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REPUBLIQUE DU BENIN

*******

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE


SCIENTITIQUE (MESRS)

******

UNIVERSITE NATIONALE D’AGRICULTURE (UNA)


*****
ECOLE DE SOCIOLOGIE RURALE ET DE VULGARISATION AGRICOLE (ESRVA)
*****
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION

ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES


PRATIQUES DE GESTION DURABLE DES TERRES DANS LA
COMMUNE D’ABOMEY

Réalisé par :
GANDJI François Xavier
Superviseur Maître de stage

Dr. ZOUNDJI C. Gérard Mr. Guillaume AKOGNON


Enseignant-Chercheur

ESRVA/ UNA

ANNEE SCOLAIRE : 2020-2021


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

CERTIFICATION
Nous certifions que ce travail a été réalisé sous notre supervision par Monsieur GANDJI
François Xavier, étudiant à l’Ecole de Sociologie Rurale et de Vulgarisation Agricole de
l’Université Nationale d’Agriculture, spécialité : Sociologie Rurale et Vulgarisation Agricole

Le Superviseur :

Dr ZOUNDJI C. Gérard

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA I


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

DEDICACE

A Mon père Ignace GANDJI et ma mère Nounkissou ANIMAVO pour tous les efforts qu’ils
ont consentis pour mon éducation et mon instruction. Ce travail constitue le couronnement
partiel des multiples sacrifices que vous n’avez cessé de consentir pour moi. Je veux que vous
sachiez que les mots me sont très faibles pour vous exprimer ma reconnaissance et ma
profonde affection. Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait et continuez de faire pour
moi.

Longue vie à
vous !

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA II


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

REMERCIEMENTS

QUE TES OEUVRES SONT BELLES ! QUE TES OEUVRES SONT GRANDES !

C’est en ces mots que je rends honneur, gloire et tout mon salut à DIEU le père tout puissant,
pour toutes ses merveilles et sa miséricorde dans ma vie.

J’adresse mes sincères et chaleureux remerciements à mon superviseur :

- Dr. ZOUNDJI C. Gérard qui a bien voulu, en dépit de ses nombreuses occupations,
accepter de diriger ce mémoire avec rigueur et de bons conseils.

Je tiens également à remercier :

- Tout le corps professoral de l’Université Nationale d’Agriculture ; en particulier tous


les enseignants de l’Ecole de Sociologie Rurales et de Vulgarisation Agricole ;

- Mon maître de stage Mr. Guillaume AKOGNON, Superviseur chargé du projet ProSol,
pour son encadrement tout au long de notre stage ;

- Mr Charles, Ingénieur Agronome, pour sa contribution et ses conseils ;

- Tous le personnel de l’ONG ALDIPE en particulier Mr AGBO Epiphane, pour leur accueil
et encadrement tout au long de notre étude.

- Tous les producteurs enquêtés

-Toute la famille GANDJI ALAGBE, en particulier mes frères et sœurs : (à citer) pour leur
soutien et prières indéfectibles en ma faveur ;

- Tous les camarades de la deuxième promotion du CAG de licence professionnelle en


particulier ceux de l’Ecole de Sociologie Rurales et Vulgarisation Agricole ;

- Tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à l’édification de cette œuvre.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA III


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

RESUME
Pour améliorer la fertilité des sols dégradées des producteurs, des mesures de Gestion Durable
des Terres ont été mise à la disposition des producteurs pour une satisfaction totale. Parmi ces
mesures GDT, nous avons la gestion des résidus de récoltes qui joue un très grand rôle dans la
fertilité des sols. Le présent travail qui s’inscrit dans le cadre de notre mémoire de fin de
formation du (mémoire innovation) a été fait dans la Commune d’Abomey. Il s’agit
d’identifier les contraintes et les innovations existantes. En effet, la technique de Gestion des
Résidus de Récolte est l’une des pratiques innovantes utilisées par les producteurs dans ce
milieu. En vue de documenter sur cette innovation, une investigation approfondie a été faite.
Il en ressort que la technique de Gestion des résidus de Récolte est bénéfique pour le
producteur. Elle permet aux producteurs générer des revenus importants et par sa capacité de
fertilisation du sol, cette technique permet une augmentation de la production et donc du
rendement. Elle permet aussi de réduire la quantité d’engrais à apporter aux cultures et par là,
elle permet de réduire les dépenses des agriculteurs. En effet pour pallier aux problèmes de
fertilisation du sol, les producteurs devront faire une intégration des systèmes de culture et
d’élevage car cette technologie présente des avantages non seulement dans la fertilité des sols
mais aussi pour une gestion durable des sols.

Mots clés : Gestion des résidus de Récolte, innovation, systèmes de culture et d’élevage,
fertilité.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA IV


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

ABSTRAT
To improve the fertility of degraded soils for producers, Sustainable Land Management
measures have been made available to producers for total satisfaction. Among these SLM
measures, we have the management of crop residues which plays a very large role in soil
fertility. This work, as part of our end-of-training thesis (innovation thesis), was done in the
Municipality of Abomey. It is about identifying the constraints and existing innovations.
Indeed, the Crop Residue Management technique is one of the innovative practices used by
producers in this environment. In order to document this innovation, an in-depth investigation
was carried out. It appears that the Harvest Residue Management technique is beneficial for
the producer. It allows producers to generate significant income and by its ability to fertilize
the soil, this technique allows an increase in production and therefore in yield. It also helps to
reduce the amount of fertilizer to be applied to crops and thereby reduces expenses for
farmers. In fact, to overcome the problems of soil fertilization, producers will have to
integrate cropping and livestock systems because this technology has advantages not only in
soil fertility but also in sustainable soil management.

Keywords : Harvest Residue Management, innovation, cropping and livestock systems,


fertility.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA V


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

TABLE DES MATIERES


CERTIFICATION................................................................................................................i

DEDICACE.........................................................................................................................ii

REMERCIEMENTS..........................................................................................................iii

RESUME............................................................................................................................iv

ABSTRAT...........................................................................................................................v

TABLE DES MATIERES..................................................................................................vi

LISTE DES FIGURES.......................................................................................................ix

LISTE DES TABLEAUX...................................................................................................x

LISTE DES ANNEXES.....................................................................................................xi

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS.....................................................................xii

INTRODUCTION GENERALE.........................................................................................1

CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE, STRUCTURE


D’ACCUEIL ET CLARIFICATION DE CONCEPTS......................................................3

1.1. Zone d’étude.............................................................................................................3

1.1.1 Activités économiques..........................................................................................3

1.1.2. Cadre Physique et Administratif................................................................................3

1.2. Structure d’accueil....................................................................................................4

 Définition de concepts..................................................................................................9

CHAPITRE 2 : RESULTATS...........................................................................................13

2.1. Résultats de l’étude diagnostique...............................................................................13

2.1.1. Caractéristiques démographiques des producteurs..................................................13

2.1.2. Perception des producteurs sur les effets du projet.................................................14

2.1.3. Perception des producteurs sur les effets environnementaux induits par le projet..15

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ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

2.1.4. Difficultés majeures des producteurs......................................................................16

2.2- Contraintes identifiées dans le milieu d’étude...........................................................16

2.2.1. Dégradation des terres.............................................................................................16

2.2.2. Transhumance..........................................................................................................17

2.2.3. Faible rendement.....................................................................................................17

2.2.4. Accès limité aux ressources et le coût élevé des fertilisants...................................17

2.2.5. Insécurité foncière...................................................................................................17

2.3- Hiérarchisation des contraintes identifiées.................................................................18

CHAPITRE 3 : INNOVATIONS IDENTIFIEES.............................................................19

3.1. Présentation des innovations du milieu......................................................................19

3.1.1 : Gestion des Résidus de récolte..............................................................................19

3.1.2 : Légumineuses (mucuna, pois d’angole, etc.)........................................................20

3.1.3 : Utilisation du compost et des déchets d'animaux...................................................21

3.1.4 : Associations Culturales intégrant les légumineuses...............................................21

3.1.5 : Agroforesterie.........................................................................................................22

3.1.6 : Digues de pierres et cordons pierreux....................................................................23

3.1.7 : Labour perpendiculairement à la pente..................................................................24

CHAPITRE 4 : PRESENTATION APPROFONDIE DE LA TECHNIQUE DE


GESTION DES RESIDUS DE RECOLTE.......................................................................25

4.1- Justification du choix de l’innovation........................................................................25

4.2- Description détaillée de la technique de gestion durable des terres...........................25

4.2.1-Historique de l’innovation........................................................................................25

4.2.2- Définition et Mise en œuvre de l’innovation..........................................................25

4.2.3- Evolution de l’adoption de cette innovation dans la commune..............................26

4.3- Innovations similaires................................................................................................27

4-3-1 : La production de la poudrette de parc...................................................................27

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ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

4-3-2 : Parcage rotatif dans les champs.............................................................................28

4.4- Analyses des forces, potentialités et faiblesses de l’innovation.................................29

4.4.1- Les forces de l’innovation.......................................................................................29

4.4.2- Potentialités de l’innovation....................................................................................29

4.4.3- Les faiblesses de l’innovation.................................................................................30

4.5 - Proposition d’innovation...........................................................................................30

CONCLUSION GENERALE...........................................................................................33

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES..........................................................................34

ANNEXES...........................................................................................................................a

Annexe 1:Fiche d’enquête...................................................................................................a

Annexe 2: Listes des producteurs enquêtés.........................................................................h

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ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

LISTE DES FIGURES


Figure 1: Organes de décisions..................................................................................................6
Figure 2: Equipe et compétences...............................................................................................7
Figure 3: Niveau d’instruction des producteurs.......................................................................13
Figure 4: Répartition du sexe...................................................................................................13
Figure 5: Classe d’âge des producteurs....................................................................................13
Figure 6: Activités secondaire des producteurs.......................................................................14
Figure 7: Préférence des producteurs pour l’association de cultures.......................................15
Figure 8: Difficultés majeures des producteurs.......................................................................16
Figure 9 :Parcage rotatif dans les champs................................................................................29

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ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1: Impact agricole du projet sur les producteurs de la commune de d’Abomey.........26
Tableau 2: Impact environnemental du projet..........................................................................27
Tableau 3: Hiérarchisation des contraintes identifiées.............................................................30

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ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

LISTE DES ANNEXES


Annexe 1:Fiche d’enquête...........................................................................................................a
Annexe 2: Listes des producteurs enquêtés................................................................................k

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ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS


ALDIPE : L’Association de Lutte pour un Développement Intégré et pour la Protection de
l’Environnement

ERSVA Ecole de Sociologie Rurale et la Vulgarisation Agricole

GDT Gestion Durable des Terres

GIZ Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH

MAEP Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

MS Matière Sèche

N Azote

ONG Organisation Non Gouvernementale

P Phosphore

ProSOL Projet Réhabilitation et la Protection des Sols pour améliorer la sécurité


alimentaire 

PSDSA Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole

UBT Unité Bovine Tropicale

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ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

UNA Université Nationales d’Agriculture

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ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

INTRODUCTION GENERALE
Le développement du secteur agricole a toujours été une préoccupation des
gouvernements compte tenu de l’importance économique de ce secteur pour le développement
économique et social du Bénin (MAEP/UFAI, 2017). Au Bénin, le secteur agricole contribue
à hauteur de 32 ,7% au PIB, 75% aux recettes d’exportation, 15% aux recettes de l’Etat et
fournit environ 70% des emplois (PNUD, 2015). Dans le but de faire du Bénin un pays
développé, l’Etat béninois à travers son Plan Stratégique de Développement du Secteur
Agricole (PSDSA 2017-2025) envisage de rendre ce secteur dynamique, compétitif, attractif,
créateur de richesse et d’emplois, résilient aux changements climatiques, répondant de façon
équitable aux besoins de sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population béninoise et
aux besoins de développement économique et social de toutes les couches de la population du
pays. Cette vision ne saurait être concrétisée sans les formations professionnelles qualifiées en
agriculture, d’où la création de l’Université Nationales d’Agriculture (UNA). Cette université
à vocation thématique dispose de plusieurs écoles dont l’Ecole de Sociologie Rurale et de
Vulgarisation Agricole (ERSVA). Pour parachever la formation et obtenir le diplôme de
Licence Professionnelle en Sciences Agronomiques, les étudiants sont astreints à soutenir
publiquement un mémoire innovation ou projet. C’est dans cette logique que s’inscrit le
présent travail qui s’est focalisé sur le Conseil Technique Spécialisé pour la Gestion Durable
des Terres (GDT). En effet, le Bénin fait face à une dégradation progressive des sols. De ce
fait, 62 % des terres agricoles sont moyennement ou sévèrement dégradées (PSI-GDT 2010).
Au regard de cette situation, la restauration et la protection des sols représentent un défi
majeur pour atteindre un développement durable et assurer une sécurité alimentaire. A cet
effet, d’importantes mesures sont mises en place aussi bien par les acteurs publics que par les
acteurs non étatiques en vue d’encourager l’adoption des mesures de la gestion durable des
terres (GDT) par les producteurs. C’est dans ce contexte, qu’intervient la GIZ (Gesellschaft
für Internationale Zusammenarbeit GmbH) à travers le Projet de « réhabilitation et la
protection des sols pour améliorer la sécurité alimentaire » (ProSOL) depuis 2015 dans quatre
départements (Zou, Colline, Alibori et Borgou) pour soutenir les petits agriculteurs dans la
mise en œuvre de mesures éprouvées. Ainsi au vu de l’importance des mesures GDT, nous
avons décidé d’orienter notre travail sur cette thématique à travers un mémoire innovation.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 1


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

L’objectif global de la présente étude est d’analyser les contraintes liées à l’adoption des
pratiques de gestion durable des terres dans la Commune d’Abomey.
De façon spécifique il s’agit de :

 Identifier les différentes contraintes qui freinent l’adoption des pratiques de gestion
durables des terres ;
 Analyser les effets socio-environnementaux induits par les pratiques de gestion
durable des terres ;
 Proposer une innovation qui favorise la bonne Gestion Durable des Terres.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 2


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE, STRUCTURE


D’ACCUEIL ET CLARIFICATION DE CONCEPTS
1.1. Zone d’étude
Ce présent travail qui s’inscrit dans le cadre de la Gestion Durable Des Terres prend en
compte uniquement la commune d’Abomey.
1.1.1 Activités économiques
Les principales activités de la population d’Abomey sont par ordre d’importance décroissante
le commerce (46% des actifs), l’artisanat (17%), le fonctionnariat (15%) et l’agriculture
(11%) (Afrique Conseil, Avril 2006). Le nombre d’actifs dans le secteur agricole a diminué
de plus de moitié entre 1979 et 2002 (en passant de 24% à 11%) au profit du commerce
pendant que le nombre des artisans est resté stable dans la même période.
1.1.2. Cadre Physique et Administratif
La Commune d’Abomey, Capitale Historique de la République du Bénin et chef-lieu du
Département du Zou, couvre une superficie de 142 km2 avec une population de 78.341
habitants (54% de femmes pour 46% d’hommes) avec une densité de la population de 552
habitants au Km² (Afrique Conseil, Avril 2006). Elle est limitée au nord par la commune de
Djidja, au sud par celle d’Agbangnizoun, à l’est par celle de Bohicon et à l’ouest par le
département du Couffo. Selon le découpage administratif, elle compte sept (7)
arrondissements dont trois (3) centraux à caractère urbain que sont Djègbé, Hounli et Vidolé
et quatre (4) périphériques à caractère rural que sont Agbokpa, Détohou, Sèhoun et
Zounzonmè. De par sa position géographique, la commune d’Abomey jouit d’un climat de
transition entre le climat Subéquatorial de la côte et le climat tropical humide de type Soudano
guinéen du Nord Bénin avec une pluviométrie moyenne et annuelle 1000 mm. Pendant que
les arrondissements périphériques sont restés attacher à l’agriculture malgré les problèmes de
baisse de fertilités et les difficultés d’accès à la terre, ceux du milieu urbain se sont spécialisés
dans le commerce et l’artisanat.
La Commune d’Abomey dispose d’un riche patrimoine culturel à haute valeur touristique
jusque-là mal valorisé. Outre les secteurs du tourisme et de l’agriculture, ceux du commerce
(surtout avec le marché Houndjlo) et de l’industrie pour l’exploitation des ressources
naturelles et minières constituent l’essentiel des secteurs potentiellement pourvoyeurs de

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ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

richesses individuelles et Collectives. La Commune d’Abomey partage avec la Commune de


Bohicon, une position carrefour stratégique pour les échanges commerciaux.
1.2. Structure d’accueil
L’Association de lutte pour un Développement Intégré et pour la Protection de
l’Environnement (ALDIPE) est notre structure d’accueil pour ce stage. Elle a été créée le 10
Juin 1989 et reconnue officiellement par le ministère de l’intérieur, de la sécurité publique et
de l’administration Territoriale en 1990 sous le 90 /45/MISETAT/DAI/SIASSOC, du 06 août
1990. Elle compte aujourd’hui plusieurs membres actifs de spécialités diverses (agro-socio-
économie, géographie, nutrition, sociologie, secteur bancaire, médecine et informatique).
ALDIPE intervient dans les domaines tels que : la sécurité alimentaire et nutritionnelle ;
l’agriculture durable ; éducation ; formation y compris l’alphabétisation ; la santé
communautaire, eau potable ; l’hygiène et Assainissement de base ; la gouvernance locale ; la
promotion du développement local, l’entrepreneuriat des jeunes et les droits de l’enfant.

ALDIPE intervient dans plusieurs départements du Bénin tels que Zou, Collines, Mono,
Couffo, Ouémé, Plateau, Atlantique et Borgou. Elle a pour Objectifs de :
 Renforcer les capacités techniques, organisationnelles et financières des communautés
à la base en matière de savoir être et savoir-faire à travers les programmes
d’éducation ; d’information ; de formation et d’assistance ;
 Développer et appuyer dans le cadre de lutte contre la pauvreté, des initiatives de base
en matière de sécurité alimentaire, de santé familiale et communautaire,
d’accroissement de revenus, d’infrastructure de base et de la protection de
l’environnement ;
 Soutenir et promouvoir les efforts endogènes dans la lutte contre l’alphabétisation des
femmes, la sous-scolarisation des jeunes et des enfants ;
 Contribuer au renforcement des capacités organisationnelles et la gestion des
collectivités décentralisées ;
 Participer aux études ou recherches en vue d’un développement endogène et durable.
 Les critères de choix des zones d’intervention de l’ONG ALDIPE sont :
 la disponibilité des ressources non exploitées (bas fond par exemple) et
l’envie des population à les exploiter ;

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ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

 l’occupation des terres par des plantations d’orange ;


 l’appauvrissement des sols causés par l’utilisation répétée des engrais
chimiques et la surexploitation des terres ;
 existence des sources d’eau permanentes pour la production de riz ;
 les besoins exprimés par les communautés ;

La Démarche menée par l’ONG pour la réussite de ces activités dans les zones d’interventions
sont :
 enquête pour identifier les activités menées par la communauté dans les
différentes zones ciblées ;
 identification des ressources disponibles pour les activités agricoles ;
 diagnostic global avec les communautés pour ressortir les besoins de la
population et les difficultés auxquelles elles sont confrontées ;
 recherche des fonds pour la mise en oeuvre des activités;
 planification des activités avec la communauté et structuration des
bénéficiaires en des groupements de production et de transformation ;
 choix des producteurs relais par chaque groupement ;
 formation des producteurs relais (formation en salle et pratique sur la
ferme ;
 restitution des producteurs relais à leurs pairs ;
 mise en place des parcelles de démonstration par les producteurs relais ;
 suivi des parcelles de démonstration des producteurs relais par les
techniciens spécialisés de la structure ;
 rapport de fin de campagne.

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ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

Pour un bon fonctionnement de la structure, ALDIPE a mis en place plusieurs organes de


décisions :

Assemblée Générale (AG)


Organe de politique générale et d’orientation de l’ONG.

Conseil d’Administration (CA)


Organe de mise en œuvre et de suivi des orientations de l’AG,

Commissariat aux comptes


Direction exécutive
Organe de contrôle interne de l’ONG
Organe d’exécution de l’ONG
Contrôle externe est assuré annuellement
Anime au quotidien la vie de l’institution
par un cabinet d’audit.

Figure 1: Organes de décisions

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 6


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE
D’ABOMEY

Assemblée Générale
ORGANE D’ORIENTATION ET (AG)
DE POLITIQUE GENERALE

ORGANES DE
Commissions Techniques Conseil d’Administration Commissariat aux comptes ou
DECISION ET DE
(CT) (CA) Cabinet d’audits
CONTROLE
CA CC ou CAu

ORGANES Direction Exécutive


Département Suivi-Evaluation- (DE) Département des Finances et
D’EXECUTION
Appui-Conseil-Etudes- Recherche- Comptabilités
Action D/FC
D/SEACERA

Départements
Centraux Département du Marketing de la Département de l’Administration et
Transversaux Communication, de l’Education et de gestion des Ressources
(Fonctionnels) de la Formation D/MCEF Humaines D/AGRH

Département des Département des Programmes Santé


Département des programmes de Programmes de promotion Département des
Départements communautaire et nutritionnelle,
Développement Rural, Sécurité des droits de l’enfant et de Programmes d’éducation, de
Techniques en Charges WASH et Environnement
Alimentaire et appui aux AGR la femme formation et de recherche-action
des Projets/ Programmes D/PDSIE

Figure 2: Equipe et compétences.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 7


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

L’ONG ALDIPE est en partenariat avec plusieurs organisations ayant tous pour objectif
l’amélioration des conditions de vie des populations à la base. Il s’agit par exemples de :
 Défi Belgique Afrique (DBA) et la DGB Belgique avec le Programme PADCE
XXI 2017-2021 ;
 Plan International Bénin avec le Programme PPCNE 2015-2019 sur la promotion
de la scolarisation des enfants notamment des filles dans le Zou ;
 GIZ avec le PROSOL 2015-2021 sur la gestion durable des terres et la gestion
intégrée de la fertilisation des sols dans le Zou ;
 MCDI (américain) avec le Programme PAPHYR 2016-2021 sur l’hygiène et
assainissement dans les collines ;
 Hoogstraten (Belgique) avec le Projet de jardin scolaire à Zakpota sur le
financement de la DGD 2017-202 ;
 Aide au Bénin/ASBL (Luxembourg) avec le Projet de construction d’infrastructure
(module de classe et de latrine) et de forage en milieu scolaire dans la commune de
Djidja 2018-2020, etc.

1.4 - Démarche Méthodologique

La démarche méthodologique adoptée dans le cadre de notre stage s’articule autour de trois
points que sont : la revue de littérature, la phase de collecte des données et la phase de
traitement des données et d’analyse des données.

 Phase de revue de littérature


Cette phase consiste à consulter des ouvrages, articles publiés, des mémoires et des thèses
portant sur l’adoption et diffusion des innovations, la Gestion Durable des Terres (GDT) dans
la sous-région ouest africaine et dans le monde. Les résultats de cette phase ont permis de
disposer des informations générales sur les contraintes et les innovations relatives aux
différentes mesures de GDT.

 Phase de collecte des données


Cette phase a été réalisée à l’aide d’un questionnaire et d’un guide d’entretien. Elle s’est
déroulée du 17 Septembre au 09 Octobre 2020. Durant cette période, nous avions réalisé des
entretiens individuels et collectives avec des producteurs afin d’identifier les contraintes

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 8


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

auxquelles ils sont confrontés et les innovations endogènes ou exogènes présentent dans le
milieu.
 Phase de traitement des données
C’est la dernière phase de la démarche. Elle débute par l’analyse des différentes données
collectées et prend fin par la rédaction du présent document. Les données ont été enregistrées
dans le tableur d’Excel 2016. Aussi tableur d’Excel 2016 noua a permis de procéder Aux
analyses statistiques et de générer les graphiques de notre étude.
 Définition de concepts
a-L’innovation

L’innovation selon Rogers (2003) est une idée, une pratique ou un objet perçu comme
nouveau pour un individu ou pour toute entité d’adoption. Selon Greenwald (1984),
l’innovation est un concept pragmatique. Elle a trait à l’insertion de quelque chose de nouveau
dans les activités du monde réel. Selon Adesina et Zinnah (1992) l’innovation est la mise en
pratique ou l’appropriation d’une invention par les producteurs. Elle est décrite dans le secteur
agricole comme l’introduction d’une pratique nouvelle, parfois une modification d’une
pratique traditionnelle, plus rarement l’adoption d’un comportement socio-économique
nouveau (Adesina et Baidu-Forson, 1996). Adams (1982) quant à lui définit l’innovation
comme une nouvelle idée, une méthode pratique ou technique qui permet d’accroître de
manière durable la productivité et le revenu agricole. Il suggère qu’une innovation peut être
classée en innovation technique ou en innovation sociale. C’est dans la première catégorie que
les innovations agricoles sont souvent classées en l’occurrence les technologies de GDT sur
lesquelles porte notre étude, comme nouvelles méthodes d’amélioration des sols agricoles. Par
ailleurs, la vitesse de diffusion d’une innovation selon Van Den Ban (1984) dépend de la
manière dont elle est perçue par les producteurs. Cette vitesse ne dépend pas des
caractéristiques de l’innovation mais de la manière dont ces caractéristiques sont perçues
(Adams, 1982). Les principales caractéristiques de l’innovation prises en compte par Rogers
(2003) sont :

-L’avantage relatif : il est défini comme « le degré auquel l’innovation est perçue
comme étant supérieure à l’idée qu’elle remplace »
-La compatibilité : elle est la mesure dans laquelle le paysan perçoit l’innovation comme
conforme à ses objectifs de gestion tant au niveau technologique qu’au stade de

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 9


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

développement de son exploitation. Autrement dit, c’est le degré par lequel une
innovation est perçue comme étant en harmonie avec les valeurs existantes (valeurs
socioculturelles et croyances), les expériences passées et les besoins des adoptants
potentiels

-La complexité : elle détermine jusqu’à quel point les producteurs comprennent
l’innovation et pensent qu’ils peuvent s’en servir. C’est donc le degré pour lequel une
innovation est comprise comme difficile à comprendre et à être utilisée.
-L’observabilité : c’est « le degré selon lequel les résultats d’une innovation sont
visibles » (Rogers, 2003). Plus les résultats de l’innovation sont faciles à voir par les
individus, plus ils seront enclins à l’adopter.
-La possibilité de test : elle est définie comme « le degré selon lequel une innovation
peut être essayée avant l’adoption » (Rogers, 2003). Une innovation qu’un
consommateur peut essayer ou tester représente moins d’incertitude pour cet individu.

b-Adoption
L’innovation s’accompagne souvent de deux processus à savoir les processus de
diffusion et d’adoption. Pour Rogers (2003), l’adoption d’une innovation est le
processus par lequel un individu passe de la première information à propos d’une
innovation à son acceptation finale. Cette définition montre que l’adoption est
consécutive à une prise de décision, mais elle n’indique pas le siège de ce processus de
prise de décision. Ainsi, selon van den Ban et al. (1994) l’adoption est un processus
mental qui commence depuis le premier contact de l’individu avec l’innovation, jusqu’à
l’étape de rejet ou d’acceptation. A partir de cette définition, plusieurs auteurs ont
essayé de conceptualiser l’adoption comme étant un processus qui se produit dans le
temps et qui consiste en une série d’actions. Rogers (2003) et Adams (1982) ont
distingué cinq phases dans cette série : - la connaissance qui est la phase d’information ;
- la phase d’intérêt où l’individu développe une envie active à avoir plus d’information
sur l’innovation ;
- la phase d’évaluation où l’individu compare l’innovation aux pratiques existantes et
ses exigences à sa situation actuelle ;

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 10


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DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

- la phase d’expérimentation où l’individu essaie l’innovation à petite échelle pour voir


de façon pratique ses performances ; et,
- la phase d’adoption où l’individu utilise de façon continue et à grande échelle
l’innovation avec satisfaction.
Ainsi, une personne en contact d’une innovation cherche et recueille suffisamment
d’informations qui lui permettent de se faire sa propre idée sur le sujet. S’ensuit alors sa
décision d’adopter ou de rejeter la technologie ou de différer sa décision pour plus tard.
La décision de rejeter ou de reporter peut résulter d'un niveau insuffisant d’informations.
Quelle que soit la décision prise, l’adoptant et le non adoptant continuent à accumuler
les informations pour pouvoir actualiser celles à leur niveau et revoir leur décision.
Conformément à la décision d'adopter ou de rejeter, les décisions ultérieures peuvent
suivre deux chemins. Tout d'abord, la décision d'adopter peut-être suivie d'une décision
de continuer l’utilisation ou de l’abandonner.
Deuxièmement, suite à la décision de rejeter l’innovation, l’individu modifie sa
perception initiale sur l’innovation grâce aux nouvelles connaissances acquises, donc il
décide d’adopter ou au contraire de toujours continuer à ne pas l’utiliser mais continue
toujours à s’informer surtout par ses pairs adoptants. A chaque délai, basé sur ses
connaissances et son expérience sur l’innovation, son attitude peut changer ou rester la
même.
Rogers affirme dans son ouvrage que ce sont les caractéristiques de l'innovation telles
qu'elles sont perçues par les individus, qui déterminent son taux d'adoption. Cinq
attributs caractérisent une innovation : son avantage relatif, sa compatibilité avec les
valeurs du groupe d'appartenance, sa complexité, la possibilité de la tester, et sa
visibilité. Les usagers sont classés selon cinq profils types : les innovateurs, les premiers
utilisateurs, la première majorité, la seconde majorité et les retardataires.

c-Conseil Agricole
Adégbola (2005) définis les Services du Conseil Agricole comme « des systèmes qui
devraient faciliter l’accès des agriculteurs, de leurs organisations, ainsi que d’autres
acteurs du marché aux connaissances, aux informations et aux technologies ; faciliter
leurs rapports avec les institutions de recherche, d’enseignement, d’agro-industrie et
d’autres institutions pertinentes ; les aider à développer leurs propres connaissances et

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 11


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DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

pratiques techniques, organisationnelles et de gestion ». Cette définition met l’accent sur


les méthodes et en identifie trois à savoir le transfert de technologie, la relation entre
acteurs et le processus d’innovation. Dans le Livre Blanc sur le Conseil Agricole au
Bénin (Adégbola, 2005), « le conseil agricole est un processus d’accompagnement
méthodologique des exploitants agricoles pour une prise de décisions et la mise en
œuvre des décisions prises dans le but d’accroître et de sécuriser leurs revenus. Il prend
en compte l’ensemble de la situation d’une exploitation et cherche en dialogue avec le
producteur un cheminement d’amélioration qui s’étend souvent sur plusieurs années ».
Cette définition stipule que le conseil agricole est comme un appui, un service fournit à
un producteur, à une collectivité locale sur leurs activités rurales, pour les aider à
prendre une ou des décisions adaptées par rapport à leurs objectifs, aux contraintes et
aux atouts de l’environnement. Le conseil agricole s’intéresse au secteur agricole au
sens large (agriculture, élevage, foresterie, pêche etc.) et tous les aspects de la vie rurale
(environnement, organisation, gestion etc.). Elles mettent l’accent sur le processus
collectif d’innovation, de prise de décision prenant en compte l’exploitation agricole
dans toutes ces dimensions et dans son environnement. Cela fait appel à la prise en
compte du système agraire dans son ensemble qui selon Adesina et Baidu-Forson (1996)
comporte cinq sous-systèmes à savoir : le sous-système de production, le sous-système
éducatif, le sous-système socio-politico-économique, le sous-système de prix et
l’écosystème.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 12


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

CHAPITRE 2 : RESULTATS

2.1. Résultats de l’étude diagnostique


2.1.1. Caractéristiques démographiques des producteurs

Les figures 3, 4 et 5 présentent respectivement le niveau d’instruction des producteurs, la


répartition du sexe et la classe d’âge des producteurs enquêtés.

10.87%

13.04%

76.09%

Aucun Primaire Secondaire

Figure 3: Niveau d’instruction


des producteurs

23.91%

76.09%

Féminin Mâle

Figure 4: Répartition du sexe

21.27%

31.91%

46.80
%

[25-35] [36-44] [45-56]


Figure 5: Classe d’âge des producteurs

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DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

La figure 3 et 4 montrent que la majorité des producteurs enquêtés (76,09%) ne sont pas
instruits. La figure 4 montre qu’il y a plus d’hommes que de femmes dans la pratique de
l’agriculture (76,09 % vs 23,91 %) et que la majorité de ces producteurs enquêtés ont en
moyenne entre 36 et 44 ans d’âge (Figure 5).

18
16
Nombre de producteurs

14
12
10
8
6
4
2
0
e ce ge n e e o
ti st er va No t air dur ot
Ar m Ele au So
u
xi-
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Co
m un Ta
m
m
s co
lai
Re

Activités

Figure 6: Activités secondaire des producteurs


Le graphique ci-dessus nous montre qu’à part l’agriculture, les producteurs associent d’autres
activités (Commerce, élevage…) pour subvenir à leur besoin même si 45% d’entre eux vivent
uniquement de l’agriculture.

2.1.2. Perception des producteurs sur les effets du projet


Le tableau 1 nous présente l’impact agricole du projet sur les producteurs de la commune de
d’Abomey.

Tableau 2: Effets de l’adoption des pratiques de gestion durable des terres

Caractéristiques Pourcentage des producteurs


Avant ProSOL Plus de 4 ans après ProSOl
Pratique de l’association de culture 40 100
Pratique de la rotation des cultures 75 100
Amélioration de la fertilité des sols 65 100
Motivé à poursuivre les mesures 37 100
GDT
Amélioration des revenus 42 100

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 14


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
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Satisafaction des besoins 62 100


Le tableau 1 montre la perception des producteurs sur les effets induits par le projet. Il en
ressort de ce tableau que 100% des producteurs enquêtés sont motivés à poursuivre les
mesures de Gestion Durable des Terres. Il est à noter que 100% des producteurs ont affirmé
qu’ils ont observé une nette amélioration de la fertilité de leur sol après plus de 4ans de mise
en oeuvre du ProSol. De plus, 100% des producteurs ont affirmé que grâce au ProSol, ils
mettent en œuvre les différentes techniques de GDT que ce soit l’association et la rotation de
culture. Le tableau 1 montre également que 100% des producteurs enquêtés notent une nette
amélioration de leur revenu qui contribue à la satisfaction des besoins des producteurs.

23.40%
80.85%

Titre : Type d’association de culture

Céréale+légumineuse Légumineuse+Tubercule

Figure 7: Préférence des producteurs pour l’association de cultures

Ce graphique montre que plus de 80% des producteurs préfèrent associer les céréales aux
légumineuses que d’associer les tubercules aux légumineuses.

2.1.3. Perception des producteurs sur les effets environnementaux induits par le projet
Le projet visant une gestion durable des Terres, n’a aucune influence négative sur
l’environnement.

Tableau 3: Impact environnemental du projet

Pollution des eaux Très faible


Pollution des sols Très faible
Pollution de l’air Très faible
Perte de la biodiversité Très faible
Impact sur le changement climatique Très faible
100 % des enquêtés ont répondu que les mesures du projet ProSol n’a aucun effet négatif sur
l’environnement.

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DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

2.1.4. Difficultés majeures des producteurs


La figure 8 nous présente les difficultés rencontrées par les producteurs.

21.27%

68.10%
Titre : Difficultés majeures des producteurs

Manque de financement Manque d'intrants agricoles

Figure 8: Difficultés majeures des producteurs

Il ressort de ce graphique que les producteurs rencontrent deux problèmes majeurs. Il s’agit du
manque de financement (plus de 68%) et d’intrants agricoles (plus de 21%). On note
également que la transhumance (plus de 10%) constitue aussi un problème pour les
producteurs.

2.2- Contraintes identifiées dans le milieu d’étude


Les producteurs d’Abomey sont confrontés à de nombreuses contraintes telles que la
dégradation des terres, la transhumance, la baisse de rendement agricole, l’accès limité et le
coût élevé des fertilisants et autres intrants agricoles et l’insécurité foncière. Ces différentes
contraintes sont d’ordre économiques, organisationnelles et environnementales.

2.2.1. Dégradation des terres


La mauvaise gestion des terres par les producteurs, comme la déforestation, le surpâturage,
les activités de construction et les incendies de forêt, sont à l’origine de ce phénomène ; En
effet, la dégradation des sols conduit à une diminution de la capacité des sols à réaliser leurs
services écosystémiques. Ceci a des répercussions marquées à tous les niveaux et entraine la
désertification, la destruction des écosystèmes et la pénurie alimentaire dans le village à cause
de la hausse des prix des produits de base. Par exemple, le compactage du sol rend le sol
moins perméable aux racines des plantes et, en affectant la capacité d'infiltration et de
percolation de l'eau, réduit son stockage mais peut aussi entrainer le risque d'érosion en

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 16


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

accélérant le phénomène de ruissellement. Les producteurs n’arrivent donc plus à tirer le


maximum de leurs terres.

2.2.2. Transhumance
Les animaux s’introduisent dans les exploitations des producteurs pour à la recherche d’eau et
de pâture. Cette transhumance occasionne des dégâts tels que la destruction des cultures,
l’émondage des arbres, l’entassement des zones de pacage, la multiplication des pathologies
et conflits entre producteurs et éleveurs. Ces conflits se sont souvent soldés par des dégâts
matériels considérables (dévastation à grande échelle des champs) et des pertes en vies
humaines.

2.2.3. Faible rendement


A cause des pluies irrégulières, de l’épuisement des sols, les producteurs n’arrivent plus à
obtenir un bon rendement. Les producteurs n’arrivent plus à avoir un bon revenu pour la
satisfaction des besoins de toute l’exploitation.

2.2.4. Accès limité aux ressources et le coût élevé des fertilisants


La production agricole dépend directement de la possibilité d’accéder aux ressources
nécessaires telles ques les semences, outils, fertilisants, pesticides, etc. L’accès à ces
ressources de production est limité et le coût des fertilisants et d’autres intrants est trop élevé
pour les producteurs. On note ainsi, le retard dans l’exécution des activités des producteurs.

2.2.5. Insécurité foncière


Les producteurs louent des terres agricoles pour installer leurs productions. Ces terres
agricoles sont reprises de manière imprévue. Aussi, les producteurs sont limités dans la bonne
exécution des activités agricoles comme l’essouchage de certains arbres. Ce qui constitue un
frein pour l’application des mesures GDT. La conséquence de ceci est que les producteurs ne
bénéficient plus du reste des fertilisants utilisés qui sont dans le sol pour d’autres saisons.
Aussi, ils ne récupèrent plus l’investissement fait sur la première préparation du sol.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 17


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

2.3- Hiérarchisation des contraintes identifiées


La classification est établie par ordre d’importance de contraintes majeures identifiées

Tableau 4: Hiérarchisation des contraintes identifiées

Contraintes majeures Producteurs enquêtés (%)


Dégradation des terres 80%
Transhumance 66%
Baisse de rendement agricole 78%
Accès limité et le coût élevé des fertilisants et des 85%
autres intrants
Insécurité foncière 40%

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 18


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

CHAPITRE 3 : INNOVATIONS IDENTIFIEES

3.1. Présentation des innovations du milieu


L’innovation est toute idée, réalisation, technique ou technologie reconnue comme une
nouveauté dans les pratiques agricoles et pratique agroalimentaires utilisées dans le milieu. En
effet, dans son acception la plus simple, innovation signifie nouveauté, faire des choses
nouvelles ou faire d’une façon nouvelle ce que l’on a toujours fait. L’innovation est donc
quelque chose de nouveau, nouveau dans la localité (village ou commune) mais pas
nécessairement nouveau dans tout le Bénin ou dans le monde (Référentiel du mémoire
innovation, UNA 2020). Ainsi, face aux différentes contraintes identifiées dans la commune
d’Abomey, il a été introduit de nouvelles technologies ou pratiques par les producteurs eux-
mêmes, soit par les chercheurs dans le cadre de différents projets et programmes. Il s’agit par
exemple de :

 Gestion des Résidus de récolte,


 Légumineuses (mucuna, pois d’angole, etc.),
 Utilisation du compost et des déchets d'animaux
 Associations culturales intégrant les légumineuses,
 Agroforesterie à base de Cajanus, Gliricidia, Enterolobium, Aeschynomene, Acacia,
Eucalyptus, Stylosanthes, haricot fourrager,etc.,
 Digues de pierres et cordons pierreux
 Labour perpendiculairement à la pente

3.1.1 : Gestion des Résidus de récolte

 Description sommaire

Jusqu'à la récolte, toute culture enlève au sol des éléments nutritifs, ce qui avec le temps,
diminue sa fertilité. De plus, pour préparer les sols, les producteurs brûlent les restes des
résidus après le passage des animaux et des feux de végétation. Cette pratique diminue de
façon remarquable le stock des éléments nutritifs du sol.

Une manière de relever la fertilité du sol est de lui apporter des éléments organiques à travers
des méthodes telles que l'enfouissement avec le labour des résidus de récolte (paille de
céréales, fanes de légumineuses, etc.)

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 19


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

 Difficultés avant innovation

Les producteurs avaient de difficultés à gérer les résidus de leurs récoltes car ils pratiquaient
le brulis. Ils étaient aussi confrontés à des problèmes d’érosion, et de fertilité des sols…etc.
Les producteurs avaient des difficultés pour amender leur sol. Certains avaient opté pour
l’utilisation des fientes de volailles ou bouse de vaches qui sont rares et chères. Aucun des
producteurs enquêtés n’utilisent le compost, mais ils adoptent la pratique d’enfouissement de
résidu.

 Soulagements apportés

Cette innovation permet aux producteurs de bien gérer les résidus de leurs récoltes pour une
bonne fertilisation du sol et d’éviter l’érosion de leurs sols. De plus cette innovation permet
une réduction du travail pour les producteurs car les résidus restituent la matière organique à
la terre et permet de garder l’humidité dans le sol, limite le lessivage de l’humus et des
engrais minéraux.

3.1.2 : Légumineuses (mucuna, pois d’angole, etc.)

 Description sommaire

Cette innovation consiste à utiliser des légumineuses comme le mucuna, le pois d’angole
(Cajanus cajan), l’aeschynomene, le soja, le stylosanthes etc… pour enrichir le sol en azote et
améliorer sa structure. Ces légumineuses sont cultivées pour plusieurs avantages : paillis qui
améliore la fertilité des sols et un apport important d’azote, limite l'érosion, augmente la vie
microbienne, limite l'envahissement des mauvaises herbes et permet également un apport
important d’azote. C'est aussi un bon fourrage pour les ruminants. Des usages médicaux sont
connus sur la plante. Les graines servent aussi à l'alimentation des animaux.

 Difficultés avant innovation

Les producteurs étaient confrontés à des problèmes comme la dégradation des terres,
l’envahissement des mauvaises herbes, la non fertilité des sols et érosion.

 Soulagements apportés

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 20


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

Cette innovation vise à améliorer la fertilité des terres dégradées, limiter l'érosion, augmenter
la vie microbienne, limiter l'envahissement des mauvaises herbes afin d’assurer une plus
grande sécurité alimentaire.

3.1.3 : Utilisation du compost et des déchets d'animaux


 Définition

Le compost est le produit obtenu après la décomposition des déchets de végétaux (paille et
herbes) dans une fosse appelée compostière. La décomposition de ces végétaux s’effectue
uniquement en saison de pluies. L’arrosage de la fosse n’est donc pas nécessaire.
Contrairement au fumier, il ne nécessite pas la présence d’animaux. Toutefois, il est
nécessaire pour le compostage d’y ajouter de la poudrette. Il possède une forte concentration
en matières organiques et aide à rendre à la terre certaine de ses propriétés qui s’épuisent avec
le temps et l’utilisation. Il peut largement remplacer les engrais disponibles dans le commerce,
et être utilisé pour toutes les cultures.

La poudrette de parc est constituée de fèces desséchées qui deviennent plus ou moins
pulvérulentes du fait du piétinement des animaux. Elle est le plus souvent mélangée avec des
débris de paille non décomposés.

 Difficultés avant innovation

Les producteurs étaient confrontés à un problème de croissance des plantes, de rétention d’eau
et de porosité du sol

 Soulagements apportés

Cette innovation est un excellent amendement du sol par l’apport de matière organique. Il
favorise la croissance des plantes, améliore le rythme de diffusion des nutriments, la
porosité du sol et la capacité de rétention d’eau.

3.1.4 : Associations Culturales intégrant les légumineuses


 Description sommaire
L'association des cultures est un système consistant à cultiver plusieurs espèces végétales ou
variétés sur la même parcelle en même temps (Andrews & Kassam, 1976). C'est une des
formes de lutte intégrée et lutte biologique. On distingue plusieurs types de cultures associées,
la plus simple consiste à cultiver en même temps deux cultivars d'une même espèce végétale

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 21


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

(le semis et la récolte sont simultanés). Ensuite, la culture de deux ou plusieurs espèces
végétales semées en même temps ou en différé comme l'association d'une céréale et d'une
légumineuse par exemple. On peut également distinguer des cultures annuelles associées à des
cultures pérennes, c'est le cas de l'agroforesterie par exemple où des céréales sont cultivées
entre des rangées d'arbres ou encore les cultures sous couvert végétal permanent. Le
Gliricidia qui est une légumineuse en est le parfait exemple. Enfin certaines associations
comprennent une plante auxiliaire mais qui ne sera pas récoltée.

 Difficultés avant innovation

Les producteurs qui exerçaient la monoculture avaient beaucoup de difficultés à maitriser les
adventices dans les champs. Aussi ils étaient confrontés au manque de ressources alimentaire
sûres et à tout moment
 Soulagements apportés

Cette innovation permet d’assurer et/ou d’améliorer le niveau de sécurité alimentaire des
producteurs. De plus elle permet une bonne gestion de l’espace de production, des adventices
et la couverture du sol par la culture associée. Aussi, les producteurs, grâce à l’utilisation de
cette technique augmentent leur profit et couvrent les dépenses liées à la production
comparativement à celle en culture pure.

3.1.5 : Agroforesterie
 Description sommaire

L’agroforesterie est un mode d’exploitation des terres agricoles associant des plantations
d’arbre des cultures ou des pâturages. On rencontre naturellement des espèces utilitaires dans
les exploitations agricoles (karité, néré, etc.) que les producteurs préservent pour leurs
besoins. La recherche agronomique a introduit des espèces de légumineuse et de plantes
améliorantes qu’elle a testées avec des résultats probants. Mais, il y a quelques années
seulement que des producteurs utilisent des jachères améliorées à base de Gliricidia, de
Moringa, d'acacia, etc., pour améliorer la fertilité des terres dégradées et d’assurer une
production durable.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 22


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

Les espèces choisies sont à but multiple, et dans le cadre de ProSOL où la protection et la
réhabilitation des terres importent, il y a lieu de soutenir la diffusion des systèmes
agroforestiers mis au point et recommandés par la recherche.

 Difficultés avant innovation

Les producteurs avaient des problèmes fertilités des sols, de changement climatique,
d’érosion, difficulté de production de l’igname ;

 Soulagements apportés

Grâce à cette innovation qui permettra d'améliorer la fertilité des sols dégradés, de limiter les
ruissellements qui provoquent l'érosion des sols. Dans les zones où la production de l'igname
devient difficile à cause de la disparition des arbres naturelles, cette innovation assure une
production durable de l'igname, car le Gliricidia est la seule plante légumineuse qui cohabite
avec l’igname. Dans les conditions de changements climatiques, les arbres jouent aussi une
fonction essentielle pouvant favoriser le retour des pluies régulières.

3.1.6 : Digues de pierres et cordons pierreux


 Description sommaire

Digue filtrante : Ouvrage antiérosif réalisé dans les zones basses (bas-fond et ravine) avec des
cailloux et parfois des gabions, qui permettent de limiter l'érosion et la vitesse du
ruissellement. Une diguette filtrante peut atteindre 1,5 m de hauteur, 3 m de largeur et
plusieurs dizaines de mètres de longueur.

Cordons pierreux : Ouvrage antiérosif constitué d'un double alignement de pierres suivant la
courbe de niveau et réalisé généralement dans les parcelles cultivées.

 Difficultés avant innovation

Ils étaient confrontés à des problèmes de ruissellement et d’érosion des sols

 Soulagements apportés

Ces barrières physiques ont amélioré l'infiltration locale et à réduire le ruissellement en


minimisant la pente et la longueur du ruissellement. Ces pratiques ont également limité les
pertes de sol et la dégradation causée par l'érosion.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 23


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

3.1.7 : Labour perpendiculairement à la pente


 Description sommaire

Comme son nom l’indique, le labour perpendiculaire à la pente consiste à installer les lignes
de culture perpendiculairement à la plus forte pente de la parcelle au niveau l’exploitation
agricole. En cas de labour à plat, l’exploitant agricole doit veiller à installer les lignes de
culture perpendiculairement à la pente, ainsi au sarclo-buttage le labour serait dans le sens
indiqué. Dans le cas du labour en billons, l’orientation des billons doit respecter la disposition
perpendiculaire au cours de cette opération culturale.

Que ce soit la situation des fortes pluies qui détruisent les billons ou les arguments
économiques soulevés (coût élevé de la main d’œuvre pour réorienter le labour), il y a tout
intérêt à recommander aux producteurs de faire des labours perpendiculaires à la pente. Les
effets destructeurs des fortes pluies peuvent être amoindries par la disposition des billons.

 Difficultés avant innovation

Problème de conservation de l’eau dans le sol et destruction des billons par les fortes pluies
causées par un lessivage es terres.

 Soulagements apportés

Cette technique a p e r m i s l’infiltration et favoriser ainsi l'utilisation optimum de l'eau des


pluies et ralentir sensiblement le volume des terres emportées par les eaux de ruissellement.
Cette technique a permis de mieux conserver l'eau dans le sol pour être utilisée par les
plantes en limitant l’érosion hydrique.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 24


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

CHAPITRE 4 : PRESENTATION APPROFONDIE DE LA TECHNIQUE DE


GESTION DES RESIDUS DE RECOLTE

4.1- Justification du choix de l’innovation


La gestion durable des terres dans la commune d’Abomey nous parait pertinente parce qu’elle
permet de pallier à plusieurs contraintes auxquelles sont confrontées les producteurs. Aux
nombres de ces contraintes on a un faible rendement, la dégradation des terres, mauvais
rendement, l’érosion des sols. De plus, cette technique innovante génère un profit important
aux producteurs. Vue les divers avantages qu’offre ce système d’association de cultures pour
les producteurs, nous choisissons de documenter cette innovation.

4.2- Description détaillée de la technique de gestion durable des terres

4.2.1-Historique de l’innovation
Avant la mise en oeuvre du ProSOL une grande partie des producteurs du Bénin et plus
précisément ceux de la commune d’Abomey brûlaient les résidus afin de « nettoyer leurs
champs ». La raison principale pour la non application de cette technologie de GDT était alors
l’absence de connaissance. Ainsi depuis 2010, le projet ProSol intervient dans plusieurs
départements pour la mise en œuvre des mesures GDT parmi lesquelles on a la gestion des
résidus de récoltes. C’est le cas de la commune d’Abomey où Projet ProSol intervient en 2015
pour aider les producteurs dans la Gestion Durable des Terres par la gestion des résidus de
récoltes et depuis ce jour les producteurs utilisent cette technique pour améliorer la fertilité de
leurs sols et de leurs rendements

4.2.2- Définition et Mise en œuvre de l’innovation


 Définition

Jusqu'à la récolte, toute culture enlève au sol des éléments nutritifs, ce qui avec le
temps, diminue sa fertilité. De plus, pour préparer les sols, les producteurs brûlent le reste
des résidus après le passage des animaux et des feux de végétation. Cette pratique diminue
de façon remarquable le stock des éléments nutritifs du sol.
Une manière de relever la fertilité du sol est de lui apporter des éléments organiques à
travers des méthodes telles que l'enfouissement des résidus de récolte (paille de céréales,
fanes de légumineuses, etc.)

 Mise en œuvre de l’innovation

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 25


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

 Itinéraire technique : Comment mettre en place ?

Juste après les récoltes, faucher les tiges et les aligner dans les sillons ou bien les étaler
sur la parcelle en début de saison sèche.

En début de campagne, faire un labour à plat de la parcelle :

a) Un premier labour si possible avec les premières pluies

b) Un labour croisé 15 jours après le premier labour pour bien enfouir les tiges

c) Billonner la parcelle en ramenant la terre sur les résidus mis dans les sillons ou
après le premier labour à plat.
Dans l’optique d’un travail minimum du sol les résidus de récolte épandu sur le sol sont
incorporés ou non avant le semis et ceci selon la méthode de préparation du sol choisie par
l’exploitant agricole (avec ou sans labour préalable).

 Exigences de son entretien : Que faire pour la pérennité dans les applications ?

Tout au long de la saison sèche, établir un pare-feu autour du champ pour éviter que
les feux de végétation brûlent les résidus laissés dans les champs.
Dans le cadre des activités du ProSOL, le problème de la divagation des bêtes a été relevé
comme une contrainte majeure de la bonne gestion des résidus de récolte. À cet effet, il faut
conseiller les agriculteurs à adopter l'implantation des haies vives afin de limiter l'incursion
des bêtes dans les espaces agricoles appartenant à chaque producteur.
Veiller à retourner et à épandre les résidus de récolte accumulés sur les aires de battage ou de
séchage ; ces aires sont parfois localisées hors du champ notamment quand des terrasses de
pierre sont disponibles (collines à proximité).

4.2.3- Evolution de l’adoption de cette innovation dans la commune


Les entretiens ont révélé que cette pratique était parmi les plus appliquées sur l’ensemble des
sites depuis l’intervention du ProSOL. Depuis l’introduction de cette technique, la pratique de
la gestion des résidus de récoltes se fait dans la commune d’Abomey par plus de 85% des

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 26


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

producteurs GDT ou non GDT. Un facteur décisif de la popularité de cette technique est
certainement sa facilité d’application ; elle ne demande pas de gros investissements ni de
travail supplémentaire significatif.

Beaucoup de producteurs ont remarqué des effets positifs sur le développement de leurs
cultures, même avant la récolte, ce qui les a encouragés à continuer à appliquer cette pratique.
Selon des enquêté(e)s, la seule difficulté qui se pose pour quelques bénéficiaires, surtout pour
les femmes, est l’enfouissement de ces résidus. D’autres affirment qu’ils regroupent les
résidus tout au long des limites de leurs champs. Une fois le labour terminé, ils éparpillent ces
résidus supplémentaires dans le champ nouvellement labouré.

4.3- Innovations similaires


4-3-1 : La production de la poudrette de parc
En zone soudano-sahélienne, le fumier de parcage, appelé poudrette, est composé
principalement des fèces mélangées au sol par le piétinement du bétail. Une partie des urines
est perdue par volatilisation au soleil, lessivage par les pluies et minéralisation microbienne en
absence de paille. La technique de fumure organique par parcage au champ est
traditionnellement appliquée pendant la saison sèche pour la fertilisation des champs de
céréales. L’intérêt de cette technique tient au fait que les transferts de fertilité du sol sont
assurés par les animaux à travers les déjections (fèces et urines) durant les temps de séjour qui
sont couramment de 14 heures sur 24 heures. Le poids de fèces déposé est de l’ordre de
600 kg de MS de fèces par UBT et par an (Dagbenonbakin et al.,2013). Pour établir ces
valeurs, l’auteur retient la norme moyenne suivante : I’UBT (unité de bétail tropical, d’un
poids standard de 250 kg vifs) qui ingère environ 2 300 kg de fourrage MS par an (soit
6,25 kg/jour) excrète environ 1 000 kg de MS par an. Ces quantités de fèces excrétées varient
avec la saison. Les 1 300 kg restants assurent le bilan énergétique (émission de CO 2 et NH4),
la dynamique des constituants de la carcasse et des muscles, la production de lait. Ce système
a longtemps permis de valoriser les déjections animales des troupeaux transhumants par le
biais des « contrats de fumure » traditionnels passés entre les agriculteurs sédentaires et les
pasteurs venus pour la saison sèche. Aussi Djenontin et al., 2011 ont montré que ce système
permet d’obtenir des rendements en mil de l’ordre de 700 à 800 kg/ha ; le bilan minéral net
« sol-plante » est alors positif pour N, mais déficitaire pour P.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 27


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

En zone plus humide, en zone cotonnière notamment, la terre de parc est utilisée comme
fertilisant. C’est le cas en culture attelée au Sud-Tchad, où la terre de parc produite par une
dizaine d’UBT peut fertiliser une surface de 4 ha à raison de 3 t ha-1 an-1 apportant ainsi : 30
N, 20 P2O5 et 48 K2O (Dakuo et al., 2011).

4-3-2 : Parcage rotatif dans les champs


La technique du parcage rotatif direct amélioré les exploitations agricoles font un parcage
traditionnel mais dont la production de matière organique ne dépasse pas 10% contre 30%
dans le fumier de ferme (Djenontin et al., 2012). Toutefois, l’amélioration de cette pratique
sous la forme de parcage rotatif permet d’augmenter le taux de matière organique à partir
d’abord du paillage de la parcelle avec la culture en place. Cette technique est de cours dans
les systèmes de rotation coton-coton ou maïs-coton ou sorgho-coton (Adégbidi, 1992).
L’itinéraire technique du parcage rotatif direct amélioré se décompose comme ci-après en :

 une fauche et à un étalement des résidus de cultures (tiges de cotonnier et pailles de sorgho
ou de maïs) in situ dès la récolte ;

 un maintien de la paille étalée sur la parcelle tout en évitant les feux de végétation ou
incendie;

 un maintien périodique et nocturne du cheptel bovin de l’exploitation ou d’un troupeau de


l’exploitation (si possible au piquet) pendant 7 nuits consécutives sur une portion de la
parcelle à raison de 4 m² par animal avant de le déplacer sur une nouvelle portion ;

 un labour en billon ou un labour croisé et à plat comme lit de semis pour le coton ou bien le
maïs ;

 un apport complémentaire au semis d’engrais minéraux pour le coton soit une dose de 50 kg
de N14P23K14 et 50 Kg d’Urée la première année et 50 Kg de N14P23K14 la deuxième et
troisième année après le parcage direct amélioré ;

 un apport complémentaire au semis et à la montaison d’engrais minéraux pour le maïs soit


une dose de 50 kg de N14P23K14 au semis et 50 kg d’Urée à la montaison les trois premières
années après le parcage direct amélioré.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 28


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

Figure 9 :Parcage rotatif dans les champs


4.4- Analyses des forces, potentialités et faiblesses de l’innovation
4.4.1- Les forces de l’innovation
 Effet sur la production

Cette technique permet de réduire la densité des mauvaises herbes en limitant leurs
croissances. Les résidus représentent une quantité importante de matière organique, souvent
plus importante que celle des produits récoltés ce qui d’ailleurs rend le sol bien fertile et
productif. Par sa capacité de fertilisation du sol, cette technique permet une augmentation de
la production et donc du rendement

 Effet sur la rentabilité financière pour le producteur

Avec cette technique de gestion des résidus de récolte, le producteur fait plus de profit par
rapport à la production à sol dénudé. Ceci non seulement à cause des multiples avantages
qu’offre ce système de production mais permet aussi de réduire la quantité d’engrais à
apporter aux cultures et par là, elle permet de réduire les dépenses des agriculteurs. Ce gain
peut être considérable, surtout au prix actuel des engrais

4.4.2- Potentialités de l’innovation


En plus des nombreux avantages de la technique de gestion des résidus de récolte, il urge
important de présenter les potentialités qu’elle offre aux producteurs. Ainsi, nous avons :

 Capacité à générer des revenus aux producteurs.

Grace à cette technique, les producteurs arrive à avoir une rentabilité supérieure à celle
des années antérieures et donc une amélioration de leurs revenus

 Maintien du ménage grâce à l’amélioration du revenu

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 29


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

Grâce à cette amélioration du revenu des producteurs, ils pourront assurer tous les besoins
de leurs ménages

4.4.3- Les faiblesses de l’innovation


Outre les nombreuses forces qu’a la technique de gestion des résidus de récolte, elle présente
aussi de faiblesse :

 Les résidus peuvent héberger des organismes nuisibles et des maladies.

Dans certains cas, les résidus de culture peuvent avoir des effets allélopathiques (nuisant
au rendement des plantes) sur les cultures suivantes.

 Difficultés dans l’enfouissement des résidus, surtout les femmes.

La gestion des résidus de récolte exige un travail supplémentaire et de force du producteur


alors qu’il doit faire face à des contraintes de temps et de disponibilité de la main d’œuvre.

 Ces derniers attireraient les troupeaux de bœufs des éleveurs transhumants.

Considéré comme de la nourriture pour les bœufs, les troupeaux de bœufs des éleveurs
transhumant envahissent les champs des producteurs pour se nourrir.

 Les résidus peuvent retarder le réchauffement et l’assèchement du sol, ce qui


retarde la germination et rend la levée inégale.

4.5 - Proposition d’innovation


 Intégration des systèmes de culture et d’élevage

La mise en place d’un système de production intégré nécessite la détermination des modalités
pratiques visant une synergie des systèmes de culture et d’élevage au sein de chaque
exploitation. Ceci passe entre autres par les actions ci-après :

• ajuster la taille du cheptel à la capacité des exploitations ;

• éviter la divagation des animaux ;

• éviter le surpâturage sur les parcelles cultivées (cas de parcage des animaux) ;

• développer la production fourragère pour l’alimentation des animaux ;

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 30


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

• acquérir de l’aliment bétail pour la complémentation de la ration des bœufs de trait ; • faire
un suivi sanitaire des animaux ;

• reformer les animaux de trait en fin de cycle par une embouche sommaire avant leur mise
sur le marché ;

• apporter de la fumure organique (Compostage, parc d’hivernage) et former les producteurs


au dressage des animaux, aux techniques de travail du sol à sec ou en sub-humide pour les
semis directs face à la précarité et à l’irrégularité actuelle des précipitations.

 La fabrication et utilisation du compost

Le compost est le produit final après décomposition des matériaux organiques (partie verte
des plantes, ordures ménagères, feuilles mortes, rameaux, déchets etc.) dans des conditions
normales, pourvu qu’ils ne soient pas toxiques ou non biodégradables. Le processus de
fabrication du compost est le compostage.

La confection du tas se fait en plusieurs étapes :

Etape 1 : Choix de l’emplacement

• Le site de production doit être accessible, à côté d’un point d’eau et sous l’ombrage.

Etape 2 : Préparation des résidus et délimitation de l’air de compostage

• Découper les résidus en petits morceaux d’environ 10 cm de long

• Délimiter une surface plane devant servir au compostage : 2 m de longueur sur 1,5 m de
largeur

• Mettre un piquet à chaque angle

Etape 3 : Constitution des couches et arrosage des substrats

• Arroser l’aire délimitée et déposer des branchages ;

• Déposer sur l’aire une couche de résidus d’environ 30 cm de hauteur et bien tasser par
piétinement ;

• Ajouter ensuite une couche de 5 cm de fumier ou de compost bien décomposé


comme activateur ;

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ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

• Déposer une couche de 2 cm de phosphate et 1cm de cendre de bois ;

• Arroser cet ensemble jusqu’à ce que l’eau coule sur le côté ;

• Superposer les couches jusqu’à hauteur d’1 mètre (ne pas dépasser 1 m).

Etape 4 : Couverture du tas

• Recouvrir le tas avec un film plastique noir pour conserver l’humidité et la chaleur. Il
permet aussi d’éviter le desséchement et d’empêcher les animaux de fouiner dans le tas à la
recherche de nourriture.

Etape 5 : Arrosage et retournement du tas

• Tous les 10 jours, enlever le film plastique et procéder au retournement du tas.

• Après chaque retournement, arroser abondamment et recouvrir le tas à nouveau.

• Suivre le processus de décomposition en utilisant un bâton d’environ 1,5 m débarrassé de


son écorce

• Enfoncer le bâton sur le côté pendant 5 mm ensuite retirer le bâton et toucher le bout, s’il est
chaud le processus se passe normalement s’il est froid alors ajouter de l’eau s’il est sec ou
reprendre le tassement s’il est mouillé.

• En général on obtient du compost mûr entre 2 et 3 mois de compostage selon les substrats et
les conditions de production.

• Le compost est mûr lorsqu’il prend un aspect grisâtre à noirâtre.

• Sécher le compost à l’ombre pendant 3 à 4 jours puis le stocker dans des sacs dans un
endroit sec et aéré.

• Pour un tas de 2m de long, 1,5 m de large et 1m de hauteur on obtient environ 2 t de


compost bien décomposé.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 32


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

CONCLUSION GENERALE

La présente étude s’est intéressée à la gestion durable des terres à partir de la gestion des
résidus de récolte. Elle nous a permis non seulement de connaître les différentes activités et
mesures de gestion durable des terres, mais aussi d’identifier les différentes contraintes et
innovations présentes dans ce milieu. En effet, les producteurs de la commune d’Abomey
rencontrent des difficultés majeures liées au mauvais rendement et à la non fertilité des sols.
Pour y faire face, des mesures de gestion durable des terres (GDT) ont été mise à la
disposition des producteurs. Parmi ces mesures nous avons l’utilisation des résidus de récoltes
qui apporte une grande quantité de matières organiques aux sols des producteurs et aussi de
réduire la quantité d’engrais à apporter aux cultures et par là, elle permet de réduire les
dépenses des agriculteurs. Aussi, la gestion des résidus de récolte permet aux producteurs de
mieux valoriser l’utilisation du sol dans le temps puis de tirer surtout des bénéfices non
négligeables. La gestion durable des terres à partir de la gestion des résidus de récolte regorge
des potentialités telles que la couverture des dépenses liés à la production grâce à une
amélioration du revenu des agriculteurs et permet aux producteurs de subvenir
convenablement aux besoins du ménage. Cependant, la gestion des résidus de récolte est
confrontée à l’envahissement des champs par des troupeaux de bœufs transhumants et aussi
par des difficultés dans l’enfouissement des résidus par les producteurs. En effet pour pallier
aux problèmes de fertilisation du sol, les producteurs devront faire une intégration des
systèmes de culture et d’élevage car cette technologie présente des avantages non seulement
dans la fertilité des sols mais aussi pour une gestion durable des sols.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 33


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Adams, M. E., 1982. Agricultural extension in developing countries. Longman Harlow.
2. Adégbidi, A., 1992. Les déterminants socio-économiques de l 'adoption de technologies
nouvelles : cas du maïs sélectionné dans le département de l 'Atacora en république du
Bénin. Thèse de doctorat de troisième cycle en Sciences Economiques (Economie Rurale),
Université Nationale de Côte d'Ivoire, 169p.
3. Adégbola, Y. P., 2005. Facteurs socio-économiques déterminants l'adoption et la diffusion
des nouvelles variétés NERICA du riz au Bénin. Rapport technique, INRAB/ PAPA et
ADRAO, 23p.
4. Adesina, A. A & M. M. Zinnah, 1992. Technology characteristics, farmers' perceptions
and adoption decisions: a tobit model application in Sierra Leone. Agricultural Economics
9: 297- 311.
5. Adesina, A. A. & J. Baidu-Forson, 1996. Farmers perception and adoption of new
agricultural technology: evidence from analysis in Burkina Faso and Guinea, West Africa.
Agricultural Economics 13: 1-9.
6. Afrique Conseil (2006) Monographie de la Commune d’Abomey
7. Akpohounke Tohindé Prudence & Hounyevou Gbêdolo Donatien, 2017. Technique
d’amélioration de la fertilité des terres sous culture herbacée de cycle long : cas de
l’association de l’ananas avec les cultures du niébé de la tomate dans la commune
d’Allada. Mémoire de licence professionnelle en Gestion et Production Végétale et
Semencière, UNA.59p.
8. Dagbenonbakin G. D. Djenontin A. J., Ahoyo Adjovi N., Igue A. M. Azontonde H. A. et
MENSAH G. A. (2013). Production et Utilisation de Compost et Gestion des Résidus de
Récolte.
9. Dakuo D., Koulibaly B., Tiahoun C. et Lompo F., (2011). Effet de l’inoculum « Compost
plus » sur le compostage des tiges de cotonnier et les rendements en coton au Burkina
Faso. Agronomie Africaine 23 : 69-78.
10. Djenontin A., J., Dagbenonbakin G., Igue A., Azontonde H. A. et Mensah G. A. (2012).
Gestion de la matière organique du sol : valorisation des résidus de récolte par
l’enfouissement au Nord du Bénin.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 34


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

11. Greenwald, D., 1984. Encyclopédie économique. pp 520-530.


12. PNUD (2015). Agriculture, sécurité alimentaire et développement humain au Bénin.
Rapport national sur le développement humain, Cotonou, Bénin.144p.
13. Rogers, E. M., 2003. Diffusion of innovation. Third edition, the free press, New York.
14. Van den ban, A. W., H. S. Hawkins, J. H. M. Brouwers & C. A. M. Boon, 1994. La
vulgarisation rurale en Afrique. Edition CTA- Karthala, Wageningen, 383p.

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA 35


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DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

ANNEXES
Annexe 1:Fiche d’enquête
QUESTIONNAIRE

BLOC 1 : identification du producteur

1-Type d’exploitant (personne physique/groupe de personnes physiques/personne morale)


……

2-Nom et prénom du Producteur …………………………

3- Sexe

Sexe ⃝ Masculin ⃝ Féminin

4-Âge

5-Nationalité/groupe autochtone (réponses spécifiques au pays)………………….

6-Village

7-Niveau d’études

⃝ Aucun

⃝ Moins que primaire

⃝ Primaire

⃝ Secondaire

⃝ Université

8-Religion : 1) Musulman, 2) Chrétien, 3) Animiste, 4)

9-Profession

10-Activités rémunérées en dehors de l’exploitation (O/N)

⃝ Non

⃝ Oui

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA A


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DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

BLOC 2 : Impact du Conseil sur les exploitations

1- Depuis quand bénéficiez-vous de l’appui conseil ?

2- Quel est votre rôle dans cette association ?

3- Avez-vous suivi le conseil ? 1) oui, 2) Non,

4- Si oui qu'est-ce qui vous a motivé à suivre les mesures GDT ?

5- Quelle est la définition que vous donnez aux mesures GDT ?

6- Qu'est ce qui a été fait en groupe ?

7- Que faites-vous en conseil individuel ?

8- Combien de réunions ou de séances de formation avez-vous suivi ?

8- Si oui êtes-vous satisfaits ?

9- Si non pourquoi ?

Appréciation de la qualité de vie des producteurs/productrices en rapport avec la santé,


l’alimentation et le revenu (social)

1- Avez-vous rencontré des cas de maladie dans la mise en œuvre des mesures ?

Si oui, comment arrive-vous à soigner les malades et quelle est la contribution des
responsables du projet pour vos soins ?

Si non, quelles sont les précautions prise pour éviter les cas de maladie ?

2- Quelles sont les maladies les plus fréquentes dans votre ménage ?

Paludisme
Anémie
Diarrhée

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA B


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DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

Malnutrition

3- Quelles sont souvent les causes de ces maladies ?


4- Avez-vous constaté une amélioration de votre revenu après la mise en œuvre de ces
mesures ?
5- Arrivez-vous à assurer grâce à ce revenu aux besoins des membres de votre
exploitation ?
6- Avez-vous accès aux financements ?
7- Le projet vous aide dans l’obtention des crédits agricole pour la bonne mise en œuvre
des mesures ?

BLOC 3 : Guide d'entretien adressé aux conseillers/animateurs

A- Informations générales

1- Noms et prénoms

2- Zone d'intervention ou village :

3- Age ou année de naissance

4- Sexe : 1- masculin 2- féminin

5- Situation matrimoniale : 1- marié(é) 2- célibataire 3- divorcé(e)


4- veuf

6- Origine ethnique

7- Niveau d'éducation : 1- pas d'école 2- CEP 3- BEPC 4- BAC 5-


Supérieur

8- Métier exercé ou formation : 1- fonctionnaire 2- agriculteur 3-éleveur


4- autres

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA C


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9- Expériences professionnelles.

B- Informations relatives aux mesures GDT

10- Depuis quand jouez-vous ce rôle de conseiller ?

11- Avez-vous suivi une formation préalable ?

12- Quels sont les modules que vous avez traité pendant votre formation ?

13- Quels sont ceux que vous avez mis en œuvre ?

14- Pour chaque activité mise en œuvre faites une description de la démarche (rôle principal,
déroulement, technique utilisée, approche, outil, langue de communication, activités concrète
mises en place)

15- Qu'est-ce qui vous a empêché de mettre en œuvre tout ce qu'on vous a appris lors des
formations avec l’ONG ?

16- Comment faites-vous le conseil individuel ?

17- Quelle est la différence avec le conseil de groupe ?

18- Lequel préférez-vous et pourquoi ?

19- Quels sont les problèmes que vous rencontrez dans la mise en œuvre des mesures GDT

dans votre localité ?

20- Que proposez-vous pour les résoudre ?

21- Comment vous sentez-vous dans votre fonction de conseiller-animateur ?

22- Quel est le nombre moyen de paysans que vous entretenez dans votre zone ?

23- Comment qualifiez-vous cette approche conseil ?

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA D


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

24- Pensez-vous que cela aide les paysans ?

25- Si oui comment s'approprient-ils la démarche ?

26- Si non quel est à votre avis le point de blocus ?

BLOC 4 : Volet Environnement (Aux conseillers)

1- Quel est l’impact de l’activité de votre ONG sur ... :


a. le changement climatique (émissions de gaz à effet de serre) ? ................................

Aucun ou très faible Faible Fort Très fort

b. la perte de la biodiversité (disparition d’espèces, d’espaces naturels ou agricoles et


dégradation d’écosystèmes) ? ................................................................

Aucun ou très faible Faible Fort Très fort

c. la pollution de l’air ? ................................................................................................

Aucun ou très faible Faible Fort Très fort

d. la ressource en eau ou la pollution de l’eau ? ................................................................

Aucun ou très faible Faible Fort Très fort

e. la pollution des sols ? ................................................................................................

Aucun ou très faible Faible Fort Très fort

f. les nuisances sonores ? ................................................................................................

Aucun ou très faible Faible Fort Très fort

g. la production de déchets ? ................................................................................................

Aucun ou très faible Faible Fort Très fort

h. l’utilisation ou la génération de substances toxiques ou dangereuses

Aucun ou très faible Faible Fort Très fort

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA E


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

2- Êtes-vous doté d’un programme d’atténuation ou de compensation des impacts de


l’activité de l’entreprise sur la biodiversité (par exemple reboisement, aide aux espèces
en danger, entretien d’espaces naturels, etc.) ?

Si oui lesquelles ?

BLOC 5: QUESTIONS SPECIFIQUES A LA PRODUCTION

1- Quels sont les systèmes de culture que vous pratiquez depuis ces cinq (5) dernières
années ?............................................................

2. Rotation des cultures

Campagnes agricoles Types de cultures

• 2020 ...…………………….

• 2019 ....…………………...

• 2018 ….…………………..

• 2017 ………………………

• 2016 ………………………

3. Association de culture

Campagnes agricoles Types d’association de cultures

• 2020 ……………………...

• 2019 ………………………

• 2018 ………………………

• 2017 ………………………

• 2016 ……...........................

BLOC 6 : Perception des producteurs sur l’appuis de l’ONG ALDIPE/Difficultés


rencontrées /approches de solution
N° Question Réponses

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA F


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

Selon vous, comment peut-on apprécier l’appuis en Mauvais


gestion des exploitations agricoles de l’ONG ALDIPE ? Un peu bon
Bon
Trop bon
Excellent

L’appui répond-il à vos attentes ? OUI


Si oui comment ?
NON
Quelles sont les changements que vous avez Au niveau de l’exploitation
enregistrés ? Au niveau du ménage
Au niveau du revenu
Arrivez-vous avec vos ressources financières à satisfaire
les besoins d’alimentation, de logement, de santé et
d’éducation des membres de votre ménage ?
Quels constats faites-vous dans l’organisation du travail Le semis :
avant-projet et après projet ? L’épandage d’engrais :
L’entretien :
La récolte :
La vente :
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la
mise en œuvre des nouvelles technologies ?
Quelles sont vos approches de solutions ?

Annexe 2: Listes des producteurs enquêtés


N° Nom des producteurs N° Nom des producteurs
1 Ahoudjekanou sylvain 24 Aholou Dev

2 Atchademin marceline 25 Atcha Robert

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA G


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

3 Denakpo yvette 26 Atcha Ferdinand

4 Dougbegan daniel 27 Gueffo Blaise

5 Agonkonoussi Lucienne 28 Kpitimin zohadé

6 Mahoussi Léocardie 29 Zoungbada Yvette

7 Akohou Noelie 30 Akounglo Fabrice

8 Ayeomi Gérard 31 Sekpe agbakobinou

9 Donkpegan Marius 32 Akokpo gaston

10 Donkpegan Evariste 33 Avokan donnée

11 Donkpegan Blaise 34 Azangbe Joseph

12 Donkpegan Pacôme 35 Azangbe Noël

13 Agongonoussi Omer 36 Avokan Edgard David

14 Adjahi Micheline 37 Kpongue tohossi

15 Ahogbedi pelagie 38 Agossou Jeanne

16 Guehou Emmanuel 39 Honhonou célestin

17 Allaboue Martin 40 Houegbe Béatrice

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA H


ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A L’ADOPTION DES PRATIQUES DE GESTION
DURABLE DES TERRES DANS LA COMMUNE D’ABOMEY

18 Guehou virginie 41 Gueffo Christine

19 Ahoungbe Cyriaque 42 Agonkpo Eugène

20 Adjaho Marie 43 Hounkplekpo Bossi

21 Dehelou Roger 44 Kpitinmin kpossime

22 Edah Brigitte 45 Gueffo Gaston

23 Kouenassou Benjamin 46

Réalisé par GANDJI François Xavier ESRVA/UNA I

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