économiques et sociales
Mohammedia
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Encadré par :
JELBABI Asma
Mr. ENNACIRI Hicham
MESSRAR Hassnae
BELMOKHTAR Radwan
Toute entreprise, individuelle ou collective, réunit, pour atteindre son objectif, des biens sans
lesquels l’exploitation serait impossible. Parmi ces biens, il y a le fonds de commerce. Le
terme
« fonds de commerce » est souvent utilisé dans le langage courant. Il est alors associé dans
l’esprit du public à deux idées : c’est une richesse et c’est la manifestation de la réussite
commerciale de l’entreprise, c’est-à-dire du chiffre d’affaires réalisé.
Le fonds de commerce est assurément l'une des pièces maîtresses du droit commercial. Au
début du siècle, le fonds de commerce désignait la boutique composée de quelques droits
mobiliers rassemblés par un commerçant indépendant. Comme le souligne Floch dans
"Propriétés commerciale et distribution intégrée" : « au sein du patrimoine du commerçant, le
fonds de commerce représentait une certaine richesse et le produit d'un travail personnel ayant
consisté à sélectionner, réunir, et organiser un ensemble d'éléments autour d'un objectif de
conquête et de conservation de la clientèle ». Aujourd’hui, le fonds de commerce pourrait se
définir comme suit : Le fonds de commerce est un bien mobilier incorporel. On peut le
considérer comme une universalité de fait, c’est-à-dire un bilan qui enveloppe un ensemble
d'éléments mobiliers qui sont eux-mêmes corporels ou incorporels. Il comprend l'ensemble
des éléments affectés par un commerçant à une exploitation en vue de satisfaire une clientèle.
Ainsi le code de commerce marocain (article 79) a défini le fonds de commerce comme étant
« un bien meuble incorporel constitué par l’ensemble de biens mobiliers affectés à
l’exercice d’une ou de plusieurs activités commerciales ».
Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans une première partie, le cadre
théorique du fonds de commerce au Maroc. Puis, dans une deuxième partie nous
évoquerons aux contrats portant sur ce dernier.
Partie 1 : cadre théorique du fonds de commerce au Maroc :
A. L’identification du fonds de commerce :
Le fonds de commerce est une notion délicate à définir parce que constitué d’une
diversité d’éléments corporels pour les uns (matériel et outillage - marchandises), incorporels
pour les autres (clientèle - propriété intellectuelle - droit au bail). Il doit être distingué des murs
à l’intérieur desquels il est exploité et qui appartiennent d’ailleurs souvent à une autre
personne.
Ce sont les éléments les plus importants du fonds de commerce. Leur existence est
indispensable pour l’appellation « fonds de commerce ». On ne peut parler d’un fonds de
commerce que si on a exploité un commerce quelconque, et qu’on a fidélisé une clientèle et
attiré des chalands à ce commerce. Il s’agit de la clientèle et de l’achalandage. D’abord la
clientèle d’après l’article 80 du code de commerce cite expressément la clientèle comme un
élément obligatoire du fonds de commerce. La clientèle est l’ensemble de personnes qui ont
l’habitude de se fournir chez un commerçant en raison de ses qualités professionnelles. Cette
clientèle doit être aussi réelle et personnelle : il faut qu’elle soit au titulaire du fonds de
commerce et qu’elle lui soit rattachée en propre. L’achalandage concerne les clients de
passage, attirés par l’implantation location géographique du fonds de commerce.
Les éléments incorporels : d’une manière générale on parle du nom commercial est
l’appellation sous laquelle le commerçant personne physique ou morale exerce son activité,
est un moyen de ralliement de la clientèle. Il peut être un nom patronymique, celui de
d’exploitant individuel ou celui d’un ou plusieurs associés incorporés dans la dénomination
sociale de la société. L’enseigne est un signe extérieur qui permet d’individualiser
l’établissement, le magasin. Il peut être le nom patronymique du commerçant, une
dénomination de fantaisie ou un emblème généralement c’est le signe apposé (le nom) sur une
façade d’un établissement pour distinguer celui-ci. Le droit au bail, le commerçant est
propriétaire de son fonds de commerce ; mais généralement, il est locataire des locaux dans
lesquels il exploite son fonds. Le législateur est donc intervenu pour protéger les locataires
commerçants par le dahir du 24 mai 1955 relatif aux baux d'immeubles ou de locaux loués à
usage commercial, industriel ou artisanal. Le dahir donne au locataire commerçant,
propriétaire du fonds, certaines garanties destinées à permettre la stabilité de son affaire. Les
droits du locataire étant presque aussi stables que ceux d'un propriétaire, notamment par le fait
du droit au renouvellement du bail. Les droits de la propriété industrielle est constituée par
le droit exclusif qui est conféré moyennant certaines formalités à un commerçant. Ces droits
sont les brevets d’invention, les dessins et modèles, les marques de fabrication, et chacune de
ces propriétés incorporelles est soumise à un régime juridique propre et à des modalités de
protection qui sont au nombre de deux : l’action en contrefaçon et l’action en concurrence
déloyale.
L’exploitation du fonds de commerce passe par l’utilisation, dans le but de réaliser un profit,
de l’ensemble des éléments constitutifs du fonds selon des procédés commerciaux permettant
de développer la clientèle liée à ce fonds de commerce. On distingue deux principales formes
d’exploitation du fonds de commerce.
1. L’exploitation du fonds par le propriétaire
Lorsque le fonds est exploité par une personne physique, le décès de l'exploitant peut
entraîner la disparition du fonds. Cependant les héritiers peuvent décider de continuer le
commerce ; ils prennent ainsi la qualité de commerçants. S'ils ne font que des actes
d'administration en attendant la vente du fonds, ils n'ont pas la qualité de commerçants. Il
se peut d'ailleurs que l'héritier ou certains des héritiers n'aient pas la capacité voulue pour
être commerçants. Pour assurer une continuité de cette activité économique, leur tuteur
peut avoir recours à la location gérance du fonds. Lorsque l'exploitation est continuée
seulement par certains héritiers, seuls ces derniers sont commerçants.
c- Apport en société.
Il arrive souvent qu'un fonds de commerce soit apporté en société par le propriétaire afin d'assurer
le développement de son affaire et limiter sa responsabilité. Cet apport obéit aux règles générales de
l'apport en nature. Il est soumis à la même publicité qu'au cas de vente du fonds de commerce
Partie 2 : les contrats portant sur le fonds de commerce
La vente du fonds de commerce comme toute vente est soumise en principe aux règles du
droit commun. La loi a apporté un certain nombre de dérogations au droit commun à l’intérêt
des créanciers du vendeur pour préserver leur gage sur le fonds de commerce ou bien à
l’intérêt du vendeur pour le protéger contre l’insolvabilité de l’acquéreur.
La vente du Fonds de commerce est soumise, principalement aux règles de droit commun
régissant les ventes commerciales de meubles incorporels.
Cependant, des règles particulières justifiées par l'importance économique du FC ont été
données par le code de commerce : D'une part pour organiser la publicité de la vente dans
l'intérêt des créanciers et d'autre part pour créer un privilège au profit du vendeur lorsqu'il fait
crédit à l'acheteur.
Selon l'article 81 du code de commerce la vente de fonds de commerce doit être constatée
par un acte écrit qui peut être notarié ou sous seing privé, elle doit comporter des mentions
obligatoires tel que
La vente du fonds de commerce entraine pour le vendeur et l'acquéreur aussi bien des
obligations que des droits. Pour les obligations du vendeur il s'agit des obligations de droit
commun de la vente, comme tout vendeur le cédant d’un fonds de commerce doit à
l’acquéreur la délivrance du fonds, la garantie des vices cachés et aussi la garantie
d’éviction. Aussi le vendeur est soumis à une obligation de non concurrence qui lui
impose de ne pas conserver la clientèle cédée aussi bien de ne pas se réinstaller juste à côté
du fonds cédée et cela bien sûr a pour objectif de s'abstenir de tout comportement qui
pourrait troubler l’acquéreur dans sa jouissance du bien. Pour les doits du vendeur il a une
double protection légale en matière de versement de la totalité du prix, le législateur a créé à
son profit un privilège et une action résolutoire. Pour le privilège du vendeur du fonds il
lui permet d'être payé par préférence aux autres créanciers de l’acquéreur sur la valeur
du fonds. Mais il faut que ce privilège doit au préalable être inscrire dans les 15j au registre
de commerce pour ne pas perdre le droit d’en bénéficier, pour l'action résolutoire il donne
au vendeur le droit de procéder à la résolution de la cession en cas de défaut de paiement du
prix.
Le code de commerce par le biais de l'article 83 organise la protection des créanciers à travers
la reconnaissance de droits exceptionnels : droit d’opposition et droit de surenchère.
Cependant, pour faire usage de ces droits, il faut qu'ils soient informés de la vente, d’où
l'importance de la publicité quand les créanciers chirographaires perdent leur principal gage
en cas de vente dissimulé du FC ou de la minoration du prix. La publicité doit contenir un
enregistrement obligatoire de l'acte inscription au registre de commerce dans 15 jours et la
publication de l’extrait au bulletin officiel et au journal d’annonce légale par le secrétariat-
greffe.
Pour le droit de l'opposition selon l'article 84 les créanciers qui ont été avertis par la publicité
peuvent faire l'opposition sur le prix c’est-à-dire le créancier interdise à l'acquéreur de payer
le prix de vende au vendeur, en ce qui concerne la procédure l'article impose que l'opposition
doit être faite dans les 15 jours de la seconde insertion et aussi elle doit contenir des mentions
obligatoires tel que le montant de créance et son origine.
Pour la surenchère c’est un droit qui bénéficie aux créanciers opposants ou inscrits lorsque le
prix bloqué ne suffit pas à payer les créanciers elle a pour but de protéger les créanciers contre
les ventes à vils prix. L’article 94 lui permet d’interrompre la vente en demandant la vente aux
enchères publiques du FC. Il doit être lui-même surenchérisseur en déclarant qu’il payera le
prix augmenté d’un sixième. Il s’agit seulement d’un sixième du prix relatif aux éléments
incorporels, hormis le matériel et outillage
Dans son activité commerciale, le commerçant a souvent besoin de crédit pour se financer et
développer son activité, le fonds de commerce qui a une valeur économique importante qui
peut être un puissant pour garantir un prêt auprès des établissements de crédit, Cependant,
étant donné que le FC est un bien meuble, normalement, en droit commun la mise en garantie
d’un meuble nécessite le dessaisissement du propriétaire qui doit remettre l’objet engagé au
créancier, le nantissement obéit à des conditions qui sont prévues par le code de commerce et
produit certains effets.
Condition de fonds
Le nantissement ne concerne pas tous les éléments du fonds de commerce mais certains
d’entre eux uniquement seuls les éléments incorporels sont susceptibles d’être compris dans le
nantissement, c’est-à-dire les éléments énumérés par l’article 80 à l’exception des
marchandises parce qu'elles sont destinées à la vente alors que la sureté serait peu efficace. À
défaut de désignation expresse et précise de dans l’acte qui le constitue le nantissement ne
comprends que : le nom commercial, l’enseigne, le droit au bail, clientèle et achalandage.
Condition de forme
Le nantissement doit être constaté par écrit authentique ou sous seing privé, il doit être inscrit
au registre de commerce dans les 15jours de sa date. En l'absence de l'inscription au registre
de commerce le nantissement ne produit aucun effet, il devient inopposable aux tiers et
créanciers du vendeur. Au cas où le nantissement porte sur des droits de propriété industrielle,
une inscription complémentaire doit être prise à l’office marocain de la propriété industrielle
(OMPIC). Cette inscription n’est pas soumise à la publication dans les journaux
Pour la désintégration du fonds de commerce au cas d'une vente séparé du fonds de commerce
qui peut déprécier le fonds, la jurisprudence considère que cette vente est interdite au
commerçant car il s'agit d'un délit de détournement des biens remis en gage, le créancier non
payé peut demander la vente forcée du fonds de commerce après la sommation de payer faite
au débiteur par le créancier, le tribunal pourra ordonner la vente aux enchères du fonds de
commerce du coups les créanciers inscrits disposeront alors d'un droit de préférence qui
permets à ces derniers d'être payées avant les créanciers non-inscrits, ils disposent par ailleurs
de droit de suite qui permet le suivi du fonds de commerce en quelques mains qu'ils se
trouvent même si le FC a été vendu le créancier inscrit peut le saisir et le faire vendre
judiciairement.
a. Définition de La location-gérance
Le propriétaire du fonds doit être commerçant pendant 7 ans au moins, ou avoir exercé
pendant la même durée les fonctions de gérant salarié ou de directeur commercial ou
technique. En plus il doit avoir exploité le fonds de commerce mis en gérance pendant
2 ans.
Le locataire doit avoir la capacité commerciale.
La gérance libre doit être constatée par un écrit (contrat)
Mesures de publicité : tout contrat de gérance libre doit être publié dans la quinzaine
qui suit sa date sous forme d’extrait du bulletin officiel et dans un journal d’annonces
légales.
La fin de la location doit également être publiée.
La location-gérance fait courir un grave danger à ceux qui du fait de l’exploitation du fonds,
deviennent créanciers de locataire gérant. Ces personnes peuvent croire, en toute bonne foi,
que le débiteur est propriétaire du fonds et se fier à une solvabilité trompeuse
A cet effet, quatre mesures protectrices ont été décidées par le législateur :
Sous peine d’une amende de 2000 à 10000 DH, le locataire gérant est tenu d’indiquer
sur tous les documents relatifs à son activité commerciale, son numéro
d’immatriculation au registre de commerce et le siège de tribunal où il est immatriculé
et sa qualité de gérant
Au moment de la location-gérance, les dettes de loueur de fonds afférentes à
l’exploitation de fonds peuvent être déclarées immédiatement exigibles par le tribunal
de commerce.
Jusqu’à la publication du contrat de location gérance et pendant un délai de six mois à
compter de cette publication, le loueur de fonds est solidairement responsable avec le
gérant des dettes contractées par celui-ci à l’occasion de l’exploitation de fonds
La location-gérance peut prendre fin notamment par l’arrivée du terme
contractuellement fixé ou à la suite de jeu d’une clause résolutoire ou d ‘une demande
de résiliation judiciaire pour inexécution des obligations ou encore à la suite de décès
de gérant.
Conclusion :
Pour conclure on peut dire que le fonds de commerce inclut l’ensemble des biens, corporels
ou incorporels, qui sont nécessaires à la réalisation d’une activité commerciale. Ce support
doit être efficacement protégé pour que le commerçant puisse exploiter son activité car il
constitue une grande partie du tissu économique du pays, le fonds de commerce est
susceptible de faire l’objet de différents contrats portant, dans un premier temps, sur la
propriété du fonds tel que la vente ou l’apport de ce dernier en société. Soit portant sur
l’exploitation du fonds, on parle donc de la location libre et du nantissement. Ces contrats sont
règlementés profondément par le code de commerce
Bibliographie :
(Code de commerce marocain)
(RHALIB, 2018)
(NAKHLI, 2020)
(SOUAIDI 2015)