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De nos jours, les objectifs des cultivateurs de plantes ne sont pas très différents de ceux des
premiers cultivateurs, il y a 10 000 ans. Le paysan souhaite aujourd'hui comme jadis cultiver des
plantes qui sont résistantes et qui ont un grand rendement.
Par contre, les méthodes de culture se sont diversifiées au fil des années: croisement et sélection
sophistiqués (c¶est par exemple le cas de nos céréales, à partir de graminées sauvages),
production de plantes par le biais de la culture des pousses (p.ex. la production de plants de
pommes de terre résistants aux virus), fusion de protoplastes (p.ex. la fusion de deux cellules de
deux espèces de plantes différentes et ainsi la réunion de deux jeux de chromosomes), traitement
des semences par rayons X ou par produits chimiques (naissance de nouvelles espèces de plantes
parmutations accidentelles dans l'ADN, c¶est par exemple le cas des poires japonaises). Cette brève
énumération démontre que depuis toujours le patrimoine héréditaire des plantes a été modifié.
Il en va de même aujourd'hui avec les méthodes du génie génétique qui, de manière ciblée,
permettent de transférer sur une plante un ou plusieurs gènes et de lui attribuer ainsi de nouvelles
propriétés (p.ex. une résistance à un insecte précis). Le gène transféré ne doit pas obligatoirement
provenir d'une autre plante, il peut aussi provenir d'une bactérie, d'un champignon, d'un virus ou
d'un animal.
Grâce au génie génétique, on peut introduire des gènes additionnels dans l¶ADN des plantes et leur
attribuer ainsi une nouvelle propriété, comme p.ex. la résistance aux parasites. Il est donc logique
que quand les plantes ont la possibilité de se défendre par elles-mêmes contre les parasites, le
paysan n¶a plus besoin d¶utiliser autant de produits phytosanitaires et le rendement de la récolte
est plus grand.
Exemples :
aÊ c
Ê: La bactérie Bacillus thuringiensis (Bt) a un effet
mortel sur les larves de certains insectes. Quand les larves mangent la bactérie, elles
avalent en même temps une protéine produite par cette bactérie, la protéine Bt. La
dégradation de la protéine Bt dans l¶intestin des larves conduit à la formation d¶une
nouvelle protéine qui va provoquer l¶apparition de trous dans l¶intestin des larves et celles-
ci vont alors mourir de faim. Les généticiens sont parvenus à transférer le gène Bt sur des
plantes et à leur assurer ainsi une protection contre des insectes : p.ex. contre la pyrale du
maïs.
aÊ c
Ê: On ne peut pas encore acheter de plantes
transgéniques qui résistent aux champignons. Mais on en trouve déjà dans les laboratoires
des généticiens, comme à l¶EPFL de Zurich. Un virus, vivant dans un certain champignon du
maïs, amène celui-ci à produire une protéine. Cette protéine a pour effet d¶empêcher la
propagation d¶autres champignons qui attaquent la même plante de maïs. Les généticiens
ont transféré le gène du virus qui commande la production de la protéine sur des plants de
blé et ont ainsi assuré à ces derniers une protection contre la carie ordinaire du blé
(champignon).
aÊ c
Ê Les virus sont entourés d¶une
enveloppe protéique. Le génie génétique permet de µvacciner¶ les plantes avec les protéines
de ces enveloppes en transférant le gène correspondant du virus dans l¶ADN de la plante.
Celle-ci produit ensuite elle-même la protéine du virus en petite quantité. La présence de
cette protéine confère aux plantes une protection contre le virus lui-même. Cette recherche
a été menée avec succès sur les pommes de terre, les courges, les papayes et le
betteraves.
Dans les champs, les mauvaises herbes se battent avec les plantes de culture pour l¶espace, la
lumière, l¶eau et les substances nutritives. Mais dans cette lutte, les plantes de culture sont la
plupart du temps perdantes et elles sont envahies par les mauvaises herbes. C¶est pourquoi le
paysan utilise des herbicides (= désherbants) qui tuent les mauvaises herbes. On peut modifier le
matériel génétique des plantes de manière à permettre l¶utilisation d¶herbicides plus écologiques.
Exemple :
aÊ c
A l¶aide du génie génétique, on a transféré un
gène de bactérie sur des plantes de soja et on leur a ainsi conféré une protection contre un
herbicide biologiquement dégradable. A l¶opposé des mauvaises herbes détruites par
l¶herbicide, ce soja transgénique s¶en tire sans dommage et peut prospérer. Contrairement
à la culture du soja traditionnel, où il faut 3 à 5 herbicides différents pour lutter contre les
mauvaises herbes, le paysan n¶a plus besoin que de ce seul herbicide pour la culture du
soja transgénique.
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Les pertes de récoltes ne sont pas seulement dues aux parasites et aux mauvaises herbes. Les
conditions défavorables du climat et du sol, comme le froid, le manque de pluie, l¶air très humide,
une terre pauvre ou fortement saline, peuvent rendre les cultures difficiles, voire impossibles. Les
généticiens essaient d¶obtenir des plantes qui résistent à de telles conditions défavorables.
Exemple :
Exemples :
aÊ c
: Le riz contient une protéine qui provoque chez certaines
personnes une allergie. Les généticiens ont réussi à désactiver le gène du riz
correspondant, et ainsi à libérer le riz de cette protéine allergène. C¶est surtout dans les
noix, les pommes, le soja, le céleri et les carottes qu¶on trouve les protéines auxquelles
beaucoup de personnes font des allergies, c¶est pourquoi ces plantes sont particulièrement
intéressantes pour cette branche de la recherche.
aÊ ü
: C¶est l¶enzyme polygalacturonase qui est
principalement responsable du ramollissement des fruits et des légumes. Elle dégrade un
élément essentiel des parois cellulaires des plantes. Au moyen du génie génétique, le gène
correspondant dans l¶ADN de la tomate est désactivé et les tomates se conservent alors
plus longtemps. Cette tomate a été le premier aliment génétiquement modifié à apparaître
sur les marchés américain et anglais en 1994, mais elle n¶a pas pu s¶imposer pour
différentes raisons.
Exemple :