ph est supérieur à la valeur limite qui est de 9,5

Ecart : 11,27-9,5 = 1,76


Solution à trouver pour réduire l’écart à 0, c’est à dire un rejet à 9,5
Si on utilise de l’acide chlorhydrique, on aura besoin de :

Cas d’un acide fort

Notez que l’acide va neutraliser complètement la base et le pH final de rejet sera de 7

Si on prend l’acide sulfurique à la même concentration, on aura besoin de 1,62 litres car
C’est un diacide

Alors que si on utilise le gaz carbonique, qui est acide faible, la relation est différente
On calcule la concentration en sulfate par litre et la compare avec le seuil de 600 m/l
pour savoir si c’est inférieur ou supérieur

Si c’est inférieur on peut utiliser l’acide pour neutraliser la chaux. Si c’est supérieur, on
n’utilise pas l’acide
Eau froide citerne
HCl ou H2SO4 ou CO2
Citerne 1
Pompe 1 Citerne 2

Pompe 2
agitateur

H <9,5

T°C= 37°C, pH= 11,23 30°C

Delta T =7°C
L’aspect financier doit comprendre :
-l’investissement
-le fonctionnement

Investissement Fonctionnement

Coût citerne 1 C’est le coût des consommables


Cout citerne 2 Qui continue le temps que
Coût pompe 1 l’installation fonctionne
Coût pompe 2
Coût agitateur
+conduite
+coût d’installation

Se fait une fois


1

N° 127 Septembre 2010

4.4- Mode de production et de consommation


4.6- Indicateurs

L’Analyse du Cycle de Vie (ACV), outil


préférentiel de quantification des impacts
environnementaux
Résumé
Démarche crédibilisée et popularisée dans les années 90, l’analyse de cycle de vie (ACV) est une méthode
d’évaluation des impacts environnementaux des produits (et process), faisant l’objet d’une standardisation
internationale (ISO), et basée sur une approche fonctionnelle, cycle de vie et multi-critères.
L’ACV est considérée comme un outil d’aide à la décision, dont les résultats permettent de comparer deux
solutions ou produits. Ils peuvent être utilisés pour des besoins d’éco-conception, d’affichage environnemental, ou
encore d’orientation des politiques publiques : choix de filières de valorisation de déchets, critères
d’écolabellisation des produits, comparaison des agrocarburants avec les carburants fossiles, etc.

Mots-clés associés
effet de serre | entreprises | modes de production et de consommation | normes et labels | pollutions | ressources
naturelles

Auteurs
Réthoré, Olivier
Ingénieur ADEME, Olivier Réthoré est en charge des problématiques d’évaluation environnementale des produits
(ACV, Bilan Produit ®, Base de données Produit et outils d’évaluation pour l’affichage)

Le Féon, Samuel
A la parution de cet article, Samuel Le Féon terminait un stage de fin d’études d’ingénieur en environnement
réalisé à l’ADEME.
En 2011, l’auteur a commencé une thèse de doctorat intitulée "Evaluation environnementale de la mobilité
urbaine : notions de cycle de vie et besoins de déplacement".
Cette thèse est encadrée par l’Ecole des Mines de Saint-Etienne.

Sommaire
 Les principes de la méthode ACV
 « Transferts de pollution » et « normation »
 Une méthodologie normalisée
 Applications et limites
 Bibliographie
2

ée dans les années 1970, l’analyse de cycle de vie (ACV) est une méthode de quantification des impacts
N environnementaux des produits (au sens large : biens ou services) sur l’ensemble des étapes de leur cycle de
vie, c’est-à-dire de l’extraction des matières premières (énergétiques ou non) nécessaires à leur fabrication jusqu’à
leur élimination en fin de vie, en passant par toutes les étapes intermédiaires (approche « du berceau à la tombe »
ou « cradle to grave »). Elle fait suite aux premiers bilans énergétiques apparus dans les années 60. La première
base de donnée publique d’ACV apparaît dans les années 80, en Suisse (BUWAL). Jusqu’alors l’évaluation des
impacts environnementaux se faisait de manière sectorielle (réglementations sur les émissions des véhicules, sur
l’élimination des déchets, sur les process de dépollution, etc), partielle, et portait davantage sur des flux (énergie,
déchets…) que sur des impacts (acidification, effet de serre, eutrophisation…). Par exemple, la norme européenne
d’émissions EURO sur les véhicules réglemente un certain nombre de flux d’émissions de polluants dans l’air
(oxydes d’azote, monoxyde de carbone, hydrocarbures, particules, etc ...).

C’est finalement dans les années 90 que l’ACV gagne La pratique de l’ACV, sa diffusion et, surtout, sa
en légitimité avec le début du processus de normalisation au niveau international ont contribué à
normalisation internationale (série des normes ISO la faire passer d’un outil initialement qualifié
14040). Sont alors développés de nombreux logiciels d’expérimental voire de partial à un outil de plus en
d’ACV, et de nouvelles bases de données dites plus performant et reconnu.
génériques font leur apparition.

---------------------------------------------------------
Les principes de la méthode ACV
---------------------------------------------------------

Une approche fonctionnelle Par exemple, dans le cas où l’on souhaite évaluer les
impacts environnementaux d’une peinture murale ou
L’ACV évalue les impacts environnementaux induits d’un papier mural, on pourra choisir une unité
par la fonction rendue par un produit (bien ou service fonctionnelle du type « assurer la couverture d’un
au sens large). Elle permet ainsi par exemple de mètre carré de mur pendant 10 ans ». On pourra alors
comparer la qualité écologique de deux produits comparer les impacts environnementaux de 2 types de
analogues mais avec des durées de vie différentes (un peinture vendus dans des contenances différentes,
rasoir classique et un rasoir jetable), de deux produits avec des pouvoirs couvrant différents et des durées de
différents rendant la même fonction (une voiture et un vie différentes.
moyen de transport en commun), ou encore d’une
fonction assurée par un bien matériel « classique » et Une approche cycle de vie
par un service « dématérialisé » (envoyer une lettre
par courrier postal et par courrier électronique). L’ACV utilise un modèle mathématique permettant
d’exprimer les flux physiques (flux de matières,
Il est important de bien définir la fonction réalisée par d’énergie, de rejets dans les milieux), entrants et
un produit afin de pouvoir par la suite comparer les sortants du système considéré en termes d’impacts
impacts environnementaux de deux produits potentiels sur l’environnement. Toutes les étapes du
remplissant la même fonction. Pour cela, la fonction cycle de vie du produit sont prises en compte pour
rendue par le produit ou service évalué est décrite l’inventaire des flux : extraction des matières
sous la forme d’ « unité fonctionnelle » : il s’agit de la premières énergétiques et non-énergétiques
fonction de référence à laquelle sera ramené nécessaires à la fabrication du produit, fabrication,
l’ensemble des impacts quantifiés pour ce produit. distribution, utilisation, collecte et élimination en fin
de vie [1] et toutes les étapes de transport.
3

----------------------------------------

Une approche multi-critères  Les méthodes les plus reconnues et utilisées


aujourd’hui permettent de caractériser les flux
Les consommations de matières et d’énergie, les rejets inventoriés en indicateurs d’impacts potentiels
et émissions dans l’air, l’eau et les sols, et la (ou indicateurs « midpoint »). Une dizaine
production de déchets sont quantifiés à chaque étape d’indicateurs est alors considérée. On citera à
du cycle de vie et exprimés en termes d’indicateurs titre d’exemple la méthode CML de
d’impacts potentiels sur l’environnement. l’Université de Leiden aux Pays-Bas, utilisée
par l’outil Bilan Produit ® de l’ADEME
La complexité des phénomènes en jeu et de leurs (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise
interactions est source d’incertitude sur la valeur de l’Energie) ;
réelle des impacts sur l’environnement (e.g. non prise  Certaines méthodes telle que la méthode
en compte des effets de synergie ou d’antagonisme Impact 2002+ permettent d’aller à un second
entre polluants, des caractéristiques particulières du niveau de caractérisation pour obtenir des
milieu local, des effets de cinétique, des indicateurs de dommages potentiels (ou
concentrations, des expositions) : c’est à ce titre que indicateurs « endpoint »). Ces méthodes
l’on qualifie les impacts évalués de « potentiels ». Du permettent de faciliter la compréhension et
fait de la forte dépendance des impacts locaux l’utilisation des résultats en raison de la
(eutrophisation [2] par exemple) aux caractéristiques moindre quantité d’indicateurs, en général au
du milieu récepteur, leur caractère « potentiel » est nombre de quatre (par exemple le risque sur la
plus marqué que celui des impacts globaux (effet de santé humaine, le risque pour les écosystèmes,
serre par exemple), peu ou pas corrélés au milieu etc…), mais sont moins reconnues du fait
récepteur. d’une moindre robustesse scientifique.
 On peut aller jusqu’à un troisième niveau de
Différentes méthodes existent permettant de
caractérisation pour obtenir un indicateur
caractériser les flux inventoriés en indicateurs
unique. Ces méthodes, telle que la méthode
d’impact environnemental de différents niveaux :
Eco-indicator, sont nécessairement moins
robustes et de fait peu utilisées.
4

---------------------------------------------------------
« Transferts de pollution » et « normation »
---------------------------------------------------------

L’intérêt de l’ACV est d’évaluer plusieurs natures important de la phase de production en termes
d’impacts environnementaux et toutes les étapes du d’épuisement des ressources ou de toxicité).
cycle de vie. Lors d’une comparaison, elle peut faire
ressortir qu’un produit à moins d’impacts qu’un autre L’évaluation environnementale est souvent utilisée de
à l’aune d’un critère (les émissions de gaz à effet de manière comparative : comparer deux options
serre par exemple) mais en a davantage à l’aune d’un techniques pour un concepteur, comparer deux
autre critère (l’acidification de l’air, par exemple). produits pour un acheteur, comparer deux orientations
Elle peut aussi souligner qu’un gain à une étape de politiques pour un décideur… La force de l’ACV est
cycle de vie peut avoir des conséquences dégradant de restituer la complexité de l’environnement et
une autre étape ! Par exemple, améliorer l’isolation d’éviter des choix qui auraient pour conséquence de
d’un réfrigérateur permettra de diminuer la dégrader des milieux qui n’avaient pas été considérés,
consommation d’énergie en phase d’utilisation mais ou de déplacer les impacts d’une étape du cycle de vie
peut nécessiter d’utiliser plus de matériaux ou bien à une autre. L’ACV rend compte de transferts de
des matériaux plus toxiques (d’où un impact plus pollution potentiels dans la comparaison de deux
scénarios alternatifs.
5

Illustration d’un cas de transfert de pollution d’une étape vers une autre :

Lorsque l’on compare les impacts environnementaux La normation, dont le sens littéral est « rapporter à
de deux produits (calculés par le biais d’ACV sur la une échelle normée », consiste à diviser chaque
base d’une unité fonctionnelle commune), il est impact correspondant au produit étudié par l’impact
fréquent d’observer un transfert de pollution sur total d’un habitant d’une zone géographique donnée
lequel il est nécessaire d’arbitrer. La difficulté est (généralement la France ou l’Union Européenne) sur
alors de comparer deux impacts quantifiés avec des une unité de lieu donnée (généralement un jour ou un
unités différentes : comment comparer un impact sur an), de sorte que la dizaine d’indicateurs ayant chacun
l’effet de serre en grammes équivalent carbone à un sa propre unité est ramenée à une dizaine de chiffres
impact sur l’eutrophisation en grammes équivalent sans unité, et donc comparables.
phosphates ? Aucune méthode consensuelle n’existant
pour réduire à une note unique la dizaine d’indicateurs La monétarisation consiste quant à elle à l’évaluation
d’impacts généralement calculés, deux méthodes ont économique des dommages environnementaux (ou
été développées permettant de ramener des indicateurs « externalités »), mais est moins utilisée que la
hétérogènes à des indicateurs soit sans unité (la normation car considérée comme trop peu fiable à ce
« normation ») soit avec une unité monétaire jour.
commune (la « monétarisation »).

---------------------------------------------------------
Une méthodologie normalisée
---------------------------------------------------------

La méthodologie ACV fait l’objet d’une conception, sur la base de données spécifiques
standardisation à l’échelle internationale par la norme (ou données « primaires ») à la canette du
ISO 14040 : « Management environnemental - fabricant (bilan-matières spécifique,
Analyse du cycle de vie - Principes et cadre » consommations d’énergie des process de mise
complétée par la norme ISO 14044 : « Management en forme spécifiques, distances et moyens de
environnemental - Analyse du cycle de vie - transport spécifiques, etc.), et d’autre part une
Exigences et lignes directrices ». ACV de la canette d’aluminium française
réalisée pour les pouvoirs publics français
La norme ISO articule l’ACV en quatre étapes : avec un objectif d’évaluation des impacts
environnementaux globaux de la filière, sur la
1. Définition des objectifs et du champ de base de données moyennes (ou
l’étude « secondaires ») représentatives de la
production française.
Dès le début de l’étude, les objectifs et les
utilisations des résultats de l’ACV envisagée 2. Inventaire de cycle de vie (ICV)
doivent être clairement explicités. Le résultat Inventaire des flux de matières et d’énergies
dépend de l’objectif. Ainsi, les résultats entrant et sortant associés aux étapes du cycle
diffèreront entre d’une part une ACV d’une de vie rapporté à l’unité fonctionnelle retenue
canette d’aluminium réalisée pour un
fabricant particulier dans un objectif d’éco-
6

(et choisie à cette étape). L’inventaire est une obtenus permettent de répondre aux objectifs
comptabilité analytique des flux. de l’étude (par exemple, il arrive que la non
disponibilité de certaines données puisse
3. Evaluation des impacts conduire, en cours d’étude, à restreindre le
Evaluation des impacts potentiels à partir des champ de l’étude). C’est également ici que
flux matières et énergies recensés, et en l’on tentera d’évaluer la robustesse des
fonction des indicateurs et de la méthode de résultats (en réalisant par exemple des
caractérisation sélectionnée. analyses de sensibilité), notamment pour
s’assurer que les incertitudes et variabilités
4. Interprétation des résultats obtenus en qui y sont liées sont bien d’un ordre inférieur
fonction des objectifs retenus à celui des différences constatées entre les
L’étape 4 est itérative avec les 3 précédentes performances environnementales des
de manière à toujours valider que les résultats différents systèmes étudiés.

Les 4 étapes de l’ACV selon les normes ISO 14040 et 14044 :

A l’issue d’une étude ACV, un rapport d’étude est Une des principales difficultés dans la réalisation
élaboré présentant de manière détaillée et transparente d’une ACV est de parvenir à collecter des données
les objectifs et le champ de l’étude, les limites et fiables et représentatives de la réalité du processus
hypothèses, la représentativité technique, temporelle analysé. Lorsque ce n’est pas possible, parce que la
et géographique des données employées, les résultats donnée n’est pas accessible ou bien par exemple
de l’étude et leur analyse critique. Une synthèse en est lorsqu’elle relève de la modélisation du comportement
généralement tirée pour faciliter sa compréhension. du consommateur et que celui-ci est mal connu, une
Lorsqu’une communication à l’externe des résultats analyse de sensibilité est effectuée : on fait varier la
est envisagée, le rapport et la synthèse font l’objet donnée concernée dans le but d’évaluer la sensibilité
d’une revue critique, c’est-à-dire d’une analyse par un des résultats à cette donnée. Si cette sensibilité est
expert indépendant, aboutissant à la certification ISO faible, une approximation forte n’est pas
de l’étude. Lorsque l’étude ACV consiste en une problématique. En revanche si cette sensibilité est
comparaison de produits, la revue critique doit être forte, il peut être nécessaire de fournir un effort
réalisée par un panel d’experts (le comité de revue supplémentaire pour obtenir une donnée plus précise
critique), compétent à la fois en matière d’ACV et sur ou considérée comme plus proche de la réalité, d’où la
le secteur d’activité concerné. La revue critique doit démarche incrémentale inhérente à l’approche ACV et
alors être tenue à disposition en même temps que la recommandée par l’ISO.
synthèse de l’ACV.
7

---------------------------------------------------------
Applications et limites
---------------------------------------------------------

L’ACV peut être utilisée à des fins de communication gestion de déchets par le Syndicat Mixte de la Vallée
ou comme outil d’aide à la décision aux politiques de l’Oise.
industrielles (« éco-conception » de produits) ou
D’autres normes ISO régissent l’utilisation de
publiques (hiérarchisation de filières de valorisation
résultats d’ACV : la norme ISO 14025 porte sur la
de déchets, critères d’écolabellisation de produits,
communication des résultats d’ACV par le biais des
comparaison des agrocarburants avec les carburants
éco-profils ; la norme ISO 14062 porte sur
fossiles, etc.).
l’intégration des aspects environnementaux dans la
La rubrique « Exemples à suivre » du site internet de conception et le développement de produit (éco-
l’ADEME fournit des exemples d’utilisation de conception) ; enfin, on peut également citer la norme
l’ACV pour plusieurs de ces types d’application, tels ISO 14067 sur l’empreinte carbone des produits, en
que l’éco-conception d’un sac à dos par l’entreprise cours de développement (avec une approche cycle de
Lafuma [3] ou encore la définition d’un plan de vie mais mono-critère toutefois).

Premier éco-profil français, réalisé en 2001 avec le soutien de l’ADEME, pour une peinture routière :

Les résultats d’ACV reflètent la complexité des de qualité écologique. C’est en ce sens que l’ACV
systèmes étudiés : elle permet d’en identifier les doit être considéré comme un outil d’aide à la
points forts et les points faibles, mais difficilement décision.
d’en proposer une hiérarchisation absolue en termes

Olivier Réthoré, & Samuel Le Féon


8

Déchets : Parties inutilisées d’un produit, rebuts, produits fatals, résidus, rejets du cycle productif,
objets cassés, pertes, chutes et débris. On distingue les déchets ménagers (consommation finale), les
déchets agricoles, les déchets industriels et les déchets nucléaires ; mais aussi les déchets recyclables
(par quelque traitement que ce soit) et déchets ultimes, inéliminables dans les conditions actuelles
(déchets inertes).

La méthodologie ACV est encore jeune et présente encore aujourd’hui de nombreuses limites et difficultés
d’utilisation, de plusieurs ordres : manque de données d’inventaire disponibles dans les bases de données (cas
du secteur agricole par exemple), ou des données liées à la fin de vie des produits, manques de méthodes de
caractérisation robustes et consensuelles (cas des enjeux de toxicité et d’écotoxicité, de consommation d’eau, de
perte de biodiversité), difficultés à modéliser un aspect particulier du cycle de vie ou un phénomène physique
particulier (cas de la modélisation du changement d’affectation des sols, des bénéfices du recyclage, de la
séquestration du carbone), difficultés à évaluer l’incertitude sur les calculs ou encore liées à la hiérarchisation
des impacts et à l’absence de consensus sur les méthodes de normation ou de et de données pour les méthodes
de monétarisation, etc.
Ces problématiques font l’objet de travaux nombreux et conséquents, rendant chaque jour l’approche plus fiable
et son usage plus large.

Notes
[1] Mise en décharge, incinération avec ou sans valorisation énergétique, recyclage, réutilisation totale ou partielle,
compostage, méthanisation, etc...

[2] L’eutrophisation est une forme singulière mais naturelle de pollution de certains écosystèmes aquatiques qui se
produit lorsque le milieu reçoit trop de matières nutritives assimilables par les algues et que celles-ci prolifèrent.
(Définition du CNRS).

[3] http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc...
L’analyse du cycle de vie d’un sac à dos « classique » a montré que 75% des impacts environnementaux étaient dus
à la phase de fabrication et notamment au choix de matériaux synthétiques. Une réflexion a alors été menée
conduisant à l’utilisation d’un nouveau matériau.

Sur Internet
 Le site de l’ADEME sur la méthodologie ACV : www.ademe.fr puis Domaines d’intervention /
Management environnemental et éco-produits / Approche produit / Evaluations environnementales
multi-critères et cycle de vie / Approche multi-critères ou directement
http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseS...
 Le Bilan Produit ® de l’ADEME, logiciel gratuit d’ACV « simplifié » : www.bilanproduit.fr
 “The International Journal of Life Cycle Assessment”, journal international de référence en matières
d’ACV : http://www.springer.com/environment...
 Le site de la Commission Européenne sur l’ACV : http://lca.jrc.ec.europa.eu/lcainfo...
 Une liste de logiciels d’ACV publiée sur le site de la Commission Européenne :
http://lca.jrc.ec.europa.eu/lcainfo...
 La base de données d’inventaires de cycle de vie (ICV) de la Commission Européenne :
http://lca.jrc.ec.europa.eu/lcainfo...
 Le site de la Commission Européenne sur la logique cycle de vie ou « Life Cycle Thinking » :
http://lct.jrc.ec.europa.eu/
 Le programme « Life Cycle Initiative » de l’UNEP/SETAC : http://lcinitiative.unep.fr/

Vous aimerez peut-être aussi