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Oumaima HACHIM
CNE : F149043099
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Nous vous présentons nos sincères remerciements et nous vous exprimons notre
gratitude et notre respect.
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Vous avez assuré notre formation avec tant de patience et d’efficacité veuillez trouver ici
l’expression de notre reconnaissance et notre profond respect.
À nos familles
Vous nous avez apporté votre soutien durant toute cette aventure passionnante et
enrichissante, nous vous exprimons ici toute notre gratitude.
L’importance prise par la dimension juridique au sein des entreprises, est l’un des
phénomènes les plus marquants au cours de ces dernières années, chose qui peut être
expliquée par la monté du risque qui est une réalité liée au développement industriel
et technologique de notre société. Ce risque étant inévitable et nécessairement
présent, pousse les entreprises ainsi que leurs dirigeants à se saisir de cette
problématique avec un objectif d’efficacité économique et managériale, sous le regard
tranchant des juges, compte tenu de la judiciarisation de la vie économique.
La gestion du risque plus spécifiquement n’était pas optimale dès lors que celle-ci
apparaissait éclatée entre différents services et directions composants l’entreprise, ce
n’est que récemment et conjointement avec la judiciarisation de notre société que les
entreprises ont réalisés l’importance que pouvait révéler le risque juridique. Ces
dernières doivent donc s’adapter à la survenance de ce risque pas uniquement en
terme de remédiation mais surtout en terme de prévention. Le monde de l’entreprise
a connu un recensement rapide suite auquel les entreprises ont vite réalisées la
nécessité de l’encadrement juridique de l’entreprise par une direction juridique
susceptible de non seulement gérer et faire face mais également prévenir les risques
juridiques que l’entreprise peut encourir, mission qui sera confiée aux spécialistes du
droit à savoir les juristes d’entreprise, dont la mission ne devrait pas seulement se
limiter à l’élaboration des actes juridiques, règlements intérieurs, et contrats
commerciaux mais aussi à la protection juridique de l’entreprise.
Le droit est pour l’entreprise à la fois une variable d’environnement qu’une composante
de son organisation interne, l’entreprise quant à elle en tant qu’acteur économique
utilise la règle juridique autant qu’elle est contrainte par elle. Le droit agit sur
l’entreprise mais il se trouve récursivement agi par l’utilisation qui en est faite par
l’entreprise2. L’environnement dans lequel évoluent les uns et les autres évolue lui-
même, influant sur les décisions prises par les auteurs du droit, et donc sur le droit lui-
même autant que sur le comportement de ses destinataires. L’approche systématique
des rapports entre le droit et l’entreprise permet de rendre compte de ce que ces
derniers intègrent les multiples influences qu’elles subissent, et s’influencent eux-
mêmes réciproquement, de même qu’elle permet d’examiner comment sont produites
les décisions juridiques qui résultent de ces relations croisées.
1
Christophe Collard et Christophe Roquilly, La performance juridique pour une vision
stratégique du droit dans l’entreprise, éd. Lextenso éditions, p 3.
2
Le droit est ce qu’en font ses acteurs et non seulement ce qu’en ont décidé ses auteurs
(législateurs, autorités règlementaires …), il est également influencé par les destinataires et
utilisateurs de la norme, dans le quotidien de leur pratique.
La question qui se pose réellement n’est pas celle de savoir comment mettre en
place une veille juridique en entreprise mais plutôt convaincre de la nécessité de la
Pour démontrer cela nous allons établir un plan en deux grandes parties, la première
traitera l’importance que jouera les différents acteurs juridiques ainsi que les autres
intervenants à la réalisation d’une veille juridique qui sera digne d’être nommé
comme solide.
Arrivant alors la deuxième partie où nous aurons l’occasionde voir de prés l’état
d’avancement de cette conception de veille juridique et surtout la place qu’elle
occupe de nos jours dans un monde caractérisé principalement par la digitalisation et
l’aspect informatique. Nous allons donc nous projeter, c’est la raison pour laquelle
nous avons nommé cette partie, la digitalisation et modernisation de la veille
juridique en entreprise.
À travers les différentes sections de cette première partie nous aurons l’occasion de
répondre à une deuxième question, à savoir qui est sensé s’occuper de la veille
juridique en entreprise ? Vous me diriez que c’est la réponse à cette problématique
est simple, c’est le département juridique qui doit s’en occuper, c’est réellement le
cas mais il ne faut il pas être un peu plus précis ? un juriste d’entreprise gérant les
contrats, le contentieux ou encadrant les relations de travail est il en mesure
d’effectuer une réelle veille juridique de manière efficace ? La réponse à cette
question est bien évidemment, non. Nous allons donc proposer des techniques de
veille juridique plus développées à travers les divers chapitres et sections de la
deuxième partie. À savoir la cellule de veille juridique et la modernisation de la veille
juridique donnant lieux à une bibliothèque numérique juridique.
La direction juridique dans temps un peu récent, il y’a quelques ans de cela, avait un
rôle secondaire au terme de son importance au sein de l’entité dans la mesure où
l’entreprise en tant qu’entité économique aura plus besoin de ses différents services
économiques commerciaux, notamment un service d’audit pour la gestion d’entreprise.
Les groupes économiques ont eu conscience de la nécessité et de la primordialité de
la direction juridique, non en tant qu’élément secondaire, mais en tant que composante
incontournable dans la vie d’une entreprise, et ce pour le rôle crucial d’encadrement
qu’elle en joue tant qu’au niveau interne qu’au niveau externe, mais également pour
son rôle de prévention et d’anticipation des risques par la réalisation d’une veille
juridique efficace à l’aide de juriste performant dont l’objectif fixé est de protéger et
faire évoluer l’entreprise et de l’encader, en mettant en place des clauses contractuelles
pertinentes tout en observant les changements et les nécessités de l’actualité
réglementaire de cette veille juridique et réglementaire, qui va permettre de réussir
des négociations avantagueses pour l’entreprise, et de renforcer le poids de cette
dernière dans le marché connu par son caractère concurrentiel et qui va mettre la
situation où il se trouvera dans l’obligation d’effectuer sa mission qui consiste à donner
des conseils pertinents à peine d’engager sa responsabilité chose que nous verrons
plus en profondeur dans la suite de ce mémoire à travers le rôle de la direction
juridique et des juristes d’entreprises, leurs obligations envers l’entreprise ainsi
qu’envers les clients. Quant à la veille juridique, elle est en pleine évolution et nous se
trouveons devant une modernisation de cette veille juridique.
De nos jours, les départements juridiques ont un rôle déterminant à jouer vu l’impact
immense des règlementations sur l’activité des entreprises et du besoin d’une gestion
globale et efficace des risques juridiques. Or une réalité des affaires caractérisée par
une complexification croissante des problématiques juridiques et par une évolution
incessante et rapide, la mise en place d’un service juridique nous relève des défis. En
effet les départements juridiques sont obligés de faire face d’un côté, à l’augmentation
de la demande des services juridiques au niveau de l’entreprise3, et d’autres part, à la
nécessité d’adapter et d’améliorer les procès pour répondre de manière satisfaisante
aux besoins de l’entreprise.
3
Selon une étude de BTI, les ‘’corporates counsels’’ s’attendent à une augmentation de la demande de
conseils juridiques internes de 11% dans les 3 ans ,2002.
D’un fonctionnement en mode expert ils doivent passer en mode stratégique ; d’un
centre de coûts, ils doivent devenir un centre de profits. Au cœur de cette évolution la
valeur ajoutée d’un juriste est primordiale. Technicien du droit il est obligé de se
transformer en manager de la ressource juridique, sa mission en matière d’intelligence
juridique devient quelque chose indispensable pour l’entreprise.
Le volet juridique est plus que primordiale dans une entreprise, comme dans toute
entité, et qui dit performance juridique dit performance économique et donc
performance de l’entreprise entant qu’entité économique. La sphère juridique est un
pilier de l’entreprise, et le juriste d’entreprise entant que spécialiste au sein de cette
entité se doit de renforcer ce pilé pour un encadrement tant interne qu’externe de
l’entreprise, par l’anticipation des risques juridiques à travers une veille juridique
efficace.
Devant la réalité moderne du droit nous se trouvons censés d’avoir un objet complexe
qui, lui-même, va nous produire de la complexité. Les références à la complexité du
droit sont nombreuses voire même innombrables, à tel point qu’on peut hésiter à en
ajouter des nouvelles, elles sont bien le fruit des réflexions entamées par des juriste
et non des simples observations prises par des observateurs non juristes ; les manager
eux-mêmes y font systématiquement référence quand on les interroge sur leurs
perceptions du droit appliqué à leur entreprise et à leur propre activité. Les rapports
officiels qui se sont succédé, les déclarations publiques des plus hautes autorités de
De prime abord cette question de complexité du droit pourrait être imaginée comme
une question qui date d’aujourd’hui, or ce n’est pas du tout le cas, la complexité du
droit n’est pas un phénomène récent, un auteur souligne que ” Le droit n’a jamais été
chose simple ‟4 et nous allons remarquer que cette plainte relative à la complexité du
droit existe bien depuis longtemps et plus précisément dès l’existence du droit lui-
même.
4
E. MILLARD, « Éléments pour une approche analytique de la complexité », page 142
5
B. ALIOUAT et C. ROQUILLY, « la veille juridique pour une intelligence des situations stratégiques »
LPA, 199, n° 148, p. 10 et s.
6
Pour une vive contestation de la liaison entre complexité et inflation normative, voir F. Rolin, « Le
rapport 2006 du conseil d’État « sécurité juridique et complexité du droit », 19/03/2006.
La régression au niveau des sources formelles au profit des sources dites habilitatrices
augmente singulièrement la croissance du désordre dans la sédimentation des
informations juridiques. Cette inflation juridique ne faiblit pas avec la pression
normative communautaire, ce constat vaut également dans le domaine de l’ordre
juridique spontané. Il est important de se dire que les contraintes qui naissant à
l’occasion du grand nombre d’informations à traiter sont ainsi considérables. La
difficulté n’en est aggravée qu’avec la perte de certains points de repères
habituellement liés au phénomène normatif. Ainsi les lois ont tendance d’aller vers la
spécialisation du contenu juridique au lieu de rester dans un caractère général.
L’inflation juridique, rendu encore plus sensible par l’hétérogénéité des sources du
droit, rend le processus de la veille juridique encore plus compliqué. Pour paraphraser
J. Ghestin, on pourrait dire que le nombre et la mobilité des sources du droit, ainsi que
la diversité de leur objet, les multiplications des statuts et des régimes particuliers,
rendent la connaissance effective des règles de droit très difficile. Ceci étant, la
nécessaire identification des sources du droit ne doit pas pour autant se traduire par
l’acquisition de toutes les informations juridiques par l’entreprise, ce qui est d’ailleurs
impossible de d’être réalisé.
Cette identification des sources qui est sans aucun doute nécessaire nous soulèvent
par ailleurs quelques problèmes, en particulier le problème d’accès aux données avec
des paramètres de temps, mais également d’espace et de coûts. Si la dimension de
veille juridique est confiée à un professionnel du droit, celui-ci doit être familiarisé avec
De plus, le facteur temps, qui se traduit par des délais de publication parfois non
négligeables, ne fait qu’ajouter à la difficulté d’accéder à l’information dans des délais
permettant à l’entreprise d’opérer une prédictibilité suffisante par rapport à ses projets
et à ses objectifs. Il est particulièrement sensible dans le cadre de risque juridique
objectif lié aux évolutions jurisprudentielles.
La veille juridique se traduit par une phase d’identification des sources du droit et de
collecte d’informations juridiques, puis par une phase de compréhension et de
hiérarchisation de ces mêmes informations. Mais dans la mesure où son rôle est de
permettre à l’entreprise d’identifier les opportunités et les contraintes issues de
l’environnement juridique, la veille consiste aussi à rassembler les informations
obtenues, ce qui revient à caractériser ses informations. Caractériser les informations
juridiques correspond pour l’entreprise, à la nécessité de délimiter des champs, en
tenant compte de risques endogènes et exogènes. Cette délimitation fait appel à la
construction d’un cadre de référence, dont les contours sont variables (flexibilité du
droit) selon le degré d’importance de leurs paramètres d’élaboration.
Dans une approche organisationnelle du droit, ce risque lié à la subjectivité des acteurs
soulève deux questions principales, l’une concerne le droit en tant que projet d’acteur
et l’autre appréhende l’éventualité de la veille juridique comme outil de gestion.
Si l’acteur est marqué par l’opinion commune selon laquelle le droit est publicisé,
entrainant par là même un affaiblissement du laisser contracter, n’aura-t-il pas
tendance à atténuer le degré de liberté contractuelle présent dans une information
juridique ? À l’inverse, si sa vision de la société s’attache à un modèle polycratie, ne
serait-il pas susceptible de trouver dans une mesure législative destinée à rétablir
l’égalité entre contractants, le souhait de préserver l’autonomie de la volonté ?
Il n’existe pas a priori de mode d’organisation idéal ; tout dépend du secteur d’activité
de l’entreprise, de sa taille et de sa culture du juridique…
7
R. Percerou, « Améliorer la performance juridique de l’entreprise », revue droit et gestion, décembre
1990.
8
Chapitre 6, section 2, « les acteurs stratégiques de l’entreprise » et chapitre 8, « l’intelligence juridique
au service des professionnels du droit »
Le type de veille sera fonction des finalités du processus retenu par la direction de
l’organisme. La direction juridique peut faire le choix d’une veille suiveuse, il s’agit
d’une veille périodique c’est-à-dire journalière ou mensuelle, qui consiste à suivre les
évolutions juridique à l’aide d’outils bruts tel que le journal officiel, les ouvrages… etc,
il peut également s’agir d’abonnements à des revues professionnelles ou spécialisées
dans le secteur de l’environnement, cette veille suiveuse peut également reposer sur
des bases de données via internet ou même d’autres prestataires offrant un service
spécialisé de veille.
Le choix de la direction juridique peut aussi porter sur une veille offensive au lieu de
la veille suiveuse. La veille offensive est choisi lorsque l’organisme a pour objectif de
consolider ou d’acquérir un avantage concurrentiel, comme par exemple une
anticipation d’ordre technologique, ou d’ordre financier ou encore d’ordre commercial.
La veille offensive est axée sur les projets règlementaires en vue d’intégrer de
nouvelles dispositions prévues par la règlementation dans les secteurs concernant
l’organisme. Ce dernier recherche une information très ciblée dont l’accessibilité est
licite, mais caractérisée par des difficultés dures à la connaissance de son existence et
de son accès. Cette situation peut être illustrée par l’exemple suivant, un organisme
implanté sur l’ensemble du territoire, est capable de modifier les contrats techniques
et commerciaux de son offre auprès de sa clientèle, huit jours après la sortie au journal
officiel du décret et de l’arrêté d’application.
Quel que soit le choix de l’organisme quant au type de veille à appliquer, la direction
juridique a pour objectif d’intégrer la veille juridique choisie dans la stratégie globale
au même titre que la veille scientifique, commerciale, concurrentielle ou sociétale.
Gestion des compétences : qu’il s’agisse des juristes internes ou de conseils externes,
ces compétences doivent être organisées et gérées de manière rationnelle.
Grace à ses différents atouts, le juriste d’entreprise a su occuper une place importante
au sein de l’entreprise, étant un professionnel qui étudie, développe et applique la loi
qui peut également être un enseignant ou un animateur de séminaires, comme il peut
exercer sa mission dans le cadre d’une profession libérale en étant un notaire, adouls
ou avocat.
Le juriste d’entreprise doit d’avantage prévoir et prévenir plutôt que réparer les
erreurs car comme on dit, vaux mieux prévenir que guérir. Le droit est son instrument
de travail pour répondre aux objectifs de la société et les protéger, raison pour laquelle
il est indispensable que le juriste d’entreprise ait une certaine qualification.
Une formation adaptée aux besoins de l’entreprise soit être mise en place afin
d’encourager les jeunes juristes à investir les formations en droit étrangers ainsi que
les formations économiques et de management ; faire en sorte que les juristes séniors
contribuent à la formation des plus jeunes en participant aux cotés des universitaires,
aux enseignements pratiques dispensés dans les universités et les grandes écoles et
continuent à être associés aux réflexions destinées à adapter la formation des juristes
au monde de l’entreprise.
Ces différentes formations dont le juriste d’entreprise devrait bénéficier ont pour but
principal de joindre les résultats de la veille juridique effectuée par le juriste
d’entreprise aux besoins économiques et de gestion de l’entreprise, la veille juridique
doit se réaliser dans une optique de management juridique et réglementaire de
l’entreprise10, tout en prenant forme de l’intelligence juridique qui complète la notion
d’intelligence économique. Pour toutes ces raisons et bien d’autres la réalisation de la
veille juridique, pour un encadrement efficace de l’entreprise, doit se faire par un
spécialiste du droit capable de faire face à la complexité de l’information juridique.
9
Le bars et Benoit dir, Le contrôle des entreprises, évolution et perspectives, 2007, 210 p.
10
The economist intelligence unit, from burden to benefit: making the most of regulatory risk
management, 2008.
Les entreprises éprouvent de plus en plus le besoin d’avoir des juristes d’entreprises
sur place propres à l’entreprise travaillant exclusivement pour le compte de
l’entreprise, pour des raisons pratiques à savoir rapidité ainsi que pour des raisons de
confidentialité. Toutefois pour des raisons de rationalité, l’entreprise se trouve dans la
nécessité de choisir des compétences externes qui vont collaborer avec les juristes
d’entreprise travaillant dans les locaux de cette dernière au sein de son service
juridique.
La veille juridique ne peut être exercée entant que mission secondaire à côté des
diverses tâches qui sont à la charge du juriste d’entreprise, bien au contraire, la veille
juridique doit être considérée comme une mission principale au sein de la société. La
veille juridique doit être une fonction de la direction juridique comme toutes les âtres,
et doit être prise en charge par un groupe de professionnels de droit quotidiennement.
On pourra donc parler de Cellule de veille juridique. Toutefois la mise en place d’une
telle cellule entrainera quelques contraintes en plus pour l’entreprise, mais qui lui
seront rentables.
Les nouveaux entrants à la cellule sont préalablement sensibilisés sur les attentes de
l’organisme. Par le biais des documents existants, ils sont impérativement informés du
programme initial révisé et de l’évaluation de la conformité, revue et corrigée selon
l’exigence 4.5.1 de la norme ISO 14001.
La suite logique au programme initial est à l’analyse initiale est la mise en œuvre de la
veille. Les sources d’information sont déterminées avec précision, afin de suivre les
parutions et les programmes d’échanges professionnels, de justifier une veille
permanente et suffisante pour répondre aux exigences de la norme ISO 14001. De
comptabiliser les informations formelles ou informelles sur une période donnée,
d’estimer la rentabilité du support ou de l’action personnalisée (études spécifique,
salon professionnel, conférence …).
11
Bousta Abdelhamid, l’encadrement : facteur de performance dans l’entreprise, 1995, 22 p.
Dans ce cas, la durée sera impérativement rappelée aux lecteurs, alors que dans le
cas d’une prestation externe, l’information est traitée et, selon le niveau de prestation,
commentée ou enrichie de données sectorielles, en vue d’accélérer la prise de décision
de l’organisme, voire d’apporter un éclairage sur de nouvelles approches de nouveaux
axes de progrès ou de surveillance.
Les résultats de la veille sont présentés à la direction dans les meilleurs délais, afin de
prendre en compte les informations pertinentes dans le management de l’organisme.
La direction sur avis du responsable de l’environnement décide de la diffusion de la
synthèse, aux acteurs qui peut être soit une diffusion large ou restreinte.
La veille est une pratique à long terme qui nécessite une évaluation budgétaire très
fine des coûts globaux et de la pertinence réelle de la prestation interne ainsi que des
offres des prestataires13.
13
Le bars et Benoit dir, Le contrôle des entreprises, évolution et perspectives, 2007, 210 p
Le choix des compétences externes, peut être fait afin d’être le plus rationnel et
efficace possible, la sélection et le recrutement des conseils externes doivent se faire
en fonction de critères objectifs tels que les compétences et le coût. Comme le souligne
l’avocat Philippe Melot14, « le directeur juridique est un acheteur professionnel des
ressources juridiques. Il doit connaitre le marché de l’offre des cabinets d’avocat, savoir
analyser les forces et les faiblesses des acteurs de ce marché ».
14
Philippe Melot, « management juridique », les rencontres d’affaires, 29/05/00
15
Le bars et Benoit dir, Le contrôle des entreprises, évolution et perspectives, 2007.
« Le futur inquiète tout autant qu'il fascine », comme l'a si bien rappelé Frédéric Sicard,
Bâtonnier de Paris.
Si la veille juridique est optimisée grâce aux nouvelles technologies, ces dernières n’en
constituent pas pour autant la panacée universelle, d’une part, parce que malgré sa
qualité elle ne fait pas entièrement disparaitre les difficultés inhérentes au langage,
problèmes de vocabulaire et de questions sans réponse, et d’autre part parce que leur
coût peut s’avérer prohibitif pour l’entreprise utilisatrice18. A ce niveau, la question de
la sous-traitance de la recherche des informations juridiques auprès d’un cabinet
spécialisé mérite d’être envisagée.
16
Le bars et Benoit dir, Le contrôle des entreprises, évolution et perspectives, 2007.
17
Berralis et Jean Christophe, Organisation et management de la fonction juridique en entreprise,
méthodologies, outils et bonnes pratiques, 2012, p 86.
18
Christophe COLLARD et Christophe Roquilly. La performance Juridique : pour une vision stratégique
du droit de l’entreprise, Edition Lextenso 2010.
La veille juridique telle que nous l’avons défini, dépasse largement la simple mise à
jour des donnés juridiques provenant de la sphère juridique. La veille juridique a un
rôle beaucoup plus précis, et doit donc cibler les données pertinentes afin de réduire
l’incertitude liée au volume de données juridiques et à leur manque croissant de
lisibilité. La veille juridique doit s’attacher à sélectionner ces données et les rendre
compréhensibles pour l’entreprise, la gestion de l’incertitude étant l’un des problèmes
centraux de l’entreprise.
Grace à la veille juridique l’entreprise doit être en mesure de déterminer quelles sont
les données juridiques représentant des menaces ou des opportunités juridiques,
19
P. Philippart, la stratégie est-elle soluble dans le droit ? Le cas de la fusion GDF-Suez, Montréal, 9 juin
2007.
Pour ce faire, le chercheur documentaliste, doit tout d’abord bien préparer sa veille en
définissant en amont une stratégie de veille, en définissant le plus précisémentses
objectifs et en installant dans son environnement de travail les outils les plus
performants au service de ces objectifs.
A. Comme précisé plus haut, il s’agit en premier lieu de poser ses objectifs de veille
c’est-à-dire formaliser les finalités de la veille. Ces finalités vont être déterminées par
la stratégie de l’organisation, ses domaines d’intervention privilégiés. La veille
permettra de déterminer, quelles sont les compétences nouvelles à acquérir pour
compléter les compétences acquises, et ce en définissant les cibles informationnelles
correspondants aux finalités. Sur ce dernier point la veille va se situer en aval de la
documentation.
Pour mener à bien cette veille juridique l’entreprise peut recourir à divers moyens, qui
vont de la recherche documentaire traditionnel, comme expliqué dans le cadre du
paragraphe précèdent, jusqu’à l’activation de réseaux d’information. Même si le
développement des nouvelles technologies de l’information a permis de mettre à
disposition des juristes des bases de données en ligne qui favorisent grandement la
mise à jour des connaissances juridiques, ces bases sont plus ou moins complètes et
aisément accessibles selon les pays. En fonction du type de données juridiques
l’analyse et l’interprétation peuvent dépasser le niveau courant de compétences de
l’entreprise, l’accès à des compétences externes peut s’avérer indispensable, ces
compétences peuvent être achetés par l’entreprise, tel est le cas lorsque la veille
juridiques est confiés à un cabinet d’avocat.
Il est intéressant de souligner que la veille juridique en tout cas dans son acceptation
la plus simple, à savoir la recherche et l’analyse de données juridiques, est de plus en
plus externalisés par les cabinets d’avocats eux-mêmes, qui estiment qu’il est plus
rationnel d’externaliser cette fonction.
Une étude mise à jour dernièrement montre ainsi que certaines entreprises et cabinets
d’avocats ont largement recours à l’outsourcing ou à l’offshoring. A l’inverse la veille
juridique peut être considérée comme présentant un caractère stratégique et de ce
fait relever du « knowledge management » efficace.
Une entreprise ne doit pas simplement avoir une connaissance précise et sans cesse
actualisée de ses obligations ou des opportunités que lui offre le droit. Elle doit en
outre suivre l'évolution des textes et projets de textes pour définir sa stratégie. On
entre ici dans le domaine de l'intelligence juridique et ce, du local au global. Il est tout
aussi important de surveiller et d'étudier et de suivre l'élaboration des projets de loi,
de décrets ou d'arrêtés que de suivre attentivement les procédures de modification ou
de révision des documents d'urbanisme ans les territoires où l'on dispose de projets.
Il ne suffit donc pas de connaître le présent du droit, il faut également connaitre le
futur du droit. En fonction il faut définir une stratégie d'entreprise. Certaines
s'attacheront à la maîtrise de leur environnement juridique pour prévenir le risque
juridique. D'autres iront plus loin par le lobbybing et tenteront d'influer sur la rédaction
et l'orientation de la règle de droit de manière à ce que cet environnement juridique
corresponde à leurs intérêts.
Malgré son importance, il faut avouer que la veille juridique en entreprise est une
notion assez récente dans le monde des entreprises qui se matérialise petit à petit afin
que les firmes puissent bénéficier d’un encadrement interne et externe et faire face à
la complexité du droit, mais ce qui est encore plus récent quant à ce sujet, c’est
l’évolution rapide des techniques de veilles juridique, qui s’explique par l’évolution de
l’environnement de l’entreprise ainsi que des règles juridiques20.
Ce qui est encore plus récent dans ce domaine c’est la numérisation de la direction
juridique mettant donc la veille juridique en entreprise dans un contexte de
modernisation. On parle alors de digitalisation de la veille juridique, la transformation
digitale est devenu un sujet d’une haute actualité22 pour les professionnels juridiques,
tant du côté des cabinets d’avocats, qui doivent s’en emparer pour mieux répondre à
l’évolution des besoins de leurs clients et faire face à l’arrivée de nouveaux modèles
20
Philippe Melot, « management juridique », les rencontres d’affaires, 29/05/00
21
Berralis et Jean Christophe, Organisation et management de la fonction juridique en entreprise,
méthodologies, outils et bonnes pratiques, 2012, chapitre 2.
22
Le bars et Benoit dir, Le contrôle des entreprises, évolution et perspectives, 2007.
Les directions juridiques attestent d’une bonne compréhension des enjeux du digital
pour leur métier : elles ont bien saisi ce que le digital pouvait apporter à leur
organisation, ce qui augure une belle marge de progression.
En effet, elles ont pour ambition d’utiliser le digital en priorité pour dématérialiser la
documentation, les processus et le reporting. En phase avec la transformation des
modes et lieux de travail, l’étude souligne les fortes attentes sur la mobilité et l’accès
aux dossiers de travail, quelle que soit la situation géographique des utilisateurs.
Au second rang de leurs priorités, les directions juridiques souhaitent utiliser ce levier
afin de faciliter la collaboration entre les différentes parties prenantes de l’entreprise.
Elles souhaitent également miser sur le digital afin d’améliorer la conformité à
l’environnement réglementaire23.
Enfin, sur le plan international, les directions juridiques attendent également que
le digital puisse faciliter leurs échanges avec les juristes locaux et les conseils
externes mais aussi leur permettre d’avoir une meilleure visibilité de l’environnement
réglementaire.
Les professions du droit n’échappent pas à cette évolution, comme en témoigne l’étude
récemment menée par Day One auprès de 140 legaltechs réparties sur 12 pays et 4
continents à travers le monde, qui révèle non seulement une explosion du nombre de
start-up du droit -Day One a ainsi observé une croissance de 225% des créations
d’entreprises de ce type depuis 2013- mais aussi une montée en gamme de ces
dernières, évoluant du traditionnel domaine du partage d’information, aide à la
23
Christophe COLLARD et Christophe Roquilly. La performance Juridique : pour une vision stratégique du
droit de l’entreprise, Edition Lextenso 2010.
Un benchmark mené par Day One auprès des directions juridiques de plusieurs pays
a permis d’identifier 9 process impactés ou pouvant être impactés par le digital au
sein de la direction juridique : Facture avocats ; Gestion électronique des documents;
Suivi des sociétés ; Gestion des projets ; Contentieux et précontentieux ; compliance,
Propriété intellectuelle ; Gestion contractuelle; Partage des connaissances.
Le troisième temps est celui de l’«analyse push», qui consiste en une évaluation de
l’opportunité de la digitalisation en fonction d’une identification des différents leviers
d’optimisation de la gestion de la tâche concernée. Celle-ci pourra parfois être
«digitalisée», mais aussi parfois «pushed down» (c’est-à-dire déléguée à un niveau
infra car elle peut, par exemple, être parfaitement gérée par un para légal), «pushed
away» (externalisée auprès des clients internes, qui pourraient opportunément sur
cette tâche bénéficier, à partir des bons modèles, d’un plus fort degré d’autonomie),
«pushed out» (externalisée auprès des cabinets d’avocats), «pulpe in» (une tâche non
gérée par la direction juridique mais qui devrait utilement relever de son périmètre) et
«stopped» (une tâche qui devrait purement et simplement être arrêtée car elle
n’apporte aucune valeur ajoutée à l’entreprise). C’est seulement à l’issue de cette
analyse d’ensemble que le directeur juridique saura de manière claire quelles sont les
tâches au sein de chaque processus pouvant être utilement digitalisées, et selon quel
degré de priorité.
Enfin, une fois les axes de digitalisation clairement identifiés, le dernier temps
consiste à mener le projet de transformation en lui-même, item par item, en
définissant notamment les parties prenantes, les priorités, les objectifs, les outils
existants,le plan d’action et les modalités de suivi. Cela supposera également de
mener une véritable conduite du changement auprès des équipes de juristes,
laquelle devra commencer dès le lancement du projet24.
24
Philippe Melot, « management juridique », les rencontres d’affaires, 29/05/00
25
Berralis et Jean Christophe, Organisation et management de la fonction juridique en entreprise,
méthodologies, outils et bonnes pratiques, 2012.
À l’heure où le numérique fait partie intégrante de notre quotidien, tous les corps de
métiers doivent se réinventer et suivre la tendance pour continuer à exister a fortiori
la profession juridique. Si le droit et tout ce qui est juridique ont longtemps été
l’apanage des avocats et des juristes, avec les legaltech qui poussent comme des
champignons, on pourrait presque se passer d’un juriste. Et cela devrait plus être
observable dans les pays où l’emploi des jeunes est problématique, à l’image de notre
pays. Qu’il s’agisse de créer sa société, demander une indemnisation, recouvrer une
créance… toutes les procédures s’automatisent. Les legaltech, une menace ou une
opportunité pour les professionnels du droit ?
« La philosophie collaborative propre au digital est loin d’être bien ancrée au sein des
directions juridiques. Ces dernières ne conçoivent pas clairement la façon d’intégrer
en pratique le digital. Il faut également comprendre que de tels chantiers de
Selon l’étude, la moitié des directions juridiques interrogées estime que leur maturité
sur les enjeux digitaux est faible. Cette maturité contraste fortement avec la prise de
conscience de la nécessité de basculer dans un mode de fonctionnement
significativement plus digital. De plus, 32% d’entre elles estiment avoir une perception
moyenne de leur maturité digitale. Seules 18% d’entre elles, considèrent qu’elles sont
à un niveau avancé face à ces enjeux.
la maturité semble plus forte s’agissant des activités Corporate où les répondants
déclarent utiliser des outils bien implantés sur le marché .
Sur le contract management, seuls 3% des répondants ont entièrement dématérialisé
leurs contrats et disposent d’un processus de signature électronique et 8% disposent
d’un logiciel déployé au niveau de l’entreprise.
Enfin, 67% des répondants n’utilisent pas d’outil spécifique en matière de
contentieux.
L’étude souligne également que les directions juridiques n’utilisent pas forcément les
outils digitaux à leur plein potentiel : c’est notamment le cas s’agissant de la gestion
électronique des documents. Par ailleurs, elles méconnaissent encore les opportunités
qu’offrent de tels outils, notamment en termes de traitement des données juridiques.
La digitalisation des métiers du droit n'est pas toujours vue comme un vecteur
d'opportunités. Parmi les risques liés à la digitalisation de la société, le premier danger
identifié par les intervenants concerne l'avenir incertain des professions du droit.
Frédéric Sicard se veut rassurant : « Le cabinet 3.0 n’existera jamais. Jamais qui que
ce soit ne se substituera au conseil final ». Pour Bruno Dondero, professeur à
l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, la disparition des métiers du droit n'est pas
non plus à l'ordre du jour : « les activités sont en train d’être remises en cause » par
la technologie mais il ne faut pas « perdre de vue la plus-value des juristes ». Il est
également catégorique sur le fait que les juristes ne deviendront pas les nouveaux
experts du digital. « Former les étudiants en droit à coder ? » : hors de question, selon
lui. Quant à Stéphanie Fougou, qui estime que la transition digitale mènera à la
suppression de « 30 % des métiers existants », elle considère que les professions
juridiques ne sont pas vouées à disparaître mais plutôt à « se transformer ». Lorsque
ses jeunes collaborateurs lui font part de leurs inquiétudes sur le devenir de la
profession, elle les rassure : « Je leur réponds que leur travail sera encore plus
passionnant ». D'après Pierre Berlioz, conseiller du garde des Sceaux et professeur à
l’Université Paris Descartes, le principal enjeu réside ici dans la maîtrise de la capacité
« d’aide à la décision » des outils digitaux plutôt que leur caractère « asservissant ».
Il est nécessaire de s’interroger sur les autres dangers du numérique, qui ne sont pas
strictement liés au métier de juriste mais plutôt aux conséquences d’une mauvaise
utilisation de ces nouveaux outils, auxquelles les juristes se retrouveront confrontés in
fine, explique Bruno Dondero. Il cite notamment l’exemple d’un contrat dont la
rédaction est externalisée à l’étranger, ce qui permet à l’entreprise de réduire ses
coûts. Si le logiciel utilisé a commis des erreurs en omettant d’intégrer certaines
données dans son analyse : « qui sera responsable ? », s’interroge-t-il.
Pour lui, le juriste a clairement un rôle à jouer en la matière : « C’est à nous, juristes,
de donner les réponses, sinon quelqu’un d’autre le fera pour nous ». Il estime même
indispensable que le contrôle sur les outils digitaux soit spécifiquement opéré par les
professionnels du droit : « Le juriste et l’avocat doivent nécessairement surveiller et
comprendre la façon dont fonctionnent ces logiciels ».
Un juriste d’entreprise se doit d’être à jour quant aux réformes de lois, nouvelles
techniques contractuelles, nouvelles techniques de négociations se doit d’être à cheval
quant à l’organisation judiciaire, procédures et compétences des tribunaux. La veille
juridique en entreprise, permettra au spécialiste du droit de trouver rapidement si une
situation d’urgence se présente, les informations nécessaires en se dirigeant vers la
cellule de veille juridique, lui permettera également de donner une réponse sure et
efficace à un client en détresse.
L’information est l’étape qui suit l’exercice de veille juridique, il s’agit d’informer les
départements concernés des nouveautés légales, les différents services de l’entreprise
doivent quant à eux coordonner avec la cellule de veille juridique avant de se lancer
dans un projet, prendre une décision ou même de lancer une publicité dans le but
d’éviter une atteinte aux droit d’auteur. L’obligation d’information ne doit pas
La veille juridique en entreprise ne doit pas être seulement une option, mais les
dirigeants des sociétés devraient penser à l’instaurer dans les statuts de l’entreprise,
obligeant de cette manière le département juridique et réaliser cette tâche si
importante. Le défaut d’information émanant du juriste devrait donner lieu à des
sanctions, c’est la seule solution qui parait efficace pour mettre en place de manière
définitive une veille juridique efficiente, ce qui rejoint l’idée qui dit plus de juridique
pour moins de judiciaire et pour conclure je dirait que nul n’est sensé ignorer la loi…
- The economist intelligence unit, from burden to benefit : making the most of
regulatory risk management, 2008.
- PLC law department, benchmarking survey: legal risk and compliance, 2007
Colloques :
Webographie :
- http://www.arnaudgossement.com/archive/2010/04/07/l-intelligence-
juridique-une-nouvelle-approche-du-droit.html
- http://www.kersus.com/wp-content/uploads/2012/07/20131101-Revue-
Personnel-ANDRH-La_performance_juridique.pdf