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L3 T RAVAUX D IRIGÉS

Communications Numériques

2011/2012
Sujet 1 : Codage numérique en bande de base

1.1 Codage NRZ


Afin de réaliser une communication numérique sur un câble de transmission (par voie électrique),
on considère une suite numérique binaire (αk = 0, 1) aléatoire à valeurs équiprobables cadencée par une
horloge de période T. On applique à cette information un codage trivial consistant à associer la valeur
"-V" (tension électrique de valeur négative) à l’état binaire "0" et la valeur "+V" à l’état binaire "1" (ce
code se nomme NRZ, Non Return to Zero).
1. Représenter un tel signal en fonction du temps ; on le nommera x(t ). Que peut-on déjà en tirer
comme propriétés (au sens de la fonction du temps) ?
Afin d’évaluer la bande passante spectrale nécessaire à prévoir (ou à réserver) sur le câble, on cherche à
exprimer le spectre d’un tel signal numérique.
2. Donner d’abord l’expression du formant de ce code, c’est-à-dire la fonction g (t ) qui permet d’ex-
primer le signal numérique x(t ) sous la forme :
X
x(t ) = a k g (t − kT )
k

3. Rechercher l’expression du spectre G( f ) de cette fonction g (t ) et de la densité spectrale de puis-


sance associée :
S g g ( f ) = |G( f )|2

4. Grâce à la formule de Bennett, exprimer la densité spectrale de puissance S xx ( f ) du signal numé-


rique x(t ) et la représenter.
5. Que peut-on en déduire relativement à la bande passante nécessaire ? Quelle sera donc l’opération
indispensable à réaliser ?

1.2 Codage 2B1Q-NRZ


Dans le même contexte que précédemment, et avec la même source numérique binaire d’informa-
tion, on a l’idée de réaliser le même type de codage, mais appliqué, non pas à chaque symbole, mais à
chaque doublet de symboles (ce nouveau code se nomme 2B1Q-NRZ, comme “2 binaires - 1 quaternai-
re”.
1. Définir un exemple de choix de valeurs b k (un symbole b k quaternaire représentera un doublet
de bits de la source numérique binaire). Représenter à nouveau un tel signal x q (t) en fonction du
P
temps : x q (t ) = k b k g (t − kT )
2. Exprimer la nouvelle densité spectrale de puissance S x q x q ( f ) et la comparer à la précédente.
3. Que peut-on en déduire et quel est l’intérêt d’un tel codage ?
4. Pourrait-on étendre ce principe à un codage appliqué sur un grand nombre de bits consécutifs ?
Quel phénomène limitera la valence du système ?

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Sujet 2 : Transmission sur canal bruité

Nous considérons la transmission d’une séquence binaire par un codage en ligne (en bande de base)
sur un canal à bande non limitée. Le bruit considéré est un bruit blanc gaussien de densité spectrale de
puissance Γn ( f ) = N0 /2.
Le codage considéré est le code Manchester : a k = ±1, et
½
−V pour 0 ≤ t < T /2
g (t ) =
V pour T /2 ≤ t < T

2.1 Filtre adapté


1. Quelle est l’expression de E b , l’énergie moyenne par bit ?
2. Le filtre de réceptiopn adapté est g r (τ) = A · g (t 0 −τ). Déterminer l’expression du filtre adapté pour
le code de Manchester (on choisira t 0 de sorte que le filtre de réception soit causal).
Le signal reçu est X
y(t ) = a k g (t − kT ) + n(t )

L’estimation des symboles émis est faite en échantillonnant r (t ), le signal à la sortie du filtre de réception,
aux instants t 0 + nT X
r (t ) = a k h(t − kT ) + b(t )

3. Quelle est l’expression de h(t ) ?

2.2 Probabilité d’erreur


On montre que, lorsqu’il y a adaptation, la probabilité d’erreur est fonction du quotient E b /N0 .
1. Quelle est l’unité de N0 ? Quelle est la puissance du bruit sur une bande de fréquence de largeur
W?
2. Rappeler l’expression de la probabilité d’erreur en fonction du quotient E b /N0 , pour un codage
bivalent antipolaire (a k = ±1).
3. Que vaut l’expression du quotient E b /N0 en fonction de V , N0 , D ? Conclure sur l’influence du
débit sur la probabilité d’erreur binaire.
4. Déterminer P la puissance d’émission en fonction de D et E b . On mesure N0 = 4 × 10−21 W/Hz,
évaluer la puissance minimale P mi n à émettre pour un débit binaire D = 34 Mbits/s garantissant
une probabilité d’erreur P e ≤ 10−4 .

0.00 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05 0.06 0.07 0.08 0.09
2.30 0.00114 0.00109 0.00103 0.00098 0.00094 0.00089 0.00085 0.00080 0.00076 0.00072
2.40 0.00069 0.00065 0.00062 0.00059 0.00056 0.00053 0.00050 0.00048 0.00045 0.00043
2.50 0.00041 0.00039 0.00037 0.00035 0.00033 0.00031 0.00029 0.00028 0.00026 0.00025
2.60 0.00024 0.00022 0.00021 0.00020 0.00019 0.00018 0.00017 0.00016 0.00015 0.00014
2.70 0.00013 0.00013 0.00012 0.00011 0.00011 0.00010 0.00009 0.00009 0.00008 0.00008
2.80 0.00008 0.00007 0.00007 0.00006 0.00006 0.00006 0.00005 0.00005 0.00005 0.00004

TABLE 2.1 – Valeurs de la fonction erreur complémentaire

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Sujet 3 : Canal à bande limitée en bande de base

Nous étudions une transmission en bande de base sur un canal à bande limitée. Le filtrage opéré par
le canal a pour effet la création d’une interférence entre symboles (IES). A la sortie du canal le signal reçu
r (t ) est tel qu’à l’instant d’échantillonnage t 1 + nT , r (t 1 + nT ) ne dépend pas uniquement de a n mais
vaut X
r (t 1 + nT ) = a n h(t 1 ) + a n−k h(t 1 + kT )
k6=0

où h(t ) est l’expression du formant g (t ) filtré par le canal. En effet, à l’entrée du canal le signal codé a
pour expression : X
x(t ) = a m g (t − mT )
m

3.1 Filtrage passe-bas du premier ordre


Nous étudions empiriquement ce phénomène pour un signal codé NRZ (a k ∈ {−1, 1} et g (t ) = V pour
0 ≤ t ≤ T ) et un canal modélisé par un filtre passe-bas du premier ordre (dont la fréquence de coupure
vaut ωc = τ1 ).
1. Tracer h(t ), la forme d’onde (ou le formant, ici un créneau) filtrée par un filtre passe-bas du premier
ordre, pour différentes valeurs de τ.
(a) τ ¿ T
(b) τ ' T
(c) τ À T
2. Représenter le signal r (t ) pour ces différentes valeurs de τ.
3. Que devient le filtrage du signal x(t ) dans le cas τ À T ? En quoi s’agit-il d’une interférence entre
symboles ? Transposer la relation τ À T dans le domaine fréquentiel (rappel : R = T1 ).

3.2 Filtrage passe-bas idéal


Nous étudions le même signal NRZ binaire. Le canal est cette fois modélisé par un filtre passe-bas
¡ ¢
idéal. L’ensemble codeur – canal – filtre de réception a pour transformée de Fourier H ( f ) = A·Π f /(2 f c ) .
1. Déterminer l’expression de h(t ).
Le signal reçu qui permettra de déterminer (estimer) le symbole émis est
X
r (t ) = a k h(t − kT )

avec â n = r (n · T ).
2. Quelle est l’expression de â n (en fonction de h(t ) et de la suite (a k )) ?
3. Donner une valeur de f c , minimale, permettant l’annulation de l’IES.
4. Rappeler l’expression du premier critère de Nyquist dans le domaine fréquentiel. Montrer que H ( f )
le vérifie.

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Sujet 4 : Modulation numérique, multiplexage

4.1 Constellation
La modulation permet de réaliser une transmission numérique sur voie hertzienne en transposant
le spectre du signal numérique autour d’une fréquence porteuse dans une bande de fréquence étroite
allouée. L’ensemble fréquence–bande se nomme canal hertzien.
1. Donner l’expression d’une porteuse de fréquence f 0 modulée en amplitude par un signal x(t ) ou
en phase par un signal y(t ).
2. Montrer qu’un signal s(t ) modulé en amplitude par le signal x(t ) et simultanément en phase par le
signal y(t ) peut s’écrire comme étant un signal modulé en quadrature, c’est-à-dire

s(t ) = I (t ) cos(2π f 0 t ) −Q(t ) sin(2π f 0 t )

3. Dans le cadre d’une transmission numérique, montrer que si l’on considère que I (t ) et Q(t ) peuvent
prendre un nombre fini de valeurs, les couples I /Q peuvent représenter des n-uplets de bits. Repré-
senter ces différents états sur un diagramme I /Q. Cette représentation se nomme la constellation.
4. Sachant que I (t ) et Q(t ) sont constants sur une période T s , quel est le débit binaire D de la trans-
mission en fonction de M le nombre de points de la constellation (la valence) et R = 1/T s (la rapidité
de modulation) ?
5. Représenter sur la constellation la perturbation apportée par un bruit additif.
6. La rapidité de modulation est limitée par la bande de fréquence allouée. Quelle est la limitation
dans l’augmentation du débit par l’augmentation de la valence ?
7. Etablir un schéma fonctionnel de modulation.
8. En écrivant s(t ) = I (t ) cos(2π f 0 t )−Q(t ) sin(2π f 0 t ), établir un processus de démodulation et en faire
le schéma fonctionnel. 1

4.2 Multiplexage fréquentiel inverse


On considère un canal physique (paire de conducteurs cuivre) de bande passante utilisable [0 –1
MHz], mais pouvant présenter des irrégularités spectrales de transmission ("trous", perturbations ponc-
tuelles, grandes différences d’atténuation,. . .). De manière à pouvoir quand même utiliser ce support
avec un débit maximal, on divise la bande passante en 256 canaux fréquentiels de largeur 4.3 kHz cha-
cun (principe de l’ADSL) avec la répartition suivante :
– canaux 1 à 6 : téléphonie classique (analogique ou RNIS),
– canaux 7 à 31 : données numériques "montantes",
– canaux 32 à 256 : données numériques "descendantes".
Sachant que, pour les données, on applique une modulation QAM de 2 à 512 états et en considérant un
filtrage optimal tel que l’émission d’un état par seconde occupe 1 Hz, en déduire les débits maximum et
minimum pour les données "descendantes".

1. Ecrire cos2 (2π f 0 t ) = 1 − sin2 (2π f 0 t ) = 12 1 + cos(4π f 0 t ) , cos(2π f 0 t ) · sin(2π f 0 t ) = 21 sin(4π f 0 t )


¡ ¢

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Sujet 5 : Codes correcteurs – code de Hamming

5.1 Codage de Hamming


Le code de Hamming est un code par bloc. La source est traitée par blocs de m bits (un mot de source),
chacun des blocs étant représenté par un vecteur colonne s. A chacun des mots de la source, on associe
un mot codé v de n = m + k bits. On considère ici un mot de source de m = 4 bits, s = (s 1 , s 2 , s 3 , s 4 )> , avec
s i = 0 ou 1. Le mot de code v est de n = 7 bits, v = (v 1 , v 2 , v 3 , . . . , v 7 )> .
1. Le code de Hamming est un code séparable, exprimer cette propriété. Le code de Hamming étant
un code linéaire, écrire sous forme matricielle la relation liant v à s ; on appelle G la matrice ainsi
définie (matrice génératrice).
2. Ecrire explicitement les relations permettant de calculer les valeurs v 5 à v 7 (relations littérales, défi-
nir des coefficients). En déduire les équations de vérification que l’on calculera sur v , à la réception
du message codé.
3. Ecrire les équations précédentes sous forme matricielle, ce qui définit la matrice H (matrice de
contrôle) telle que la relation suivante soit satisfaite, en l’absence d’erreurs :
Hv = 0

4. Le code de Hamming est 1-correcteur, c’est à dire qu’il est capable d’opérer une correction dès lors
que l’erreur concerne un bit et un seul parmi les n bits de v . Exprimer la forme générale d’un mot
reçu v 0 en fonction du mot codé émis v lorsque il y a une et une seule erreur binaire sur le mot v .
5. En cas d’erreur, en déduire alors le résultat de l’opération H v 0 . Ce résultat, noté z, est appelé syn-
drome d’erreur.
6. Rappeler la condition pour qu’une erreur binaire unique soit identifiable.
On considère la matrice
1 · 1 1 1 · 0
 

H = 0 · 1 1 0 · 0 
1 · 0 · 0 · 1
7. Compléter la matrice H .
8. En déduire l’expression de la matrice G.
9. Calculer v pour s = (0101)> .
10. On reçoit v 0 = (0111100)> . Calculer le syndrome z. Conclure.
11. Généraliser les critères de choix des tailles m (de s) et n (de v ). Calculer les rendements pour k =
2, . . . , 6

5.2 Code de Hamming étendu


Le code de Hamming est 1-correcteur.
1. Expliciter cette notion.
2. Que devient le syndrôme z lorsque deux erreurs binaires modifient le mot codé ? Qu’advient-il à la
correction ?
Pour pallier cette insuffisance, au mot codé est adjoint un bit de parité.
3. Ecrire la matrice génératrice (pour m = 4 et n = 8) ainsi que la matrice de contrôle.
4. Quel est alors l’expression du syndrome lorsque une erreur binaire modifie v ? Lorsqu’adviennent
deux erreurs ?
5. Quel est le pouvoir de correction du code ? Le pouvoir de détection ?

5
6

5.3 Code convolutif


On considère un code convolutif de rendement 1/2 défini par ses polynômes générateurs :

g 11 (x) = x2 + x + 1
g 12 (x) = x2 + 1

C’est-à-dire que si la sortie associée à l’entrée a n est notée u n v n on a

un = a n + a n−1 + a n−2
vn = a n + a n−2

Ce code a une longueur de contrainte de 2.


1. Donner le schéma du codeur.
Les valeurs a n−1 et a n−2 sont récupérées à la sortie de registres à décalage. Les contenus de ces regsitres
définissent l’état du sytème.
2. Combien d’états le système peut-il prendre ?
3. Donner le diagramme de transition.
Le message d’information est 010111.
4. En ajoutant une queue de message, donner l’expression du message codé.
Le message reçu est 0001100101100100.
5. Déterminer à l’aide de l’algorithme de Viterbi le message corrigé et le message d’information.

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