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ÉCONOMIE

POLITIQUE
TAREK SMIÎ

ISEJ GABES
2021/2022
ISEJ-GABES – Année : 2021-2022 Enseignant : TAREK SMIÎ 12
Chapitre 1 : ETUDE DE L’OBJET ET DES METHODES DE
L’ÉCONOMIE
Sommaire :
Section 1. Objet et définition de la science économique
§ 1. Définition de la science économique
§ 2. Objet de la science économique
A. L’économie : science de richesse
B. L’économie : science de l’échange et la détermination des prix
C. L’économie : science de la rareté et des choix rationnels
Section 2. Traits particuliers de la science économique
§ 1. La science économique et le niveau de l’analyse économique
A. L’analyse micro-économique
B. L’analyse macro-économique
§ 2. La science économique et le rôle du facteur « temps »
A. L’analyse statique / l’analyse dynamique
B. L’analyse ex-anté / l’analyse ex-post
Section 3. Les méthodes et les étapes de l’analyse économique
§ 1. Les méthodes de l’analyse économique
A. La méthode déductive
B. La méthode inductive
§ 2. Les étapes de l’analyse économique
Section 4. Les besoins et les biens économiques
§ 1. Les besoins économiques
A. Caractéristiques des besoins
B. Classification des besoins
§ 2. Les biens économiques
A. Caractéristiques des biens
B. Classification des biens

Dans ce chapitre, il s’agira d’essayer de répondre aux deux questions suivantes :

 Quel est l’objet de la science économique : l’étude de cette question consistera à


déterminer les préoccupations de la science économique et à délimiter les champs de
ses recherches et applications.
 Quelles sont les méthodes de la science économique : après avoir introduit l’objet, on
essayera d’étudier comment la science économique procède-t-elle pour observer,
analyser et interpréter les faits et les phénomènes de la réalité économique.

Section 1. Objet et définition de la science économique

Pour déterminer l’objet de la science économique, il faut tout d’abord commencer


par en donner une définition. La diversité des appellations (politique économique, analyse
économique, science économique, théorie économique ou encore l’économie) permet déjà
de comprendre qu’il n’existe pas de définition unique, de définition universelle admise,
mais une diversité de définitions qui se rejoignent, et /ou se complètent par certaines
d’entre-elles. Ces définitions se caractérisent également par leur généralité.

§ 1 – Définition de la science économique

Une des plus connues définitions est celle de ALFRED MARSHALL pour qui « la
science économique est l’étude de l’espèce humaine dans la conduite de tous les jours ».

Il s’agit donc de l’analyse du comportement humain, du moins de certains de ses


aspects, quand il s’agit de résoudre des problèmes quotidiens pour satisfaire de multiples
besoins.

Cette idée présentée par MARSHALL nous la trouvons dans la définition présentée
par Robbins pour qui l’économie politique serait la science qui étudie « le comportement
humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usage alternatif ».

Cette définition ajoute à la définition de MARSHALL la notion de rareté, ainsi que


celle de rationalité des individus (c.à.d. les individus effectuent des choix logiques). Cela
veut dire que les individus seront, selon une certaine logique, une certaine cohérence,
capables d’opérer des choix pour satisfaire leurs besoins variés alors qu’ils ne disposent
que de ressources limitées.

L’étude de cet aspect du comportement humain constitue l’objet de la science


économique.

§ 2 – Objet de la science économique

La multiplicité des définitions de l’objet de la science économique est généralement


expliquée par les deux raisons suivantes :

 L’évolution historique de la réalité économique :


La réalité économique évolue d’une époque à une autre, d’un espace
géographique à un autre et d’une société à une autre.

En effet, le passage des économies précapitalistes à l’économie capitaliste a


entrainé l’évolution des faits économiques de situations simples vers des situations de
plus en plus complexes.
Il en résulte que l’objet de la science économique doit s’adapter à cette évolution,
c'est-à-dire, qu’il doit s’actualiser suite aux changements fondamentaux de la réalité
économique.

 La divergence méthodologique et idéologique entre les courants de la


pensée économique :
L’étude de l’histoire de la pensée économique montre que les économistes
appartiennent à des écoles de pensée qui sont le plus souvent caractérisées par des
approches méthodologiques et idéologiques différentes les unes des autres, et ceci
concernant l’étude de la réalité économique et les solutions proposées aux problèmes
économiques.

Cette divergence s’est soldée par scinder la pensée économique en 2 grands


discours opposés : le discours de l’économie politique (les économies précurseurs,
classiques, néoclassiques et keynésiens) et le discours critique de l’économie
politique (les économistes Marxistes).

Si on classe l’ensemble des définitions proposées par les divers économistes sur
plus de 2 siècles, il est possible en procédant à des regroupements de distinguer 3 séries
de définitions qui conduisent à identifier la science économique à la science de richesse,
à la science de l’échange et de la détermination des prix et à la science de la rareté
et des choix rationnels.

A. L’économie : science de richesse « l’école classique (Adam Smith) »

L’économie, d’après cette conception, est l’étude de tout ce qui contribue à la


production, à l’échange et à la répartition des richesses.

C’est une définition apportée par les écoles classiques à la fin du 18ème siècle et au
début du 20ème siècle. Dans ce sens par exemple, Jean PATISTE précise « la science
économique est la connaissance des lois qui président à la formation, à la distribution et à
la consommation des richesses ».

Par richesses, ces économistes entendent richesses matérielles. De ce fait, les


richesses immatérielles c.à.d. les services (assurance, banque, tourisme,..) sont
exclues ; une grande partie de l’activité économique se trouve ainsi éliminée.

Les sociétés contemporaines étant devenues des sociétés de services. La notion


de richesse telle que présentée par les classiques perd toute valeur.
Actuellement, on appelle richesse tout ce qui a une utilité. L’intérêt s’est déplacé de
la richesse matérielle vers la notion d’utilité. La question qui e pose alors est de savoir
comment évaluer cette utilité ?

B. L’économie : science de l’échange et la détermination des prix « école


néoclassique (L. Walras, C. Menger, S. Jevons…) »

L’introduction de l’aspect immatériel dans la définition de la richesse a permis de


déplacer l’objet de la science économique. Celle-ci est alors conçue comme science de
l’échange et la formation des prix. L’objet de la science économique devient ainsi l’étude
des échanges et, par conséquent, l’étude de la formation des prix sur différents marchés.
Elle relève du courant de pensée néoclassique (marginaliste).

Pour ces économistes, la richesse est tout ce qui satisfait un besoin, c’est-à-dire,
tout ce qui a une utilité et qui a de ce fait une valeur. Un bien ou un service n’a pas de
valeur en soi. Cette valeur se déduit à partir de l’utilité que peut procurer ce bien.

L’échange est défini comme étant le passage d’un bien d’une personne à une autre
personne à l’aide d’une contrepartie le plus souvent monétaire. L’échange s’opère
librement sur le marché. Lorsqu’il y a échange, le prix se forme sur le marché.

Ceci explique l’intérêt accordé par ces économistes aux problèmes de formation
des prix et à l’étude de différentes formes de marchés.

Cependant, il est à noter que même dans les pays où l’économie est une économie
de marché, tous les biens et services qui permettent de satisfaire les besoins ne sont pas
marchands et par conséquent une partie des ressources échappe à la loi du marché.

C. L’économie : science de la rareté et des choix rationnels

Robbins (1947) dans son traité « Essai sur la nature et la signification de la science
économique » a défini l’économie comme la science qui étudie le comportement
humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usage alternatif.

D’après cette définition, il apparaît clairement qu’en général, l’objet de la science


économique est de trouver des solutions efficaces à la question de comment satisfaire au
maximum les besoins en biens et en services aux moindres coûts sachant la rareté des
ressources.
En effet, les besoins étant illimités et les ressources étant rares, l’homme doit faire
des choix. Il doit adopter une gestion efficace de ses ressources.

Les choix peuvent être individuels ou collectifs. Le consommateur par exemple, qui
est limité par un budget, choisie entre la nourriture et la culture. De même, le producteur
peut choisir d’affecter ses ressources entre l’achat de matière première ou l’achat de force
de travail.

Chacun de ces choix individuels donne lieu à un calcul économique : il s’agira de


maximiser l’utilité du consommateur sous contrainte de revenu et de maximiser le profit du
producteur sous contrainte de coût de production.

Au niveau des choix collectifs, l’Etat choisie par exemple entre les produits
alimentaires et les produits militaires, entre les produits agricoles et les produits
industriels,…

Le rôle de l’économiste ne consiste pas à choisir mais à éclairer les choix des
agents économiques (consommateurs, producteurs,…) pour adopter un comportement
rationnel (logique).
Section 2. Traits particuliers de la science économique

Comme toute autre science, l’économie se caractérise par quelques aspects distinctifs.

§ 1 – La science économique et le niveau de l’analyse économique

Selon le niveau auquel se place l’observateur, on distingue en règle générale 2 niveaux


d’analyse économique : l’analyse micro-économique et l’analyse macro-économique.

A. L’analyse micro-économique

L’analyse micro-économique focalise son champ d’études sur le comportement d’unité


économique élémentaire isolée de consommation (les ménages : consommateurs) ou de
production (les entreprises). Elle analyse également la formation des prix.

Quelles sont les hypothèses de base de la microéconomie ?

La micro-économie, met en présence des consommateurs et des producteurs


(considérés comme rationnels et cherchant à maximiser leur intérêt en utilisant au mieux les
ressources dont ils disposent, compte tenu des contraintes qu’ils subissent) placés dans des
conditions particulières d'échange dites de «concurrence parfaite» qui supposent :

 Un marché pour chaque bien ;


 Un grand nombre de vendeurs et d’acheteurs ;
 Des biens homogènes (les acheteurs sont indifférents à l’identité du vendeur et vice
versa) ;
 Une transparence au niveau de l’information, du prix, de la quantité, de la qualité... ;
 Un principe d’exclusion (un même bien ne peut pas être consommé par plusieurs
ménages, par opposition aux biens publics) ;
 Une absence d’effets externes.

Sous ces hypothèses, l’économie aboutit à l’allocation optimale des ressources, sinon
ce n’est pas efficace.

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B. L’analyse macro-économique

La macro-économie s’intéresse à la situation économique dans son ensemble c.à.d. elle


traite de l'agrégation des comportements individuels de l'ensemble des agents économiques
sur une zone géographique donnée, telle qu'un pays. Cela permet de construire des indicateurs
macroéconomiques tels que l'inflation, le chômage ou la croissance qui permettent aux
gouvernements de mettre en œuvre leur politique économique.

Le Keynésianisme (fondé par Keynes au milieu du 20ème siècle) est un courant qui est à
l’origine de la macro-économie contemporaine. Keynes va proposer une théorie sur l’origine du
chômage et les solutions pour le résorber. Selon lui le chômage a pour origine l’insuffisance de
la demande effective adressée aux entreprises. Cette insuffisance peut être la conséquence :

 soit d’une faiblesse de la consommation des ménages,


 soit d’une faiblesse de l’investissement des entreprises et de l’état,
 soit une insuffisance des exportations,
 soit une insuffisance de plusieurs de ces trois facteurs.

Pour résorber le chômage, il faudrait que l’état « providence » relance le moteur affaiblit
(consommation, exportation, investissement) au moyen de politique économique (monétaire,
budgétaire, fiscale, de grands travaux financés par l’état…).

Micro-économie Macro-économie
1- Analyse le comportement individuel des agents 1- Traite le fonctionnement de l’économie
(entreprises, ménages). comme un tout.
2- Étudie la manière dont le prix d’un bien est fixé. 2- Qui-est ce qui détermine le niveau et la
3- Analyse les forces et les faiblesses du mécanisme croissance de la production?
du marché. 3- Etude l’inflation et le chômage.

§ 2 – La science économique et le rôle du facteur « temps »

Les économistes se sont essayés d’introduire le facteur « temps » dans la théorie


économique à partir des années 30.

Selon son rôle dans l’analyse économique, on distingue 2 éléments méthodologiques :


l’analyse statique/l’analyse dynamique et l’analyse ex-anté/l’analyse ex-post.

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A. L’analyse statique / l’analyse dynamique

L’analyse statique ne prend pas en ligne de compte le facteur « temps » et elle suppose
que tous les ajustements entre les variables économiques soient simultanés c.à.d. ils se
réalisent sans décalage. Ex : la détermination d’un prix sur un marché par une adaptation
instantanée de l’offre et de la demande correspond à l’analyse statique.

En revanche, l’analyse dynamique ne néglige pas le facteur « temps » et prend en


considération l’évolution des variables. Elle cherche comment les éléments économiques se
commandent les uns les autres dans le temps.

L’analyse dynamique fait apparaître des décalages et des retards entre les actions qui ne
sont pas simultanées. Elle favorise ainsi la délimitation de la période.

B. L’analyse ex-anté / l’analyse ex-post

L’analyse ex-anté (dite aussi analyse prospective) marque l’antériorité des phénomènes
analysés. Elle saisit le phénomène étudié avant que les réactions qu’il provoque ne soient
manifestées. Ex : la planification

Par contre, l’analyse ex-post (dite aussi analyse rétrospective) marque la postériorité des
opérations effectuées par les acteurs économiques. Le phénomène est saisi après le
déroulement des réactions qu’il a entraînées. Ex : l’élaboration des comptes de l’État qui ne
sont présentés de façon définitive que 3 ans après la fin de la période de référence retenue.
L’équilibre entre les agrégats obtenus en comptabilité nationale est un équilibre ex-post.

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Section 3. Les méthodes et les étapes de l’analyse économique

Vu la complexité de la réalité économique et par conséquent les caractères spécifiques


des faits et des phénomènes économiques, les méthodes de la science économique sont soit la
méthode déductive soit la méthode inductive.

Ces méthodes apparaissent dès le premier instant entrer en conflit car se basant sur des
principes différents, mais la recherche économique implique leur utilisation conjointe plutôt que
le choix de l’une d’entre-elles.

§ 1 – Les méthodes de l’analyse économique

A. La méthode déductive

La méthode déductive consiste à déduire, à partir d’un postulat (vérité évidente)


particulier sans faire appel à l’observation, et par un raisonnement logique, des lois générales.

C’est le passage du général vers le particulier.

Hypothèses => lois générales => théories

La science mathématique représente la branche par excellence de la logique déductive.

Ex : tous les hommes sont mortels, Socrate est un homme, d’où Socrate est mortel.

B. La méthode inductive

La méthode inductive part de l’observation des faits (des phénomènes) pour arriver à
dégager des lois de portée générale. Elle construit une théorie générale sur la base d’un grand
nombre d’observations. C’est le passage du particulier vers le général.

Faits observés => lois générales => théories

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La science sociale est nécessairement une science inductive.

 Dans la réalité, l’utilisation des 2 méthodes se font conjointement. Si on peut formuler un


certain nombre d’hypothèses à partir de faits (phénomènes) qui ont été sélectionnés, les
lois économiques que l’on établit à partir de ces hypothèses, doivent également être
confrontées avec les faits.
Le schéma suivant montre l’utilisation conjointe des 2 méthodes de l’analyse
économique.

Phénomènes naturels
(Observations)
Induction

Hypothèses
Déduction

Théories & lois

Vérification

Phénomènes naturels

§ 2 – Les étapes de l’analyse économique

Sur la base des définitions conceptuelles de la déduction et de l’induction, il apparaît que


les méthodes de la science économique doivent être de 2 types : une méthode déductive et une
méthode inductive. Fondées sur cette double démarche, les étapes de ces deux méthodes de
la science économique sont les suivantes :

 L’observation des phénomènes économiques : l’observation des faits à intérêt réel ;

 La simplification du réel en distinguant entre les aspects essentiels et les aspects

secondaires. C’est une phase d’abstraction.

 La construction théorique : c’est une phase déductive. Elle comprend l’élaboration des

hypothèses et l’élaboration des lois à la suite d’un raisonnement causal.

 La validation théorique : cette phase s’agit à confronter la théorie avec la réalité c.à.d.

comparer les résultats de la théorie avec la réalité pour confirmer ou infirmer cette

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théorie. La vérification des résultats peut-être réalisée par l’utilisation des séries

statistiques, mathématiques, etc. Si la théorie est confirmée on peut dégager des

politiques économiques.

Exemple :

Observation Simplification de la La construction La validation


(faits réels) réalité Théorique empirique

Année 2011 L’évolution du prix Quantité  = Prix  Politique


Prix du kg de revient à économique :
poulet est passé l’augmentation de Déstockage pour
de 2000 à 4500 l’exportation et à la faire baisser les
diminution de la Qté prix

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Section 4. Les besoins et les biens économiques

Il est nécessaire de présenter et de définir certains concepts de base pour uniformiser le


langage et s’assurer d’une bonne compréhension des phénomènes économiques afin de les
mieux analyser.

§ 1 – Les besoins économiques

Un besoin est une sensation d’insatisfaction qui ne peut être effacée qu’au prix d’un
effort. Il est sentiment de manque ou de désir qu’il s’agit de faire disparaitre.

A. Caractéristiques des besoins

Les besoins représentent les caractéristiques suivantes :

Les besoins sont illimités en nombre

Les besoins sont illimités en nombre. En effet, ils ne cessent d’augmenter en nombre et
d’évoluer en fonction du degré de développement économique et social, de l’évolution des
mentalités et de l’innovation technologique.

Les besoins sont limités en intensité

L’intensité d’un besoin diminue au fur et à mesure qu’il est satisfait. Au-delà d’une
certaine satisfaction, le besoin est saturé, il peut même donner à une « désutilité ». Cette
caractéristique concerne principalement les besoins physiologiques (manger, boire, dormir,…)

Les besoins sont relatifs

Les besoins sont relatifs car ils varient dans le temps (d’une génération à une autre) et
dans l’espace (d’un pays à un autre et d’une région à une autre).

Les besoins sont substituables

Les besoins peuvent être substituables lorsqu’on peut remplacer la satisfaction d’un
besoin pour satisfaire un autre besoin. Ex : renoncer au besoin de fumer pour satisfaire le
besoin de faire du sport.

Les besoins peuvent être complémentaires

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Les besoins peuvent être complémentaires lorsque la satisfaction d’un besoin doit être
accompagnée de la satisfaction d’autres besoins au même temps. Ex : avoir un ballon et avoir
un terrain de football.

B. Classification des besoins

Les besoins peuvent être classés :

 Selon leur importance (ordre d’urgence)

On distingue les besoins primaires dont la satisfaction est indispensable à la survie de


l’homme. Ils sont appelés aussi besoins vitaux ou aussi besoins fondamentaux. Ces besoins
sont constitués principalement des besoins physiologiques liés au corps humain et à sa survie.

Après la satisfaction des besoins primaires, ils apparaissent les besoins secondaires
dits aussi besoins de luxe dont la satisfaction apporte plus de confort et plus de luxe à la vie de
l’homme.

 Selon leur manière de satisfaction

On distingue les besoins individuels qui sont ressentis par une personne et satisfaits
par la personne elle-même par une consommation individuelle. Ex : manger, boire, dormir,

En revanche, les besoins collectifs sont ressentis par un groupe (une collectivité)
d’individus pas forcément de la même manière et satisfaits par une consommation collective
assurée par l’Etat.

§ 2 – Les biens économiques

Un bien est tout moyen permettant de satisfaire un besoin.

Les biens économiques sont des biens rares qui existent en quantités limitées et
nécessitant un effort ou de l’argent pour être obtenus.

Par contre, les biens non économiques dits aussi libres sont des biens abondants
obtenus sans aucun effort. Ex : l’air.

A. Caractéristiques des biens

Les biens peuvent représenter les caractéristiques suivantes :

 Les biens sont substituables

Les biens peuvent être substituables lorsqu’on peut remplacer un bien par un autre.
L’existence des biens substituables se justifie par la limitation financière des individus (biens à

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prix faibles pour les personnes à revenu faible et biens à prix élevés pour les personnes à
revenu élevé) et par le changement des goûts d’un individu à un autre.

 Les biens sont complémentaires

Les biens peuvent être complémentaires lorsqu’on doit associer un bien avec d’autres
biens pour satisfaire un besoin. Ex : imprimante et papiers, brosse à dent et dentifrice.

 Les biens sont indépendants

Les biens peuvent être indépendants lorsqu’ils sont ni substituables ni complémentaires.


Ils satisfont des besoins différents n’ayant aucune relation entre eux. Ex : cartable et fenêtre,
livre et voiture.

B. Classification des biens

Les biens peuvent être regroupés :

 Selon leur nature

On distingue entre les biens matériels qui sont des biens tangibles ayant une existence
physique ; et les biens immatériels (généralement des services) qui ne sont pas touchables vu
qu’ils n’ont pas une existence physique.

Ex : biens matériels : livre, voiture, pain / biens immatériels : consultation du médecin

 Selon leur durée

On distingue entre les biens durables dont leur durée de vie est longue et pouvant par
conséquent être utilisés à plusieurs reprises ; et les biens non durables qui sont détruits ou
transformés dès la première utilisation.

Ex : biens durables : machine, voiture, / biens non durables : énergie, papiers.

 Selon leur mode d’appropriation

On distingue entre les biens privés qui deviennent la propriété de la personne qui les a
achetés et ils ne sont plus accessibles aux autres personnes. Ces biens sont destinés à la
consommation individuelle ou familiale permettant ainsi de satisfaire des besoins individuels ; et
les biens publics qui sont la propriété de toute la collectivité et sont fournis par l’Etat et
destinés à une consommation collective.

Ex : biens privés : maison, voiture, / biens publics : route, faculté, hôpital.

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chapitre 2. Les principes économiques
1- comment les individus prennent leurs décisions.

1-1 principe n° 1 : les gens sont soumis à des arbitrages.

Pour obtenir quelque chose que nous aimons, nous devons généralement renoncer
d’autre chose que nous aimons aussi. Cela signifie que pour prendre une décision il faut
arbitrer entre plusieurs objectifs.

Exemple : considérons un chef de famille qui doit décider de la manière de dépenser son
revenu familial. Il peut par exemple acheter de la nourriture, des vêtements ou de faire le
tourisme. Cependant, il peut aussi épargner une partie du revenu pour les dépenser
ultérieurement (pour le logement, pour la retraite…). De ce fait, lorsqu’il décide de dépenser
un dinar supplémentaire pour l’un de ces besoins, il a un dinar en moins à dépenser pour
obtenir un autre bien.

Lorsque les individus sont regroupés au sein de société, ils font face à différents types
d’arbitrages. Il s’agit donc dans ce cas d’un arbitrage classique qui porte sur le choix entre les
investissements dans la défense (armes) pour protéger les frontières, et les achats des biens de
consommation (beurre). Cependant, un arbitrage tout aussi important dans la société moderne
est celui qui concerne un environnement sain et un haut niveau de revenu. Ainsi, alors que la
réglementation de la pollution nous fait bénéficier d’un environnement plus sain, elle a pour
prix la réduction des revenus des entreprises.

Un autre type d’arbitrage rencontré par la société est celui qui concerne l’efficacité et
l’équité. L’efficacité signifie que la société tire le meilleur parti de ses ressources rares.
L’équité signifie que les produits de ces ressources sont distribués de manière juste entre les
membres de la société. Souvent, l’État élabore ses politiques en tenant compte de l’efficacité
et de l’équité.

- Efficience : capacité de la société à tirer le maximum de ses ressources rares


- Équité : capacité de répartir de façon juste la richesse entre l’ensemble des agents.

1-2 principe n° 2 : le coût d’un bien est ce à quoi il faut renoncer pour l’obtenir.

Face à des arbitrages, la prise de décision nécessite de comparer les coûts et les
bénéfices de diverses options qui se présentent. Il s’agit donc de présence des coûts de

1
renonciation, ce à quoi il faut renoncer pour obtenir quelque chose. Tenons un exemple, un
étudiant qui cherche à poursuivre ses études universitaires à l’université. L’avantage acquis
est l’enrichissement intellectuel personnel, ainsi qu’un ensemble d’opportunités
professionnelles de qualité tout au long de la vie active. Mais quel en est le coût ?

1-3 principe n° 3 : les individus rationnels raisonnent à la marge

Dans ce contexte, les économistes emploient l’expression « changement marginal ou


variation marginale » pour décrire les petits ajustements apportés à un plan d’action existant.
Par exemple, lorsque la période d’examen se rapproche, la décision n’est pas de rater ou de
réviser 24 heures par jour, mais de réviser une heure supplémentaire au lieu de regarder la
télévision. De ce fait, le terme « marge » signifie « limite » et par conséquent les variations
marginales sont des ajustements aux limites de l’action en cours.

Variations marginales : petits ajustements apportés à un plan d’action

Les gens rationnels : des personnes qui tentent délibèrent et systématiquement


d’atteindre les objectifs qu’elles se fixent, en tenant compte des contraintes auxquelles elles
font face. Pour cela il est important de comparer le bénéfice marginal au coût marginal d’une
décision. Ainsi, les individus et les firmes peuvent prendre les meilleures décisions en
raisonnant à la marge. Un décideur rationnel entreprend une action si et seulement si
l’avantage marginal de cette action est supérieur au coût marginal.

Le coût marginal est la différence entre l’ensemble des charges nécessaires à une
production donnée et l’ensemble de celles qui sont nécessaires à cette même production
majorée ou minorée d’une unité. Le coût marginal n’est pas un coût constaté en comptabilité,
mais un coût estimé. Il est déterminé grâce à une analyse particulière des charges et de
l’élasticité de celles-ci en fonction du volume.

1.4 Les individus réagissent aux incitatifs.

Les individus rationnels prennent généralement leurs décisions en fonction des


avantages à réaliser et de coûts à supporter. Pour cela, leur comportement et leurs décisions
peuvent être aussi changés et varier lorsque les avantages et les coûts se modifient. Cela
signifie que les individus réagissent aux incitations. Les décisions de choisir une option ou
une autre est effectives lorsque le bénéfice marginal de l’option excède son coût marginal. Par
exemple, lorsque le prix d’un produit augmente, les individus décident généralement de
modifier leurs consommations de ce produit (limiter la consommation ou de le remplacer par
un autre produit similaire). Cette augmentation de prix impacte d’une manière différente le

2
comportement des acheteurs et des vendeurs. De ce fait, il faut connaitre que l’effet du prix
sur le comportement des acheteurs et des vendeurs sur le marché est important pour
comprendre comment l’économie fonctionne.

Dans le même contexte, l’État ne doit pas oublier les incitations puisque les différentes
politiques changent les coûts et les avantages auxquels les individus sont confrontés et, par
conséquent, modifient les comportements. Une taxe sur l’essence, par exemple, encourage les
individus à utiliser les transports en commun, d’utiliser des voitures plus économiques… De
ce fait, si la politique modifie les incitations, les individus modifieront en retour leur
comportement.

2 Comment les individus interagissent.

Les trois principes suivants portent sur les interactions des individus. Elles concernent la
façon dont les individus interagissent les uns avec les autres.

2.1 Principe n° 5 : l’échange est profitable pour tous

La perception sans doute plus importante de toute l’économie internationale et qu’il


existe des gains de l’échange : Cela signifie que, lorsque des pays échangent des biens et
services, c’est presque toujours pour bénéfice mutuel. Ainsi, deux pays peuvent pratiquer des
échanges pour leur avantage mutuel même si l’un d’entre eux est plus efficient que l’autre. En
effet, l’échange entre deux économies peut améliorer la situation de chacune de ces
économies. Même avec la concurrence que se soit entre les pays ou entre les entreprises ou
entre les individus, d’un point de vue économique, ils retirent des avantages de leur capacité à
échanger les uns avec les autres.  Ils sont donc à la fois des partenaires et des concurrents.

Le commerce international est profitable, car il permet aux pays d’exporter les biens
dont la production fait un usage relativement intensif de facteurs qui sont localement
abondants, d’autre part, les pays importeront les biens dont la production fait usage
relativement intensif de facteurs qui sont localement rares. Le commerce permet donc aux
pays de se spécialiser dans ce qu’ils font le mieux et de bénéficier d’une plus grande variété
de biens et de services.

2.2 Principe n° 6 : les marchés représentent en général une bonne façon d’organiser
l’activité économique

Dans une économie de marché, les décisions d’un planificateur central sont remplacées
par les décisions des divers firmes et ménages. Les entreprises décident que produire et qui

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embaucher. Les ménages décident comment dépenser leur revenu et pour quelles firmes
travailler.

Il s’agit donc d’une économie de marché ; une économie dans laquelle l’allocation des
ressources repose sur les décisions des ménages et des firmes interagissant sur le marché.
Dans ce sens Adam Smith a fait l’observation la plus célèbre de toute la science économique
« les ménages et les entreprises interagissant sur les marchés comme s’ils étaient guidés par
une main invisible qui les conduit, sans qu’ils en soient conscients, vers des solutions
collectivement avantageuses ».

L’ouvrage d’Adam Smith « la richesse des Nations » 1776 constitue une référence
fondamentale en économie. En soulignant le rôle de la main invisible dans les économies de
marché, il reflète un point de vue propre aux auteurs des Lumière de la fin du dix-huitième
siècle. L’idée selon laquelle les individus vont mieux lorsqu’ils sont livrés à eux-mêmes et
que la main lourde du gouvernement ne guide pas leur action. Cette philosophie politique
fournit la base intellectuelle des économies de marché.

De ce fait, dans une économie de marché les marchés libres présentent de nombreux
vendeurs et acheteur, de nombreux biens et services et tous sont intéressés au premier titre par
leur propre bien-être. En outre, les prix reflètent à la fois la valeur que la société accorde à un
bien et ce qu’il lui en coûte de produire ce bien. Puisque les ménages et les firmes se réfèrent
au prix lorsqu’ils prennent leurs décisions d’achat et de vente, ils prennent en considération,
sans le savoir, les avantages et les coûts sociaux relatifs à leurs actions. Finalement, les prix
conduisent les décideurs individuels à des situations qui dans nombreux de cas, maximisent le
bien-être de la société dans son intégralité.

2.3 : Principe n°7 : le gouvernement peut parfois améliorer les situations de marché

Bien que la main invisible conduise habituellement les marchés à allouer les ressources
de manière efficace, cela n’est pas toujours le cas. Les économistes utilisent le terme
défaillance ou échec de marché en référence à des situations dans lesquelles le marché, livré à
lui-même, ne parvient pas à allouer les ressources d’une manière efficace. De même, la main
invisible peut aussi échouer à garantir que la prospérité économique soit distribuée d’une
manière équitable. Ainsi, cette main invisible ne peut pas garantir que tous les individus
disposeront d’assez de nourriture, de vêtements, de sécurité sociale… pour cela, le rôle joué
par l’État devient de plus important pour garantir la distribution équitable de la richesse et des
ressources. De ce fait, de nombreuses politiques publiques, telles que l’impôt sur le revenu et

4
le système de sécurité sociale visent à obtenir une distribution plus équitable du bien-être
économique.

Défaillance ou échec de marché : une situation dans laquelle le marché décentralisé


échoue à allouer les ressources de manière efficace.

Le pouvoir de marché : la capacité d’un agent économique (ou d’un groupe d’agents)
à avoir une influence démesurée sur les prix de marché.

3 Comment l’économie fonctionne.

Les trois derniers principes s’appliquent au fonctionnement général de l’économie.

3.1 Principe n° 8 : le niveau de vie d’un pays dépend de sa capacité à produire des biens
et des services

À l’échelle mondiale, il existe une disparité colossale entre les niveaux de vie des
différents pays, de ce fait, le revenu individuel varie d’un pays à un autre avec des grandes
différences. Ces différences de niveau de vie sont généralement attribuables à la productivité
(quantité de biens et services produite en une heure ou par travailleur) de chaque pays. Dans
les pays où les travailleurs sont capables de produire une grande quantité de biens et services
par unité de temps, la plupart des citoyens bénéficient d’un niveau de vie élevé, dans les pays
où les travailleurs sont moins productifs, la plupart des citoyens connaissent des conditions de
vie plus modestes. De même similaire, le taux de croissance de la productivité d’un pays
détermine le taux de croissance de son revenu moyen.

Il s’agit donc d’une relation importante entre la productivité et le niveau de vie, cette
relation a des implications pour la politique publique. Lorsque l’on pense à la façon dont une
politique affecte les niveaux de vie, la question clé est de savoir comment elle affectera notre
capacité à produire des biens et services. Afin de doper, le niveau de vie, les décideurs
politiques doivent faire augmenter la productivité en s’assurant que les travailleurs ont un bon
niveau d’instruction, qu’ils ont les outils nécessaires pour produire des biens et services et
qu’ils ont accès à la meilleure technologie disponible.

3.2 Principe n° 9 : les prix augmentent lorsque la banque centrale imprime (émet) trop
de monnaie.

5
Historiquement, la principale cause de l’inflation (l’augmentation générale du niveau de
prix) est la croissance accrue de la masse monétaire. En effet, lorsqu’une banque centrale
émet de larges quantités de la monnaie nationale, la valeur de la monnaie baisse.

Inflation : augmentation générale du niveau des prix.

3.3 Principe n° 10 : à court terme ; la société est confrontée à un arbitrage entre


inflation et chômage.

Lorsque la banque centrale fait augmenter la quantité de monnaie dans l’économie, une
des conséquences est l’inflation. Une autre conséquence, au moins à court terme, est un
niveau de chômage plus faible. La courbe qui illustre cet arbitrage à court terme entre
inflation et chômage s’appelle la courbe de Phlips. L’arbitrage entre ces deux variables est
seulement temporaire, mais il peut durer plusieurs années.

De ce fait, l’augmentation de la masse monétaire dans l’économie stimule la demande


accrue de biens et de services. Une augmentation de la demande peut conduire les firmes à
hausser leurs prix, mais à court terme, elle les encourage à accroitre leur production et à
embaucher plus de travailleurs. Cette augmentation de l’embauche provoque une diminution
du taux de chômage. Pour une période limitée (une ou deux années) cette politique
économique pousse l’inflation et le chômage dans des sens opposés.

6
Chapitre 3 :
LES PRINCIPALES ECOLES DE LA PENSEE ECONOMIQUE

Malgré la richesse des apports effectués qui ont marqué les débuts de la science
économique (pensée grecque, pensée arabe,..) et en raison de leur intégration à d’autres
réflexions, on ne peut pas parler d’économie politique avant le 16 ème siècle. Ce n’est qu’à partir
de cette époque et suite aux transformations profondes ayant affectées tous les domaines en
Europe que le centre des préoccupations de l’homme devient lié aux questions temporelles
surtout économiques.

C’est dans ce contexte marqué par la transition vers le capitaliste qui va naitre la pensée
économique proprement parlée. Elle évoluera de plus en plus rapidement et par la suite
générant des courants de pensée complémentaires ou antagonistes (opposants).

Section 1. Le mercantilisme

Se détachant du moralisme religieux caractérisant le moyen âge, le courant de pensée


mercantiliste s’est développé au 16ème et 17ème siècle et a concerné 3 pays : l’Espagne,
l’Angleterre et la France puis s’est étendu sur toute l’Europe pendant une très longue période
(1350- 1750). Son appellation est d’origine italienne puisque « mercante » en italien veut dire
marchand.

§ 1 – Contexte socio-économique de l’émergence du mercantilisme

Plusieurs facteurs socio-économiques liés à la dislocation des institutions médiévales (du


moyen âge) et à la constitution d’un capital argent important détenu par une nouvelle classe
sociale appelée la bourgeoisie, ont favorisé la naissance du mercantilisme :

 Les progrès techniques réalisés en matière de transport maritime comme par exemple
l’invention de la boussole et le revêtement métallique des coques des navires qui en ont
fait des bateaux très rapides.
 Le déplacement des routes commerciales suite aux grandes découvertes. Christophe
Colomb découvre en 1492 l’Amérique, Vasco de gamma découvre en 1498 une nouvelle
route vers les Indes en contournant l’Afrique, Magellan découvre en 1519 le pacifique en
voulant rejoindre l’Extrême-Orient.

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Ces découvertes ont favorisé la croissance et le développement des activités
commerciales avec l’élargissement de la nature des flux. C’est ainsi qu’aux épices et à la
soie, se sont ajouté les produits escotiques et les métaux précieux.
 L’apparition d’une nouvelle race d’entrepreneurs : les grands banquiers appartenant à la
classe bourgeoise.
 La modification des mentalités : on assiste à une laïcisation de la société suite à
l’apparition d’un courant réformateur qui considère le prêt à intérêt n’est plus proscrit
(interdit)

La conséquence de ces mutations a été la monétarisation généralisée de l’économie


avec pour effet le primat (dominance) du commerce sur l’agriculture qui est de plus en plus
négligeable et on assiste également à l’édification (la construction) d’une fortune mobilière
concurrente de la richesse immobilière traditionnelle.

§ 2 – Objet du courant de pensée mercantiliste

La préoccupation majeure des mercantilistes porte sur l’origine de la richesse et sur les
moyens de défense et protection de la richesse nationale. En effet, la problématique centrale
que posent les mercantilistes est de savoir à partir de quels facteurs il est possible d’identifier la
source de richesse de la nation et de savoir comment la préserver.

La richesse est comprise dans son sens le plus simple c.à.d. la propriété des biens
matériels ou monétaires. Les mercantilistes considèrent que l’accumulation des métaux
précieux exprime la puissance et la prospérité d’une nation.

Trois réponses sont apportées à cette problématique pour proposer les préceptes qui
doivent aider à cet enrichissement :

A. La réponse espagnole : le mercantilisme espagnol ou bullionisme

Bullionisme vient de l’anglais puisque « bullion » en anglais veut dire lingot. Pour les
mercantilistes espagnols, la richesse d’une nation dépend de la détention de métaux précieux
sous forme de lingot.

Pour conserver cette richesse, il est nécessaire d’empêcher par tous les moyens les
soties d’or et d’argent du pays. Pour accroître cette richesse, il faut accumuler les métaux
précieux en les captant et en les attirant de l’étranger.

Pour éviter que l’or et l’argent sortent du pays, le système de balance de contrat a été
inventé. Ce système dit que tout navire qui apporte des marchandises en Espagne doit

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emporter des produits espagnols, et tout navire espagnol qui emporte des produits espagnols
doit ramener leur équivalent en or.

Ce système étant difficilement praticable, il a été remplacé par un système plus général
qui prend en considération les flux annuels et qui a donné naissance à la balance commerciale
qui doit être excédentaire (exportations>importations). Cet excédent de la balance commerciale
permet d’accroître la quantité des métaux précieux détenue par la nation.

Malgré ces efforts faits, l’Espagne au cours de cette période n’a pas pu éviter la sortie
des métaux précieux.

B. La réponse anglaise : le mercantilisme anglais ou le mercantilisme commercial

Le mercantilisme anglais voie le négoce (le commerce) la principale source


d’enrichissement et l’industrie comme un moyen de développement commercial.

Tous les mercantilistes Anglais posent la liberté du commerce comme condition


nécessaire à la prospérité du négoce et de la navigation. La liberté du commerce est donc
nécessaire à l’enrichissement de la nation et permet l’accumulation des métaux précieux (or et
argent).

C. La réponse française : le mercantilisme français ou le mercantilisme industrialiste

Pour ce courant, la richesse est également matérialisée par la quantité de métaux


précieux. Cette quantité étant limitée, un pays ne peut l’accroître que s’il essaie à la fois de
s’auto suffire au niveau intérieur en développant son industrie et de vendre beaucoup à
l’étranger en développant le commerce maritime. Ceci lui permet de prélever une quantité d’or
et d’argent sur le pays voisin. L’industrie est devenue alors au service du commerce.

Pour atteindre cette fin, un certain nombre de mesures sont recommandées :

 Le protectionnisme : il s’agit d’appliquer une protection douanière qui oriente les échanges
et favorise les exportations par l’interdiction de toute importation des produits manufacturés
étrangers ayant des similaires fabriqués en France, par l’interdiction de toute exportation de
matière première nécessaire à l’industrie nationale et par l’incitation à l’exportation des
produits manufacturés.
 L’interventionnisme de l’Etat : pour favoriser l’exportation des produits manufacturés,
l’Etat veille au maintien d’un climat économique viable basé sur la confiance par la
règlementation des manufactures, par la construction des infrastructures en renforçant la
flotte commerciale et militaire, par la diminution des impôts, et par l’encouragement à

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l’emploi des machines qui accroissent la productivité du travail et contribuent à la baisse
des coûts et des prix.
 Le populisme : les mercantilistes sont favorables à l’accroissement de la population qui doit
permettre de disposer d’une main d’œuvre favorisant le développement de l’industrie et du
commerce d’exportation.
 Le colonialisme : il y a lieu de coloniser de nouveaux territoires pour augmenter les
exportations et profiter de leurs richesses en métaux précieux ;

§ 3 – portée et limite de la pensée mercantiliste

Les mercantilistes sont les premiers à avoir dessiné les contours d’une réflexion
économique scientifique puisque leur analyse est la première à posséder un esprit réformateur.
Mais leurs analyses restent superficielles, et n’ont pas donné lieu à une construction théorique.
Leur objectif était de donner des réponses concrètes et pratiques au désir des États de
s’enrichir.

Les idées mercantilistes sont critiquables sur le fond puisqu’elles assimilent la richesse
aux métaux précieux (or et argent) qu’elles considèrent le commerce comme la seule activité
créatrice de richesse alors que l’agriculture est abandonnée.

Les mercantilistes, n’ont pas élaboré une construction cohérente capable d’expliquer les
faits. Cependant, ils ont aperçu la plupart des problèmes économiques et ont posé la question
fondamentale de l’enrichissement d’une nation.

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Section 2. Les physiocrates

Le courant de pensée physiocratique s’est développé au milieu du 17 ème siècle et il a été


produit essentiellement par une école de pensée française dont le fondateur est François
Quesnay. La physiocratie constitue la transition du mercantilisme au libéralisme. Les
physiocrates recherchent les principes explicatifs et les lois du fonctionnement économique.
Leur analyse est une analyse macro-économique. Ils sont fortement influencés par le contexte
historique de l’époque à savoir le déclin de l’agriculture et les règlementations administratives
contraignantes.

Les physiocrates estiment que l’économie est commandée par la nature et que la terre
est la principale source de la richesse et de sa multiplication.

§ 1 – Les fondements de la pensée physiocratique

Les physiocrates fondent leur analyse sur 3 éléments :

A. L’ordre naturel

Il s’agit du respect de la liberté individuelle et de la propriété privée. Cet ordre naturel


implique la non intervention de l’État dont la seule mission est justement de faire respecter cet
ordre naturel. L’intérêt de chaque agent concorde avec les intérêts de tous les autres agents.

B. La terre source de richesse

L’agriculture est considérée comme étant le pilier de l’activité économique dont dépend
la prospérité et la richesse du pays. La richesse est créée dans la sphère de la production et
non dans la sphère de la circulation.

Pour les physiocrates, seule la terre est productive et seule l’activité agricole permet de
dégager un produit net. Les autres activités sont considérées comme stériles puisqu’elles ne
font que transformer ou transporter les produits agricoles.

La promotion de l’agriculture suppose un libéralisme c.à.d. une liberté du commerce et


de l’exportation.

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C. L’existence de relations sociales

Dans son tableau économique publié en 1758 qui constitue les prémices de la
comptabilité nationale, François Quesnay distingue 3 classes sociales :

 La classe des propriétaires : elle se compose du souverain (Etat), des possesseurs des
terres et des collecteurs. Cette classe subsiste par le produit net de la culture, qui lui est
payé annuellement par la classe productive, après que celle-ci a prélevé, sur la reproduction
qu'elle fait renaître annuellement, les richesses nécessaires pour se rembourser de ses
avances annuelles et pour entretenir ses richesses d'exploitation.

 La classe productive : c’est la classe qui crée la richesse. Elle est composée des fermiers
et des paysans. Son rôle consiste à travailler la terre et à dégager le produit net. Ce dernier
est considéré comme la différence entre la valeur de la production agricole et son coût c.à.d.
les avances à la terre composées des investissements durables tels que les machines et les
avances annuelles telles que les achats de semences.

Yi = X i - C i

avec Yi : le produit net

Xi : la valeur de la production

Ci : le coût des avances : investissement durables (les machines) et avances


annuelles (achat de semences)

 La classe improductive ou stérile : cette classe rassemble les artisans et les


commerçants. Elle est considérée comme stérile car elle ne produit pas un produit net. Au
niveau de leur activité, il y a égalité entre les valeurs créées et les valeurs consommées.

X i = Ci

La classe stérile rend des services (les commerçants) et transforme les matières
premières (les artisans). En transformant la matière première, les artisans n’augmentent pas la
valeur réelle d’un bien. De même, lorsque l’artisan s’enrichit, il n’accroît pas la richesse du
pays.

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§ 2 – Portée et limite de la pensée physiocratique

Les physiocrates ont été à la base de la théorie de l’équilibre économique. En outre, leur
apport a servi à la conception du modèle de circuit pour la comptabilité nationale et pour les
premières analyses macro-économiques.

La contribution des physiocrates a marqué la science économique mais ses aspects


positifs ne peuvent cacher certaines faiblesses. L’erreur des physiocrates a été de soutenir que
la richesse et le surplus émanaient uniquement de l’effort de la classe des agriculteurs. Ils sous-
estiment ainsi le rôle des agents travaillant en dehors de l’agriculture tels que les industriels et
les prestataires de services pouvant contribuer à la richesse.

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Section 3. Les classiques (le courant libéral)

Le courant de pensée classique (libéral) s’est développé au milieu du 18ème et au cours


du 19ème siècle.

§ 1 – Contexte socio-économique de l’émergence du courant de pensée classique

Le contexte socio-économique de l’ensemble de l’Europe Occidentale connait des


mutations profondes favorisant le décollage économique des certains pays à l’instar de
l’Angleterre en premier et la France par la suite. Parmi ces bouleversements, on peut citer :

 Une croissance démographique importante qui a été le stimulant de la croissance


économique.
 Une révolution agricole qui prend naissance an Grande Bretagne avec un processus
de regroupement des terres agricoles et une intensification des cultures. Cela a eu
pour effet d’accélérer l’exode rural et de voir apparaitre dans les villes des réservoirs
de mains d’œuvre utilisée par l’industrie naissante.
 Une révolution industrielle avec l’apparition de l’ère industrielle suite à la
généralisation de l’utilisation des machines et des nouvelles forces motrices (vapeur
d’eau, gaz,..). Cette révolution est nette dans le secteur textile et dans la sidérurgie.
 Des progrès techniques rapides dans le domaine des transports. Il s’agit des trains et
navires à vapeur.
 Des innovations au niveau des banques et des crédits

§ 2 – Les nouveaux principes des classiques

En même temps que ces mutations socio-économiques, se sont développés de


nouveaux principes :
 Le principe de la liberté : la liberté économique concerne la liberté du travail et la liberté du
déplacement pour les hommes et les produits. Cette liberté donne naissance au principe de
« laissez faire, laissez passer ». Mais cette liberté individuelle ne doit pas empiéter sur celle
d’autrui.
L’intérêt général nait de la rencontre des intérêts individuels par application du principe
de la main invisible développé par Adam Smith qui admet que l’individu est conduit par une
main invisible à remplir une fin (l’intérêt public) qui n’entre nullement dans ses intentions.

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 Le principe de glorification du travail : le travail est valorisant. Il a pour résultat
l’apparition des profits qui ne doivent pas être consommés mais épargnés ce qui permet une
accumulation.
Le travailleur modèle est l’entrepreneur qui accomplie une fonction sociale essentielle en
fournissant du travail aux autres. La nouvelle classe d’entrepreneurs, par sa naissance, marque
le développement économique du monde occidental où l’artisan cède la place au capitaliste.
C’est dans ce contexte marqué par l’essor du capitalisme que se forme le courant de pensée
classique ou libéral.

§ 3 – L’apport des classiques

A l’opposé des mercantilistes et des physiocrates, les classiques considèrent que ni l’or,
ni l’argent, ni la terre ne sont source de richesse, mais pour eux le travail de l’homme apparait
comme la principale source de richesse et ils attribuent un poids aussi important à l’industrie
qu’à l’agriculture.

Les apports majeurs des classiques :

A. La théorie de la valeur

Adam Smith distingue deux notions de valeur : la valeur d’usage et la valeur d’échange.

La valeur d’usage correspond à la faculté qu’a un bien à répondre à un besoin c.à.d.


qu’elle est fonction de l’utilité sociale du bien.

La valeur d’échange quant à elle est définie comme la capacité pour un bien d’être
échangé contre un autre bien.

Certains biens ont une grande valeur d’usage et une faible valeur d’échange voire même
aucune valeur d’échange (ex : l’eau) ; alors que d’autres ont une grande valeur d’échange et
une faible valeur d’usage (ex : le diamant).

Pour Adam Smith, la valeur d’échange d’un bien est déterminée par son « coût de
production » ramenée au seul contenu en travail. Le travail est donc la mesure effective de la
valeur d’échange de toute marchandise. Ex : si la production d’une table nécessite 20 heures
de travail et si la production d’une chaise ne nécessite que 10 heures, on dit que la table
commande 2 chaises.

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Pour David Ricardo, la valeur d’échange des marchandises dépend à la fois du travail
présent c.à.d. du travail immédiatement appliqué à la production de ces marchandises et du
travail passé c.à.d. du travail consacré aux outils, aux machines et aux bâtiments qui servent à
créer ces marchandises.

B. Le concept du prix naturel

Pour Adam Smith, chaque marchandise a un prix. Il distingue le prix naturel


correspondant que coût de production, du prix du marché dépendant de l’offre et de la
demande.

Le prix du marché tend vers le prix le prix naturel par le jeu de la concurrence. Si le prix
naturel (le coût de production) est inférieur aux prix du marché, les producteurs augmentent leur
production pour faire un superprofit, il s’en suit un excédent de la production (offre > demande)
et un retour vers le prix naturel ( du prix du marché).

C. La théorie de répartition

David Ricardo essaie de déterminer la part du produit social revenant aux 3 classes
sociales : la rente foncière pour les propriétaires fonciers, le salaire pour les ouvriers et le profit
pour les capitalistes.

 La rente foncière : la rente foncière résulte des différences dans les qualités des
terres. On parle alors de rente foncière différentielle. En effet, Ricardo classe les terres selon un
ordre décroissant de fertilité. L’extension des cultures pour répondre à la croissance
démographique ne peut se faire que sur des terres de moins en moins fertiles. Il s’en suit que le
rendement a tendance à baisser de plus en plus et le coût de production unitaire augmente.

Le prix de vente est uniforme et déterminé par le coût de production unitaire des terres
les moins fertiles.

Ainsi, plus le taux de fertilité est élevé, plus la rente foncière est importante.

Terre classée selon fertilité décroissante 1 2 3

Production 10 8 5

Coût de production 100 100 100

Coût de production unitaire 100 :10=10 100 :8=12.5 100 :5=20

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Prix de vente unitaire 20 20 20

Rente foncière (20-10)*10=100 (20-12.5)*8=60 (20-20)*5=0

 Le salaire : le travail est rémunéré selon son prix réel c.à.d. le prix du marché
réellement reçu par l’ouvrier pour son travail et déterminé en tenant compte des rapports entre
l’offre et la demande du travail.
 Le profit : c’est qui reste au capitaliste une fois la rente et les salaires versés. C’est
donc un résidu (reste). Ainsi, le Revenu National est égale :

Revenu National = Rentes + Salaires +


Profits

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Section 4. Le courant keynésien

L’apparition de la théorie keynésienne est liée à la grande crise économique de


1929 qui a plongé les économies les plus développées dans la dépression, le chômage, la
crise de confiance dans le système capitaliste et la chute de l’investissement. C’est dans
ce contexte que John Maynard Keynes a donné sa nouvelle vision susceptible de
redresser la situation socio-économique critique des pays touchés par la crise en leur
proposant des politiques économiques.

§ 1 – La remise en cause des anciennes approches

Keynes s’oppose aux thèses classiques et néo-classiques et remet en cause leurs


principes concernant :

- Le jeu de la régularisation concurrentielle : il remet en cause l’automaticité de


l’équilibre fondée sur le rôle des prix en tant que facteur de régularisation permettant de
prévenir la crise économique ou de s’en sortir. Pour Keynes, la crise aurait pu être
stoppée en activant la demande et non l’offre. Il s’agit d’adopter l’offre à la demande et
non pas l’inverse.

- La neutralité de la monnaie : pour Keynes, la monnaie joue un rôle actif qui peut
être moteur (l’accroissement de la masse monétaire se traduit par une baisse du taux
d’intérêt, ce qui stimule l’investissement) ou un rôle de frein (la préférence pour la liquidité
accroît le taux d’intérêt).

- La représentation micro-économique : Keynes critique la vision micro-


économique de ses prédécesseurs. Son approche est d’ordre macro-économique : il
analyse l’emploi, le revenu, l’investissement, l’épargne, la demande et la consommation à
un niveau global, national.

- L’intervention de l’Etat : qui n’était pas souhaitable, s’avère de plus en plus


nécessaire. Le rôle de l’Etat devient primordial alors que les néo-classiques croyaient en
la rationalité des décisions individuelles. Pour Keynes, l’intervention de l’Etat doit se faire
uniquement en période de crise.

§ 2 – L’originalité de la pensée keynésienne : « la demande effective »

Par « demande effective » il faut entendre « demande prévue ». Le souci majeur de


Keynes est le chômage massif dû à l’insuffisance de la demande. Il s’agit pour l’essentiel
de jouer sur cette variable. Cette demande effective se décompose en demande de
consommation (dépenses faites par des particuliers) et en demande d’investissement
(dépenses faites par les entreprises et par l’Etat).

La réalisation du plein emploi impose de recourir au préalable :

 Soit à une politique monétaire : baisse du taux d’intérêt comme moyen


d’incitation à l’investissement ;
 Soit à une politique budgétaire axée sur la politique des dépenses publiques.

Ainsi, l’expansion de la demande effective est favorisée par un processus de


relance par :

 La consommation :

politique augmentation des


d'accroissement dépenses de relance de
céation d'emplois
du revenu des consommation l'activité
ménages prévues

 L’investissement :

augmentation des
politique
dépenses relance de
monétaire du céation d'emplois
d'investissements l'activité
taux d'intérêt
privés

politique augmentation des


budgétaire des dépenses relance de
céation d'emplois
dépenses d'investissement l'activité
publiques publics

§ 2 – Portée et limite de la pensée keynésienne

L’apport keynésien a une portée doctrinale théorique et pratique remarquable.


Sur le plan théorique, Keynes a développé une doctrine allant à l’encontre des
courants précédents. Celle-ci a eu une grande influence sur le développement de la
pensée économique au 20ème siècle. Ses successeurs ont prolongé et expliqué son
analyse et ce par l’élaboration des modèles de croissance, des modèles de l’économie
internationale…

Sur le plan pratique, sa contribution a été importante puisqu’elle a largement


imprégné la politique économique de la plus des pays capitalistes après la seconde guerre
mondiale.

Cependant, les solutions et les remèdes proposés par Keynes se sont révélés
inopérants face aux crises actuelles.

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