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INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
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La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
UROLOGIE
Évaluation des examens
complémentaires dans la
démarche médicale :
prescriptions utiles et inutiles
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Dr Olivier TRAXER
Praticien Hospitalier
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Objectifs :
– Argumenter l’apport diagnostique d’un examen complémentaire,
ses risques et son coût.
– Faire l’analyse critique d’un compte rendu d’examen.
– Prendre en compte les référentiels médicaux.
– Rédiger une demande d’examen complémentaire et établir une
collaboration avec un collègue.
Explorations complémentaires
en urologie
EXPLORATIONS BIOLOGIQUES
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3. Examen de l’urine
b) Examen direct
– La numération des leucocytes doit être normalement inférieure à 10/mm3 ou à 104/ml.
– Coloration de gram.
– Recherche de cristaux et de cylindres.
– Mise en culture et numération des colonies (UFC = unité formant colonie), qui chiffre la
bactériurie.
– Identification du germe et antibiogramme.
4. Leucocyturie
● Elle est anormale au-delà de 10 leucocytes/mm3 (ou supérieure à 104/ml) ou supérieure ou
égale à 5 leucocytes/champ. L’association d’une leucocyturie élevée (supérieure à 50 élé-
ments/mm3) et d’une bactériurie significative traduit une infection urinaire.
● Il existe des leucocyturies amicrobiennes :
– Traitement antimicrobien préalable.
– Prostatite.
– Uréthrite.
– Tuberculose, à évoquer de principe devant une leucocyturie aseptique.
– Entéroplastie et dérivation transintestinale (Bricker).
– Inflammation des voies urinaires (calcul, tumeur).
– Néphrite interstitielle.
– Patient opéré des voies urinaires (trois à quatre mois de leucocyturie après une résection
transuréthrale de prostate).
– Obstacle complet sur la voie excrétrice empêchant l’apparition de la bactériurie en aval
(gravité +++).
5. Bactériurie
● Elle est à interpréter en fonction du mode de recueil, de la diurèse, de l’espèce microbienne
retrouvée, du nombre de colonies et de la symptomatologie.
● On retient des seuils de positivité différents selon les tableaux infectieux :
– Bactériurie supérieure ou égale à 103 UFC/ml en cas de cystite aiguë infectieuse.
– Bactériurie supérieure ou égale à 104 UFC/ml en cas de PNA simple.
– Bactériurie supérieure ou égale à 105 UFC/ml en cas d’infection urinaire à risque ou com-
pliquée (supérieure ou égale à 104 chez l’homme).
● En cas de leucocyturie peu élevée associée à une bactériurie significative, on peut refaire un
ECBU si l’on n’est pas sûr des bonnes conditions de conservation des urines.
● La présence de plusieurs espèces bactériennes doit faire évoquer une contamination et prati-
quer un examen de contrôle. Mais cela peut aussi se voir en cas de fistule urodigestive (ex. :
colovésicale).
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6. Cotation
● ECBU = B70 = 19,21 euros.
● Antibiogramme = B40 = 10,98 euros.
● ECBU + antibiogramme = B110 = 30,18 euros.
C/ Créatininémie
● La fonction rénale globale peut être appréciée par le dosage sanguin de la créatininémie. Le
dosage de l’urée n’est habituellement pas nécessaire, sauf chez les patients cachectiques ou
sans activité musculaire, car la créatininémie peut être artificiellement basse dans ces condi-
tions, en particulier chez les personnes âgées. En présence d’une insuffisance rénale aiguë, le
chiffre d’urée peut permettre de prévoir la survenue d’un syndrome de levée d’obstacle lors
du drainage.
● L’estimation de la clairance de la créatinine à partir de la créatininémie repose sur la formu-
le de Cockcroft et Gault.
D/ Marqueurs tumoraux
● PSA : l’antigène spécifique de la prostate est un marqueur de la prostate sans spécificité. Il peut
en effet être augmenté, quelle que soit la pathologie prostatique (hypertrophie bénigne, cancer,
infection). Plusieurs méthodes de dosage existent, et il est important de connaître la technique
de dosage et la norme afin de pouvoir comparer les résultats. Après des manœuvres endorectales
(toucher rectal, échographie), cela n’est pas clairement établi, il est préférable de réaliser le dosage
une quinzaine de jours après (toutefois, un dosage immédiat, c’est-à-dire dans les trente minutes,
justifié par des constatations cliniques, n’est pas modifié). Il est habituellement admis qu’une hyper-
trophie bénigne de la prostate peut entraîner une augmentation du PSA dans la limite de 1 nano-
gramme par millilitre pour 3 grammes d’hypertrophie prostatique.
● Marqueurs du cancer du testicule : alphafœtoprotéine et b-hCG constituent les seuls mar-
queurs utilisés. Le dosage de la LDH permet de refléter la masse tumorale.
● Il n’y a pas actuellement de marqueurs utilisés en pratique courante pour les tumeurs vési-
cales ou les tumeurs du rein.
● Cotation :
– PSA = B70 = 19,21 euros.
– b-hCG = B50 = 13,72 euros.
– a-FP = B70 = 19,21 euros.
E/ Cytologie urinaire
● La cytologie exfoliatrice par recueil spontané des urines ou lavage vésical permet de recher-
cher des anomalies cytologiques évocatrices de tumeurs urothéliales.
l Cotation : BP 100 = 23,63 euros.
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EXPLORATIONS ÉCHOGRAPHIQUES
● Échographie rénale : elle ne nécessite pas d’être à jeun. Il s’agit d’un examen non invasif,
peu onéreux, qui peut être facilement répété. La qualité de l’échographie est liée à l’expé-
rience du radiologue : on dit que c’est un examen opérateur-dépendant. L’expérience du
radiologue est particulièrement importante pour les examens Doppler, par exemple. Comme
pour toute échographie, il faut « vivre l’examen » pour bien l’interpréter. Les images fournies
permettent d’illustrer le compte rendu écrit mais n’ont pas de valeur formelle (à l’opposé
des clichés de scanner ou d’urographie intraveineuse [UIV]).
● L’échographie rénale étudie le parenchyme (tumeur solide, kyste, épaisseur du parenchyme,
taille du rein) et les cavités pyélocalicielles (dilatation, présence de lithiase,…). Le paren-
chyme rénal est peu échogène et mesure environ 3 cm d’épaisseur, le sinus rénal est hyper-
échogène (apparaît en blanc au centre du rein), les cavités pyélocalicielles ne sont pas visua-
lisées à l’état physiologique. Lorsqu’elles le sont, elles apparaissent sous la forme d’une zone
anéchogène (en noir au centre du rein). L’uretère n’est pas visible, sauf s’il est dilaté (obstacle
sous-jacent).
● Échodoppler des vaisseaux rénaux : il nécessite d’être à jeun. L’examen permet de recher-
cher une sténose de l’artère rénale (artère profonde rétropéritonéale difficile d’abord expli-
quant la difficulté de réalisation) sur la présence de signes directs sur l’artère au niveau de la
sténose (vitesse systolique à plus de 3m/sec témoignant d’une sténose hémodynamique) ou
sur des signes indirects péri-phériques sur l’enregistrement des artères intra- rénales (plus
facilement obtenu) avec amortissement du spectre. L’étude veineuse apprécie la présence
d’un bourgeon tumoral veineux quasi pathognomonique de tumeur maligne dans le bilan
d’une masse rénale.
● L’échographie vésicale doit faire partie de l’examen systématique lors d’une échographie
« rénale » (on utilise alors le terme « échographie de l’appareil urinaire ») : ainsi, une
colique néphrétique lithiasique est en rapport avec un calcul bloqué préférentiellement au
niveau de la jonction urétéro-vésicale. Si la vessie est vide (ECBU demandé avant l’échogra-
phie), le calcul ne pourra pas être visualisé. La vessie ne peut être étudiée que si elle est plei-
ne, à la recherche de tumeurs (les tumeurs papillaires siègent habituellement au niveau du
trigone – les tumeurs de la face antérieure peuvent ne pas être visualisées, et la présence de
signe de lutte peut gêner le diagnostic). Elle identifie les lithiases, permet le bilan de cer-
taines uropathies (urétérocèle) et d’apprécier le retentissement des obstacles sous-vésicaux
(épaisseur et régularité de la paroi vésicale, diverticules ou calculs vésicaux). La mesure du
résidu postmictionnel par écho-graphie doit se faire après une miction spontanée normale.
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En effet, la réalisation au préalable d’une échographie à vessie trop pleine au cours de laquel-
le on demande souvent au patient de se retenir entraîne une mauvaise vidange vésicale et
ainsi un résidu postmictionnel surestimé. La quantification d’un résidu postmictionnel doit
être au mieux corrélée au volume uriné spontanément.
● Échographie prostatique : réalisée par voie sus-pubienne, elle permet d’apprécier grossière-
ment le volume prostatique.
Réalisée par voie endorectale, elle représente l’examen de référence. Elle permet de mesurer
précisément la taille de la prostate (L x l x h / 2 en mm3 que l’on compare fréquemment à un
poids en grammes), de rechercher une zone hypoéchogène de la prostate périphérique pou-
vant évoquer une lésion cancéreuse. Elle visualise d’éventuelles calcifications évocatrices de
prostatite chronique. L’échographie endorectale permet de réaliser les biopsies prostatiques
(biopsies échoguidées).
● Échographie scrotale : elle permet de différencier les grosses bourses d’origine testiculai-
re (masse intratesticulaire étant, jusqu’à preuve du contraire, une tumeur maligne) des causes
extratesticulaires (grosse tête d’épididyme d’origine infectieuse ou hydrocèle tendue qui
gêne la palpation (l’hydrocèle est visualisée en échographie sous forme de liquide anéchogè-
ne autour du testicule et de l’épididyme).
En présence d’une bourse douloureuse aiguë, l’échographie scrotale couplée au Doppler per-
met d’apprécier la vascularisation épididymo-testiculaire, d’examiner l’épididyme, mais elle
ne doit en aucun cas retarder l’exploration chirurgicale en cas de doute sur une torsion du
cordon spermatique.
● Cotation des actes d’échographie :
– Échographie du système urinaire (reins, vessie ± prostate) = KE30.
– + Doppler = KE40.
– Échographie testiculaire = KE20.
– Valeur de la lettre clé K = 1,92 euro.
B/ Urographie intraveineuse
● Elle est le plus souvent réalisée chez un patient à jeun après dosage de la créatininémie.
L’UIV n’est pas un examen standardisé. Sa réalisation dépend de la lésion recherchée. Il
n’y a donc pas d’UIV standard, et la qualité de réalisation dépend de la qualité de la deman-
de de l’examen.
● Technique :
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– Elle débute toujours par un cliché d’ASP après avoir fait uriner le patient : l’ASP est systé-
matique et sert de référence pour l’interprétation des clichés avec injection.
– Puis, on réalise l’injection IV de produit de contraste iodé (à élimination rénale par filtra-
tion glomérulaire, dose calculée en fonction du poids du patient et de la créatininémie). Le
patient est couché, et les clichés sont réalisés de face. La compression abdominale permet
d’effacer les gaz, d’atténuer un éventuel surpoids et surtout de comprimer les uretères au
niveau du détroit supérieur pour obtenir une meilleure réplétion des cavités (notamment
pyélocalicielles) afin d’obtenir des clichés de meilleure qualité. Les tomographies permet-
taient autrefois d’affiner certaines images et de préciser certaines anomalies (tumeurs de la
voie excrétrice, amputation calicielle, nécrose papillaire). Désormais, ces clichés tomogra-
phiques sont remplacés par l’exploration TDM.
– Autrefois, on réalisait des clichés précoces pour visualiser les artères rénales (15-20 secondes
après l’injection) si l’on suspectait une sténose de l’artère rénale responsable d’HTA.
Désormais, on ne réalise plus ces clichés précoces.
– Les clichés de néphrographie (sécrétion) sont obtenus au cours de la première minute
pour apprécier le caractère symétrique et synchrone et bien apprécier les contours des reins,
sachant qu’il faut une taille suffisante à une tumeur pour déformer les contours du rein :
l’UIV est un très mauvais examen pour la détection et davantage encore pour la carac-
térisation des masses rénales.
– Les clichés d’excrétion sont obtenus à partir de la troisième minute (opacification des
calices), les clichés espacés permettent de visualiser le reste de la voie excrétrice : 3e, 6e, 10e
minute, incluant ainsi la totalité de l’appareil urinaire du pôle supérieur du rein à la vessie
et l’urèthre.
– Les clichés tardifs sont nécessaires en cas d’obstacle sur les voies excrétrices avec retard
d’excrétion. (Figure 1)
– Une fois la vessie pleine, on réalise
les clichés prémictionnels ou cysto-
graphie descendante : face, profil et
3/4).
– Les clichés permictionnels sont réa-
lisés de 3/4 en position debout (la
miction en salle de radiologie entraî-
ne parfois une mauvaise vidange vési-
cale pour des raisons psychologiques)
avec contrôle par un cliché postmic-
tionnel du résidu post-mictionnel.
● Il n’y a pas de contre-indication
absolue, mais des précautions indis-
pensables à prendre :
– En cas de myélome, d’amylose, d’in-
suffisance rénale, de déshydratation
majeure ou de diabète : si l’examen
est absolument indispensable, il faut
assurer une bonne hydratation en
pré-, per- et post-UIV. C’est dans ces
situations que peut survenir une
insuffisance rénale aiguë post-
injection de produit de contraste
iodé, si l’hydra-tation n’est pas suffi-
sante. En présence d’une insuffisance
rénale au-delà de 200 µmol (clearance
de créatinine calculée par la formule Fig. 1 : Dilatation des cavités pyélo-calicielles
de Cockcroft), la concentration du droites sur calcul sous-jonctionnel. Cliché
produit de contraste par le rein sera d’UIV.
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C/ Uréthrocystographie rétrogra-
de et mictionnelle (UCRM) ou
uréthrocystographie ascendante
et mictionnelle (UCAM)
● Après s’être assuré de la stérilité des
urines (ECBU), l’UCRM permet d’étu- Fig. 3 : Vessie multi-diverticulaire.
dier le bas appareil (clichés pré-, per-, et
postmictionnels) :
– Sténoses uréthrales chez l’homme : le temps rétrograde ou ascendant permet d’étudier
l’urèthre antérieur, le temps mictionnel l’urèthre postérieur.
– Vidange vésicale et résidu postmictionnel.
– La recherche d’un reflux vésico-urétéral ne peut se faire que lors d’une cystographie rétro-
grade et il ne peut être éliminé lors des clichés de cystographie dite descendante à l’occasion
d’une UIV ; chez la femme, elle se fait par cystographie rétrograde en mettant directement
une sonde dans la vessie, alors que chez l’homme, l’UCRM se fait par mise en place au
niveau des deux derniers centimètres de l’urèthre (fossette naviculaire).
● Cet examen ne doit pas être réalisé chez les patients porteurs d’une distension vésicale et/ou
du haut appareil pour éviter une inoculation micro-bienne (conséquences gravissimes chez
ce type de patient). L’UCRM est à éviter chez les petits garçons en raison du risque de trau-
matisme de l’urèthre.
D/ Cysto-uréthrographie suspubienne
● Elle est réalisée par ponction suspubienne, après vérification de la stérilité des urines
(ECBU) et nécessite une réplétion vésicale éventuellement confirmée sous contrôle échogra-
phique.
● Elle est indiquée :
– Chez le petit garçon à la recherche de valves de l’urèthre postérieur.
– Chez l’homme porteur d’un cathéter sus-pubien, pour apprécier la morphologie de la ves-
sie, de l’urèthre et le déroulement de la miction.
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F/ Pyélographie descendante
● Elle consiste à injecter du produit de contraste directement dans la voie excrétrice pour opa-
cifier de façon antégrade les cavités pyélocalicielles et l’uretère. Elle peut être réalisée par
ponction lombaire du rein (très rarement pratiquée) ou en utilisant une néphrostomie pré-
existante mise en place en cas de pyélonéphrite aiguë obstructive, d’insuffisance rénale obs-
tructive sur obstacle infranchissable par voie rétrograde (compression urétérale d’origine
tumorale) ou en postopératoire (après chirurgie percutanée du rein). Elle donne le même type
de renseignements que l’UPR, mais cette fois par voie antégrade. Elle permet de visualiser le
niveau supérieur d’un obstacle urétéral.
EXPLORATIONS TOMODENSITOMÉTRIQUES
● La TDM est utilisée pour le diagnostic des tumeurs du rein (cancer, kystes, angiomyolipo-
me). C’est actuellement l’examen de référence pour le bilan initial du cancer du rein (vascu-
larisation et limites de la tumeur, caractéristiques du rein tumoral et de la voie excrétrice, état
du rein controlatéral). Sa sensibilité est de 98 % et sa spécificité de 90 %. Actuellement, les
acquisitions tomodensitométriques en mode hélicoïdal fournissent les meilleures images.
Sans injection, la tumeur déforme le rein et est hétérogène en présence de nécrose tumorale.
Après injection, on note un rehaussement de la tumeur. Sur les coupes tardives, la tumeur
devient hypodense.
● Il permet également d’évaluer l’extension locale et locorégionale de la tumeur :
– Extension locale :
* Recherche d’une infiltration néoplasique de la loge rénale, de la surrénale, de la graisse
du sinus rénal.
– Extension lymphatique :
* Les adénopathies siègent par ordre de fréquence dans le hile rénal, puis sur les chaînes
latéro- et inter-aortico-caves. Les adénopathies, au-delà de 10 mm, sont visibles au scan-
ner mais ne sont pas toujours signe d’envahissement (ganglions inflammatoires).
– Extension veineuse :
* L’existence d’un thrombus dans la veine cave inférieure existe dans 5 à 10 % des cas. Il
est plus fréquent dans les tumeurs du rein droit, car, anatomiquement, la veine rénale
est beaucoup plus courte ! et dans les tumeurs de plus de 5 cm. Il conditionne la voie
d’abord chirurgicale. Il est mieux diagnostiqué et apprécié par l’IRM.
– Atteinte surrénalienne :
* L’incidence de l’atteinte surrénalienne est de 4 %. Il s’agit d’une atteinte directe ou d’une
atteinte vasculaire métastatique.
– Atteinte hépatique : beaucoup plus rare.
● Le scanner constitue l’examen clé du bilan des traumatismes rénaux. Il peut être utile au dia-
gnostic de pyélonéphrite aiguë ou à la recherche de complications (abcès).
● Le scanner (+/- thoraco-abdomino-pelvien) permet le bilan d’extension des tumeurs du rein,
de la voie excrétrice, de la vessie, de la prostate et du testicule.
● Il constitue désormais l’examen de référence pour le diagnostic des calculs urinaires en cas
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de doute sur l’ASP et/ou l’échographie réno-vésicale. Il est alors réalisé SANS injection de
produit de contraste. Tous les calculs sont visibles en dehors des calculs d’origine médica-
menteuse (Crixivan,…). Les calculs radiotransparents (ASP) sont visibles au scanner sans
injection (acide urique, xanthique). L’acquisition sur le mode spiralé, et plus encore avec le
système multibarettes, permet d’obtenir des clichés en quelques minutes sans irradiation
excessive (comparable à l’UIV). L’absence d’injection de produit de contraste permet de
demander cet examen pour tous les patients en dehors des femmes enceintes.
● Si une injection de produit de contraste est réalisée, les coupes transversales scannogra-
phiques peuvent être complétées par des clichés standards d’ASP : on obtient alors un équi-
valent de clichés d’UIV (opacification de la voie excrétrice). Ces clichés de la voie excrétrice,
de moins bonne qualité que les véritables clichés d’UIV, sont généralement suffisants.
L’ensemble (coupes scannographiques et clichés d’UIV) est appelé uro-scanner.
● Enfin, il existe actuellement de nombreux logiciels qui permettent de reconstruire les images
scannographiques en trois dimensions et d’obtenir des coupes sagittales et frontales à l’équi-
valent des coupes d’IRM. Ces reconstructions ont un but plus iconographique que diagnos-
tique.
● Cotation des actes de scanner par territoire anatomique (abdomen, pelvis, thorax) :
– Honoraires médecins Z19 + K5 (injection).
– Forfait technique (variable selon la classe d’appareil, l’année d’installation) :
* = 100-120 euros en forfait plein;
* = 60-70 euros en forfait réduit au-delà du quota annuel.
Remarque :
La TDM est l’examen clé pour l’exploration uro-radiologique mais présente deux inconvé-
nients : d’une part, la nécessité de produit de contraste iodé néphrotoxique (dégradation accrue
de la fonction rénale après injection) et, d’autre part, l’irradiation, posant des problèmes non
négligeables depuis l’arrivée des scanners multibarettes permettant des passages répétés (sans
injection, artériel, veineux, urologiques) dont il faut tenir compte.
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2. Artériographie rénale
– Il s’agit d’un examen invasif, réalisé chez un patient hospitalisé nécessitant au préalable un
bilan de l’hémostase et un dosage de la créatininémie, car le produit de contraste iodé est
néphrotoxique. Elle nécessite de cathétériser l’artère fémorale (généralement droite), puis
de remonter le cathéter jusqu’à l’ostium de l’artère rénale concernée. L’artériographie débu-
te par une opacification aorto-rénale, suivie par l’opacification de l’artère rénale ou une de
ses branches de division (artériographie sélective ou supra-sélective pour les artères de sub-
division). Après l’examen, une compression au niveau du point de ponction est nécessaire,
le patient est surveillé pendant vingt-quatre heures (hématome au point de ponction ? Pouls
périphériques présents ?).
● Elle n’a plus sa place dans le diagnostic des tumeurs du rein.
● Elle peut être proposée en vue d’une embolisation artérielle rénale :
– Préopératoire (pour diminuer le flux artériel d’un cancer du rein).
– Hémostatique : embolisation d’une fistule artério-veineuse rénale après chirurgie percuta-
née ou traumatisme rénal.
– Néphrectomie in situ par embolisation et alcoolisation (patient inopérable).
● Elle permet de disposer d’une cartographie artérielle en cas de chirurgie conservatrice des
tumeurs rénales ou lors du bilan avant greffe rénale intrafamiliale.
● Elle n’est plus réalisée dans la recherche des sténoses de l’artère rénale, dont le diagnostic est
fait en Doppler des artères rénales, angio-TDM ou angio-IRM ; elle reste indiquée devant
une sténose de l’artère rénale pour sa valeur thérapeutique : angioplastie et/ou stenting de
l’artère au décours de l’artériographie.
3. Cavographie
● Elle nécessite une ponction de la veine fémorale, puis une opacification de la veine cave infé-
rieure. Elle n’est réalisée que très exceptionnellement pour certains thrombus caves.
L’IRM a complètement supplanté la cavographie.
4. Lymphographie bipédieuse
● De nos jours, elle n’est plus réalisée, ou de façon exceptionnelle. Elle permettait de visualiser
les aires ganglionnaires inguinales, pelviennes et les relais rétropéritonéaux. Elle est réalisée
par injection de Lipiodol au niveau des lymphatiques du dos des pieds. L’examen est techni-
quement difficile, et sa fiabilité est inconstante.
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● Elle a été supplantée par le scanner pour le bilan des adénopathies pelviennes. Elle était clas-
siquement demandée pour le bilan d’extension ganglionnaire de certaines tumeurs (sémino-
me testiculaire) avant irradiation. Couplée au scanner, la lymphographie a été utilisée par de
rares équipes pour tenter d’augmenter la sensibilité de détection des métastases ganglion-
naires, mais cela n’est plus pratiqué.
EXAMENS ISOTOPIQUES
par filtration glomérulaire (10 %). Son taux d’extraction rénale est élevé (près de 60 %).
Après une phase d’accumulation du radiotraceur (corrélée au débit plasmatique et à la
fraction d’extraction), on observe une phase d’activité décroissante (corrélée à la diurè-
se de chacun des reins). La courbe obtenue est appelée rénogramme. La scintigraphie
rénale au Tc99m-MAG3 (sensibilisée au Lasilix) est particulièrement indiquée dans le
diagnostic des syndromes de la jonction pyélo-urétérale et des uropathies obstructives.
● Radiotraceurs statiques :
– Donnent des renseignements d’ordre morpho-logique. La valeur fonctionnelle n’est pas
bien appréciée par ce type de radiotraceur :
* Tc99m-DMSA (acide dimercaptosuccinique) :
■ Est capté par les cellules du tube proximal (normalement, 50 % de la dose administrée
sont fixés une heure après l’injection). Elle est indiquée dans le diagnostic de lésions
parenchymateuses aiguës (pyélonéphrites, traumatiques). C’est l’examen le plus sen-
sible pour le diagnostic d’une pyélonéphrite aiguë. Elle permet également le suivi des
séquelles parenchymateuses (postpyélonéphrite, post-traumatiques).
● Cystographie isotopique :
– D’utilisation rare, elle permet de rechercher un reflux vésico-urétéral avec une période d’ob-
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EXPLORATIONS ENDOSCOPIQUES
1. Cystoscopie et urétrocystoscopie
● La cystoscopie rigide (lentilles optiques) et l’urétrocystoscopie souple (= fibroscopie vésica-
le utilisant des fibres optiques souples) peuvent être réalisées sans anesthésie chez la femme
et avec anesthésie locale intra-urétrale (gel de xylocaïne) chez l’homme, en consultation, par
l’urologue. Cet examen permet de visualiser l’urèthre (sténose uréthrale ?), le sphincter strié
et sa contraction, la loge prostatique, le col vésical et le contenu de la vessie (tumeurs vési-
cales, calculs, corps étrangers). L’aspect de la muqueuse est précisé (inflam-matoire, pété-
chial, postradique, existence de signes de lutte sous la forme de trabéculations-cellules et
diverticules), les orifices urétéraux sont visualisés en arrière du col vésical et reliés par la
barre inter-urétérale. Le trigone est défini par le col et les deux orifices urétéraux et consti-
tue la partie fixe de la vessie. La vessie est explorée sous toutes ses faces : postérieure, anté-
rieure, latérale droite, latérale gauche, supérieure ou dôme vésical, et inférieure avec le trigo-
ne).
● En fibroscopie, on peut étudier le col vésical en rétrovision (le fibroscope est retourné à 180°
et visualise le col vésical et les méats urétéraux : le trigone).
3. Exploration instrumentale
● L’urètre peut être calibré ou dilaté à l’aide de sondes et de bougies.
4. Cotation
● Cystoscopie chez la femme = K10.
● Uréthrocystoscopie chez l’homme = K20.
● Valeur de la lettre clé K = 1,92 euro.
● Valeur de la lettre clé KC = 2,09 euros. Par exemple : une résection endoscopique de la pros-
tate est cotée KC120 = 250,8 euros. ■
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