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Résumé

Matière : Droit international des Affaires


Prof : Mr. Abdellah MARGHUICH
Introduction
Le droit : est un ensemble des règles juridiques qui gouvernent le comportement des individus
dans une société donnée.
Le droit en la matière de commerce internationale, est un droit spécifique, en réalité ; car il
s’agit des normes qui ont une structure et une substance pas comme les autres.
Dans ce qui suit, on va voir qu’on est face à des véritables normes qui ont des ingrédients et qui
le rendent un droit spécifique pour les opérations d’échanges à l’échelle internationale.
Le commerce : ici on ne parle pas du commerce classique, mais du commerce moderne.
Le commerce classique a été résumé en une seule opération à savoir l’achat pour revendre (code
de commerce de 1913) (Fameuse carnaval depuis Tombouctou jusqu’au Tanger où la
marchandise serait acheminée par voie maritime aux différents coins du monde à l’époque).
Aujourd’hui le domaine de la commercialité internationale s’est proprement élargi « opération
de paiement- prestation de service (transitaire-transport-assurance-le logistique) ».
L’appellation du droit de commerce international est devenue classique et on a passé à une autre
nouvelle celle de droit international des affaires.
International : c’est le mot clé dans la matière et qui va distinguer le droit commercial étudié
que celui de commerce international.
Droit international pose des difficultés au niveau des relations des individus sur le plan de la
définition de la relation internationale. A ce stade il y’a un débat entre les juristes et les
économistes.
Malgré les efforts qui restent insuffisants, fournis par les juristes de donner une définition au
rapport international entre individus (A quel moment la relation commerciale est considérée
comme internationale ?). Les économistes ont réussi à donner au terme une bonne définition.
Définition des juristes : la relation commerciale est qualifiée internationale lorsqu’elle
comporte un élément d’extranéité. Et ont proposé un certain nombre de ces éléments dont :
La nationalité des parties qui doit être différente.
Les Domiciles des parties qui doivent se situer dans deux Etats différents. (Un peu critiqué).
Le lieu de formation de contrat. Ici le contrat est conclu dans un Etat étranger (deux français
qui ont conclu un contrat au Maroc).
Le lieu d’exécution de contrat. Ici le contrat est exécuté dans un Etat étranger.
Ces éléments non convaincants valable pour le statut de personnel, mais en la matière est
difficile de les adopter d’une manière absolue pour dire que la relation commerciale est
internationale.
La deuxième école (Les économistes) : et qui a réussi la définition de la relation internationale
en une seule phrase qui va institutionnaliser le caractère international. «Une relation
commerciale est considérée internationale lorsque cette relation comporte un flux ou un reflux
des marchandises ou prestations au-dessus des frontières»
Abstraction faite de la nationalité, du domicile des parties ou du lieu de conclusion ou
d’exécution de contrat. (Cette définition a été adoptée plusieurs fois par les différentes
juridictions).
Le commerce international repose sur un certain nombre d’opérations qui se caractérisent
toujours par l’intervention de plusieurs acteurs apparents ou parfois non apparents.
Au XXème siècle un nouveau mode de gestion des opérations de commerce internationale est
apparu, grâce à la nouvelle conception de la logistique du commerce international.
Ce nouveau mécanisme et ce nouveau fonctionnement du commerce international s’est évolué
à travers trois étapes :
- Avant les années 70 : On parle de la logistique du commerce international fragmentée.
« Chaque operateur se contente de maîtriser sa mission dans la chaîne de commerce
international » Ex : entreprise d’emballage- entreprise d’entreposage- entreprise de
pesage- entreprise de manutention « chargement »- entreprise de transport….
- Les années 70 : L’avènement des conteneurs (water-box), aussi la mise en œuvre d’un
transport adéquat aux conteneurs (Bateaux), alors la logistique a passé d’une logistique
fragmentée à une logistique intégrée du commerce international. Logistique intégrée «
chaque entreprise va intégrer d’autre activité logistique à son activité initiale »
- Les années 90 : la logistique du commerce internationale coopérée « Un seul operateur
s’en charge de toutes les activités relative à l’opération du commerces à l’échelle
internationale». Ex : TIMAR-UPS-DHL-SNTL
Problématique : l’interférence et le fonctionnement du commerce international.
Le côté juridique pose des difficultés car le fonctionnement et la mise en œuvre du commerce
international pose le problème de l’intervention de plusieurs acteurs (un seul acteur les autres
vont le substituer dans le cadre de la chaîne de logistique internationale).
Ces acteurs qui vont intervenir sont souvent des étrangers de nationalités différentes. Ex : la
banane exporter de la côte d’ivoire - acheteur (Marocain) - transport (Ste française) - assurance
(Campanie belge) - l’entrepôt (côte d’ivoire) - décharge (Maroc)…
On peut dire qu’il peut y avoir plus que de 15 nationalités qui contribuent dans cette affaire.
Ce litige a ses propres particularité, ses propres spécificités étant donnée qu’il met en jeu les
intérêts du commerce international. Une autre question s’oppose : qu’elle est la loi applicable
lors d’un litige survenu dans une telle affaire ?
Partie 1 : la détermination de la loi applicable à une opération de commerce
international
La recherche de la loi applicable aux opérations du commerce international, surtout une loi
capable d’être accepté par tous les opérateurs.
Le domaine du commerce international a fortement besoin d’une sécurité juridique à laquelle
s’ajoute une sécurité judiciaire. Aujourd’hui à l’échelle mondiale, quand un investisseur décide
de s’implanter dans un Etat, il pose deux questions :
Qu’en va-t-il du cadre juridique des affaires ?
Qu’en va-t-il de la justice ?
Car la sécurité juridique et judiciaire est un facteur de développement.
Les années 90 ont été des années des réformes, le Maroc et suite aux contraintes internationales
a été obligé à tous revoir, et tous les secteurs ont été réglementé.
En effet le Maroc a été obligé de se doter d’un cadre juridique des affaires qui respecte les
standards internationaux. (Grâce à ces réformes que le Maroc a pu conclure des différents
accords de partenariat : statut avancé avec l’UE chose qui n’a pas été donnée mais méritée).
Un droit qui plaira à tous les acteurs de commerce international. Dans l’exemple de la banane
chacun des opérateurs vont mettre les mains et les pieds pour se voir appliquer sa propre loi.
Alors on est devant un véritable conflit de loi.
La communauté internationale, représentée par les juristes, va proposer des méthodes pour
trouver la loi normalement applicable dans ces opérations de commerce international. Ces
méthodes vont prendre en charge la résolution des conflits de commerce international.
Chapitre 1 : la méthode conflictualiste et la résolution des conflits commerciaux
Définition de la méthode conflictualiste
C’est une situation dans laquelle une ou plusieurs lois se disposent de la compétence pour être
appliquées. Cette méthode qui n’a pas eu un grand succès, repose sur le passage obligatoire du
juge ou de l’arbitre par 5 étapes.
Section 1 : La qualification du litige
La qualification est une opération intellectuelle par laquelle le juge ou l’arbitre localise le litige
dans sa sphère juridique. (Ici le juge ou l’arbitre doit forcément maîtriser les éléments de tous
les contrats)
Section 2 : Le rattachement
Au Maroc, les règles de rattachement se trouvent dans un dahir qui est ancien mais toujours
actuel. Le DCC (Dahir sur les conditions civiles des français et des étrangers au Maroc).
Composé de 20 articles ; chaque article constitue une véritable règle de rattachement.
L’article 13 qui nous intéresse dans la matière, vise les opérations du commerce international.
(Toute opération du commerce international doit faire l’objet d’un contrat)
Le contrat est le seul outil juridique qui permet l’échange des biens et services.
L’article 13 dispose « les conditions de fond et les effets des contrats sont déterminés par la loi
à laquelle les parties ont eu une intention expresse ou tacite de se référer» cette disposition
s’applique à tous type de contrat.
Aujourd’hui dans tous les contrats internationaux les règles de clauses ont devenues des règles
de styles dans le commerce international. Cette clause s’appelle la clause Paramount (clause
suprême), cette clause a une relation directe avec l’article 13 du DCC.
Article 230 du DOC : « le contrat est la loi des partie ». La loi choisie par les parties ne peut
pas être réfutée par le juge que dans deux cas :
- Lorsque la loi choisie porte atteinte à l’ordre public.
- Lorsqu’il y’a fraude à la loi.
A part ces deux causes le juge n’a qu’à se plier devant la volonté des parties.
La méthode conflictualiste n’a pas eu un grand succès dans le commerce international, mais
grâce à la clause Paramount les choses se voient autrement.
Section 3 : Le renvoi
Ici après la qualification et le rattachement par le juge ou l’arbitre vient l’étape du renvoi soit
par :
- L’application de sa propre loi.
- Le renvoi à une loi étrangère (renvoi au second degré).
Section 4 : La preuve de la loi étrangère
La preuve incombe à celui qui s’en prétend. Dans les affaires internationales les choses sont
inversées. Ici le juge doit la prouver (la loi étrangère). Autrement dit, le juge doit chercher cette
loi étrangère et faire le lien. Cela ne peut être effectué que par un procède diplomatique. (Les
consulats et les ambassades sont obligés dans le cadre des accords internationaux de se doter
d’une salle sous forme d’une bibliothèque juridique où sont disponible tous les textes juridiques
- conventions internationales ratifiées avec leurs décret d’application et mise à jour).
Section 5 : La vérification de la conformité de la loi étrangère avec l’ordre public
L’OP : est l’ensemble des principes et valeurs, politiques, économiques, sociaux, moreaux,
religieux, culturels, sur lequel repose la civilisation d’un Etat donné.
L’OP a un concept relatif car il varie d’un Etat à un autre, ici le juge lui incombe de chercher
dans la loi étrangère qu’il n’y a rien dans celle-ci qui porte atteinte à l’ordre public. (La loi doit
être conforme à l’ordre public).
Section 6 : appréciation de la méthode conflictualiste
Cette méthode a été fortement critiquée pour plusieurs raisons, elle a été même jugée
incompatible des intérêts du commerce international.
La première critique : la longueur
Ce qui va à l’encontre par ce qui est demandé par le commerce à savoir la rapidité. (TIME IS
MONEY)
La deuxième critique : l’insécurité juridique
Le cas où le juge se trompe dans la qualification.
Comme on a précité ci-dessus tout investisseur voulant s’implanter dans un pays, pose deux
questions :
Qu’en va-t-il du cadre juridique des affaires ?
Qu’en va-t-il de la justice ?
Donc les parties se mettent d’accord sur deux choses :
- Désigner la clause Paramount du contrat maritime par laquelle les parties soumettent
leur contrat à une autre loi ou convention internationale que celle qui a normalement
vocation à le régir
- Confier la compétence à une autre loi.
C’est pourquoi le Maroc s’est engagé dans plusieurs réformes, afin d’avoir un cadre juridique
qui doit se caractériser par deux choses
- Une loi qui doit encourager l’investissement.
- Une loi qui doit harmoniser le droit marocain avec les standards internationaux.
Alors le Maroc a besoin de cette sécurité juridique et judiciaire à l’échelle interne comme
externe, pour cette raison la méthode conflictualiste demeure insuffisante.
La troisième critique : la méthode est compliquée.
L’existence de plusieurs étapes (qualification-renvoi-vérification de l’ordre public…)
En conclusion si on ose dire que cette méthode est vouée à l’échec pour réglementer les rapports
des affaires du commerce international.
C’est pour cela la communauté internationale a cherché d’autres alternatives pour règlementer
les litiges des rapports du commerce international. Pour cela les juristes aidés par la
communauté international ont proposé une autre méthode pour corriger et remédier aux
défaillances de la 1iere méthode, cette méthode est intitulée la méthode des règles matérielles.
Chapitre2 : la méthode des règles matérielles.
Cette méthode vise l’ensemble des conventions internationales adaptées pour régir le commerce
international. Les conventions internationales sont des accords interétatiques qui prennent la
forme d’un texte juridique (Ex : convention de vienne, considérée comme un véritable code
international de la vente, composée de 101 article, et chaque article constitue une véritable règle
de vente), ces conventions sont très nombreuses.
A l’exception de l’U.E qui est bien organisé juridiquement et judiciairement (même sur le plan
politique), sur le plan international existe une absence totale d’une structure ou institution ou
organisation soit juridique ou judiciaire qui a l’habilité de légiférer des lois et des règles à
l’échelle internationale qui gouvernent et réglementent les rapports en matière internationale.
En revanche le monde dote d’une organisation qui est l’ONU qui englobe tous les pays du
monde et qui travaille dans plusieurs domaines (droit de l’Homme, droit de l’Enfant, droit de
la Femme, droit de Travail, droit de santé…), cette organisation (ONU) dote de plusieurs
filiales. On va se contenter des filiales juridiques qui sont au nombre de quatre :
CNUCED : La commission des nations unis pour le commerce et le développement. (Genève,
Suisse)
CNUDCI : La commission des nations unis pour le droit de commerce international. (Vienne,
Autriche)
UNIDROIT : Unification du droit (principe de droit). (Rome, Italie)
OMC : organisation mondiale de commerce. (Genève, Suisse)
Leur travail consiste à mettre en place un droit de commerce international sous forme des
conventions internationales. Pratiquement toutes les activités commerciales à l’échelle
internationales font l’objet des conventions internationales.
Ces conventions constituent des véritables règles matérielles qui ont pour mission de
réglementer le commerce international. Et on va faire une illustration des grandes conventions
qui ont été conclues afin de régir le commerce international.
Section 1 : Le domaine de la vente
La communauté internationale s’est préoccupée de la réglementation de la vente internationale
par la première convention datée le 1964, appelée LUVI (loi uniforme sur la vente
internationale). Cette loi uniforme a connu un problème, c’est que ses rédacteurs ont oublié de
réglementer le problème de formation de contrat international. Pour corriger cette anomalie ils
ont procédé la rédaction d’une nouvelle convention appelée LUFC (loi uniforme sur la
formation de contrat de vente). Or même ces deux conventions ont présenté une lacune, c’est
qu’elles n’ont pas prévu le délai de prescription pour la vente internationale de marchandise, ce
qui a donné lieu à une autre convention internationale appelée convention de NEW YORK sur
la prescription (le délai de prescription est fixé à 4 ans).
Malgré la présence de ces 3 textes la communauté internationale a continué de chercher un texte
complet et unifié.
Chose faite par la CNUCED qui a mis en place la fameuse convention internationale de Vienne
du 11 avril 1980 sur la réglementation de la vente internationale considérée comme un véritable
code de la vente internationale.
Tout cet arsenal juridique qu’ont évoqué sur la vente internationale de marchandise n’a pas été
ratifié par le Maroc, autrement ces textes ne font pas partie du droit positif marocain, bien que
le Maroc vend beaucoup et achète beaucoup à l’échelle internationale. Et reste la question à
poser, pourquoi le Maroc n’a pas ratifié ces conventions ?
Section 2 : Le domaine de transport
On ne peut pas imaginer une vente internationale sans transport international, mieux encore
toutes les ventes internationales donneront lieu à un transport international.
Alors on va classer et présenter les conventions internationales en matière de transport par
mode. La matière de transport international vise 6 modes de transport :
Le maritime- le routier - le ferroviaire- l’aérien - le fluvial - multimodal.
a- Le transport maritime
Le transport maritime a toujours bénéficié d’une grande attention de la part de tous les pays du
monde, surtout les Etats côtière. Le Maroc ne fait pas exception sauf que sa réglementation a
été plus ou moins timide.
1- Convention de Bruxelles
La première convention qui arrive sur le domaine de transport maritime international, s’appelle
la convention de Bruxelles de 1924 pour l’unification de certaines règles de commerce
international.
Toutes les dispositions de la convention de Bruxelles ont été reproduites textuellement sur le
connaissement. (Le connaissement : est un contrat type régit par l’association internationale des
armateurs. Pour la matière de transport international c’est à prendre ou à laisser)
Cette convention a eu un grand succès, ratifiée par tous les pays armateurs, ladite convention
réputée défendre seulement les intérêts des pays armateurs. (Le Maroc n’a pas ratifié cette
convention parce qu’il ne possède pas de bateaux).
L’article 4 de la convention énumère les 19 cas qui montrent le non responsabilité du
transporteur.
Grace à la clause Paramount cette convention peut être appliquée même au pays chargeurs bien
que ces derniers ne l’avaient pas ratifié. (Clause Paramount : clause qui désigne la loi applicable
à une opération de transport maritime.).
2- La convention de Hambourg de1978 pour le contrat de transport de marchandises par mer
La CNUCED a pris l’initiative pour mettre en place un texte maritime, mais pour cette fois,
viser la protection des pays chargeurs en maximum.
Cette convention a adopté une position opposite à la convention de Bruxelles, car elle fortement
protégé les chargeurs tout en conservant seulement 2 cas de non responsabilité du transporteur
des 19 cas énumérés dans la convention de Bruxelles (L’incendie- le déroutement pour sauver
des biens et des personnes en mer). C’est ainsi que pour la première fois un texte international
maritime va évoquer le terme retard.
Alors une autre fois la communauté internationale s’est trouvée loin de l’unification du droit
international maritime :
- Une partie d’Etats a ratifié la convention de Bruxelles.
- Une partie d’Etats a ratifié la convention de Hambourg.
En revanche le vœu de la communauté internationale était de mettre en place un texte juridique
qui va constituer ce qu’on appelle le consensus en matière de transport maritime.
3- Convention de Rotterdam ou règles de Rotterdam
Cette convention n’est pas entrée en vigueur, qui est venue pour adopter une position médiane,
et qui va essayer de concilier les deux conventions précédentes (Bruxelles– Hambourg), pour
sortir avec quelque chose qui plaira tout le monde.
Les règles de Rotterdam c’est une convention des nations unis sur le contrat de transport
international de marchandises effectué entièrement ou partiellement par mer.
La convention de Rotterdam vient d’être appliquée mais elle n’a pas entré en vigueur, car la
convention dispose dans un texte, qu’elle n’entrerait en vigueur que s’elle est ratifiée par 20
Etats (jusqu’à maintenant seulement moins 4 Etats qui l’ont ratifiée).
b- Le transport routier
Le transport routier a une importance considérable, il intervient soit avant le transport maritime
soit après. La communauté internationale a règlementé le contrat de transport international
routier de marchandises en 19-05-1956 par la convention de Genève.
C’est une convention très importante, ses dispositions sont copier-coller sur le contrat de
transport international routier de marchandises appelé CMR (convention marchandises routier
: reproduction textuelle intégrale de la convention de Genève de 1956).
Cette convention a eu un grand succès en matière de transport routier, parce que ses règles
matérielles ont été adoptées par l’unanimité des transporteurs routiers du monde.
Cette convention a été ratifiée par le Maroc en 1990.
c- Le transport ferroviaire
Le premier mode utilisé dans la logistique des guerres et qui a permis aux nations de faire la
guerre en ravitaillant les troupes (armes – chart –explosifs…). Le transport par train est très
ancien dans la pratique internationale, par la suite les choses ont repris dans le commerce
international (70% de transport de marchandises au Maroc se fait par train, on fait allusion au
transport de phosphate).
La communauté internationale s’est intéressée à cette activité en réalisant des conventions
internationales.
Convention de berne de 1890 (relative au transport ferroviaire)
Cette convention est à la base de l’organisation intergouvernementale pour le transport
international ferroviaire (OTIF) dont la mission est d’établir des règles juridiques communes
pour le transport international ferroviaire de marchandises entre ses Etats membres.
OTIF regroupe 49 Etats membre y compris le Maroc, et couvre 250.000Km de lignes
ferroviaires. (Le Maroc est lié indirectement via le transport multimodale – RO/ RO3 – appelé
aussi le transport superposé)
d- Le transport aérien
Au Maroc il y’a pas mal d’opérations de transport aérien de marchandises notamment :
- Exportation des fleurs - herbe fraiche - poisson…vers l’Europe.
- Importation des médicaments – pièces de rechanges – objets électroniques.
La communauté internationale a adopté une réglementation très ancienne avec la fameuse
convention de Varsovie de 1929 qui réglemente le transport aérien de marchandises, passagers,
et de leurs bagages. (Cette convention a été ratifiée par le Maroc)
e- Le transport fluvial
En Europe ce mode de transport est considéré comme premier concurrent au transport routier,
(Le Maroc ne possède pas de transport fluvial).
Ce mode est règlementé par la convention de Budapest du 22/ 07/ 2001.
Les opérateurs préfèrent ce mode, car il est plus sécurisé, moins cher, et plus rapide, il est hyper
réglementé : contrôle, document de transport, autorité portière, douane, connaissement
fluvial…
f- Transport multimodal
C’est le transport international effectué par au moins 2 modes de transport. Règlementé par la
convention de Genève de 1980, et qui n’a pas entrée en vigueur (ratifié par 7 Etats), mais elle
est souvent applicable en matière de transport international.
Au Maroc ce mode de transport est souvent utilisé en matière internationale.
Un contrat est mis en place et qui couvre tous les modes de transport pour une seule opération
dans un seul document appelé : le connaissement FIATA qui est rédigé par la fédération
internationale des transitaires.
Section 3 : domaine de paiement
La question de paiement à l’échelle international a souvent dérangé la communauté
internationale des commerçant car le problème classique et qui est toujours actuel en matière
de paiement est celui de la sécurité pour plusieurs raisons :
Les opérations de commerce international sont des opérations qui se réalisent à distance.
- Vendeur japonais des matériels informatiques.
- Acheteur marocain.
L’acheteur a peur d’envoyer l’argent et de ne rien recevoir.
Le vendeur réciproquement, a peur d’expédier la marchandise, et de ne jamais se faire payer ;
alors d’où la nécessite de mettre en place des mécanismes internationaux, pour régler ce genre
de problèmes, et garantir plus ou moins une certaine sécurité dans quelques modes de
paiements.
Il s’agit de 2 conventions et qui sont de la même ville (travaux préparatoires). C’est la ville
d’Ottawa.
- La convention d’Ottawa du 28 mai 1988 sur le crédit-bail international (leasing
international).
- La convention d’Ottawa du 28 mai 1988 sur l’affacturage international.
Ainsi 2 convention de Genève de 1930 l’une sur le chèque et l’autre sur la lettre de change.
La communauté internationale s’est intéressée de ces 2 opérations à savoir le crédit-bail et
l’affacturage.
Le crédit-bail :
Le leasing international est très utilisé, c’est un contrat triparti. Un contrat qui regroupe
simultanément 2 contrats : un contrat d’achat et un contrat d’assurance (opération de
financement dans laquelle le financement de la garantie s’imbrique).
Au Maroc le leasing est apparu en 1966 avec la société Maroc leasing, actuellement le Maroc
compte 11 compagnies de leasing. Et un projet de loi pour le leasing immobilier est
actuellement en étude.
L’affacturage :
C’est une technique et opération financière par laquelle, dans le cadre d’une convention, un
organisme spécialisé gère les comptes des clients des entreprises en acquérant leur créance, en
assurant le recouvrement pour leur propre compte et en supporte les éventuelles pertes lorsque
les débiteurs sont insolvables.
Chapitre3 : Méthode des règles de système a-national
La communauté internationale, dans sa recherche à trouver un cadre juridique, qui réglemente
les transactions, notamment commerciales à l’échelle international, a travaillé par plusieurs
méthodes : (méthode conflictualiste qui a été voué à l’échec ainsi la méthode des règles
matérielles qui avait des problèmes car elle n’a pas pu unifier le droit de commerce
international).
Finalement ces opérateurs sont allés jusqu’à créer le droit, à travers la pratique des commerçant,
ce n’était pas un choix mais une nécessité pour les commerçants, de créer leur propre corpus
juridique c’est-à-dire un droit issu de la pratique et qui n’est rien d’autre que les règles
anationales qui repose sur un droit spécifique issu de la pratique appelé dans le jargon du
commerce international la lex-mercatoria.
La lex-mercatoria peut être définit comme étant l’ensemble des usages et des coutumes
applicable et adaptés à la matière commerciale.
Section 1 : Le domaine de la vente
Dans le cadre de la lex-mercatoria on a dit beaucoup de chose sur la vente, puisqu’elle constitue
le socle même des opérations de commerce international.
Les opérateurs économiques ont commencé par la mise en place des formules de vente et qui
sont au nombre de 11 incoterms (aucun droit positif ne contient ces 11 incoterms).
Ces incoterms sont l’invention des opérateurs économiques, et qui ont été mis en place pour
répondre à trois principales questions :
- Qui fait quoi ?
- Qui paie quoi ?
- Qui est responsable ?
Chaque incoterms détermine et précise les responsabilités et les droits des parties.
Encore une fois les opérateurs économique vont renforcer le domaine de la vente par un autre
mécanisme à savoir les contrats type (ensemble de règles montés par les opérateurs
économiques).
Les contrats type sont des contrats réalisés au quotidien, ce sont des contrats montés et préparés
par les opérateurs économiques qui pratiquent les mêmes activités commerciales cela dans le
cadre des corporations, associations, ou organisme professionnel. (La fédération internationale
des assurances qui pratique la même activité commerciale internationale)
Ces operateur se sont mis d’accord sur un modèle de contrat que chacun d’eux doit le proposer
à son éventuelle clientèle.
Ex : le connaissement (contrat de transport maritime) sur ce contrat type, les opérateurs se sont
mis d’accord sur un nombre de clauses qui doivent figurer sur le contrat on fait allusion à l’art
230 du DOC.
Par ce mécanisme tous les problèmes de la vente internationale ont été résolus, par le fait que
chaque transaction commerciale a son propre contrat type.
Section 2 : Le domaine du paiement
a- Le paiement sur le plan matériel
Depuis longtemps le paiement a présenté de grands problèmes en ce qui concerne la sécurité
juridique à l’échelle internationale (les cocontractants dans un contrat de vente sont hyper-
éloignés).
L’acheteur a peur de virer le prix et réciproquement le vendeur a peur d’expédier la marchandise
et de ne recevoir à jamais le prix.
Ce qui a fallu réfléchir profondément sur les techniques qui permettent :
1- Le paiement à l’échelle international.
2- Garantir et mettre en place une sécurité pour les deux parties.
La communauté internationale des commerçants a mis en place un mécanisme qui est ignoré
par la loi qui est le crédoc (on ne peut pas trouver ce mécanisme dans aucun droit positif).
1- Le crédit documentaire
C’est un mécanisme qui vient pour répondre aux problèmes dangereux de paiement à
l’international.
A l’occasion ces opérateurs sont créé une technique appelée le circuit du crédit-documentaire.
Ce circuit se déroule de la manière suivante :

Cette opération inventée par les commerçants et pour les commerçants, et qui pour but de
garantir le paiement à l’international, surtout par la mise en place d’un système de sécurité
garanti pour les deux parties à travers un contrat commercial, qui produit ses effets on fait
allusion à l’art 11 de la convention de Vienne de 1980.
Commentaire du schéma :
A- Le premier qui doit bouger est l’acheteur
Celui-ci s’adresse à sa banque pour remplir un document sous forme d’une demande
d’ouverture de crédit-documentaire sur lequel figure les différents documents obligatoires qui
donnent lieu au paiement, ces documents sont :
1- La somme à payer en lettre et en chiffre.
2- La facture commerciale dûment signée par le vendeur en 4 exemplaires.
3- Jeux complet de connaissement (contrat de transport maritime) là il y’a une certaine
intelligence humaine, l’acheteur s’assure que sa marchandise est déjà sur l’eau.
4- Certificat d’assurance couvrant les risques (vol-perte-avaries-guerre…)
5- Duplicata de risques de voiture (CMR), le contrat de transport routier.
6- La DUM : la déclaration unique de marchandise qui doit prouver que la marchandise
est dédouané (elle est utilisé par tous dans le monde).
7- Certificat de manutention.
B- La banque émettrice :
Qui va informer la banque correspondante de ces différents documents à fournir, ainsi que de
la disponibilité de l’argent qui va être éventuellement versée sur le compte du vendeur (au cas
où celui-ci fournit tous les documents précisés sur le crédoc).
C- La banque correspondante (notificatrice) :
Qui est la banque du vendeur va l’informer de son côté de fournir ces documents suscités.
D- Le vendeur :
Qui doit réagir, pour préparer ces documents afin d’avoir son argent. Dès que le vendeur est
notifié par sa banque, il va changer de nom est devenu bénéficiaire, et va envoyer la
marchandise. L’envoi de la marchandise signifie que le vendeur dispose du contrat de transport
routier, la DUM, un jeu de connaissement, la facture cachetée et dûment remplie et signée… et
une fois le dossier est prêt, les documents sont remis à sa banque.
E- La banque notificatrice :
Qui va vérifier ces documents d’une manière minutieuse et de s’assurer de leur conformité avec
les termes de crédit (le document rempli chez la banque de l’acheteur).
F- La banque émettrice :
La même chose au niveau de la banque de l’acheteur un contrôle minutieux de la conformité
des documents.
S’il y’a transfert d’argent à la banque du vendeur, et remise des documents à l’acheteur qui doit
se diriger vers le port où la marchandise serait déchargée.
Du coup il y’a possession de la marchandise, ici le capitaine de navire ne donnerait pas la
marchandise qu’au détenteur du connaissement.
Et enfin vient l’étape de vérification de l’état de la marchandise par l’acheteur, tout en
comparant l’état de celle-ci avec ce qui figure sur le connaissement.
b- Le paiement sur le plan juridique
La lex-mercatoria comme droit supranational peut être définie, comme un droit de marché qui
contient l’ensemble des principes, usages, des coutumes et pratiques, relatifs à la règlementation
du commerce international. La lex-mercatoria est toujours méconnue au niveau de l’arsenal
juridique du droit positif étatique, bien que la lex-mercatoria réglemente plus que 95% des
transaction de commerce international dont 99% des ventes internationales sont effectuées via
le mécanisme du crédoc.
Dans le cadre de la lex-mercatoria, les règles juridiques ont été inventées par les commerçants
afin de déterminer les obligations et les responsabilités de chaque intervenant (sont au nombre
de 4 : donneur d’ordre c’est-à-dire l’acheteur - le vendeur - la banque émettrice - la banque
notificatrice ou correspondante), ces pratiques, ces coutumes et ces usages ont été codifiés par
la suite par un organisme qui représente les commerçants, et défend leurs intérêts.
On fait allusion à la chambre commerciale internationale dont le rôle est de préserver les intérêts
des commerçants à travers la codification des incoterms en matière du contrat de vente, le
contrat type, et les RUU en ce que concerne les opérations de paiement.
Tous les 10 ans la communauté internationale des commerçants représentée par la CCI procède
à la mise à jour des RUU et des Incoterms, par le biais de la codification.
Section 3 : les principes de commerce international
La lex-mercatoria a continué de gagner de place jusqu’à mettre en œuvre sur le terrain de
certains principes à propos desquels il y’a un consensus universel, bien qu’ils ne font l’objet
d’aucune consécration légale à l’exception de quelque principe (Nul crime, nul peine, sans loi
…).
Le principe en droit est équivalent à ce qu’on appelle l’adage ou la maxime.
Ces principes ont une origine prétorienne, car la religion avait toujours sa place dans le droit
positif avant le XIV éme et le XV éme siècle c’est elle qui donne la solution et grâce à l’église
beaucoup de choses ont été introduite en droit positif, on fait allusion aux engagements moreaux
; l’obligation de porter assistance ; la bonne foi….
Les préteurs dans l’histoire ont devenu des juges, des arbitres ; ils ont mis en place l’obligation
de prêter assistance à une personne en danger, la bonne foi, ainsi que plusieurs principes qui
vont faire l’objet de la règlementation du commerce international.
a- le principe Robus sic stantibus (si les choses restent en état)
C’est un principe qui permet aux parties de renégocier le contrat en cas de changement des
circonstances.
En matière contractuelle il existe deux types de contrat :
- Les contrats instantanés
- Les contrats successifs
En contrats successifs sont des contrats dont l’exécution dure dans le temps.
Ex : un contrat de fourniture de pétrole conclu entre le Qatar et le Maroc, pour une durée de 3
ans.
Au moment de la conclusion du contrat le prix du baril de pétrole a été 40 $ ; après une année
d’exécution du contrat le prix du baril s’est doublé, et du coup le Qatar ne peut pas honorer ces
engagements.
Bien que le Qatar doive continuer à livrer le baril de pétrole à 40$, ceux-ci demeurent injustes,
et déraisonnables.
Alors le principe imposé par les préteurs et ensuite les arbitres (95% des litiges du commerce
international sont tranchés par les MARL) comme une justice privée dès qu’ils se trouvent
devant une tel situation où il y’a un déséquilibre économique de prestations entre les parties
s’ils font appelle au principe Robus sic stantibus c’est-à-dire la révision de contrat en cas de
changement des circonstances économiques.
Ce principe s’est transformé en une clause, toujours rédigée dans le contrat du commerce
international, qui a un caractère successif et qui n’est rien d’autre que la clause du hardship.
Le contenu de la clause est comme suit : «le prix est fixé au contrat sera révisable dans le cas
de changement de circonstances», (soit par l’augmentation de prix ou par sa minoration).
La clause de hardship est devenue une clause de style. Cette clause se présente sous plusieurs
formes :
- La clause d’indexation
- La clause d’échelle mobile
b- Pacta sunt servanda : le contrat est la loi des parties
C’est un principe très ancien mais qui existe toujours, au Maroc ce principe a été intégré comme
loi, on fait allusion à l’article 230 du DOC « Les obligations contractuelles valablement formées
tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites, et ne peuvent être révoquées que de leur
consentement mutuel ou dans les cas prévus par la loi ».
Ce principe a une accrétion légale, et on peut dire que, une fois le contrat est conclu, il est
strictement interdit de le toucher (pas de surcharge - pas de rature…). (C’est une infraction
pénalement sanctionnée si on procède à un changement du contenu de contrat après sa
signature).
L’échappatoire pour les parties c’est de prévoir la clause de rattachement, dans le contrat ou
une autre clause qui permet la modification dans le contrat. Comment ? Cela est possible un
contrat nommé l’avenant, c’est-à-dire un petit contrat qui modifie le contrat principal.
c- Bona faena : la bonne foi.
Aucun texte international ne donne de définitions à cette notion. La bonne foi a toujours existée,
mais elle n’a jamais été définie, c’est pourquoi chaque juge a son propre, concept de la bonne
foi. La référence a été toujours faite au bon père de famille. La bonne foi est appréhendée
comme agissement d’une personne raisonnable.
d- Mitigation of damages : minimisation des pertes.
C’est un principe qui trouve son fondement dans l’instauration des règles d’équité dans le
commerce international.
Dans certains cas en commerce international lorsque la marchandise est avariée en partie, et on
cas d’une expertise, l’expert déclare que la marchandise contenu au niveau du conteneur est
complètement endommagée. Or la constations faite donne lieu à constater que seulement une
petite partie qui s’est endommagée.
Ce principe recommande aux experts et à tous les intervenants économiques de minimiser les
pertes, et c’est ce qu’on appelle l’éthique en droit des affaires.
e- L’estoppel
En commerce international on recommande aux commerçants que lorsqu’ils s’engagent avec
quelqu’un, ils ne peuvent pas se contredire après.
Ce principe a été intégré au niveau des principes des droits européens. (Codification des
principes). L’article 1-8 de l’unidroit dispose que : « Une partie ne peut agir en contradiction
avec une attente qu’elle a suscitée chez l’autre partie lorsque cette dernière a cru
raisonnablement à cette attente et a agi en conséquence à son désavantage»
Ex : un agriculteur qui a une récolte de tomate de 60 mille tonnes avec un acheteur qui lui a
promis l’achat de la récolte. L’agriculteur, a déclaré aux autres clients que la récolte a été
vendue. Or l’acheteur qui a promis l’achat s’est contredit. Selon ce principe d’estoppel une
partie ne peut agir en contradiction avec une attente qu’elle a suscitée chez l’autre partie lorsque
cette dernière a cru raisonnablement à cette attente et a agi en conséquence à son désavantage.
f- Limitation de la réparation des dommages prévisibles
La distinction entre la responsabilité délictuelle, et la responsabilité contractuelle.
La responsabilité délictuelle :
Quand on évoque la responsabilité délictuelle, on parle des grands montants même de grands
chèques cela en matière de réparation des préjudices et des dommages subis.
Dans ce cas le juge accorde la réparation des dommages matériels qui contient :
- Le dommage éprouvé
- Le dommage moral : prix de chagrin qui est au Maroc réparable réellement (victime de
la faute d’autrui)
- Le dommage futur (séquelle, …)
- Le dommage d’agrément. La faute rend la personne privée du plaisir de la vie.
Toujours en responsabilité délictuelle la réparation du préjudice peut être effectuée par ricochet.
Ca concerne les victimes par ricochet qu’elle soit ascendant ou descendant.
Dans le cadre d’une réparation d’une faute délictuelle, l’indemnisation est hyper-grande.
La responsabilité contractuelle
En revanche dans le cadre d’une responsabilité contractuelle, le juge, l’arbitre avant de
commencer le dédommagement, ils comptent les pertes exactes.
Si les dommages sont prévisibles, le dédommagement serait : L’indemnisation + Le manque à
gagner
Ex : Un commerçant a perdu 100.000 $ dans une affaire régie par un contrat international, son
dédommagement est 100.000$ + le manque à gagner seulement.
Apres avoir mis en place ce corpus juridique pour le commerçant à l’échelle international, c’est
un autre problème qui surgi, qui sera l’organe habilité à la juridiction ?
Les tribunaux nationaux ne peuvent pas jouer ce rôle, sous peine que le juge peut tomber en
déni de justice, cela est dû à la présence de la loi nationale, et aussi aux différentes conventions
signées, et qui ont la primauté sur les lois internes. En plus la présence de l’article 2 du code de
commerce qui prévoit que : « II est statué en matière commerciale conformément aux lois,
coutumes et usages du commerce, ou au droit civil dans la mesure où il ne contredit pas les
principes fondamentaux du droit commercial»
Pour cela et après avoir créé la norme, on va créer l’organe judiciaire chargé de l’appliquer d’où
la mise en place par le monde du commerce international des MARL notamment l’arbitrage.
Chapitre 4 : l’arbitrage commercial international.
Aujourd’hui, ce n’est pas un choix, mais c’est une nécessité pour le pays d’adopter une
tendance, qui consiste à favoriser un cadre juridique adéquat, et une justice à la portée des
acteurs commerciaux, c’est la raison pour laquelle au Maroc et partout dans le monde, on a
instauré une nouvelle organisation judicaire privée à travers ce qu’on appelle les MARL est qui
sont au nombre de 4 : l’arbitrage – la médiation – la conciliation – l’expertise, (certains juristes
les appellent les MARC).
En effet plus que 95% des litiges commerciaux internationaux sont tranchés par la voie des
MARL.
Les MARL aujourd’hui constituent les méthodes les plus attractives, et plus intéressantes, pour
le commerce et notamment l’arbitrage.
Au Maroc l’arbitrage a toujours existé, dans certains secteurs commerciaux, à travers
l’institution de l’AMINE, cette institution fait partie de l’histoire du Maroc.
Toujours au Maroc, et à l’échelle interne, comme internationale, et en matière commerciale,
l’ancien CPC a consacré 12 articles à l’arbitrage (les articles 366 et suivant). De même le
nouveau CPC 2013 a fait intégrer la loi 05-08 sur l’arbitrage marocain.
De même pour la loi organisant les tribunaux de commerce au Maroc, et qui permet dans son
article 11 aux commerçants de faire recours à l’arbitrage.
Egalement cette loi permet aux commerçants d’insérer dans leurs contrats des clauses
d’arbitrage.
Alors c’est quoi l’arbitrage ?
L’arbitrage est une justice privée, c’est une convention entre deux parties, par laquelle, des
commerçants en litige décident de ne pas soumettre leurs litiges à des tribunaux Etatiques,
notamment les tribunaux de commerce, et de les soumettre à des arbitres qui ne sont pas
forcément des juges.
1- Statut de l’arbitre
Un arbitre n’est pas forcément un juge, cette définition va nous permettre de s’interroger sur le
statut de l’arbitre. Alors c’est qui l’arbitre ?
Un arbitre est un professionnel, ce professionnel n’est qu’un commerçant, qui a exercé la même
activité commerciale, pendant de longues années. (La moyenne aujourd’hui, c’est entre 20ans
et 25ans, cette période permet au juge arbitre de vivre tous les types de litiges, ainsi que de
vivre aussi toutes les solutions).
2- Les types d’arbitrage commercial
Il existe deux types d’arbitrage :
- L’arbitrage ad’hoc
- L’arbitrage institutionnel
- L’arbitrage ad’hoc
L’arbitre ad’hoc est l’accord le plus simplifié de l’arbitrage.
Commerçant (A) Commerçant (B)

Arbitre (1) Arbitre (2)


Arbitre Supérieur
Le litige va être tranché par un collège d’arbitre composé de 3 personnes (arbitres).
Un qui va représenter les intérêts du vendeur, l’autre qui va représenter les intérêts de l’acheteur
et un troisième qu’on le départage.
Cet arbitrage est appelé ad’hoc pour la raison suivante : c’est un arbitrage effectué par 3 arbitres
et une fois qu’ils auraient rendu leur sentence arbitrale, ces trois arbitres perdront leur qualité
d’arbitre.
Ad’hoc : est un terme latin qui signifie pour cette mission, pour ce rôle.
- L’arbitre institutionnel
Depuis la première guerre mondiale, les commerçants ont senti un déchirement, ce qui les a
poussés à se grouper et à créer leurs organismes qui vont les représenter et qui vont défendre
leurs intérêts.
Ces organismes ne sont rien d’autre que les chambres de commerce.
La première chambre de commerce a été créée en 1919, il s’agit bien de la chambre de
commerce international de Paris. (Puis vient la CCI de Londres, puis la CCI de New York).
La CCI de paris est un véritable tribunal international privé, car il contient tous les organes
constituants un tribunal. (Président, juges (arbitres permanents), un secrétariat de greffe, c’est
la même architecture organisationnelle trouvée dans un tribunal Etatique).
Le premier rôle que peut jouer la CCI est un rôle législatif à travers la codification des usages,
coutumes et pratiques, qui connaissent une unanimité universelle, dans le but de ne pas les
perdre, ainsi pour éviter les différentes interprétations.
Ces codifications, se présentent sous forme de brochures sur lesquels sont reportées toutes les
règles (RUU600- INCOTERMS- CONTRAT TYPE).
Le deuxième rôle que peut jouer la CCI, est celui d’un rôle judiciaire, c’est un véritable tribunal
privé.
Pour l’arbitrage institutionnel, le demandeur après avoir constitué son dossier de litige dans
lequel se trouve, la requête introductive de l’action, le PV d’expert, certificat d’assurance, les
factures, les contrats…, on dépose le dossier au secrétariat de greffe de la CCI, le greffier à son
tour le présente au président de la chambre, et après lecture des fait cités dans la requête, afin
de savoir de quel type d’affaire s’agit-il.
Après l’identification de type de litige, le président de la chambre va procéder à la désignation
de 3 meilleurs juges en la matière (domaine concernant le litige).
3- Les procès de l’arbitrage commercial international
Dans la pratique de l’arbitrage commercial international, existe 2 procès.
- Le procès de la clause compromissoire
La clause compromissoire est une clause qu’on peut la trouver dans tous les contrats de
commerce international, cette clause est rédigée de la manière suivante : « tout litige naissant
de l’exécution du présent contrat, sera soumis à l’arbitrage de la CCI de PARIS » ou (Londres-
New York).
Cette clause est devenue une clause de style, la clause compromissoire c’est l’une des clauses
qui a bénéficié dans le cadre la jurisprudence internationale (arrêt de cour de cassation), de ce
qu’on appelle l’autonomie par rapport au contrat, c’est-à-dire, si la clause compromissoire est
nulle, le contrat demeure toujours valable, si le contrat est nul, la clause compromissoire
demeure valable.
- Le compromis d’arbitrage
La communauté internationale des commerçants a toujours bénéficié des faveurs d’ordre
juridique, et par ça on veut dire qu’il arrive parfois que les commerçants oublient ou négligent
d’insérer dans le contrat principal, la clause compromissoire.
Devant cette situation, et en cas de litige et puisque on est en matière commerciale, la loi permet
aux parties de se rattraper en rédigeant après la naissance de litige un compromis de litige.
Le compromis d’arbitrage est un petit contrat (le contrat principal, est intouchable, strictement
interdit, de surcharger un contrat, ou de faire des ratures), où les parties vont s’engager à
soumettre l’actuel litige à l’arbitrage soit ad ’hoc ou institutionnel.
Ce compromis d’arbitrage a la forme d’un avenant qui sera annexé au contrat principal.
4- Les avantages de l’arbitrage
Plus que 95%des litiges internationaux sont tranché par l’arbitrage, cela est dû à plusieurs
raisons.
- L’arbitrage demeure rapide
Cela veut dire la rapidité de l’instance arbitrale. D’après le CPC marocain de 2013, les arbitres
qu’il s’agisse des arbitres ad’hoc, ou institutionnel, doivent rendre leurs sentences, dans un délai
de 6 mois au maximum.
Cela peut être justifié par le fait que le litige concerne le domaine des affaires où se peut qu’un
commerçant a mis toute sa fortune dans cette affaire objet de litige. (Pour la justice Etatique
aujourd’hui la période pour rendre une décision arrêt/jugement varie entre 6 mois et 10 ans).
- L’arbitrage demeure secret et confidentiel
La publication des sentences se limite à citer la qualité (sans nom patrimoniaux des parties) des
parties qui ont fait recours à l’arbitrage. Cela est justifié par le fait qu’un commerçant peut payer
trop cher pour son image de marque et sa réputation.
Par contre une décision émanant d’un tribunal Etatique (arrêt/jugement) qui ne contient pas de
nom, et prénom sont réputées nulles, même s’il s’agit de vente.

- La possibilité de régler le litige en amiable compositeur


L’amiable compositeur : c’est le mécanisme par lequel en tranche un litige au-delà des règles
de droit.
Pour un juge ou magistrat, il n’a pas le droit de laisser l’application de la loi d’un côté et trancher
un litige, sinon il va être poursuivi d’un déni de justice. Or l’arbitre a cette possibilité, de laisser
le droit, et statuer en amiable compositeur, c’est-à-dire appliquer les règles d’équité.
Ex : dans le cas d’un arbitrage ad’hoc les trois juges désignés, après la lecture de la requête du
demandeur (victime d’un dommage), au nom de l’amiable compositeur décident ce qui suit :
Condamnation des deux parties, la 1ière tant que auteur de la faute, à subir 70% du préjudice
causé, la 2ème partie tant que demandeur (agir imprudemment), à subir 30%du préjudice causé.
Le pourcentage peut varier selon les circonstances, ou situations, (30%/70% - 50%/50% -
20%/80%...).
Or en justice Etatique, et en cas d’un litige où il y’a un préjudice, le juge se base sur l’article,
88 du DOC : «Chacun doit répondre du dommage causé par les choses qu'il a sous sa garde,
lorsqu'il est justifié que ces choses sont la cause directe du dommage, s'il ne démontre :
1. Qu'il a fait tout ce qui était nécessaire afin d'empêcher le dommage ;
2. Et que le dommage dépend, soit d'un cas fortuit, soit d'une force majeure, soit de la faute de
celui qui en est victime. »
Dans l’arbitrage en amiable compositeur, le juge arbitre a la possibilité de laisser la loi d’un
côté, et de l’autre côté appliquer les règle d’équité, en effet il existe des principes inventés par
les arbitres et qui vont dans le sens de l’équité on fait allusion au Robus sic stantibus, révision
de contrat en cas de changement de situations où les parties se trouvent dans l’impossibilité
d’exécuter le contrat.
En revanche en droit ce qui est demandé est l’exécution de contrat et par conséquent joue le
principe pacta sunt servanda autrement dit l’article 230 du DOC « Les obligations
contractuelles valablement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites, et ne peuvent
être révoquées que de leur consentement mutuel ou dans les cas prévus par la loi. »
Dans le cas de la non-exécution, il y’a résiliation et dommage et intérêt (manque à gagner).
5- Les inconvénients de l’arbitrage
En réalité il n’y a pas beaucoup d’inconvénients, certains juristes disent que l’inconvénient
majeur de l’arbitrage est qu’il demeure onéreux, et cher.
En effet cette position est critiquable, pour les raisons suivantes :
- En cas d’arbitrage ad’hoc, les juges arbitres, sont rémunéré en pourcentage fixé et qui est
négocié à l’avance (en arbitrage institutionnel, il y’a un barème en vigueur).
- Les frais de l’arbitrage sont aux frais du demandeur.
- En cas d’un litige porté devant les tribunaux Etatiques le demandeur supporte aussi les frais
engendrés par l’action intentée devant la juridiction.
- Mais si le litige est porté devant une juridiction étrangère, la facture peut s’alourdir
(déplacement, avocat, taxe, report des audiences, hôtel,…).
En guise de conclusion de ce point on peut dire que 99% des litiges en matière de commerce
international, sont tranchés par le mécanisme d’arbitrage.

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