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DOCUMENTATION
20/09/2008
Agitation. Mélange
Aspects mécaniques
par Patrice COGNART
Ingénieur à la société ROBIN Industries
Florent BOUQUET
Ingénieur de l’École nationale supérieure des ingénieurs de Génie chimique (ENSIGC)
de Toulouse
Ingénieur à la société ROBIN Industries
et Michel ROUSTAN
Ingénieur de l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Toulouse
Professeur de Génie des procédés à l’INSA de Toulouse
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Cependant, alors que ces phénomènes sont bien « maîtrisés » par les ingénieurs
mécaniciens, la tâche est plus difficile qu’il n’y paraît, car la « manifestation » des
forces à prendre en compte (en direction, intensité, point d’application) est beau-
coup plus aléatoire.
Il est également malaisé, pour les utilisateurs, de sélectionner un agitateur
parmi différentes propositions, dont les caractéristiques et les éléments consti-
tutifs n’ont rien de commun. Nous aborderons donc les différents types de mon-
tage des agitateurs, les techniques de fabrication n’étant pas décrites car
conformes aux métiers de la mécanique traditionnelle (usinage, soudage,
montage...).
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Accouplement
élastique
1.1 Définition d’un système d’agitation Réducteur
Pot de lubrification de
Un dispositif d’agitation (figure 1) est constitué : la garniture mécanique Tourelle de guidage
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pπd a2
p (MPa) F p = --------------
4
● Poussée d’Archimède :
N (tr/min) PA = ρ g ( Vm + Va )
ρ V f2 2 ρ Nq 2 N 2 D 4
Mt (N.m) F a = ------------- S m ≈ -------------------------------------
2g πg
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Fa ± mg Mf
--------------------- + p << ---------
d a2 I
π ------ ---
v
4
ce qui est généralement vérifié.
(4) Lorsque l’arbre est constitué d’éléments de plusieurs tronçons pleins ou de sections différentes, le calcul doit être effectué à l’extrémité de chaque tronçon, en
tenant compte de la flèche du tronçon précédent, en partant du point de guidage.
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(0)
— jeu important au niveau du guidage de l’arbre d’agitation ; alors que pour un système à un seul encastrement, nous avons :
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Le calcul de la vitesse critique par cette méthode simple est vala- Calculons le nombre de Reynolds :
ble pour un arbre pendulaire, de section uniforme, équipé d’un
mobile : 1 300 × 60 × 1 ,2 2
ρ ND 2 ------
60 - = 1 ,87 × 10 6 ,
Re = ---------------- = ----------------------------------------------
2πN c = -----------
3EI 1/2
(5) µ 10 –3
3 -
L m cette valeur correspond à un régime turbulent donc à un nombre de
1 puissance, Np = 0,41.
d’où N c = ------- 3EI (6)
2π -----------------------------------------------------------------------
- La puissance dissipée est :
( L a + L r )L a2 ( 0 ,33 m a + m m )
3
P = Np ρ N 3 D 5 = 0 ,41 × 1 300 × 60 × 1 ,2 5 = 1 326 W
avec m (kg) masse de l’élément en rotation, ------
60
Nc (s−1) vitesse critique,
La puissance moteur installée sera de 2,2 kW.
L (m) longueur totale de l’arbre,
■ Calcul du couple Mt :
La (m) longueur totale de l’arbre sous le palier inférieur,
P 1 326
Lr (m) longueur entre les paliers, M t = ------------ = ---------------- = 211 N · m
2πN 60
ma (kg) masse de l’arbre, 2 π ------
60
mm (kg) masse du mobile.
■ Calcul du moment de flexion par rapport au plan de pose
On notera que la relation (6) est générale et il est possible de l’affi-
ner pour tenir compte de la présence de plusieurs mobiles ou de Soit :
l’utilisation d’un arbre inférieur tubulaire d’inertie différente de celle M f = Fr La
de l’arbre supérieur.
Hypothèse : on applique la force radiale Fr intégralement en bout
Ainsi, pour des cas plus complexes (plusieurs mobiles, plusieurs
d’une seule pale (encadré 1) sans prendre de coefficient minorateur
sections différentes, différents moments d’inertie), la précision de ce
de l’effort radial en fonction du type de mobile :
type de formule est de l’ordre de 20 à 30 %. En décomposant le cal-
cul des flèches pour chaque élément de l’arbre d’agitation, il est pos-
sible d’obtenir une meilleure précision comprise entre 5 et 10 %. Mt
M f = 2 ------- L a = 2 × 211
---------- × 3 ,75 ≈ 1 320 N · m
D 1 ,2
2.3.3.2 Méthode des éléments finis
■ Calcul de l’arbre en torsion
Il s’agit ici d’attribuer aux différents tronçons constituant l’arbre La contrainte admissible en torsion est τa = 20 MPa.
d’agitation une matrice de rigidité décrivant le déplacement des
nœuds (mobiles, paliers, accouplements, changement de section Soit :
d’arbre...) selon deux degrés de liberté, sauf pour les paliers, dont la
Mt
translation est supprimée (voir article spécifique dans notre collec- τ a = ----------
tion). I 0
---
v
-
La vitesse critique est calculée en cherchant les valeurs propres
du système après avoir établi une matrice des efforts extérieurs, I 0 πd a3
avec ---
v = ---------
- - pour un arbre plein, on obtient le diamètre :
transformé les matrices de rigidité en matrice d’élasticité et calculé 16
la matrice des déplacements et celle des masses. --1-
d a ----------------------------------
- ≈ 38 × 10 –3 m , soit 38 mm.
211 3
Grâce à cette méthode complexe, néanmoins facilement pro- π
grammable sur n’importe quel outil informatique, les résultats obte- ------ × 20 × 10 6
nus sont très précis quelles que soient les caractéristiques de la 16
ligne d’arbre.
■ Calcul de l’arbre en flexion
De manière générale, les vitesses critiques ainsi calculées sont
retrouvées à 1 % près lors de mesures vibratoires. La contrainte admissible en flexion est ηa = 100 MPa.
Soit :
Mf
2.4 Exemple de calcul η a = ---------
I
--v-
I πd 3
On veut calculer l’arbre d’un système d’agitation en acier inoxy- avec --- = ---------a- pour un arbre plein, on obtient le diamètre :
dable austénitique X2CrNiMo 17-12-2/1.440 4 (316L) équipé d’une v 32
hélice HPM 20 à trois pales de diamètre D = 1,2 m tournant à
1---
N = 60 tr/min dans un liquide de masse volumique ρ = 1 300 kg/m3 1 320 3
et de viscosité µ = 10−3 Pa · s. d a --------------------------------------- ≈ 51 × 10 –3 m , soit 51 mm.
π
------ × 100 × 10 6
Cette hélice est placée à 1 m du fond dans une cuve de 3 m de dia- 32
mètre et de 4,5 m de hauteur.
On sélectionne donc un arbre de 60 mm et une distance entre les
La longueur totale d’arbre est donc 3,75 m (La + Lr = 3,50 m + 0,25 m). roulements Lr = 0,30 mm.
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la contrainte de flexion est souvent le facteur déterminant pour Tableau 4 – Différents types de montage pour un réducteur
dimensionner le diamètre d’un arbre (en prenant en compte le rap-
Montage A B C
N (moteur + (moteur + réduc- (moteur + réduc-
port ------- ).
Nc réducteur + teur + tourelle teur + tourelle
arbre) avec 1 palier + avec 2 paliers +
En cas de conception avec un arbre inférieur tubulaire, on choisira arbre) arbre)
un tube ayant un moment d’inertie équivalent (tableau 3). Rôle du • Transmission • Transmission • Transmission
(0)
réducteur du couple du couple du couple
• Effort axial • Effort axial
Tableau 3 – Comparaison des caractéristiques • Efforts radiaux • Effort radial R2
R1 et R2
de deux arbres inférieurs • Moment de
Arbre flexion
Arbre
Solutions inférieur Palier sans • Effort radial R1 • Efforts radiaux
inférieur plein qui supporte le R1 et R2
tubulaire
moment de • Effort axial
Diamètre de l’arbre supérieur 60 60 flexion
(Lr = 0,3 m).............................(mm)
Diamètre de l’arbre d’agitation 60 73,02
(La = 3,75 m)...........................(mm) (e = 5,16 mm)
Vitesse critique...................(tr/min) 108 131
Moteur
Réducteur
R1
R2
3. Chaînes cinématiques
3.1 Agitateur
3.2 Entraînement
3.2.1.2 Variateur de vitesse
Dans le domaine de l’agitation, la puissance dispersée par un
Les schémas cinématiques d’entraînement sont donnés sur la mobile varie en fonction du cube de la vitesse de rotation. De plus,
figure 5. son nombre de puissance est fonction du nombre de Reynolds qui
dépend lui-même de la viscosité. Utiliser un variateur de vitesse per-
met d’optimiser la vitesse de rotation en fonction de l’agitation sou-
3.2.1 Moteur haitée pour certaines phases particulières du procédé, du débit de
gaz éventuellement injecté, du cisaillement nécessaire ou maximal,
de l’énergie dissipée ou de la viscosité qui peut évoluer fortement
3.2.1.1 Vitesses de rotation du moteur entre le début et la fin d’une opération.
À de rares exceptions près, le moteur électrique est asynchrone et
répond aux normes CEM quant à sa protection et à celle de son envi- 3.2.1.2.1 Variateur de fréquence
ronnement. La vitesse de rotation la plus courante est 1 500 tr/min, Le moteur électrique peut être alimenté par un variateur électroni-
mais d’autres vitesses peuvent être retenues en fonction du pro- que de fréquence. Plusieurs éléments doivent être pris en compte
blème posé (750 tr/min ou 3 000 tr/min). Plus rarement, il peut être dans le choix du variateur :
prévu à deux vitesses (750/1 500 tr/min ou 1 000/1 500 tr/min), ce
qui apporte une plus grande souplesse au procédé (démarrage en — le couple délivré à basse vitesse par le système électrique ;
phase décantée en petite vitesse, mélange gaz-liquide entraînant de — le refroidissement du moteur, qui exige la présence d’une
grandes différences de puissance entre le fonctionnement en milieu sonde thermostatique au sein du bobinage électrique ;
aéré ou non aéré, viscosité variable entre le début et la fin d’un pro- — l’ajout d’une ventilation forcée, en cas de fonctionnement pro-
cédé). longé à basse fréquence ;
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