Vous êtes sur la page 1sur 21

2

Avant de donner les définitions des systèmes experts , on va définir d’abord


c’est quoi un expert (humain).

Qu'est-ce qu'un expert ?

Un expert est une personne qui possède des compétences


spécialisées, l'expérience et les connaissances que la plupart
des gens n'ayant pas la capacité d'exploiter ces
connaissances en utilisant astuces, raccourcis, et des règles
de base pour résoudre un problème de façon efficace.
[Harmon et King, 1985]
4

Il existe plusieurs définitions des systèmes experts , parmi lesquelles on en a retenu :

Définition 1 : Un S.E. est un logiciel informatique, qui est capable de donner sur un
sujet particulier un conseil égal en qualité à celui qui pourrait être
donné par un expert humain reconnu.

Définition 2 : Les systèmes experts sont des programmes conçus pour raisonner
habillement à propos de tâches dont on pense qu’elles requièrent
une expertise humaine considérable [Edward Feigenbaum]

De ces deux définitions ressort :

un système-expert est un logiciel remplaçant un expert dans un domaine précis.


5

Définition 3 : Les systèmes experts sont des programmes résolvant des problèmes qui
sont habituellement résolus par des expert humains. Pour cela, ils requièrent un accès
à une base de connaissances conséquente qui doit être construite de façon efficiente.
Ils doivent être capable de fournir divers modes de raisonnement et d’expliquer les
conclusions auxquelles ils aboutissent.

les systèmes experts s'appliquent dans des domaines restreints où on ne connaît pas
d'algorithme général de résolution.

Pour construire un SE il faut dégager une méthode de représentation des connaissances


et construire un ensemble de règles de production.

Nous considèrerons les termes système-expert (SE) et système à base de connaissances


(SBC) comme sensiblement équivalents .
6

Les systèmes experts (S.E.)représentent une application pratique de l'intelligence


artificielle (IA).

Pourquoi développer un S.E :

✓ Les experts ne sont pas toujours disponibles. Un système expert peut être
utilisé à n'importe où et à n'importe moment.

✓ Les Experts humain ne sont pas toujours fiables à 100%.

✓ L'expert humain ne peut pas être bon lors de l'explication des décisions.

✓ Rentabilité : un expert humain revient plus chère à l’entreprise.


7

Exemples de réalisation

Il est impossible de donner une liste exhaustive des systèmes experts écrits.
Nous nous contentons de citer les plus célèbres

DENDRAL : DENDRAL est l'ancêtre des systèmes experts. Il a été développé à partir
de 1964 à l'université de Stanford. Il utilise un moteur d'inférence à chaînage avant
monotone par tentative.

Le but de DENDRAL est de donner la formule développée d'un composé chimique


à partir de sa formule brute et de données spectroscopiques. DENDRAL est utilisé
régulièrement et on peut considérer que les résultats qu'il donne sont satisfaisants.

Il est intéressant de savoir, qu'à l'origine, DENDRAL était écrit dans


un langage procédural traditionnel (FORTRAN).

De cet projet est née l’idée qu’il faut séparer la base de connaissances
du moteur d'inférences.
8

Exemples de réalisation

MYCIN : MYCIN fait également partie des systèmes


experts devenus mythiques.

Développé vers 1974 à l'université de Stanford, il utilise


une logique « empirique » de type probabiliste pour la
représentation des connaissances.

Son but est de fournir une aide aux diagnostics et aux


traitements des infections bactériennes.

MYCIN est effectivement utilisé et donne des résultats


satisfaisants.

Il est à l'origine de EMYCIN, moteur généraliste de SE.


9

Exemples de dialogue avec le système expert MYCIN [1]


MYCIN : Mes recommandations thérapeutiques seront basées sur les infections probables
et les organismes infectieux potentiels suivants :
L'organisme peut être : 1) pseudomonia aeruginosa ; 2) klebsellia pneumoniae ; 3) escherichia
coli ; 4) bacteroïdes fragilis ; 5) enterobacter ; 6) proteus non mirabilis.
Voulez-vous me donner la gravite de la maladie de M. Fred Smith sur une échelle
croissante de 0 a 4 ?
Utilisateur : 3
MYCIN : Monsieur Fred Smith présente-t-il des réactions allergiques a un quelconque
agent microbien ?
Utilisateur : Non
MYCIN : Quel est son poids en kilos ?
Utilisateur : 70
MYCIN : Ma recommandation thérapeutique sera, en premier choix : pour couvrir
les points < 123456 >, prescrire de la clindamycine, dose 595 mg 96 h, pendant 14
jours.
Désirez-vous éventuellement éliminer certains médicaments ?
Utilisateur : Oui, la clindamycine
MYCIN : Pour couvrir les points < 23456 >, donner du chloramphénicol, dose 1 g
96 h, pendant 14 jours.
** Surveiller le taux de globules blancs du patient.
Pour couvrir le point < 1 >, donner de la gentamicine, dose 119 mg 96 h, pendant 10
jours.
** Modifier la dose en cas de faiblesse rénale.
10

Explication, par le système, de son propre raisonnement [1]


MYCIN : L'infection du malade a-t-elle été contractée a l'hôpital ?
Utilisateur : Pourquoi ?
TEIRESIAS : (Pourquoi est-ce important de savoir cela.)
Cela aidera a déterminer la catégorie a laquelle appartient l'organisme responsable de
l'infection.
{ Il a déjà été établi que : 1) L'organisme est a Gram négatif ; 2) C'est un bâtonnet ;
3) Il se développe a l'air ou a l'abri de l'air.
{ Donc, si l'infection par cet organisme n'a pas été contractée lors du séjour a l'hôpital,
{ Alors il est presque certain (0; 8) que l'organisme est de la catégorie des
enterobactoriacae
; de plus, il se peut ((0; 1) ; regle37) que ce soit la pseudomonia aeruginosa.
Utilisateur : Pourquoi n'avez-vous pas envisage la possibilité que l'organisme soit
un streptocoque ?
TEIRESIAS : La règle 33 aurait dû être utilisée pour identifier l'organisme comme
un streptocoque, mais la seconde clause (( la morphologie de type coque )) était déjà
connue comme fausse et la règle 33 n'a jamais été essayée.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le système Expert MYCIN est conçu pour fournir de façon interactive une aide au
médecin dans le diagnostic et le traitement des infections bactériennes du sang.
Explications fournies par MYCIN et dialogue en langue naturelle
11

Objectifs commun aux systèmes experts selon H. Farreny. [2]

Objectif 1 : Capturer aisément les unités du savoir -faire .

c’est-à-dire : Faciliter l’expression des règles par rapport à leur forme


d’émergence chez les experts.
Objectif 2 : Exploiter l’ensemble des unités du savoir-faire .

a) Combiner et/ou chaîner des groupes de règles pour inférer des


connaissances : jugements, planification, preuves, prise de
décisions, modèles de prédictions, diagnostic, découverte de
nouvelles règles, etc.

b) Rendre compte de la manière dont les nouvelles


connaissance sont été inférées.
Objectif 3 : Supporter aisément la révision de l’ensemble des unités du
savoir -faire .
Offrir des facilités pour les ajouts et suppression de règles
12

Faits : Les faits sont des connaissances assertionnelles utilisables pour


conditionner, puis réaliser l’exploitation de connaissances opératoires. Les
faits constituent en général les conditions initiales de résolution, à partir
desquelles des connaissances pourront être utilisées.

Exemple :
le fait < Ahmed_habite_Alger >;

en Prolog s’écrit : habite(ahmed,alger).

en Clips s’écrit : (assert(habite Ahmed Alger))


13

Règles : Une règle contient généralement deux parties.

– une partie prémisse "déclencheur" de la règle : ce sont les conditions


de déclenchement de la règle, et
– une partie conclusion "effets" de la règle.

Exemple :

SI <le malade présente de la fièvre>


ET <le malade présente une augmentation de la vitesse
de sédimentation dans le sang>
ALORS <il souffre d’une infection microbienne> .
14

Exemple :
SI <le malade présente de la fièvre>
ET <le malade présente une augmentation de la vitesse
de sédimentation dans le sang>
ALORS <il souffre d’une infection microbienne> .

CLIPS :
( defrule R_inf_mic
( and (fievre ?X)
(augmentation_vitesse_sed ?X))
=>
(assert (infection_microbienne ?X))

PROLOG :
infection_microbienne(X):-
fievre(X),
augmentation_vitesse_sed(X).
15

Méta-règles : Les métarègles sont des règles sur les règles. Elles décrivent
la façon d’utiliser les règles.

Exemple :

MR1: SI <il y a des éruptions ou des rougeurs>


ALORS <envisager: R1, R2, R3, R4> .

MR2: SI <le patient est une femme adulte>


ET <R1, R2, R3, R4 sont envisagées>
ALORS <la règle R1 est prioritaire >.
16

Base de
connaissances
Interface expert
Expert

Moteur d’inférence
0
0

Interface utilisateur Base de Faits


Utilisateur
17

Un système expert est principalement composé :

– d’une base de connaissances,


– d’une base de faits, et
– d’un moteur d’inférence.
La base de connaissances : permet d’accueillir la connaissance spécifique d’un
domaine d’application, qu’elle soit directement fournie par des experts ou qu’elle
soit accumulée par le système lui même au fil des expérimentations.
Pour exprimer cette connaissance, il conviendra de choisir un formalisme, c’est a
dire un mode de représentation.

Les formalismes les plus répandus sont :

– la logique des prédicats du premier ordre,


– les règles de productions,
– les réseaux sémantiques,
– les objets, et
– les réseaux de neurones.
18

La base de faits :

C’est la mémoire de travail du SE contient les faits ou données propres à


un problème à résoudre (« le malade présente de la fièvre »). Il s’agit
donc d’une mémoire qui s’enrichira de faits nouveaux découverts par le
mécanisme de raisonnement (le Moteur d’inférence), jusqu’à ce que l’on
parvienne a la solution du problème. C’est un composant a caractère
transitoire (temporaire).
19

Le moteur d’inférence :

C’est un programme indépendant chargé d’exploiter les connaissances et


les faits pour mener un raisonnement. Il s’arrêtera lorsqu’il aura acquis
les faits nécessaires pour aboutir à une conclusion.

Un moteur d’inférence peut être décrit par les éléments suivants :

– une stratégie de recherche (profondeur, largueur),


– une méthode de chainage (avant, arrière, mixte),
– une stratégie irrévocable ou par tentatives, et
– des méthodes de résolution de conflits.

Ces caractéristiques d’un moteur d’inférence seront étudiées dans le


cours sur le moteur d’inférence.
20

Les interfaces :
Un système expert peut contenir, en plus des trois éléments de base cites
précédemment, d’autres éléments essentiels appelés interfaces, le
rendant plus convivial et plus facile d’utilisation.

– Un module d’interaction avec l’utilisateur : composé par exemple de différents


types de menus.

– Un module d’explication : de trace du raisonnement tenu lors d’une


consultation du système. Le système est capable de justifier la conclusion à
laquelle il a abouti.

– Un module d’aide a l’acquisition des connaissances : aide le concepteur lors de


l’élaboration de la base de connaissances (génération automatique de la
connaissance, vérification de sa cohérence, etc.).

– Une interface avec des applications extérieures : base de données, programmes


externes, etc...
21

Références

[1] Jean-Louis Laurière , Intelligence Artificielle Résolution de problèmes par l'Homme et la machine,
Editions Eyrolles, 1986.

[2] h. Farreny , Les systèmes experts principes et exemples, Editions Berti , 1992.

[3] S. Graïne, Les systèmes experts, Editions l’Abeille, 2002.

[4] Wafâa Niar-Dinedane, L’intelligence artificielle éléments de Base, OPU, 1995.

[5] George F Luger, Artificielle Intelligence structures and strategies for complex problem solving,
Addison Weslley, Fifth Edition, 2005.

Vous aimerez peut-être aussi