Vous êtes sur la page 1sur 17

LYCÉE FRANÇAIS JEAN MERMOZ ANNÉE SCOLAIRE

BP 3222 2021/2022
DAKAR
SENEGAL

Compte rendu du stage d’observation en


entreprise
effectué du 17 au 21 janvier 2022

par KAGNASSI Khadija 3eE

Nom de l’entreprise : Cabinet de Maître Babacar NDIAYE


Adresse : Rue Sandinieri, Dakar

Nom du maître de stage : Maître Babacar NDIAYE


Adresse mail et téléphone : ba.ndiaye@orange.sn; +221 33 821 97 67

ETUDE
Maitre Babacar NDIAYE

Nom du professeur référent : Mme Bassoka

Date de dépôt du compte-rendu : 31 janvier 2022

1
Khadija Kagnassi janvier 2022
Sommaire

Introduction 3
I. Présentation de l’entreprise 4
I.1 Historique 4
I.2 Situation géographique et activités 5
I.3 Etude d’un processus de prise en charge d’un client 6
II. Les métiers de l’entreprise 7
II.1 Je découvre le métier de Juriste Interne, M. Ngagne SAMB 7
II.2 Je découvre le métier d’Avocat, Maître Babacar NDIAYE 7
III. Compte rendu d’expérience 8
III.1 Mes horaires 8
III.2 Les tâches effectuées ou observées 8
III.3 La journée qui m’a marquée 9
III.4 Difficultés rencontrées et solutions apportées / Facilités 9
Bilan personnel et conclusion 10

2
Khadija Kagnassi janvier 2022
Introduction

Je m’appelle Khadija Kagnassi, j’ai 14 ans. Je suis élève de 3 eE au Lycée Français


Jean Mermoz de Dakar.
J’hésite entre deux professions, celle d’ingénieur en robotique médicale ou celle
d’avocat.
Vivant à Dakar, je ne peux pas pour l’instant découvrir le métier d’ingénieur en
robotique médicale en revanche découvrir celui d’avocat est possible.
Par définition un avocat est un juriste dont les fonctions traditionnelles sont de
conseiller, représenter, assister et défendre ses clients (personnes physiques ou
morales) en justice, en plaidant pour faire valoir leurs droits. C’est tout ce que j’aime !
Mais ce métier peut être difficile, demande de longues études et peut amener à être
en contradiction avec ses valeurs.
D’un autre côté, l'indépendance qu’offre cette profession, la possibilité d'aider et de
défendre les personnes en font un métier que je considère sérieusement vouloir
exercer.
Toutefois, je me sens attirée par ces deux métiers, je pense que faire ce stage
m’aidera à y voir plus clair, en confirmant ou pas mon attrait pour le métier d’avocat.

Mes attentes pour ce stage sont : d’aller au tribunal et d’assister à un procès, en


apprendre plus sur le métier d’avocat, étudier des dossiers, enrichir mes
connaissances sur le monde du travail et faire face à la réalité de l’univers
professionnel, car j’ai conscience que je l’idéalise sûrement.
Je suis motivée par le fait que j’ai pu échanger avec Maître Babacar NDIAYE et qu’il
m’a assurée que je pourrai aller au Tribunal, mes notions sur la profession d’avocat
et l’idée de découvrir le monde du travail.

Mes démarches pour obtenir le stage étaient les suivantes : J’ai dit à mes parents
que je voulais soit, faire mon stage dans un cabinet d’avocats soit, dans le domaine
de la robotique. Je suis passée par les relations professionnelles de mon père. Une
demande a été faite par ce biais à Maître Babacar NDIAYE. Il a accepté de me
recevoir en stage. Ainsi nous avons discuté de mes horaires et de mon programme
au cours de cette semaine.

3
Khadija Kagnassi janvier 2022
I. Présentation de l’entreprise

I.1 Historique

Maître Babacar Ndiaye a collaboré pendant 3 ans dans un cabinet avant de se


mettre à son propre compte et en septembre 2009, il créa le Cabinet Babacar
NDIAYE.
Leur spécialité est le monde des affaires, avec pour principe de construire un cabinet
éthique, respectueux et respecté. Leur perspective, à long terme, est d’étoffer leur
clientèle internationale dans les domaines du pétrole et du gaz.

I.2 Situation géographique et activités

Le cabinet d’avocat Maître Babacar NDIAYE est spécialisé dans les affaires et plus
précisément la recouvrance de créance.

Le cabinet est propriétaire de ses locaux. Ils sont situés en ville car c’est là où se
trouve l’activité et la clientèle cible (sociétés et banques). En plus de ces avantages
au niveau de la clientèle, le cabinet n’est pas loin du Palais de Justice. 
4
Khadija Kagnassi janvier 2022
I.3 Etude d’un processus de prise en charge d’un client

5
Khadija Kagnassi janvier 2022
II. Les métiers de l’entreprise

II.1 Je découvre le métier de Juriste Interne, M. NGAGNE SAMB

Moi : Alors bonjour, comment vous appelez vous ?

Monsieur Samb : Je m'appelle Ngagne Samb.

Moi : Depuis combien de temps êtes-vous dans le cabinet ?

Monsieur Samb : J'ai fait 7 ans et demi ici.

Moi : Quelle formation avez-vous ?

Monsieur Samb : J'ai un master en droit et une formation en droit des affaires.

Moi : Quelle est votre fonction dans l'entreprise ?

Monsieur Samb : Je suis juriste interne et coordinateur.

Moi : Quelles sont vos missions/tâches à effectuer ?

Monsieur Samb : La fonction du juriste interne est d'assister l'avocat dans les tâches,
les plaintes et tous les actes de procédures.
Il doit également remplir des dossiers et écrire des conclusions de jugement.
Dans un cabinet d'avocat en matière civil et commercial, la procédure est plutôt
longue. Ce n'est généralement pas une procédure oratoire, mais plutôt écrite.
Au lieu de faire des plaidoiries, on le fait sous forme de conclusion sauf exception.
Ça peut arriver de faire des plaidoiries en matière civile pendant les procédures de
référé.
Hormis cela, on fait des conclusions. On les communique, on y répond ou on fait des
conclusions initiales.
La partie adverse va répondre à nos écrits.
Je pars en audience de référé, de fond, en matière correctionnelle et en matière de
flagrant-délit.

Moi : Quels sont vos horaires ?

Monsieur Samb : Ici, ont fait du 8h jusqu'à 18h avec une pause de 13h à 15h.

6
Khadija Kagnassi janvier 2022
Moi : Quel défi peut-on rencontrer en essayant de passer de juriste à avocat ?

Monsieur Samb : Être dans un cabinet d'avocat, c’est d'abord une autre école, c'est
de la pratique et de l'expérience.
Alors maintenant le but est d’acquérir une expérience en matière de conseil. Pour
pouvoir mieux conseiller des entreprises.
Quand on est juriste il est également très important de s'attacher aux procédures et à
la réglementation.
Pour devenir un avocat un juriste doit faire un examen du barreau.

Moi : Une fois devenu avocat, quels peuvent être les autres défis rencontrés ?

Monsieur Samb : D'abord d'avoir une certaine popularité au niveau du barreau.


D'avoir le privilège d'obtenir de l'expertise au niveau de l’étranger.
D'avoir un cabinet réputé afin d’avoir de la clientèle nationale et étrangère.

Moi : Quelles sont les qualifications nécessaires pour devenir avocat ?

Monsieur Samb : il faut avoir un très bon niveau en français, en philosophie et en


matière d'analyse de critique. Pour faire des études en droit il faut savoir bien écrire.
On dit des juristes qu'ils s'expriment très bien, qu’ils ont l'art de parler. Il faut bien sûr
faire des études universitaires en droit (licence et master).
Quand on a le master en droit et qu'on a fait les 3 ans de stage obligatoire on a la
possibilité de déposer une candidature pour le concours de barreau et
éventuellement devenir avocat.

Moi : d’accord ce sera tout, merci beaucoup M. Samb.

Monsieur Samb : je vous en prie.

NB : Monsieur Ngagne SAMB n’a pas souhaité répondre aux questions suivantes :
Quel est votre salaire ?
Quels sont les avantages et inconvénients du métier ?

7
Khadija Kagnassi janvier 2022
II.2 Je découvre le métier d’avocat, Maître Babacar NDIAYE

Khadija : Bonjour, Comment vous appelez vous ?

Maître Babacar NDIAYE : Babacar Ndiaye

Khadija : Quelle est votre fonction dans l’entreprise ?

Maître Babacar NDIAYE : Je suis l’avocat fondateur du cabinet et le principal


responsable.

Khadija : En quelle année avez-vous fondé ce cabinet ?

Maître Babacar NDIAYE : j’ai fondé ce cabinet en septembre 2009.

Khadija : Quelle formation avez-vous ?

Maître Babacar NDIAYE : J’ai une maîtrise en droit des affaires. A la suite de la
maîtrise j’ai passé l’examen pour être avocat et après 3 ans de stage voilà je suis
devenu avocat inscrit.

Khadija : Quelles sont vos missions/tâches à effectuer ?

Maître Babacar NDIAYE : Le cabinet est spécialisé en droit des affaires et


principalement en droit bancaire. Donc ma fonction principale est le recouvrement de
créances. Recouvrir les créances que les banques me donnent auprès de leurs
clients.

Khadija : Quels sont vos horaires ?

Maître Babacar NDIAYE : Le matin je suis au tribunal. Même si exceptionnellement il


m’arrive d'être là (au cabinet). L'après-midi je suis au bureau. Je n’ai pas vraiment
d’horaires fixes. En fonction du volume du travail, je peux sortir plus tôt comme plus
tard.

Khadija : Sans être indiscrète quel est votre salaire ?

Maître Babacar NDIAYE : Je n’ai pas vraiment de salaire, comme c’est un cabinet
que j’ai créé je suis le seul avocat et le propriétaire du cabinet. J’ai des dividendes à
la fin du mois.

8
Khadija Kagnassi janvier 2022
Khadija : Quels sont les avantages et inconvénients du métier d’avocat ?

Maître Babacar NDIAYE : L’avantage est la liberté qu’offre le métier. Vous n'êtes pas
soumis à un lien de subordination, en d’autres termes vous n’avez pas de chef.
C’est un métier qui nourrit son homme. L’inconvénient majeur dans ce métier est le
stress.

Khadija : Quel défi peut-on rencontrer une fois devenu avocat ?

Maître Babacar Ndiaye : Le plus gros défi est simplement de réussir dans la
profession, tout le monde ne réussit pas, il faut batailler ferme.
Il faut construire une bonne crédibilité et être fiable. Ce n’est pas facile.
Pour réussir aussi, il ne faut pas toucher à l'argent des clients, beaucoup d’argent
passe entre vos mains il faut le remettre à qui de droit, c’est très important.

Khadija : Qu’est ce qui fait selon vous un bon cabinet ?

Maître Babacar NDIAYE : Les caractéristiques d’un bon cabinet sont d’abord une
bonne réputation, une crédibilité mais aussi une rigueur dans le travail. Faire les
diligences nécessaires à temps, répondre aux clients, suivre les dossiers. Si vous
faites ça, les dossiers vont venir à vous.

Khadija : Aimez- vous votre métier ?

Maître Babacar NDIAYE : Oui, je l’aime bien. C’est ma passion. Il me permet d'être
indépendant, de travailler comme je veux. Ça me permet également de faire du droit.
J’ai la chance d’exercer un métier que j’aime.

9
Khadija Kagnassi janvier 2022
III. Compte rendu d’expérience

III.1 Mes horaires


lundi mardi mercredi jeudi vendredi
8h-12h 8h30-12h 8h-13h 8h30-12h 8h-12h

12h-14h 12h-14h 13h-15h 12h-13h30 12h-13h

14h-16h 14h-16h 15h-16h 13h30-16h30 13h-16h30

III.2 Les tâches effectuées ou observées

1er jour, Lundi 17 janvier 2022 :

J’ai plutôt fait de la lecture et de


l’observation.
Maître Babacar Ndiaye m’a donné
des règlements sur les devoirs, les
contraintes, les droits et l’histoire du
métier d’avocat.
Lire ces documents m'a beaucoup
aidé à comprendre, par la suite, le
jargon utilisé par les juristes.
Premier jour au cabinet

Ils m’ont servi d’introduction à ce métier. En effet j’y


ai découvert les procédures et toute la partie
administrative. J’ai été quelque peu intimidée par le
nombre de feuilles, la longueur des textes et par
l’aspect formel de ces derniers.
Finalement, leur contenu était plutôt intéressant et
accessible, contrairement à mon idée reçue sur tout
ce qui touche l’administratif que j’associais avec
l’ennui. Pendant le reste de la journée j’ai écrit mon
introduction et effectué quelques recherches sur le
cabinet, les complétant en posant des questions à documents sur la règlementation du métier d’avocat
M. Samb, le juriste référent en l’absence de Maître Babacar
Ndiaye.

2e jour, Mardi 18 janvier 2022 :

Ce jour-là, j’ai fait l’interview de Maître Babacar Ndiaye ainsi que celle de M. Samb.
Ceci m’a permis de découvrir le métier de juriste interne, ses fonctions dans
l’entreprise et les tâches qu’il effectue. J’ai également eu l'opportunité d'enrichir mes
connaissances sur le métier d’avocat, précisément celui d'avocat en affaire. Maître
10
Khadija Kagnassi janvier 2022
Babacar Ndiaye a bien voulu répondre à des questions plus spécifiques et j’ai pu en
apprendre plus sur son expérience.
3e jour, Mercredi 19 janvier 2022 :

Je me suis rendu au Palais de Justice. J’ai d’abord assisté


à une annonce de délibéré à la Cour de petite instance,
que j’ai trouvé un peu ennuyeuse car je ne comprenais, ni
n’entendait ce que disait la juge. Puis nous sommes partis
à la salle des flagrants délits où se passait les procès de
flagrants délits. Nous
avons pu assister à trois
procès. En plus d’être
celle qui m’a le plus
marquée, cette journée fut
ma préférée (je développe
plus sur ce sujet dans
III.3: la journée qui m’a
le plus marquée).
Tribunal Correctionnel

4e jour, Jeudi 20 janvier 2022 :

Etant donné que la secrétaire s’est absentée pour aller chez le médecin, j’ai pu
m’initier au rôle de réceptionniste pendant un court temps.
Un métier dont on ne parle pas beaucoup mais qui est en fait essentiel au bon
fonctionnement du cabinet. Je n’ai bien sûr pas fait les mêmes tâches qu’elle, car
une secrétaire juridique supervise toute
l'organisation procédurale, la rédaction des actes, les
avis, les assignations, les requêtes et les transmet
aux huissiers, et cela jusqu'à l'aboutissement du
procès. J’ai juste répondu au téléphone et ai accueilli
les clients.

L’après-midi M. Samb m’a donné un résumé de


jugement pour mieux comprendre le rôle de juriste
interne et la manière dont les jugements se
déroulent.
Cela m’a emmené à effectuer des recherches supplémentaires sur la manière dont
ces résumés sont effectués.
J’ai trouvé un jugement sur internet, et suivant l’exemple que M. Samb m’a donné,
j’ai essayé d’en écrire un. Ceci, fut plus difficile que je le pensais. J’ai même utilisé
des connaissances, apprises à l’école, dans des matières comme l’histoire, la
géographie, la section internationale américaine et le français. Celle d’extraire des
informations utiles hors d’un document m’a été très utile.

11
Khadija Kagnassi janvier 2022
5e jour, vendredi 21 janvier 2022 :

J’ai retranscrit les interviews de Maître Babacar Ndiaye et de M. Samb, puis ai


terminé mon schéma de processus de prise en charge d’un client. Quand Maître
Babacar Ndiaye est arrivé je lui ai posé des questions supplémentaires sur la
situation géographique et l’histoire de son cabinet et sur son expérience en tant
qu'avocat.
C'était une entrevue très intéressante car Maître Babacar Ndiaye, m’a offert une
perspective nouvelle, celle d’un avocat en affaires. Mes notions sur le métier
d’avocats se limitaient aux domaines du civil et du pénal.
Je n'ai pas effectué ni observé d’autres tâches car ils étaient tous très occupés et la
plupart de leurs activités était du domaine confidentiel.

12
Khadija Kagnassi janvier 2022
III.3 La journée qui m’a marquée

La journée qui m'a le plus marquée est celle du mercredi 19 janvier.


C'était mon troisième jour de stage et jusqu'à là j'avais plutôt vu le côté administratif
du métier. Les deux premiers jours étaient plutôt orientés sur la théorie, j’étais donc
très pressée de sortir du bureau.

Le cabinet dans lequel j’ai fait mon stage est spécialisé dans les affaires et les
juristes qui y travaillent ne vont pas souvent plaider au tribunal.
J'étais donc vraiment excitée de voir le métier d’avocat sur le terrain.
Je suis partie au Palais de Justice avec M. Samb. Nous sommes d’abord allez voir
les délibérés en Cour d’appel. Je ne comprenais pas complètement ce qu’il se
passait et la juge semblait juste faire des annonces.
Ensuite nous sommes parties au Tribunal des flagrants délits. Le tribunal était tout
ce que j’avais imaginé sur les avocats. Du théâtre, des drames et de l'émotion.
La réalité était comme la fiction.

Nous avons pu assister à trois affaires :

- 1ère affaire : L’avocat de l'accusé était en plein dans une tirade passionnée sur
la justice et la morale quand nous sommes arrivés. L'accusé avait acheté des
bijoux frauduleux mais soutenait ne pas être au courant de leur origine
frauduleuse. Il a écopé d’un mois de prison ferme.

- 2e affaire : La deuxième affaire était sur un homme ayant accusé deux


personnes d'être terroristes et à mobiliser les forces de l’ordre inutilement.
L’homme a d'abord pu se défendre et raconter sa
version des faits, mais des incohérences
apparaissaient déjà dans son discours et à mesure
que le contexte était donné, on comprenait mieux la
situation. Sa version était : qu’il séjournait dans un
hôtel de type campement et que ses voisins lui
semblaient suspects. L’un deux, un Suisse parlait
apparemment beaucoup de religion et avait
séjourné en Arabie Saoudite. Le juge souligna que
ce n’étaient pas des preuves, et que ces deux
éléments ne faisaient pas de quelqu'un un
terroriste. L’homme ajouta alors avoir subi une
violence inouïe et avoir entendu les deux hommes
parler de préparation pour un acte de terrorisme.
Mais il ne pouvait raconter ni les propos entendus,
ni les actes de violences.
Capture d’écran d’un article du Le juge fournit alors le contexte : l’homme
Seneweb sur la 2e affaire avait apparemment des différends avec les
deux hommes qu’il a accusé et causait des problèmes dans l'hôtel. Il lui avait
été demandé de payer sa facture pour l'hôtel et de partir. Après être parti, il
aurait insulté le suisse puis appelé la gendarmerie.

13
Khadija Kagnassi janvier 2022
La procureure intervient alors. Elle lui rappelle qu’il n’a aucune preuve pour ce
qu’il a avancé, qu’il a mis la vie de ces deux hommes en danger et a fait
perdre du temps à la police sur une affaire privée.
La Défense de cet homme m’a quelque peu surprise, car elle n’a pas vraiment
utilisé la loi, ni apporté de nouvelle preuve, mais nous a plutôt parler de la vie
de cet homme, de sa personnalité et de sa famille. Comme pour le rendre
sympathique et toucher notre empathie.
C'est une ligne de défense que j’avais aussi remarqué dans lors de la
première affaire. On se croirait au théâtre. L’homme a écopé de 15 jours de
prison ferme et d'une amende.

- 3e affaire : La troisième affaire est celle qui m’a le plus touché.


Dans celle-là, l’accusé et la victime étaient présents dans la salle d’audience.
La victime était une jeune femme. Elle avait subi une escroquerie.
En effet, du Mali, elle voulait aller en France pour rejoindre son mari et avait
besoin d’un visa et d’un passeport. Elle a été mise en contact avec l’accusé
qui lui a demandé cinq millions de FCFA, deux millions en avance et le reste a
la réception du passeport et du visa.
Il l’a fait voyager du Mali jusqu’en Gambie avec un autre homme qui devait
l’accompagner et y attendre les documents. Ils restèrent coincés en Gambie
pendant trois mois, incapables de le contacter.
Au bout de ces trois mois, son accompagnateur lui a proposé de partir au
Sénégal pour rencontrer ce dernier. Ils finissent par se rencontrer à l'aéroport
de Dakar ou l’accusé lui remit enfin passeport et visa.
Elle lui donne les 3 millions restants.
Mais à sa grande surprise, la victime se rend compte que les informations sur
la pièce d’identité ne sont pas correctes.
Désespérée, elle essaye quand même de voyager avec, mais se fait arrêter
par les autorités : elle est coincée à Dakar depuis lors (8 mois).
L'accusé nie tout.
Mais l’avocat de la victime annonce que la famille de l'accusé a remboursé à
ce jour, à la victime 3 millions sur les 5 millions reçus et promet de lui donner
la suite dans la semaine.
La procureure prit la parole et après avoir averti la victime de ne plus voyager
avec des faux papiers, elle dénonça la mauvaise foi, les incohérences, les
contradictions et les mensonges de l’accusé. Ce dernier finit par avouer sa
forfaiture.
Elle demande alors 1 an de prison et la restitution des 2 millions manquants.
Cette histoire m’a touchée car c’est le genre drame qui arrive très souvent et
que la pauvre femme voulait à tout prix retrouver son mari en France. Pendant
ce périple qui sait ce qui aurait pu lui arriver !

Bien que j’aie pu me sentir quelque peu mal à l'aise d'être la spectatrice de leurs
jugements, et d’avoir l’impression que leurs procès devraient être privés, j’ai
beaucoup appris de cette matinée au tribunal, et mon envie de devenir avocate est
plus forte que jamais.
J’ai aussi découvert le rôle de procureur pendant cette journée et ai énormément
apprécié ce métier.
Ceci m'a amené à faire plus de recherches sur le sujet, malheureusement les
procureurs sont choisis par le ministère de la Justice, ils sont donc assujettis au
pouvoir public.
14
Khadija Kagnassi janvier 2022
J’ai aussi vu le rôle et la fonction de juge sous un autre jour. J’avais cette idée reçue
que les juges ne participaient pas vraiment au procès et réagissaient juste en
donnant leur verdict. Ils sont en fait beaucoup plus actifs, posent des questions et
donnent même leur avis.

J'ai également été agréablement surprise par le grand nombre de femmes que j’ai vu
à différents postes (juge, avocate, procureure et conseillère).

Le reste de la journée fut plutôt banal, j’ai posé quelques questions à Mr Samb sur le
processus de prise en charge d’un client.

En conclusion, cette journée en plus d'être celle qui m’a le plus marquée, a été ma
journée préférée.

15
Khadija Kagnassi janvier 2022
III.4 Difficultés rencontrées et solutions apportées / Facilités

Les difficultés que j'ai principalement rencontrées sont des informations fournies
trop compliquées comme des mots de vocabulaire ou des lois que je ne connaissais
pas ou ne comprenais pas. Pour y remédier, j’ai simplement posé des questions et
effectué des recherches complémentaires.
J’ai aussi eu moins d’encadrement qu’espéré, ce qui est compréhensible vue la
charge de travail à laquelle sont soumis en permanence les juristes.

Mes solutions étaient de prendre l’initiative en demandant des taches à faire.


Malheureusement cette démarche avait aussi des limites car la plupart des dossiers
relevaient du secret professionnel.

Mes facilités durant ce stage ont été de communiquer avec mon maître de stage et
ses collègues, bien qu’occupés ils trouvaient toujours un peu de temps pour
répondre à mes questions.

16
Khadija Kagnassi janvier 2022
Bilan personnel et conclusion

Bien que le domaine des affaires dans lequel Maître Babacar Ndiaye est spécialisé
ne m'intéresse pas forcément, j’ai énormément appris sur le métier d’avocat et en
particulier l’importance de l’administratif.

La plupart de mes attentes pour ce stage ont été satisfaites.


Je souhaitais : aller au tribunal, assister à un procès, en apprendre plus sur le métier
d’avocat, étudier des dossiers, enrichir mes connaissances sur le monde du travail et
faire face à la réalité des évènements.

Les avocats et juristes que j’ai suivis ne vont que rarement au tribunal et règlent la
plupart de leurs affaires chez le juge. J’ai au début été quelque peu déçue de ce fait.
Mais je pense maintenant que c’est une bonne chose car que j’ai pu observer ce
côté de la profession que j’ignorais totalement.

J’ai pu aller au Palais de Justice. Ceci m’a ouvert les yeux sur la diversité des
métiers exerçants dans le domaine de la justice.
Des métiers tels que procureurs, juristes internes et conseillers de juge m’ont été
introduit. J’ai un nouveau regard sur le métier de juge, qui me semble beaucoup plus
intéressant maintenant.

Grace à ce stage j’ai une meilleure idée de quel type d’avocate je souhaite devenir.
Je m’orienterais désormais vers le pénal ou le civil, là où je pourrais plaider devant la
cour.

Cependant, je n’ai toujours pas fait mon choix définitif entre ingénieur en robotique
médicale et avocate.

Ces quelques jours en entreprise m’ont indéniablement donné plus d’ouverture sur la
richesse de l’univers professionnel et m’aideront à mieux déterminer mon orientation
future.
A l’avenir je tenterai de faire d’autres stages, afin de découvrir d'autres métiers et
affiner mes projets d’études et professionnels

Je termine enfin ce rapport par un grand remerciement à Maître Babacar Ndiaye


pour m’avoir offert l’opportunité de vivre cette expérience et au Lycée Jean Mermoz
pour avoir mis ce stage dans le programme.

17
Khadija Kagnassi janvier 2022

Vous aimerez peut-être aussi