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Comptes Consolidés

LES ÉLIMINATIONS

Rapport
groupe de référence n°8

Master spécialisé Gestion financière et Comptable


2021-2022
Sommaire :

 Introduction
I. La présentation des opérations intragroupes.
II. Élimination des opérations intragroupes réciproques.
III. Élimination des opérations intragroupes non réciproques.
 Conclusion
Références à l’arrêté royal 30 janvier 2001 relatif aux comptes consolides :

Article 144 :
Dans le bilan consolidé, sont éliminés :
1° les créances et dettes réciproques de la société consolidante et des filiales comprises dans
la consolidation ;
2° les bénéfices et les pertes inclus dans la valeur d'un actif figurant au bilan consolidé,
acquis de la société consolidante ou d'une filiale comprise dans la consolidation, sauf dans la
mesure où il est fait application de l'article 146, alinéas 2 et 3.

Article 146

Sont éliminés du compte de résultats consolidé :

1. Les produits et les charges réciproques afférents aux opérations effectuées entre la
société consolidante et les filiales comprises dans la consolidation ou entre ces
dernières ;
2. Les bénéfices et les pertes inclus dans la valeur d'un actif figurant au bilan consolidé,
acquis de la société consolidante ou d'une filiale comprise dans la consolidation ;
3. Les plus et moins-values réalisées sur participations dans la société consolidante ou
dans des filiales comprises dans la consolidation ou mises en équivalence, cédées à la
société consolidante ou à des filiales comprises dans la consolidation ;
4. Les dividendes attribués par la société consolidante ou par des filiales comprises dans
la consolidation à la société consolidante ou à des filiales comprises dans la
consolidation ;
5. Les réductions de valeur sur participations dans la société consolidante ou dans des
filiales comprises dans la consolidation ou mises en équivalence.

Par dérogation à l'alinéa 1er, 2° et 3°, les bénéfices et les pertes peuvent être éliminés
proportionnellement à la fraction du capital détenu directement ou indirectement par la
société consolidante dans chacune des filiales en cause (pourcentage en intérêt).
Par dérogation à l'alinéa 1er, 2°, les bénéfices et les pertes peuvent être maintenus dans la
consolidation, lorsque l'opération a été conclue conformément aux conditions normales de
marché et que l'élimination de ces résultats entraînerait des frais disproportionnés. Ces
dérogations sont mentionnées dans l’annexe ; lorsqu'elles ont une influence non négligeable
sur le patrimoine, la situation financière ou les résultats de l'ensemble consolidé, ce fait doit
être mentionné dans l'annexe des comptes consolidés.
Introduction
L’objectif des comptes consolider est de donner une image globale de la situation financière et de
résultat de l’entité consolidée. Les doubles emplois devront être éliminés pour ne conserver que les
relations avec l’extérieur du groupe. Outre les capitaux propres ceci concerne :
 Les créances et les dettes réciproques quelle que soit la rubrique (y compris les comptes de
régularisations) dans laquelle ces éléments sont classés.
 Les produits et les charges réciproques afférents à des opérations intervenues au cours de
l’exercice par exemple le paiement d’un intérêt sur un emprunt fait par la société mère a sa
filiale
 Les plus ou moins-values de cessions d’actifs entre sociétés incluses dans le périmètre de
consolidation
 Les dividendes attribuent par une entreprise consolidée a une autre

Avant d’illustrer les différentes situations dans lesquelles il faut opérer des éliminations d’opérations
internes groupe, il y a lieu de faire 4 remarques essentielles :

1. Les éliminations ne doivent pas effectuées dans plusieurs hypothèses qui seront clairement
identifiées dans l’annexe des comptes annuels au cas où l’impact sur les comptes consolides
serait significatif :
 Losrqu’elle presente un interet negligeable
 Lorsque les opérations réciproques de charges ou produits sont exécutée aux
conditions normales du marche
 Lorsque les éliminations entrainent des frais disproportionnes

2. Malgré une bonne organisation des procédures de consolidation et principalement


d’identification des comptes présentant un caractère réciproque on constatera des écarts
inter sociétés qui devront faire l’objet d’une réconciliation. Normalement on ajustera les
comptes du récepteur sur celui de l’émetteur. Par exemple celui de l’acheter sur celui du
Vendeur. Parmi les sources d’écart on citera principalement
 Les décalages d’enregistrement : une vente ou un paiement est enregistre dans une
entreprise consolidée, l’achat ou l’encaissement ne l’est pas encore dans l’autre
 Les filiales ne clôturent pas à la même date
 Dans la comptabilité de la société qui achète, le compte a changé de nature, par
exemple l’acquisition d’une immobilisation
 Il existe des différences de conversion monétaire

3. On peut distinguer trois types d’éliminations


 Celles qui ne concernent que le bilan, par exemple les créances et dettes réciproques
 Celles qui ne concernent que le compte de résultats, par exemple les charges et
produits d’intérêt
 Celles qui concernent le bilan et le compte de résultats par exemple le plus ou
moins-value sur réalisation d’actifs immobilise, dans ce troisième cas, l’ajustement
passera nécessairement par une écriture influençant les fonds propres consolides
avec en outre un impact possible sur la fiscalité différée.
4. Les modalités de l’éliminations des opérations internes sont fortement influencées par la
méthode de consolidation. Nous commencerons par l’intégration globale pour évoquer
Ensuite l’intégration proportionnelle et la mise en équivalence.

I. Présentation des opération intragroupes


L’objectifs de la consolidation est de présenter les comptes d’un ensemble d’entreprise
comme s’il s’agissait d’une seule entité.
Par conséquent, elle doit prendre en compte le fait que les entités qui appartiennent à un
groupe échangent entre elles des biens et des services, et génèrent donc ce que l’on appelle
des « opérations intragroupes ».

 Différentes natures d’opérations « intragroupes » sont rencontrées, et très


courantes en pratique :

 Opérations commerciales réciproques, entre filiales de production et de distribution


par exemple,
 Opérations de financement et de placement financier réciproques, à court terme ou
à long terme,
 Opérations d’investissement ou de désinvestissement, par cessions ou transferts
d’actifs à l’intérieur du groupe,
 Opérations de restructuration interne, par échanges et apports d’actifs à l’intérieur
du groupe,
 etc.

Comptablement, ces opérations ont pour conséquence de faire apparaître dans le bilan et le
compte de résultat de chaque entité consolidée, des montants vis-à-vis d’autres sociétés
incluses dans le périmètre, cumulés dans le processus de consolidation. Afin de préserver
l’image fidèle des comptes consolidés vis-à-vis de l’extérieur, il convient donc d’éliminer ces
opérations internes. Cette élimination permet de ne reporter dans les comptes consolidés
que les transactions réalisées avec les tiers hors groupe.

Le caractère obligatoire de l’élimination des intragroupes est prévu par le CRC 99-02, aux
paragraphes suivants :

 § 26 pour l’intégration globale,


 § 281 pour l’intégration proportionnelle,
 § 293 pour la mise en équivalence.

 Les opérations intragroupes prennent 2 formes


 Opérations intragroupes réciproques (ou intercos), dont l’élimination n’affecte pas
le résultat consolide.
Il s’agit des opérations réalisées entre entités du périmètre et dont la réciprocité est à
priori parfaite dans les comptes. Le compte de résultat consolidé ne change pas après le
processus d’élimination. (Une créance dans une entité entraîne une dette du même
montant dans l’autre, de même pour les charges et les produits).

 Opérations non réciproques ayant un impact sur le résultat consolidé


Il s’agit des opérations réalisées entre entités du périmètre et dont la comptabilisation
n’est pas réciproque. (Résultat dans une entité et pas dans l’autre, lors d’une cession
d’immobilisation intragroupe par exemple.).
II. Élimination des opérations intragroupes réciproques
Partant du principe que les comptes consolidés ont pour objectif principal de traduire la
puissance économique et financière d'un groupe de sociétés vis-à-vis des tiers, il est donc
normal d'éliminer toutes les opérations effectuées entre les sociétés consolidées appelées
souvent « opérations intra-groupe ».
Ces éliminations, passées sous forme d'écritures, sont enregistrées au journal de
consolidation.

 Règles général:
L’élimination des opérations réciproques:
 S’applique aux sociétés en intégration globale et aux sociétés en intégration
proportionnelle
 Ne s’applique pas aux sociétés mises en équivalence.

 Les principaux comptes à éliminer pour les opérations intragroupes :


Pour le bilan, on trouve ces principaux comptes suivants liés à les Créances et dettes
réciproques:
 Clients et fournisseurs.
 Effets à recevoir, à payer.
 Prêts et emprunts.
Et pour le compte de résultat, les principaux comptes relatifs aux opérations réciproques
sont:
 Les opérations achats et ventes.
 Intérêts versé et reçus.
 Locations.
Elimination des opération réciproque en intégration proportionnelle :
 Règle :
Les créances et les dettes réciproques ainsi que les produits et les charges réciproque sont
éliminés dans la limite du pourcentage d’intégration de l’entreprise contrôlée
conjointement (car les opérations réciproques sont identifiés facilement).

 Exemple:
La société FB détient 30% de la société C, consolidé selon la méthode de l’intégration
proportionnelle.
Au cours de N, la société FB a vendu des marchandises pour 500 DH a la société C.
Au 31/12/N, le compte client de C chez FB est de 100DH
TAF: présentez au bilan et au compte de résultat les écritures d’éliminations au 31/12/N.
 Corrigé :
 Ecriture de retraitement du compte de résultat au 31/12/N:

Vente chez FB Vente chez FB


500 150 500

Achat chez C Achat chez C


500 500*30%=150 150
(On intègre proportionnellement 30%)

Vente 150
Achat 150

 Ecriture de retraitement du Bilan au 31/12/N:

Client chez FB Client chez FB

100 100 30
Frs chez C Frs chez C

100 30 100*30%
(On intègre proportionnellement 30%)

Fournisseurs 30
Clients 30

Elimination des opération réciproque en intégration globale :


Règle :
Les créances et les dettes réciproques ainsi que les produits et les charges réciproque sont
éliminés dans leur totalités ( à 100%).
 Exemple :
La société FB détient 80% de la société A,
Au cours de N, la société FB a vendu des marchandises pour 1000 DH a la société A.
Chez FB le client est débiteur de 400
Chez A le fournisseur est créditeur de 400
TAF: présentez au bilan et au compte de résultat les écritures d’éliminations au 31/12/N.
 Corrigé :

 Ecriture de retraitement du Bilan au 31/12/N :

Fournisseurs 400

Clients 400
 Ecriture de retraitement du compte de résultat au 31/12/N:

Vente 1000

Achat 1000

Rappel: en cas d’intégration global, on éliminons les opérations réciproques en totalités (à 100%).

III. Elimination des opérations non réciproques :


Selon NC IAS 27.25 « Les soldes et les transactions intra-groupe, y compris les
produits, les charges et les dividendes, sont intégralement éliminés. Les résultats
découlant de transactions intra-groupes compris dans les actifs tels que les stocks et
les immobilisations sont intégralement éliminés. Les pertes intra-groupes peuvent
indiquer une dépréciation nécessitant une comptabilisation dans les états financiers
consolidés. IAS 12 Impôts sur le résultat s’applique aux différences temporaires
résultant de l’élimination des profits et des pertes sur transactions intragroupe… ».
Les opérations intragroupes non réciproques sont des opérations ayant un impact sur
le résultat consolidé et qui doivent être éliminées, afin de dégager un résultat
consolidé « hors les résultats consolidés » traduisant uniquement les transactions du
groupe avec ses partenaires extérieurs.
Les opérations entre entreprises consolidées affectant le résultat consolidé sont
essentiellement :
•Les marges sur stocks.
• les plus et moins-values résultant de cessions internes d'éléments d'actif
immobilisé.
• les provisions sur des sociétés du groupe (dépréciation de titres, dépréciation de
créances, provisions pour risques et charges).
• les dividendes reçus provenant de sociétés du groupe.
MARGES SUR STOCKS :
En cas de ventes de biens et services ou de marchandises entre entités consolidées.
Ces marges sont réalisées par les entités vendeuses, ces marges sont comprises dans
le prix de vente des vendeuses (compte 71) et pour le même montant dans le prix
d’achat des acheteuses (compte 61/62) sont éliminés naturellement dans la phase de
contre passation des comptes réciproques. Néanmoins si une partie des achats
intragroupes figure encore dans les stocks finaux de l’acheteuse, il y a encore dans
ses comptes sociaux une partie de la marge réalisée par la vendeuse. Cette marge
doit être éliminées.
L’élimination des profits sur stocks appelle les remarques suivantes :
• l'élimination implique une correction de la valeur des stocks apparaissant dans le
bilan de la société acheteuse.
• l'élimination doit tenir compte des conséquences de l'élimination du profit sur
stocks de l'exercice précédent.
• l'élimination du profit doit tenir compte de la fiscalité différée (comme pour
l'ensemble des résultats internes).
• le profit ayant été réalisé par le vendeur, le partage groupe/minoritaires est calculé
en fonction du pourcentage d'intérêt chez le vendeur.
 Exemple :
Soit une société mère M qui a vendu des marchandises à F.
Les profits réalisés par M et compris dans les stocks de F s’élèvent à 7500 pour le
stock initial et 9000 pour le stock final.
La société F est intégrée globalement, ses comptes sont donc repris à 100%
TAF: Présentez les écritures de consolidation des comptes de bilan et du CPC au
31/12/N sachant que le taux d’IS est de 30%.

 Corrigé :

Consolidation des comptes du bilan :

31/12/N
Résultat consolidées [(9000-7500) *70% ] 1050

Réserves consolidées (7500*70%) 5250

Créance d’impôt différé (9000*30%) 2700


Stocks de M/ses
9000
Consolidation des comptes du CPC :

31/12/N
Variation de stocks (9000-7500) 1500

Impôt sur le résultat (1500*30%) 450

Résultat groupe(1500*70%) 1050

DIVIDENDES
 Dividendes provenant de bénéfices réalisés après la prise de contrôle :

Selon IAS 27.25 « Les soldes et les transactions intra-groupe, y compris les ventes, les
charges et les dividendes, sont intégralement éliminés… ».
L’élimination des dividendes reçus se justifie par le fait qu’ils sont juridiquement issus de
résultats antérieurement réalisés ; or ceux-ci ont été pris en compte à leur origine au niveau
consolidé en tant qu’élément de « résultat ». Comme les dividendes reçus sont inscrits en
produits à caractère financier dans les comptes individuels, il faut en consolidation les
considérer comme un élément prélevé sur exercice antérieur, et donc les réimputer en
réserves de l’entreprise bénéficiaire de la distribution.

L’écriture comptable en consolidation pour l’élimination des dividendes est la suivante :

Bilan Etat de résultat

Résultat X Revenus de valeurs mobilières X

X X
Réserves Résultat

 Exemple 1:
Les sociétés A et B sont incluses dans le périmètre de consolidation du groupe C.

Au cours de l’exercice N, la société A a encaissé pour 800 000 dh de dividendes versés par sa
filiale B sur le résultat de N-1

 TF on vous demande d’enregistrer les retraitements de consolidation de l’exercice N


 Corrigé
Ecritures de retraitement du bilan :

Résultat consolidé 800 000


Réserves consolidées 800 000

Ecritures de retraitement du CPC :

800 000
Revenus des titres de participation
Résultat net revenant à la société mère 800 000

 Dividendes reçus proviennent de résultats antérieurs à l’entrée dans le périmètre


de consolidation :
Ces dividendes doivent également être éliminés en totalité (CRC 99-02, § 2610). Dans ce cas,
ils viennent diminuer le cout d’acquisition des titres
 Exemple 2
La société mère a reçu un dividende de 50 000 dhs da sa filiale acquise au cours de l’exercice
pour un montant de 12 200 000 dhs. Avant réévaluation des actifs et passifs et
détermination des écarts de consolidation. Il faudra réduire la valeur d’acquisition du titre de
la filiale à 12 200 000 – 50 000 = 12 150 000dhs . par écriture :
Au niveau de bilan :

Résultat consolide 50 000  


Au Titre de participation 50 000

niveau de CPC :

Revenus de titres de participation 50 000

Résultat net revenant a la société mère 50 000


Conclusion

Les comptes consolidés visant à donner une image de l’activité et de la situation de l’entité
économique que forment les diverses entités retenues dans le périmètre de consolidation, il
convient de ne retenir que :

-les seuls comptes exprimant un actif ou un passif à l’égard des tiers étrangers à celle seule
entité;
- les seules transactions réalisées avec ces tiers;
- les seuls résultats provenant d’opérations réalisées avec ces tiers;

Il convient donc d’éliminer les opérations entre entreprises consolidées qui ont une
incidence significative sur leur bilan et le compte de résultat.

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