2005
THESE
Pour le
DOCTORAT VETERINAIRE
JURY
Président : M.
Professeur à la Faculté de Médecine de CRETEIL
Membres
Directeur : Mme VIATEAU -DUVAL
Maître de conférences à L’ENVA
Assesseur : Mme CREVIER-DENOIX
Professeur à l’ENVA
LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT
Directeur : M. le Professeur COTARD Jean-Pierre
Directeurs honoraires : MM. les Professeurs PARODI André-Laurent, PILET Charles
Professeurs honoraires: MM. BORDET Roger,BUSSIERAS Jean,LE BARS Henri, MILHAUD Guy,ROZIER Jacques,THERET Marcel,VUILLAUME Robert
3
A mes parents,
Pour leur soutien quotidien, pour la confiance qu’ils ont toujours eu en moi, sans eux
rien n’aurait été possible.
A Yvon et Marine
4
A Fanny
Avec qui j’espère construire ma vie
Pour sa patience, et tout ce qu’elle m’apporte chaque jour
A Charles et Yannick,
Mes deux meilleurs amis
Pour leur présence et leur soutien dans les moments difficiles, pour tous les bons
souvenirs et pour tous les bons moments à venir
A Martine et Laurence
A l’équipe de Jacana
A Hubert Préaut
Merci de m’avoir fait partager sa passion pour la chirurgie.
5
Etude anatomique des voies d’abord arthroscopiques
de l’épaule et du coude du chien
Nicolas JARDEL
Résumé :
L’arthroscopie s’impose comme un outil fiable et efficace pour
l’exploration et le traitement des affections de l’épaule et du coude du chien.
Une étude anatomique détaillée révèle que le trajet des voies d’abord
arthroscopiques est relativement proche d’éléments anatomiques d’importance
majeure. Notre étude expérimentale évalue qualitativement et quantitativement
le risque de lésions iatrogènes liées à la création des voies d’abord décrites par
VAN BREE et VAN RYSSEN. Elle porte sur 20 épaules et coudes de chiens
euthanasiés pour raison médicale.
Après une exploration arthroscopique usuelle, les membres ont été
disséqués. Les distances entre les principaux éléments vasculo-nerveux ont été
mesurées. Les lésions musculaires, tendineuses, ligamentaires et cartilagineuses
ont été relevées et gradées.
Notre étude tend à montrer que les voies d’abord décrites par VAN
BREE et VAN RYSSEN occasionnent peu de lésions iatrogènes puisque aucune
lésion vasculo-nerveuse n’a été relevée ; les lésions cartilagineuses et
ligamentaires sont rares et discrètes, les lésions musculaires apparaissent comme
minimes et ne semblent pas être susceptibles d’entraîner des troubles cliniques
chez l’animal vivant.
L’arthroscopie de l’épaule et du coude, pratiquée par un chirurgien
possédant une bonne connaissance de l’anatomie régionale et une bonne maîtrise
de la procédure de création des voies d’abord, est une technique chirurgicale
sûre qui présente des risques extrêmement limités de produire des lésions
iatrogènes préjudiciables.
JURY :
Président : Pr.
Directeur : Dr VIATEAU-DUVAL
Assesseur : Pr. CREVIER-DENOIX
Adresse de l’auteur :
10 rue d’Estienne d’Orves
94200 IVRY SUR SEINE
6
Anatomic study of the dog shoulder and elbow
arthroscopic portals
Nicolas JARDEL
Summary:
Arthroscopy is a very efficient and valuable tool for the diagnosis and treatment
of the dog’s shoulder and elbow disorders. An anatomic study shows that
arthroscopic portals are very close to anatomic structures of major importance.
The sample population is composed by twenty shoulders and elbows from
eleven dogs cadavers euthanasied for medical raisons. The aim of the
experimental study is to evaluate qualitatively and quantitatively the iatrogenic
injury risk associated with the use of VAN BREE and VAN RYSSEN
arthroscopic portals. After a short arthroscopic exploration and the creation of
instrumentals portals, limbs were dissected. The distance between portals and
major nerve and vessels were measured. Injuries to the muscles, tendons,
ligaments and articular cartilage were observed and graded.
Our study shows that the VAN BREE and VAN RYSSEN portals are safe. No
vascular or nerve injury were found. Ligament and cartilage injury were rare and
mild. Muscular lesions due to the portals were minimal.
With a good knowledge of shoulder and elbow regional anatomy and portals
creation procedure , arthroscopy is a very safe surgical technic.
JURY :
President : Pr.
Director : Dr VIATEAU-DUVAL
Assessor : Pr.CREVIER - DENOIX
Author’s address:
10 rue d’Estienne d’Orves
94200 IVRY SUR SEINE
7
SOMMAIRE
INTRODUCTION p3
1
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE DU RISQUE
LESIONNEL ASSOCIE A L’UTILISATION DES VOIES D’ABORD
ARTHROSCOPIQUES DE L’EPAULE ET DU COUDE
1) MATERIEL ET METHODES p 43
1.1) ANIMAUX p 43
1.2) MATERIEL p 43
1.3) METHODES p 43
1.3.1) Prise des mesures et critère d’évaluation des lésions iatrogènes p 43
1.3.2) Etude expérimentale des voies d’abord arthroscopiques de l’épaule p 44
a) Voie d’abord retenues pour l’étude p 44
b) Eléments anatomiques pris en compte pour l’étude p 44
c) Protocole expérimental p 45
1.3.3) Etude expérimentale des voies d’abord arthroscopiques du coude p 49
a) Voie d’abord retenues pour l’étude p 49
b) Eléments anatomiques pris en compte pour l’étude p 49
c) Protocole expérimental p 49
2) RESULTATS p 55
3) DISCUSSION p 60
CONCLUSION p 67
BIBLIOGRAPHIE p 68
ANNEXES p 71
2
INTRODUCTION
L’arthroscopie a connu un développement très important au cours des dernières
décennies en médecine humaine, logiquement cette discipline est en pleine expansion
actuellement dans le domaine de la médecine vétérinaire. Cette technique s’impose en
arthrologie comme un examen complémentaire de choix. Moins traumatisante et souvent plus
rapide qu’une arthrotomie, elle présente le double avantage de permettre une exploration
diagnostique fiable de l’articulation pathologique et d’y associer si besoin un geste
thérapeutique efficace immédiat. Pour effectuer une arthroscopie confortable, il est nécessaire
d’introduire l’arthroscope, de créer une voie de drainage et de pouvoir introduire des
instruments dans l’articulation dans de bonnes conditions. En médecine humaine, de
nombreuses études expérimentales ont été réalisées sur cadavre. Elles ont permis de définir
des voies d’abord sécurisantes et permettant une liberté d’action satisfaisante (1) (2) (13) (18)
(19) (20). En médecine vétérinaire, de manière semblable, des voies d’abord ont été décrites.
Cependant, à notre connaissance aucune étude chiffrée n’a été menée chez le chien pour
évaluer le risque lésionnel lié à l’utilisation de ces voies d’abord. C’est pourquoi nous nous
proposons de réaliser une étude expérimentale visant à quantifier le risque lésionnel lors de la
mise en place des voies d’abord les plus utilisées. La très grande majorité des arthroscopies
sont réalisées sur les articulations de l’épaule et du coude en pratique canine c’est la raison
pour laquelle nous centrerons notre étude sur les voies d’abord arthroscopiques de ces deux
articulations.
Dans une première partie, une synthèse bibliographique des principales indications de
l’arthroscopie de l’épaule et du coude, une présentation des voies d’abord décrites et de leurs
principales complications ainsi qu’une étude anatomique de la région du coude et de l’épaule
ont été réalisées. Cette étude bibliographique nous a permis d’établir dans une deuxième
partie les bases de notre étude expérimentale sur cadavre en établissant le choix des voies
d’abord retenues pour notre étude et la liste des éléments anatomiques potentiellement
menacés par ces voies d’abord.
3
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Le tableau 1 présente l’ensemble des affections de l’épaule dont le diagnostic est réalisable
sous arthroscopie.
Affections tendineuses
- Affections du tendon du biceps (avulsion partielle ou totale, déchirure ou rupture
totale ou partielle du tendon dans sa partie moyenne, tendinite calcifiante ou
non, ténosynovite, luxation, tendon bipartite) (+)
- Affections des tendons d’insertion des muscles de la coiffe des rotateurs
(muscles sous-scapulaires, infra-épineux, supra-épineux)
4
Il ressort de cette liste d’affections que les voies d’abord doivent permettre une exploration la
plus complète possible de l’articulation. Il est en effet nécessaire de pouvoir visualiser dans de
bonnes conditions les trois compartiments anatomiques de l’épaule (9, 15, 16) :
• compartiment crânial : tendon du muscle subscapulaire, tendon du biceps
• compartiment moyen : surfaces articulaires humérales et glénoïdes, partie latérale de
la tête humérale, cartilage de la cavité glénoïde, bourrelet glénoïdal médial, ligament
gléno-huméral médial
• compartiment caudal : bord caudal de la glène avec partie caudale du bourrelet
glénoïdal (ou labrum), partie caudale de la tête humérale ainsi que la capsule
articulaire couverte par la membrane synoviale.
L’examen radiographique sans préparation est dans la majorité des cas le premier
examen complémentaire réalisé lors de boiterie de l’épaule. Il permet en effet de présenter une
image d’ensemble de l’articulation et d’orienter le clinicien sur le type d’affection en cause.
La radiographie permet l’appréciation directe des lésions osseuses (fractures, avulsions,
ostéophytes, modification de la densité de l’os sous-chondral, non-union du centre
d’ossification accessoire de la glène) ou d’éléments calcifiés (souris articulaire calcifiée,
calcification du tendon du biceps, du tendon du muscle supra-épineux).
Aucune individualisation des structures de densité liquidienne n’est cependant
possible : il est impossible de visualiser à l’examen radiographique l’ensemble des tissus
mous articulaires ou péri-articulaires. Ceci limite les possibilités diagnostiques de cet examen
pour les affections tendineuses, les affections ligamentaires, les affections cartilagineuses sans
répercussions osseuses et les affections capsulaires.
5
L’intérêt majeur de l’arthrographie réside dans l’exploration des lésions du tendon du biceps,
au-delà du ligament huméral transverse puisque cette portion est inaccessible lors d’un
examen arthroscopique (33).
6
1.1.2) Indications thérapeutiques de l’arthroscopie de l’épaule
Les principaux gestes thérapeutiques réalisables sous arthroscopie sont les suivants :
traitement des lésions d’ostéochondrite disséquante, retrait de souris articulaires, traitement
des lésions du tendon du biceps, synovectomie, réalisation de biopsies synoviales, traitement
des non-unions du centre d’ossification accessoire de la glène (9). Ces indications
thérapeutiques sont présentées dans le tableau 1.
L’arthrotomie semble moins intéressante que l’arthroscopie pour traiter ces affections.
Elle est plus traumatisante et plus douloureuse pour l’animal. Elle implique un temps de
récupération plus long. Elle ne permet pas une exploration complète de l’articulation. Elle ne
permet pas une bonne visualisation des lésions. Elle reste cependant à l’heure actuelle plus
accessible que l’arthroscopie en raison du prix élevé de l’équipement et de la technicité
nécessaire pour réaliser une arthroscopie (15).
En chirurgie humaine des techniques de stabilisation de l’épaule par rétraction
thermique de la capsule articulaire sous contrôle arthroscopique sont utilisées pour traiter les
instabilités discrètes à modérées. Ces techniques sont en cours d’évaluation chez l’animal (9).
L’arthroscopie s’impose à l’heure actuelle comme l’examen complémentaire de choix
pour le diagnostic des affections de l’épaule. Elle permet en outre d’adjoindre un traitement
chirurgical efficace immédiat et moins traumatisant qu’une arthrotomie.
7
1.2) INDICATIONS DE L’ARTHROSCOPIE DU COUDE
Dysplasie du coude
8
L’arthroscopie est une technique particulièrement performante pour le diagnostic des
affections du coude.
VAN BREE et VAN RYSSEN ont réalisé 148 arthroscopies sur 100 chiens présentant une
boiterie d’un ou des deux membres antérieurs localisée au coude. Sur les 148 coudes
explorés, l’arthroscopie a permis de poser un diagnostic précis pour l’ensemble des
articulations explorées (34).
L’arthroscopie permet une visualisation directe des lésions. Ceci permet d’établir un bilan
lésionnel avec une gradation précise des lésions. Les affections peuvent être diagnostiquées
très précocement avant l’apparition du processus de dégénérescence arthrosique de
l’articulation, ce qui améliore grandement le pronostic (27).
L’échographie est peu employée pour l’exploration des affections du coude. Les
services d’imagerie des Ecoles Nationales Vétérinaires de Lyon et d’Alfort étudient
actuellement la faisabilité de l’évaluation des lésions du processus coronoïde médial par
échographie. Les résultats préliminaires semblent concluants mais aucune publication n’est
parue à ce jour (27).
9
En pratique, l’utilisation de ces deux techniques d’imagerie reste limitée en raison de leur coût
élevé (environ 250 euros pour un scanner et 400 euros pour une IRM).
Plusieurs affections du coude sont traitables sous arthroscopie (tableau 2), c’est le cas
notamment des lésions du processus coronoïde médial et des lésions d’ostéochondrite
disséquante (affections les plus fréquentes en pratique d’après l’étude rétrospective de VAN
RYSSEN (34).
Le traitement des ces lésions sous arthroscopie présente de nombreux avantages par
rapport au même traitement réalisé sous arthrotomie. En effet, comme nous l’avons déjà
évoqué, l’abord chirurgical est moins traumatisant et la visualisation meilleure. Le traitement
des fragmentations du processus coronoïde sous arthroscopie par un opérateur entraîné semble
même pouvoir être plus rapide que par une arthrotomie (5) .
10
2) PRINCIPALES VOIES D’ABORD ARTHROSCOPIQUES DE
L’EPAULE ET DU COUDE
Nous décrirons dans cette partie la localisation des sites de ponction nécessaires à la
création des voies d’abord. La procédure de la mise en place de l’arthroscope, de la voie de
drainage et la création des voies d’abord instrumentales sera détaillée dans la description de
notre protocole expérimental.
Les localisations des voies d’abord présentées ci-dessous sont celles décrites par VAN
BREE et VAN RYSSEN (26) à l’exception de la voie rétro-acromiale décrite par BEALE et
al (9).
Voie de drainage
Le site de ponction est situé crânio-latéralement entre l'acromion et la partie caudale
du tubercule majeur de l'humérus en direction caudo-médiale.
- rétro-acromiale
Le site de ponction est situé 1 cm distalement et 2 cm caudalement à l’acromion.
- postérieure
L'articulation est ponctionnée à l'aide d'une aiguille 23 G, 2 à 4 cm caudalement et
1 cm distalement à la voie d'abord de l'arthroscope.
11
Figure 1 : Localisation des voies d’abord arthroscopiques de l’épaule
2
●
1 ● ● ●4
3
●5
MARTINI et al. proposent une technique utilisant seulement deux voies d’abord (25) :
- une voie antérieure dont le site de ponction est situé entre l’acromion et la partie caudale
du tubercule majeur de l’humérus (crânialement au ligament gléno-huméral latéral).
La voie antérieure sert en premier lieu de voie d’irrigation alors que la voie postérieure est
utilisée pour introduire l’arthroscope. Une fois l’inspection de l’articulation réalisée,
l’arthroscope est introduit par la voie antérieure et la voie postérieure permet l’introduction
d’instruments dans l’articulation.
Les voies d’abord les plus couramment utilisées pour réaliser une arthroscopie de
l’épaule restent néanmoins celles décrites par Van Bree et Van Ryssen. Ce sont ces voies
d’abord que nous utiliserons dans notre protocole expérimental.
12
2.1.2) Choix des voies d’abord en fonction de la procédure arthroscopique
envisagée
13
2.2) PRINCIPALES VOIES D’ABORD ARTHROSCOPIQUES DU COUDE
14
Figure 3 : Localisation des voies d’abord
arthroscopiques par rapport à la capsule
articulaire et au ligament collatéral
médial. Vue médiale . D’après VAN
RYSSEN (34) modifié.
1 = humérus
2 = radius
3 = ulna
4 = épicondyle huméral médial
5 = ligament collatéral médial
6 et 6’ = capsule articulaire
1 = humérus
2 = radius
3 = ulna
4 = olécrane
5 = processus anconé
6 = processus coronoïde médial
7 = épicondyle médial de l’humérus
15
Figure 5 : Localisation des voies d’abord
arthroscopiques par rapport aux muscles
de la face médiale du coude.D’après VAN
RYSSEN (34) modifié.
1 = muscle pronateur
2 = fléchisseur radial du carpe
3 = fléchisseur profond des doigts
4 = fléchisseur superficiel des doigts
5 = fléchisseur ulnaire du carpe (chef ulnaire)
16
2.2.2) Abord arthroscopique crânio-latéral du coude
La procédure arthroscopique par abord crânio-latéral a été décrite par BARDET (4).
Nous en résumons ici les grandes lignes.
Voie de drainage
Le coude est ponctionné à l'aide d'une aiguille 19-G. Le site de ponction est situé
médialement à l'épicondyle latéral de l'humérus et crânialement à la tubérosité de l'olécrâne
en direction de la fosse olécrânienne.
Les voies d’abord décrites par VAN RYSSEN et al. sont les voies d’abord les plus
couramment utilisées pour réaliser une exploration arthroscopique du coude. Elles permettent
de réaliser une exploration complète de l’articulation et de réaliser l’ensemble des traitements
chirurgicaux envisageables sous arthroscopie. Nous les utiliserons par la suite dans notre
étude expérimentale.
17
3) COMPLICATIONS ASSOCIEES A LA REALISATION DE
L’ARTHROSCOPIE DE L’EPAULE ET DU COUDE
La complication la plus fréquemment rapportée lors de la réalisation d’une procédure
arthroscopique est l’extravasation de liquide dans les tissus péri-articulaires. Cette
complication ne présente pas de risque pour l’animal car la résorption des liquides se fait
naturellement dans un délai de 24 heures (4, 5, 7, 9, 10, 15, 16, 25, 30, 34, 35, 36). Cependant
cette complication est gênante pour la réalisation correcte de la procédure arthroscopique
puisqu’elle agit contre la distension capsulaire nécessaire à une bonne visualisation de
l’articulation (15, 30). Lorsqu’elle est importante, elle peut même masquer les repères
anatomiques et rend l’insertion des instruments plus difficile (30).
Les autres complications per-opératoires les plus fréquemment rapportées sont les
difficultés de visualisation rencontrées lors de l’exploration arthroscopique.
DENEUCHE rapporte pour une étude rétrospective de 34 cas d’exploration arthroscopique de
l’épaule 13 cas où la visualisation était rendue difficile par : des saignements articulaires (3
cas), une synovite fibrineuse (5 cas), la présence de bulles d’air dans l’articulation (2 cas), une
extravasation de liquide péri-articulaire (3 cas) (15).
18
Les lésions neurologiques bien que non rapportées en médecine vétérinaire
sont des complications présentes en chirurgie humaine. La prévalence rapportée de
complications neurologiques associées à une arthroscopie du coude est de 0 à 14 %
d’après O’DRISCOLL (29).
GRECHENING et al. rapportent pour 96 arthroscopies du poignet 3 cas
d’irritation transitoire de la branche dorsale du nerf ulnaire pendant 3 mois, et 1 cas
d’irritation permanente du nerf médian (20).
ACEVEDO et al. rapportent pour les arthroscopies de la cheville un taux de
complication de 9 % dont la moitié serait due à une lésion nerveuse (1).
En chirurgie vétérinaire, les complications les plus fréquemment rapportées associées
à la réalisation d’une arthroscopie sont l’extravasation de liquide dans les tissus péri-
articulaires, les lésions cartilagineuses et les difficultés de visualisation des structures
articulaires. Peu de complications sont rapportées dans les articles et ouvrages de référence
en ce qui concerne les lésions nerveuses et vasculaires. Nous pouvons nous interroger sur la
réelle inexistence de lésions nerveuses lors de la réalisation d’arthroscopie de l’épaule et du
coude chez le chien, notamment si ces lésions sont discrètes (lésions d’irritations nerveuses)
et sont sub-cliniques.
Il nous a paru essentiel d’étudier et de quantifier les risques d’apparition de lésions
iatrogènes lors de la réalisation d’une arthroscopie chez le chien. C’est ce qui a motivé notre
étude expérimentale que nous avons restreinte aux articulations de l’épaule et du coude
puisque ces articulations sont les articulations les plus fréquemment explorées sous
arthroscopie chez le chien.
Pour bien évaluer le risque lésionnel de ces voies d’abord il est nécessaire de bien
connaître l’anatomie de l’épaule et du coude.
19
4) ANATOMIE DE L’EPAULE ET DU COUDE
Muscle brachio-céphalique
Ce muscle est large et plat : il prend l’encolure en écharpe. Il recouvre la pointe de
l’épaule pour s’étendre à l’humérus.
Sa terminaison se fait sur le processus mastoïde de l’os temporal.
Son rôle est multiple : si le membre est fixe, sa contraction entraîne une flexion de
l’encolure avec torsion latérale si un seul côté est stimulé. Si la tête est fixe, le muscle
brachio-céphalique provoque une avancée du membre par extension de l’épaule. Il intervient
également dans le reculer de l’animal si le membre et la tête sont fixes.
20
Figure 6 : Muscles superficiels de la face latérale de l’épaule. D’après Evans (21)
modifié.
21
Muscle deltoïde (figure 7)
Le muscle deltoïde se compose de deux chefs : le chef acromial et le chef spinal. Ce
muscle occupe une position superficielle immédiatement sous le fascia de l'épaule. Il s’étend
entre l'épine scapulaire et la moitié proximale de l'humérus.
Le chef spinal s’ancre sur l’épine scapulaire.
Le chef acromial s'insère proximalement sur l'acromion. Il croise latéralement
l'articulation scapulo-humérale, il s'unit avec le feuillet tendineux du chef spinal.
Les chefs acromial et spinal se terminent en fusionnant et en formant un tendon
commun qui s’ancre sur la tubérosité deltoïdienne de l’humérus.
Le rôle du muscle deltoïde est de fléchir l'épaule et d’élever l'humérus. Il est innervé par le
nerf axillaire.
22
MUSCLES DE LA FACE CAUDALE DE L’EPAULE ET DU BRAS
23
Muscle anconé (figure 10)
Le muscle anconé se situe sur la face caudale de la moitié distale de l'humérus entre
les deux épicondyles. Il émerge sur la crête latérale de l'épicondyle, l'épicondyle latéral et une
partie de l'épicondyle médial. Il comble quasiment la totalité de la fosse olécrânienne. Il
s'insère distalement sur la surface latérale de l'extrémité proximale de l'ulna. Couvert par le
muscle triceps brachial, il recouvre lui-même la partie proximale de la capsule articulaire de
l'articulation du coude ainsi qu'une de ses poches articulaires (poche articulaire caudale qui
fait protrusion à l'extérieur de l'articulation dans la fosse olécrânienne).
Le muscle anconé (en synergie avec le muscle triceps brachial) permet l'extension du
coude. Il contribue également à tendre le fascia antébrachial. Ce muscle est innervé par le nerf
radial.
24
MUSCLES DE LA FACE MEDIALE DE L’EPAULE
25
MUSCLES DE LA FACE CRANIALE DU BRAS
Les muscles de la face crâniale du bras incluent le muscle biceps brachial, le muscle
brachial et le muscle coraco-brachial.
26
4.1.2) Surfaces d'appui et moyens de contention de l'épaule (24 et 31)
Capsule articulaire
Ce mince manchon fibreux s'attache d'une part au revers externe du bourrelet
glénoïdal de la scapula et d'autre part autour de la tête humérale à quelques millimètres de la
surface articulaire où il fusionne avec le périoste sur le col de l’humérus. Très lâche, la
capsule articulaire est tapissée intérieurement de la synoviale qui présente un vaste cul-de sac
caudal. La membrane synoviale se réfléchit et forme une gaine synoviale autour du tendon du
muscle biceps dans son trajet intra-articulaire.
27
En clinique, il est possible de distinguer des stabilisateurs actifs et passifs de l’épaule.
Les stabilisateurs actifs constituent la coiffe des rotateurs et comprennent les muscles sub-
scapulaire, infra-épineux, supra-épineux et petit rond. Les stabilisateurs passifs de l’épaule
comprennent les ligaments gléno-huméraux latéral et médial ainsi que le bourrelet glénoïdal.
Les ligaments gléno-huméraux sont mis en tension et ne contribuent à la stabilité de l’épaule
que lorsque l’articulation est sollicitée de manière importante (29, 15).
28
4.1.3) Principales formations vasculo-nerveuses de la région de l'épaule
Nous n'aborderons que les formations nerveuses dont le trajet se situe à proximité des
voies d’abord arthroscopique de l’épaule.
29
VAISSEAUX DE LA REGION DE L’EPAULE (21 et 24)
30
Figure 16 : Artères de la région de l’épaule (vue caudo latérale). D’après EVANS
(23) modifié.
31
4.2) ANATOMIE DU COUDE
Nous ne développerons ici que les muscles de la face médiale de l’avant-bras, les
muscles situés sur la face latérale de l’avant-bras étant hors de portée des voies d’abord
arthroscopiques que nous avons étudiées dans nos travaux expérimentaux. Nous renvoyons le
lecteur à la partie précédente pour la description des muscles du bras.
Les muscles fléchisseurs du carpe et des doigts se situent sous le fascia antébrachial et
regroupent de l’avant vers l’arrière : les muscles pronateur, fléchisseur radial du carpe,
fléchisseur profond des doigts, fléchisseur superficiel des doigts et fléchisseur ulnaire du
carpe.
32
Muscle fléchisseur superficiel des doigts (figures 17 et 18)
Le muscle fléchisseur superficiel des doigts se situe directement sous la peau et le
fascia antébrachial dans la partie caudo-médiale de l'avant bras. Il couvre le muscle
fléchisseur profond des doigts et le chef huméral du muscle fléchisseur ulnaire du carpe. Il
s'insère proximalement sur l'épicondyle médial de l'humérus, crânialement au chef huméral du
muscle fléchisseur ulnaire du carpe et au muscle fléchisseur profond des doigts. Le corps
musculaire de ce muscle s'étend sur la quasi-totalité du radius et donne naissance à un
puissant tendon à proximité du carpe. Ce tendon chemine sur la surface de flexion de
l'articulation radio-capienne médialement à l'os accessoire du carpe. En regard du tiers
proximal des métacarpiens, il se divise en quatre composants qui divergent en direction des
articulations métarcapo-phalangiennes II à V. Ces tendons s'étendent sur la face palmaire de
leur phalange proximale respective et s'unissent avec les tendons terminaux du muscle
fléchisseur profond des doigts pour s'ancrer sur la surface palmaire de la deuxième phalange,
après avoir été perforés par un des tendons du fléchisseur profond des doigts qui s'étend
jusqu'à la phalange distale.
Le muscle fléchisseur superficiel des doigts permet une flexion des articulations
digitées proximales et moyennes des quatre doigts principaux et ainsi de l'ensemble de la
main. Il est innervé par le nerf médian.
33
Le chef ulnaire du muscle fléchisseur profond des doigts s'étend contre la face caudale
de l'ulna. Il s'insère proximalement sur le bord caudal de l'ulna. En regard du quart distal de
l'avant-bras, il donne naissance à un tendon qui s'unit immédiatement au tendon commun du
muscle fléchisseur profond des doigts.
Le tendon du fléchisseur profond des doigts passe le carpe à sa face palmaire dans le
canal carpien. En regard de la région métacarpienne, il se divise en autant de branches qu'il y
a de doigts. Chacune de ces branches traverse la manica flexoria puis se termine sur le
tubercule d'insertion situé à la face palmaire de la phalange distale.
Le fléchisseur profond des doigts joue le rôle de fléchisseur de la phalange distale sur la
phalange moyenne, et par sa disposition "à cheval" sur plusieurs articulations, de fléchisseur
du doigt sur le métacarpe et de la main sur l'avant bras.
Le chef radial ainsi que les portions moyennes et profondes du chef huméral sont
innervés par le nerf médian. La portion latérale du chef huméral et du chef ulnaire est
innervée par le nerf médian et le nerf ulnaire.
34
Figure 18 : Muscles fléchisseurs de l’avant bras, vue en coupe transversale
proximale. D’après EVANS (21) modifié.
35
4.2.2) Surfaces d’appui et moyens de contention du coude (24 et 32)
L'articulation du coude est une articulation formée par le condyle huméral auquel
répond la tête du radius (articulation radio-humérale) et par la surface semi-lunaire de l'ulna
(articulation huméro-ulnaire). L'articulation radio-ulnaire proximale communique librement
avec l'articulation du coude et en fait partie intégrante. L'articulation radio-humérale supporte
la plus grande partie des contraintes imposées par le poids du corps sur le membre.
L'articulation huméro-ulnaire stabilise et restreint les mouvements dans un plan sagittal.
L'articulation radio-ulnaire quant à elle, permet les mouvements de pronation et de
suppination. Les mouvements latéraux sont très limités, d'une part grâce à la solidité des
moyens d'union constitués par les ligaments collatéraux, et d'autre part par la forte congruence
de l'articulation huméro-ulnaire (le processus anconé fait largement protrusion dans la fosse
olécrânienne de l'humérus). Les mouvements de rotation combinés de l'articulation du coude
et du carpe autorisent une supination de l'extrémité du membre d'environ quatre-vingt dix
degrés.
La surface humérale comprend une large trochlée médiale et un capitulum latéral. Ces
surfaces articulaires sont surmontées de deux reliefs importants : les épicondyles.
L'épicondyle est décentré par rapport à l'axe général de l'humérus.
Capsule articulaire
36
Ligament annulaire (figure 19)
Le ligament annulaire assure l'articulation radio-ulnaire. Il se présente sous la forme
d'une mince bande fibreuse qui chemine transversalement autour du radius. Il s'attache sur les
extrémités latérale et médiale de l'incisure radiale de l'ulna. Il se situe sous les ligaments
collatéraux et il s'unit discrètement avec le ligament collatéral ulnaire. Il forme un anneau
fibreux qui entoure la tête du radius et le maintient lors des mouvements de rotation de
l'avant-bras. Il entoure la tête du radius et se fixe sur les processus coronoïdes de l'ulna. Le
bord proximal du ligament annulaire est lié à la capsule articulaire.
Ligament oblique (figure 19)
Le ligament oblique est une fine bande fibreuse qui s'attache proximalement sur le
foramen supra-trochléaire et s'étend sur la face de flexion de l'articulation. Il se divise ensuite
en deux parties: la partie la plus courte s'unit avec la partie crâniale du ligament collatéral
médial, la branche la plus longue se termine sur le bord médial du radius après avoir recouvert
les tendons des muscles biceps brachial et brachial.
Les tendons des muscles biceps brachial, brachial, triceps d'une part, les attaches des
muscles extenseur radial du carpe, extenseur des doigts, ulnaire latéral et médial d'autre part,
sont autant de structures qui contribuent à maintenir le coude.
37
4.2.3) Principales formations vasculo-nerveuses de la région du coude
Nerf radial
Ce nerf est d'une importance capitale puisqu'il est moteur pour les extenseurs de
l'avant bras et de la main. Il est également moteur pour les muscles supinateurs et sensitif pour
la moitié distale de la face latérale du bras.
38
Figure 21 : Nerfs croisant la face médiale du coude droit. D’après EVANS (22)
modifié.
Nous ne développerons que les artères de la région du coude puisque le réseau veineux
est majoritairement satellite du réseau artériel dans cette région.
39
Figure 22 : Artères croisant la face médiale du coude droit. D’après EVANS (23)
modifié.
40
Conclusion de la première partie
L’arthroscopie joue un rôle majeur dans le diagnostic et le traitement des affections du
coude et de l’épaule chez le chien. Les voies d’abord arthroscopiques les plus couramment
utilisées pour réaliser une arthroscopie diagnostique ou thérapeutique du coude ou de l’épaule
sont celles décrites par VAN RYSSEN et VAN BREE (35, 36).
Peu de lésions iatrogènes ou de complications ont été décrites dans les différentes
études rétrospectives malgré la proximité anatomique de nombreux éléments vasculo-nerveux
de première importance et d’éléments musculo-tendineux et ligamentaires jouant un rôle
majeur dans la stabilité de ces articulations. Cette étude anatomique de l’épaule et du coude
montre que plusieurs éléments anatomiques sont menacés par les voies d’abord
arthroscopiques de ces deux articulations. En rappelant leurs fonctions, elle permet
d’envisager les conséquences de la lésion de chacun de ces éléments
Pour les voies d’abord arthroscopiques de l’épaule nous retiendrons pour notre étude
expérimentale les informations suivantes :
Les muscles mis en danger sont les muscles cléïdo-brachial, omotransversaire, supra-
épineux, deltoïde (chef acromial et spinal), infra-épineux, petit rond, pectoraux, brachial,
biceps brachial et le chef long du muscle triceps.
Les éléments vasculaires mis en danger sont l’artère axillaire et ses collatérales : le
rameau deltoïdien, l’artère supra-scapulaire, l'artère circonflexe caudale de l'humérus et
l’artère circonflexe crâniale de l'humérus.
Une lésion de l’artère axillaire se traduirait par une hémorragie majeure, nécessitant un abord
chirurgical immédiat afin de réaliser une hémostase efficace. En cas de lésion complète de
cette artère, la vascularisation du membre serait compromise.
Une lésion de l’une des collatérales de l’artère axillaire se traduirait par une hémorragie
modérée ne nécessitant pas d’hémostase chirurgicale, il est probable en revanche que
l’hémorragie occasionnée représenterait une gêne au bon déroulement de l’arthroscopie.
Les éléments nerveux potentiellement mis en danger par les voies d’abord de l’épaule
sont : le nerf supra-scapulaire, le nerf axillaire et le nerf musculo-cutané.
Une lésion du nerf supra-scapulaire se traduirait par une amyotrophie marquée des muscles
supra et infra-épineux, avec un « décollement » de l’antérieur par rapport au thorax lors des
phases d’appui du membre atteint.
Une lésion du nerf axillaire se traduirait par un défaut de flexion de l’épaule et/ou une perte de
la sensibilité de la région de la pointe de l'épaule et de la partie crânio-latérale de l'avant bras.
Une lésion du nerf musculo-cutané se traduirait par un défaut de flexion du coude et/ou une
perte de la sensibilité de la région médiale de l’avant bras.
Les muscles mis en danger par les voies d’abord du coude sont les muscles pronateur,
fléchisseur radial du carpe, fléchisseur profond des doigts, fléchisseur superficiel des doigts,
fléchisseur ulnaire du carpe, muscle tenseur du fascia antébrachial, triceps (chef médial, long
et accessoire).
41
Les éléments vasculaires mis en danger par les voies du coude sont l’artère brachiale
et ses collatérales.
Une lésion de l’artère brachiale se traduirait par une hémorragie majeure, nécessitant
un abord chirurgical immédiat afin de réaliser une hémostase efficace. En cas de lésion
complète de cette artère, la vascularisation du membre serait compromise. Une lésion de l’une
des collatérales de l’artère brachiale se traduirait par une hémorragie modérée ne nécessitant
pas d’hémostase chirurgicale, il est probable en revanche que l’hémorragie occasionnée
représenterait une gêne au bon déroulement de l’arthroscopie.
Les éléments nerveux mis en danger sont : les nerfs médian, ulnaire et ulnaire
collatéral.
Une lésion du nerf médian se traduirait par un défaut de flexion du carpe ainsi que par un
défaut de sensibilité de la face palmaire de la main. Une lésion du nerf ulnaire se traduirait par
un défaut de flexion du carpe.
Une lésion du nerf ulnaire collatéral se traduirait par une perte de la sensibilité cutanée des
régions antébrachiale caudale, métacarpienne latérale et digitale palmaire.
42
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE DU
RISQUE LESIONNEL ASSOCIE A L’UTILISATION DES
VOIES D’ABORD ARTHROSCOPIQUES DE L’EPAULE ET
DU COUDE
1) MATERIEL ET METHODES
1.1) ANIMAUX
L’étude expérimentale porte sur 20 membres prélevés sur 11 chiens euthanasiés pour
des raisons médicales à l’Ecole Vétérinaire de Maisons-Alfort (ENVA) entre février 2004 et
juillet 2004. Ces chiens n’avaient présenté aucun signe clinique de maladie articulaire pour les
membres étudiés au cours de leur vie. Une étude préliminaire a été réalisée sur 4 membres de
chiens de race berger allemand également euthanasiés à l’ENVA entre février et mars 2004.
1.2) MATERIEL
Les explorations arthroscopiques ont été réalisées avec un arthroscope de 2,7 mm avec
un angle de vision de 30 degrés et une chemise arthroscopique de 4 mm (télescope Hopkins
II) (Storz). La source lumineuse utilisée était une Cold Light Fontain Xenon Nova. La caméra
était une Endovision Telecam SL (Storz) digital single chip camera.
Les broches utilisées pour matérialiser le trajet des voies d’abord étaient des broches
orthopédiques d’un diamètre de 4mm.
1.3) METHODES
Les mesures de distance entre les éléments vasculo-nerveux ont été réalisées au moyen
d’un pied à coulisse d’une précision du dixième de millimètre. Les distances mesurées
correspondaient aux plus courtes distances entre les broches matérialisant les voies d’abord et
les éléments vasculo-nerveux considérés. Les mesures ont toutes été effectuées par le même
examinateur.
Les lésions du cartilage articulaire ont été identifiées sous arthroscopie. Ces lésions
iatrogènes du cartilage sont différentiables des anomalies pathologiques : les lésions
d’introduction se présentent sous la forme d’une coupure franche plus ou moins profonde,
aucune lésion inflammatoire n’y est associée. Ces lésions iatrogènes du cartilage ont été
qualifiées de sévères (+++) lors de lésions de la totalité de l’épaisseur du cartilage avec mise
à nu de l’os sous chondral, de modérées (++) lors d’atteinte profonde du cartilage articulaire
sans mise à nu de l’os sous chondral et de discrètes (+) lors d’abrasion superficielle du
cartilage articulaire.
Les lésions des ligaments péri-articulaires ont été observées et relevées à la fois lors de
l’exploration arthroscopique et de la dissection. Elles ont également été classées en trois
groupes : lésions sévères (+++) correspondant à une rupture complète, lésions modérées (++)
correspondant à une rupture partielle (inférieure à 1/2 de la largeur du ligament) et lésions
discrètes (+) correspondant à une rupture inférieure à 1/4 de la largeur du ligament.
Les lésions musculaires ont été observées, leur aspect a été relevé et les points d’entrée
des voies d’abord à travers les muscles lésés ont été répertoriés.
43
1.3.2) Etude expérimentale des voies d’abord arthroscopiques de l’épaule
Les voies d’abord utilisées pour l’arthroscopie de l’épaule retenues pour notre étude
expérimentale sont les suivantes.
Les éléments vasculo-nerveux majeurs devant être pris en compte pour l’étude
concernant l’épaule sont les éléments qui cheminent sur la face externe de l’épaule. Ce sont :
le nerf et l’artère axillaire, l’artère et le nerf circonflexe huméral caudal de l’humérus, le nerf
et l’artère supra-scapulaire et le nerf musculo-cutané.
Nous avons établi une grille de recueil des données pour l’étude expérimentale sur
l’épaule disponible en annexe (annexe 1).
44
c) Protocole expérimental
Les dissections, les mesures et les observations ont été réalisées par le même
examinateur pour l’ensemble des articulations étudiées.
Les membres déscapulés ont été fixés à la table au moyen de quatre vis s’ancrant dans
la scapula. Les membres étaient en position neutre, la face latérale du membre était orientée
vers l’opérateur.
45
Création des voies instrumentales :
- antérieure
Une ponction à l’aiguille 19 G a été réalisée ventro-médialement au tubercule majeur
de l’humérus. Une ponction articulaire à la lame froide (Parker # 11) a été réalisée en suivant
le trajet de l’aiguille de repérage. Cette ponction articulaire à la lame froide a été réalisée sous
contrôle arthroscopique. Les éventuelles lésions d’introduction cartilagineuses ou ligamentai-
res associées à la création de cette voie d’abord ont été relevées et gradées.
- rétro-acromiale
Une ponction à l’aiguille 19 G a été réalisée à 1 cm distalement et 2 cm caudalement à
l’acromion. Une ponction articulaire à la lame froide (Parker # 11) a été réalisée en suivant le
trajet de l’aiguille de repérage. Cette ponction articulaire à la lame froide a été réalisée sous
contrôle arthroscopique. Les éventuelles lésions d’introduction cartilagineuses ou ligamentai-
res associées à la création de cette voie d’abord ont été relevées et gradées.
- postérieure
Une ponction à l’aiguille 19 G a été réalisée à 2 à 4 cm caudalement et 1 cm
distalement à la voie d'abord de l'arthroscope. Une ponction articulaire à la lame froide
(Parker # 11) a été réalisée en suivant le trajet de l’aiguille de repérage. Cette ponction
articulaire à la lame froide a été réalisée sous contrôle arthroscopique. Les éventuelles lésions
d’introduction cartilagineuses ou ligamentaires associées à la création de cette voie d’abord
ont été relevées et gradées.
caudal cranial
46
La peau a été incisée sur la face externe du membre en regard de l'articulation scapulo-
humérale et un large rectangle de tissu cutané a été retiré.
Le tissu conjonctif sous-cutané et la graisse sous-cutanée ont été disséqués afin de
mettre en évidence les chefs acromial et spinal du muscle deltoïde, le muscle
omotransversaire, le muscle cléïdo-brachial ainsi que les chefs long et latéral du muscle
triceps brachial. Ces muscles ont été inspectés et les lésions causées par les voies d'abord ont
été répertoriées (figure 24).
Acromion
Muscle Muscle
deltoïde : omo-
chef spinal transversaire
caudal cranial
Muscle
Triceps : deltoïde : chef
Chef long acromial
Les deux chefs du muscle deltoïde ont été désinsérés et retirés, ceci a permis de
découvrir les muscles supra- et infra-épineux, ainsi que le muscle petit rond. Ces muscles ont
été inspectés à la recherche de lésions éventuelles.
Le muscle omotransversaire a été désinséré de l'épine scapulaire et récliné vers
l’avant. Les muscles pectoraux ont été incisés à leur insertion sur l’humérus. Le muscle biceps
et l'insertion distale du muscle supra-épineux ont ainsi été découverts et examinés. Le nerf
musculo-cutané a été mis en évidence sur le bord médial du biceps brachial. Les mesures
évaluant la distance entre ce nerf et les différentes voies d'abord ont été effectuées.
Les muscles supra- et infra-épineux sont désinsérés de l’épine scapulaire. Ceci permet de
découvrir le nerf supra-scapulaire sur son trajet sous-acromial (figure 25).
47
Figure 25: Mise en évidence du nerf supra-scapulaire
Acromion
Muscle supra-
épineux
Nerf
Muscle suprascapulaire
infra-
épineux
cranial
caudal
Les chefs long et latéral du triceps brachial ont été sectionnés et réclinés pour mettre
en évidence l'artère et le nerf axillaire qui émergent en croisant le bord caudal de la scapula.
Ces deux éléments vasculo-nerveux ont été disséqués finement. Une nouvelle fois, les
mesures ont été effectuées.
L'ensemble des éléments musculaires de la face externe de l’épaule a été désinséré et
retiré. La capsule articulaire a été inspectée, les formations ligamentaires ont fait l'objet d'une
attention particulière, leurs lésions ont été répertoriées et gradées.
En dernier lieu, la capsule articulaire a été ouverte largement, afin de confirmer les anomalies
pathologiques suspectées à l'examen radiologique et arthroscopique.
Statistiques
Les valeurs mesurées ont été considérées comme suivant une loi normale. Les mesures
présentées sont le résultat de la moyenne des mesures pratiquées sur les 20 membres étudiés
encadrée de la valeur de deux des écarts, ce qui englobe 95 % des valeurs.
48
1.3.3) Etude expérimentale des voies d’abord arthroscopiques du coude
Les voies d’abord utilisées pour l’arthroscopie du coude retenues pour notre étude
expérimentale sont les suivantes.
• Voie instrumentale crânio-médiale (voie 1 du coude) située 1 cm crânialement à
la voie d’abord arthroscopique.
Les éléments vasculo-nerveux majeurs de la face médiale du coude qui ont été pris en
compte pour l’étude sont les suivants : artère brachiale, nerf médian, nerf ulnaire et artère et
nerf collatéral ulnaire.
Les muscles inspectés à la recherche de lésions iatrogènes sont les suivants : muscle
pronateur, fléchisseur radial du carpe, fléchisseur profond des doigts, fléchisseur superficiel
des doigts, fléchisseur ulnaire du carpe, muscle tenseur du fascia antébrachial, triceps (chef
médial, long et accessoire).
Nous avons établi une grille de recueil des données pour l’étude expérimentale sur le
coude disponible en annexe (annexe 2).
c) Protocole expérimental
Les membres déscapulés ont été fixés à la table au moyen de quatre vis s’ancrant dans
la scapula, la face médiale du membre était orientée vers l’examinateur. L’articulation du
coude était placée sur un billot de manière à pouvoir appliquer une abduction et une rotation
interne de la main (pronation).
L’exploration arthroscopique de l’articulation a été réalisée selon la procédure
suivante :
49
Mise en place de la voie de drainage
Une ponction du coude a été réalisée à l'aide d'une aiguille 19 G proximalement entre
le condyle huméral médial et la partie la plus crâniale de l'olécrâne. Le bon positionnement de
l’aiguille à l’intérieur de l’articulation a été constaté lorsque nous avons vu sourdre du liquide
synovial à l’extrémité de l’aiguille. Cette aiguille a permis dans un premier temps de distendre
l’articulation en y injectant 5 à 10 ml de soluté de Ringer Lactate.
Par la suite, l’aiguille a été laissée in situ et a permis le drainage du liquide d’irrigation.
50
Dissection et réalisation des mesures et observations
Deux broches orthopédiques d’un diamètre de 4 mm sont introduites à la place de
l’arthroscope et de l’aiguille de drainage. Une broche de 4 mm est introduite à travers la voie
instrumentale (figure 26).
cranial caudal
Les dissections mesures et observations ont été réalisées par le même examinateur
pour l’ensemble des articulations étudiées.
La peau a été incisée sur la face médiale du membre en regard de l'articulation du
coude. Un rectangle de tissu cutané a été retiré.
Le nerf ulnaire collatéral ainsi que les éléments vasculaires l’accompagnant se situent
directement sous la peau. Ils ont été recherchés immédiatement après le retrait du tissu sous-
cutané (figure 27). La distance séparant ces éléments vasculo-nerveux des voies 2 et 3 est
mesurée immédiatement.
51
Figure 27: Visualisation de l’artère ulnaire collatérale et du nerf ulnaire collatéral
Artère ulnaire
collatérale et nerf
ulnaire collatéral
cranial caudal
Le fascia antébrachial a été incisé et les muscles fléchisseurs de l'avant-bras ont été
identifiés un à un du plus crânial au plus caudal : muscle pronateur, muscle fléchisseur radial
du carpe, fléchisseur profond des doigts, fléchisseur superficiel des doigts et fléchisseur
ulnaire du carpe. Les lésions musculaires et tendineuses causées par les voies d'abord sont
relevées.
Le nerf ulnaire a été ensuite repéré au contact de l'épicondyle médial de l'humérus. Il a été
disséqué proximalement. Son trajet distal est visualisé en réclinant crânialement le muscle
fléchisseur superficiel des doigts. Les mesures concernant ce nerf ont été effectuées (figure
28).
52
Figure 28 : Visualisation du nerf médian et du nerf ulnaire
cranial caudal
Ligament Cartilage
collatéral articulaire
médial
cranial caudal
53
L'ouverture de la capsule et l'inspection de l'articulation à la recherche des anomalies
pathologiques visualisées à l'examen arthroscopique ont achevé la dissection.
De même que pour le protocole expérimental de l’étude des voies d’abord de l’épaule,
les distances entre les broches matérialisant le trajet des voies d’abord et les éléments vasculo-
nerveux majeurs de la région étudiée ont été mesurées au moyen d’un pied à coulisse d’une
précision de mesure du dixième de millimètre (figure 30).
Statistiques
Les valeurs mesurées ont été considérées comme suivant une loi normale. Les mesures
présentées sont le résultat de la moyenne des mesures pratiquées sur les 20 membres étudiés
encadrée de la valeur de deux écarts types, ce qui englobe 95 % des valeurs.
54
2) RESULTATS
Les chiens utilisés pour cette étude présentaient un poids compris entre 25 et 45 kg. Ils
étaient de race Retriever (2 cas sur 11), Berger Allemand (4 cas sur 11), Rottweiler (4 cas sur
11) et Bull Terrier (1 cas sur 11). La moyenne d’âge des animaux entrant dans l’étude était de
6,5 ± 2.5 ans (moyenne ± 1 écart type) (tableau 4). Il s’agissait de sept mâles et de trois
femelles.
L’ensemble des résultats concernant l’étude sur l’épaule est rapporté intégralement en
annexe.
Voie instrumentale antérieure (Voie 1 de l'épaule) (annexe 3).
Cette voie traverse le muscle cléïdobrachial dans 45 % des cas (9 cas sur 20), et le
muscle supra épineux dans 10 % des cas (2 cas sur 20).
Cette voie a été mesurée systématiquement à plus de 30 mm de l'artère axillaire, du
nerf axillaire, de l'artère et du nerf supra-scapulaire et du nerf musculo-cutané.
Aucune lésion cartilagineuse n'a été relevée. Nous avons pu observer une lésion du
tendon du biceps dans 3 cas sur 20.
55
Voie d’abord de l’arthroscope (Voie 3 de l'épaule) (annexe 5).
Cette voie traverse le muscle omotransversaire dans 55 % des cas (11 cas sur 20), le
chef acromial du muscle deltoïde dans 75 % des cas (15 cas sur 20), le chef spinal du muscle
deltoïde dans 10 % des cas (2 cas sur 20), le muscle infra-épineux dans 65 % des cas (13 cas
sur 20), et le muscle petit rond dans 10 % des cas (2 cas sur 20).
Cette voie a été mesurée à 31,7 ± 9,0 mm de l'artère axillaire, à 30,7 ± 8,7 mm du nerf
axillaire et à 13,8 ± 4,4 mm de l'artère et du nerf supra-scapulaire.
Aucune lésion iatrogène ligamentaire ou cartilagineuse n’a été mise en évidence.
L’ensemble des structures articulaires suivantes a pu être observé lors de toutes les
arthroscopies réalisées.
- compartiment crânial : tendon du muscle sub-scapulaire, tendon du biceps
- compartiment moyen : surfaces articulaires humérales et glénoïdes, partie latérale de la tête
humérale, cartilage de la cavité glénoïde, bourrelet glénoïdal médial, ligament gléno-huméral
médial
- compartiment caudal : bord caudal de la glène avec partie caudale du bourrelet glénoïdal (ou
labrum), partie caudale de la tête humérale ainsi que la capsule articulaire couverte par la
membrane synoviale).
Nous avons rencontré des difficultés à introduire cette voie dans 2 cas (2 animaux
différents).
Le tableau 5 présente une synthèse des observations et mesures réalisées pour les voies
d’abord arthroscopique de l’épaule.
56
Tableau 5 : Résultats des observations et mesures réalisées pour l’articulation de l’épaule
Voie étudiée Lésions musculaires Distance voie d’abord-éléments Lésions cartilagineuses Lésions tendineuses
(nombre de cas sur 20) vasculo-nerveux en mm (nombre de cas sur 20) ( nombre de cas sur
(moyenne ± 2 écart types) 20)
Voie instrumentale Cleïdo-brachial : 9 > 30 mm pour toutes les formations 0 3 (tendon du biceps)
antérieure Supra-épineux : 2 vasculo-nerveuses étudiées
Voie de drainage Omotransversaire : 14 A&N Suprascapulaire : 16.8 ± 4.3 mm 0 0
Supra-épineux : 10 > 30 mm des autres formations
Chef acromial du deltoïde : 2 vasculo-nerveuses étudiées
Voie d’abord de Omotransversaire : 11 Artère axillaire: 31.7 ± 9.0mm 0 0
l’arthroscope Chef acromial du deltoïde : 15 Nerf axillaire : 30.7 ±8.7mm
Chef spinal du deltoïde : 2 A&N Suprascapulaire :13.8 ± 4.4 mm
Infra-épineux : 13
Petit rond : 2
Voie instrumentale Supra-épineux : 2 Artère axillaire: 29.1 ± 8.6 mm 0 0
rétro-acromiale Chef acromial du deltoïde : 3 Nerf axillaire : 25.7 ± 7.2mm
Infra-épineux : 9 A&N Suprascapulaire :15.5 ± 6.2 mm
Petit rond : 2
Voie instrumentale Chef acromial du deltoïde : 15 Artère axillaire: 26.0 ± 8.2 mm 0 0
postérieure Chef spinal du deltoïde : 9 Nerf axillaire : 20.5 ± 7.4 mm
Infra-épineux : 10 A&N Suprascapulaire : 15.2 ± 4.5 mm
Petit rond : 3
Chef long du triceps : 1
A = artère
N = nerf
57
57
2.3) RESULTATS CONCERNANT LE COUDE
L’ensemble des résultats concernant l’étude sur le coude est rapporté intégralement en
annexe.
Le tableau 6 présente une synthèse des observations et mesures réalisées pour les voies
d’abord arthroscopique du coude.
58
Tableau 6 : Résultats des observations et mesures réalisées pour l’articulation du coude.
Voie d’abord étudiée Lésions musculaires Distances voies d’abord- éléments Lésions Lésions
(nombre de cas concernés sur 20 cas) vasculo-nerveux en mm cartilagineuses ligamentaires
(moyenne ± 2 écarts types)
Voie d’abord instrumentale Fléchisseur radial du carpe : 3 Artère brachiale : 16.3± 8.6 0 0
Fléchisseur profond des doigts : 5 Nerf médian : 13.5± 9.0
Fléchisseur superficiel des doigts : 11 Nerf ulnaire : 11.8± 8.6
Voie d’abord arthroscopique Fléchisseur profond des doigts : 4 Artère brachiale : 23.1± 8.6 3 (+) 0
Fléchisseur superficiel des doigts : 10 Nerf médian : 21.0 ± 9.2
Nerf ulnaire : 4.0± 4.4
Voie de drainage Tenseur du fascia antébrachial et 0 0
muscle anconé : 20 Nerf ulnaire : 21.4± 11.4
Triceps : 16 A&N ulnaire collatérale: 14.6± 11.2
A = artère
N = nerf
59
59
3) DISCUSSION
Bien que nous ayons utilisé un pied à coulisse d’une précision du dixième de
millimètre, il est probable que nos mesures ne présentent pas une telle précision, ceci pour les
raisons suivantes :
L’isolement des éléments vasculo-nerveux a nécessité une dissection importante et le
retrait de muscles entretenant des rapports anatomiques précis avec les nerfs et les artères
étudiées. Les faisceaux vasculo-nerveux rendus ainsi indépendants des tissus sous-jacents ont
présenté une mobilité anormale. Ceci a été particulièrement marqué pour le nerf et l’artère
axillaire. La mise en évidence de ces structures était particulièrement fastidieuse puisqu’elle
nécessitait une dissection profonde du triceps.
Le réseau vasculaire des membres étudiés n’étant pas irrigué lors de nos
manipulations, le diamètre des artères et des veines était inférieur à celui d’un animal vivant.
Cette variation de diamètre est un facteur d’imprécision lors de la prise des mesures et tend à
augmenter les distances mesurées.
Par ailleurs, la direction des broches n’a pu être conservée de manière exacte au cours
de la dissection en particulier dans le cas de l’épaule où le retrait des tissus mous au fur et à
mesure de la dissection a entraîné un affaissement des broches. Bien qu’ayant réalisé les
mesures en maintenant les broches dans la direction qui nous semblait la plus fidèle au trajet
initial, il est probable que les petites variations d’inclinaison des broches soient un facteur
d’imprécision lors de la prise des mesures.
En prenant en compte l’ensemble de ces éléments, nous estimons que la précision de
nos mesures est de l’ordre de deux millimètres en ce qui concerne les mesures réalisées sur
l’épaule et de un millimètre en ce qui concerne les mesures prises sur le coude.
L’ensemble des mesures aurait pu être plus précis si nous avions pu procéder
systématiquement à l’injection au latex du réseau artériel des membres étudiés. Le latex, en
durcissant, permet en effet de conserver la conformation exacte du trajet vasculaire.
L’injection des membres n’a pas pu être réalisée dans le cadre de notre étude, car celle-ci
nécessite une injection intra-veineuse d’héparine du vivant de l’animal et nous n’avons
disposé des animaux qu’une fois l’euthanasie réalisée.
L’extravasation de liquide d’irrigation dans les tissus mous péri-articulaires n’a pas été
mise en évidence lors de notre étude, il est probable que celle-ci aurait été observée si nous
avions procédé à des arthroscopies de longue durée associées à des gestes thérapeutiques.
L’appréciation des lésions cartilagineuses iatrogènes n’a été réalisée qu’immédiate-
ment après la création des voies d’abord. Il est probable que ces lésions auraient été majorées
si nous avions procédé à une exploration arthroscopique de longue durée associée à des gestes
thérapeutiques.
Les petits vaisseaux collatéraux n’étant pas isolables sur la totalité des membres
utilisés, ils n’ont pas été pris en compte pour notre étude. Leur lésion lors de la réalisation
d’une arthroscopie, bien que ne présentant pas de risque de complication majeure, peut
néanmoins rendre la réalisation de l’arthroscopie plus délicate.
Lors du repérage de l’interligne articulaire à l’aide d’une aiguille, il nous est arrivé de
« tâtonner » avant de pénétrer dans l’articulation. Notre étude est incapable d’évaluer les
60
lésions liées à une éventuelle ponction d’un vaisseau ou d’un nerf lors de ce repérage à
l’aiguille.
61
3.2) DISCUSSION DES RESULTATS DE L’ETUDE SUR L'EPAULE
Lésions musculaires
Les lésions musculaires observées lors de la dissection apparaissent ponctiformes et
présentent un diamètre équivalent à la chemise arthroscopique (4 mm). Elles semblent peu
susceptibles d'entraîner des troubles fonctionnels sur des animaux vivants. Ceci est
particulièrement vrai pour les muscles de l'épaule qui présentent des corps charnus de taille
importante.
62
froide qui permet d’introduire l’arthroscope et les instruments devra donc suivre la même
direction que l’aiguille de repérage en prenant garde de ne pas inciser les tissus en direction
médio-dorsale.
Une alternative à la création des voies d’abord à la lame froide est de réaliser une
dissection mousse des tissus mous surplombant l’articulation en utilisant un clamp vasculaire.
Cette technique permet de limiter le risque de lésion vasculo-nerveuse et permet de respecter
l’orientation des fibres musculaires. Nous recommandons néanmoins d’inciser la capsule
articulaire à la lame froide. L’ouverture de la capsule par dissection au clamp vasculaire
entraîne une déchirure de la capsule et les fibres de la capsule ainsi mises en suspension dans
l’articulation gênent la visualisation lors de l’exploration arthroscopique.
Lésions ligamentaires
Les seules lésions ligamentaires observées concernent les lésions du tendon du biceps
lors de la mise en place de la voie instrumentale antérieure.
Il est parfois difficile de créer précisément la voie d’abord antérieure, les repères
anatomiques n’étant pas facilement palpables. Il semble important de réaliser une rotation
externe de l’épaule afin de palper le tendon du biceps avant d’inciser la capsule. L’incision
devra être latérale au tendon du biceps pour éviter de léser ce dernier avec la lame froide.
Lésions cartilagineuses
Aucune lésion cartilagineuse majeure n’a été observée dans notre étude expérimentale.
Les seules lésions cartilagineuses observées étaient des lacérations superficielles du cartilage
causées par l’introduction de l’aiguille de repérage pour créer la voie d’abord de
l’arthroscope. La distension capsulaire par injection de Ringer Lactate, en permettant une
augmentation du volume articulaire, permettait d’éviter ces lésions.
Après un examen arthroscopique de longue durée, il arrive que le cartilage articulaire
présente une abrasion superficielle liée aux introductions répétées de l’arthroscope et des
instruments dans l’articulation.
De manière générale, pour éviter les lésions ligamentaires (lésion du ligament gléno-
huméral médial) et les lésions cartilagineuses lors de l’incision qui permet de créer la voie
d’abord de l’arthroscope, il paraît important de repérer le moment exact où l’on pénètre dans
l’articulation avec la lame froide afin de ne pas l’introduire trop profondément dans
l’articulation. Plusieurs repères peuvent être utilisés :
- repérage de la profondeur de la capsule articulaire par rapport au plan cutané lors de
l’insertion de l’aiguille de repérage (celle ci a pénétré la capsule articulaire lorsque le liquide
synovial apparaît à son extrémité)
- la capsule articulaire présente une résistance lors de son incision supérieure à l’incision des
tissus mous recouvrant l’articulation
- l’aide opératoire exerçant une traction continue sur le membre ressent la distraction de
l’articulation scapulo-humérale lorsque celle ci est ponctionnée à la lame froide
Les autres voies d’abord sont introduites sous contrôle arthroscopique, ce qui limite les
risques lésionnels. Il est astucieux de repérer l’axe de l’arthroscope pour repérer l’interligne
articulaire afin de créer les autres voies d’abord.
Difficultés d’introduction
De manière générale, nous n’avons pas rencontré de difficultés majeures pour créer
les différentes voies d’abord.
Dans deux cas, nous avons eu des difficultés à introduire l’arthroscope. Nous
attribuons ces difficultés aux variations anatomiques de la conformation de l’acromion. En
effet, pour ces deux cas, l’acromion était particulièrement développé distalement.
63
L’arthroscope a pu être introduit en créant la voie d’abord au contact de l’acromion (site de
ponction habituel: 1 cm distalement à l’acromion).
Il est également important de créer les voies d’abord dans un axe perpendiculaire à la
surface de la capsule articulaire. En effet, si la voie d’abord est oblique par rapport à la
surface de la capsule, l’arthroscope et les instruments risquent de « glisser » sur la capsule
sans la pénétrer.
La voie instrumentale antérieure peut présenter quelques difficultés d’introduction. Il
est parfois difficile de visualiser l’aiguille de repérage à l’intérieur de l’articulation car la
triangulation est difficile (l’angle formé entre l’aiguille ou les instruments et l’arthroscope est
supérieur à 90°). Il est possible d’utiliser la transillumination sur les animaux présentant des
masses musculaires peu importantes (le site de ponction est repéré par visualisation du
faisceau de lumière dégagé par la source lumineuse à travers les muscles et la peau de
l’animal).
L'exploration arthroscopique de l'épaule telle qu'elle a été décrite par VAN BREE et
VAN RYSSEN (34) est sécurisante : le risque de lésions iatrogènes majeures est très faible.
Le seul risque est celui de léser l'artère et le nerf supra-scapulaires. Celui-ci peut être évité si
l'on prend soin d'introduire une aiguille dans l'articulation, perpendiculairement à la surface
cutanée et d'inciser les tissus mous en suivant le trajet de cette aiguille.
64
3. 3 ) DISCUSSION DES RESULTATS DE L'ETUDE SUR LE COUDE
Lésions musculaires
Les lésions musculo-tendineuses observées lors de la dissection sont apparues comme
minimes. Elles semblent peu susceptibles d'entraîner des troubles fonctionnels sur des
animaux vivants. Ceci est confirmé par la clinique, les animaux ayant subi une arthroscopie
récupèrent plus rapidement que ceux ayant subi une arthrotomie (26).
Lésions ligamentaires
Aucune lésion ligamentaire n'a été observée au cours de notre étude.
Le seul risque de lésion ligamentaire est celui de léser le ligament collatéral médial du
coude lors de la création de la voie d’abord instrumentale, puisque celle-ci est immédiatement
caudale à ce ligament (figure 26). En respectant les sites de ponctions décrits, le risque de
léser ce ligament semble faible.
Lésions cartilagineuses
Nous avons observé des lésions d’introduction mineures dans 3 cas. Ces lésions ont
été causées par l’introduction de l’aiguille de repérage pour la création de la voie d’abord de
l’arthroscope. Il nous semble primordial de réaliser une distension articulaire par injection de
soluté de Ringer Lactate et de réaliser une rotation interne et une abduction de l’avant bras
65
pour créer la voie d’abord de l’arthroscope à la lame froide. L’articulation du coude ne
présentant pas un volume intra-articulaire important, ces manipulations permettent de faciliter
l’introduction de la lame froide dans l’articulation en ouvrant l’interligne articulaire et
limitent ainsi le risque de lésions cartilagineuses iatrogènes.
Les lésions cartilagineuses liées à l'introduction de l'arthroscope dans l'articulation
apparaissent comme minimes. Néanmoins, sur les animaux de petit format, l'espace articulaire
est relativement réduit ; des lésions cartilagineuses d'abrasion superficielle paraissent parfois
inévitables étant donné le diamètre de l'arthroscope. Une exploration longue ainsi que
l'utilisation d'instruments de gros format risquent d'augmenter les lésions superficielles du
cartilage. Ici aussi, la distension capsulaire nous a paru comme un élément important pour
limiter ces lésions.
La visualisation du processus coronoïde latéral est parfois difficile. L’introduction
forcée de l’arthroscope peut entraîner des lésions cartilagineuses notamment sur le condyle
huméral médial.
66
CONCLUSION
L’arthroscopie s’impose comme un examen diagnostic fiable et efficace pour
l’exploration des affections du coude et de l’épaule du chien. Cette technique permet
également de réaliser des gestes chirurgicaux avec l’avantage majeur d’être moins
traumatisante qu’une arthrotomie grâce à un abord limité. Les voies d’abord décrites par VAN
BREE et VAN RYSSEN (35,36) permettent au chirurgien de réaliser l’ensemble des
procédures arthroscopiques décrites chez le chien à ce jour. Bien que les voies d’abord
arthroscopiques soient créées à proximité d’éléments anatomiques d’importance majeure,
notre étude expérimentale tend à prouver que le risque de créer des lésions iatrogènes
majeures est très faible.
En effet notre étude expérimentale sur les voies d’abord arthroscopiques de l’épaule a
montré que les lésions cartilagineuses observées ne sont que des abrasions superficielles du
cartilage articulaire et que les lésions musculaires apparaissent comme mineures et non
susceptibles d’entraîner des troubles fonctionnels sur des animaux vivants ; les seules lésions
tendineuses observées concernent le tendon du biceps lors de la création de la voie d’abord
instrumentale antérieure ; ces lésions sont rares (3 cas sur 20) et discrètes.
Aucune lésion d’un élément vasculo-nerveux majeur n’est à déplorer. Les distances
mesurées entre les trajets des voies d’abord et les éléments vasculo-nerveux majeurs de la
région sont suffisamment importantes pour affirmer que le risque lésionnel est minime.
En ce qui concerne l’étude expérimentale sur les voies d’abord arthroscopiques du
coude les lésions observées ne sont que des lésions superficielles du cartilage pour 3
articulations sur 20 ; aucune lésion ligamentaire n’a été observée sur les 20 membres étudiés.
Les lésions musculaires liées à l'introduction de l'arthroscope sont minimes. Aucune lésion
d’un élément vasculo-nerveux n’est à déplorer. Au vu des mesures réalisées, le risque
principal de lésion est la lésion du nerf ulnaire que l’on peut facilement éviter si on le palpe
avant de pratiquer l’incision cutanée.
L’arthroscopie de l’épaule et du coude, pratiquée par un chirurgien possédant une
bonne connaissance de l’anatomie régionale et une bonne maîtrise de la procédure de création
des voies d’abord, est une technique chirurgicale sûre qui présente des risques extrêmement
limités de produire des lésions iatrogènes préjudiciables.
67
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70
Annexe 1 : Grille de recueil des données pour l’étude des voies d’abord de
l’épaule
cas n° X 1 2 3 4 5
Difficultés éventuelles
Formations traversées
Muscle cléido-brachial
Muscle omotransversaire
Muscle supra épineux
Muscle deltoïde chef acromial
Muscle deltoïde chef spinal
Muscle infra épineux
Muscle petit rond
Muscle pectoral descendant
Muscle pectoral transverse
Muscle pectoral ascendant
Muscle brachial
Muscle biceps brachial
Muscle triceps (chef long)
Ligament gléno huméral médial
Ligament gléno huméral latéral
Distances
Artère axillaire
Artère circonflexe humérale caudale
Nerf axillaire
Artère et nerf suprascapulaire
Nerf musculo cutané
Lésions d'introduction
Ligamentaires
Cartilagineuses
71
Annexe 2 : Grille de recueil des données pour l’étude des voies d’abord du
coude
cas n° X 1 2 3
Difficultés d'introduction
Formations traversées
Muscle supinateur
Muscle ulnaire latéral
Muscle anconé
Muscle pronateur
Muscle fléchisseur radial du carpe
Muscle fléchisseur profond des doigts
Muscle flechisseur superficiel des doigts
Muscle fléchisseur ulnaire du carpe
Muscle tenseur du fascia antébrachial
Muscle triceps chef accessoire
Muscle triceps chef médial
Muscle triceps chef long
Ligament collatéral médial
Ligament collatéral latéral
Ligament annulaire
Distances
Artère brachiale
Nerf médian
Nerf musculo-cutané
Nerf ulnaire
Nerf et artère collatéral ulnaire
Lésions d'introduction
Lésions ligamentaires
Lésions cartilagineuses
1 : voie instrumentale
2 : voie de l’arthroscope
3 : voie de drainage
72
Annexe 3 : Observations et mesures réalisées pour la voie d’abord instrumentale antérieure de l’épaule
73
Les résultats sont présentés pour chaque membre étudié
(ex : 1D = cas n°1, membre droit)
X = la voie d’abord traversait la structure
O = présence N = absence
73
75
Annexe 6 : Observations et mesures réalisées pour la voie d’abord instrumentale retro-acromiale de l’épaule
O= présence N = absence
76
Annexe 7 : Observations et mesures réalisées pour la voie instrumentale postérieure de l’épaule
Voie instrumentale
postérieure 1D 1G 2D 2G 3G 4D 4G 5D 5G 6D 6G 7D 7G 8D 8G 9D 9G 10D 10G 11D
Difficultés éventuelles N N N N N N N N N N N N N N N N N N N N
Formations traversées
Muscle deltoïde chef acromial X X X
Muscle deltoïde chef spinal X X X X X X X X X
Muscle infra épineux X X X X X X X X X X
Muscle triceps (chef long) X
Distances(mm)
Artère axillaire 20,5 19 25 33,5 38 20 26,5 17 22 34 23 40,5 26 32 30 21 43,5 16,5 15,5 23
Nerf axillaire 15 17 22 32 37 16 26 16 12,5 26 17,5 34 19,5 22,5 23.5 19 16 14 15,5 12
Nerf suprascapulaire 16 14 20 27 13,5 6 10 12 21,5 13,5 17 13,5 17,5 15,5 17 18 14,5 10,5 11,5 15
Lésions d'introduction
Ligamentaires N N N N N N N N N N N N N N N N N N N N
Cartilagineuses N N N N N N N N N N N N N N N N N N N N
77
Annexe 8 : Observations et mesures réalisées pour la voie instrumentale du coude
78
Annexe 9 : Observations et mesures réalisées pour la voie d’abord de l’arthroscope du coude
79
Annexe 10 : Observations et mesures réalisées pour la voie de drainage du coude
80