1. Définition :
Le commerce international est l'ensemble des activités commerciales requises pour produire, expédier
et vendre des biens et des services sur la scène internationale, à partir de la production jusqu'à la
consommation ; terme qui inclut le commerce, l'importation et l'exportation de biens et des services, la
concession de licences dans d'autres pays et les investissements étrangers. En l'occurrence, ce dernier
permet à un pays de consommer plus qu'il ne produit, notamment par ses ressources propres, ou
d'élargir ses débouchés afin d'écouler sa production.
En terme de volume :
Ces deux dernières décennies, les échanges commerciaux internationaux se sont multipliés, plus
particulièrement pour les Pays développés, et pour les Nouveaux pays industrialisés, favorisant la
croissance de ces derniers. Les Pays les moins avancés n'ont pas connu une telle hausse des échanges
commerciaux internationaux. Le volume du commerce mondial est 14 fois supérieur à ce qu'il était en
1950. Dans le même temps, la planète a perdu environ 30% de ses richesses naturelles. Le commerce
mondial a connu un essor spectaculaire durant les dernières décennies. Sa valeur est passée de $US 292
milliards en 1970 à $US 4 252 milliards en 1993, une croissance de 1 356% en 20 ans et de 13% entre
1990 et 1993. Tandis qu’en 1970 le commerce international ne comptait que pour 25% du PIB mondial,
ce chiffre a atteint les 45% en 1990.
1
En terme de structure :
La redistribution des rôles qui a profité à un certain moment aux pays développés marque le passage
actuellement d’une ancienne à une nouvelle division internationale de travail (DIT).
La DIT est un processus de répartition de la production et les étapes de la production des biens et des
services à l’échelle internationale, elle est le résultat de la spécialisation des économies.
Les pays en voie de développement (surtout les NPI) commencent eux aussi à produire et à exporter
des produits à forte valeur ajoutée, au lieu des produits à faible valeur ajoutée (les matières première
notamment) comme c’était le cas dans l’ancienne DIT.
Classification :
Les accords régionaux sont de différents types, reflétant chacun des degrés d’intégration
économiques distincts. On distingue donc six grands types d’organisations économiques régionales :
La zone d’échange préférentielle qui lève les obstacles au commerce interrégional pour certains
produits. C’est par exemple le cas de l’ASEAN (1967) ou des rapports entre les pays de l’ACP
(Afrique, Caraïbes et Pacifique) et la CEE depuis les années 1960 (pour la banane par exemple,
source de conflit au sein de l’OMC).
La zone de libre-échange qui est marquée par une suppression des obstacles tarifaires. C’est par
exemple le cas de l’ALENA depuis 1994
L’union douanière qui combine une libre circulation des marchandises et l’adoption d’un tarif
extérieur commun, c’est-à-dire des taxes douanières identiques à chaque pays membre vis-à-
vis des pays tiers.
Le marché commun marqué par une libre circulation des biens, des services et des facteurs de
production (capital et travail), débarrasser des obstacles tarifaires et non tarifaires (normes,
quotas…)
L’union économique qui vise à l’harmonisation des politiques économiques et à l’adoption
d’une monnaie unique. C’est le stade visé par le Traité de Maastricht (1993).
Cette classification est celle proposée en 1961 par Bela Balassa dans The theory of economic integration.
On peut y ajouter l’union politique. L’Allemagne du XIXe siècle a atteint ce stade en 1870, soit 46 ans
après la création d’une union douanière entre différents États allemands, le Zollverein.
2
Les principaux indicateurs du commerce international
Depuis les années 1990 le commerce intrarégional a progressé eu sein de l’ALENA, passant de 42 à
54% des exportations totales des pays membres, au sein du Mercosur ce chiffre est passé de 9 à 20%
sur la même période, tandis qu’en Europe la part des échanges intracommunautaires n’a guère
progressé en dépit d’une intégration croissante, restant toutefois au niveau élevé de 65%.
Selon l'économiste américain Paul R. Krugman, quatre nouveautés majeures caractérisent l’évolution du
commerce international depuis 25 ans.
Le commerce intra-branches;
Le découpage de la production de valeur ajoutée en différents lieux (exemple: l’ordinateur dont les
composants sont fabriqués en différents endroits);
L’émergence de pays "super commerçants" dont la fonction principale est la vente en l’état ou après
une petite transformation (Singapour, Hongkong, et aussi dans une certaine mesure, l’Irlande, la
Belgique ou la Malaisie);
L’émergence d’exportations de produits manufacturés venant de pays à bas salaires vers les pays
riches.
3
4. la concentration du commerce international : la Triade
Inventé par l'économiste japonais Kenichi OHMAE dans son livre paru en 1985 Triade Power: The
Coming Shape of Global Competition, le terme Triade désigne l'ensemble des trois pôles qui
dominent l'économie mondiale et la conduite de la politique internationale: l'Amérique du Nord
(États-Unis et Canada), l'Europe (Union européenne + Norvège + Suisse) et l'Asie-Pacifique (Japon
et Corée du Sud).
L'intensité des échanges entre ces trois pôles s'explique principalement par les liens historiques,
culturels, politiques puissants, marginalisant ainsi les autres espaces du système-Monde,
notamment les continents sud-américain et africain. Le géographe Laurent Carroué définit la
Triade comme : "(rassemblant) les États dominants (États-Unis, Canada, Europe occidentale,
Japon) qui contrôlent l'essentiel du pouvoir politique et économique du monde, possèdent les
capitaux et maîtrisent les technologies et l'information. 20 % de la population dispose de 80 % du
PNB, 70 % de l’industrie, 85 % de la Recherche développement, 80 % des services de transports et
du stock d’IDE"1.
Véritable cœur économique du système-Monde, la Triade représent plus de 75% du PIB mondial,
loin devant les BRIC (pays émergents composés du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine).
La Triade est avant tout une puissance industrielle, cœur de l'industrie mondiale de haute
technologie2. Elle concentre au 31 mars 2006, 75,8% des 500 premières capitalisations mondiales3.
Ces pôles accueillent les principaux sièges sociaux des firmes multinationales ou transnationales.
Le niveau de développement des pays de la Triade assurent à leur population les plus hauts
niveaux de vie du monde en particulier les pays nordiques de l'Union européenne4. Plus de 97%
de la population dispose de l'électricité, de l'eau potable, d'un système d'assainissement ou d'un
téléphone portable.
La mise en réseau de ces pôles permet à la Triade de représenter plus de 75% du trafic mondial.
Ce chiffre élevé est à mettre en lien avec la continentalisation des flux mondiaux (Amérique du
Nord - 54% ; Europe - 22% ; Asie de l'Est - 20%). Par ailleurs, les principaux ports à conteneurs ou
hubs se trouvent sur ces espaces.
4
II. Le commerce international dans la théorie économique :
Exemple :
Royaume-Uni Portugal
Vin 20 80
Drap 60 40
Si le Portugal se spécialise en drap, avec les 80 travailleurs qui fabriquaient avant une unité de vin,
il fabrique deux unités de drap en plus. Réciproquement, le Royaume-Uni renonce à une unité de
drap mais fabrique trois unités de vin en plus. A quantité de travail donné, la production
mondiale augmente. Limite : ici la spécialisation n’est possible que si un pays possède un
avantage absolu.
5
C) Modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson :
Dans ce modèle, les échanges internationaux reposent sur des différences de dotation dans les
facteurs de production.
Ce modèle est connu sous plusieurs noms. Il fut d'abord publié sous une forme plus littéraire par
Bertil Ohlin, qui attribua la co-paternité du modèle à son directeur de thèse, Eli Heckscher en 1933.
En 1941, Paul Samuelson et Wolfgang Stolper en déduisirent un théorème important sur la
rémunération des facteurs, qui fut systématiquement incorporé dans la présentation du modèle,
désormais connu sous l'acronyme HOS.
1. On a spécialisation partielle de chaque pays dans le bien relativement le plus intensif dans le
facteur dont ce pays est relativement le mieux doté.
2. On a égalisation des prix relatifs des biens entre les pays.
3. En raison de la relation entre prix relatifs et rémunérations relatives, la rémunération relative
du facteur relativement le plus rare dans chaque pays diminue tandis que celle du facteur
relativement le plus abondant augmente.
Limites du modèle :
Si ce modèle occupe une place centrale dans la littérature, c'est avant tout à cause des intuitions
qu'il souligne, et de la richesse des résultats qu'il propose. Cependant, il est contestable sur
plusieurs points :
La plupart de ses prédictions sont infirmées par les flux du commerce international :
Alors que les États-Unis ont un taux de capital par tête parmi les plus élevés, ils
exportent des produits relativement intensifs en travail (paradoxe de Leontief);
L'égalisation des prix relatifs n'est que rarement observée, même au sein d'une union
monétaire comme la zone euro. Cette observation amène à étudier les conséquences de
différences de demande entre les pays.
Dans ce modèle, la mobilité du capital conduit à une situation dégénérée : après un équilibrage
des dotations relatives, les pays se retrouvent en autarcie.
Toutefois les situations de concurrence pure et parfaite sont rares: "l’essentiel du commerce
industriel est réalisé pour des produits de secteurs que nous considérons comme des oligopoles
lorsque nous les étudions sous leur aspect domestique" (Krugman, 1989). Dans la majorité des cas
les marchés sont en situation de concurrence imparfaite où le nombre de firmes produisant un
bien et agissant sur le marché est faible.
6
Ces idées constituent la base théorique de la politique commerciale stratégique et ont donné
naissance à une nouvelle approche économique de l’échange internationale, dénommée "nouvelle
économie internationale". Initiée par Brander et Spencer, Paul Krugman a participé à cette
nouvelle approche. L’apparition de cette théorie remonte à la fin des années 70, mais elle s’est
surtout développée dans les années 80.
Avec le développement d’une industrie apparaissent des externalités positives : accroissement des
qualifications, développement des industries sous-traitantes et des fournisseurs à proximité. Dès
lors on peut conclure que la taille du marché consolide l’avantage comparatif. En d’autres termes,
plus un marché est grand, plus les entreprises sont compétitives en comparaison de celles des
autres marchés. D’autres facteurs sont alors susceptibles de créer l’avantage comparatif :
subventions publiques, volume de la consommation nationale …De plus il en découle que
l’ouverture au commerce international ne fait qu’accroître les écarts de compétitivité en renforçant
les entreprises dominantes et en concentrant les industries là où se présentent les avantages
comparatifs initiaux. Cette dynamique du commerce international provoque une tendance à
l’émergence de forme de monopoles. Avantages comparatifs souvent étudiés en terme de
rendements croissants.
Concurrence monopolistique :
Selon la théorie de la concurrence monopolistique des années 1930, la concurrence entre les
entreprises ne se fait pas seulement sur les prix, mais aussi sur les produits. Chaque entreprise
dispose d’un monopole sur un produit qui n’est pas strictement identique à ceux des entreprises
concurrentes. Si on s’intéresse à l’application de cette théorie sur le commerce international on
découvre que :
vu que la création d’un nouveau produit n’est limité que par la taille du marché, alors
l’ouverture au commerce mondial permet d’accroître la variété des biens, ce qui permet
une meilleure adaptation de l’offre aux demandes spécifiques des consommateurs.
le commerce international se fait de manière intra-branche : un pays peut à la fois importer
et exporter une même catégorie de produit.
Une des critiques adressées aux modèles ricardien ou d'Ohlin-Heckscher est de sous-estimer le
rôle de la demande. Selon Linder, l'échange des biens manufacturés par opposition aux produits
primaires ne peut être expliqué par les seules dotations relatives naturelles. Le volume du
commerce entre deux pays dépend des préférences des consommateurs. La similitude des
fonctions de demande des pays qui échangent détermine la part dans le revenu national du
volume des biens manufacturés échangés. Plus le revenu par tête des pays est proche, plus
l'intensité du commerce entre les deux pays sera élevée, on parle de l’échange de similitude.
L’apparition de difficultés économiques durables à la fin des trente glorieuses remet en cause le
paradigme dominant du libre-échange, élément de croissance, d’enrichissement et de régulation
des économies.
Les réactions protectionnistes vont se multiplier et mettre en évidence que les intérêts
économiques et sociaux divergents des nations ne se résorbent pas par le développement des
échanges. Ces analyses vont légitimer le recours à des mesures protectionnistes et alimenter le
débat théorique constant entre libre-échange et protectionnisme.
7
Théorie de l'échange inégal (Arghiri Emmanuel)
L'hypothèse centrale de cette théorie est que les mesures prises dans le cadre de la politique
commerciale (protectionnisme ou bien de libéralisation) sont avant tout des mesures de
redistribution ou de transfert prises par des décideurs politiques. Certains groupes vont chercher
à bénéficier de ces transferts ou de ces rentes. Ainsi, ces mesures créent des activités "profitables"
bien que non productives au sens direct de ce terme. Dans ce modèle d'économie politique,
l'homme politique a pour objectif son élection et il cherche des ressources. Il pourra obtenir le
soutien d'un ou plusieurs lobbies en fonction notamment de sa position en matière de politique
commerciale)
En protégeant l'industrie dans le premier temps de son développement, le pays permet à cette
activité d'engranger des économies d'échelle et de bénéficier de gains d'apprentissage. Il en résulte
une baisse du coût moyen par rapport à celui des producteurs du reste du monde. Une fois que le
coût moyen est égal ou inférieur à celui du reste du monde et donc que l'avantage comparatif du
pays sont établis, la raison d'être de la protection disparaît. Les coûts de la protection, notamment
pour les consommateurs, doivent être à terme compensés par les recettes, une fois l'avantage
comparatif établi.
Le protectionnisme sélectif
L'économiste français Maurice ALLAIS (prix Nobel 1988) préconise également des mesures
protectionnistes sélectives, dans la mesure où "le libre-échange ne peut aboutir qu'à des
spécialisations économiques indésirables génératrices de déséquilibres et de chômage", la
concurrence des pays à bas salaires ne pouvant qu'entraîner le chômage des salariés peu qualifiés
des pays développés ou, si c'est légalement possible, la baisse de leur salaire.
8
III. La balance des paiement et la politique de change :
1. Balance commerciale :
La balance commerciale d’un pays résume ses exportations et importations de biens, et parfois
aussi de services selon la nomenclature utilisée. Ceux-ci peuvent comprendre : biens
manufacturés, matières premières, produits agricoles, voyages et transport, tourisme, prestations
de sociétés de service et de conseil...
Le solde de la balance commerciale est la différence entre les valeurs des exportations et des
importations de biens et de services.
En comptabilité nationale française, la balance commerciale couvre les biens, mais pas les services.
Une balance commerciale positive signifie donc que le pays exporte plus de marchandises qu’il
n’en importe : on parle alors d’excédent commercial. Quand elle est négative, on parle de déficit
commercial. Aucun des deux n’est nécessairement dangereux dans une économie moderne, même
si un trop grand excédent commercial ou déficit commercial peut être le signe caché d’autres
problèmes économiques.
Données (France) :
Les facteurs qui peuvent influencer la balance commerciale sont les suivants :
9
2. Balance des paiements :
La balance des paiements est un document comptable retraçant l'ensemble des opérations entre
agents résidents et non résidents (c'est -dire toutes les entrées et sorties de biens, de services et de
capitaux). Il s'agit d'un document statistique qui enregistre toutes les relations économiques
(commerciales, financières et monétaires) effectuées pendant une année entre un pays et le reste
du monde.
Données (France) :
10
3. Taux de change :
Un taux de change est le cours (autrement dit le prix) d'une devise par rapport à une autre.
Exemples
(EUR = euro, USD = dollar US, JPY = yen selon la codification monétaire internationale, norme
ISO 4217 différenciant chaque devise par une abréviation de trois lettres, dont la liste complète est
ici).
Ce taux est
soit fixe, autrement dit déterminé par rapport à une monnaie de référence (en général le
dollar US ou l'euro) par l'État qui émet une monnaie. Le taux ne peut alors être modifié
que par une décision de dévaluation (ou de réévaluation) de cet État, encore qu'apparaît
souvent un marché parallèle, dans le pays ou à l'étranger si ce taux officiel est irréaliste
soit flottant et déterminé à chaque transaction par le marché des changes. Il s'agit d'un
marché mondial interbancaire des monnaies, de moins en moins centralisé sur des lieux
spécifiques de cotation et d'échanges, car reposant sur des liaisons informatiques entre
banques.
C'est soit :
un cours «spot», c'est-à-dire «au comptant», pour les achats et ventes immédiats de
devises,
ou un cours «forward», c'est-à-dire «à terme», pour les opérations de change à échéance
future.
Une devise est, avant tout, une créance «à vue» sur le pays qui l'a émise. Sa valeur relative par
rapport à une autre va donc être, à un instant donné, le rapport du crédit qu'on accorde à un pays
à celui qu'on accorderait à un autre pays.
À long terme, les déséquilibres - et, beaucoup plus rarement, les équilibres - dans la valorisation
des devises, se mesurent en Parité de pouvoir d'achat ou PPA (en anglais : Purchasing Power Parity,
ce qui donne le sigle hautement mnémotechnique PPP). Il s'agit d'un exercice statistique
nécessairement opaque et complexe, qui consiste à comparer dans la durée le pouvoir d'achat
d'un consommateur-type dans un pays et une gamme de produits de consommation donnés avec
celui d'un autre consommateur-type dans un pays différent et pour une gamme de produits de
consommation nécessairement entièrement différents, car correspondant à d'autres habitudes
11
locales en matière de mode de vie et de structure des coûts. En pratique, on utilise généralement le
dollar US comme devise de l'indice commun et on va ainsi à chaque fois comparer le pouvoir
d'achat d'un consommateur-type d'un pays X et celui d'un consommateur-type américain.
La parité de pouvoir d'achat permet ainsi d'accumuler les erreurs de calcul d'indice des prix -
sachant que l'établissement de ceux-ci au niveau national n'est ni parfait ni stable dans le temps. Si
elle est particulièrement utile et adaptée pour les comparaisons internationales de niveau de vie,
où des marges d'erreur de quelques % ne sont pas significatives, son utilisation pour l'analyse du
marché des changes doit être effectuée avec la plus grande prudence.
Les taux de changes varient fortement au cours d'une même journée, ces variations ne peuvent
pas être expliquées par la théorie de la PPA précédemment décrite.
Dans ce cadre d'analyse de court terme, il est nécessaire de se référer à d'autres explications.
Ces variations quotidiennes reposent sur la notion de rentabilité anticipée des dépôts en devises.
Les agents économiques détermineront leur demande des différentes devises en fonction de la
rentabilité qu'ils anticipent de dépôts dans ces devises.
Les taux de change (et les taux d'intérêts, qui leur sont étroitement liés) agissent bien entendu sur
les prix à l'importation et à l'exportation, et sur le sens des flux de capitaux entre zones
économiques.
De ce fait, les pays et zones économiques peuvent être tentés de manipuler les taux de change,
sous prétexte souvent d'éviter la spéculation (en fait ces manipulations ont plutôt tendance à
l'encourager), dans le but d'influencer :
1. Les objectifs
12
les importations et les exportations ne varient que si elles sont assez élastiques par rapport
aux prix.
les exportateurs peuvent profiter de cette dépréciation pour augmenter leur marge
cette diminution de taux peut enclencher une inflation importée, qui ne fait qu'accentuer le
déficit commercial.
1. l'augmentation du taux de change fait baisser le coût des importations, donc prix
compétitifs à l'exportation
2. les entreprises pénalisées par cette augmentation du taux de change, améliorent leur
compétitivité.
1. un taux de change élevé fait monter les taux d'intérêt, ce qui ralentit les investissements,
donc la croissance.
2. les efforts de compétitivité se traduisent par une restructuration, avec une montée du
chômage et une rigueur salariale.
2.Les moyens
D.T.S. = Droits de tirage spéciaux = panier de monnaies (dollar, mark, yen, franc français et livre
sterling) égal à 1 dollar.
un taux d'intérêt élevé rend plus intéressants les placements nationaux => attrait des
capitaux étrangers et moins de fuite de capitaux nationaux.
cette plus forte demande de monnaie nationale fait augmenter le taux de change
Aujourd'hui, l'élévation du taux d'intérêt permet de maintenir un taux de change fort.
13
IV. La mondialisation des échanges :
1. Définition :
Certains de ces échanges peuvent former des marchés mondiaux.Le terme mondialisation est
parfois pris comme synonyme de l'anglicisme globalisation, alors qu'il faudrait plutôt se référer
dans ce cas à la locution « market globalisation » ou « corporate globalisation ».En France, la
notion est fortement connotée de libéralisme, au sens de "Libéralisation mondiale".
À titre de première approche, cet article mettra l'accent sur l'historique du processus.
La portion du commerce international qui se développe le plus est celle qui est « intra-
groupe », autrement dit entre les filiales de chacun des groupes d'entreprises à
implantation mondiale. Chacune est spécialisée dans des activités données en fonction
notamment du principe de l'avantage compétitif local.
La sous-traitance internationale se développe également fortement dans le même esprit de
spécialisation locale.
14
Dans le même temps, un fort développement des marchés financiers, avec en parallèle une
libération des changes, a créé un large système de financement des opérations de commerce et
d'investissement au niveau international.
Implantations à l'international
distribuer leurs biens et services dans tous les pays pour couvrir le marché mondial et ainsi
assurer la croissance du chiffre d'affaires et obtenir l'économie d'échelle qu'apportent de
plus gros débouchés,
produire chaque élément dans le pays où les conditions sont les plus favorables, comme le
montre plus haut le développement des flux intergroupes
accéder à des produits et des matières premières rares (exemple de Total-Elf qui s'installe
dans le golfe de Guinée).
« Globalisation » de l'économie :
Dans le même temps, des capitaux circulent par milliards d'un pays à l'autre, en raison d'une très
grande facilité de communication procurée par les technologies de l'information. Cela crée des
opportunités spéculatives pouvant être source de déstabilisation financière (voir crise financière).
En parallèle, une certaine saturation de l'économie de type industriel issue des siècles précédents
(on parle ainsi d'économie post-industrielle), fait que l'information sous forme électronique
(informatique), l'économie de la connaissance, les services, l'organisation et la gestion financière
tendent à prendre le pas, en terme de poids économique, sur la production de biens matériels,
dans les pays dits développés.
Les évolutions récentes des échanges internationaux conduisent à envisager des répartitions assez
nettes des différents types de production :
15
Cette vision très simplifiée est contestable ; les particularismes régionaux et les coûts de transport
font que les spécialisations des zones resteront incomplètes.
Dans la « lutte » entre pays développés pour accueillir les principaux centres de recherche
interviennent différentes politiques des états. L'Union européenne, en légère perte de vitesse face
aux États-Unis, a mis en place la stratégie de Lisbonne. La stratégie américaine s'appuie sur une
concentration des moyens de recherche et sur une politique de prédominance dans les
technologies de l'information.
Ces institutions sont chargées d'étendre les possibilités d'échanges entre pays à la plupart des
transactions, dans un souci de croissance économique, d'équilibre des flux, et de concurrence non
biaisée. Elles tentent de réglementer le commerce international par voie de traités multilatéraux
d'abaissement ou d'élévation réciproques des barrières douanières, et plus récemment, suite aux
critiques des altermondialistes, elles accompagnent cette action d'aide au développement
économique.
Or, il existe un autre standard d'interopérabilité (Dublin Core) qui sert de référentiel pour des
registres de métadonnées gouvernementaux (informations d'autorité). Toute mise en oeuvre de
métadonnées employant le Dublin Core nécessite de mettre en place des règles de gestion des
enregistrements par des autorités (du type ISO 11179). Ceci n'est pas toujours réalisé.
Environnement :
Un effet de composition lié à la spécialisation des pays permet selon eux une meilleure
utilisation des ressources naturelles, ce qui doit être favorable à l'environnement.
Le second effet, dit effet d'échelle, est lié à l'accroissement de la production, qui selon la
théorie du libre-échange découle du commerce international. Il est donc nuisible à
l'environnement en tant qu'effet de la croissance économique.
Mais selon ces auteurs, un effet technique de la mondialisation vient contrebalancer cette
nuisance : la libéralisation permet des transferts de technologies favorables à
16
l'environnement ainsi qu'une hausse des revenus des habitants qui deviendraient alors
plus exigeants en matière environnementale.
Toutefois, d'autres auteurs pensent que les transferts de technologie correspondent à une
substitution de capital naturel par un capital de connaissances (durabilité faible).
Pays riches :
Pour les pays riches, la mondialisation économique comporte deux bénéfices essentiels. Le
premier profite au consommateur, qui a accès à un éventail plus large de biens (diversité) à un
prix plus faible que s'ils étaient fabriqués dans le pays même. Quantitativement, cet effet est
considérable, et peut être appréhendé en additionnant les gains des consommateurs à l'achat de
produits textiles chinois. Le second bénéfice profite aux détenteurs du capital, qui obtiennent un
meilleur rendement de leurs capitaux.
Les pays riches souffrent en revanche de la délocalisation de leurs industries intensives en main-
d'œuvre peu qualifiée, ainsi que de la concurrence accrue entre pays riches eux-mêmes.
Quantitativement peu importants, ces effets posent cependant des problèmes du fait qu'ils sont
localisés, touchant particulièrement certains individus ou certaines régions, alors que les gains
sont répartis sur l'ensemble de la population.
Les études quantitatives économétriques tentant d'évaluer ces deux aspects arrivent toutes à la
conclusion que les gains des pays riches à la division internationale du travail sont supérieurs aux
pertes (délocalisations, désindustrialisation) par plusieurs ordres de grandeur[réf. nécessaire]. Le
problème des pays riches face à la mondialisation économique serait donc avant tout un problème
de répartition de gains afin de pouvoir indemniser les perdants en leur accordant une part des
gains proportionnée à leur perte.
La mondialisation économique incite également les pays riches à se faire concurrence en matière
de réglementation, de protection sociale, de fiscalité et d'éducation. Le bilan de cette concurrence
est actuellement impossible à établir. Pour les uns, elle conduit à un moins-disant dans tous les
domaines, tandis que pour les autres elle met en évidence les inefficacités des différents modèles
sociaux (voir : Dumping social).
Jusqu'à la crise asiatique, les nouveaux pays industrialisés semblaient les grands gagnants de la
mondialisation économique. Profitant d'une main-d'œuvre qualifiée et à faible coût, ils ont
bénéficié d'investissements très importants en provenance des pays riches, ce qui leur a permis de
construire une économie moderne et un système de formation solide, de sortir de la pauvreté. La
crise asiatique a cependant montré l'étendue de leur dépendance à l'égard de marchés financiers
prompts à l'emballement spéculatif comme à la panique.
Le bilan de la mondialisation économique pour ces pays est ainsi très contrasté, avec d'un côté des
pays, comme la Corée ou Taiwan définitivement classés parmi les pays riches, d'autres, comme la
Thaïlande et les Philippines, qui ont du mal à se remettre de la volatilité des investissements, et
d'autres enfin qui bénéficient très largement de la mondialisation au niveau du pays, mais avec
une répartition très inégale de ces gains (Brésil, Mexique, Chine).
Pays pauvres
Au niveau économique, les pays les plus pauvres restent largement en dehors du processus de
mondialisation. Le consensus de Washington requiert des institutions stables et un niveau de
développement humain (santé, éducation) que ne présentent pas la plupart de ces pays. Leur
17
ressource économique principale, l'agriculture, reste dominée par les stratégies protectionnistes
des pays riches, sauf pour les cultures propres aux pays pauvres.
1. Définition
Au plan institutionnel d'un pays ou d'une zone : La régionalisation désigne une forme de
décentralisation d'un pays qui transfère des pouvoirs à ses régions.Il peut aussi être une forme
partielle et légère de fédéralisme entre des pays géographiquement proches, comme processus de
formation d'une région du monde, en transférant certaines prérogatives du pouvoir des Etats à ce
« bloc-région ».
Au plan économique d'une région du monde Le Dictionary of trade policy terms la définit comme les
mesures prises par les gouvernements pour libéraliser ou faciliter le commerce à l’échelle
régionale, parfois au moyen de zones de libre-échange ou d’unions douanières.
2. Régionalisation et mondialisation :
Actuellement, ce terme est parfois utilisé pour désigner, dans un sens étroit purement
économique, la mondialisation lorsqu’il s’agit de l’ouverture des frontières aux échanges
économiques. Dans ce cas, il représente plutôt l'inverse de la mondialisation lorsqu’il sous-entend
un monde moins connecté où l'attention est davantage portée au niveau régional.Cependant pour
quelques observateurs, il est chimérique et sournois de considérer que ces rassemblements
régionaux sont une simple modalité de la mondialisation. En effet, régionalisation et
mondialisation coexistent de manière variable, peuvent s’opposer selon les domaines étudiés mais
aussi être en interaction.
Jean Coussy renchérit: la régionalisation est, pour une bonne part, comme la mondialisation, le fait de la
mobilité internationale des capitaux, des biens et, à un moindre degré, des personnes. Mais elle tend
simultanément à créer ou conserver des frontières régionales, ce qui en fait un événement paradoxal et
inattendu dans la dynamique de globalisation. [1]
Ces accords peuvent se différer selon leur intensité, les règles mondiales et le marché. On
distingue:
18
Mais actuellement, la régionalisation a pris une nouvelle dimension des relations économiques
internationales et concerne l’ensemble de grandes régions du monde : Europe, Amérique du
Nord, Amérique Latine, Asie et Afrique avec cette montée de la mondialisation.
L'Accord de libre-échange nord américain ou ALENA (North American Free Trade Agreement NAFTA),
signé en 1990 par le Canada, les Etats-Unis et le Mexique, est entré en vigueur le 1er janvier 1994.
L'ALENA devrait, en une quinzaine d'années, supprimer toutes les barrières freinant encore le
commerce de biens et de services entre les trois pays-membres.
L'Union Européenne (UE) est le nom donné, depuis la signature du traité de Maastricht (novembre
1993), à la Communauté économique Européenne (CEE), elle-même créée par le traité de Rome en
1957 et élargie le 1er janvier 1995 à quinze pays (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark,
Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni et
Suède). L'Union Européenne devrait parachever son intégration économique par la création, le 1er
janvier 1999, d'une monnaie européenne unique, l'Euro.
L'Association des nations du sud-est asiatique (ASEAN) a été créée en 1967 par l'Indonésie, la Malaisie,
les Philippines, Singapour et la Thaïlande, à l'instigation des Américains, alors en pleine guerre du
Vietnam, anxieux de contrer l'influence communiste dans la région. Mais aujourd'hui, les objectifs
essentiels de l'ASEAN sont d'intégration économique. Les Etats de Brunei et du Vietnam ont rejoint
l'ASEAN en 1984 et 1995 respectivement. Il est prévu que la Birmanie, le Cambodge et le Laos
fassent également partie de la future zone de libre-échange qu'envisage l'ASEAN pour 2008.
Le Mercosur ou marché commun du Sud (Mercado Comun del Sur) a été inauguré le 1er janvier 1995. Il
comprend l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et le Brésil. Le Mercosur devrait graduellement abolir
toute barrière douanière pour plus de 90% des biens échangés entre les Etats membres, et établir, face
19
VI. le commerce équitable et le commerce éthique :
1- Principes de base :
La notion de commerce équitable (en anglais fair trade) trouve ses origines dans les années 1960. La
filière équitable garantit au producteur un tarif de vente minimal, au prix d'un surcoût
volontairement accepté par le consommateur ou d'une répartition différente entre le producteur et
les différents intermédiaires de la chaîne des produits. Son slogan est : « Trade, not aid » (« un
commerce, pas de la charité ») en référence à la conférence des Nations unies sur le commerce et le
développement (CNUCED) qui s'est déroulée à Genève en 1964.
Le commerce équitable revêt trois dimensions : c'est un partenariat commercial fondé sur le
dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité
dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures
conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs
marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète. Les organisations du commerce
équitable (soutenues par les consommateurs) s’engagent activement à soutenir les producteurs, à
sensibiliser l’opinion et à mener campagne en faveur de changements dans les règles et pratiques
du commerce international conventionnel.
Le commerce équitable justifie son existence en citant l'article 23 de la Déclaration universelle des
droits de l'Homme : « Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable lui assurant ainsi
qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine. »
Le commerce équitable est apparu au début des années 1960 simultanément en Europe (Oxfam) et
en Amérique du Nord (SERVV). Mais ce n'est que depuis une quinzaine d'années qu'il s'est
véritablement développé : il connaît depuis la fin des années 1990 une période de très forte
croissance.Si le nom de commerce équitable était connu de 9 % des français en 2000, ce chiffre
atteignait 74 % en 2005.
En 2006 au Québec, les ventes ont augmenté en moyenne de 55 % chaque année, depuis 5 ans 1. La
part du marché est de 2 à 3 % au Québec et de 1 % au Canada.]Le commerce équitable est
aujourd'hui l'objet de beaucoup d'attention compte tenu de son potentiel de développement dans
notre économie mondialisée. Ce n'est pas pour autant un concept nouveau.
Le commerce équitable existe depuis 40 ans. Appelé au départ "commerce alternatif", il a été
progressivement mis en place par des ONG dans les années 60 en Grande-Bretagne (Oxfam) et
aux Pays-Bas sous forme de boutiques spécialisées. Rapidement, ce concept s'est étendu en Europe
et en Amérique du Nord. En France, il est représenté par Artisans du Monde.
L'un des premiers produits concernés a été, et reste, le café. Le café « équitable » ne représente
néanmoins que 3 % des transactions mondiales. Son exemple est important car il permet de
comprendre dans quel contexte s'est développée l'idée de commerce équitable.
20
3- Les principes du commerce équitable :
L'idée du commerce équitable repose sur la valorisation auprès des consommateurs des atouts
dont disposent les petits producteurs, en particulier sur la qualité de leur produit. Il tend
également à essayer de s'affranchir le plus possible des intermédiaires. Il n'est en cela pas éloigné
de la labellisation et de la recherche de circuit courts pour certaines productions agricoles ou
artisanales, notamment en France dans le domaine de l'agriculture biologique.
Il fait également appel à la conscience du consommateur en cherchant à l'intéresser dans son acte
d'achat non seulement à la qualité intrinsèque du produit mais aussi aux conditions de production
et de vente et à leurs conséquences sociales et environnementales.
Une relation la plus directe possible entre producteurs et consommateurs, en réduisant les
intermédiaires et en s'affranchissant des spéculateurs ;
La pratique d'un juste prix pour le producteur : « Chaque personne doit pouvoir vivre
dignement de son travail » ;
Dans le cas où les producteurs sont des salariés : le respect des conditions de travail
correspondant au minimum aux normes internationales du Bureau international du travail
ou du pays si celles-ci sont supérieures ; le respect du droit d'association ; l'interdiction du
travail forcé ;
L'autorisation d'un financement partiel avant la récolte (au taux minimal de 60 %) si les
producteurs le demandent ;
L'établissement de relations et de contrats à long terme, basés sur le respect mutuel et le
respect de valeurs éthiques.
Il s'agit là d'une base minimale, traduite en critères de labellisation par les organisations de
commerce équitable. D'autres critères sont possibles, dits de « progrès », en vue de garantir le
développement durable des groupes de producteurs ou de salariés. Ils peuvent concerner leur
organisation ou leur regroupement en coopératives de production. Une « prime de commerce
équitable » est versée au groupe de producteurs par l'importateur et gérée collectivement par eux
pour la construction d'écoles, les structures de santé, ou bien l'amélioration de la productivité et la
conversion à l'agriculture biologique.
Selon ses défenseurs, le produit du commerce équitable ne devrait pas nécessairement être plus
cher qu'un produit conventionnel. Seule la répartition des coûts et des bénéfices change. Le
surcoût payé aux producteurs serait compensé par le moindre coût payé aux intermédiaires. En
réalité, on constate généralement un prix un peu plus élevé, dépendant principalement des
volumes distribués.
En supposant égale par ailleurs la qualité des produits (bien que le commerce équitable mette en
avant une meilleure qualité du produit), le surcoût serait essentiellement lié à la meilleure
rémunération du producteur. Le facteur est de l'ordre de 1 à 2,5 soit 0,58 euro contre 0,19 pour un
paquet vendu au consommateur 2,93 euro.
Il est certain alors que l'on demande au consommateur de faire un choix éthique (voir ci-dessous)
en acceptant de payer ce surcoût, peut-être d'ailleurs en diminuant sa consommation.
Le consommateur assumerait ainsi la responsabilité d'un équilibre des rapports Nord-Sud et, dans
certains cas, d'une action en faveur de l'environnement, comme ce peut être le cas pour
l'agriculture biologique.
21
5- Les critiques adressées au commerce équitable :
Ils considèrent en particulier que l'expression est méprisante pour le reste du commerce en
laissant supposer a contrario qu'il serait inéquitable. Ce à quoi les partisans répondent
qu'effectivement le reste du commerce mondial est loin d'être équitable, certains vont même
jusqu'à dire que le commerce équitable ne devrait pas s'appeler le commerce équitable mais le
commerce "un peu moins inéquitable". Compte tenu de son faible développement actuel il ne
menace pas vraiment les grands groupes, bien que ceux-ci commencent à vouloir utiliser son
image en lançant aussi des labels ou des marques.
Les critiques proviennent entre autres des milieux altermondialistes eux-mêmes comme par
exemple l'ouvrage Les coulisses du commerce équitable de Christian Jacquiau. Le commerce équitable
contribuerait à masquer ce qu'ils considèrent comme un problème : la réduction de la part de
l'agriculture vivrière au profit des cultures d'exportation, ce qui rendrait dépendantes des achats
du Nord des populations qui pourraient développer leur souveraineté alimentaire
indépendamment des habitudes de consommation des pays dits « riches ». De plus, même dans le
cas du commerce équitable, on voit que la part qui revient au producteur reste minime dans la
décomposition du prix du produit final.
Des détracteurs doutent de la bonne foi de certains labels de commerce équitable en arguant de la
réalité des prix, bien en deçà de l'équivalence escomptée, laissant supposer que ces nouveaux
intermédiaires prélèvent autant que les autres qu'ils décrient et qu'ils cherchent à concurrencer. Ils
déclarent également que le « commerce équitable » n'est qu'un argument de vente comme un
autre et qu'il constitue une « niche » commerciale supplémentaire qui permet de différencier un
produit d'un autre aux yeux du consommateur final. Selon Christian Jacquiau, Max Havelaar est
l'exemple même de ce type de commerce équitable « marketing », contrairement à d'autres
branches du commerce équitable comme Minga plus respectueuse des principes de ce genre de
commerce.
D'autres enfin rappellent qu'un des principes du commerce est l'adéquation entre la quantité
produite et les besoins des consommateurs, les prix n'étant qu'un moyen. Si les prix d'un bien sont
en baisse, la véritable raison en est la surproduction. Celle-ci est souvent due à des mesures
protectionnistes qui empêchent des pays d'être compétitifs sur des produits plus rentables (aides
agricoles des États-Unis et de l'Europe à leurs propres produits par exemple)[réf. nécessaire]. Le
commerce équitable, tel qu'il se développe actuellement c'est-à-dire en se focalisant sur des
produits déjà présents en grande quantité sur le marché mondial, ne ferait qu'encourager les
producteurs dans la voie de la surproduction...et dans la voie de la concurrence acharnée
[réf. nécessaire].
6- Commerce éthique :
Par extension, le commerce éthique est le commerce dont toute la chaîne de production est
respectueuse dans son travail et ses méthodes de production - respectueuse des employés et de
l'environnement, tant socio-économique que naturel. (Voir aussi la notion de responsabilité sociale
des entreprises). La notion est donc aussi applicable aux productions des pays industrialisés, où le
commerce devient responsable, lorsqu'il est fait par des artisans respectueux de leur
environnement, et de la qualité de leurs produits. Cette démarche s'étend aussi au domaine
tertiaire. Une société de service éthique se souciera de la qualité de ses fournisseurs sur le plan
social et environnemental. Elle appliquera un tarif particulier aux associations d'utilité publique.
Elle pourra aussi en interne développer la responsabilisation des équipes de travail, développer
l'échange de savoir, favoriser l'entre aide, etc.
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Une analyse succincte montre que le consommateur, à mesure que son pouvoir d'achat augmente,
cesse de faire jouer une concurrence exclusivement basée sur le prix (voir pyramide de Maslow). Il
s'ensuit que la concurrence se déplace sur d'autres terrains (celui de l'image du système de
production) et devient plus coûteuse (un candidat à l'entrée sur le marché devra obtenir le label,
etc.), ce qui conduit à faire bénéficier les premiers entrants d'une rente de situation. Ce défaut
potentiel reste négligeable tant que le commerce éthique reste adossé à un marché normal, capable
de fournir les références de prix et de pratiques. Un souci plus contraignant est la vérification —
impliquant des coûts, un effort et un contrôle anti-corruption permanent — qu'un commerce reste
éthique au fil du temps.
Comme les politiques de subvention agricole, le commerce équitable tente de mettre en place un
prix plancher supérieur au prix du marché, et ce faisant encourage les producteurs à produire
davantage, provoquant alors une offre excédentaire. Suivant les lois de l’offre et de la demande,
l’excès d’offre peut provoquer une chute des prix sur le marché « non équitable », et donc en
appauvrir les producteurs.
Le raisonnement qui suit répond à quelques hypothèses théoriques qui ne sont pas
nécessairement vérifiées dans la réalité : l'existence d'un marché concurrentiel en particulier. Il
suppose aussi que l'existence du commerce équitable n'a pas d'impact significatif sur le volume de
la demande d'un bien, c'est-à-dire qu'un consommateur de café, par exemple, lorsqu'il accroît sa
consommation de café « équitable » réduit d'autant sa consommation de café « non équitable. » On
se reportera à l'article Offre et demande pour comprendre la construction des courbes et la
détermination des prix.
Pour comprendre l'effet théorique du commerce équitable sur le bien-être des producteurs, on
commence par étudier une situation sans commerce équitable. Sur les marchés mondiaux, le prix
d’équilibre (prix initial du marché) est déterminé par la confrontation de l’offre globale et de la
demande globale. Le surplus des producteurs, qui permet de définir leur bien-être en économie (voir
surplus (économie)), est déterminé par l’aire comprise entre la droite du prix initial du marché et la
courbe d’offre des producteurs. Le surplus du groupe de producteurs « non équitables » est donc
égal à la surface bleue claire, tandis que le surplus des producteurs « équitables » est égal au triangle
hachuré bleu marine.
Dans une seconde situation, le commerce équitable est mis en place. Les producteurs
« équitables » bénéficient d’un prix au dessus du prix du marché (prix équitable), et adaptent donc
le volume de leur production en fonction de ce nouveau prix. Ce volume est déterminé par
l’intersection de la courbe d’offre de ces producteurs et du prix qui leur est proposé. On note VE
(vente équitable) le volume du commerce équitable ainsi défini.
Le nouveau surplus des producteurs « équitables » est donc égal à la surface entre le prix et l’offre
de ces producteurs. Elle a été accrue de la surface hachurée en vert.
La demande restante pour le reste du commerce est donc égale à la demande globale à laquelle se
soustrait les volumes vendus par le commerce équitable (translation de Ve vers la gauche). On
obtient alors une nouvelle courbe de demande pour le marché « non équitable. » Le confrontation
de la droite d’offre (offre « non équitable ») et de la nouvelle demande (Demande restante pour les
produits non labellisés) permet d’établir le nouveau prix (prix pour le reste du marché). On remarque
que le nouveau prix est inférieur à l’ancien, et que le nouvel équilibre de la production est
inférieur à celui de la situation précédente. Le surplus de ces producteurs est donc diminué. La
perte est égale à la surface cernée de rouge.
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VII. Les firmes multinationales : (FMN) et le commerce intra-firme :
Une multinationale est une entreprise de grande dimension (en fait sous forme de groupe
d'entreprises) implantée dans de nombreux pays par le biais de très nombreuses filiales, opérant
soit sur une zone géographique déterminée, soit sur le monde entier.
Ses centres de décision demeurent dans le pays où elle a son siège social, qui représente une part
minoritaire du chiffre d'affaires de la société (généralement moins de 50%). Selon certaines
définitions, la firme multinationale réalise au moins 50% de son chiffre d'affaires à l'étranger.
L'ensemble des activités d'une multinationale, même les plus stratégiques, peut être délocalisé
pour des questions de coût ou de stratégie (Hewlett-Packard dispose ainsi en France de centres de
recherche), ou encore de gestion ou de comptabilité. Il est ainsi souvent avantageux de produire là
où la main d'œuvre est plus faiblement rémunérée — à condition qu'elle se montre suffisamment
productive, de vendre sur les marchés les plus rentables, et de rechercher la fiscalité la moins
contraignante.
D'après certaines études, les échanges entre filiales des multinationales représenteraient un tiers
du commerce mondial et les échanges entre les maisons mères des multinationales et leurs filiales
un autre tiers du commerce mondial. La firme multinationale est à distinguer de la firme
transnationale : cette dernière étant une firme qui réalise plus de 25% de son chiffre d'affaires à
l'étranger, à l'exemple de Nestlé.
1- Déterminants de la multinationalisation :
la recherche d'un accès direct aux matières premières, notamment durant la colonisation.
le besoin de contourner certaines entraves à l'échange. Il s'agit par exemple de produire sur
le marché où le produit sera consommé afin de ne pas être affecté par les tarifs douaniers à
l'importation.
L'accroissement de la taille du marché s'accompagne de l'accroissement des débouchés, ce
qui permet d'augmenter les quantités produites. En augmentant sa production, l'entreprise
cherche ainsi à réaliser des économies d'échelle.
La recherche de débouchés extérieurs suite à l’intensification de la concurrence sur le
marché intérieur. De plus, dès lors qu’une firme adoptera cette stratégie elle sera
probablement imitée par les firmes concurrentes.
La perte d’un avantage technologique sur le marché national peut contraindre les
entreprises à le produire à l’étranger, à moindre coût, afin de pouvoir continuer à le
produire de façon rentable.
La recherche de coûts salariaux plus faibles.
Effet du protectionnisme :
Dans un article de 1957[2], Robert Mundell démontre que l’investissement des entreprises à
l’étranger constitue une réponse aux pratiques protectionnistes.En effet, la politique
protectionniste vise le plus souvent à protéger les entreprises nationales non performantes vis à
vis de leurs concurrentes étrangères. Suivant les lois de l’offre et de la demande, l’entrave créée à
l’importation, combiné à l’incapacité des entreprises nationales à répondre à la demande
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contribuent à créer une situation de rareté encline à provoquer une hausse importante des prix des
produits concernés. Il devient alors intéressant pour les entreprises étrangères de s’installer sur le
territoire afin de profiter de ses prix élevés.
Suivant l’analyse d' Adam Smith, les entreprises tentent de produire là où le coût de la production
est le plus bas ou là où la production est de la meilleure qualité. Il s’ensuit une spécialisation de
divers pays dans les différentes étapes de la production d’un même produit : un des modèles les
plus courant de cette division du travail étant la conception dans les pays riches, et l’assemblage
dans les pays pauvres. Cela contredit partiellement la thèse ricardeau des avantages comparatifs
selon laquelle les pays ont intérêt à se spécialiser dans les domaines ou ils ont le moins grand
désavantage, et à s'ouvrir au commerce international même s'ils n'ont aucun avantage absolu. Les
stratégies des multinationales infirment cette idée puisque pour les attirer, l'avantage absolu
semble indispensable.
Selon Raymond Vernon (« International Inversement anda International Tarde in The Proust Cycle »,
1966) la stratégie mondiale des firmes est à mettre en parallèle du cycle de vie des produits
qu’elles proposent.
Dans un premier temps, le produit tout juste conçu doit être testé : le marché national est
alors le plus indiqué. Ce dernier doit suffire à tirer profit d’une nouveauté du fait de
l’absence de concurrents. De plus le prix élevé de ce produit inédit correspond justement
au niveau de vie du marché national (on considère que les entreprises innovantes sont
celles des pays riches).
Arrivant à un stade de maturité, l’entreprises sur le point de perdre l’exclusivité sur le
produit est incitée à le vendre sur les marchés étrangers avant l’arrivé de ses futurs
concurrents. Le produit, s’il connaît un important succès est produit en des quantités plus
importantes ce qui provoque une baisse de son prix. Il devient donc accessible aux
consommateurs de pays moins aisés.
Lorsque le produit atteint un stade de standardisation et se banalise, l’entreprise se doit
d’en délocaliser la production dans les pays à bas salaires pour le réexporter par la suite
dans les pays riches. Elle peut éventuellement aussi en délocaliser la production dans
d’autres pays riches qui profiteraient d’avantages technologiques, le tout étant de réduire
le plus possible les coûts de production dans un contexte de concurrence sur les prix.
Plus tard, Raymond Vernon rajoutera que les entreprises produisant un même produit voient leur
part du marché domestique se stabiliser et sont réduites à en grignoter des parts insignifiantes.
Elles se doivent donc de conquérir les marchés étrangers afin de poursuivre leur croissance,
l’acquisition et l’implantation de filiales (de production ou de distribution locale) implantées sur le
marché visé permettent d’accroître l’efficacité de cette nouvelle stratégie.
Rôle de la demande :
La demande diversifiée des consommateurs pour un même type de produit pousse les entreprises
d’un pays à vendre leurs produits dans l’ensemble des pays ayant des marchés similaires. On
trouve donc des voitures françaises en Allemagne et des voitures allemandes en France, du fait de
la diversité de la demande de voiture dans ces deux pays. C’est sur la base de cette réalité que les
firmes investissent dans des pays dont la clientèle est similaire à la leur. De fait, la plus grande
part des investissements mondiaux s’effectuent d’un pays riche à un autre pays riche.
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