LA GRANDE GUERRE
L’ADRC présente
L
en partenariat avec
a Première Guerre mondiale porte La Cinémathèque française
et l’AFCAE
en elle les germes de la seconde.
Avec son déchaînement de violence,
AU CINEMA
ses horreurs, elle est souvent perçue à la fois
comme une aberration et comme la première
guerre moderne. Comme le soulignent les
historiens, l’onde de choc de ce cataclysme
humain a traversé les générations. Chaque
époque a ainsi représenté le conflit d’une façon 9 films
particulière. À une mise en scène spectaculaire, DANS LE CADRE DU
Laurent Véray
LES AILES QUATRE DE L’INFANTERIE À L’OUEST RIEN DE NOUVEAU LES CROIX DE BOIS
Wings Westfront 1918 All quiet on de Raymond Bernard
de William A. Wellman de Georg Wilhelm Pabst the western front France - 1931 - 115’
États-Unis - 1927 - 144’ Allemagne - 1930 - 90’ de Lewis Milestone noir et blanc
noir et blanc noir et blanc États-Unis - 1930 - 134’ Scénario : Roland Dorgelès,
Scénario : Hope Loring, Scénario : Ladislaus Vajda et noir et blanc Raymond Bernard
Louis D. Lighton, Peter Martin Lampel Scénario : George Abbott, D’après Roland Dorgelès
d’après une histoire D’après Ernst Johannsen Maxwell Anderson Photo : Jules Krüger,
de John Monk Saunders D’après René Ribault
Photo : Charles Métain et
Photo : Harry Perry Fritz Arno Wagner Erich Maria Remarque Montage :
Musique : J. S. Zamecnik Musique : Alexander Laszlo Photo : Arthur Edeson Lucienne Grumberg
Montage : E. Lloyd Sheldon Montage : Musique : David Broekman Avec
Avec Wolfgang Loe-Bagier Avec Pierre Blanchar,
Clara Bow, William A. Wellman signe ici sa réalisation Quatre de l’infanterie sort sur les écrans Lew Ayres, À l’Ouest rien de nouveau raconte le Charles Vanel, Raymond Bernard parvient à montrer avec
Avec Fritz Kampers,
Charles «Buddy» Rogers, la plus célèbre. C’est parce qu’il avait servi au même moment qu’À l’Ouest rien de Louis Wolheim, parcours de jeunes Allemands qui, en Raymond Aimos, justesse les conditions de vie des soldats
Gustav Diessl, Antonin Artaud,
Richard Arlen, pendant la Première Guerre mondiale Claus Clausen
nouveau, c’est-à-dire en pleine période John Wray août 1914, s’enflamment aux discours en première ligne et à traduire leur souf-
comme pilote que le studio de la Paramount de développement du cinéma sonore Gabriel Gabrio france physique et morale. Sa fidélité au
Gary Cooper
Distribution : Tamasa Distribution : nationalistes de leur professeur et
Distribution : Carlotta Films fit appel à ses services. Le scénario, plutôt et parlant. C’est un film austère, ciselé Swashbuckler Films s’engagent, se heurtant de plein fouet Distribution : Pathé texte d’origine est renforcée par la partici-
s Ciné-concert ADRC conventionnel, est délaissé au profit de Ce premier film comme une épure, prenant à contre-pied à l’hécatombe de la guerre moderne. Restauration avec pation de l’écrivain à l’élaboration du scé-
scènes d’action conçues comme de véri- parlant de Georg les usages spectaculaires utilisés par le La scène de l’attaque française, la participation du CNC nario. Le souci du réalisme se traduit aussi
tables attractions. Pratiquement ignorée au Wilhelm Pabst, trois cinéma américain. En faisant d’une alternant des plans larges en plongée par le recours à des comédiens qui avaient
Ce film est une
début de la guerre, l’aviation a joué un rôle situation désespérée vécue en 1918 par et des plans rapprochés sur les combattu et par un tournage in situ, sur la
ans après Loulou, est adaptation du roman
croissant entre 1915 et 1918. Le film, avec une poignée de soldats et de civils une Allemands qui attendent dans leur « Terre sacrée de Champagne ». Par
des cascades incroyables, montre un as-
adapté d’un roman tragédie qui dépasse le cadre allemand, tranchée, est effroyable. La violence du de Roland Dorgelès ailleurs, la bande sonore, très sophistiquée,
pect encore jamais vu des combats aériens de Ernst Johannsen, Pabst rend sa dénonciation des ravages combat est inouïe et certaines images, tiré de son expérience est l’élément le plus novateur de ce film
des as. Le point culminant étant atteint avec un ancien combattant de la guerre particulièrement efficace. atroces, illustrent parfaitement les de combattant, réalisé au début du parlant. La séquence
la mise en scène de la bataille de allemand engagé Le découpage en longs plans-séquences, Adapté du best-seller terribles descriptions du roman. Le film publié en 1919. de la bataille est impressionnante. La
Saint-Mihiel (1918) où des milliers de après-guerre dans le l’aspect documentaire des images, d’un ancien com- inaugure aussi une ère nouvelle dans le prise de vue donne l’impression d’images
Couronné par l’Oscar figurants et de chars Renault sont survolés mouvement pacifiste. le traitement de la lumière presque battant, Erich Maria cinéma sonore et parlant. Ce réquisitoire captées sur le vif pendant l’assaut. Rien de
et bombardés par une nuée d’avions. On expressionniste pour les scènes filmées Remarque, qui eut un contre la guerre fut attaqué par les nazis comparable n’avait été enregistré pen-
du meilleur film, Wings
retrouve dans le film la même thématique de nuit, le réalisme du jeu des acteurs, profond retentisse- qui provoquèrent de nombreux troubles dant la guerre car c’était techniquement
raconte l’histoire de antigermanique que celle utilisée par la impossible. Les Croix de bois impose une
accentuent la dramaturgie et l’atmosphère dans les cinémas de Berlin, poussant
deux aviateurs amé- ment en Allemagne,
propagande alliée en temps de guerre. Le oppressante d’une œuvre de grande la censure à l’interdire à sa sortie, le 11 sorte de « vérité » matérielle de l’image et
ricains, qui se battent succès du film à l’époque tient aussi à la qualité esthétique qui traduit bien l’état
le film de Lewis décembre 1930, sous prétexte qu’il était du son qui va devenir, pour de nombreuses
aux côtés des Français présence de Clara Bow, alors l’une des d’esprit pacifiste de l’entre-deux-guerres. Milestone est d’un de nature à nuire au prestige allemand. années, une référence dans la figuration
en 1917. stars préférées des Américains. L. V. L. V. réalisme saisissant. L. V. de la Grande Guerre. L. V.
LA GRANDE ILLUSION LES SENTIERS DE LA GLOIRE JOHNNY S’EN VA-T-EN GUERRE LA VIE ET RIEN D’AUTRE
de Jean Renoir Paths of Glory Johnny got his gun Bertrand Tavernier
France - 1937 - 114’ de Stanley Kubrick de Dalton Trumbo France - 1988 - 134’
noir et blanc États-Unis - 1957 - 88’ Etats-Unis - 1971 - 111’ couleurs
Adaptation et dialogues : noir et blanc noir et blanc Scénario : Jean Cosmos et
Charles Spaak et Jean Renoir Scénario : Stanley Kubrick, Scénario : Dalton Trumbo Bertrand Tavernier
Photo : Christian Matras Jim Thompson, Photo : Jules Brenner Photo : Bruno de Keyzer
Décors : Eugène Lourié Calder Willingham Musique : Oswald D’Andrea
Musique : Jerry Fielding
Musique originale : D’après Humphrey Cobb Décors :
Montage : Millie Moore
Joseph Kosma Musique : Gerald Fried Guy-Claude François
Avec
Montage : Marguerite Renoir Photo : Georg Krause Timothy Bottoms, Montage : Armand Psenny
Avec Montage : Eva Kroll Jason Robards, Avec
Jean Gabin, Avec Ce film subversif, par sa dimension Kathy Fields, Philippe Noiret,
Ancien combattant, Jean Renoir expliqua Le film permet de comprendre combien Très documenté, La Vie et rien d’autre
Pierre Fresnay, Kirk Douglas, idéologique et son antimilitarisme, Donald Sutherland Sabine Azéma,
Erich von Stroheim, que l’histoire « rigoureusement vraie » lui le déchaînement de violence en 1914-18, Pascale Vignal de Bertrand Tavernier raconte l’histoire
avait été racontée par plusieurs cama- Ralph Meeker, montre pour la première fois au cinéma Distribution : Tamasa perçu comme une aberration, devient dès
Marcel Dalio, de deux femmes cherchant leur compa-
Adolphe Menjou Distribution : Tamasa
Dita Parlo rades de guerre. L’écriture du scénario, un sujet tabou : l’exécution pour l’exemple les années 1950 le moyen de dénoncer la gnon porté disparu. Le film est en phase
Distribution : Carlotta Films
Distribution : Carlotta Films avec Charles Spaak, fut aussi nourrie des de soldats français accusés (ici à tort) guerre. Il raconte l’histoire d’un jeune sol- Le film se passe après avec la nouvelle historiographie, au point
propres souvenirs de Renoir. La Grande Les Sentiers de la d’actes d’indiscipline. La guerre y apparaît dat américain déchiqueté par un obus en la fin des hostilités, même de la devancer. Il apporte en effet
illusion narre les aventures d’un groupe gloire, resté invisible en comme une succession d’abus de pouvoir 1917, réduit à l’état d’homme-tronc. Une alors que la France beaucoup à la compréhension des
d’officiers français, notamment des France jusqu’en 1975, de quelques généraux arrivistes qui voix intérieure exprime sa douleur et son immenses séquelles du conflit. Il permet
panse ses plaies.
aviateurs, dans des camps de prisonniers n’hésitent pas à sacrifier des soldats pour désespoir. Quelques scènes revécues par de mieux comprendre les souffrances et
marque un point de La question centrale
en Allemagne, principalement dans une leur gloire personnelle. Un des traits l’imagination du personnage apparaissent les douleurs des familles endeuillées, le
forteresse commandée par un capitaine, rupture dans l’évolution dominants de cette réalisation au style au fil du récit en couleur, ainsi que certains est celle des victimes poids de la mort, son empreinte sur la
l’aristocrate von Rauffenstein. Malgré la des représentations percutant est son cynisme, sa noirceur, de ses rêves, alors que le reste du film en du conflit, donc du société, depuis l’érection des monuments
guerre et leurs origines sociales diffé- filmées de la Première pour ne pas dire son immense noir et blanc renforce la mise à distance. deuil, de la mémoire et aux morts dans toutes les communes
rentes, ces hommes mènent une existence Guerre mondiale. pessimisme. À l’image de cet incroyable Le parti pris du cinéaste lui permet d’éviter du culte des morts de jusqu’aux cérémonies du souvenir. Cepen-
plutôt agréable. La thèse de Renoir est travelling dans une tranchée, au moment Unique film du les pièges de la facilité : pas de com- la Grande Guerre. dant, Tavernier ne cherche pas uniquement
connue. Elle visait à démontrer que les de l’offensive, conduisant vers l’enfer du scénariste Dalton plaisance, d’outrance ni de pathos. Il se à retrouver la vérité historique, il s’inté-
Sorti à Paris durant antagonismes de classes étaient aussi combat, on a l’impression qu’il n’y a pas
Trumbo adapté de son contente de suggérer l’horreur. resse aussi aux résonances affectives
forts que ceux qui opposaient les nations, d’autre issue que la mort inutile. Derrière la description du supplice du mu- et réflexives du passé sur le présent. Le
l’été 1937, un an après même si, in fine, côté français, l’Union propre roman écrit en
Rarement un film aura ouvert avec une tilé, en pleine guerre du Vietnam qui divise grand succès populaire du film, au seuil
l’arrivée au pouvoir du sacrée était bien réelle au-delà des cli- telle efficacité narrative et formelle la 1938, Johnny got his la société américaine, Trumbo propose une des années 1990, prouve combien la Pre-
Front populaire, le suc- vages et des discordes, comme le prouve voie de la transgression, déchaînant les gun est une dénoncia- métaphore de la monstruosité de la guerre mière Guerre mondiale, par les questions
cès public et critique la mise en scène et les relations entre les passions d’une façon méconnue aupara- tion implacable des en transformant le corps du soldat en véri- qu’elle continue à poser aux contempo-
du film fut foudroyant. personnages. L. V. vant. L. V. horreurs de la guerre. table champ de bataille. L. V. rains, reste d’actualité. L. V.
LES MÉMOIRES DE LA GRANDE GUERRE AU CINÉMA CHARLOT SOLDAT Une importante rétrospective de films
soutien du CNC en partenariat avec La
Cinémathèque française et l’AFCAE dans le
cadre du Centenaire 1914-1918.
Le cinéma, aux côtés de la littérature, est sans doute le mode de repré- La troisième période, anticonformiste, transgressive, se développa sur la Première Guerre mondiale au ci- L’Agence pour le Développement Régio-
nal du Cinéma (ADRC), présidée par le
sentation et de perception privilégié de la Grande Guerre. Il a contribué surtout au cours des années 1950, après le film américain Les Sentiers néma se tient à La Cinémathèque fran- cinéaste Christophe Ruggia, est forte
Shoulder arms
très largement à forger et transmettre des images de ce conflit majeur de la gloire (1957) de Stanley Kubrick. Une œuvre charnière, engagée, çaise en 2014. Cet événement, unique de plus de 1000 adhérents représen-
de Charles Chaplin en son genre, offre la possibilité de tant l’ensemble des secteurs impliqués
dont certaines ont joué et jouent encore un rôle essentiel pour sa subversive, réalisée dans le contexte des guerres de décolonisation en dans la diffusion du film : réalisateurs,
connaissance. Aussi peut-on parler de mémoires cinématographiques Corée, Indochine et Algérie, qui dénoncent les abus de pouvoir de la Etats-Unis - 1918 - 46’ découvrir de nombreux films dont les producteurs, exploitants, distributeurs,
nationales qui, d’un pays à l’autre, possèdent leurs propres spécificités. hiérarchie militaire en abordant le cas des fusillés pour l’exemple. La Musique : Charles Chaplin copies ont été récemment restaurées mais aussi les collectivités territoriales.
Créée par le Ministère de la Culture et de
Après la production patriotique des années de guerre, qui déborde un guerre y apparaît telle une tragédie féroce, les soldats tels des pantins. Avec Charles Chaplin, par diverses institutions patrimoniales la Communication, l’ADRC remplit deux
peu après l’armistice, on pourrait dire, pour simplifier, que la représen- Certes, le film restera invisible en France jusqu’en 1975 du fait d’une Edna Purviance. européennes et nord-américaines. missions complémentaires en faveur du
pluralisme et de la diversité cinémato-
tation cinématographique du conflit au cours des décennies suivantes censure souterraine des autorités politiques, mais son influence sera Distribution : graphique, en lien étroit avec le Centre
est marquée par plusieurs étapes successives. Durant la première décisive dès ce moment-là au point de devenir une référence dont on Diaphana pour Mk2 National du Cinéma et de l’image animée
période, de 1920 à 1939, les Américains continuent à spectaculariser trouve la trace dans de nombreux films. (CNC) : le conseil et l’assistance pour la
création et la modernisation des ciné-
la guerre, notamment dans Wings (1927), de William A. Wellman, qui La quatrième période, que l’on peut repérer aux débuts des années Charlot soldat (Shoulder mas ; le financement et la mise en place
lance la mode des aventures aériennes glorifiant les prouesses des 1990, s’inscrit à la fois en continuité et en rupture avec les précédentes. arms) tourné en 1918 est un de circulations d’une pluralité de films
pour les cinémas de tous les territoires.
pilotes. Simultanément, à partir de 1927, on entre dans une période Elle trouve son origine dans les angoisses mémorielles. Elle se déve- moyen-métrage dans lequel Depuis 1999, l’ADRC oeuvre également
commémorative avec des films, aussi bien en France, en Allemagne, loppe en effet au moment où l’on assiste à la disparition des derniers Charlie Chaplin met en scène pour une meilleure diffusion du patri-
RéTROSPECTIVE
qu’en URSS, plus réalistes et pacifistes. Ces films permettent de saisir anciens combattants qui occupaient une place importante dans la de façon tout aussi réaliste moine cinématographique.
« Au début de la Première Guerre mon-
26 MARS - 5 MAI
transmission de l’événement. Le film de Bertrand Tavernier, La Vie que fantaisiste les conditions LA MÉMOIRE
une réalité jusque-là invisible, de vaincre l’oubli et, dans certains cas, diale, l’opinion publique estimait que les ADRC | 16, rue d’Ouessant | 75015 Paris
de vie dans les tranchées. DE LA GRANDE Tél.: 01 56 89 20 30 | www.adrc-asso.org
croit-on, de se prémunir contre les risques d’un nouveau conflit. et rien d’autre (1988), raconte le recensement des soldats morts dont hostilités ne dureraient pas plus de quatre GUERRE AU CINÉMA
Le réalisateur, de la même
En 1931, Raymond Bernard réalise Les Croix de bois, adapté du les corps ont parfois disparu. Il aborde de manière centrale la question manière qu’il le fera dans mois, que la science de la guerre moderne DANS LE CADRE DES ÉVÉNEMENTS
DU CENTENAIRE DE 14-18
Afin d’accompagner les actions dévelop-
célèbre roman éponyme de Roland Dorgelès. Les assauts successifs du deuil avec ses effets interminables. Mais cette phase correspond Le Dictateur en 1940, se sert prélèverait un si lourd tribut de vies La Grande illusion
54
pées dans le cadre du centenaire de la
Première Guerre mondiale, la Mission du
des troupes françaises, filmés dans le mouvement, constituent les surtout à la perte de repères des sociétés modernes frappées par des de la comédie pour dénoncer humaines que l’humanité exigerait la Centenaire a créé le label «Centenaire»
mutations profondes. La chute du communisme donne naissance à de les horreurs de la guerre. La rétrospective se déroule en deux
temps forts d’une mise en scène qui concentre l’espace et le temps, cessation d’un massacre aussi barbare. qui permet de distinguer les projets les
nouvelles réflexions sur l’identité nationale de nombreux pays euro- temps : plus innovants et les plus structurants
traduisant de façon magistrale le dynamisme et la violence de l’affron- Mais nous nous trompions. Nous nous pour les territoires.
tement. De plus, Bernard expérimente une forme d’expression sonore péens. En outre, la mémoire du premier conflit mondial est réactivée à trouvâmes pris dans une avalanche de • du 26 mars au 5 mai 2014 avec
www.centenaire.org
de la guerre totalement nouvelle permettant de découvrir l’univers l’occasion du retour de la guerre en Europe, en Yougoslavie, entre 1991 folle destruction et de boucherie sans la mémoire de la Grande Guerre au
acoustique des soldats. On entend ainsi pour la première fois, au milieu et 2001. À Sarajevo, là où la guerre de 1914 avait justement commencé. merci qui se poursuivit quatre ans durant, cinéma,
du désordre chaotique du combat, les tirs d’artillerie, mais aussi les Laurent Véray à la stupéfaction de l’humanité. Nous • et en novembre-décembre le cinéma
paroles échangées, l’argot utilisé et des chansons de poilus. L’impact avions provoqué une hémorragie de de la Grande Guerre, exploration
du film est considérable aussi bien en France qu’à l’étranger. Bien Laurent Véray est historien du cinéma, professeur au département proportions mondiales et nous ne savions originale et internationale de la Textes : Laurent Véray
Crédits photographiques :
sûr, en Allemagne, les films pacifistes sont plutôt mal vus à partir de cinéma et audiovisuel de l’Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3. Il est plus l’arrêter. » production allant de 1913 à 1919, en Shoulder Arms © Roy Export SAS.
1933, et Hitler trouve en Karl Ritter et Gustav Uzicky des réalisateurs notamment l’auteur de La Grande Guerre au cinéma, de la gloire à la Charles Chaplin partenariat avec le Festival du film de
Wings © Paramount Famous Lasky Corp.
La Grande illusion © Studio Canal.
talentueux pour contrecarrer le dangereux ramollissement humaniste mémoire, Ramsay cinéma, 2008 et du documentaire La Cicatrice, une Compiègne.
Les Sentiers de la gloire © MGM.
de Georg Wilhem Pabst (Quatre de l’infanterie, 1930). famille dans la Grande Guerre, Cinétévé, 2013 Histoire de ma vie, Les Croix de bois © Pathé - collection Fondation
Jérôme Seydoux-Pathé.
éditions Robert Lafont, 1964. www.cinematheque.fr La Vie et rien d’autre © Hachette Première et Cie – AB
Films – Little Bear – Antenne 2.
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L’ADRC présente
R
en partenariat avec La Cinémathèque française et l’AFCAE
GUER
AN DE
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DANS LE CADRE DU
CHARLOT SOLDAT de Charles Chaplin - LES AILES de William A. Wellman - QUATRE DE L’INFANTERIE de Georg Wilhelm Pabst
A L’OUEST RIEN DE NOUVEAU de Lewis Milestone - LES CROIX DE BOIS de Raymond Bernard - LA GRANDE ILLUSION de Jean Renoir
LES SENTIERS DE LA GLOIRE de Stanley Kubrick - JOHNNY S’EN VA-T-EN GUERRE de Dalton Trumbo - LA VIE ET RIEN D’AUTRE de Bertrand Tavernier
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