IN
FISCALES
2014-2015
La détermination du résultat fiscal (RF) suppose une maîtrise des règles fiscales en vigueur
dans chaque Etat de l’OHADA.
En effet, il existe un certain cas limitatif des divergences entre la comptabilité et la fiscalité,
une charge retenue par la comptabilité peut ne pas être déductible. De même un produit
comptabilisé peut être exonéré fiscalement.
Le régime de base, concerne les activités dont le chiffre est inférieur à vingt millions de
FCFA ;
Le régime simplifié d’imposition (RSI), concerne les contribuables qui ont un chiffre d’affaire
compris entre vingt millions à quatre vingt millions de FCFA, le bénéfice imposable est
déterminé en déduisant du montant hors taxe un abattement forfaitaire égal à :
Le régime réel d’imposition (RRI), pour les contribuables dont le chiffre d’affaire est
supérieur à quatre vingt millions de FCFA.
A. ETABLISSEMENT DE L’IMPOT
Le 30 avril, les contribuables doivent déposer leurs liasses fiscales de l’année précédente
conformément aux dispositions du Code Général des Impôts.
B. LA BASE IMPOSABLE
L’année fiscale correspond à l’année civile (du 1er janvier au 31 décembre), l’établissement de
l’impôt s’opère sur le bilan de l’année précédente.
Le taux en vigueur de l’impôt sur les sociétés selon la loi de finances 2014 est de 35% ;
Il est fait application d’un taux réduit de 20% pour les établissements publics et collectivités
sans but lucratif ;
2
L’Impôt sur le bénéfice des sociétés admises à la cote de la Bourse des Valeurs Mobilières de
l’Afrique Centrale (BVMAC) :
Taux de 20% pendant 3 ans pour les augmentations du capital représentant au moins
20% du capital ;
Taux de 25% pendant 3 ans pour les cessions d’actions représentant au moins 20% du
capital social ;
En deçà du seuil de 20% du capital social, le taux de l’impôt sur les sociétés est de
28% pendant trois ans à partir de la date d’admission,
Dans le cas où le taux de 20% des titres cotés ne sera pas atteint lors de la première
introduction en bourse, mais serait atteint au cours de la période de trois (3) ans, les
réductions visées ci-haut s’appliqueraient pour la durée résiduelle de ladite période.
Liquider un impôt consiste à calculer son montant connaissant le résultat fiscal et le taux.
A. LE CALCUL
Par chiffre d’affaires global, on entend le CA brut réalisé sur toutes les opérations entrant
dans le cadre des activités de la société.
Le 30 novembre de l’année N (2014) au plus tard, toutes les sociétés soumises à l’IS doivent
verser un acompte de 25% sur l’IS supporté l’année précédente (N-1= 2013) ;
La 30 ou le 31 janvier (N+1=2015), tout contribuable soumis à l’IS doit payer 1/3 de l’impôt
payé l’année N-1= 2013 ;
Le 30 avril (N+1= 2015), tout contribuable soumis à l’IS doit payer le solde de l’impôt de
l’année N=2014.
3
SECTION 3 : LA SANCTION
Tout contribuable qui n’a pas versé ses acomptes dans le délai est taxé d’office.
Tout défaut ou retard dans le paiement de l’impôt sur les sociétés entraîne une pénalité de
10% le premier mois et 3% les mois suivants. Pour les acomptes et le solde, il est fait
application d’une pénalité de 10% et 3% les mois suivants.
Tout contribuable soumis au paiement de l’IS doit régulariser sa situation dans les sept jours
francs à compter de la réception de la lettre avec accusé en cas de remise en main propre,
sinon taxation d’office, les bases d’impositions peuvent être déterminées d’office par
l’Administration Fiscale dans les conditions prévues par le CGI (voir contrôle de l’impôt,
Livre de Procédures Fiscales).
Le contribuable qui n’a pas souscrit sa déclaration dans les 7 jours de mise en demeure, se
verra pénaliser au taux de 5% sur les doits déclarés.
En cas de non dépôt de la déclaration après la mise en demeure, il est taxé d’office et sa
cotisation est majorée de 100%. La majoration est portée à 150% en cas de récidive.
D. PENALITE DE RECOUVREMENT
Il est application d’une pénalité de 10% le premier mois et 3% les mois suivants.
4
CHAPITRE 2 : LES GRANDS PRINCIPES DE LA FISCALITE ET DE
LA COMPTABILITE
Les principes sont des normes à caractère non techniques qui s’imposent aux entreprises et se
reflètent dans les différentes règles techniques. C’est ainsi que l’obligation de comptabiliser
les amortissements traduit le principe de prudence.
Certains principes sont communs au droit fiscal et à la comptabilité, d’autres, par contre sont
propres à la fiscalité ou à la comptabilité.
L’inventaire doit s’opérer à la fin d’une période de 12 mois au plus, dès lors, il ne faut prendre
en considération que les charges et les produits existant à la fin de cette période, même si elle
se rattache à des exercices antérieurs.
En effet, les données d’inventaires rassemblent le présent et le passé, mais en aucun cas ne
prenne en considération le futur.
C. DEROGATION
En comptabilité, on doit prendre en compte les risques et les pertes subis au cours d’un
exercice même s’ils sont seulement connus après la date de clôture.
5
B :DEROGATION COMMUNE AU DROIT FISCAL ET A LA COMPTABILITE
1) LES CHARGES A REPARTIR SUR PLUSIEURS EXERCICES
Se sont des charges enregistrées au cours de l’exercice, mais qui sont réparties ou transférées
sur plusieurs exercices en raison de leur importance ou par suite de décision de gestion. Le
transfère de charges est opéré en débitant le compte 202 par le crédit du compte 781
« transfert de charges d’exploitation » ou par le crédit du compte 787 « transfert de charges
financières » ou même par le crédit du compte 788 « transfert de charges exceptionnelles ».
Au cours des exercices suivants, le compte 202 « charges à repartir sur plusieurs exercices »
est apuré progressivement du montant de la charge que l’entreprise impute à l’exercice.
APPLICATION
La société AIRTEL a mené durant l’exercice 2010, une compagne publicitaire. Celle-ci fera
sentir ses effets éventuels bénéfiques sur les exercices futurs, le montant de cette publicité
s’élève à 800 000 000FCFA.
SOLUTION
TRAITEMENT COMPTABLE
2010
31/12/2010
Les charges à répartir sur plusieurs exercices posent un problème au niveau des frais de
publicité, on enregistre d’abord les frais dans le compte représentant ces frais, ensuite ils sont
transférés dans les charges à répartir sur plusieurs exercices qui à leur tour sont amortis. Il y a
en quelques sorte une double charge, les frais et les dotations aux amortissements. Au point de
vue pour l’année 2010, seuls sont déductibles les 160 000 000.
6
SECTION 2 : PRINCIPE DE LA COMPTABILITE D’ENGAGEMENT
A. EXPOSE DU PRINCIPE
On devra tenir compte des opérations réalisées même si elles ne sont payées
qu’ultérieurement. Ainsi, on doit mettre en évidence la date de la réalisation de profit car seuls
les bénéfices réalisés peuvent être pris en considération.
B. LES CONSEQUENCES
1) LE RATTACHEMENT DES VENTES
Les produits correspondant à des créances sur la clientèle sont rattachés à l’exercice au cours
duquel la livraison est intervenue, lorsqu’il s’agit des ventes ou des opérations assimilées. Dès
lors que les acomptes ont été versés, alors que la commande n’était pas livrée, ces acomptes
ne sont pas retenus dans les produits de l’exercice.
Les prestations de services sont enregistrées en comptabilité lorsque la prestation est achevée
ou exécutée. Cependant, il convient de distinguer les prestations de services à caractère
continu et les prestations de services discontinues.
Les prestations de services continues, elles sont rémunérées par le loyer, les intérêts, les
primes (assurances), l’enregistrement en comptabilité se fera au fur et à mesure de
l’exécution.
Elles ont un caractère non ponctuel, elles correspondent à des phases d’exécutions séparées
dans le temps et comportant des échéances de paiement échelonnés sur plusieurs exercices
successivement. C’est le cas du contrat d’entretien par lequel un professionnel s’engage à
contrôler une installation périodique et à intervenir dès qu’il existe une panne. La créance du
fournisseur sera rattachée à l’exercice au fur et à mesure de l’exécution. A la clôture de
chaque exercice, il faudra relever les interventions pour y rattacher les produits
correspondants.
7
APPLICATION
Par exemple, si un contrat d’entretien de 2 ans, qui est conclu le 1 er juillet 2012 pour un
montant de 10 000 000FCFA, prévoit deux interventions par an. L’une en septembre et l’autre
en mars.
TRAITEMENT COMPTABLE
Les charges à payer font parties des autres régularisations, en fin d’exercice, les charges que
la société n’a pas honoré, mais qui sont affectives sont classées dans les charges à payer.
Sur le plan comptable, la société doit constater la charge, un compte de la classe 6 est débité
par le compte de la classe 4=408 « facture non parvenue » est crédité. On contre passe
l’écriture comptable et la vraie écriture comptable sera passée après paiement.
CONSEQUENCES FISCALES
Si le comptable ne passe pas l’écriture en fin d’exercice, il la passe sur l’exercice suivant en
constatant le paiement, le principe d’indépendance des exercices n’est pas respecté. Car il fait
supporter à l’exercice N+1 la charge de l’exercice N, cette charge ne sera pas déductible.
La contre passation de l’écriture permet en réalité de ne pas faire supporter à l’exercice N+1
la charge qui n’est pas la sienne.
APPLICATION
Au 31 décembre 2013, la société APC doit deux mois de loyer pour un montant de
25 000 000FCFA. La facture ne lui est pas parvenue. Ce loyer sera payé le 15 février 2014.
8
TAF
SOLUTION
APPLICATION
Au 31 décembre 2013, on lit dans le grand livre de la société METALOR une consommation
d’électricité de 2012. Le montant de la facture était de 14 500 000FCFA, le comptable a passé
l’écriture le 15 janvier 2013 après paiement.
La communication avec le comptable révèle qu’aucune écriture comptable n’a été passé en fin
d’exercice 2012, ni au début de l’exercice 2013.
TAF
SOLUTION
1) TRAITEMENT COMPTABLE
9
2) TRAITEMENT FISCAL
L’entrée des biens dans le patrimoine doit être constatée au coût historique, celui-ci reflète le
principe du nominalisme monétaire, c’est-à-dire le respect de la valeur nominale de la
monnaie sans tenir compte des variations de son pouvoir d’achat.
En conséquence, les biens acquis à titre onéreux seront évalués selon le coût d’acquisition, le
prix d’achat augmenté des frais accessoires lié à l’acquisition ou la mise en état d’utilisation.
Les biens produits par l’entreprise sont évalués à leur coût de production, celui-ci étant égal à
la somme du coût d’acquisition des matières consommées, les charges directes de l’entreprise
(par exemple les charges du personnel).
Les charges indirectes de production quand à elles peuvent être rattachées avec suffisamment
de précision à des biens considérés.
En droit fiscal, les actes opérés par l’entreprise doivent être conformes à l’intérêt de
l’entreprise et ne doivent pas correspondre à un abus de droit. Par ailleurs, l’administration
fiscale distingue entre les erreurs et les décisions de gestion.
Par la théorie de l’acte anormal de gestion, le droit fiscal tente à préserver l’intérêt de
l’entreprise.
10
A) LA NOTION DE L’ACTE ANORMAL DE GESTION
B) DEFINITION
L’acte anormal de gestion est l’acte étranger à l’intérêt de l’entreprise et fait dans l’intérêt de
tiers. Il en résulte donc, une absence de contre partie pour l’entreprise ou un déséquilibre
manifeste. C’est ainsi que constituera un acte anormal de gestion, la souscription par une
entreprise une assurance vie garantissant un découvert qui lui avait été consentie mais qui
conclu au profit de l’épouse et les héritiers du dirigeant de la société.
L’acte anormal de gestion ne se confond pas avec l’acte illicite, par exemple les banques
condamnées à une amende pour dépérissement de concours de crédit peuvent déduire cette
amende.
C) CONSEQUENCE :
2ème conséquence, les actes anormaux de gestion sont variés : ils peuvent être des dépenses
injustifiées (libéralités), ils peuvent être aussi des renonciations à des recettes, revenus
inférieurs au prix de revient, dispense d’intérêt sur les prêts.
Si l’acte s’est traduit en comptabilité par une écriture portant sur les créances des tiers, des
amortissements, des provisions ou des frais généraux, lesquels viennent en déduction du
bénéfice net. La preuve du caractère normal de l’acte reposera dans les faits du contribuable
qui doit justifier dans son principe et son montant ainsi que l’exactitude de l’écriture
comptable.
E) LA REPRESSION DE L’AAG
La société ne pourra pas déduire la prétendue charge, le manque à gagner sera réintégrer dans
les produits alors que le contribuable ne l’a pas reçu. Le bénéficiaire de l’AAG sera imposé
quant à lui sur la valeur du revenu qui lui a été consenti dans la catégorie des revenus
mobiliers.
Exemple d’un acte anormal de gestion : le PDG de GABON SUR organise une réception pour
son cinquantième anniversaire au coût de 40.000.000FCFA HT au frais de la société qu’il
dirige. Cette réception est assurée par un traiteur assujetti soumis au régime réel.
11
Conséquences fiscales :
Sont réputés être des entreprises associées, les entreprises qui ont un lien de dépendance et
présentent les caractères suivants :
Entre les entreprises associés, toutes achats ou ventes doit être justifié et respecté le principe
de pleine concurrence tel que énoncé à l’article 9, paragraphe 1 du modèle de convention
fiscale de l’O.C.D.E
Les paiements de redevances excessives ou sans contrepartie pratiqués par les entreprises
associées, se présentent sous forme d’un abandon de créance entre lesdites entreprises, ou par
des paiements surévalués ne reflétant la valeur de l’opération réellement effectuée. Dans la
pratique, le principe de pleine concurrence stipule que toutes les opérations effectuées entre
entreprises associées doivent être au même coût que celles effectuées avec les entreprises
indépendantes.
Dans une transaction respectant le principe de pleine concurrence, les entreprises doivent
prêter entre elles au taux du marché ou effectuées des prestations au prix qu’une entreprise
indépendante serait disposer de réaliser. Une transaction financière entre deux entre associées
ou une prestation quelconque doivent être similaire avec celles que pourrait être effectuée par
une entreprise indépendante.
Les prêts consentis entre les entreprises associées à taux nul ou inférieur au taux du marché
sont qualifiés de transfert de bénéfice.
12
Exemple : en dépit de ses difficultés financières, la société BILL, filiale du groupe BILL
INTL a obtenu un prêt 10.000.000FCFA de la part de BILL Maroc.
Remises De Dettes
Les remises de dettes sont des procédés par lesquels les entreprises associées utilisent pour
accorder des faveurs entre elles dans le but d’éluder l’impôt. Cette pratique peut revêtir les
formes d’un abandon partiel ou total de la créance. Elles permettent à une des filiales de
récupérer ses pertes sur le marché via la remise (réduction) ou abandon d’une partie de ses
obligations envers la maison mère ou une des filiales du groupe. En pratique, ces remises des
dettes sont des transferts de bénéfices dans la comptabilité de la société mère.
Conséquences
Une fois que l’administration fiscale met en lumière l’existence d’une telle pratique, la
somme faisant l’objet de cette remise de dette sera imposable d’abord à l’IS, ensuite à
l’IRVM et enfin les pénalités d’au moins 50% seront mises à la charge du contribuable.
Les avantages quels qu’ils soient, en nature et espèce conférés entre entreprises associées
doivent être proportionnels avec les prestations reçues de sorte qu’une entreprise
indépendante aurait bénéficié.
Exemple : la Banque UGB (filiale du groupe ATIJARI WAFA BANQUE) du Gabon, a
sollicité et obtenue de SAB d’Afrique du sud la réparation de quatre distributeurs de billets.
Le montant à payer de la prestation s’élève à quatre milliards (4.000.000.000) de FCFA.
Cette rémunération n’est pas proportionnelle au service rendu qui consiste à réparer les
distributeurs. Pour l’administration fiscale, c’est une rémunération excessive et hors
proportion par rapport au service rendu. L’administration fiscale ne se contentera pas des
retenues de 10% sur les prestations étrangères mais plutôt réintégrer cette somme dans la base
imposable à l’IS, une fois qu’une comparaison de prix a été effectuée entre les entreprise du
même secteur.
Conséquences tirées de la loi de finances 2014
Tout versement effectué vers un Etat ou un territoire non coopératif ou à fiscalité privilégiée
(Luxembourg, Panama…) est soumis à l’IS.
13
Etat ou territoire à fiscalité privilégiée : territoire ou Etat dans lequel les personnes n’y sont
pas imposables ou, le montant de l’impôt auquel elles y sont soumises est inférieur de plus de
la moitié de la moitié du montant de l’impôt dont elles auraient été redevables au Gabon.
Les Etats non coopératifs : Etat qui manque de transparence en matière fiscale ou refuse
l’assistance administrative conformément aux standards internationaux (conventions fiscales
de l’OCDE en matière des prix de transferts).
3) L’ABUS DE DROIT
A) DEFINITION
L’abus de droit(ADD) au sens de la législation fiscale recouvre deux comportements qui sont
bien distingués en droit civil.
Il se présente comme une simulation tantôt comme une fraude. L’ADD est un acte illicite
opéré par une entreprise du faite de la faille de la loi. En d’autres termes, utiliser les
défaillances de la loi pour optimiser ou éluder l’impôt.
B) LE DOMAINE D’ADD
La simulation par acte fictif pour payer moins d’impôt, le contribuable passe un acte
fictif qui ne correspond à aucune réalité : société fictive, bail fictif, contrat de travail
fictif etc.
La simulation par interposition de personnes, l’acte passé est régulier mais le
mensonge porte sur la personne du contractant.
C) L’ABUS DE DROIT ET LA FRAUDE A LA LOI
Dans cette hypothèse, c’est le mensonge juridique qui est réprimé, l’opération est conçue
uniquement dans un but fiscal pour éviter la perception des droits élevés.
Est réprimé ici l’habilité, l’origine a été conçue pour des considérations fiscales. L’ADD
réprime donc une série de manœuvre autorisant le contribuable à se placer artificiellement
dans une situation qui lui permet de se prétendre à l’application d’une loi fiscale plus
favorable.
Dès lors, seuls constituent les ADD, les actes inspirés par la seule considération fiscale.
L’administration fiscale ne doit établir que les actes « n’ont pu être par aucun motif autre que
celui d’éluder ou atténuer les charges fiscales de l’intéressé, s’il n’avait pas passé ces actes, il
aurait normalement supporté une imposition eu égard de sa situation et de ses activités
réelles ».
14
D) LA REPRESSION DE L’ADD
L’ADD est un acte répressif, en effet la répression consiste souvent au redressement fiscal. Le
système fiscal de la zone CEMAC est déclaratif et la plus part des impôts sont auto-liquidés
en amont, ainsi, dans tout système déclaratif, le contrôle de l’impôt est un élément important
en vue de détecter les anomalies contenues dans les différentes déclarations.
A cet effet, tout fiscaliste doit connaître les principes communs à la comptabilité et la fiscalité
afin de bien mener sa mission.
La détermination du résultat comptable, tient beaucoup plus compte du droit comptable que
du droit fiscal.
En effet, pendant l’exercice comptable, le comptable enregistre au jour le jour les différentes
opérations (produits et charges) réalisées par l’entreprise en s’appuyant sur le principe
comptable.
En fin d’exercice comptable, les travaux d’inventaire sont réalisés en vue de tirer la balance
de la société. A partir de celle-ci, la DSF élaborée.
La DSF comporte 34 tableaux, auquel on ajoute le modèle 90. Parmi ces tableaux, il y a des
tableaux fiscaux. La numérotation varie de 23 à 34, c’est-à-dire du tableau 23 au tableau 34 de
la liasse fiscale.
Chaque tableau donne une information bien précise, le tableau le plus important est le tableau
relatif à la détermination du résultat fiscal (tableau 24).
L’objectif de cette partie consiste à faire chaque fois que cela est possible une analyse
comptable et fiscale autour des réintégrations et des déductions pour la détermination de l’IS.
D’autres impôts et taxes seront abordés de passage.
Lors de la détermination du résultat fiscal, le comptable doit faire usage du droit fiscal.
En effet, certaines charges considérées comme déductibles sur le plan comptable ne le sont
pas forcément sur le plan fiscal. Ces charges sont à réintégrées dans le tableau 24 pour la
détermination du résultat fiscal. Si le comptable ne le fait pas, l’agent de l’administration
fiscale procédera à la réintégration.
Sur la base du tableau 24, les éléments à réintégrer pour la détermination du RF sont
développés dans les lignes qui suivent.
15
A. LES AMORTISSEMENTS NON DEDUCTIBLES
L’amortissement constitue une charge, mais elle n’est pas comme les autres charges, en ce
que l’amortissement ne correspond pas une sortie d’argent de l’entreprise. Elle sert au
renouvellement ou à l’acquisition de nouvelles immobilisations.
1) TRAITEMENT COMPTABLE
2) TRAITEMENT FISCAL
Lorsque les amortissements ne sont pas pratiqués dans les conditions de respect de fonds et
formes, ils deviennent non déductibles, d’autres éléments peuvent également compromettre la
déductibilité des amortissements.
Il s’agit de :
Du bureau, il est difficile de faire un redressement fiscal sur les amortissements, car la date
d’acquisition des actifs ainsi que le système d’amortissement ne sont pas connus sauf en cas
d’incohérence.
APPLICATION
Il est à noter que le bien a été mis en service au mois d’août de la même année.
TAF
SOLUTION
16
Montant HT : 47 200 000 / 1,18 = 40 000 000
2013
Le bien doit être utilisé exclusivement pour les opérations industrielles, de fabrication, de
manipulation, de transports et d’exploitation agricole ;
Pour ce qui est du cas, bien que les autres conditions soient remplies mais le domaine
d’activités de cette entreprise fait que ce bien ne devrait pas être amorti en système, donc le
système correspondant à l’amortissement de ce bien est le système linéaire.
TRAITEMENT FISCAL
La charge a été surévaluée du fait du non respect du système d’amortissement pratiqué, il faut
réintégrer la partie non déductible.
17
IRVM : 4 000 000 x 20% = 800 000
La norme fiscale gabonaise autorise la pratique des ARD. Ces ARD peuvent être pratiqués en
période bénéficiaire ou déficitaire.
Cette pratique est la plus utilisée au Gabon. En effet, lors d’un exercice comptable déficitaire
(il s’agit du bénéfice fiscal), la société peut différer la dotation des amortissements. L’objectif
est atténué le déficit fiscal qui peut entraîner le résultat avant impôt négatif ou de la ramener à
zéro.
Cette réintégration se fait de manière extracomptable c’est-à-dire sans passer une écriture
comptable. On les inscrits directement sur la ligne 3 du tableau 24. Aussi, on doit les retrouver
en bas du tableau 2 de la DSF pour qu’il soit déductible sur les exercices suivants.
APPLICATION
Une société dont le siège social, est à POG a réalisé au titre de l’exercice 2010 des opérations
suivantes :
TAF :
18
1. Calculer les soldes significatifs de gestion
2. Déterminer le bénéfice fiscal sans les ARD
3. Déterminer le bénéfice fiscal en tenant compte des ARD
4. Calculer l’impôt dû par la société
5. Deux acomptes ont été payés régulièrement, 2 350 000 et 3 133 020, calculer le solde
de l’impôt sur les sociétés
6. Donner la nature du solde et les conséquences
SOLUTIONS
Marge brut sur matières premières = (productions Vendues + travaux et services vendus + la
variation de stock de produits + la production immobilisée) – (achats +/- la variation de stock)
Valeur ajoutée (VA) = (Marge Brute sur Marchandises + MB sur matières + Produits
accessoires + les subventions + autres produits) – (Autres achats +/- la variation de stock +
transport + services extérieurs + Impôts et Taxes + Autres charges)
MB = 60 000 000
Marge brut sur matières premières = (productions Vendues + travaux et services vendus + la
variation de stock de produits + la production immobilisée) – (achats +/- la variation de stock)
MB/ MP = 95 000 000
Valeur ajoutée (VA) = (Marge Brute sur Marchandises + MB sur matières + Produits
accessoires + les subventions + autres produits) – (Autres achats +/- la variation de stock +
transport + services extérieurs + Impôts et Taxes + Autres charges)
19
VA = 131 100 000
Excédent brut d’exploitation (EBE) = Valeur Ajoutée – les Charges du personnel (CP)
EBE = VA – CP
EBE = 68 600 000
RE = 68 600 000 – 96 126 300
RE = (27 526 300)
RF = 10 000 000
RAO = (17 526 300)
RC = (17 526 300) + 0
RC = (17 526 300)
Les réintégrations : 6 500 000 pour la dotation aux provisions de congés payés en 2011 n’est
pas déductible en 2010.
Les ARD de 96 126 300, à réintégrer au même niveau du déficit, pour ne creuser davantage
le déficit fiscal.
RF = RC + R
RF = (17 526 300) + 17 526 300
RF = 0
20
DAP restantes = 85 100 000
Le résultat fiscal déficitaire de 2010 a absorbé la totalité des provisions pour congés payés,
c’est –à-dire les 6 500 000 et une partie des DAP soit 11 026 300.
La DAP qui a été absorbé en 2010 soit 11 026 300 sera déductible et reportable indéfiniment
sur les prochains exercices bénéficiaires.
Le RF en 2012 étant nul, l’IS sera déterminé sur le chiffre d’affaires ou l’Impôt Minimum
Forfaitaire (IMF).
CA = 228 500 000
MP = CA x 1%
MP = 228 500 000 x 1%
MP = 2 285 000
IS net
IS net: (3 198 020)
Les réintégrations : 6 500 000 pour la dotation aux provisions de congés payés en 2011 n’est
pas déductible en 2010.
RF = RC + R
21
RF = (11 026 300), le RF reste toujours déficitaire, l’IS de 2010 sera déterminé par le MP ou
l’IMF. Ce résultat déficitaire est déductible et reportable sur 5 exercices (cf. Article 11-IV de
la loi de finances 2014), au delà de ces cinq ans, l’entreprise perd le bénéfice de déduction de
ce déficit.
CA = 125 000 000 + 95 000 000 + 8 500 000
CA = 228 500 000
MP = CA x 1%
MP = 228 500 000 x 1%
MP = 2 285 000
IS net
IS net: (3 198 020)
MOTIVATION
La prise en compte des amortissements à la clôture d’un exercice peut rendre ce dernier
déficitaire ou creuser davantage le déficit existant avant que les amortissements n’entre en
ligne de compte.
La part du déficit due aux amortissements pratiqués et comptabilisés durant l’exercice est
appelé amortissements réputés différés en période déficitaire, mais encore faut-il que les
dirigeants prennent la décision de les considérer comme tels. Cat il s’agit d’une décision de
gestion fiscale.
La notion des ARD est une notion purement fiscale, les ARD n’ont rien avoir avec la
comptabilité.
L’avantage des RD est qu’ils sont reportables sans limitation de durée, contrairement aux
déficits fiscaux ordinaires qui sont considérés comme des denrées périssables, leur report ne
peut pas excéder cinq ans.
Précisons qu’il peut y avoir au titre d’un exercice donné, des ARD, alors même que le résultat
après impôt est bénéficiaire.
22
La notion d’ARD s’apprécie par rapport au résultat fiscal et non par rapport au résultat
comptable.
Les ARD sont mentionnés sur une ligne spéciale de l’imprimé des déclarations. Du point de
vue fiscal, les ARD sont réintégrés plus tard, ils seront imputés sur l’exercice bénéficiaire
après que l’entreprise ou la société ait épuisé les déficits fiscaux ordinaires.
Les amortissements différés à la clôture d’un exercice bénéficiaire ne peuvent pas être
reportés sur les exercices suivants compris dans la période normale d’amortissements des
immobilisations correspondantes.
APPLICATION
TAF :
1. Calculer le RCAI
2. Déterminer le bénéfice fiscal sans les ARD
3. Les amortissements pratiqués au titre de l’exercice sont de 150 000 000, calculer le
bénéfice fiscal en différant les amortissements
4. Calculer l’IS du par la société
5. La société a payé 700 000FCFA le 30 novembre 2014 au titre du premier acompte et
933 330FCFA le 28 janvier 2015, pour le deuxième acompte. Passer les écritures du
paiement des deux acomptes et du solde de l’IS.
SOLUTION
CA = 500 000 000FCFA
RAO = (300 000 000FCFA)
23
RHAO = 50 000 000FCFA
RCAI = (250 000 000)
BF = RCAI +R – D
BF = (250 000 000) + 0 – 25 000 000
BF = (275 000 000)
BF = RCAI + R – D
BF = (125 000 000)
On constate une diminution du BF, c’est plus facile de récupérer 125 000 000 que
275 000 000 en 4 ans, car en différant l’amortissement, le bénéfice fiscal reste toujours
négatif.
MP = 1% du CA
MP = 1% x 500 000 000
MP = 5 000 000
IMF = 1 000 000
IS du = MP = 5 000 000
Remarque : pour opérer les ARD, il faut d’abord connaître le montant du déficit fiscal, si le
déficit fiscal est supérieur à la dotation des amortissements, toute la dotation doit être différée.
24
Si le déficit fiscal est inférieur à la dotation des amortissements, la dotation doit être à la
hauteur du déficit.
ENREGISTREMENT COMPTABLE
30 novembre 2013
28 janvier 2015
30 avril 2015
25
L’actif circulant et les éléments de trésorerie (stocks, créances sur clients, titres de placement)
par lesquels on constate une charge provisionnelle, sans incidence sur la capacité d’auto
financement.
a. Traitement comptable
b. Traitement fiscal
Lorsque les conditions de fonds et de formes ne sont pas vérifies, la provision n’est pas
déductible, en conséquence, elle est à réintégrer au résultat afin d’être imposée à l’IS, il en est
de même pour les provisions devenues sans objets qui figurent encore au bilan, sont à
réintégrer dans la même base imposable à l’IS.
Une dette non encore enregistrée que les événements survenus ou encore rendent seulement
probables.
Il convient de distinguer :
Elles sont constituées, pour couvrir les risques encourues à propos de litiges qui opposent
l’entreprise à des tiers (clients, fournisseurs, employés) et pour faire face à un paiement
probable de dommages et intérêts (indemnités de licenciement et condamnation).
Ces provisions sont destinées à couvrir pendant une période donnée les dépenses susceptibles
d’être engagées du fait de la garantie couvrant les biens vendus ou les travaux réalisés.
Ces provisions sont constituées en vue de faire face à une perte qui pouvait résulter de la
hausse des cours de marchandises livrées ou vendues à des prix convenues.
26
Ces provisions sont constituées pour couvrir les pertes latentes consécutives aux dettes et
créances libellées en monnaie étrangère.
Elles sont constituées pour faire face à des charges futures prévisibles, telles que les frais de
grosses de réparations qui ne sauraient être supportées que par les seuls exercices au cours
duquel elles seront engagées, elles concernent notamment les immeubles acquis en mauvais
état pour lesquels on prévoit de nouvelle réparation.
Ces provisions pour charges futures à répartir ne doivent pas être confondues avec les charges
à établir sur plusieurs exercices, imputables au compte 202 « charges à répartir sur plusieurs
exercices ».
Ces provisions sont destinées à faire face aux transactions, amendes, confiscations, pénalités
de toute nature mise à la charge des contrevenants aux dispositions fiscales régissant le prix,
le ravitaillement, le stationnement, la répartition de divers produits de l’assiette des impôts,
contributions et taxes.
1. Traitement comptable
Lors de la passation des écritures comptables, les comptes suivants sont débités :
Lors de la détermination du résultat net fiscal (RNF), toutes les dotations de l’exercice
comptable non déductibles doivent faire l’objet de réintégrations de même que les provisions
déductibles devenues sans objets.
Une provision devient sans objet lorsque la perte ou la charge en vue de laquelle la provision
a été constituée ne se réalise pas ou se réalise pour un montant inférieur. Aussi, il n’est pas
27
normal qu’une provision demeure inutilisée pendant plusieurs exercices, elles doivent
normalement être utilisées au cours de l’exercice qui suit sa constatation sauf s’il s’agit d’une
provision pour dépréciation de stock.
La provision qui devient totalement ou partiellement sans objet au cours d’un exercice
ultérieur doit être rapportée par l’entreprise au résultat dudit exercice.
En cas de prescription de l’exercice donné, ces provisions sont réintégrées dans le résultat du
premier exercice non prescrit.
Dans le cas des entreprises individuelles, les rémunérations sont traitées comme suit :
Lorsque les avantages profitent à un tiers qui n’a aucun lien avec l’entreprise :
Les rémunérations dans les sociétés de capitaux peuvent être traitées de la manière ci-après :
28
Lorsqu’ils profitent aux associés de sociétés des capitaux, administrateur unique, ou membre
du conseil d’administration des sociétés par action, ils constituent des simples distributions
par conséquent, ces avantages sont à réintégrer dans la ligne 6 du tableau 24 de la DSF avant
être imposés à l’IS. Aussi, ils sont soumis à l’IRVM.
Lorsque les avantages profitent à l’administrateur unique : les rémunérations ne sont pas
déductibles, elles sont soumises à l’IRVM au taux de 20% (tantième = rémunération
administrateur unique) ;
Lorsque l’identité des bénéficiaires n’est pas connue : ces sont des rémunérations occultes
soumises à l’IS et à l’IRVM.
Les avantages accordés aux dirigeants des sociétés de capitaux et entreprise individuelle
soumises au régime réel peuvent être retrouvés dans le tableau 18 de la DSF et dans la
déclaration annuelle de salaires (DAS).
De son fonctionnement, en ce qui concerne une société, elle peut connaître de difficultés
financières, pour y faire face, elle peut solliciter de la part des associés ou actionnaires un
prêt. Les sommes prêtées sont mises dans un compte appelé « compte courant d’associés ».
La mise à disposition de l’argent au profit de la société n’est pas gratuite, ces sommes doivent
être rémunérées par les intérêts qui constituent une charge déductible pour la société.
Tout d’abord, il faut commencer par distinguer les associés, car la rémunération des sommes
mises à la disposition de la société en dépend.
En effet, on distingue :
Si la société déduit plus qu’il en fallait, on réintègre dans le tableau 24 de la DSF afin d’être
imposé à l’IS, ce supplément subi l’IRVM.
Il n’existe qu’une seule limitation, c’est celle du taux de la BEAC auquel on ajoute 2 points
(2%).
29
APPLICATION
Les associés de la société COLAS GABON en 2013 ont fait apport de leur compte courant
des associés pour parer aux difficultés financières, cet apport est rémunéré à 15%, est
créditeur de 300 000 000 FCFA. La part des associés dirigeants qui est de 200 000 000 FCFA
a été déposée début mai 2013, celle des autres associés a été déposée début juillet 2013.
TAF :
Déterminer les charges financières non déductibles et tirer tous les conséquences fiscales
SOLUTION
Rappel :
Capital : 500 000 000
Pour les associés dirigeants de mai à décembre = 8mois (calcul au prorata temporis)
30
((20 000 000 x (11%+2%) x 4/12)) + ((20 000 000 x (8%+2%) x 2/12))
Supplément à réintégrer :
Régularisation d’IRVM
Les frais de siège s’entendent, les frais généraux qu’une société étrangère impute sur le
résultat d’un établissement stable qu’elle possède dans un pays membre de la Communauté
Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).
Les frais d’assistance technique correspondent en principe aux prestations de mis en service et
formation prévue dans le contrat de vente de biens d’équipements. Leurs montant doit être
justifié par un contrat.
Au Gabon, les frais de siège et d’assistance technique sont déductibles dans leur entièreté. Au
Cameroun et au Tchad par exemple, ces frais sont limités à 10% du bénéfice imposable avant
leur déduction, il faudra alors déterminer la base imposable, ce qui suppose que toutes les
opérations extra comptables de réintégration et de déduction devraient être effectuées.
APPLICATION
Le bénéfice comptable de la société BGFI était de 200 000 000 en 2013, sachant que les
charges à réintégrer sont de 25 000 000 (non compris les frais de siège), les charges à déduire
sont de 70 000 000 (non compris les frais de siège). Le comptable à passé en charge
28 000 000 pour les frais de siège.
TAF :
SOLUTION
31
Au Gabon, il n’y a pas de limitation, il suffit que les frais de siège soient justifiés et non
exagérés.
Réintégrations : 25 000 000
Déductions : 70 000 000
Résultat Fiscal : BC + R – D
RF = 183 000 000
IS = RF x taux
IS = 183 000 000 x 35%
IS = 64 050 000
Au Cameroun et au Tchad, ces frais sont limités à 10% du bénéfice imposable avant leur
déduction.
Résultat Fiscal : BC + R – D
RF = 183 000 000 – 18 300 000
RF = 164 700 000
IS = 61 762 500
Pénalités = 30 881 250
32
Au Gabon, une erreur d’estimation exacte des frais de siège, rend cette dernière non
déductible et soumise automatique à l’IS. Par contre au Cameroun ou au Tchad, les frais de
siège sont estimés d’une manière forfaitaire en fonction du résultat fiscal une fois réintégrer
dans la base d’imposition. Ces deux méthodes de détermination de l’IS en tenant compte des
frais siège est une disposition communautaire laissée aux choix pays en fonction de leur
politique fiscale.
Seuls sont déductibles, à l’exclusion de l’IS et de l’IRPP, les impôts professionnels mis en
recouvrement au cours de l’exercice et qui sont à la charge de la société ou de l’entreprise.
On entend par impôt professionnel, l’impôt lié à la l’activité de la société. Par exemple : la
patente.
Les transactions, les amendes, les confiscations de toute nature mises à la charge des
contrevenants aux dispositions légales et réglementaires ne sont pas déductibles. En
conséquence, elles sont à réintégrées au tableau 24 de la DSF.
En conclusion, les pénalités relatives aux impôts non déductibles, ne sont pas déductibles.
Elles doivent faire l’objet d’une réintégration.
Cependant, les pénalités concernant les impôts et taxes déductibles sont déductibles. A titre
d’exemple, les pénalités liées à la patente est déductible car la patente en elle-même est
déductible. Ces éléments précités figurent dans le tableau 17 de la DSF.
5. Divers
On peut retrouver :
Au Gabon, les plus values sur cessions d’immobilisations sont imposables à l’IS, cependant,
si la société décide de réemployer cette plus value pour l’acquisition d’une nouvelle
immobilisation, cette plus value devient exonérée.
33
La société doit prendre l’engagement de réinvestir et porter la plus value à un compte spécial
qu’on appelle « plus value à réemployer » compte du plan comptable 152.
Le montant de la plus value à réinvestir doit figurer sur l’imprimé N° 4A « détermination des
plus values et moins values de cession ».
L’engagement de réinvestir doit porter sur la totalité de la plus value augmentée du prix de
revient même si cette plus valus est supérieure au bénéfice total de l’exercice au cours duquel
elle s’est réalisée, de sorte que son exonération ne rende pas l’exercice déficitaire.
Le réinvestissement doit être effectué dans un délai de 3 ans à partir de la clôture de l’exercice
au cours duquel la plus value a été réalisée.
Si au bout de 3 ans elle n’a pas réussie à réinvestir en totalité, cette plus value est réintégrée
afin d’être imposée à l’IS.
En cas de réemploie partiel, la plus value est réintégrée en partie en concurrence de la partie
déductible.
APPLICATION
SOLUTION
Toutes rémunérations versées quelque soient sa nature à un tiers doit faire l’objet de
déclaration dans la DAS avec l’identité du bénéficiaire sinon rémunération occulte.
34
Partie non déductible : 6 000 000 – 4 750 000 = 1 250 000
2- Ecriture comptable
10/04/2013
44 78 IRVM : 500 000
3- Bénéfice définitif
BC : 50 000 000
BF : BC + R
BF : 51 250 000
Ces commissions ne sont pas déductibles en ce sens que l’identité du bénéficiaire n’a pas été
révélée dans la DAS. Ce montant va être imposé à l(IS et à ‘IRVM.
2- Ecritures comptables
31/12 2013
52 Banque : 6 000 000
Bénéfice fiscal
35
BF = RC + R – D
Les ARD sont à récupérer jusqu’à leur utilisation totale c’est-à-dire leur récupération n’a pas
de limitation dans le temps.
Ils peuvent être déduits en une seule fois ou en plusieurs fois. La pratique, dépend de
l’ampleur de l’excédent des réintégrations auxquelles on ajoute le RCAI sur les déductions.
On doit imputer en premier les déficits les plus anciens. Il est judicieux de vérifier
l’exactitude des ARD (le montant et l’exercice au cours duquel ceux-ci ont été effectués).
B. LES PROVISIONS
En effet, il s’agit des provisions non déductibles antérieurement taxées à l’IS, elles figurent
dans les reprises de provisions.
Cette ligne renferme des plus values exonérées sous condition de remploie et de celles
engagées lors des opérations de fusion, scission, d’apport partiel d’actif, de cession ou de
cessation d’activités et de réévaluation des immobilisations.
Cette rubrique est réservée à la fraction de revenus des capitaux mobiliers non imposables au
niveau de la société mère.
APPLICATION
36
La société EQUATORIALE détient 40% du capital d’une société commerciale. Cette dernière
à mis en distribution en 2013 la somme de 18 000 000.
TAF
SOLUTION
Dividende : 18 000 000
7 200 000
On déduit 90% du net pour éviter une double imposition de la somme à l’IS, car ce montant a
déjà subi l’IS au niveau de la filiale. Ici on impose seulement 10% du net.
E. LE REPORT DÉFICITAIRE
La norme fiscale gabonaise autorise les sociétés à récupérer pendant 3 ans qui suivent le
déficit fiscal réalisé au cours d’un exercice comptable donné à condition que ces exercices
soient bénéficiaires. Le bénéfice est important, ce déficit peut être récupéré en une seule fois
au delà de 3ans, ce déficit ne peut plus être récupérer.
APPLICATION ET SOLUTION
CAS PRATIQUE 1
L’entreprise GABON SERVICE a réalisé pour l’année 2013 un résultat fiscal (traitement du tableau
24 de la DSF) de cinquante millions (50.000.000) de FCFA, un chiffre d’affaire de quatre vingt
millions (80.000.000) et ces déficits fiscaux reportés en 2013 se chiffrent à soixante cinq millions
37
(65.000.000) de FCFA.
TRAITEMENT
Résultat Fiscal (RF) = 50.000.000
Déficits Reportables (DR) = 65.000.000
Chiffre d’affaires (CA) = 80.000.000
Taux du minimum de Perception (MP) = 1%
Impôt Minimum Forfaitaire (IMF) = 1.000.000
DETERMINATION DU BENEFICE IMPOSABLE (BI)
NB : Les déficits reportables étant supérieurs au bénéfice fiscal de l’exercice, on déduit les
déficits à hauteur du bénéfice c’est-à-dire cinquante millions et la différence est reportable pour
cinq exercices (2014, 2015, 2016, 2017 et 2018), disposition de la loi de finances 2014.
BI = RF – DR
BI = 50.000.000 – 50.000.000
BI = 0
Déficits reportables en 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018 = 15.000.000FCFA
IS = 1% * CA
IS = 80.000.000 *1%
IS = 800.000 inférieur à 1.000.000.
Donc IS = 1.000.000
CAS PRATIQUE 2
L’entreprise GABON SERVICE a réalisé pour l’année 2012 un résultat fiscal (traitement du tableau
24 de la DSF) de cent cinquante millions (150.000.000) de FCFA, un chiffre d’affaire de deux cent
quatre vingt millions (280.000.000) et ces déficits fiscaux reportés en 2013 se chiffrent à quatre
vingt quinze millions (95.000.000) de FCFA.
TRAITEMENT
Résultat Fiscal (RF) = 150.000.000
Déficits Reportables (DR) = 95.000.000
Chiffre d’affaires (CA) = 280.000.000
Taux du minimum de Perception (MP) = 1%
Impôt Minimum Forfaitaire (IMF) = 1.000.000
DETERMINATION DU BENEFICE IMPOSABLE (BI)
BI = RF – DR
BI = 150.000.000 – 95.000.000
BI = 55.000.000
IS = 55.000.000*35%
IS = 19 250 000
Ou
IS = 1% * CA
IS = 280.000.000 *1%
IS = 2 800.000 inférieurs à 19.250.000.
Donc IS =19. 2500.000
NB : aucun déficit sera reporté sur les exercices suivants car le bénéfice fiscal de l’exercice 2012 à
absorbé tous les déficits fiscaux.
F. DIVERS
38
Toutes autres charges dont la rubrique n’a pas été prévue sur le plan fiscal (cas des
établissements de crédit bail).
G. RÉMUNÉRATIONS DES ASSOCIÉS
Pour l’équité fiscale, l’agent de l’administration fiscale ne doit pas seulement procéder aux
réintégrations, il doit prendre aussi en compte de charges relatives à la rémunération des
dirigeants de la société reconnue comme déductible sur le plan fiscal.
Le comptable lors d’un exercice comptable peut oublier de passer en charge les frais reconnus
déductibles, dans ce cas l’administration fiscale doit en tenir dans le redressement du bénéfice
fiscal.
APPLICATION
Des commissions sur achats à l’étranger pour 550 000, le montant des achats à
l’extérieur est de 3 000 000.
Un montant de 1 200 000 correspondants à la location de machines appartenant à
l’associé KOUNA, il déteint 30% des actions.
Sur l’exercice 2102 figurent les amortissements réputés différés de 1 795 000.
Au compte reprise de provisions, on trouve des provisions de 980 000, elles avaient
déjà été taxées à l’IS.
TAF
SOLUTION
Commissions : 550 000
Commissions déductibles :
39
Achats : 3 000 000
Dépenses locatives
Les produits de location ne sont pas déductibles, dans la mesure où cet associé détient plus de
10% (30%) des parts o actions de la société.
Les ARD
Ils sont déductibles du bénéfice imposable, et donc les 1 795 000 sont à déduire
Les provisions
Elles sont déductibles dans la mesure où elles ont été déjà taxées, pour éviter une double
imposition des provisions, les 980 000 sont déductibles.
R = commissions + locations
D = ARD + provisions
BF = BC + R +D
BF = 23 475 000
RN = BC – IS
40
Les réintégrations
IS : 8 216 250
Déductions
ARD : 1 795 000
Provisions : 980 000
NB : il faut prendre les amortissements au niveau du tableau 2 de la DSF et non la ligne RS
du compte de résultat parce qu’il y aussi des provisions. Avant de remplir le tableau 24 de la
DSF, il faut d’abord déduire l’IS du RCAI pour obtenir le RNC puis réintégrer l’IS pour que
cela revienne de même, au lieu de remplir le tableau 24 avec le résultat brut.
41
DEUXIEME PARIE : LE TRAITRAIEMENT FISCAL DES
ETABLISSEMENTS FINANCIERS DANS LA ZONE CEMAC
CHAPITRE 1 : LA REGLEMENTATION
Trois institutions sont chargées d’élaborer des normes et d’assurer le contrôle des activités des
établissements financiers en Afrique centrale. Il s’agit de la Commission Bancaire de
l’Afrique Centrale (COBAC), de la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurance
(CIMA) et de la Commission de Surveillance des Marchés Financiers de l’Afrique Centrale
(COSUMAF).
L'activité de supervision bancaire est une mission de service public dévolue à chaque Etat.
Elle répond au souci des pouvoirs publics de conserver la maîtrise de la création, de la
crédibilité et de la circulation de la monnaie, et au souci d'assurer la sécurité des déposants et
autres créanciers.
En revanche, toute demande d’implantation d’une filiale ou d’une succursale hors du pays
ayant accordé l’agrément initial est soumise à l’autorisation préalable de la COBAC. La
demande est formée auprès du Ministre en charge des Finances du pays de la nouvelle
implantation qui saisit la COBAC pour autorisation préalable.
42
Le dossier est déposé contre récépissé et en double exemplaire, simultanément auprès du
Ministre en charge des Finances du pays de la nouvelle implantation et auprès de la COBAC.
II devra comporter tous les documents et informations dont la liste est annexée au présent
règlement.
c) L’instruction du dossier
L’autorisation ou le refus d’implantation est notifié dans un délai de trois (3) mois à compter
de la réception par le Secrétariat Général de la COBAC, du dossier complet de demande de
l’établissement.
Les contestations portant sur la décision de la COBAC sont soumises à la Cour de Justice de
la CEMAC.
Dans le pays d’accueil, la nouvelle implantation doit tenir une comptabilité autonome
permettant d’obtenir la situation de l’établissement concerné et de satisfaire à toutes les
obligations légales, réglementaires et fiscales qui lui incombent.
La maison-mère est tenue d’établir une situation consolidée de l’ensemble de son réseau à
adresser à la COBAC suivant les normes que celle-ci définira.
43
c) L’application des dispositions de l’Agrément Unique aux dirigeants et
Commissaires aux Comptes
Toute banque ou établissement financier qui a bénéficié d’un Agrément Unique, peut voir les
dispositions du présent Règlement étendues à ses dirigeants et Commissaires aux Comptes.
Le retrait de l’autorisation d’installation est prononcé dans les mêmes conditions que celles
relatives au retrait d’agrément (articles 12 à 16 de l’Annexe à la Convention portant création
d’une Commission Bancaire en Afrique Centrale et les articles 17 et 39 de l’Annexe à la
Convention portant Harmonisation de la Réglementation Bancaire dans les Etats de l’Afrique
Centrale).
Sont classés en Première Catégorie, les établissements qui procèdent à la collecte de l’épargne
de leurs membres qu’ils emploient en opérations de crédit, exclusivement au profit de ceux-ci.
Les EMF de la première catégorie sont soumis au régime du bénéfice réel simplifié. Relèvent
du bénéfice réel simplifié, les personnes morales qui réalisent un chiffre d’affaires (CA)
annuel hors TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) supérieur à 20.000.000 FCFA mais n’excédant
pas 80.000.000 FCFA ».
Sont classés en deuxième catégorie, les établissements qui collectent l’épargne et accordent
des crédits aux tiers.
44
Les EMF de deuxième catégorie sont soumis au régime réel normal. Relèvent du bénéfice
réel normal, les personnes morales qui réalisent un CA annuel hors TVA supérieur à 80.
000.000 FCFA.
Sont classés en troisième catégorie, les établissements qui accordent des crédits aux tiers, sans
exercer l’activité de collecte de l’épargne.
Les EMF de la troisième catégorie suivent le même régime fiscal que ceux de la deuxième
catégorie.
Le code des assurances défini le cadre d’activités des compagnies d’assurance, les modèles
de la tenue de leur comptabilité, les règles prudentielles pour chaque type d’assurance
(assurances vie, non vie, incendie etc.).
A. L’ORGANE DE REGULATION
La Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA) est l’organe régulateur et ses
attributions sont les suivantes :
Dans le cadre de sa mission de contrôle, la Commission organise le contrôle sur pièces et sur
place des sociétés d’assurances et de réassurance opérant sur le territoire des Etats membres.
Quand elle constate à l’encontre d’une société soumise à son contrôle une infraction à la
réglementation des assurances, la Commission prononce les sanctions disciplinaires suivantes:
45
L’exécution des sanctions prévues ci-dessus, la Commission propose au ministre en charge du
secteur des assurances, le cas échéant, la nomination d’un administrateur provisoire.
Lorsque la situation financière d’une entreprise soumise à son contrôle est telle que les
intérêts des assurés et bénéficiaires de contrats sont compromis ou susceptibles de l’être, la
Commission peut prendre l’une des mesures d’urgence suivantes :
Lorsqu’une entreprise soumise à son contrôle ne dispose pas d’une marge minimale de
solvabilité et/ou ne couvre pas ses engagements réglementés, la Commission exige que lui
soit soumis, dans un délai d’un mois :
46
un plan de redressement prévoyant toutes les mesures propres à restaurer, dans un
délai de trois mois, une couverture conforme à la réglementation, si l’entreprise ne
satisfait pas à la réglementation sur les provisions techniques ;
un plan de financement à court terme apte à rétablir dans un délai de trois mois, la
marge de solvabilité, si celle-ci n’atteint pas le minimum fixé par la réglementation.
La Commission peut bloquer ou restreindre la libre disposition des actifs de la société et/ou
charger un commissaire contrôleur d’exercer une surveillance permanente de l’entreprise.
Un régime fiscal spécifique est appliqué aux opérations cotées à la BVMAC. Ce régime est
institué par le règlement N°14/07-UEAC-175-CM-15 du 11 mars 2007.
C’est le pouvoir qui permet à la COSUMAF de délivrer des autorisations, des agréments aux
acteurs et opérations admis sur le Marché et de prendre diverses mesures individuelles.
47
d) Le pouvoir de Contrôle des acteurs du marché
La COSUMAF jouit des pouvoirs les plus étendus pour ordonner tout contrôle ou toute
enquête notamment à l’égard des organismes de marché, des intermédiaires de marché et des
émetteurs. Les contrôles et enquêtes s’effectuent sur pièces et sur place.
Les impôts mis à la charge des établissements financiers sont multiples et variés au Gabon. Ils
sont soit issus des directives communautaires (les opérations cotées à la Bourse des Valeurs
Mobilières de l’Afrique Centrale), soit d’une réglementation de droit commun.
AU Gabon, les établissements de crédit sont imposés selon la règle de droit commun, mais
certaines spécificités apparaissent par rapport à la nature de certaines opérations financières
effectuées.
48
1.1.1. La détermination du résultat imposable
Il est clair que l’administration fiscale fait une distinction entre le résultat comptable et le
résultat fiscal. Ce dernier est obtenu après correction du résultat comptable. Ceci suppose
donc qu’il est largement tributaire des méthodes de détermination du résultat imposable.
Nous analyserons celui-ci à travers le bilan et à travers le compte de résultat. Les provisions
pour créances douteuses importantes dans la gestion d’une banque et les provisions pour
risques généraux, méritent une attention particulière.
49
Enfin, les ressources clients sont composées des comptes à vue, qui sont remboursables à tout
moment ; des comptes d’épargne ; des comptes à terme et des bons de caisse.
En marge de cette approche, on trouve les comptes hors bilan, ils comprennent les
engagements par signature, que la banque donne pour le compte de ses clients et qui
n’entraînent pas de décaissement immédiat. Il n y aura décaissement que lorsque le client est
défaillant. Il s’agit donc principalement des cautions et avals données par la banque. Ils
figurent à l’actif du bilan.
Symétriquement, les engagements reçus par la banque, soit des tiers ou des confrères figurent
au passif du bilan.
50
1.1.3.4. Les produits et charges de trésorerie
Les produits sur opérations de trésorerie sont obtenus lorsque la banque place ses excédents
de trésorerie (auprès de la banque centrale) ;
Les charges sur opérations de trésorerie résultent du refinancement réalisé par la banque,
lorsqu’elle doit couvrir son compte sur les livres de la banque centrale.
La différence entre les produits et les charges sur opérations de trésorerie, constitue la marge
sur opérations de trésorerie.
1.1.4.1. Généralités
La constitution de provisions pose souvent de délicats problèmes, car il s’agit de décision de
gestion. En application des principes de prudence et de l’image fidèle, le chef d’établissement
doit évaluer et apprécier les dépréciations subies (sans qu’elles soient définitives), les risques
ou les charges prévisibles.
51
Les provisions concernent d’une manière générale, la constatation comptable de la
dépréciation probable mais réversible du patrimoine de l’établissement. Une provision peut
correspondre à :
Elles peuvent également concerner les dépréciations exceptionnelles subies par les
immobilisations amortissables lorsque ces dépréciations ne peuvent raisonnablement être
inscrites aux comptes d’amortissement, en raison de leur caractère définitif.
Ces provisions sont constituées afin que l’actif indique la valeur minimale des biens de
l’établissement, en vertu du principe de prudence qui gouverne la comptabilité. Ces
provisions pour dépréciation sont portées à l’actif du bilan en diminution de la valeur des
postes qu’elles concernent.
La dépréciation constatée résulte de faits significatifs : baisse de prix des terrains par suite de
modification du plan d’urbanisme, dépréciation du fonds commercial révélée par la forte
diminution du chiffre d’affaires ou du bénéfice…
52
Elles peuvent concerner toutefois les immobilisations : la dépréciation de ces dernières,
résultant de l’usure ou de l’obsolescence, est normalement constatée par l’amortissement ;
mais des dépressions exceptionnelles peuvent survenir par suite de circonstance fortuite
(exemple : inondation endommageant les bâtiments). Les dépréciations des immobilisations
sont constatées par amortissement, ou par provision pour dépréciation si elles n’apparaissent
pas irréversibles. L’évaluation de ces dépréciations est toujours difficile.
Cette dernière valeur résulte d’une estimation toujours délicate : une moins-value doit être
justifiée par des éléments de faits vérifiables, tel que baisse importante des bénéfices de la
société émettrice, réduction notable de son activité, etc.
En définitive, tous les comptes d’actif de biens et créances, peuvent donner lieu à « provision
pour dépréciation » à l’exception :
53
du compte caisse pour des raisons d’ordre logique (la comptabilité est tenue en francs
courants : il ne peut donc être constaté, quelque soit l’inflation, de dépréciation du
compte caisse).
des comptes « Etat », « correspondant » pour des raisons d’ordre pratique et juridique ;
en fait ces tiers (au sens juridique) ne peuvent être « défaillants » et, s’ils l’étaient
leurs engagements seraient honorés en tout état de cause (en ce qui concerne les
correspondants, l’hypothèse d’une faillite rarissime, ne peut être toutefois totalement
exclue).
Une provision pour risques et charges est un passif dont l’échéance ou le montant ne sont pas
fixés de façon précise. Le critère de distinction entre les dettes et les provisions pour risques et
charges porte sur la connaissance précise ou non du montant ou l’échéance de la sortie de
ressources nécessaires à l’extinction de l’obligation.
Les charges à payer sont des passifs certains dont il est parfois nécessaire d’estimer le
montant ou l’échéance avec incertitude. En conséquence, les charges à payer sont rattachées
aux dettes. Il en est ainsi de la note d’électricité, des congés à payer et des charges sociales et
fiscales correspondantes ; qui constituent des charges à payer à la clôture de la période et non
des provisions pour risques et charges. Les provisions financières pour risques et charges
concernent :
Son montant est égal à la somme que l’établissement risque de payer à l’issue du litige soit
l’indemnité ou le coût de réparation du préjudice ainsi que les coûts annexes du procès :
honoraires d’avocats et experts, frais de procédures. La provision doit être maintenue au bilan
jusqu’au règlement du litige.
54
1.1.6.3. La provision pour garanties données à la clientèle
La régularité des comptes et la sincérité du résultat d’exploitation exigent que l’on tienne
compte des risques liés aux garanties accordées aux clients contractuellement en liaison
notamment avec des prestations fournies. L’estimation des provisions y afférentes peut être
faite sur des bases statistiques provenant de l’expérience des années antérieures.
l’impôt sur les sociétés dont la base d’imposition est reportée et qui ne sera exigible
que si les exercices du report sont fiscalement bénéficiaires (élément des plus-values à
long terme) ;
la prise en compte d’un redressement fiscal en cours dont l’évidence ne peut être
exactement chiffrée.
elles doivent être destinées à couvrir des charges importantes qui ne représentent pas
un caractère annuel et ne peuvent être assimilées à des frais courants d’entretien et de
réparation ;
elles doivent faire l’objet dès l’acquisition du bien par l’établissement d’une
programmation en fonction de la durée de vie de ce bien, compte tenu de grosses
réparation envisagées.
55
1.1.6.9. La provision pour propre assureur
Elle est destinée à couvrir la part de risques non couvert par un assureur lorsque ce risque est
rattachable aux périodes closes.
Une provision devient sans objet, lorsque la perte ou la charge en vue de laquelle la provision
a été constituée ne se réalise pas ou se réalise pour un montant inférieur. Aussi, il n’est pas
normal qu’une provision demeure inutilisée pendant plusieurs exercices. Elles doivent
normalement être utilisées au cours de l’exercice qui suit sa constitution sauf s’il s’agit d’une
provision pour dépréciation de stock.
La provision qui devient totalement ou partiellement sans objet au cours d’un exercice
ultérieur doit être rapportée par l’entreprise au résultat dudit exercice.
En cas de prescription, de l’exercice donné, ces provisions sont à réintégrer dans le résultat du
premier exercice non prescrit.
Il consiste dans l’étalonnement sur une durée probable de vie de la valeur du bien. Du point
de vue fiscal, ces dotations aux amortissements sont déductibles et strictement réglementées.
56
Quand la durée de l’utilisation d’une immobilisation n’est pas déterminée (terrains), elle n’est
pas amortissable.
Les biens qui ne constituent pas des immobilisations ne sont pas amortissables (stocks).
Cet amortissement est déterminé par le plan d’amortissement prévisionnel établi lors de
l’entrée du bien dans l’actif.
L’amortissement doit être comptabilisé pour un montant tel que le cumul des amortissements
pratiqués à la clôture de chaque exercice soit au moins égal à l’investissement linéaire (règle
de l’amortissement minimum). A défaut de respecter ce minimum, la déduction de
l’amortissement est définitivement perdue.
il faut qu’ils soient réels et non exagérés, sinon ils ne sont pas déductibles ;
les amortissements doivent être comptabilisés ;
les amortissements ne doivent pas être exclus des charges déductibles par la loi.
En effet, il existe une liste de biens dont l’amortissement n’est pas déductible :
57
1.1.11.1. Les intérêts
Il s’agit principalement des intérêts débiteurs que la banque retient au client. Ils sont
principalement de deux types.
Ils peuvent concerner un crédit accordé au client et dont le remboursement étalé dans le
temps, s’analyse en capital et intérêts. Les intérêts ainsi perçus rémunèrent la banque parce
qu’elle a renoncé pendant un temps à l’utilisation du capital prêté. On peut assimiler à cette
opération l’escompte des effets de commerce. Il s’agit d’un service qui donne lieu à la
perception de la TVA.
Il est à noter enfin que les intérêts créditeurs servis sur les dépôts des professionnels, sont
assujettis à la TVA.
58
1.1.14.2. La notion de facture
La facture est un écrit dressé par un commerçant pour constater les conditions d’achat et de
vente des produits, denrées et services rendus. Les factures doivent comporter les mentions
suivantes :
Le nom ou la raison sociale du vendeur ;
La forme juridique et le capital social ;
Le numéro d’immatriculation au registre de commerce ;
L’adresse du vendeur et de l’acheteur ;
La dénomination précise des marchandises ou des services rendus ;
Le prix unitaire ;
Les quantités facturées.
59
A ce niveau également, les banques pourront êtres sollicitées tant pour les sommes en compte
que pour les biens dans les coffres-forts.
La première catégorie vise les EMF exerçant dans le secteur de l’économie sociale :
mutuelles, coopératives, associations, groupement d’intérêts économiques (GIE) etc.
La deuxième catégorie vise les EMF exerçant leur activité dans le cadre de l’économie de
marché, sous forme de société anonyme.
La troisième catégorie peut recouvrir toutes les formes juridiques, y compris celle de projet.
Lors de leur demande d’agrément, les EMF doivent indiquer la catégorie choisie et faire
suivre leur dénomination de cette mention.
60
Tableau 2 : les établissements de la Micro Finance en zone CEMAC au 31 décembre
2012
Pays
Catégories Cameroun Congo Gabon Tchad RCA Guinée Total
E. CEMAC
1ère Catégorie 446 53 2 170 17 0 689
Indépendants 183 19 2 11 1 0 217
Réseaux 1
263 34 0 159 16 0 472
2ème catégorie 45 7 7 2 3 0 62
3 catégorie 4
ème
2 1 0 0 0 7
Total 495 62 10 172 20 0 758
Source : rapport annuel de la COBAC, mise à jour en 2012.
Pour les opérations effectuées avec l’extérieur, les établissements doivent recourir aux
services d’une banque ou d’un établissement financier du même Etat.
L’épargne des établissements de la deuxième catégorie est constituée de fonds recueillis par
l’établissement auprès du public, sous forme de dépôts, avec le droit d’en disposer dans le
cadre de son activité, à charge de les restituer à la demande du déposant.
Pour les établissements de la troisième catégorie, ne sont pas considérés comme épargne les
fonds ci-après :
1
Ensemble constitué d’un organe faîtier et des caisses affiliées
61
1.2.2.1.2. Les opérations de crédit
Est considéré comme opération de crédit, tout acte par lequel un établissement met ou promet
de mettre des fonds à la disposition d’un membre/sociétaire, d’un tiers ou prend dans l’intérêt
de celui-ci un engagement par signature tel un aval, une caution ou une garantie.
Les établissements de la première catégorie ne peuvent accorder des crédits qu’à leurs
membres. Ceux affiliés à un réseau ne peuvent prendre un engagement qu’au profit d’un
établissement affilié au même réseau2.
Ils peuvent également affecter ces ressources à la souscription des bons du trésor ou de ceux
émis par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale.
Les établissements de première catégorie sont tenus de constituer dès leur création un fonds
de solidarité destiné à faire face aux pertes. Ce fonds recevra à chaque adhésion et au bout de
chaque exercice, des apports effectués par les membres de façon équitable ainsi qu’à
l’affectation d’une partie des bénéfices ou excédents d’exercice.
Est considéré comme moyen de paiement, tout instrument qui, quel que soit le support ou le
procédé technique utilisé, permet de transférer des fonds.
2
Le réseau est un ensemble d’établissements agréés, animés par un même objectif et qui ont volontairement
décidé de se regrouper afin d’adopter une organisation et des règles de fonctionnement communes. Il peut
être local ou national.
62
Toutefois, ces moyens de paiement ne peuvent être utilisés que pour le transfert de fonds
réalisés à l’intérieur de l’Etat d’implantation et entre les établissements de la même catégorie.
Les établissements ne peuvent délivrer de formules de chèque que pour un tirage sur une
même place ou au sein d’un réseau. La notion de place sera définie par le règlement de la
Commission Bancaire.
Les établissements peuvent organiser des mécanismes de compensation relatifs aux moyens
de paiement qu’ils ont émis.
Dès lors qu’un risque de non recouvrement subsiste, les créances sont provisionnées de la
façon suivante :
63
Les créances assorties d’un gage ou d’un nantissement doivent être provisionnées
immédiatement pour la partie non couverte par la sûreté, et au plus tard au bout d’un
an pour la partie couverte ;
Les créances assorties des garanties hypothécaires doivent être provisionnées à
hauteur de 15% au moins au bout d’un an après leur constatation, de 45% au bout de
la 2ème année, de 75% au bout de la 3ème année et de la totalité au bout de la 4ème année.
Les établissements de 1ère catégorie, du fait de leur caractère mutualiste, ils sont soumis
uniquement aux impôts qui frappent les revenus.
Par contre ils bénéficient d’un traitement de faveur sur certains impôts et taxes tels que :
Les EMF de deuxième catégorie, étant dans la classe des établissements financiers à but
lucratifs paient tous les impôts, droits et taxes en vigueur selon la règle du droit commun.
Parmi les établissements de la Micro finance, seuls ceux de la deuxième et troisième catégorie
qui sont astreints à déposer une déclaration statistique et fiscale (DSF) conformément au
régime auquel ils sont soumis (régime simplifié ou régime normal).
La DSF et le dossier du contribuable sont les deux documents qui permettent de mettre à jour
sa régularité fiscale.
Les compagnies d’assurance sont imposées selon les règles de droit commun. Par contre en
matière de réassurance, les primes cédées sont exonérées dans l’espace CIMA selon la
décision N°00011/D/PCMA/PCE/2010 du 19 avril 2010.
64
de FCFA
Cameroun 17 78 196 501 21 2
Centrafrique 2 1 708 819 5 1
Congo 3 17 170 667 5 1
Gabon 11 43 879 688 7 1
Guinée 2 1 544 385 3 1
Equatoriale
Tchad 2 5 285 193 5 1
Total 37 46 7
Source : rapport 2012 de la CIMA
Frais de gestion........................................................................................6
Les commissions et les frais administratifs d’acquisition sont payés à la souscription. Ainsi, la
PREC se calcule sur les frais de gestion étalés et sur la prime soit 72 (6+66).
A partir des hypothèses ci-dessus, nous pouvons déduire la méthode retenue pour le calcul de
la PREC de la manière ci-après :
Soient :
65
PM les primes mensuelles émises en décembre N.
L’hypothèse de continuité des émissions indique que la moitié des primes est acquise à N et
l’autre moitié est acquise à N+1.
Ainsi :
PREC = (PA/2 + PS/2 + PT/2 + PM/2)
Il convient de remarquer que la méthode retenue par le code CIMA pour le calcul de la PREC
est une approximation de la réalité. En effet, cette provision peut être :
Exagérée si par exemple les primes annuelles sont essentiellement émises sur la
première moitié de l’année ;
Insuffisante si les primes annuelles sont concentrées sur la fin de l’année.
2.1.1.3. Application :
Supposons une assurance automobile souscrite le 1/10/2013 pour une durée d’un an et
moyennant le paiement d’une prime de 120 000 FCFA.
Cette prime couvre trois mois en 2013 (d’octobre à décembre) de neuf mois en 2014 (de
janvier à septembre).
Ainsi, en 2013, cette prime entre dans les produits imposables pour :
En 2014 :
120 000x9/12 = 90 000 FCFA sera imposable dans les produits de 2014 et représente la
provision pour risques en cours à constituer au 31/12/2014 après déduction des commissions
et des frais d’acquisition.
66
Les causes ci après peuvent expliquer les annulations de primes :
La provision pour annulation de prime n’a pas un caractère réglementaire puisqu’elle n’est
pas prévue par les textes de la CIMA. Toutefois, l’habitude et les usages en ont fait une
provision technique que les autorités de contrôle des assurances admettent tacitement.
Dans le système de droit commun, aucune annulation n’est opérée. La provision constituée
suit la même démarche que celle des créances douteuses.
Cette méthode, si elle ne diminue pas le niveau du chiffre d’affaires, comporte toutefois les
risques suivants :
Pour éviter ces écueils de la méthode du droit commun, certaines compagnies optent pour les
provisions pour annulation des primes à l’inventaire.
Elle consiste à annuler physiquement les primes à l’inventaire de l’exercice en cours ou des
exercices suivants selon le rythme de leur encaissement. L’inconvénient ici est la diminution
du chiffre d’affaires.
67
Arriérés des émissions de n-3 x Pn-3.
Pour constituer une provision, l’entreprise doit être en mesure de chiffrer le montant le plus
près de la réalité.
Il convient de noter que le montant de la provision ne doit pas dépasser la valeur comptable
des éléments d’actif dont la perte est probable ou le montant des charges qu’il est raisonnable
d’envisager pour le ou les exercices suivants.
Enfin, l’administration fiscale considère les provisions déterminées sur la base des méthodes
statistiques comme des provisions forfaitaires ne répondant pas aux conditions de déduction
fixées par le CGI.
Par contre, les provisions qui, en tout ou partie, reçoivent un emploi non conforme à leur
destination ou deviennent sans objets au cours d’un exercice ultérieur, sont rapportées aux
résultats de l’exercice au cours duquel elles ont été constituées.
68
2.2.4.2. Conséquences fiscales
Les sinistres tardifs se rapportent à des contrats dont les primes ont été déjà fiscalisées,
circonstance qui légitime donc le principe de provisionnement en franchise d’impôt.
La probabilité d’apparition des sinistres tardifs est clairement établie par l’analyse statistique.
Le montant des charges peut valablement être estimé de façon statistique à partir d’une
extrapolation des données des exercices passés sur la branche considérée.
Dès lors que l’approche de la commission régionale du contrôle des assurances s’appuie sur
les données statistiques propres de l’entreprise et les calculs peuvent être justifiés, la charge
est alors estimée avec une précision suffisante pouvant permettre la déductibilité fiscale au
regard des conditions de fond.
L’écriture correspondant :
La bourse des valeurs est le lieu où s'échangent les valeurs mobilières : des actions et des
obligations. En Afrique centrale, la BVMAC assure cette mission pour l’ensemble des six (6)
pays de la CEMAC.
69
3.
1.
les intérêts des obligations des Etats, pour les résidents de la CEMAC ;
les intérêts des obligations des collectivités locales de la CEMAC ;
70
les plus values réalisées au titre de la cession des valeurs mobilières par les personnes
morales ayant tout ou partie du capital admis à la BVMAC et les personnes physiques
investissant en valeurs mobilières cotées à la BVMAC.
La plus value s’entend du prix de cession diminué du prix d’acquisition et des frais de gestion
des titres cédés.
Le GABON fait partie de la zone CEMAC ainsi que l’espace CIMA. En matière de
fiscalisation des établissements financiers, il suit les directives communautaires en matières
fiscale.
71
La particularité du Gabon dans la zone CEMAC, est qu’il dispose d’une société
d’intermédiation boursière (BGFI BOURSE) et de quelques établissements de crédit-bail.
Tableau 4: L’impôt sur le Revenu des Valeurs Mobilières des personnes morales
Au Gabon, la patente est assise en fonction des activités exercées et par établissements, elle
est établie dans un tableau détaillant toutes les activités patentables.
La disposition de la taxe sur le transfert de fonds est commune à tous les Etats de la CEMAC,
seuls les taux changent d’un pays à un autre.
72
Nature d’impôts Assiette Taux/Tarif Références
d’imposition
Taxe sur le transfert Toute remise de 1.5% Art. 14 (textes non
des fonds fonds à l’extérieur de codifiés) du CGI-
la zone d’émissions GABON
Source : CGI-GABON 2013
Comme nous l’avions énoncé ci-haut en section 1, il n’y a pas trop de différence dans la
pratique fiscale en matière d’IS dans la Zone CIMA, zone à la quelle appartient le GABON.
Nous allons beaucoup nous intéressé à la taxe sur les contrats d’assurance.
1.
1.1. APPLICATION
Soit une entreprise d’assurance qui a réalisé au titre de l’exercice 2013 un bénéfice fiscal
avant déduction des provisions techniques de 250 000 000FCFA, une prime d’assurance de
75 000 000FCFA et un CA de 18 000 000 000FCFA.
Supposons que la même société ait constitué des provisions techniques au titre de l’assurance
vie de 4 000 000FCFA et des provisions techniques au titre de l’assurance non-vie de
2 800 000FCFA.
Sur la base de ce qui précède, le bénéfice imposable de l’exercice en question et l’impôt dû
sont déterminés comme suit :
CA : 18 000 000 000 FCFA
Bénéfice fiscal avant déduction des provisions techniques : 25 000 000FCFA
Déduction des provisions :
provisions au titre de l’assurance vie (100%) : - 4 000 000FCFA
provisions au titre de l’assurance non-vie (100%) : -28 000 000FCFA
73
Au Gabon
((28 000 000 + 4 000 000) x 8%) = 2 560 000 FCFA
Taxe due = 2 560 000FCFA
Détermination de l’IS
RF = RC + R -D
Bénéfice imposable : 250 000 000 – (28 000 000 + 4 000 000 + 36 000 000) =
218 000 000FCFA
Impôt sur les sociétés dû : 218 000 000x 35% = 76 300 000FCFA
IS dû = 76 300 000FCFA
SECTION 3 : REGIME FISCAL DES OPERATIONS DE CREDIT-BAIL ET CELLES
COTEES A LA BVMAC
Dans cette section, nous allons beaucoup plus nous intéressé aux régimes fiscaux applicables
aux opérations de crédit-bail et celles cotées à la BVMAC.
2.
2.1. LES OPERATIONS DE CREDIT-BAIL
2.1.1. DEFINITION
Les opérations de crédit-bail énumérées ci-dessus ne peuvent être effectuées à titre habituel
que par des entreprises commerciales, soumises à la réglementation bancaire.
Les opérations de crédit-bail portant sur des biens immobiliers sont assujetties à la TVA. La
base de la taxe est constituée par le montant brut du loyer facturé.
74
Par ailleurs, la durée d’un contrat de crédit-bail ne saurait être inférieure à la durée
d’amortissement du bien.
2.1.2. L’ENREGISTREMENT
L’enregistrement des contrats de crédit-bail ainsi que les mutations d’immeubles ou des droits
immobiliers intervenant entre le bailleur et le preneur d’un contrat de crédit-bail dans le cadre
dudit contrat sont assujettis au droit fixe d’enregistrement de 5000FCFA et n’entraînent la
perception d’aucun autre droit, taxe ou impôt, à l’exception de la taxe de conservation
foncière.
2.1.3. LA PROVISION
Les sociétés de crédit-bail peuvent constituer chaque année une provision pour moins value de
cession d’immobilisations.
Cette provision, admise en diminution du bénéfice fiscal, ne pourra en aucun cas excéder la
différence entre l’annuité d’amortissement financier et l’annuité d’amortissement fiscal.
Par contre, au cas où l’option d’achat ne serait pas levée en fin de bail, l’utilisateur serait
autorisé à déduire du bénéfice fiscal de l’exercice pendant lequel prend fin le contrat de
crédit-bail la totalité des sommes réintégrées pendant la durée du contrat.
Si à l’expiration d’un contrat de crédit-bail l’option d’achat n’est pas levée par le preneur, la
société de crédit-bail immobilier gardera la pleine propriété de l’immeuble qui figurera au
bilan pour sa valeur comptable. La provision pour moins-value de cession d’immobilisations
sera réintégrée dans le bénéfice de l’exercice suivant celui au cours duquel a pris fin le contrat
de crédit-bail. Dans ce cas les opérations aux quelles la disposition de cet actif donnera lieu,
notamment la location ou vente ne seront plus passibles du régime de crédit-bail, mais du
régime des opérations immobilières.
75
Tableau 6 : les établissements de crédit-bail en zone CEMAC au 31 décembre 2012
PAYS ETABLISSEMENTS
CAMEROU
N Africa Leasing Company (ALC) ;
Crédit Foncier du Cameroun (CFC) ;
PRO-PME Financement SA (PRO-PME) ;
Société Camerounaise de Crédit Automobile (SOCCA) ;
Société Camerounaise d’Equipement (SCE) ;
Société de Recouvrement des Créances du Cameroun (SRC) ;
Société Financière Africaine (SFA) ;
Société Nationale d’Investissement (SNI).
CONGO ETABLISSEMENTS
Société Congolaise de Financement (SOCOFIN).
GABON ETABLISSEMENTS
FINATRA ;
ALIOS ;
Société Gabonaise de Crédit Automobile (SOGACA).
TOTAL 12
Source : rapport annuel de la COBAC, mise à jour 2012
APPLICATION
La BVMAC fait office d’institution sous régionale chargée d’émettre des actions ou des
obligations sur le marché financier de la zone CEMAC. Les instruments financiers cotés
sont constitués des comptes épargne en valeurs mobilières, le fonds d’épargne entreprise et les
organismes de placement collectif en valeurs mobilières.
76
Le CEVM est un compte ouvert par une personne physique auprès d’un intermédiaire en
bourse à hauteur minimale de 70% des valeurs mobilières admises à la coté de la BVMAC. Le
reliquat peut être investi notamment en bons du Trésor ou en parts d’OPCVM (société
d’investissement à capital variable en abrégé SICAV, fonds communs de placement en abrège
FCP).
Les sommes investies doivent être bloquées pour une durée minimale de 4ans.
Le portefeuille des valeurs mobilières du compte épargne doit être constitué à 50% minimum
en actions.
Les sommes investies au titre d’une année par une personne physique dans un CEVM, sont
déductibles de la base imposable à l’IRRP dans la limité de 15 000 000 FCFA par an. Le
bénéfice de cet avantage n’est valable que pour un seul compte par personne.
Les CEVM sont ouverts en vertu d’une convention conclue entre l’intermédiaire en bourse et
le client. Cette convention doit préciser notamment la nature et les limites des pouvoirs
délégués par ce dernier pour gérer son compte, ainsi que les conditions de rémunération.
Les dividendes, intérêts des obligations, plus values de cessions, ainsi que tous autres produits
dégagés par le compte ne sont pas imposables.
L’intermédiaire en bourse auprès duquel le compte est ouvert ne peut permettre au titulaire du
compte, durant la période de blocage, de retirer partiellement ou totalement les sommes ayant
servi à la détermination de la déduction ou les titres déposés dans le compte, que sur
présentation d’une attestation justifiant le paiement de l’impôt dû.
Les Fonds épargne d’entreprise sont des sommes investies par une personne morale dans un
fond salarial à hauteur de 70% des actions cotées à la BVMAC.
Les sommes investies au FEE sont fiscalement déductibles de la base imposable à l’impôt sur
les sociétés, sous réservé des conditions suivantes :
Le FEE doit faire l’objet d’une convention avec les représentants du personnel qui en
définissent les modalités, notamment en ce qui concerne les dates d’abondement des salariés
et les modalités de sortie de plan ;
77
Les personnes morales concernées doivent contribuer au minimum à hauteur de 25% du
montant des actions à souscrire. Cette contribution doit être versée sur un compte ouvert
auprès d’un intermédiaire agréé et domicilié dans la zone CEMAC.
Les sommes versées par la société au titre de sa participation au FEE ne constituent pas, un
revenu imposable, sous réserve de la présentation d’un quitus de souscription valant libération
totale desdites sommes et délivré par l’intermédiaire en bourse.
Un OPCVM est un organisme ayant pour objectif exclusif la gestion collective des
portefeuilles des valeurs mobilières ou autre instrument financier.
Les OPVCM dont les fonds sont investis à hauteur de 70% en actions et obligations admis à la
BVMAC, quelle que soit leur forme juridique, bénéficient du régime de transparence fiscale.
Les membres sont imposables au prorata des parts détenues dans ces groupements.
APPLICATION
Des commissions sur achats hors CEMAC de 6 000 000 versées à l’étranger, le montant des
achats est de 95 000 000 FCFA. L’identité du bénéficiaire a été révélée.
Le compte courant des associés, rémunéré à 15%, est créditeur de 30 000 000 FCFA. La part
des associés dirigeants qui est de 20 000 000 FCFA a été déposée début mai 2013, celle des
autres associés a été déposée début juillet 2013.
D’un coté, ECOBANK détient 40% du capital d’une société commerciale. Cette dernière a
mis en distribution en 2013 la somme de 18 000 000 de FCFA.
SOLUTION
Toutes rémunérations versées quelques soient sa nature à un tiers doivent faire l’objet de
déclaration dans la déclaration annuelle de salaire « DAS » avec l’identité du bénéficiaire,
sinon elles deviennent des rémunérations occultes qui doivent faire l’objet d’une réintégration
au bénéfice imposable puis imposées à l’Impôt sur les sociétés (IS) et à l’impôt sur le revenu
des valeurs mobilières (IRVM).
Dans le cas où l’identité du bénéficiaire à été révélée les commissions sur achats à l’étranger
ne sont déductibles qu’à concurrence de 5% du montant des achats.
Régularisation d’IRVM
En période déficitaire
C’est une pratique très utilisée en zone CEMAC. En effet, lors d’un exercice comptable
déficitaire (il s’agit du bénéfice fiscal), la société peut différer la dotation des amortissements.
L’objectif est atténué le déficit fiscal qui peut entraîner le résultat avant impôt négatif ou de le
ramener à zéro.
79
Cette réintégration se fait de manière extra comptable, c’est-à-dire sans passer une écriture
comptable. On les inscrit directement sur la ligne 3 du tableau 24 (tableau de détermination du
résultat fiscal). Aussi, on doit les retrouver en bas du tableau 2 de la déclaration statistique et
fiscale (DSF) pour qu’ils soient déductibles sur les exercices suivants.
En période bénéficiaire
Les amortissements différés à la clôture d’un exercice bénéficiaire ne peuvent pas être
reportés sur les exercices suivants compris dans la période normale de l’amortissement des
immobilisations correspondantes.
L’avantage des ARD est qu’ils sont reportables sans limitation de durée, contrairement aux
déficits fiscaux ordinaires qui sont considérés comme des denrées périssables, leur report se
faisant sur 3 ou 4 ans selon les Etats.
Précisons qu’il peut y avoir au titre d’un exercice donné, des ARD, alors même que le résultat
net après impôt est bénéficiaire.
La notion d’ARD s’apprécie par rapport au résultat fiscal (RF) et non par rapport au résultat
comptable (RC).
Les ARD sont mentionnés sur une ligne spéciale de l’imprimé des déclarations. Du point de
vue fiscal, les ARD sont réintégrés, plus tard, ils seront imputés sur l’exercice bénéficiaire que
l’entreprise ou la société ait épuisé les déficits fiscaux ordinaires.
TRAITEMENT DE PROVISIONS
Les provisions antérieurement taxées sont déductibles du résultat imposable pour éviter une
double imposition. Les 98 000 000 sont à déduire du bénéfice imposable à l’IS
Les provisions devenues sans objets ou partiellement consommées figurant toujours au bilan
sont à réintégrées du bénéfice imposable. Les 35 000 000 sont à réintégrés au résultat
imposable afin d’être imposés à l’IS.
80
Dans le cadre des activités intra-groupe, les multinationales comme ECOBANK doivent
respecter les principes et règles relatifs aux prix de transfert. Les abandons de créances entre
les filiales d’un même groupe constituent une entorse aux principes de pleine concurrence
parce qu’il n’y a pas une contre partie équivalente.
Les 60 000 000 sont à réintégrer au résultat comptable afin d’être soumis à l’IS puis à
l’IRVM avec toutes les conséquences.
Régularisation d’IRVM
Capital : 10 000 000
Total des intérêts fiscalement déductibles: 2 300 000 + 100 000 =2 400 000
81
Régularisation d’IRVM
MATERIEL INFORMATIQUE
Taux d’amortissement
Taux : 100/n
2013 annuité : ((40 000 000 x 25% x (5/12) x 2)) = 8 333 333= 8 333 000 arrondi au millier
près.
Ecriture comptable :
Incidence fiscale
L’option pour l’application du système accéléré, doit être formulée par lettre adressée au DG
des Impôts dans les 3 mois qui suit l’acquisition du bien.
Il faut que :
Incidence Fiscale
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La charge été surévaluée du fait du non respect du système d’amortissement pratiqué. Il faut
réintégrer la partie non déductible.
Régularisation d’IRVM
En passant cette écriture comptable, la Banque à imputer à l’exercice 2012 toute la charge
financière. Cette charge doit être répartie entre l’exercice 2012 pour 4 mois et 2013 pour 8
mois conformément au principe d’indépendance des exercices. Il y a un redressement fiscal à
faire à la charge financière relative à l’année 2012.
Dividende : 18 000 000
On déduit 90% du net pour éviter une double imposition des sommes à l’IS, car ce montant à
déjà subi l’IS au niveau de la filiale. Ici on impose seulement 10% du net
83
270 000 départements
Etablissement secondaire du territoire A 2° 200 000 LBV et POG
200 000 autres communes
200 000 départements
Source : CGI-GABON 2013
DETERMINATION DE L’IS
Résultat comptable : 1 240 650 000
LES REINTEGRATIONS
Total.................................................................................................................133 393 000
LES DEDUCTIONS
Provision taxée..................................................................................................98 000 000
Total :...............................................................................................................115 770 000
RF = 1 258 273 000
84
TVA 7 200 000 7 200 000
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