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21/10/2008
Fibres optiques
pour télécommunications
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ng I
1.1 Description d’une fibre Plastique
Gaine
a r
Dans une fibre idéale, l’indice de réfraction n ne dépend que de la nc
distance r à l’axe. Le graphe n (r ) s’appelle le profil d’indice de la Cœur ng II
fibre. La figure 1 donne quelques exemples de profils d’indice.
Schématiquement, en partant de l’extérieur, on rencontre succes-
sivement : a r
nc
— une couche de protection mécanique en matière plastique ;
— une gaine optique, zone où n (r ) reste constant ; ng III
— un cœur, au voisinage de l’axe, où n (r ) présente un maximum.
Lorsque n (r ) est constant dans le cœur, on parle de fibre à saut n ( r)
a r
d’indice. Ce profil idéal simplifie les calculs, mais n’a aucune vertu nc
particulière pour les applications pratiques. C’est un cas limite d’une ng IV
famille de profils qui a été abondamment étudiée. L’expression r
générale de l’indice en fonction du rayon est donnée par la relation
suivante : a r
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–80
1.2 Fibre dans une chaîne de transmission
–90
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1.2.2 Modulation lité par l’équation de Schrödinger non linéaire (réf. [1] page 50) qui
se réduit à des formes simplifiées dans différents cas particuliers :
dans la suite de cet article, nous considérerons d’abord la propaga-
On peut moduler ces sources de deux manières différentes. tion purement linéaire puis ensuite les effets non linéaires.
■ Modulation directe : on agit sur le courant de jonction qui provo-
que l’effet laser. En première approximation, la puissance optique
délivrée varie linéairement en fonction du courant.
Ce type de modulation provoque une modification dynamique du 2. Les modes de propagation
spectre due à la conversion amplitude-fréquence (désignée par le
terme anglo-américain de chirp ) et du diagramme de rayonnement,
d’une fibre monomodale
avec des effets nuisibles aux grandes vitesse de modulation (réf. [1]
page 113).
■ Modulation externe : le champ émis par la source n’est pas 2.1 Modes LP
modulé et passe par un circuit optique spécial où l’on peut provo-
quer une modulation de phase ou d’amplitude. Les modulateurs
d’amplitude ne présentent aucune propriété de linéarité mais intro- 2.1.1 Équations
duisent beaucoup moins de conversion amplitude-fréquence. Le
signal modulé envoyé dans la fibre est donc nettement moins La variation très faible (moins de 1 %) de l’indice de réfraction
affecté par ce phénomène mais également moins puissant que dans dans la partie utile des fibres optiques permet de remplacer les
le cas de la modulation directe. équations de Maxwell par une équation de propagation scalaire [2] :
Le principe physique utilisé dans ces modulateurs externes est
soit la variation de l’indice de réfraction soit la variation de l’absorp- ∆ψ + k 2 n (r) 2ψ = 0 (3)
tion (dispositifs à base de semiconducteurs). avec k = 2π/λ. En multipliant toute solution ψ de cette équation par
● Pour les modulateurs électroréfractifs, le matériau utilisé est le
niobate de lithium (LiNbO3) dans une configuration d’interféromètre un vecteur u T orthogonal à Oz, on obtient une solution convenable
de Mach-Zehnder en onde guidée. La phase de l’onde lumineuse est des équations de Maxwell pour les composantes de E T (ou de H T )
modifiée dans un des bras au rythme de la tension appliquée au orthogonales à Oz. Cela signifie que la polarisation transversale
matériau de ce bras. Il en résulte, après recombinaison des deux d’un champ se conserve le long de la fibre. En fait il ne s’agit là que
ondes, des interférences constructives ou destructives suivant la d’une approximation excellente à l’échelle de λ (elle reste valable
tension appliquée. sur plusieurs fois 1 000 λ) mais évidemment pas à l’échelle du mètre
● Pour les modulateurs électroabsorbants, à base de semi- ou du kilomètre. Elle nous suffira néanmoins dans la suite de cet
conducteur, la modulation de la puissance lumineuse résulte direc- article.
tement de la variation de l’absorption du matériau avec le champ
Les composantes Ez et Hz ne sont pas nulles, mais on peut les
électrique.
négliger devant les composantes transversales. Le champ est quasi
TEM (transverse électrique-magnétique), avec une relation d’impé-
dance de mode de type TEM :
1.2.3 Détection
ε
H T = n -----0- u z ∧ E T (4)
µ0
La détection est assurée par des photodiodes semi-conductrices
qui fournissent un courant proportionnel à la puissance lumineuse
pour une onde directe allant dans le sens des z croissants. A un
moyenne interceptée ; cette moyenne (temporelle) étant prise sur
vecteur de polarisation arbitraire près, toutes les composantes nota-
un temps d’intégration caractéristique de la technologie de la diode
bles du champ sont donc proportionnelles à la fonction scalaire ψ.
et du circuit électrique dans lequel elle est montée, les modulations
d’amplitude ne seront donc détectées que si leur période est suffi-
samment grande par rapport au temps d’intégration.
2.1.2 Modes guidés
En détection directe, on a une relation linéaire entre le courant
électrique détecté et la puissance optique captée.
Les modes guidés correspondent aux solutions de l’équation (3)
La détection dite « cohérente », consistant à faire battre, comme variant en exp (– iβz ) et qui s’annulent pour r → ∞ . β est la
en radio, le signal reçu avec un oscillateur local, a suscité un très constante de propagation. Les fibres sont dites monomodales si
important effort de recherche entre 1980 et 1990, en raison des l’équation (3) n’a qu’une solution unique ; il faut pour cela que la
gains en sensibilité de réception qu’elle pouvait apporter. Cette fréquence normalisée soit assez faible :
technique a perdu la plus grande partie de son intérêt avec l’arrivée
des amplificateurs à fibre.
V < 2, 4 (profil à saut) ;
V < 4, 4 (profil à triangle) ; (5)
1.2.4 Comment caractériser les propriétés V < 3, 5 (profil parabolique).
de transmission de la fibre ?
Si V >> 1, le nombre des modes guidés croît comme V 2 ; on
montre qu’il y en a gV 2/(2g + 4) pour les profils du type I (cf. la
La fibre optique est naturellement linéaire par rapport au champ, figure 1).
caractérisée par une fonction de transfert sur laquelle nous revien- On utilise également les dénominations LPmn pour désigner ces
drons en traitant de la dispersion. modes. Il s’agit d’une représentation en coordonnées polaires ; le
L’apparition des amplificateurs optiques qui ont permis mode LPmn correspond à une fonction ψ de la forme fn(r ) cos(mθ )
d’augmenter considérablement les puissances injectées conduit par ou fn(r ) sin(mθ ), où la fonction radiale fn(r ) s’annule n – 1 fois
ailleurs à des effets non linéaires à l’intérieur de la fibre qu’il n’est ailleurs qu’en r = 0 (on montre aisément que tous les modes sont
plus possible de négliger. La propagation est régie en toute généra- nuls en r = 0, sauf les modes m = 0).
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On classe ces modes par constantes de propagation ou par indi- 2.2 Mode LP01
ces effectifs (neff = β /k ) décroissants. On montre que nc > neff > ng.
Toutefois, comme tous les indices sont très voisins les uns des
autres, il est plus commode d’utiliser des constantes de propagation 2.2.1 Approximation gaussienne
normalisées qui varient de 0 à 1 :
r
1
0,5
V = 1,57
E (r )
V=6
V = 3,14
L’épaisseur du trait visualise l’intensité des rayons associés aux modes. 0
Cette intensité baisse à chaque réflexion partielle. 0 1 2 3 r/a
Figure 5 – Représentation de la propagation Figure 6 – Comparaison entre le mode LP01 et son approximation
d’un mode à fuites dans une fibre gaussienne pour différentes valeurs de la fréquence normalisée V
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0
Dans le modèle théorique que nous venons de présenter, β est 0,8 0,9 1 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7
réel pur et le coefficient de transmission en puissance |exp(– iβz )|2 λ (mm)
reste égal à 1. En réalité, pour diverses raisons que nous allons On y voit clairement le pic d’absorption de l’ion OH à 1,39 mm et
étudier, il existe une partie imaginaire non nulle que nous noterons la décroissance en l–4 de l’effet Rayleigh (à gauche)
α /2, qui correspond à une atténuation le long de la fibre. La puis-
sance varie alors comme exp(– αz ). En pratique, la fibre est caracté-
risée par son atténuation A en dB/km. La relation entre α , en km–1, Figure 7 – Atténuation spectrale d’une fibre utilisée
et A est : en télécommunications
10 α
A = -------------
ln 10
2.3.2 Pertes par courbure
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∫
ψ ψ ds 2
1 2
T = ------------------------------------------ (15) α
∫
ψ 12 ds ψ 22 ds
∫
(intégrations dans la section droite).
d désalignement angulaire
On aura donc une perte de puissance à chaque changement de
courbure.
En pratique, la courbure n’a pas exactement la valeur correspon- Figure 9 – Les quatre grands défauts survenant
dant à la ligne idéale que l’on entend faire suivre à la fibre. Il y a lors du raccordement de deux fibres
d’inévitables irrégularités de conditionnement mal connues qui font
plus ou moins serpenter la fibre autour de cette ligne idéale et la
courbure comprend inévitablement une partie fluctuante à laquelle
Avec w = 4λ (limite imposée par les microcourbures) une perte
on associera une atténuation par microcourbures. Cette atténuation
inférieure à 0,2 dB imposera les mêmes w à 20 % près, < < 30λ,
α MC dépend d’une manière complexe de la fibre et des propriétés d < 0,8λ et α < 0,6°. Les contraintes les plus difficiles à tenir sont les
statistiques des fluctuations de courbure. Il existe toutefois une
deux dernières, mais les techniques utilisées à l’heure actuelle
approximation simple où la fibre n’intervient que par la largeur w du
permettent d’obtenir 0,2 dB en moyenne.
mode LP01 [3] et α MC est proportionnelle à une puissance très
élevée de w, de w10 à w18 selon le type de conditionnement de la
fibre. Les pertes par microcourbures augmentent donc très vite avec
w. On écrit généralement que α MC devient négligeable si w < 4λ à la 2.3.5 Pertes de couplage à la source
longueur d’onde de travail.
La géométrie du champ émis par une diode laser est très éloignée
de la distribution du champ du mode LP01 : une partie seulement de
2.3.4 Pertes d’épissurage la puissance émise sera captée par la fibre à cause de cette désadap-
tation.
Une grande longueur de fibre (10 à 100 km) résulte toujours de la Le champ émis par une diode laser se présente à peu près comme
mise bout à bout de tronçons beaucoup plus courts, de l’ordre de un faisceau gaussien non circulaire, avec une largeur wx perpendi-
1 km de long. A chaque jonction, ou épissure, la géométrie de la culaire au plan de la couche active et wy dans le plan de cette
fibre est rompue et on distingue quatre types de défauts possibles couche. Si l’on place la fibre directement sur le laser, on obtient un
au raccordement, tous combinables entre eux, illustrés par la coefficient de transmission analogue à celui de la formule (16) :
figure 9 : une discontinuité de rayon, une erreur d’espacement, une
erreur d’excentrement, une erreur d’alignement angulaire. L’appro- 2 wx w 2 wy w
T exc = ---------------------
- ---------------------
- (20)
ximation gaussienne permet une évaluation simple des coefficients w 2 + w x2 w 2 + w y2
de transmission correspondants (en puissance) :
On peut ainsi obtenir une perte assez importante.
T = [ 2 w 1 w 2 ⁄ ( w 12 + w 22) ] 2 ( w 1 ≠ w 2 ) ; (16)
Exemple : avec wx = 1 µm, wy = 3 µm (ordre de grandeur courants)
on arrive à une perte de 6 dB soit Texc = 0,25.
T = 1 ⁄ ( 1 + < 2 ⁄ k 2n 2w 4) (espacement) ; (17)
On améliore ce couplage en interposant une optique d’adaptation
T = exp ( – d 2 ⁄ w 2) (excentrement) (18) entre le laser et la fibre. L’effet d’une telle optique est de transformer
un faisceau gaussien en un autre de largeur différente ; on peut ainsi
T = exp ( – k 2n 2w 2 α 2 ⁄ 4 ) (désalignement). (19) rapprocher wx et wy de w et attendre Texc = 1 de la formule (20). En
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réalité, la validité limitée des approximations gaussiennes et les Si β2 est nul, le développement de β (ω ) doit être poussé au-delà
difficultés de réalisation conduisent à des valeurs notablement plus du second ordre et l’équation précédente n’est plus valable. Il faut
basses autour de 1,5 dB. ∂ 3 u ( T, z )
alors faire intervenir un terme en β 3 -------------------------
- . Cette situation se
∂T 3
présente pour analyser la propagation d’un signal à une longueur
2.4 Le deuxième mode d’onde proche de la longueur d’onde de dispersion nulle de la fibre.
L’équation de Schrödinger non linéaire peut être résolue analyti-
quement dans certains cas particuliers, lorsque l’un des phéno-
L’apparition du deuxième mode vient limiter le domaine des mènes est négligé. C’est ce que nous allons voir maintenant, afin de
longueurs d’onde utilisables sur une fibre donnée ; l’excitation mettre en évidence l’influence des divers effets qui affectent le
simultanée de deux modes ne voyageant pas à la même vitesse signal au cours de sa propagation.
diminue considérablement la capacité de la fibre et on cherchera à
l’éviter. On cherchera donc à connaître quel est ce deuxième mode
et quelle est sa fréquence de coupure.
En règle générale, il s’agit du LP11, dont les champs varient en
3.2 Distorsion d’une impulsion induite
cosθ ou sinθ. Nous avons déjà donné sa fréquence de coupure pour par les effets linéaires
quelques profils simples [formule (5)]. Il existe toutefois des profils
plus complexes, à plusieurs minimums, où le deuxième mode est
LP02. Seule l’analyse numérique permet de résoudre ce problème. 3.2.1 Effet de la dispersion chromatique
∂u β 2 z ∂ 2 u ( T, z ) α
- + --- u ( T, z ) = 0
------- – i --------- ------------------------- (22)
La propagation d’une impulsion de champ électrique u (t,z ) le ∂z 2 ∂T 2 2
long d’une fibre optique est régie en général par l’équation de
Schrödinger non linéaire : Elle montre bien que la fonction de transfert d’une longueur z de
fibre est :
∂ u β 2 z ∂ 2 u ( T, z ) α β2 ω 2
- + --- u ( T, z ) + i γ u ( T, z ) 2 u ( T, z ) = 0
------- – i --------- ----------------------- (21) α
∂z 2 ∂T 2 2 F ( z, ω ) = exp – --- z – i --------------- z (23)
2 2
La variable T est le temps mesuré dans le repère de l’impulsion,
L’atténuation est supposée dans cette formule ne pas dépendre
c’est-à-dire le temps réel t moins le temps de propagation de groupe
de la fréquence, ce qui est vrai compte tenu de la largeur de bande
qui est associé à la vitesse moyenne de propagation de l’impulsion
des signaux transmis.
vg (vitesse de groupe). Le signal qui se propage est donc représenté
La phase est une fonction quadratique de la pulsation ω et on la
par u t – ------- . Comme t et z interviennent avec des signes opposés
z
vg caractérise habituellement par le paramètre de dispersion chroma-
tique D, exprimé en ps/(nm.km), défini comme la variation de temps
dans cette formule, il faudra donc inverser l’axe des abscisses selon de propagation de groupe sur une largeur de bande correspondant
que l’on représente le signal en fonction de z à un instant donné, ou à 1 nm pour une longueur de fibre de 1 km.
en fonction du temps à une distance z donnée. En d’autres termes,
les plus grandes (resp. petites) valeurs de t correspondent au front La dispersion totale d’un mode dépend de manière complexe de
arrière (resp. avant) de l’impulsion. la dispersion des matériaux et de la dispersion propre du mode
(dispersion intramodale). Le paramètre D est donné par la relation :
On peut trouver dans la littérature des formes légèrement diffé-
rentes de cette équation (changement de signes de certains β2 ( λs )
termes) : ceci est entre autres lié aux conventions prises pour la D ( λ s ) = – ( 6π × 10 5 ) ----------------
- (24)
λ 2s
représentation des champs électromagnétiques en exp (iωt ) ou
exp (– iωt ), ou au signe choisi pour le paramètre γ. Nous choisis- où β2(λs) et la longueur d’onde du signal λs sont exprimés respecti-
sons dans toute la suite la première représentation. vement en ps2/km et nm. Pour la fibre monomodale standard
Les différents termes de l’équation (21) sont représentatifs de (correspondant à la recommandation G.652 de l’Union Internatio-
différents effets : nale des Télécommunications, UIT) à 1,55 µm, β2(λs) et D (λs) sont
— le second terme caractérise la dispersion chromatique ; β2 est respectivement égaux à 20 ps2/km et – 17 ps/(nm.km) (cf. figure 10).
la dérivée seconde de l’exposant de propagation β (ω) par rapport à Sur ces – 17 ps/(nm.km), 6 sont à mettre sur le compte de la disper-
ω à la fréquence centrale du signal ; sion intramodale.
— le troisième terme caractérise l’affaiblissement ; l’amplitude Un paramètre important est la longueur d’onde de dispersion
du champ décroît au cours de la propagation en exp (– αz / 2) ; la nulle λ0, pour laquelle β2(λ0) devient nul. Dans le cas de la fibre
puissance décroît donc en exp (– αz ) ; G.652, λ0 se situe autour de 1,3 µm et la dispersion est ainsi beau-
— le quatrième terme rend compte des phénomènes non linéai- coup plus faible autour de 1,3 µm, garantissant donc une moindre
res liés à l’effet Kerr. distorsion des signaux transmis, ce qui explique pourquoi la fenêtre
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40
–D [ps/(nm . km)]
20
–20 t
–40
–60
a impulsion initiale
0,9 1 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7
λ (mm)
λ augmente λ diminue
Noter le zéro pour λ = 1,27 mm
Sens de propagation
λ diminue λ augmente
1 2 4 5
0
r/ a
t
a = 3,11 mm
a Sens de propagation
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Calculons la transformée de Fourier U (f,0) de u (t,0), multiplions- gênante puisque le détecteur n’est sensible qu’à la puissance, son
la par la fonction de transfert et prenons la transformée de Fourier interaction avec d’autres effets, que nous verrons plus loin, peut
inverse pour obtenir l’impulsion u (T, L) à l’extrémité de la fibre. On induire sur le signal transmis des dégradations considérables.
obtient : La figure 12 illustre cet effet, en mettant en évidence à la fois
u ( T, L ) l’élargissement de l’impulsion et la modulation de fréquence qu’elle
subit dans les deux régimes de propagation qui viennent d’être
examinés.
U0 T2 sgn ( β 2 ) xT 2 i αL
- exp – ---------------------- + i -------------------------------
= --------------------- - – --- arc tan ( x ) – ------- (27) L’hypothèse d’une impulsion purement modulée en amplitude à
4 2θ 2 (x) 2θ 2 (x) 2 2
1 + x2 l’entrée de la fibre est très idéale. En fait, les impulsions émises par
un laser modulé en amplitude en modulation directe ou même par
avec : θ ( x ) = θ 0 1 + x 2 un modulateur d’amplitude sont affectées elles-mêmes d’une
modulation de fréquence parasite (chirp). Cet effet modifie profon-
L dément la propagation et accélère l’élargissement de l’impulsion. Il
où x = ------
LD est étudié dans la référence [9]. Il en résulte que la tolérance à la
dispersion, et donc la distance maximale de transmission, dépen-
θ 02 dent très fortement des caractéristiques du signal émis. Sur une
L D = --------
β2 même fibre, les portées obtenues avec des émetteurs différents
pourront être très différentes, et un émetteur sera spécifié en parti-
L’impulsion recueillie est encore d’enveloppe gaussienne avec culier par la quantité de dispersion chromatique qu’il supporte,
une largeur à 1/e égale à θ (x) puisque l’on a : donc pour un type de fibre fixé, par la distance de transmission qu’il
permet : un émetteur qui tolère par exemple une dispersion
U 02 T2 cumulée de 10 000 ps/nm permet, avec de la fibre standard [disper-
u ( t, L ) 2 = --------------------- exp – ---------------
- – αL
(28) sion égale à – 17 ps/(nm.km)), une portée de 590 km environ. Ce
1+x2 θ 2 (x)
point est développé dans l’article consacré aux systèmes [9].
La longueur de dispersion LD, définie comme la distance au bout Si la dispersion suffit souvent à décrire la propagation en régime
de laquelle la largeur initiale a été multipliée par 2 , qui dépend de linéaire comme nous venons de le faire, rappelons qu’au voisinage
la largeur initiale, donne une idée de la limitation sur le débit induite de la longueur d’onde de dispersion nulle, il est nécessaire de faire
par la dispersion chromatique. intervenir le terme suivant du développement de β (ω ) en fonction
de ω, β3. De même, dans le cas de la transmission de signaux
Exemple : dans le cas de la fibre standard (D = – 17 ps/(nm.km)) et occupant une très large bande, par exemple des multiplex de
pour θ0 égal à la moitié du temps symbole, LD (en kilomètres) est porteuses optiques, la différence entre la dispersion subie par les
donné par 12 500/B 2 où le débit numérique B est exprimé en Gbit/s. différents signaux devient un paramètre important.
Les valeurs de LD sont ainsi de 2 000 et 125 km pour B égal respecti-
vement à 2,5 et 10 Gbit/s. C’est pourquoi la pente de la dispersion, en d’autres termes la
dérivée de D par rapport à λ, est une caractéristique de la fibre à ne
Cette définition illustre une tendance plus qu’elle ne donne des pas oublier. Dans la fibre standard, elle est égale à 0,008 ps/(nm2.km).
informations quantitatives précises parce que d’abord elle est rela-
tive à une impulsion gaussienne tout à fait théorique et ensuite
parce que le choix de la longueur de dispersion comme longueur
critique pour un système de transmission est assez arbitraire. 3.3 Distorsion induite
Les simulations et l’expérience, montrent que la longueur maxi- par les effets non linéaires
male imposée par la dispersion chromatique est environ de 500 km
à 2,5 Gbit/s et 60 km à 10 Gbit/s. Des distances supérieures peuvent
être atteintes grâce à l’utilisation de dispositifs de compensation de Dans les systèmes radioélectriques, par exemple les systèmes de
dispersion, par exemple de la fibre compensatrice qui présente une télécommunications par satellite, les non-linéarités sont localisées
dispersion de signe opposé à celle de la fibre de ligne, ou encore des dans les amplificateurs de puissance et le milieu de propagation,
réseaux de Bragg photo-inscrits. c’est-à-dire l’atmosphère, peut être considéré comme parfaitement
La formule (27) montre aussi que l’impulsion est également linéaire ; en optique au contraire des phénomènes non linéaires se
affectée au cours de sa propagation par une modulation de produisent dans la fibre elle-même dès lors que la puissance
fréquence parasite (chirp). La phase étant une fonction quadratique injectée ou plus exactement la densité surfacique de puissance est
du temps, l’écart en fréquence instantanée par rapport à la suffisamment élevée. Une puissance de 100 mW (20 dBm) répartie
fréquence porteuse, dérivée de la phase par rapport au temps sur la section efficace de 80 µm2 d’une fibre de type G652, conduit à
divisée par 2π, est donné par : une densité de 2,5 kW/mm2 !
Quatre phénomènes sont des conséquences de l’effet Kerr qui
1 x sgn ( β 2 ) 1 x sgn ( β 2 ) traduit la dépendance de l’indice de réfraction par rapport à l’inten-
∆ ν (T ) = ------- ---------------------------- T = ------- ------------------------------
- T (29) sité du champ électromagnétique. Les diffusions Raman et Brillouin
2π θ 2 ( x ) 2π θ 02 ( 1 + x 2 )
stimulées (Stimulated Brillouin Scattering SBS et Stimulated Raman
Scattering SRS) résultent quant à elles de l’interaction entre
La fréquence varie donc linéairement avec le temps.
photons et phonons. On se reportera à la référence [4] pour plus de
L’existence de cette modulation n’est pas spécifique de l’impul- détails.
sion gaussienne. Supposant plus généralement une forme d’impul-
L’indice de réfraction égal à n0 en l’absence de puissance trans-
sion « typique », croissante pour les valeurs négatives de T,
mise à travers la fibre subit une variation ∆n exprimée par la
atteignant son maximum pour T nul et décroissant ensuite.
relation :
Dans les conditions normales de propagation (β2 > 0), la
fréquence diminue sur le front avant de l’impulsion correspondant à n2
T < 0 (déplacement vers le rouge) et augmente sur le front arrière ∆ n = ---------- P (30)
A eff
correspondant à T > 0 (déplacement vers le bleu).
Dans les conditions anormales (β2 < 0), les conclusions sont avec n2 coefficient de non-linéarité égal à 3,2 × 10–20 m2/ W dans la
inverses. Si cette modulation de fréquence n’est pas en elle-même silice ;
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1 1
3.3.1 Automodulation de phase avec L NL = -----------------------------2 = ---------
γ u ( 0, 0 ) γ P0
Une impulsion suffisamment puissante se propageant dans une où P0 est la puissance de crête injectée et LNL une longueur caracté-
fibre optique induit localement des variations d’indice de réfraction ristique correspondant à un déphasage de un radian.
qui entraînent à leur tour des variations de la phase de l’impulsion
elle-même : c’est l’origine du phénomène connu sous le nom On pourrait bien sûr penser qu’une simple modulation de phase
d’automodulation de phase (Self phase modulation SPM). Pour est sans incidence puisque le récepteur est un détecteur quadra-
analyser quantitativement le phénomène, nous prendrons le cas tique. Ce serait vrai s’il n’y avait la dispersion qui agit sur le signal,
idéal où la dispersion peut être omise. transforme la modulation de phase en modulation d’amplitude, et
modifie donc l’enveloppe de l’impulsion détectée. Nous y revien-
L’équation de Schrödinger non linéaire se réduit alors à : drons dans l’article consacré aux systèmes [9].
∂u α La comparaison de la longueur géométrique L avec LD et LNL
------- + --- u ( T, z ) + i γ u ( T, z ) 2 u ( T, z ) = 0 (33)
∂z 2 montre si les performances du système sont limitées par la disper-
sion ou par les effets non linéaires.
Essayant une solution de la forme :
Les effets combinés de la dispersion chromatique et de l’auto-
α modulation de phase modifient la forme de l’impulsion et l’effet
u ( T, z ) = exp – ----- z + i Φ ( T, z ) résultant dépend du signe de β2.
2
On montre que si u (T,0) est l’enveloppe complexe de l’impulsion
à l’entrée d’une fibre optique de longueur L, supposée sans disper- 3.3.2 Modulation de phase croisée
sion chromatique, la phase Φ (T, L) de l’impulsion en sortie s’écrit :
1 – e –αL Lorsque plusieurs porteuses optiques se propagent simultané-
Φ ( T, L ) = γ u ( T, 0 ) 2 --------------------- = γ u ( T, 0 ) 2 L eff (34) ment dans une fibre (cf. figure 14), chacune d’entre elles est
α
affectée d’automodulation de phase, précédemment décrite, mais
avec Leff longueur effective (égale à la longueur géométrique dans aussi d’une autre modulation de phase, appelée modulation de
une fibre sans pertes). phase croisée (Cross Phase Modulation XPM), due à la perturbation
Toujours en supposant une forme d’impulsion typique, croissante de l’indice de réfraction par la puissance totale véhiculée dans la
pour les valeurs négatives de T , atteignant son maximum pour T fibre.
nul et décroissant ensuite, la relation montre que la modulation de La description de ce phénomène est très complexe : les paramè-
fréquence induite par l’effet Kerr cause une augmentation de la tres qui interviennent sont les puissances véhiculées par les diffé-
fréquence sur le front arrière de l’impulsion (décalage vers le bleu) rentes porteuses, l’écart en fréquence entre celles-ci, ainsi que la
et une diminution de la fréquence sur le front avant (décalage vers dispersion de la fibre.
le rouge). La figure 13 illustre le phénomène.
Quand deux impulsions à des pulsations ω1 et ω1 + Ω se propa-
Le déphasage maximal Φmax se produit au centre de l’impulsion gent le long d’une fibre dispersive, leurs vitesses de déplacement
(T = 0) et vaut : sont différentes. La modulation de phase croisée intervient
lorsqu’elles se chevauchent, on parle alors parfois de « collision »,
1 – exp ( – αL ) 1 – exp ( – αL ) L eff
Φ max ( L ) = u ( 0, 0 ) 2 γ ------------------------------------ = γ P 0 ------------------------------------ = --------
- (35) chacune d’elles se trouvant alors dans une zone où l’indice de
α α L NL réfraction est modifié par la présence de l’autre. Plus la dispersion
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2π λ 2 λ2 d D
∆ β FWM = --------------- ( ∆ F ) 2 D + ∆ F ------ -------- (37)
c c dλ
λ4
Ces formules montrent que l’effet du mélange à quatre ondes
0 400 800 1 000 1 400 Temps (ps) (FWM Four Waves Mixing) est d’autant plus important que la puis-
sance transportée par les différentes porteuses est élevée, que
l’espacement entre canaux est faible et que la dispersion chroma-
Figure 14 – Représentation schématique de l’effet de la modulation tique est faible. Un autre facteur important est la polarisation rela-
de phase croisée tive des différentes porteuses en interaction : dans le cas de deux
porteuses, l’effet minimal est obtenu lorsque leurs deux états de
polarisation sont orthogonaux. Dans le cas d’un multiplex, il n’y a
pas de règle simple pour dire quelle est la configuration optimale.
est élevée, plus les vitesses sont différentes et plus le temps de la
collision est bref. C’est un argument qui joue en faveur d’une disper- La figure 15 représente un multiplex de porteuses à l’entrée et à
sion forte, mais qu’il faudrait néanmoins pondérer par le nombre de la sortie d’une fibre en présence de mélange à quatre ondes. De
collisions, qui augmente aussi avec la dispersion, dans le cas de la chaque côté du spectre initial apparaissent les raies correspondant
transmission de trains d’impulsions. aux produits d’intermodulation. Les raies tombant à l’intérieur du
spectre initial ne sont pas visibles, car elles retombent sur des
Plus la dispersion est faible, plus les vitesses sont proches et plus canaux existants.
les impulsions voyagent longtemps ensemble, mais la phase
induite est alors très peu dépendante du temps. Dans le cas théo- C’est pourquoi une fibre à faible dispersion, comme la G.653, est
rique d’impulsions parfaitement carrées sur une fibre à dispersion moins favorable en ce qui concerne le mélange à quatre ondes, en
nulle, la modulation de phase croisée imprime sur les impulsions un particulier pour les canaux situés près de la longueur d’onde de
déphasage constant, sans incidence sur la détection. dispersion nulle. C’est un problème particulièrement critique pour
des opérateurs qui ont fait le choix de la fibre G.653, en raison de ses
On peut conclure de cette analyse qu’il devrait exister un meilleures caractéristiques en régime linéaire, à une époque où
compromis, une dispersion ni trop faible, ni trop forte qui minimise n’existaient ni les amplificateurs à fibre, ni le multiplexage en
les effets de la modulation de phase croisée, mais il faut être très longueur d’onde, et veulent aujourd’hui introduire cette dernière
prudent avec cette analyse intuitive. technique dans leurs réseaux.
La figure 14 représente quatre impulsions, schématisées par des Le mélange à quatre ondes comme la modulation de phase
trapèzes, à des longueurs d’onde différentes λ1 à λ4, donc se propa- croisée sont des facteurs de dégradation fondamentaux dans les
geant à des vitesses différentes, et les variations de l’indice de systèmes amplifiés utilisant le multiplexage en longueur d’onde, qui
réfraction qui se produisent chaque fois que la puissance trans- sont traités dans l’article consacré aux systèmes [9].
portée varie, donc sur les fronts de montée et de descente des
impulsions.
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3.3.4 Instabilité de modulation la silice à 1,55 µm. L’effet Raman commence à se manifester dès lors
que la largeur spectrale des signaux dépasse un certain seuil, typi-
Quand une porteuse optique de puissance P0 à la pulsation ωs se quement quelques nanomètres en multiplexage temporel et autour
propage dans une fibre avec un autre signal à la pulsation ωs + Ω, de 30 nm en multiplexage en longueur d’onde.
l’interaction non linéaire peut amplifier ce dernier aux dépens de la
porteuse. Ce phénomène appelé instabilité de modulation existe
seulement dans le régime de propagation anormal (β2 négatif) et si
Ω tombe dans une bande définie par la condition : 4. Effets combinés
4γ P des distorsions linéaires et
Ω 2 < Ω c2 = --------------0- (38)
β2 non linéaires : les solitons
Le gain maximal est atteint pour Ω = ± Ω c ⁄ 2 et vaut 2γ P0 (in m–1).
Dans le cas de la fibre standard, le gain maximal atteint
0,006 P0 km–1 avec P0 exprimé en mW, soit de manière équivalente 4.1 Phénomène de base
0,026 P0 dB/km. Une puissance de 100 mW conduit ainsi à un gain
de 2,6 dB/km aux dépens du signal, donc à un affaiblissement La transmission par solitons s’appuie dans son principe sur l’exis-
supplémentaire équivalent de celui-ci. La bande est quant à elle tence d’un régime stable de propagation d’impulsions isolées, de
égale à 123 P 0 GHz, soit 1 230 GHz (10 nm) dans le cas d’une puis- forme et de puissance particulières choisies de telle sorte que les
sance de 100 mW. effets dus à la dispersion chromatique et à l’automodulation de
Évidemment l’instabilité de modulation ne peut se manifester que phase (effet Kerr) se compensent. Cet équilibre garantit ainsi l’inva-
si deux porteuses existent : en pratique, le bruit autour du signal riance des caractéristiques de l’impulsion le long de la fibre
utile, par exemple le bruit des amplificateurs, peut jouer le rôle de supposée sans pertes, quelle qu’en soit la longueur. L’idée fonda-
signal perturbateur : l’effet est d’autant plus important que la bande mentale est donc d’utiliser les effets non linéaires pour stabiliser la
d’amplification est importante, et donc que la puissance est élevée propagation alors qu’on cherche à les minimiser en transmission
et la dispersion chromatique petite. Lorsque la porteuse est conventionnelle.
modulée en intensité, le phénomène peut faire éclater l’impulsion Si β2 est positif, le temps de propagation de groupe augmente
en plusieurs impulsions plus étroites, causant ainsi la destruction de avec la fréquence et le front avant (resp. arrière) se propage plus
l’information transmise. (resp. moins) vite, si bien que l’impulsion s’élargit continuellement
au cours de la propagation : c’est ce qui se produit sur la fibre stan-
dard. Lorsque β2 est au contraire négatif, les phénomènes linéaires
3.3.5 Effets Raman et Brillouin stimulés et non linéaires induisent des effets opposés et l’impulsion
commence par se rétrécir avant de s’élargir à nouveau. La non-
Ils reposent sur un transfert d’énergie du champ vers le milieu de linéarité, combinée avec la dispersion, peut ainsi jouer un rôle béné-
propagation par excitation de modes de vibration de la silice ; la fique en réduisant la largeur des impulsions transmises.
différence essentielle entre les deux effets étant que des phonons Le soliton est la solution à la recherche d’un équilibre stable dans
acoustiques (resp. optiques) entrent en jeu dans l’effet Brillouin ce régime de propagation. Plus précisément, le soliton est une
(resp. Raman). impulsion de forme générique :
Lorsque sa puissance excède un certain seuil caractéristique du
P c ------ ----
phénomène, le signal utile, agissant comme une pompe, transfère 1 t
A(z ,T ) = (39)
de la puissance à un perturbateur, qui s’amplifie à ses dépens. La ch τ
puissance de ce perturbateur croît au cours de la propagation en
dont on peut montrer qu’elle vérifie l’équation de Schrödinger sans
exp (gPz ), P étant la puissance de la pompe, et g un paramètre
pertes (α = 0) à condition que Pc, puissance crête, et τ , largeur carac-
appelé gain (noté gR ou gB selon l’effet considéré), qui s’exprime
téristique de l’impulsion, soient liées par une relation [1] :
en m–1/ W.
■ Dans le cas de l’effet Brillouin (dont le seuil est typiquement de τ 2 Pc = f ( β2 , γ ) (40)
1 à 3 mW dans les fibres usuelles), une onde contrapropagative
dont la fréquence est inférieure de 11 GHz (dans une fibre en silice) Son existence théorique a été mise en évidence dès 1973 et a été
à celle de la pompe, appelée onde de Stokes, est engendrée aux confirmée expérimentalement par la propagation d’impulsions de
dépens de la pompe. Il en résulte une atténuation additionnelle du largeur voisine de la picoseconde sur quelques centaines de mètres
signal transmis et une perturbation par le signal parasite renvoyé en 1980 [6].
par l’émetteur. Le seuil s’entend pour une pompe non modulée D’une part, le soliton n’existe comme il vient d’être dit que sur une
(c’est-à-dire dans notre cas pour un signal non modulé) ; il aug- fibre idéale sans pertes, d’autre part, comme la somme de deux
mente quand le signal de pompe n’est plus monochromatique, mais solutions d’une équation non linéaire n’en est pas une solution,
occupe une certaine largeur spectrale ∆νp dès lors que cette der- celle qui a été trouvée correspond à un soliton isolé. Or, en pratique,
nière dépasse la largeur de bande de l’effet Brillouin, typiquement toutes les fibres présentent des pertes compensées périodiquement
égale à 100 MHz. C’est pourquoi l’élargissement spectral dû à la par des amplificateurs, au prix de l’addition de bruit, et l’on souhaite
modulation est un facteur favorable ; lorsque la puissance envoyée transmettre un train d’impulsions, pas une impulsion unique.
en ligne est très élevée, l’effet Brillouin est combattu en appliquant Il en résulte trois effets qui limitent le domaine de validité de la
à la source une modulation à très basse fréquence qui augmente la transmission par solitons [7].
largeur de raie sans pour autant perturber l’information. La valeur
maximale du gain gB est environ 5 × 10–11 m–1/ W. ■ Les pertes
L’amplification optique localisée chargée de compenser l’atténua-
■ Dans le cas de l’effet Raman, l’écart de fréquence entre la pompe tion de la fibre a deux conséquences. Le soliton subit des variations
et la sonde (qui se propagent ici dans le même sens) est beaucoup de puissance et donc de l’effet non linéaire qui semblent, a priori,
plus grand, environ 13 THz, et le gain maximal beaucoup plus faible incompatibles avec l’équilibre recherché. En fait, comme nous le
que dans le cas de l’effet Brillouin, typiquement 10–13 m–1/ W. Le verrons plus en détail, les distances nécessaires à l’adaptation du
seuil de l’effet Raman est beaucoup plus élevé, 300 à 600 mW dans soliton (comparables conceptuellement à une constante de temps)
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Distance (km)
ment égal à cinq fois leur largeur. De plus, pour permettre une
14 réception de bonne qualité, et aussi pour ne pas contribuer à la
gigue du signal transmis, l’espacement entre les impulsions doit
12 être aussi régulier que possible. A ces trois caractéristiques néces-
10 saires s’ajoutent d’autres de nature pratique : puissance optique
suffisante (quelques milliwatts), possibilité de réglage de la
8 longueur d’onde, taux de répétition et largeur des impulsions varia-
6 bles, fiabilité du composant, encombrement, facilité d’utilisation,
etc.
4
La ressemblance, en amplitude et en phase, de l’impulsion
2 optique avec le soliton se propageant dans la fibre du système est
un critère difficile à mettre en œuvre. Si l’on connaît bien le profil
0
temporel du soliton pour le cas idéal d’une fibre sans atténuation et
0 100 200 300 400
sans amplification, cela est moins clair pour un système réel.
Temps (ps)
La largeur temporelle à mi-hauteur ∆t, l’ordre de 10 à 50 ps et la
largeur spectrale à mi-hauteur ∆ν vérifient la relation :
Figure 16 – Propagation sur une distance de 14 000 km
de la forme d’onde soliton associée à la séquence 1011 ∆ t ⋅ ∆ ν = 0, 315 (41)
dans le cas où l’impulsion est dite en limite de Fourier. Pratique-
ment le produit doit être inférieur à 0,5. Lorsque cette condition qui
peuvent être choisies suffisamment grandes pour garantir un équi- est la plus difficile à réaliser n’est pas vérifiée, il y a génération au
libre pour les valeurs moyennes de puissance sur un pas d’amplifi- cours de la propagation d’une onde dispersive au détriment de la
cation (ce moyennage est aussi valable pour d’autres paramètres). création du soliton.
On parle alors de régime de soliton moyen.
■ La gigue de Gordon-Haus
4.2.2 Différentes voies
L’amplification introduit un bruit optique qui, par la non-linéarité
de la fibre, interagit avec les impulsions solitons. Ceci se traduit par
une gigue de position des impulsions connue sous le nom de gigue De nombreuses solutions ont été proposées pour répondre aux
de Gordon-Haus. De variance proportionnelle à la puissance et au besoins d’un système à solitons. Elles se classent principalement en
cube de la longueur de la liaison, cette gigue est le principal phéno- trois catégories : les lasers à fibre, les lasers semi-conducteurs à
mène limitatif de la transmission par solitons puisqu’elle impose commutation de gain, et les modulateurs électroabsorbants.
une valeur maximale pour la puissance en ligne, donc pour le
rapport signal à bruit en réception [7]. ■ Les performances des amplificateurs à fibre rendent possible la
réalisation d’un laser par simple bouclage de la sortie sur l’entrée,
■ L’interaction entre solitons voisins par l’intermédiaire d’un filtre, d’un isolateur et d’un modulateur
L’interaction entre solitons voisins oblige quant à elle à espacer pour réaliser le blocage de mode. Celui-ci consiste à imposer une
les solitons successifs d’un certain nombre de fois leur largeur (typi- relation de phase fixe entre les différents modes émis par un laser
quement 5 pour des liaisons longues). Ceci se traduit par une réduc- afin d’obtenir une addition constructive de leur énergie. Le laser
tion du débit possible à largeur de solitons donnée. délivre un train d’impulsions très proches du soliton car l’impulsion
optique se forme dans le même milieu que celui où elle va se propa-
C’est de ces premières études que vient l’analogie particulière- ger. La continuité du milieu de propagation entre la source et le sys-
ment évocatrice entre le soliton et un groupe de coureurs courant tème évite les problèmes de couplage. De plus, la possibilité de
sur un tapis élastique. Le coureur le plus rapide se trouvant en tête régler la longueur d’onde par l’intermédiaire du filtre permet de
est contraint sans cesse de gravir la dépression mobile provoquée s’adapter au système. Les lasers à fibre sont cependant sujets à des
par le poids du groupe, tandis que le moins rapide bénéficie en instabilités, provenant des variations d’indice de la fibre en fonction
permanence de la descente provoquée par cette dépression. L’inte- de l’environnement. Un asservissement est nécessaire et complique
raction du tapis élastique avec le groupe tend à corriger les diffé- l’emploi de cette source.
rences de vitesse entre les coureurs et maintient le peloton stable.
La figure 16 illustre l’aspect fondamentalement solitaire du ■ Les lasers semi-conducteurs ne présentent pas ces problèmes
soliton : le soliton le plus à gauche, isolé, se propage sur 14 000 km, d’instabilité car la longueur de propagation est plus courte. Des
sans déformation notable, alors que le couple de droite se déforme impulsions de 20 ps peuvent être obtenues par commutation de
par attraction et répulsion. gain d’un laser à un taux de répétition de 10 GHz. Les impulsions
présentent toutefois une modulation parasite de longueur d’onde
simultanée nécessitant une optimisation délicate du composant et
de ses conditions de fonctionnement. Des impulsions plus courtes,
4.2 Génération de solitons à un taux de répétition plus élevé, peuvent être obtenues par la
méthode du blocage de mode. Dans ce cas, le taux de répétition est
fixe et est donné par la longueur de la cavité.
4.2.1 Objectifs et contraintes
■ Les modulateurs électroabsorbants : il s’agit cette fois de modu-
lation externe : le laser sert de source de lumière continue dans
L’émetteur d’un système basé sur les solitons est constitué typi- laquelle le modulateur sculpte des impulsions : il suffit d’appliquer
quement d’une source d’impulsions et d’un modulateur. La source un signal sinusoïdal, compatible avec la plupart des circuits électro-
engendre un train d’impulsions optiques, régulièrement espacées niques disponibles en bande étroite. La génération des impulsions
d’un temps bit. Le modulateur transmet ou atténue fortement est assurée par la non-linéarité de la fonction de transfert liant la
l’impulsion selon l’information binaire à transmettre. transmission à la tension appliquée. Le train d’impulsions est étroi-
Idéalement, la source doit engendrer un train d’impulsions opti- tement lié au signal électrique. Cela permet de faire varier le débit et
ques ressemblant le plus possible au soliton, tant en amplitude la largeur des impulsions, d’assurer une grande stabilité du temps
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a fibre parfaite
5. Dispersion modale
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