Vous êtes sur la page 1sur 6

Missiologie

discipline théologique chrétienne

Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux
reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou
« Liens externes »

Vous pouvez améliorer la vérifiabilité en associant ces informations à des références à


l'aide d'appels de notes.

La missiologie, ou théologie de la mission, est la discipline théologique chrétienne portant


sur la réflexion systématique sur la dimension de « mission » — c’est-à-dire le fait « d’être
envoyé » — de la foi et vie chrétienne. De même que le Christ et l'Esprit sont envoyés dans le
monde par le Père (de manière différente), ainsi tout chrétien de par son baptême dans le
Christ est « envoyé » et donc missionnaire. Si l’Évangile est en effet une « Bonne Nouvelle », il
doit être annoncé aux autres. Le concile Vatican II, dans le décret Ad Gentes (sur l’Activité
missionnaire de l’Église[1]) donne les principes doctrinaux fondateurs de la missiologie (sans
cependant employer le mot).

Pour que cette annonce se fasse dans le respect des personnes et cultures, il est important
que le milieu socio-culturel du travail missionnaire soit bien connu et apprécié à sa juste
valeur. De là suit la dimension pratique de la missiologie : une réflexion pluridisciplinaire et
transculturelle sur tous les aspects de la communication de la foi chrétienne, qui embrasse la
théologie, l'anthropologie, l'histoire, la géographie, les théories et méthodes de
communication, la religion comparée, l'apologétique chrétienne, les considérations
méthodologiques et les relations entre les diverses dénominations chrétiennes[2].

Caractéristiques de la missiologie
David Livingstone, explorateur et missionnaire écossais

e
C'est dans le dernier quart du  siècle que la missiologie est née en tant que discipline
théologique. Au cours des siècles, les missionnaires ne se sont pas contentés de baptiser et
d'implanter des églises partout dans le monde ; ils ont aussi étudié des religions et des
contrées, rédigé des dictionnaires et des récits de voyage. Par exemple, ce fut le missionnaire
Matteo Ricci qui fut le premier Européen à parcourir la Grande Chine et le missionnaire
écossais David Livingstone qui fut le premier Occidental à traverser l'Afrique. Et sur leurs
traces suivirent plusieurs proclamateurs de la foi qui s'installèrent en divers endroits et
accomplirent aussi un travail missionnaire en tant que géographes, ethnologues, linguistes,
chercheurs en sciences religieuses ou d'autres fonctions encore.

Parce que la science des missions considère à la fois les conséquences positives et
négatives ainsi que les stratégies pour répandre le christianisme, la missiologie touche
également à l'impact environnemental de l'évangélisation et de l'action caritative, y compris
les aspects pratiques de la politique internationale et du développement économique.

L'un des défis les plus difficiles pour le missiologue, en général, est d'opérer la distinction
entre les pratiques qui sont essentielles au christianisme, devant donc être pratiquées par les
chrétiens dans toutes les cultures, et d'autres expressions strictement culturelles du
christianisme, issues du milieu d'origine, qui peuvent être changées et adaptées à différentes
cultures. Alors que le christianisme occidental dominait aux débuts de la science des
missions, la donne est aujourd'hui différente, et possède ses répercussions sur cette
science[3].
Missions catholiques

Articles connexes : Mission (christianisme) et Société des missions évangéliques de Paris.

Le père Jacques Marquette, missionnaire français et explorateur du Mississippi

La présence missionnaire fait partie intégrante de la colonisation de l'Amérique centrale et


méridionale : les Espagnols ne conçoivent pas la mise en place d'une administration
espagnole sans y inclure les institutions cléricales. De nombreux missionnaires espagnols
débarquent en Amérique: des séculiers, mais surtout des réguliers. Il s'agit de franciscains en
1502, puis de dominicains en 1510, de mercédaires en 1519, d'augustins en 1533, enfin de
jésuites en 1568. Tous ces ordres sont organisés en provinces, selon leurs règles. Des
évêques sont nommés parmi les réguliers.

Fondée en 1540, la Compagnie de Jésus devint une composante majeure de l'Église


e e
catholique romaine aux et  siècles. Les jésuites sont un millier, en 1556, à la mort
de leur fondateur, et soixante ans plus tard, on en compte treize mille, déjà présents sur
quatre continents. Ils sont investis dans les œuvres les plus diverses, et particulièrement les
missions. François Xavier, ami et compagnon d'Ignace de Loyola, participa à l'évangélisation
de l'Inde et du Japon avant sa mort, en 1552, aux portes de la Chine (voir Missions
catholiques aux XVIe et XVIIe siècles).

Dans l'histoire des missions catholiques, après une période de reflux observée à la fin du
e
 siècle, on voit apparaître une vague missionnaire qui naît en France avant de s'étendre
aux pays catholiques voisins. Si d'un côté cet élan missionnaire ressort de la vague de
l'expansion européenne qui s'exprimera également par le colonialisme, il est juste de préciser
que les missions sont plutôt en avance de phase par rapport à la colonisation. Les missions,
qui sont devenues des « églises locales » survivent à la décolonisation.
e
Si à partir du  siècle les efforts d'adaptations culturelles dans les pays nouvellement
découverts furent bien piètres (ce qu'on appelle aujourd'hui inculturation), ce dont témoigne
e
la querelle des rites chinois au  siècle, la réflexion missiologique comme telle prit son
e
essor seulement à partir du milieu du  siècle avec le père Pierre Charles et les Semaines
missiologiques de Louvain. Cela aboutit au document Ad Gentes de Vatican II.

Missions évangéliques

Article connexe : Histoire des missions évangéliques.

Aujourd'hui, les mouvements chrétiens les plus visiblement missionnaires sont des
tendances évangélique et pentecôtiste. La première tendance (méthodistes, baptistes) a
connu une longue tradition d'engagement missionnaire et a contribué à l'affinement de la
missiologie évangélique et à une approche plus rigoureuse et pointue. Avec le temps, la
missiologie évangélique s'est très grandement enrichie des perspectives issues d'autres
cultures, puisqu'une grande part des évangéliques aujourd'hui vivent dans le Sud mondial,
plutôt qu'en Amérique ou en Europe. En ce qui concerne les pentecôtistes, la situation est à
peu près comparable ; mais on a tendance à constater, par ailleurs, que leur missiologie
pentecôtiste (qui est évangélique) est, comme le pentecôtisme, sans doute l'une des
théologies chrétiennes les plus « solubles » dans les populations ciblées, et donc la forme de
foi la plus propice à l'inculturation. Il en ressort que le relativisme culturel et aussi plus
développé, et que cette situation concourt grandement au développement de formes
fortement endogènes de christianisme (évangélisme, pentecôtisme).

Bibliographie

J. Schütte (dir.), L’Activité missionnaire de L’Eglise. Décret “Ad Gentes” , Unam Sanctam 67,
Cerf: Paris 1967, 445 p. Louis

J. Luzbetak, S.V.D., The Church and Cultures. New Perspectives in Missiological


Anthropology, Orbis Books: Maryknoll, New York 1988, 464 pp., (ISBN 0-88344-625-1) -
(ISBN 9780883446256).

Jean Comby: Deux mille ans d'évangélisation : histoire de l'expansion chrétienne,


Bibliothèque d'histoire du christianisme, 29. Desclée: Paris 1992. 327 pp.,
(ISBN 9782718905860).

Pontificia Università Urbaniana, Dizionario di Missiologia, Edizioni Dehoniane Bologna,


Bologna 1993, 545 pp., (ISBN 88-10-20564-2).
Jean Comby: How to understand the history of Christian mission, SCM Press: London 1996.
178 pp., (ISBN 9780334026150)

David J. Bosch, Dynamique de la mission chrétienne. Histoire et avenir des modèles


missionnaires, Haho – Karthala - Labor et Fides, Lomé – Paris - Genève 1995, 774 pp.,
(ISBN 2-906718-53-X) – (ISBN 2-86537-601-X) – (ISBN 2-8309-0793-0).

Horst Rzepkowski, Diccionario de la Misionologia, Editorial Verbo Divino, Estella (Navarra,


Espana) 1997, 587 pp., (ISBN 9788471517999).

Battista Mondin, Dizionario Storico e Teologico delle Missioni, Urbaniana University Press,
Roma 2001, 508 pp., (ISBN 88-401-5002-1).

John Baur : 2000 ans de Christianisme en Afrique. Une Histoire de l'Église Africaine,
Paulines : Limete-Kinshasa 2001, 639 p., (ISBN 2-914624-01-8)

Ion Bria - Association francophone œcuménique de missiologie et al, Dictionnaire


œcuménique de missiologie : cent mots pour la mission, Labor et fides - Éd. du Cerf - Éd.
CLE : Genève - Paris - Yaoundé 2001. 393 p., (ISBN 9782723501361) – (ISBN 2723501361).

Karl Müller - Theo Sundermeier et al., Dictionary of mission : theology, history, perspectives,
American Society of Missiology series, no. 24., Orbis Books: Maryknoll, N.Y. 1997. - (new
edition) Wipf & Stock: Eugene, Or. 2006, 518 pp., (ISBN 9781597525497).

Stephen B. Bevans - Roger P. Schroeder, Teologia para la mision hoy. Constantes en


contexto, Ed. Verbo Divino, Estella (Navarra) 2009, 799 pp., (ISBN 978-84-8169-939-5).

Hannes Wiher, « Qu'est-ce que la missiologue », ThEv, no 2, 2012, p. 143-157 (lire en ligne (h
ttp://flte.fr/wp-content/uploads/2015/08/ThEv-2012-2-quest-
ce_que_missiologie.pdf)  [archive])

Articles connexes

Gilles Routhier, théologien catholique

Notes et références

1. Décret sur l'activité missionnaire de l'Église AD GENTES (http://www.vatican.va/archive/hi


st_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decree_19651207_ad-
gentes_fr.html)  [archive].

2. La missiologie comme discipline scientifique (https://iptheologie.fr/recherche/centre-ma


urice-leenhard/notre-conception-de-la-mission-et-de-la-missiologie/)  [archive].
3. L’émergence de la missiologie comme discipline critique du fait missionnaire à l’époque
contemporaine (https://journals.openedition.org/cerri/274)  [archive].

Portail du christianisme Portail de la théologie

Ce document provient de
« https://fr.wikipedia.org/w/index.php?
title=Missiologie&oldid=179944991 ».

Dernière modification il y a 11 mois par Kalepom

Vous aimerez peut-être aussi