2 Théorie des besoins et de la motivation La théorie des besoins et de la motivation ouvre la voie à la
seconde phase de développement de la sociologie des organisations, tout en conservant certaines
spécificités de l’école des relations humaines : École des relations humaines et théorie des motivations se caractérisaient […] par une triple perspective : techniciste, car c’est l’organisateur qui pense le travail des individus et non eux-mêmes, individualiste, car il s’agit de l’épanouissement des besoins de chacun, humaniste, car elles disent explicitement vouloir l’épanouissement et le bonheur de l’homme. La réalisation de ces objectifs rendra l’organisation plus harmonieuse et plus efficace (Bernoux, 2009, p. 111). Le principal penseur de ce courant, selon lequel une entreprise qui tient compte des besoins et motivations des employés obtiendra de meilleurs rendements, est Abraham H. Maslow (1954). Dans un article paru en 1943, ce dernier défend en effet l’idée que chaque personne cherche à combler ses besoins selon un ordre de progression (Maslow, 1943). Même s’il ne rend pas compte de cette hiérarchie des besoins sous la forme d’une pyramide comme on le fera plus Sociologie des organisations 15 tard, il n’en reste pas moins qu’il a bien mis en place cette hiérarchie que plusieurs vont reprendre sous l’appellation de « pyramide de Maslow ». Pyramide de Maslow3 Selon cette théorie, il y aurait ainsi cinq niveaux de besoins que nous chercherions à combler, soit les besoins physiologiques (1er niveau), les besoins de sécurité (2e niveau), les besoins d’appartenance (3e niveau), les besoins d’estime (4e niveau) et, finalement, les besoins d’accomplissement personnel (5e niveau) qui constituent le sommet de la pyramide. De nombreuses recherches sont bien sûr venues tempérer les conclusions de Maslow et nuancer les propos du chercheur. Pour notre part, nonobstant l’ordre hiérarchique que l’on défendra, voire la pertinence d’un quelconque ordre devant être établi parmi ces cinq ensembles de besoins, il nous apparaît important de prendre en compte ces besoins pour comprendre l’efficience et le bien-fondé d’un mode d’organisation du travail. La prise en compte de ces besoins permet en effet de nuancer la légitimité ou l’absence de légitimité que l’on attribuera à une action professionnelle dans un cas spécifique.