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N° 2-3/2011 - décembre

RECHERCHES EN ECONOMIE ET SOCIOLOGIE RURALES

Le rôle du droit dans la mise en œuvre


de pratiques agricoles durables
Cette étude résulte de plusieurs recherches collectives et individuelles sur les relations entre droit, agriculture et environnement.
L’impact, réel mais souvent peu mis en avant, des règles juridiques dans la détermination des pratiques agricoles permet de
montrer un droit instrumentalisé qui se libère peu à peu pour prendre en compte la diversité et la complexité des intérêts et
des enjeux de la mise en place de modèles d’agriculture durable.
Nous nous proposons ici de fournir quelques clefs de compréhension du rôle du droit, européen et français, dans l’évolution
de l’agriculture contemporaine. Dans un premier temps, le droit est sans conteste un instrument mis au service du modèle
technique et économique conventionnel. Puis, lorsque le contexte change, son rôle, moins aisément lisible, est (et surtout
sera) de favoriser la mise en œuvre de pratiques agricoles durables.

L’histoire moderne du droit et de l’agriculture Dispositif communautaire, la PAC est relayée dans cha-
commence après la seconde guerre mondiale que Etat membre. Le droit joue ainsi un rôle déterminant
dans cette politique et, dans la mise en œuvre du modèle
L’Europe d’aujourd’hui commence à se construire sur les
agricole conventionnel. Dans ce modèle productif, l’envi-
principes de l’économie de marché et, rapidement, un
ronnement est considéré comme un facteur extérieur et
choix politique se pose concernant l’agriculture  : l’exclure
limitant, comme une contrainte dont il convient de s’affran-
du marché communautaire en laissant se développer les
chir. Mais ces transformations de l’agriculture européenne
politiques nationales interventionnistes existantes ou har-
font l’objet d’un consensus assez bien partagé, une sorte
moniser les dispositifs nationaux d’intervention par un
encadrement communautaire. C’est cette seconde voie de contrat social. L’évolution de la production correspond
qui est adoptée avec la politique agricole commune (PAC). aux changements des modes d’alimentation et répond aux
Ses objectifs sont de protéger l’agriculture européenne besoins des filières agroalimentaires en termes de quan-
contre les aléas du marché mondial et d’accroître la pro- tité, de régularité de la production et de standardisation
duction. des produits.

L’intensification de l’agriculture s’exprime principalement Le décor change au début des années quatre-vingt. La PAC
par un modèle technique et économique particulier éla- a conduit à des surproductions structurelles dans certains
boré aux Etats-Unis entre les deux guerres. Ce modèle, secteurs, lesquelles engendrent des réformes, comme
que nous qualifierons pour simplifier de «  convention- l’instauration de quotas laitiers en 1984. Les préoccupa-
nel  », se caractérise par une grande dépendance des tions environnementales investissent le champ agricole, et
pratiques agricoles aux intrants industriels. Or, ces véri- celui du droit au début des années quatre-vingt-dix (cela se
tables «  parapluies chimiques  », destinés à protéger les traduit par exemple par la directive « nitrates » 91/676). Le
productions agricoles contre les maladies, ravageurs et contexte international évolue lui aussi avec la création de
autres aléas climatiques ou agronomiques, déterminent l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et l’amorce
de manière quasi exclusive les pratiques agronomiques, d’une libéralisation du commerce des produits agricoles.
ainsi que le choix des variétés végétales et des races Enfin, le consensus social des années précédentes com-
animales. mence à se déliter, sous la pression d’une conscience

Edité par le Département Sciences sociales, agriculture et alimentation, espace et environnement de l’Institut National de la
Recherche Agronomique
Mission Publications : 65 Bd de Brandebourg - 94205 Ivry-sur-Seine Cedex - Tél. 01 49 59 69 00
Directeur de la publication  : Bertrand Schmitt – Rédaction : Sophie Drogué (Rédactrice en chef)
Reproduction partielle autorisée avec mention de l’origine
écologique qui intègre peu à peu les activités agricoles. tionnelle, faisant largement appel aux intrants chimiques,
La globalisation des questions écologiques se traduit par afin d’assurer une productivité élevée. Ainsi, par exemple,
une critique des modes de production et de consommation le juge français a-t-il pu prononcer la résiliation de baux
eux-mêmes, qui touche également le domaine agricole et ruraux au motif que le locataire employait des méthodes
alimentaire.  de production extensive, comme l’agriculture biologique
(Cour de Cassation, 20 mai 1985). Si les préoccupations
Le droit au service de l’agriculture convention- écologiques étaient étrangères au droit des baux ruraux,
le même constat s’impose pour le droit des pesticides et
nelle celui des semences.
L’agriculture conventionnelle sert de modèle à l’ensemble
du droit agricole, qu’il s’agisse du droit communautaire Les réglementations des pesticides
avec la PAC et ses soutiens publics, ou du droit national, et des semences
à savoir le droit rural qui a vocation à régir les activités
agricoles, le droit spécial des intrants ou des semences et Le marché et l’utilisation des pesticides sont soumis à une
enfin les contrats de droit privé entre les exploitants et les réglementation spécifique mise en place avant la seconde
industries agroalimentaires. guerre mondiale en France et dont l’objet initial est de pro-
téger le secteur agricole en s’assurant de l’efficacité des
produits mis sur le marché. Le contrôle public a ensuite été
La PAC et les soutiens publics
étendu aux risques pour la santé publique et l’environne-
La construction du marché commun agricole passe par ment. Ceci explique que tout produit ayant des propriétés
une politique protectionniste, garantissant les agriculteurs phytosanitaires soit soumis à une autorisation préalable de
contre les aléas du marché et par des actions de restruc- mise sur le marché (AMM) et que l’emploi, mais aussi les
turation des exploitations agricoles. Un corpus juridique est conseils visant un produit non autorisé sont interdits. En
mis en place qui comprend un volet relatif à l’organisation d’autres termes, un produit phytosanitaire présentant un
des marchés, accompagné un peu plus tard d’une politique risque faible, voire nul, doit néanmoins faire l’objet d’une
des structures, qui a pour objet d’adapter les structures AMM pour être utilisé quand bien même il ne ferait l’objet
de production aux marchés agricoles. L’accroissement d’aucune transaction commerciale. On comprend dès lors
important de la productivité agricole ne pouvait s’opérer combien cette obligation, lourde et coûteuse, a pu freiner
sans changement de l’organisation des exploitations elles- l’emploi en agriculture de produits substitutifs à la protec-
mêmes. Un régime d’aides spécifiques est alors prévu afin tion chimique des cultures, sachant que seules les firmes
de permettre l’agrandissement des exploitations, la réduc- agroindustrielles peuvent assumer les frais d’une AMM
tion de la main d’œuvre, la mécanisation des pratiques, (voir à cet égard, «  l’affaire  » du purin d’orties, Doussan
l’installation de jeunes agriculteurs et le départ des autres. 2006). De ce fait, la nouvelle procédure simplifiée pour les
A ce moment, non seulement les considérations environ- « préparations naturelles peu préoccupantes » et les modi-
nementales sont complètement absentes de ces mesu- fications apportées par le droit communautaire (cf. infra)
res, mais l’intervention publique favorise des modes de constituent une ouverture notable du droit.
production qui perturbent fortement les écosystèmes. Par Le marché des semences est aussi strictement régle-
exemple, les aides publiques relevant de la politique des menté dans l’UE et en France. Le principe est que toutes
marchés sont conditionnées aux volumes de production les espèces de semences sont commercialisables, sauf
et incitent à l’adoption de pratiques permettant un accrois- disposition spécifique contraire. Toutefois, on distingue
sement significatif de la productivité au détriment de la les espèces réglementées, dont la commercialisation est
qualité des eaux, de la diversité biologique ou encore de subordonnée à l’inscription au Catalogue officiel des espè-
la valeur agronomique des terres. Le coût écologique des ces et variétés et les espèces non réglementées, c’est à
aides relevant de la politique des structures est également dire non soumises à cette obligation. Mais l’inscription au
important, puisqu’il induit par exemple la destruction des Catalogue s’analyse comme une véritable AMM (Anvar,
espaces semi-naturels (comme les haies, bosquets, talus, 2007), dans la mesure où elle concerne toutes les variétés
fossés) pour agrandir les parcelles. En France, le droit d’une majorité d’espèces cultivées. Or, la procédure d’ins-
rural accentue encore ces tendances. cription répond aux critères d’une agriculture productiviste
et n’intègre pas d’éléments relatifs à la protection de l’envi-
Le droit rural français ronnement. Ainsi, l’évaluation de la semence porte notam-
ment sur sa «  supériorité  » par rapport aux produits déjà
La construction du droit rural français est antérieure à la
sur le marché, en termes de valeur agronomique et techni-
PAC. Avec pour but de faciliter l’accession de l’activité
que, tels que rendement, résistance aux maladies ou à la
agricole à une économie de marché, nul droit profession-
sécheresse (Hermitte et David, 2000). En revanche, des
nel n’a eu l’ambition aussi démesurée de tout réglementer
aspects écologiques, comme l’amélioration de la biodiver-
dans un secteur économique  (Lorvellec, 1988). Au sein
sité agricole par exemple, ne sont pas des critères faisant
du droit rural, le statut du fermage, né en 1946, occupe
l’objet d’une évaluation. Là aussi, l’état du droit permet de
une place particulièrement importante puisqu’il régit la
sanctionner les professionnels «  dissidents  » qui seraient
quasi-totalité des baux ruraux et concerne plus des deux
tentés de vendre des semences non autorisées.
tiers de la surface agricole utile du territoire. Son objec-
tif principal est de garantir la «  bonne exploitation  »  du Les règles édictées par les pouvoirs publics ne sont pas
fonds. Or cette notion, en tant que « standard juridique », les seules à véhiculer les standards techniques et écono-
a toujours été comprise, du moins jusqu’à ces dernières miques de l’agriculture conventionnelle. Le droit privé des
années, comme une exploitation conforme au modèle que contrats entre agriculteurs et industriels de l’agroalimentaire
l’on entendait promouvoir, à savoir une agriculture conven- a joué un rôle tout aussi efficace quoique plus discret.

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Les contrats des filières agroalimentaires budgétaire affectée à ces mesures agro-environnementa-
les est encore marginale dans la PAC, cette situation pour-
Le bouleversement technique de l’agriculture, après la
rait être amenée à évoluer lors de sa prochaine réforme
seconde guerre mondiale, est indissociable d’une muta-
et l’indemnisation, voire la rémunération, des agriculteurs
tion profonde d’ordre économique et social  ; l’agriculture
comme prestataires de services écologiques prendre de
devient à la fois un marché pour les industries d’amont
l’ampleur. D’une part, on peut envisager la mise en place
et le fournisseur des industries agroalimentaires d’aval.
d’un régime d’aides plus cohérent entre les actuelles aides
L’adoption de pratiques agricoles propres à répondre aux
en faveur du développement rural et les droits à paiement
besoins industriels se présente alors comme une condi-
unique (DPU) «  découplés  » de la production et «  condi-
tion d’accès au marché. Il s’agit de produire en grandes
tionnés  » au respect de certaines règles de protection
quantités, de manière régulière et de fournir des produits
de l’environnement (Doussan, 2007), comme y invite   la
standardisés. La standardisation conduit à la disparition de
Commission européenne (COM (2010) 672 final). D’autre
variétés végétales et d’espèces animales non performan-
part, l’émergence d’un marché des services écosystémi-
tes, autrement dit qui ne répondent pas aux critères d’une
ques devrait positionner les agriculteurs comme des pres-
production industrielle. De plus, la demande des consom-
tataires potentiels. En effet, plusieurs facteurs concourent
mateurs s’exprime peu, jusqu’à une époque récente, en
à créer les conditions d’un tel marché et à faire de la notion
termes de qualité gustative et encore moins de qualité
de services écosystémiques un concept normatif (Doussan,
environnementale des productions. Dans ce processus, le
2009). C’est le cas de la « réactivation » de l’obligation de
droit joue là encore un rôle majeur, par le biais de l’intégra-
compenser des dommages à l’environnement par la loi
tion « verticale » des exploitants agricoles par les industries
«  Grenelle II  » du 12 juillet 2010 et de la création d’un
agroalimentaires, dont le modèle a été importé des Etats-
nouveau régime de responsabilité environnementale (art.
Unis, qui la pratiquaient depuis longtemps dans le secteur
L161-1 et s. du code de l’environnement). On notera dans
de l’élevage (Rosier et Berlan, 1989).
le même sens une modification introduite par le règlement
Le contrat, encadré par la loi (art. L 326-1 et s. du code CE n°1698/2005, qui prévoit que les bénéficiaires des
rural), est le support juridique permettant aux industriels de paiements agro-environnementaux peuvent être sélection-
régir très précisément les conditions de production (carac- nés sur la base d’appel d’offres, selon des critères tenant
téristiques techniques, condition d’emploi des intrants par compte de l’efficacité économique et environnementale,
exemple). Or, sachant que le contrat s’impose comme introduisant ainsi la possibilité d’une logique concurrentielle
une loi (art. 1134 du code civil) aux parties signataires et dans l’attribution des fonds publics.  On peut ainsi prévoir
que les agriculteurs sont rarement en mesure d’en négo- une modification du sens et des outils de l’action publique,
cier les clauses, on comprend que les exploitants liés par amenée à se positionner comme agent et entité de régu-
un contrat de cette nature, perdent incontestablement la lation de ce marché, qui a vocation en outre à comprendre
liberté de choisir des techniques de production dépassant d’autres acteurs que les agriculteurs. C’est le cas notam-
le simple respect des réglementations environnementales ment de la filiale de la Caisse des dépôts et consignation
(CDC), créée en 2008, la CDC Biodiversité, dont l’objet est
L’ouverture du droit à des pratiques agricoles l’offre de titres environnementaux ou «  réserves d’actifs
durables naturels  », pour répondre aux demandes des responsa-
bles de projets soumis à une obligation de compenser les
Actuellement, le rôle du droit dans l’orientation des modes
dommages causés à l’environnement (Trebulle, 2010 ; Les
de production agricole est beaucoup moins lisible, à
Dossiers de la RIDE, 2010).
l’instar des objectifs des politiques agricoles, nationale et
européenne, et des attentes, souvent contradictoires, des
consommateurs. Il ne s’agit pas aujourd’hui de promouvoir La protection non chimique des cultures
un modèle de production agricole durable – sans doute Actuellement, le droit applicable aux produits phytophar-
d’ailleurs inexistant – mais plutôt de créer les conditions maceutiques est l’objet de changements introduits par le
d’un développement des pratiques et innovations visant à « paquet pesticides » et notamment la directive européen-
allier intelligemment productivité agricole et gestion durable ne 2009/128/CE. L’objet de ce texte, dont la transposition
de l’environnement. Trois tendances, significatives d’un tel en droit français doit intervenir fin 2011, est d’instaurer un
changement, peuvent être soulignées  : l’émergence d’un cadre pour parvenir à une utilisation des pesticides com-
marché des services environnementaux, le recours à des patible avec un développement durable, en réduisant les
méthodes non chimiques de protection des cultures et risques et les effets des pesticides (…) et en encourageant
enfin le rôle du droit de propriété dans la gestion des terres le recours à la lutte intégrée contre les ennemis des cultu-
agricoles. res et à des méthodes ou techniques de substitution, telles
que les moyens non chimiques alternatifs aux pesticides.
Les services agro-environnementaux La lutte intégrée est un concept intéressant puisque, selon
cette directive, elle privilégie la croissance de cultures sai-
L’idée que les agriculteurs peuvent remplir des fonctions
nes en veillant à perturber le moins possible les agro-éco-
d’intérêt général s’est exprimée un temps par la notion de
systèmes et encourage les mécanismes naturels de lutte
multifonctionnalité (Groupe Polanyi, 2008), réduite tou-
contre les ennemis des cultures (art. 3-6).
tefois le plus souvent à une fonction environnementale.
Concrètement, cela s’est traduit par un régime d’aides Si le recours aux méthodes non chimiques de protection
directes et contractuelles en faveur de pratiques agricoles des cultures figurait dans les textes antérieurs, on notera
respectueuses de l’environnement, qui est monté progres- que la définition adoptée présente une dimension écolo-
sivement en puissance depuis 1985, et s’inscrit aujourd’hui gique plus marquée et surtout que les Etats sont désor-
dans le deuxième pilier de la PAC, le développement rural mais obligés de mettre en œuvre ces principes dans les
(Règlements 2078/92, 1257/99 et 1698/2005). Si la part futurs plans nationaux phytosanitaires, en s’assurant par

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exemple que les agriculteurs disposent des informations et La réforme est intéressante car elle ouvre la possibilité
conseils sur la lutte intégrée. En d’autres termes, il s’agit pour les collectivités territoriales notamment de mettre
véritablement ici de se donner les moyens, techniques, en œuvre une politique agro-environnementale locale.
économiques et juridiques de promouvoir d’autres métho- Elles semblent s’emparer d’ailleurs de plus en plus de ce
des de production beaucoup moins dépendantes des nouvel outil, dans la mesure où il permet de s’affranchir
produits chimiques et répondant à ce titre aux critères d’un des principes du droit de la concurrence régissant les
développement durable. aides publiques et qui interdisent souvent aux personnes
publiques d’indemniser les agriculteurs acceptant de gérer
Le rôle du droit de la propriété des terres agri- écologiquement les terres agricoles (Caylet, 2009). De ce
coles point de vue, le droit rural privé offre une voie intéressante,
alternative aux paiements agro-environnementaux de la
L’ouverture du statut du fermage aux préoccupations envi- PAC et ne présentant pas leurs faiblesses : garantie d’une
ronnementales s’est traduite par plusieurs réformes visant longévité plus grande des engagements, absence de
soit à soumettre à l’accord du bailleur les destructions caractère «  administratif  » et trop rigide, et modalités de
d’éléments semi-naturels par le locataire, soit à l’inverse à contrôle sans doute plus efficaces.
protéger ce dernier (Doussan, 2008). En particulier, depuis
1999, le fait de mettre en œuvre des pratiques ayant pour Ce rapide tour d’horizon donne un aperçu de l’évolution
objet la protection de l’environnement ne peut plus être du rôle du droit dans les relations entre pratiques agricoles
invoqué par le bailleur comme un motif de résiliation du et environnement. Mis au service dans un premier temps
bail. De plus, depuis 2006, bailleur et preneur peuvent d’une politique publique univoque, et si ce n’est aveugle
décider de conclure un bail rural environnemental, c’est du moins affectée de myopie, il freine, voire sanctionne
à dire un bail rural comprenant des clauses ayant pour les initiatives déviantes du modèle technico-économique
objet la protection de l’environnement. Cette possibilité est qu’il s’agissait de promouvoir. Dès lors que le contexte
ouverte aux bailleurs personnes morales de droit public change (objectifs politiques diversifiés et plus complexes,
(une commune par exemple) ou à certaines associations présence d’autres acteurs, impératifs écologiques plus
ayant un but d’intérêt général ou encore à tout propriétaire pressants,  « retour » aux mécanismes de marché), le droit
dès lors que les terres sont situées dans certaines zones recouvre un rôle plus conforme à sa fonction normative de
protégées au titre de l’environnement (art. L411-27 du code reconnaissance et de protection de la diversité des valeurs
rural). Ces pratiques peuvent consister en la limitation ou que les sociétés se donnent.
l’interdiction des intrants, la diversification de l’assolement,
l’adoption de techniques de travail du sol, ou de conduite Isabelle Doussan, INRA CREDECO, F-06560 Valbonne,
des cultures suivant le cahier des charges de l’agriculture France
biologique. Isabelle.Doussan@sophia.inra.fr

Pour en savoir plus


Anvar S.L. 2007, Les indicateurs de biodiversité : de l’importance du contexte réglementaire, Le Courrier de l’Environnement
de l’INRA, 54, p. 9.
Caylet S. 2009, Conventions conclues entre collectivités publiques et agriculteurs en vue du développement par soutiens
publics incitatifs de pratiques favorisant une meilleure qualité des eaux, Etude juridique réalisée pour le compte de l’Agence
de l’eau Seine-Normandie.
Doussan I. 2006, De l’irruption du purin d’orties dans le champ du juridique, Droit de l’environnement, 144, 393-395.
Doussan I. 2007, La conditionnalité des aides agricoles : continuité ou innovation ? In Doussan I., Dubois J. (dir.) « Conservation
de la biodiversité et politique agricole commune de l’Union Européenne », La Documentation française, coll. Monde européen
et international, 2007, 179-193.
Doussan I. 2008, La biodiversité  : une valeur (enfin) reconnue par le droit agricole, Revue Juridique de l’Environnement,
numéro spécial, 101-112.
Doussan I. 2009, Les services écologiques  : un nouveau concept pour le droit de l’environnement ? In «  La responsabilité
environnementale, prévention, imputation, réparation », Cans C. (dir.), Dalloz, Thèmes et Commentaires, 2009, 125-141.
Hermitte M.A., David V. 2000, Evaluation des risques et principe de précaution, Les Petites Affiches, 239, 13-38.
Groupe Polanyi 2008, La multifonctionnalité de l’agriculture, une dialectique entre marché et identité, Ed. Quae, 349 p.
Lorvellec L. 1988, Droit rural, Masson, coll. Droit, Sciences économiques.
Rosier B., Berlan J.P. 1989, Les nouvelles technologies agricoles comme production sociale, Economie Rurale, 192-193,
23-28.
Trebulle F.G. 2010, Les titres environnementaux. In « Les concepts émergents en droit des affaires » Le Dolley E. (éd.), LGDJ,
coll. Droit et Economie.
Les Dossiers de la RIDE (Revue Internationale de Droit Economique) 2010, Les nouveaux marchés de l’environnement,
n° 3.

Diffusion : Martine Champion, INRA SAE2 - Mission Publications, 65 Bd de Brandebourg - 94205 Ivry Cedex
Egalement disponible (au format pdf) sur le site : http://www.inra.fr/Internet/Departements/ESR/publications/iss/
Téléphone : 01 49 59 69 34 - Télécopie  : 01 46 70 41 13
Dépôt légal  : 3e trimestre 2011 - ISSN : 1778-4379 - Commission Paritaire n° 0108 B 06817
Composition : JOUVE, 1 rue du Docteur-Sauvé, 53100 Mayenne

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