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SÉQUENCE 1 – QUELS SONT LES SOURCES ET LES

DÉFIS DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE

PARTIE 1

Le processus de croissance économique et les sources de la


croissance
Synthèse
Séance 1 - Q
 u’est-ce que la croissance économique ? Comment la mesure-
t-on ?
La croissance économique correspond à l’accroissement durable et cumulatif de la production globale
d’un pays. C’est un phénomène de longue période que l’on mesure grâce au taux de variation du PIB.
Le Produit Intérieur Brut mesure la richesse effectivement créée dans une économie au cours d’une
année. On obtient le PIB en faisant la somme des valeurs ajoutées* des agents économiques résidants
sur le territoire national, qu’ils soient de nationalité française ou étrangère.

La croissance mesurant une augmentation des quantités de biens et services produites, il est davantage
pertinent d’utiliser des indicateurs exprimés en volume et non en valeur. En effet, une hausse de la valeur
de la production peut provenir de deux effets : un effet-prix (lorsque les prix augmentent, la valeur du PIB
augmente) et un effet-volume conséquence de l’augmentation des quantités produites.

ATTENTION
Ne pas confondre croissance et PIB : le PIB n’étant que l’outil de mesure de la production.
Il semble donc légitime de s’interroger sur l’origine de la croissance, les facteurs ou encore les sources
de celle-ci. Cela revient à se demander : qu’est-ce qui permet d’augmenter la production et les richesses
créées dans un pays ?
Pour produire davantage, on peut jouer sur la « quantité » ou la « qualité » des facteurs de production
utilisés.

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Séance 2 – Les sources de la croissance économique

1. L’accumulation des facteurs de production à l’origine d’une croissance économique


« extensive »
Les économistes classent les facteurs de production en deux catégories :
— Le facteur travail* (la quantité de main-d’œuvre, soit l’ensemble de l’intervention humaine dans le
processus de production), nommé « L ».
— Le facteur capital* (la quantité de machines, outils, bâtiments, terre… soit les biens durables utilisés
dans le processus de production), nommé « K ». Ce dernier est utilisé plus d’une année dans le
processus productif. On l’appelle également le « capital fixe ».
Les quantités produites dans un pays, autrement dit son PIB, dépendent de la quantité de travail et de
la quantité de capital disponibles et utilisées. Plus un pays est peuplé par exemple, plus son PIB va être
potentiellement élevé.
On parle de croissance extensive* pour désigner une augmentation de la production qui est due à
l’augmentation de la quantité de facteurs de productions utilisés.
Dans un pays l’augmentation de la quantité de travail est rendue possible par l’augmentation de la
population active occupée et/ou par l’augmentation de leur durée de travail. L’accumulation du capital est
le résultat de l’investissement, c’est-à-dire de l’achat de capital fixe supplémentaire.

En réalité, la croissance économique ne s’explique que partiellement par l’extension des moyens de production,
donc par la croissance extensive.
En effet, on a montré, à la suite de travaux menés par Robert Solow et d’études de données statistiques
sur la croissance menées, en France par les économistes Carré, Dubois et Malinvaud, que l’augmentation
de la quantité de facteurs ne suffit pas à expliquer l’intégralité de l’augmentation du PIB observée. A
chaque fois, on a observé la présence d’un « résidu ».

2. Le progrès technique et l’accroissement de la productivité globale des facteurs qui en


découle permettent une croissance économique « intensive »
Le « résidu » de Solow traduit une plus grande efficacité des facteurs de production. Il est alors à l’origine
d’une croissance intensive* car plus que la quantité de facteurs de production disponible, c’est leur
qualité qui permet à la croissance économique d’exister de façon durable.
Ce résidu* concentre tous les éléments qui vont concourir à la croissance et qui ne sont pas liés à
l’accumulation du travail et du capital.
Il est donc déterminé par le progrès technique*, les connaissances scientifiques, la capacité créative
des hommes... autant d’éléments « exogènes » qui améliorent l’efficacité des facteurs de production,
désormais appréhendés aussi dans leur dimension qualitative.
Le progrès technique permet d’appréhender l’efficacité des facteurs de production. Il est mesuré par la
productivité globale des facteurs* (PGF).

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Les gains de productivité permettent de stimuler la croissance économique par différents canaux.
Gains de productivité* et croissance de la production

Clé de lecture du schéma :


Les 3 flèches partant des gains de productivité sont en bleu car les effets ne sont pas automatiques. Ces
gains se traduiront plus ou moins par des baisses de prix, des hausses des salaires et la hausse des
profits en fonction, notamment des rapports de force concernant le partage des fruits de la croissance et
le degré de concurrence.
Il en va de même pour la flèche reliant profit et investissement, la hausse des profits peut conduire à une
hausse de l’épargne des entreprises ou des dividendes versés aux actionnaires et non à une hausse de
l’investissement, surtout si la demande anticipée par les entreprises est atone.

Hausse des Hausse de la Baisse des


exportations compétitivité prix

Hausse des Gains de Hausse des


profits productivité salaires

Hausse des
prélèvements
obligatoires

Hausse des
Hausse des Hausse de la
dépenses
investissements consommation
publiques

Croissance
de la produc-
tion

Infographie © Hachette, 2012


Source : Manuel de SES de terminale Hachette 2012

Les gains de productivité permettent de produire plus avec la même quantité de facteurs (c’est leur
effet direct sur la croissance) mais ils permettent aussi de produire pareil avec moins de facteurs de
production.
Dans les deux cas, le coût unitaire de production (ce que cela coûte à une entreprise de produire une
unité de bien) diminue.
Les gains de productivité peuvent alors être utilisés de différentes manières par les entreprises qui
peuvent :
— baisser leurs prix,
— augmenter leurs profits,
— augmenter le salaire de leurs ouvriers (qui sont plus efficaces).
La baisse des prix, tout comme la hausse des salaires, va permettre une augmentation de la
consommation.

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Cette augmentation de la consommation conduit à une hausse de la demande qui amène à une hausse
de la production, donc à la croissance. De même, l’augmentation des profits permet une hausse des
investissements qui favorise la croissance.
De plus, la hausse des salaires et des profits peut conduire à une augmentation des prélèvements
obligatoires*, que les pouvoirs publics pourront utiliser pour financer des dépenses publiques (Recherche
& Développement, amélioration des infrastructures, éducation, santé,…) autant d’élèvements (nous le
verrons plus tard) qui sont favorables à la croissance économique.

Schéma de synthèse

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GLOSSAIRE

—Valeur ajoutée
Richesses réellement créées par une entreprise.

—Croissance intensive
Croissance due à une meilleure efficacité de production (hausse de la productivité). Cette hausse de la
productivité est liée au progrès technique.

—Facteur capital
Biens ou services qui peuvent être utilisés lors de plusieurs cycles de production car ils ne sont pas
détruits au cours d’un de ces cycles (machines, outils, matériels de transport, etc.).

—Facteur travail
Temps humain dépensé dans la production. Il est généralement mesuré par le nombre de travailleurs
ou d’heures travaillées.

—Résidu
Part de la croissance non expliquée par l’accroissement du volume du facteur travail ou du facteur
capital dans le modèle de Solow.

—PGF
Indicateur qui mesure la croissance de la production non imputable à la croissance des quantités de
facteurs de production (le capital et le travail). On assimile la productivité globale des facteurs à une
mesure du progrès technique, que l’on peut lui-même définir comme tout ce qui accroît la production
sans que varie la quantité de facteurs de production utilisée.

—Gains de productivité
Situation où la production augmente alors qu’on utilise la même quantité de facteurs de production
ou lorsque la production se maintient (voire augmente) alors qu’on utilise moins de facteurs de
production.

—Croissance intensive
Croissance due à une meilleure efficacité de production (hausse de la productivité). Cette hausse de la
productivité est liée au progrès technique.

—Prélèvements obligatoires
Ensemble des impôts et cotisations sociales prélevés par les administrations publiques et les
institutions européennes.

—Progrès technique
Ensemble des innovations qui entraînent une transformation des moyens et méthodes de production,
de l’organisation du travail, des produits et des marchés, et des structures de l’économie.

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