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Correction du développement construit.

Sujet : dans un développement construit d’une quinzaine de lignes, vous expliquerez la


dynamique actuelle des aires urbaines françaises.

Une aire urbaine est une notion mise au point par l’INSEE pour dépasser la notion
plus simple de ville qui ne correspondait plus à la réalité de l’urbanisation en France. Elle
désigne un ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave. On peut y distinguer
une ville-centre, une banlieue et une couronne périurbaine, en sachant que les mobilités
entre les trois composantes sont incessantes. Quelle est la dynamique des aires urbaines
aujourd’hui en France ?
Nous verrons successivement les villes-centres, les banlieues et les couronnes
périphériques.

La plupart des villes-centres aujourd’hui connaissent une décroissance


démographique suite à leur gentrification. La rénovation des bâtiments et des monuments,
l’amélioration des infrastructures, notamment de transport, mais aussi la multiplication des
offres de loisirs et d’achats en tous genres ont entraîné une forte hausse des loyers,
poussant les foyers les plus modestes à l’extérieur de ces villes-centres. C’est, par exemple,
le cas de Paris, où des arrondissements comme le IXe ou le sud du XVIIIe mais aussi le XXe,
autrefois populaires, connaissent une fausse sans précédent du prix de vente au m2 avec la
multiplication de petits bars conviviaux et de boutiques sinon de luxe du moins vendant des
produits originaux.
La banlieue se diversifie. Certaines villes proches des villes-centre se gentrifient en
partie, comme le centre de Bagnolet avec la construction de nombreux immeubles neufs et
la rénovation de la ZAC Benoît Hure (la place de la mairie). De même, à Pantin, la rénovation
des quais du canal de l’Ourcq, autrefois espaces industriels ou logistiques en friche, ont
conduit à une forte hausse des loyers. Toutefois, certains quartiers prioritaires comme la
Grande Borne de Grigny demeurent problématiques en dépit de certains aménagements.
Les efforts de désenclavement de ces quartiers par les pouvoirs publiques restent trop
limités.
Les communes des couronnes périurbaines sont actuellement les espaces les plus
dynamiques des aires urbaines et sont les témoignages les plus manifestes de l’étalement
urbain et d’un mitage repoussé toujours plus loin. Le télétravail préconisé dans la crise du
COVID-19 n’a fait qu’accélérer la tendance. Par exemple, la population de Bussy-Saint-
Georges près de Marne-La-Vallée est passée de 1545 habitants en 1990 à environ 35 000
aujourd’hui. Ses vastes espaces pavillonnaires ont accueilli de jeunes couples désireux
d’élever leurs enfants dans un cadre plus sûr mais aussi des Parisiens chassés par la
gentrification. La multiplication des infrastructures de transport (trains, trams, autoroutes,
etc.) facilite les mobilités pendulaires. La construction de vastes zones logistiques s’inscrit
dans le paysage tout comme les vastes espaces commerciaux qui font office de nouveaux
pôle de consommation mais aussi de loisirs.

La dynamique des aires urbaines aujourd’hui se fait donc au profit des couronnes
périurbaines qui gagnent en population et en équipement de toutes sortes. Les villes-centres
ont quasi achevé leur processus de gentrification tandis que les banlieues entament le leur.
Ce dernier phénomène repousse les habitants toujours plus loin, ce qui contribue toujours
plus à l’étalement urbain.

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