Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
*******************
UNITÉ-EGALITÉ-PAIX
Caractérisation de l’Amiante et Evaluation de la Contamination
dans les bâtiments de l’Hôpital Bouffard
-RAPPORT PROVISOIRE-
Février‐ 2021
Société Africaine d’Ingénierie
Tél. : +216‐ 71. 906. 309 ; Fax : +216‐ 71 906. 675 ;
E‐mail : dg@safi‐ingenierie.com/ contact@safi‐
ingenierie.com
site Web : www.safi‐ingenierie.com
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
REMERCIEMENTS
SAFI Page i
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
À PROPOS DE L’ÉVALUATION
Deux objectifs principaux sont recherchés dans le présent rapport: (i) fournir les
preuves de l’existence de l’amiante dans les bâtiments visités, leur état de
conservation, leur quantitatif et leurs fonctions dans la conception des locaux ;
(ii) échantillonner autant que nécessaire l’amiante sur place et dans les déchets
de démolition de bâtiments vétustes en vue d’analyses détaillées ; et (3)
remettre cet héritage de l’usage de l’amiante dans son contexte historique
national et international voyant les dispositions réglementaires prises pour
bannir l’usage de l’amiante, et faire part des perspectives futures dans ce
domaine pour prévenir les risques sanitaires potentiels.
SAFI Page ii
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Table de Matières
1. INTRODUCTION ..................................................................................................... 1
2. OBJECTIFS ET PORTEE DE L'EVALUATION DE SITUATION......................................... 3
2.1 DEFINITION MINERALOGIQUE ET GISEMENT .................................................................... 4
2.2 VUE D’ENSEMBLE DU PROJET .......................................................................................... 6
2.2.1 Production mondiale ................................................................................................................ 6
2.2.2 Produits de substitution de l’amiante ......................................................................................... 7
2.2.3 Epidémiologie et conséquences de l’exposition à l’amiante ......................................................... 9
2.2.4 Eradication de l’amiante ........................................................................................................ 11
2.2.5 Systèmes d’indemnisation des patients en Europe et aux Etats Unis ............................................ 12
3. AMIANTE EN DJIBOUTI ........................................................................................ 14
4. ETUDE DES EXPERIENCES ETRANGERES EN MATIERE DE RESOLUTION DE LA
PROBLEMATIQUE DE L’AMIANTE ................................................................................ 15
4.1 EVALUATION DES RISQUES ET MESURES D’EXPOSITION A L’AMIANTE ........................... 15
4.1.1 Diagnostic des pathologies liées à l’amiante ............................................................................ 15
4.1.2 Mesure des expositions à l’amiante ........................................................................................ 16
4.1.3 Risques courants, habituellement identifiés à l’étranger ............................................................. 17
4.2 MESURES REGLEMENTAIRES PRISES DANS LES PAYS ETRANGERS ................................... 19
4.2.1 Exposition des travailleurs à l’amiante .................................................................................... 19
4.2.2 Réglementations et dérogations pour l’utilisation de l’amiante ................................................... 20
4.2.3 Mesures réglementaires concernant les déchets d’amiante en France.......................................... 21
4.3 ETUDE DU RISQUE SANITAIRE : SUIVI-EVALUATION ....................................................... 21
5. IDENTIFICATION, CARACTERISATION ET ETENDUE DE L’AMIANTE A L’HOPITAL
BOUFFARD A DJIBOUTI .............................................................................................. 23
5.1 PRESENTATION DE L’HOPITAL BOUFFARD ..................................................................... 23
5.2 VISITE DES LIEUX, RECHERCHE, IDENTIFICATION ET ECHANTILLONNAGE DES PRODUITS
AMIANTES ............................................................................................................................... 26
5.2.1 Résidus des bâtiments démolis ................................................................................................ 26
5.2.2 Service d’urgence ................................................................................................................. 28
5.2.3 Service ORL-Ophtalmologie-Dentisterie et locaux voisins .......................................................... 28
5.2.4 Bloc opératoire vacant .......................................................................................................... 29
5.2.5 Bloc de Restauration.............................................................................................................. 31
5.2.6 Locaux médicotechniques de la partie Sud de l’hôpital ............................................................. 33
5.2.7 Bâtiment du service de maintenance ....................................................................................... 34
6. SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS ..................................................................... 36
SAFI Page iv
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
SAFI Page v
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
ABREVIATIONS
AEP : Eau d’Assainissement et Eau Potable
BE : Bureau d’études
Institut Fédéral Allemand d’Evaluation du Risque (Bundesinstitut
BfR:
für Risikobewertung)
BTP : Bâtiment-travaux Publics
CEE : Communauté Economique Européenne
CIAMIT : Société Ciment Amiante Tunisie
EIE : Etude d’Impact sur l’Environnement
El Mawassir : Société El Mawassir pour la Transformation de l’Amiante
FAD : Forces Armées Djiboutiennes
FFDj : Forces Françaises stationnées à Djibouti
ICPE : Industries Classées pour l’Environnement
LCBE : Laboratoire Central du Bâtiment et de l’Equipement
LIT : Convention Internationale sur les Travailleurs de l’Amiante
MET : Microscope Electronique à Transmission
Ministère de l’Habitat, de l'Urbanisme, de l'Environnement et de
MHUEAT :
l’Aménagement du Territoire
MOCP : Microscope Ordinaire à Contraste de Phase
MOLP : Microscope Ordinaire à Lumière Polarisée
Mt : Million de Tonnes
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PGES : Programme de Gestion Environnemental et Social
PVC : Chlorure de Polyvinyle
SAFI : Société Africaine d’Ingéniérie
SICOAC : Société Industrielle des Conduites et Accessoires, Tunisie
USA: United States of America
SAFI Page vi
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
RÉSUMÉ EXÉCUTIF
Les amiantes, leurs déchets et leurs propriétés
L’amiante est utilisé dans le bâtiment, dans les utilitaires d’air conditionné et
chauffage, pour la protection contre l’incendie, dans les appareillages ménagers
(fours, machines frigorifiques, etc.), dans les accessoires de voitures (patins de
frein, disque d’embrayage), dans les bateaux, dans certains procédé chimique
(industrie du chlore, de la soude et de l’hydrogène), etc. C’est donc un produit
qui a cohabité avec l’homme depuis plus d’un siècle.
En réalité, les maladies provoquées par l’amiante ont été identifiées très tôt
(1920) au cours du 20ème siècle, chez les ouvriers travaillant l’amiante ; mais ce
n‘est qu’au début des années 1960s, grâce à des études de cas sur des ouvriers
en Afrique du Sud, que le lien direct entre amiante et mésothéliomes, a
clairement été prouvé. Ce n’est pourtant que deux décennies plus tard que ce
Toutes les amiantes produisent des microparticules fines (≈ 5µm) très toxiques
qui dans l’air, ont un comportement anti-Stockes et de ce fait, elles persistent
en agitation dans l’ambiance ce qui rend facile leur inhalation. Ces microfibrilles
d’amiante s’incrustent dans les alvéoles des poumons et peuvent pénétrer
jusqu’à la plèvre pour provoquer d’abord une pneumonie et ensuite un
mésothéliome. La maladie peut apparaitre rapidement chez les personnes
contaminées, mais peuvent aussi perdurer sur une longue période (une à deux
décennies).
Ce n’est qu’à partir des années 1990 que la plupart des états avancés se sont
rendus compte de la nécessité de reconnaitre l’amiante comme un indicateur
d’intérêt sanitaire, et que les maladies liées à l’amiante doivent être reconnues
en tant que maladies professionnelles. A partir de 1997, la plupart des pays ont
décidé d’éradiquer l’amiante, sauf pour certaines dérogations d’usages
spécifiques (ex : utilisation de l’amiante dans les procédés Chlor-Alkali de
synthèse du chlore, de la soude et l’hydrogène à partir du sel de table). Déjà en
1996, la consommation mondiale a chuté de plus de moitié (2100.000 tonnes),
et les premières études ont été lancées pour la recherche de produits de
substitution de l’amiante. Les anciens producteurs d’amiante se sont
rapidement convertis dans le développement, la production et la
commercialisation de produits nouveaux de substitution.
L’amiante aujourd’hui classé par l’OMS en tête des dix premiers produits les
plus dangereux (dont le mercure, le plomb, le cadmium, les hydrocarbures
aliphatiques et polycycliques, etc.). Il n’a épargné aucun pays, et à ce titre la
République de Djibouti ne fait nullement exception. De plus, devant ce mal,
chaque pays s’arrange pour se donner les moyens pour éradiquer le mal
constant de l’amiante.
SAFI Page ix
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Dans l’emprise des deux bâtiments démolis, les sols sont aujourd’hui
contaminés, et les déchets en partie laissés sur place et ceux éliminés en
décharge, sont certainement très contaminés par l’amiante.
Recommandations
Il ne s’agit ici que d’un rapport préliminaire de mission qui demande une analyse
approfondie des échantillons d’amiante prélevés dans tous les bâtiments.
Comptant sur sa propre expérience, le consultant penche à une variété unique
d’amiante fibreux qui a été utilisé dans ces lieux (crocidolite). Le constat, les
conclusions, les recommandations et les orientations futures des activités de
remédiation à pourvoir pour assainir le centre médicochirurgical de Bouffard
suivront sur la base d’analyses approfondies (microscopie photonique,
électronique à balayage et à transmission, analyses chimiques, et diffraction
des rayons X notamment). Un rapport complet et complémentaire sera donc
produit proposant le programme le plus adéquat et le plus rationnel pour
assainir définitivement ces lieux d’accueil du public pour des soins de santé.
SAFI Page x
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
1. INTRODUCTION
Le projet «Caractérisation de l’Amiante et Evaluation de la Contamination
dans les Bâtiments de l’Hôpital Bouffard à Djibouti », est mis en œuvre
conjointement par le Laboratoire Central du Bâtiment et de l’Equipement, le
Ministère de l’Equipement et des Transports, et le Ministère de la Santé. Il a été
conçu pour traiter les défis potentiels, induits par l’usage de l’amiante dans
différents bâtiments de l’Hôpital public Bouffard, et pour pallier les risques de
contamination par ce produit dangereux. En effet, suite à la démolition de
quelques bâtiments vétustes de cet hôpital, un bruit courut quant à la présence
de ce type de produit et donc de ses méfaits potentiels. L’alerte au danger de
l’amiante a été déclenchée au plus haut niveau de l’autorité. Dès lors, le
laboratoire indiqué a été chargé de caractériser l’amiante, son usage potentiel
dans la conception des structures des bâtiments existants, d’évaluer la situation
en termes de contamination et d’orienter les efforts et projets futurs de
désamiantage des lieux. Cette action est nécessaire, et s’impose notamment
pour se conformer aux dispositions des textes réglementaires nationaux ayant
déjà banni l’échange, l’importation et l’usage de toutes les catégories et formes
d’amiantes depuis l’année 1999.
C’est dans ce cadre que le Bureau d’Etudes SAFI a été sollicité de dépêcher
d’urgence un expert international spécialisé, géochimiste-minéralogiste-
environnementaliste de métier, venant de Tunisie, qui a été chargé des quatre
aspects (identification, caractérisation, évaluation du risque sanitaire et
technologie de la dépollution) dans le domaine. Arrivant sur place le dimanche
07 février 2021, l’expert a immédiatement entamé sa mission de contact avec
les parties prenantes du projet et le diagnostic de situation sur les lieux. Les
travaux sur site se sont étendus du 08 au 14 février 2021 sous la responsabilité
conjointe du Laboratoire Central du Bâtiment et de l’Equipement, de ce Bureau
d‘Etudes, et de l’Administration de l’Hôpital public Bouffard, notamment son
Service de Maintenance.
SAFI Page 1
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Dans un second temps, un diagnostic de l’état des lieux sera établi et illustré
sur la base de l’observation, de l’identification visuelle, de l’échantillonnage, de
la fonctionnalité des produits d’amiante dans la conception de tous les
bâtiments de l’hôpital visité, depuis les premiers construits jusqu’à ceux les plus
récents, mais aussi en observant les résidus de déchets laissés sur place suite
à la démolition de bâtiments vétustes d’extension spatiale quelque peu réduite.
SAFI Page 2
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
2. OBJECTIFS ET PORTEE DE
L'EVALUATION DE SITUATION
Les principaux objectifs fixés pour cette mission peuvent être résumés comme
suit :
SAFI Page 3
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
SAFI Page 4
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Russie 683 000 36,80 Pays de l'Est et Océanie 770 000 41,60
Canada 345 000 18,60 Russie et Kazakhstan 470 000 25,40
Chine 250 000 13,50 Moyen Orient, Inde 212 000 11,50
Brésil 200 000 10,80 Amérique Latine 205 000 11,10
Zimbabwe 137 000 7,40 Afrique 72 000 3,90
Kazakhstan 105 000 5,70 Europe 60 000 3,20
SAFI Page 5
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
5000000
4500000
Production mondialte en tonnes
4000000
3500000
3000000
2500000
2000000
1500000
1000000
500000
0
1900
1904
1908
1912
1916
1920
1924
1928
1932
1936
1940
1944
1948
1952
1956
1960
1964
1968
1972
1976
1980
1984
1988
1992
1996
2000
Figure 1 : Production mondiale de l’amiante de 1900 à 2003
SAFI Page 6
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Canada
Afrique du Sud 34%
5%
Kazakhstan et Chine
Russie 5%
39%
Italie Grèce
2% 1%
SAFI Page 7
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
SAFI Page 8
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Les États-Unis ont produit environ 3,29 millions de tonnes (Mt) d’amiante et
utilisé environ 31,5 Mt entre 1900 et 2003. En 2002, la dernière mine d'amiante
aux Etats-Unis a fermé, marquant la fin de plus de 110 ans de production
d'amiante aux Etats Unis. La production mondiale cumulée de 1900 à 2003 était
d'environ 181 Mt. Si l'on suppose que la consommation mondiale est à peu près
égale à la quantité produite, environ la moitié de la production mondiale
consommée avait eu lieu entre la fin de 1976 et la fin de 2003. Ceci correspond
à peu près au pic du risque manifeste, et à la période d’une prise de conscience
générale pour bannir l’usage de ce produit.
Il semble que les dangers de l’amiante ont été reconnus tôt, suite à des morts
suspectes d’ouvriers travaillant dans le domaine de l’exploitation et de l’usage
du produit. Au 20ème siècle, les morts provoquées ont été reconnues dès les
années 1920s, mais ce n’est cependant qu’au début des années 1960s, grâce
SAFI Page 9
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
à des études de cas sur des ouvriers en Afrique du Sud, que le lien direct entre
amiante et mésothéliomes, a clairement été prouvé. Aux années 1980s en
France (Université Pierre et Marie Curie à Jussieu), en Allemagne, aux Pays
Bas, etc., ce type de maladie mortelle est définitivement reconnu comme
signature de l’exposition à l’amiante.
Les estimations au Royaume Uni sur les morts dues aux mésothéliomes
provoqués par l’amiante sont venues renforcer cette tendance et les décisions
y afférentes. Les Services de Sécurité et d’Hygiène ont estimé un pic dominant
de mésothéliomes pour l’année 2010, beaucoup plus tôt que le pic qui avait été
estimé auparavant pour l’année 2020.
SAFI Page 10
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Pays n’ayant pas ratifié la Convention LIT, mais qui sont couvert par la
décision de la CEE de bannir l’usage de l’amiante : Danemark, France,
Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Grande Bretagne.
Les Pays qui n’ont pas encore ni ratifié la Convention, ni banni l’usage de
l’amiante, mais qui sont attendus à prendre décision, sont : Estonie,
Lettonie, Lituanie, République Tchèque, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie,
Turquie, Islande.
SAFI Page 11
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
SAFI Page 12
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Forum juridique : Les différences entre les systèmes judiciaires des États-
Unis dans chaque Etat ont encouragé les avocats à rechercher les
juridictions connues pour être favorables aux plaignants en raison des
tendances du jury ou des perspectives judiciaires. En Europe, Le système
juridique plus cohérent et spécifique au sein de chaque pays européen
empêche ce genre de démarche suivie aux USA.
SAFI Page 13
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
3. AMIANTE EN DJIBOUTI
SAFI Page 14
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
SAFI Page 15
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
SAFI Page 16
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Santé publique : les personnes sont exposées sans rapport avec leur
activité professionnelle (enseignant dans une école ou dans une université
aux bâtiments munis de matériaux amiantés, habitants d’immeubles à
produits d’isolation amianté, etc.) ;
Santé des travailleurs : les personnes sont exposées du fait de leur activité
professionnelle (poseur de canalisations en amiante ciment par exemple).
Tôles (plaques) ondulées pour toitures, très utilisées dans certains pays
comme brise-vent et comme muraille anti-ensablement surtout au cours des
années 1970 ;
SAFI Page 17
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Seule une fraction des travailleurs est amenée à être exposée à l’amiante, pour
cette fraction l’exposition peut être très importante. Pour ces travailleurs, les
niveaux et durée d’exposition sont généralement très importants et conduisent
à la survenue de maladies professionnelles.
SAFI Page 18
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Il faut noter que des niveaux et durée d’exposition à l’amiante élevés peuvent
entraîner des atteintes, à plus ou moins long terme et de manières directe ou
indirecte à la santé publique.
C’est de loin l’impact sur l’air qui est le plus susceptible d’avoir des
répercussions sur la santé de l’homme par le biais de vecteurs de transport
aéraulique, de sédimentation, puis de ventilation ou de remise en suspension.
Il n’existe pas d’information quant à l’impact sur le biote. Il n’est pas exclu que
la faune soit affectée par une inhalation de fibrilles d’amiante, comparativement
à l’homme.
pour la chrysotile : 0.60 fibres/cm3, taux calculé ou mesuré pour une période
de référence de 8 heures ;
pour toute autre forme d’amiante : 0.30 fibres/ cm3, taux calculé ou mesuré
pour une période de référence de 8 heures ;
Afin de garantir le respect des valeurs limites, la teneur de l’air en amiante est
mesurée régulièrement. Les lieux où se déroulent des activités présentant des
risques d’exposition sont clairement délimités et signalés. Ils sont interdits aux
personnes autres que ceux qui, en raison de leur travail ou de leur fonction sont
amenés à y pénétrer. Les travailleurs disposent de vêtements de travail ou de
protection appropriés.
SAFI Page 19
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Ces mesures ont été revues en 2003, suite aux nouvelles données
épidémiologiques et sanitaires ; une nouvelle directive a été
établie (2003/18/CEE) :
elle révoque les deux valeurs limites établies par la directive 83/477/CEE
en fixant une seule valeur limite maximum de concentration d’amiante en
suspension dans l’air de 0.1 fibre/cm3 mesurée par rapport à une moyenne
pondérée dans le temps sur 8 heures ;
elle interdit les activités qui exposent les travailleurs aux fibres d’amiante, à
l’exception du traitement et de la mise en décharge des produits résultant
de la démolition et du désamiantage ;
En décidant d’interdire l’amiante, les pays européens ont tous accordé des
délais pour l'application de cette mesure. De larges dérogations existent encore
dans certains pays, et que même dans les pays les plus restrictifs (Allemagne,
Autriche, Suède), des dérogations continuent à être accordées au cas par cas
par les services compétents quand il s'agit d'amiante chrysotile et que l'on peut
prouver que des produits de remplacement moins ou non nocifs ne sont pas
disponibles. Ainsi, sept pays européens, dont la Grande-Bretagne et l'Espagne,
permettent un usage contrôlé de l'amiante comme le stipule la réglementation
européenne.
Les valeurs limites d’exposition à l’amiante pour la plupart des pays européens
sont actuellement de 0.1 à 0.6 fibres par millilitre, les valeurs françaises étant
les plus faibles.
SAFI Page 20
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Tableau 5: Quantité de fibres par millilitre autorisée sur huit heures de travail
En Europe un étiquetage spécial est aussi imposé pour tout produit ou déchet
contenant de l’amiante.
Sont pris en considération des déchets d'amiante occasionnés par les travaux
d'enlèvement et de traitement de l'amiante, qui sont les déchets de flocage et
de calorifugeage des bâtiments devant faire l'objet de travaux au titre de
l'inventaire prévu par le décret du 7 février 1996, mais aussi, tous les déchets
de sites industriels ou résultant d'une utilisation de l'amiante autre que
domestique (textiles, garnitures de friction...).
Tous les déchets d’amiante font partie de la liste des déchets dangereux établie
par le Conseil de l'Union européenne dans sa décision du 22 décembre 1994,
prise en application de la directive n°91/689 du 12 décembre 1991.
Tous ces déchets font l’objet d’un cadre réglementaire concernant leur origine,
leur nature, les obligations du détenteur de ces déchets, celles du collecteur et
du transporteur, la protection des travailleur, mais aussi les techniques de
traitement et de valorisation.
SAFI Page 21
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Il n’est pas fait mention en Amérique, du lien entre étude d’impact sur
l’environnement et étude de risque sanitaire.
En Europe (France), le volet risque sanitaire est intégré dans l’Etude d’Impact
sur l’Environnement. Ce volet doit être traité à part par un BE spécialisé. Les
résultats de l’étude de risque doivent être considérés dans l’EIE, dans le PGES,
et dans le plan de suivi des produits à risque sanitaire au long terme. Il existe
parfois une confusion entre ‘’danger’’ (accident de travail, réglementé par le
Code du Travail et nécessitant une étude de danger à part pour les
établissements ICPE).
SAFI Page 22
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
5. IDENTIFICATION, CARACTERISATION ET
ETENDUE DE L’AMIANTE A L’HOPITAL
BOUFFARD A DJIBOUTI
L’Hôpital Bouffard ouvre sur la route de la Siesta qui longe la côte, à l’Est de la
ville de la capitale. Cette rejoint plus au Nord, le Boulevard de la république,
puis l’avenue Général Galleni qui mène au Port.
SAFI Page 24
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Locaux : 001. Service des Urgences ; 02. Local d’Oxygène ; 03. Laboratoire de Biologie ; 04. Morgue ; 05-032-013-014. Locaux de service ; 007. Service de Maintenance et
Administration ; 040 : Résidence du personnel ; 018-017. ORL-Dentisterie ; 008. Blocs opératoires ; 009-010. Blocs vétustes démolis ; 006. Bloc Covid ; 011-021.
Administration ; 019. Maternité ; 012-016. Covid ; 015. Restauration et ateliers médico-techniques ; 027. Service Matériels ; 026. Vide.
SAFI Page 25
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Les blocs n°009 et 010 ont été totalement démolis et la plupart des déchets
enlevés et mis en décharge. Dans l’emprise de ces bâtiments, les sols ont été
recouverts de graviers basaltiques qui laissent entrevoir de nombreux flocons
de laine d’amiante. Une partie des déchets de matériaux de démolition
‘ferrailles, tubages en PVC, pièces métalliques, bois, etc.) laissés sur place en
bordure Sud du terrain de démolition montrent également et à l’évidence,
beaucoup de déchets de laine d’amiante.
SAFI Page 26
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Espace de démolition des bâtiments 009 et 010 : a) vers le Sud ; b) vers le Nord.
SAFI Page 27
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
SAFI Page 28
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
SAFI Page 29
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
SAFI Page 30
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
C’est la partie Est du bloc 015 marqué dur le plan de l’hôpital (11+ 35,288’E ;
43° 09,158’ N). Au rez-de-chaussée la salle de restauration présente une toiture
formée de plaques de faux -plafond (60cmx60cm) couverte d’amiante qui
ressort localement d’entre les plaques.
SAFI Page 32
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Ce sont les parties Sud et Ouest du bloc noté n°15 du plan de masse de
l’hôpital. Dans la partie Sud existe le local de stockage des matériels qui est
fermé et des locaux vides qui ont été visités. Ces locaux doivent être munis d’un
faux-plafond supportant une couche d’amiante.
Dans ce local et pour la première fois, il a été relevé que l’amiante non stabilisé
a été utilisé pour le revêtement mural d’isolation. Le produit appliqué en une
couche de 5cm environ sur tout le mur comportant la porte de sortie, mais aussi
en revêtement intérieur de l’enceinte sur une hauteur de 1,50m, sur le pourtour
des murs. L’amiante est recouvert par un contreplaqué localement avarié sur le
côté intérieur de la façade, laissant apparaitre la couche du produit dangereux
et de nombreuses bavures qui se détachent et tombent sur le plancher.
SAFI Page 33
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
Il s’agit d’un bâtiment à deux étages (coordonnées : 11° 35,265’E ; 43° 09,183
N ; et 11° 35, 259’ E ; 43° 09,190 N), dont le rez-de-chaussée est recouvert
d’une dalle pleine, munie d’un faux plafond qui est apparemment indemne
d’’amiante. Ce rez-de-chaussée abrite les services de maintenance. Cependant
la toiture de l’étage supérieur servant pour l’administration est conçue de
manière identique à celle des locaux médicotechniques cités plus haut, soit une
charpente métallique suspendue et une couche épaisse d’amiante qui repose
sur des plaques de faux-plafond en aluminium. Cette couche d’amiante
SAFI Page 34
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
SAFI Page 35
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
6. SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS
L’amiante (asbeste) est un nom commercial qui désigne une variété de
minéraux silicatés argileux (chrysotile, serpentine), ou à structure en ruban
double chaine, du groupe des pyroxènes habituels de certaines roches
magmatiques ultrabasiques et acides : syénites, granites alcalins (groupe des
amphiboles : crocidolite (amiante riebeckite ; ou amiante bleu), amosite
(amiante cummingtonite-grunérite ; amiante brune), amiante anthophyllite,
amiante trémolite, et amiante actinolite).
Les maladies liées à l’amiante ont été identifiés depuis 1920, chez les ouvriers
travaillant l’amiante ; mais ce n‘est qu’au début des années 1960s, grâce à des
études de cas sur des ouvriers en Afrique du Sud, que le lien direct entre
amiante et mésothéliomes, a clairement été prouvé. Le lien entre amiante et
maladies mortelles a été reconnu deux décennies plus tard en Europe (France,
en Allemagne, en Angleterre, aux Pays-Bas, etc.). A cette époque, les pays
grands producteurs d’amiante avaient affiché une certaine opposition à ces
déductions et aux décisions d’éradication de l’amiante.
Toutes les amiantes produisent des fines (≈ 5µm) très toxiques qui persistent
dans l’air et peuvent facilement être inhalées. Ces microfibrilles s’incrustent
dans les alvéoles des poumons, engendrent des centres d’irritation continue, et
peuvent pénétrer jusqu’à la plèvre pour provoquer d’abord une pneumonie et
ensuite un mésothéliome. Ces maladies peuvent apparaitre rapidement chez
les personnes contaminées, mais peuvent aussi perdurer sur une longue
période (une à deux décennies).
A partir des années 1990, la plupart des états avancés se sont rendus compte
de la nécessité de reconnaitre l’amiante comme un indicateur d’intérêt sanitaire,
et que les maladies liées à l’amiante soient reconnues professionnelles. A partir
SAFI Page 36
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
de 1997, la plupart des pays ont décidé d’éradiquer l’amiante, sauf pour
certaines dérogations d’usages limités et spécifiques. 1996, La consommation
mondiale d’amiante a chuté de plus de moitié (2100.000 tonnes) en 1996, et les
premières études ont été lancées pour la recherche de produits de substitution
de l’amiante.
L’amiante est aujourd’hui classé par l’OMS en tête des dix premiers produits les
plus dangereux. Ce danger manifeste n’a épargné aucun pays, et à ce titre la
République de Djibouti ne fait pas exception. Cette République dispose déjà de
son Code de l’Environnement et a interdit l’importation, la transformation, la
commercialisation et l’usage de l’amiante, ce qui constitue un début très
adéquat pour l’éradication du mal lié à l’amiante.
Comme pour tous les pays, la conception d’une stratégie de lutte contre
l’amiante dans tous les secteurs socioéconomiques est nécessaire, et c’est
dans ce cadre que devrait se placer un programme d’assainissement de
SAFI Page 37
EVALUATION DE LA CONTAMINATION DANS LES BATIMENTS
DE L’HOPITAL BOUFFARD A DJIBOUTI
l’hôpital visité. Notons qu’il s’agit de lieux hautement fréquentés par du public
sensible ou recherchant des services de soins de santé. L’urgence est donc de
mise pour intervenir en vue de décontamination, en faisant appel aux meilleures
techniques disponibles dans le domaine. A ce titre, la formation de cadres
djiboutiens aptes à faire face à ce danger doit obligatoirement faire partie du
(des) programme (s) de désamiantage.
SAFI Page 38