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RADIOACTIVITE

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Première Partie : GENERALITE SUR LA RADIOACTIVITE
I.   Le noyau de l’atome
Le noyau est composé de A nucléons : Z protons et N= (A-Z) neutrons

A est le : nombre de masse

Z est le : nombre de charges ou : numéro atomique

La masse des électrons étant très faible devant celle des nucléons, la masse du noyau est
sensiblement égale à celle de l’atome ; son unité est le u, défini comme 1/12e de la masse de
l’atome de carbone 12 :

12. 109Q
1𝑢 = = 1,66054. 109CÉ  𝑘𝑔
12𝑁¡

Remarque : l’atome est électriquement neutre ; il y autant de protons que d’électrons (si Z
protons dans le noyau, Z électrons dans le nuage électronique ; la charge élémentaire vaut
e=1,602.10-19C

• Un élément chimique : famille d’atomes comportant le même nombre de protons Z, il est


désigné par X dans la classification (tous les éléments sont classés par ordre croissant de Z)

• Un nucléide : espèce qui se différencie des autres, soit par son nombre de masse, soit par
son numéro atomique ; symbole d’un nucléide : ¡Ê𝑋

• Isotope : deux noyaux isotopes possèdent le même nombre de protons Z (même numéro
atomique) mais un nombre A de nucléons différent ; exemple : :CË𝐶 , :QË𝐶    , :ÌË𝐶

Certains isotopes sont stables (c’est-à-dire gardent indéfiniment la même composition) ;


d’autres sont instables, c’est-à-dire susceptibles de se désintégrer en émettant des
rayonnements. Ce sont des isotopes radioactifs.

Deux isotopes ont même propriété chimique (car même Z, donc même nombre d’électrons et
la chimie ne concerne que le cortège électronique, pas le noyau), par contre ils n’ont pas la
même propriété physique.

• Isotone : deux noyaux isotones possèdent le même nombre de neutrons, donc un nombre
:Q
de protons Z différents, et un nombre A de nucléons différents ; exemple : Ë𝐶 (7

neutrons)   É𝑁 (7 neutrons)
• Isobare : deux noyaux isobares possèdent le même nombre A de nucléons, donc un nombre
de protons Z différents, et un nombre (A - Z) de neutrons différents ; exemple : :ÌË𝐶  𝑒𝑡     :ÌÉ𝑁

• L'isomérie nucléaire consiste dans l'existence de plusieurs nucléides, noyaux atomiques de


même numéro atomique Z et de même nombre de masse A, mais de structures nucléaires

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différentes (états énergétiques différents). On note les isomères nucléaires en adjoignant la
lettre « m » pour « métastable » à l'isotope considéré. ex : le technétium 99m ÎÎÏ𝑇𝑐

• Stabilité énergétique : un même noyau peut donc être présent sous différents états
énergétiques:

– état fondamental ¡Ê𝑋 état énergétique minimal d’un atome (pas forcément stable)

– états excités,   ¡ÊX ∗ très instables, durée vie très brève (10-12 s)

– états métastables, ¡ÏÊ𝑋 ∗ instables, durée vie de 10-12 s à quelques heures

II.   La radioactivité
1.   Histoirique
1896 : Becquerel constate que certains sels d'uranium émettent des "rayonnements uraniques"
pouvant traverser la matière et pouvant impressionner des plaques photos placées dans
l'obscurité. 1903 : Pierre et Marie Curie (ainsi que H. Becquerel) ont le Prix Nobel de
Physique pour la découverte de la Radioactivité naturelle

1934 : Frédéric et Irène Joliot-Curie isolent deux nouveaux éléments, le polonium et le radium
: prix Nobel de Chimie pour la découverte de la radioactivité artificielle.

Une soixantaine de noyaux naturels sont instables, ainsi que presque tous les noyaux
artificiels.

2.   Lois de conservation de Soddy

Au cours d’une transformation nucléaire naturelle ou artificielle, il y a :

-   Conservation du nombre de masse A


-   Conservation du nombre de charge Z
-   Conservation de la quantité de mouvement
-   Conservation de l’énergie

3.   Caractéristiques de la désintégration radioactive

La désintégration radioactive est un phénomène :

Ø   Aléatoire : rien ne permet de prévoir exactement quand un noyau radioactif se


désintègre (par contre le rythme de désintégration d'un échantillon est bien connu tant
que ce nombre est important ⟹ loi de désintégration et loi de l’activité)

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Ø   Spontané : elle se déclenche seule, sans intervention extérieure ; elle est notamment
indépendante de la température, de la pression, de la nature et de la structure chimique
du composé auquel il appartient
Ø   Irréversible : on ne peut l’arrêter
Ø   Inéluctable : rien ne peut ralentir ou accélérer la cadence de désintégration d'un
échantillon radioactif
Ø   Indécelable par nos sens (inodore, inaudible, invisible)

Remarque : Détecteurs de radioactivité

La radioactivité étant indécelable par nos sens, elle ne peut donc être mise en évidence que
par des outils d’observation indirecte : lorsque les électrons ou les rayons γ émis par le corps
radioactif traversent le détecteur, celui-ci produit un signal électrique. Il existe trois types de
détecteurs : compteurs à ionisation, scintillateurs, semi-conducteurs.

III.   Les types de radioactivité


Il existe quatre types de radioactivité ( ou rayonnement) : 𝜷9 ; 𝜷b ; 𝜶 ; 𝜸
1.   Radioactivité    𝜷9 : émission d’un électron 9𝟏𝟎𝒆
La radioactivité 𝛽 9 affecte les nucléides X présentant un excès de neutrons. Lors de cette
désintégration, il y a émission d’un électron        9/:𝑒, et d’un antineutrino 𝜗 (particule sans
charge et sans masse, necessaire pour assurer le principe de la conservation de l’énergie)

¡
Ê𝑋 → ¡ ∗
Êb:𝑌 + 9:/𝑒 + 𝑣 ¡
Ê𝑋: Noyau-père instable, Êb:¡𝑌 ∗ noyau-fils dans l’état excité

Exemple: Q
:𝐻 → QC𝐻𝑒 + 9:/𝑒 + 𝑣

Le rayonnement 𝛽 9 est moyennement pénétrant, arrêté par une feuille d’aluminium de


quelque mm d’épaisseur. Son pouvoir ionisant est moyen. La réaction est isobarique
puisque A n’est pas modifié.

  Applications médicales : mise en évidence de métastase à traiter (ex : cancer


thyroïdien)
  Condition d’émission de la radioactivité :
§   La radioactivité 𝜷9 n'a lieu que si la différence de masse entre atome-père et atome-
fils > 0
§   La radioactivité 𝜷9 n'a lieu que si la différence énergétique entre atome-père et atome-
fils > 0

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2.   Radioactivité 𝜷b : émission d’un positon b𝟏𝟎𝒆

La radioactivité 𝛽 b affecte les nucléides X présentant un excès de protons. Lors de cette


désintégration, il y a émission d’un positon        b𝟎𝟏𝒆, et d’un neutrino 𝜗 (particule sans charge et
sans masse, nécessaire pour assurer le principe de la conservation de l’énergie)

𝑨
𝒁𝑿 → 𝑨 ∗
𝒁9𝟏𝒀 + b𝟏𝟎𝒆 + 𝒗 ¡
Ê𝑋: noyau-père instable, Êb:¡𝑌 ∗ noyau-fils dans l’état excité

Q/ Q/
Exemple : :Ù𝑃 → :Ì𝑆𝑖 + b:/𝑒 + 𝑣

ü   Réaction isobarique puisque A n’est pas modifié


ü   La radioactivité 𝛽 b ne concerne que les noyaux artificiels, ce sont des particules a
durée de vie très courte.
ü   Ainsi que le rayonnement    𝛽 9 , le rayonnement 𝛽 b est moyennement pénétrant,
arrêté par une feuille d’aluminium de quelques mm d’épaisseur.
ü   Son pouvoir d’ionisation est moyen
Remarque : Le positon émis entre en contact avec les électrons du milieu extérieur : il
s’annihile avec un électron : b:/𝑒 + 9:/𝑒 → 2𝛾

  Condition d’émission de la radioactivité 𝜷b :


§   La réaction      𝛽 b n’a lieu que si la difference de masse entre le noyau-père et le noyau-
fils > 2𝑚(𝑒 9 )
§   La réaction  𝛽 b  n’a lieu que si la difference énergétique entre noyau-père et le noyau-
fils > 1,022𝑀𝑒𝑣

Remarque

La capture électronique (CE) : processus qui conduit au même élément-fils que le β+

Si la condition ∆ℳ.C²>1,022Mev n’est pas respectée, la CE peut éventuellement avoir lieu.


Elle intervient lorsqu’un noyau capture un électron de son propre cortège électronique : un
proton du noyau réagit alors avec cet électron, transmutant celui-ci en un neutron. Il y a
également toujours formation d’un neutrino :

 
:
:𝑝 +   9:/𝑒 → :/𝑛 + 𝑣

Pour un atome donné : ¡


Ê𝑋 + 9:/𝑒 → ¡ ∗
Zb:𝑌 +𝑣
ÙÙ ÙÙ
Exemple : CË𝐹𝑒 + 9:/𝑒 → CÙ𝑀𝑛 +𝑣

La vacance laissée par l’électron provoque un réarrangement de tout le cortège électronique ⟹


effet-Auger et émission de photons de fluorescence.

  Application médicale : dosages hormonaux, curiethérapie (traitement tumeurs


prostate)

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3.   Radioactivité α : émission d’un noyau d’hélium 𝟒𝟐𝑯𝒆
¡
Ê𝑋 → ÌC𝐻𝑒 + ¡9Ì
Z9C𝑌

Exemple: C:C
ßQ𝐵𝑖 → ÌC𝐻𝑒 + C/ß
ß:𝑇𝑙

  Caractéristiques

•   Radioactivité naturelle ou induite concernant les noyaux lourds (A>80).


•   Pouvoir de pénétration faible: ce sont des particules facilement arrêtées par quelques
cm d’air ou une feuille de papier.
•   Du fait de leur taille et de leur double charge positive, le rayonnement α est le plus
ionisant.
•   Toutes les particules α émises ont la même énergie.
•   Pas d’application médicale de la radioactivité α

  Conditions d’émission de la radioactivité α


§   la radioactivité α n'a lieu que si la différence de masse entre atome-père et atomes-
fils>0
§   la radioactivité α n'a lieu que si la différence énergétique entre atome-père et atomes-
fils>0

4.   Radioactivité γ : le noyau-fils est émis dans un état d’énergie excité

Lors de la désexcitation du noyau-fils, l’excédent d’énergie se libère sous forme de


rayonnement électromagnétique, correspondant à l’émission de photons (𝛾) de très haute
fréquence : c’est donc un rayonnement très énergétique.

𝑌∗ → 𝑌 + 𝛾

Avec 𝑌 ∗ : noyau-fils émis dans l’état excité ; Y: noyau-fils désexcité et γ: rayonnement


électromagnétique

  Caractéristiques

ü   Le rayonnement γ est très pénétrant, il faut une forte épaisseur de béton (plusieurs
mètres) ou de plomb (quelques centimètres) pour s’en protéger.
ü   Bien qu’il soit moins ionisant que le rayonnement β, son très fort pouvoir de
pénétration le rend particulièrement dangereux pour les organismes vivants.
ü   L’énergie des particules γ est quantifiée ⟹ spectre de raies caractéristiques de
l’élément radioactif
ü   « Radioactivité γ pure » : la radioactivité peut également survenir lors d’une transition
isomérique ; les isomères nucléaires, très instables, « retombent » sur le nucléide
stable (état énergétique fondamental) émettant des photons énergétiques (rayons X ou
rayons γ) Ex : le technétium 99m est très utilisé en médecine pour son émission de
photons de 143 keV correspondant aux rayons X employés usuellement en radiologie.
ü   Conversion interne (CI) : dans certains cas, le photon émis lors de la désexcitation
communique son énergie à un électron du cortège électronique, qui est expulsé. Il

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s’ensuit un réarrangement du cortège électronique pour combler la lacune de l’électron
éjecté (émission de photons de fluorescence (photons X) ou d’un électron Auger ⟹
spectre à la fois continu et de raies d’énergie.
Remarque : ne pas confondre CI (transfert interne d'énergie) et effet photoélectrique (photon
extérieur)

Cette illustration reflète les pouvoirs pénétrants des différentes particules :

  Application : scintigraphie par γ-caméra

La médecine nucléaire utilise des isotopes radioactifs pour l’exploration de l’organisme


humain. La scintigraphie consiste à injecter (le plus souvent par voie veineuse) un isotope
radioactif (le traceur) qui se fixe dans la partie à explorer et émet un rayonnement gamma à
l’extérieur que l’on peut détecter grâce à une caméra à scintillation.

La γ-caméra permet ainsi la localisation spatiale des photons émis par l'organe cible. Les
isotopes utilisés sont l'iode 131I pour l’exploration fonctionnelle de la thyroïde et surtout le
technétium 99Tc dont l’intérêt est sa courte période (T=6,02 h), ce qui minimise les
équivalents de dose administrée.

Schéma de désintégration
64
Certains noyaux ont plusieurs modes possibles de désintégration. Par exemple : le Cu se
désintègre soit par émission β- ou β+, soit par capture électronique CE.

Le schéma de désintégration d'une substance radioactive est une représentation graphique de


toutes les transitions de cette désintégration, et de leurs relations. Les niveaux d'énergie des
noyaux père et fils y sont représentés par des traits horizontaux.

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Schéma de désintégration du Cuivre 64

Autre exemple : schéma de désintégration du Strontium 90 (demi-vie de 28,8 ans)


Î/
• Le noyau-père Qß 𝑆𝑟 se désintègre tout d’abord en Yttrium Î/
QÎ𝑌 avec un temps de demi-vie
de 64,1 heures , en émettant des électrons d’une énergie cinétique maximum de 0,546 Mev.
Î/
• Ce noyau intermédiaire se désintègre ensuite en Zirconium Ì/𝑍𝑟 , de deux manières
différentes :

→ Soit il se désintègre directement en un noyau stable de Zirconium, et ce avec une énergie


de 2,284 MeV : la probabilité de cette désintégration est de 99,98%

→ Soit ce même noyau d’Yttrium peut se désintègre en un noyau excité de Zirconium, avec
une énergie cinétique de 0,523 Mev : la probabilité de cette désintégration est donc de 0,02 %.
Cette désintégration est suivie de l’émission d’un rayonnement γ de 1,761 Mev.

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IV.   Effets biologiques de la radioactivité
En traversant le corps, les rayonnements radioactifs provoquent des destructions cellulaires. A
faible dose ces rayonnements sont responsables d'une augmentation des cancers et
d'anomalies génétiques.

• On parle d'Irradiation lorsqu'un organisme se trouve à proximité d'une source radioactive. Il


reçoit alors une partie du rayonnement émis par la source. Il y a contamination interne ou
externe lorsque les produits radioactifs sont absorbés par les voies digestives ou respiratoires.
Ils peuvent alors se désintégrer au sein même de l'organisme.

• Ionisation : il y a ionisation lorsque l’énergie du rayonnement est suffisante pour arracher


des électrons aux atomes et molécules des cellules, ce qui entraîne des réactions chimiques
inhabituelles ⟹ les cellules vont muter, voire même, mourir

Ø   pour les cellules mutées (irradiation globale) :


- Si elles sont éliminées par le système immunitaire, l'organe irradié ne sera pas
affecté.
- Si elles ne sont pas éliminées, il peut se développer une tumeur cancéreuse
(principalement : de la thyroïde, des os, du sang, du poumon, du sein). Dans le cas de
cellules reproductrices, des anomalies génétiques peuvent être transmises à la
descendance, avec risques de malformations, de troubles mentaux et de retards de
croissance. Ces effets sont à relativement long terme ("effets différés").
Ø   pour les cellules mortes (irradiation globale) :
- Si les cellules mortes sont peu nombreuses, le fonctionnement de l'organe irradié ne
sera pas affecté, et les cellules mortes seront petit-à-petit évacuées et remplacées par
l'organisme.
- Si elles sont plus nombreuses, l'organisme irradié va souffrir de symptômes
persistants : brûlure, perte de cheveux, cataracte, troubles digestifs, affaiblissement
des défenses immunitaires... Une hospitalisation est alors indispensable, et peut mener
à la guérison si la dose absorbée n'est pas trop importante.
- Si elles sont encore plus nombreuses, l'organe irradié peut être biologiquement
détruit, ou cesser de fonctionner, entraînant éventuellement la mort.

• Danger des rayonnements : le danger augmente avec l'activité A de la source radioactive, la


proximité de la source, la durée d'exposition et le type de radioactivité, le type de tissu (les
plus fragiles sont la peau, l'intestin, la moelle osseuse, spermatozoïdes, ovules)

Un rayonnement est d’autant plus dangereux que l’énergie qu’il transporte est élevée.
On appelle dose absorbée l’énergie reçue par kg de matière vivante. L’unité SI est le
Gray. 1Gy=1J.kg-1

Dose <5 Gy : forme hématopoïétique : état fébrile, céphalées, anorexie, anémie et infection
⟹ convalescence puis guérison vers le fin du 2e mois

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De 5 à 20 Gy: forme gastro-intestinale: vomissements, diarrhées, perforations intestinales,
défaillances d'organes, hémorragies ⟹ décès certain une semaine après l’irradiation

Dose >50 Gy: forme nerveuse: prostration, convulsions, décès au maximum en quelques
heures

V.   Décroissance radioactive
Les noyaux radioactifs n’ont pas toujours la même capacité de désintégration ; on constate
que certains mettent beaucoup de temps, d’autres très peu.

Ce qui caractérise la propension d’un nucléide radioactif à se désintégrer, c’est sa constante


radioactive λ. λ représente « la probabilité qu’un noyau se désintègre dans la seconde à venir
» Pendant la durée ∆t cette probabilité devient donc : λΔt

Pour une population de noyaux radioactifs, il se désintégrera donc : ∆N = − λ∆t x N (Signe –


car le nombre de noyaux diminue au cours du temps) ; en passant en instantané on a :

𝑑𝑁 = −𝜆𝑑𝑡×𝑁
âã
D’où : = −𝜆𝑁
âä

C’est l’équation différentielle régissant la variation du nombre de noyaux radioactifs au cours


du temps.

La solution de cette équation différentielle donne la loi de décroissance radioactive :

𝑵 𝒕 = 𝑵𝟎 𝒆9𝝀𝒕

Avec N0 : nombre de noyaux radioactifs et λ : homogène à un temps -1

Remarques :

N(t) représente le nombre de noyaux radioactifs présents à l’instant t, et non le nombre de


noyaux désintégrés. (𝑁âç = 𝑁/ − 𝑁/ 𝑒 9èä                   ⇒ 𝑁âç = 𝑁/ (1 − 𝑒 9èä ) )

Deux temps particuliers : T et τ

Période radioactive T ou temps de demi-vie 𝑡:/C : durée au bout de laquelle la moitié des
noyaux radioactifs initialement présents se sont désintégrés.

ãê
𝑁 𝑡é =  
C ãê :
c
donc : = 𝑁/ . 𝑒 9èäé/c et = 𝑒 9èäé/c
C C
𝑜𝑟: 𝑁 𝑡é = 𝑁/ 𝑒 9èä
c

: 9èäé
𝑙𝑛 = ln 𝑒 c ⇔ −𝑙𝑛2  =  −𝜆𝑡:/C
C

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𝒍𝒏𝟐
𝒕𝟏 =
𝟐 𝝀

𝝀 = 𝟑, 𝟐𝟎𝟗. 𝟏𝟎9𝟓 𝒔9𝟏


Exemple : 𝟗𝟗𝑻𝒄        
𝒕𝟏/𝟐 = 𝟔𝒉

Remarque : plus le temps de demi-vie est court, plus ¸ est élevé, donc plus la désintégration
𝒕𝟏/𝟐 𝒕𝟏/𝟐 𝒕𝟏/𝟐
est rapide : à 𝒕𝟏/𝟐 ⟹ à 𝟐𝒕𝟏/𝟐 ⟹ à 𝟑𝒕𝟏/𝟐 ⟹ ……….. à
𝟐 𝟐𝟐 𝟐𝟑
𝒕𝟏/𝟐
𝑛𝒕𝟏/𝟐 ⟹
𝟐𝒏

Isotopes à période courte Isotopes à période longue


C:Ì :Ì
ßÌ𝑃𝑜164  𝜇𝑠 Ë𝐶5700  𝑎𝑛𝑠
:Ù CQÎ
ß𝑂: 2  𝑚𝑖𝑛 ÎÌ𝑃𝑢24000  𝑎𝑛𝑠
:Q: CQÙ
ÙQ𝐼: 8  𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 ÎC𝑈: 710  𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑜𝑛𝑠  𝑑′𝑎𝑛𝑛é𝑒𝑠
Ë/ Ì/
CÉ𝐶𝑜 : 5  𝑎𝑛𝑠 :Î𝐾: 1,3  𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑎𝑟𝑑𝑠  𝑑′𝑎𝑛𝑛é𝑒𝑠
:QÉ CQß
ÙÙ𝐶𝑠: 30  𝑎𝑛𝑠 ÎC𝑈: 4,4  𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑎𝑟𝑠  𝑑′𝑎𝑛𝑛é𝑒𝑠

:
Constante de temps : 𝜏 =                   ⇒                 𝑡:/C = 𝜏𝑙𝑛2
è

Remarques :

t1/2 est plus petit que τ


la représentation semi-logarithmique de la loi de désintégration radioactive est une droite :
ã(ä) ã(ä)
𝑁 𝑡 = 𝑁/ . 𝑒 9èä   ⇒ = 𝑒 9èä                 ⇒   𝑙𝑛 = ln  (𝑒 9èä )
ãê ãê

𝑙𝑛𝑁 𝑡 − 𝑙𝑛𝑁/ = −𝜆𝑡 ⇒ 𝑙𝑛𝑁 𝑡 = 𝑙𝑛𝑁/ − 𝜆𝑡

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La pente de cette droite vaut – λ

Période effective et période biologique

Comme nous l’avons déjà vu, un radioélément possède une période radioactive ou demi-vie
physique Tp=Log2/λ et le nombre d’atomes radioactifs à l’instant t est donné par le loi de
ùeC âã
décroissance exponentielle de type N=N0exp(-λt) où 𝜆 = et = −𝜆𝑁
úû âä

Divers radioéléments comme le carbonne, l’iode et l’hydrogène entre dans la composition


chimique des aliments sous formes variés. Ces radioéléments sont progressivement éliminés
par le corps humain après leur ingestion. Ces éléments sont aussi absorbés par le corps
humain par inhalation. Une fois à l’intérieur d’un organe du corps humain(par exemple l’iode
dans la thyroïde), l’activité de ce radioélément peut encore être représentée par une
âã ùeC
exponentielle de type N=N0exp(-kt) ou = −𝑘𝑁 avec 𝑘 = où TE est la demi-vie ou
âä úü
période de l’élément dans l’organe ou encore la période effective.

Or les radioéléments qui disparaissent de l’organe étudié peuvent le faire de 2 façons :

-   Soit en se désintégrant : c’est le phénomène physique


-   Soit en s’éliminant (quittant l’organe) : c’est le phénomène biologique
âã
Ainsi, le nombre d’atomes ( )B quittant l’organe pour des raisons biologiques pendant
âä
âã âã âã
l’unité de temps est :  (  ) = (  )ýÀþ − (  )ÿ!X = −𝑘𝑁 − −𝜆𝑁 = − 𝑘 − 𝜆 𝑁
âä âä âä

âã
En posant 𝜆 = 𝑘 − 𝜆 alors (  ) = −𝜆 𝑁 où 𝜆 est la constante de décroissance
âä
biologique. D’où la loi de décroissance biologique N=N0exp (𝜆 𝑡 ) et on définit la période
ùeC ùeC ùeC ùeC
biologique par : 𝑇 = Comme𝜆 = 𝑘 − 𝜆 , on en déduit que : = −
è" ú" úü ú#

: : :
D’où la période effective de l’élément TE est telle que = +
úü ú" ú#

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VI.   Activité radioactive
L’activité moyenne 𝓐 d’un échantillon radioactif est le nombre moyen de désintégration qui
se produisent par seconde :

𝐝𝐍
𝓐(t) = −
𝐝𝐭
Unité : le Becquerel : 1Bq = 1 des/s

Autre unité : le curie : activité d’1g de radium

⟹ 1Ci = 3,7.1010 Bq ; 1 mCi = 37 GBq

Exploitation :

âã â &ê ç '() â ç '*)


𝓐 (t) = - et N(t) =  𝑁/ .𝑒 9%ä ,    donc : 𝓐 (t) = -   = -  𝑁/   = λ𝑁/ 𝑒 9èä
âä âä âä

𝓐 (t) = λ [𝑁/ 𝑒 9èä ]    ⟹ 𝓐= λN « équation d’activité »

En posant:  𝓐0 = λ𝑁/

Et comme :  𝓐(t) = λ𝑁/ 𝑒 9èä ⟹ 𝓐 (t) = 𝓐0𝑒 9èä


 

loi de l’activité :  𝓐 (t) = 𝓐0. 𝒆9%𝒕

Remarques :

Ø   La courbe de la loi de l’activité 𝓐 (t) à la même forme que la courbe de la loi de


décroissance exponentielle que N(t), mais attention ce n’est pas le même phénomène
Ø   𝓐 (t) peut également être vue comme une « vitesse de désintégration »
Ø   Une autre définition de la demi-vie peut donc être : durée au bout de laquelle l’activité
initiale d’un échantillon a été divisée par 2
 

𝑨 𝑨𝟎
à      𝒕𝟏/𝟐      ⟹   𝟐𝟎  ,                  à  2  𝒕𝟏/𝟐     ⟹           𝟐  
𝟐

𝑨𝟎
…..    à        n  𝒕𝟏/𝟐      ⟹       𝒏  
𝟐

𝒍𝒏𝟐 𝑵.𝒍𝒏𝟐
Comme 𝓐 = λN et = , on : 𝓐=
𝒕𝟏/𝟐 𝒕𝟏/𝟐

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Pour deux échantillons de même nombre initiale de noyaux N0, celui qui a la demi-vie la plus
courte est celui qui a l’activité la plus grande

Relation importante entre nombre de noyaux N et la masse m :


ã
1 mol ⟺ NA ; n moles ⟺ N noyaux donc : n =
ã0

Ï ã Ï
d’autre part : n = d’où : =
1 ã0 1

𝑵.𝑴 𝒎.𝑵𝑨
m= ou : N =
𝑵𝑨 𝑴

NA = 6,02.1023 noyaux. mol-1


avec M : masse molaire en g. mol-1
m : masse de l’échantillon en g

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Ex : quelle est l’activité 𝓐 de 1g d’Iode 131, de période radioactive T = 8,1 j ?

                     

𝓐 = λ𝑵
𝒎.𝑵𝑨 𝒎.𝑵𝑨 𝒍𝒏𝟐 𝒎.𝑵𝑨
N=            ⟹ 𝓐 = λ×            ⟹ 𝓐= ×
𝑴 𝑴 𝒕𝟏/𝟐 𝑴
𝒍𝒏𝟐
λ=
𝒕𝟏/𝟐

𝒍𝒏𝟐 𝟏×𝟔,𝟎𝟐.𝟏𝟎𝟐𝟑
𝓐= × ⟹ 𝓐 = 𝟒, 𝟔×𝟏𝟎𝟏𝟓 Bq
𝟖,𝟏  ×𝟐𝟒  ×𝟑𝟔𝟎𝟎   𝟏𝟑𝟏

VII.   Filiation radioactive


Une filiation radioactive (ou « décroissance multiple ») est constituée par un enchaînement
d’émissions de radioactivités successives par les éléments qui se forment. Nous étudions ici le
cas simple d’une filiation radioactive à 2 corps.

Soit un noyau-père A composé, à t = 0, d’une population de  𝑵𝟎𝟏 noyaux radioactifs, de


constante radioactive λ𝟏 .

Si A se désintègre en donnant naissance à un noyau-fils B, lui-même radioactif de constante


radioactive  λ𝟐 , la population N2 noyau radioactifs B résulte ;

-­‐   de la production de noyaux B par désintégration de A suivant : 𝑵𝒕𝟏 =𝑵𝟎𝟏 .𝒆9%𝒕


-­‐   de la désintégration de noyaux B avec : 𝑵𝟎𝟐 = 0
A chaque variation dt il y a :

-­‐   apparition de 𝛌𝟏 𝑵𝟏 dt noyaux de B (correspondant à la disparition de λ𝟏 𝑵𝟏 dt noyaux


de A)
-­‐   disparition de 𝛌𝟐 𝑵𝟐 dt noyaux de B
d’où la variation du nombre d’atomes de B pendant l’intervalle de temps dt est :
dN2 =  λ𝟏 𝑵𝟏 dt - λ𝟐 𝑵𝟐 dt

La solution de cette équation différentielle est :

Filiation radioactive :

λ𝟏
𝑵𝒕𝟐 =  𝑵𝟎𝟏 . (𝒆9𝝀𝟏𝒕 − 𝒆9𝝀𝟐𝒕 )
λ𝟐'  λ𝟏

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Equilibre séculaire : cas où la décroissance du noyau-père est négligeable devant celle du
noyau-fils

Si λ𝟐 ≫ λ𝟏 c-à-d si T2 ≪  T1, c-à-d si le noyau B se désintègre beaucoup plus rapidement que


sa « production » par le noyau-père A

⟹ l’activité du noyau-père sera quasi- constante pendant la croissance de l’activité du noyau-


fils
⟹ au bout d’un temps suffisamment grand (mais inférieur à T1,), l’activité du noyau-fils
devient égale à celle du noyau-père (« l’activité du descendant tend vers celle du parent ») ;
chaque désintégration d’un noyau instable, qui se désintègre à son tour, etc…

𝓐𝒕𝟐 = 𝓐𝟎𝟏 (𝟏 − 𝒆 𝝀𝟐 9𝝀𝟏 𝒕 )


Avec :
𝓐𝒕𝟏 = 𝓐𝟎𝟏 (𝟏 − 𝒆9𝝀𝟏 𝒕 )

Ex : filiation Césium-Baryum : T ( :QÉ :QÉ


ÙÙ𝐶𝑠  ) = 30 ans et T ( ÙË𝐵𝑎  ) = 2,5 min

Pour les calculs on utilise les constantes radioactives du père (même si ces calculs concernent
le fils, à partir du moment où l’équilibre est atteint [ce qui est quasiment toujours le cas])

Equilibre transitoire : cas où l’activité du noyau-fils est plus grand que l’activité du noyau-
père (mais pas beaucoup plus grand ⟹ équilibre séculaire)

Si λ𝟐 > λ𝟏 , c-à-d si T2 < T1, c-à-d si le noyau B se désintègre un peu plus rapidement que sa
« production » par le noyau-père A

⟹ pendant que l’activité 𝓐1 (t) du noyau-père décroît, l’activité 𝓐2 (t) du noyau-fils croît,
atteint un maximum puis décroît parallèlement à 𝓐1 (t).

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𝒍𝒏  %𝟐 9𝒍𝒏  *𝟏
Le maximum de  𝓐2 est obtenu pour le temps : Tmax =  
%𝟐  9  %𝟏

Ce temps caractérise la durée nécessaire pour que les deux activités soient en équilibre.

La connaissance de Tmax est importante en particulier en médecine nucléaire où l’on souhaite


administrer le produit à des fins radiodiagnostics et minimiser les effets néfastes du / des
produit (s) fille (s).

Application : générateur Molybdène / Technétium, ou : « vache » à Technétium


ÎÎ ÎÎ
Principe : filiation Molybdène-Technétium T ( ÌC 𝑀𝑜  ) = 67 h et T ( ÌQ 𝑇𝑐  ) = 6 h

Le technétium 99 a une demi-vie de 6 h, durée idéale d’acquisition des images par les

ℶ-caméras (scintigraphies : cancers du sein, pathologies cardiaques, scintigraphies


osseuses…), mais trop courte pour permettre sa conservation plus d’une journée.

Le Molybdène est livré aux sites d’utilisation attaché (absorbé) sur une colonne échangeuse
d’ions (colonne par une solution saline (sérum physiologique) sous forme de pertechnétate
(l'ion pertechnétate (TcO4−) a été proposé comme un inhibiteur fort de la corrosion anodique
des aciers doux dans les systèmes de refroidissement fermés) de sodium (Na+ TcO4).

La demi-vie de molybdène 99 étant 2,7 jours, le kit de fabrication peut être ainsi utilisé un peu
moins d’une semaine mais nécessite un acheminement rapide entre le lieu de production et le
lieu d’utilisation.

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VIII.   Datations
Datation au carbone 14

Le carbone 14 est constamment produit dans la haute atmosphère par interaction de neutrons
cosmique avec des noyaux d’azote :
: :Ì
/𝑛   + :Ì
É𝑁   → Ë𝐶   + ::𝐻

Ce carbone 14 se mélange au carbone ordinaire de l’environnement et est donc intégré par


tous les organismes vivants : dissolution du C02 dans l’eau puis absorption, photosynthèse,
respiration et nutrition…

A la mort de l’organisme, l’absorption de carbone s’arrête. Si l’organisme est bien conservé,


cette quantité de carbone est aussi conservée, sauf le carbone 14, radioactif β9 qui se
désintègre avec une période d’environ 5 700 ± 30 ans.

Dès lors, grâce à la loi de décroissance radioactive, si on compare l’activité d’un échantillon
encore en vie à celle d’un échantillon ancien (mort), on peut déterminer l’âge de l’échantillon
ancien (objet en bois, restes humains ou animaux …)

Remarques : Pour la datation au Carbone 14, la datation se limite à des matériaux organiques
d’âge inférieur à 50 000 ans ; on considère que la méthode est fiable jusqu’à 30 000 ans. Il
existe d’autres méthodes de datation, comme la méthode Potassium / Argon ou Rubidium /
Strontium… qui permettent de déterminer des âges supérieurs à 50 000 ans (ex : âge de la
formation de la Terre)
:Ì :Ì
En se désintégrant (β9 )  , le carbone Ë𝐶   redonne du É𝑁   (cycle du Carbone 14) :
:Ì :Ì /
Ë𝐶   →   É𝑁   + 9:𝑒  

Principe de la datation au Carbone 14 :


𝓐 𝓐
𝓐(t) = 𝓐0. 𝑒 9%; ⟹ = 𝑒 9%; ⟹ ln = ln  𝑒 9%; = - λ𝑡
𝓐ê 𝓐ê

: 𝓐 : 𝓐ê
d’où t = - .ln et : t = . ln
% 𝓐ê % 𝓐

𝒕𝟏/𝟐 𝓐𝟎
t= . ln
𝒍𝒏𝟐 𝓐

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