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CHAPITRE : LES MOYENS DE PAIEMENT : Les instruments de

paiement

Au terme de l’article 7 de la Loi bancaire portant Réglementation bancaire, « Sont considérés


comme MOYENS DE PAIEMENT, tous les instruments qui, quel que soit le support ou le procédé
technique utilisé, permettent à toute personne de transférer des fonds. Il s’agit notamment des
chèques bancaires, chèques de voyage, cartes de paiement et de retrait, virements ou avis de
prélèvement, cartes de crédit et transferts électroniques de fonds ». Les moyens de paiement pris
au sens strict englobent ainsi non seulement les instruments de paiement mais aussi les instruments
de crédit. Dans ce chapitre nous examinerons tour à tour ces deux instruments afin d’en saisir les
caractéristiques et les spécificités.

SECTION I- LES INSTRUMENTS DE PAIEMENT


Les instruments de paiement sont des « titres destinés à permettre l’exécution d’une obligation de
payer une somme sans pour cela devoir manipuler des espèces monétaires ». Il existe différents
types d’instruments de paiement mais les plus utilisés sont le chèque, le virement et la carte
bancaire.
I.1. Le chèque
Le chèque est un titre par lequel une personne appelée « tireur », donne l’ordre à une banque ou
à un établissement assimilé, appelé « tiré », de payer à vue une somme d’argent déterminée soit
à son profit, soit au profit d’une troisième personne appelée « bénéficiaire ». Lorsque le
bénéficiaire est toute autre personne que le tireur, il est généralement la personne pour le
compte de laquelle le paiement est effectué, en contrepartie d’un bien, d’un service ou en guise
de libéralité. Il existe différents types de chèques.

I.1.1.Le chèque barré

C’est un chèque qui ne peut être encaissé directement ; le bénéficiaire doit faire virer sa contre -
valeur sur son compte bancaire. Le barrement s’effectue au moyen de deux barres parallèles
apposées au recto du chèque, d’office par l’institution bancaire éditrice du document ou par le
tireur lui-même.

I.1.2. Le chèque de caisse ou chèque de guichet

Il peut arriver que le titulaire d’un compte en banque ne dispose pas d’un chéquier, soit parce
qu’il vient d’ouvrir son compte et qu’il attend la confection des formules de chèques à son nom,
soit parce que simplement le banquier lui en refuse la délivrance ; ou encore parce qu’il n’a pas

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apporté son chéquier avec lui et souhaite cependant effectuer de suite un retrait d’argent. Le
client demande donc à la banque un chèque de guichet dont le coût varie d’une banque à
une autre. Le chèque de guichet a aussi comme particularité que le tireur est le seul bénéficiaire.

I.1.3. Le chèque de voyage ou traveller’s chèque

C’est un chèque émis par une banque et tiré sur une de ses agences ou les agences de ses
correspondants à l’étranger liés à elle par une convention. Il est établi pour une somme standard
pré-imprimée et implique que le bénéficiaire appose sa signature sur un bordereau mentionnant
le numéro de série des formules de chèques mais également sur les formules elles-mêmes. Il est
accepté facilement ou non suivant les pays, soit en paiement à des commerçants, soit pour
retrait dans des banques.

I.1.4. Le chèque certifié

Le chèque certifié permet au tireur ou au porteur d’un chèque de bloquer la somme indiquée sur
le chèque jusqu’à l’expiration du délai de présentation qui est généralement de huit (08) jours.
Après ce délai, la certification n’est plus valable et le chèque redevient un chèque normal. Il est
émis par une banque ou une caisse d’épargne.

I.1.5.Le chèque postal et la lettre chèque

Le chèque postal est un chèque émis par une institution monétaire postale (banque postale) ;
tandis que la lettre-chèque, réservée aux professionnelles et associations, elle permet d’allier sur
un même support, une lettre de correspondance, un chèque détachable et un support
publicitaire.

I.2. Le virement

Le virement est un mécanisme ou une technique de transfert de fonds entre deux (02) personnes
titulaires de comptes, l’un des comptes étant débité au profit de l’autre qui est crédité. Les
différents types de virement sont :

I.2.1. Le virement classique


Il constitue le mécanisme de transfert le plus simple qui soit lorsqu’il ne fait intervenir qu’un seul
banquier, lequel détiendrait les deux(02) comptes mouvementés. La présence de plusieurs
banques rend l’opération complexe.
Le virement peut être ainsi interne lorsque les deux(2) comptes sont ouverts dans la même
banque ou externe lorsque les deux comptes sont ouverts dans des banques différentes.

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Le virement est dit domestique lorsqu’il est réalisé dans le même pays et international lorsqu’il est
réalisé entre deux (02) pays d’un même espace économique ou non par l’utilisation, par
exemple, du réseau SWIFT.
Le virement peut enfin être ponctuel lorsqu’il est fait en une seule fois ou permanent lorsqu’il est
automatique et programmé à date mensuelle fixe dans le système de la banque, par exemple
virement par le locataire d’une maison au propriétaire.
Un virement suppose pour la banque émettrice d’utiliser des codes identifiant le compte du
bénéficiaire. Le plus utilisé est le code IBAN.

I.2.2. Les autres types de virement

En plus du virement classique, il y a des moyens de paiement que l’on peut assimiler au virement
en ce sens qu’il affecte respectivement les des parties. C’est le cas notamment du prélèvement
bancaire (I.2.2.1), et du titre interbancaire de paiement (I.2.2.2).

a. Le prélèvement bancaire
Le prélèvement bancaire est un transfert de fond répétitif (souvent exercé de façon périodique,
mensuelle par exemple) par l’intermédiaire du système bancaire, utilisé surtout au niveau
domestique. On le nomme également Ordre Général de Paiement (OGP).
C’est l’instrument ou la technique qui convient lorsque le créancier et le débiteur sont en relation
suivie, voire de très longue durée. Le débiteur fournit pour cela au créancier (qui peut être par
exemple le service de l’électricité ou les télécoms) une autorisation permanente de prélèvement
accompagné de ses coordonnées bancaires. Le créancier transmet à sa banque cette
autorisation qui la transmet à son tour à la banque du débiteur pour qu’elle l’enregistre. Cette
autorisation ne comporte aucune limitation ni dans son montant, ni dans sa durée. La somme
virée périodiquement est fixée à chaque opération par le créancier.
En général, il est prévu que le créancier envoie un avis informatif au créancier quelques jours
avant l’échéance, de manière à permettre à ce dernier d’exercer un contrôle sur le montant de
la créance qui va être débité sur son compte.
Le banquier du débiteur est tenu d’exercer le prélèvement qui lui est donné sauf si le solde du
compte ne permet pas d’y procéder.
.
b. Le titre interbancaire de paiement (TIP)
Le TIP est un moyen de paiement que l’on reçoit d’une société ou d’un organisme à qui l’on doit
de l’argent. En général, il accompagne une facture et permet de la régler ponctuellement à
distance sans avoir besoin d’émettre un chèque.
Normalement le TIP est déjà complété des coordonnées bancaires du débiteur. Pour payer il suffit
pour le débiteur de le signer et de le retourner au créancier. Si le débiteur a changé de

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domiciliation bancaire, il doit joindre au TIP le relevé d’identité bancaire (RIB) du compte à
débiter. Le créancier qui reçoit le TIP le remet à sa banque qui le présente à la banque du
débiteur. Celle-ci passera alors l’opération au débit du compte.
En cas d’absence ou d’insuffisance de provision, la banque rejette l’ordre de paiement. Au titre
de cet incident de paiement, la banque peut percevoir des frais de rejet.

I.3. La carte bancaire


La carte bancaire ou carte de paiement est un moyen de paiement sous forme de carte
plastique, équipée d’une bande magnétique et/ou d’une puce électronique qui permet :
 Le règlement d’achats et prestations de services auprès de fournisseurs possédant un
« terminal de paiement » ;
 Les retraits d’espèces aux distributeurs de billets ;
 Le télépaiement internet, etc.
Matériellement la carte se présente comme un rectangle en matière plastique de taille
normalisée comportant diverses mentions apparentes comme un badge : nom, qualité de
l’émetteur, numéro de la carte, date d’expiration. Au verso, une piste magnétique permet de lire
les données incluses : numéro de compte, numéro de code confidentiel, disponibilité des fonds.
Depuis 1992, les cartes sont progressivement dotées d’une « puce » ou microprocesseur incorporé.
Cet instrument normalisé à l’échelle nationale, voire internationale, intègre des données
informatiques, susceptibles d’une lecture optique dans les distributeurs (DAB, GAB) qui facilite
énormément la gestion et la vérification juridique des ordres du client. En réalité, la carte
bancaire comporte deux (02) variantes que sont la carte de retrait et la carte de paiement.

I.3.1. La carte de retrait


La carte de retrait est une carte qui permet exclusivement à son titulaire de retirer des fonds. Ces
retraits s’opèrent par le biais des distributeurs automatiques de billets (DAB). Les espèces ne sont
délivrées qu’après composition d’un code confidentiel et ne peuvent en principe dépasser un
certain montant selon une certaine périodicité fixée en fonction de la règlementation de chaque
Etat ou de la convention des parties.

I.3.2. La carte de paiement


La carte de paiement quant à elle, permet à son titulaire de retirer ou de virer des fonds. Elle
permet donc à son titulaire non seulement de retirer de l’argent (comme la carte de retrait) mais
également d’effectuer des virements de fonds. Ces virements s’effectuent en fait du compte du
titulaire de la carte à celui d’un commerçant au moyen de diverses techniques : facturettes
normalisées et composition sur clavier d’un code confidentiel.

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