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RAPPORT PROVISOIRE
Janvier 2019
i
TABLE DES MATIERES
12.1 Suivi..............................................................................................................................................................30
12.2 Evaluation.....................................................................................................................................................31
XIII. CALENDRIER D’EXECUTION DU PAR.........................................................................................................................................32
XIV. COUT DE FINANCEMENT DU PAR ET SOURCES DE FINANCEMENT..................................................................................33
iii
Annexe 3 : PV des consultations publiques............................................................................................................iii
Annexe 3 : Quelques procès verbaux de négociations avec les PAP......................................................................ix
Annexe 4 : Listes de présence lors des consultations publiques...........................................................................xx
iv
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Population des villages concernés par la route.............................................................................................................4
Tableau 2 : Productions vivrières et de rente par départements concernés e..................................................................................5
Tableau 3 : Effectifs du cheptel par département............................................................................................................................5
Tableau 4 : marchés hebdomadaires et à bétail...............................................................................................................................5
Tableau 5 : Champs impactés..........................................................................................................................................................8
Tableau 6 : Maisons et concessions impactées................................................................................................................................9
Tableau 7 : Répartition des ménages impactés..............................................................................................................................10
Tableau 8 : Répartition des infrastructures sociales sur le tronçon...............................................................................................10
Tableau 9 : analyse des gaps et/ou contradictions du système national de réinstallation involontaire par rapport aux exigences
de la Banque (PO 4.12)..................................................................................................................................................................15
Tableau 10: synthèse des préoccupations et suggestions des PAP................................................................................................18
Tableau 11 : principes de l’indemnisation selon la nature de l’impact subi..................................................................................21
Tableau 12 : matrice des compensations.......................................................................................................................................23
Tableau 13: rôle des parties prenantes...........................................................................................................................................24
Tableau 14: étapes du processus de règlement des plaintes..........................................................................................................27
Tableau 15: Mesures de suivi de la mise en œuvre du PAR..........................................................................................................30
Tableau 16: chronogramme de mise en œuvre du PAR................................................................................................................32
Tableau 17: budget de la mise en œuvre du PAR..........................................................................................................................33
v
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Consultation avec les femmes dans les villages de Alléla et Dangona......................................................19
Photo 2 : Consultation publique à Baizo et Doundayé..............................................................................................19
vi
LISTE DES CARTES
Carte 1 : localisation au Niger des différents tronçons du PADEZA..........................................................................7
Carte 2 : localisation de l’Axe Yaya-Baizo-Alléla-Dangona......................................................................................7
vii
SIGLES ET ABREVIATIONS
BNEE : Bureau National de l’Evaluation Environnementale, ancien BEEEI
viii
DEFINITIONS DES MOTS CLES
Il importe d’avoir une définition commune des termes clés utilisés dans le contexte de réinstallation. Ainsi,
certaines terminologies seront définies. Il s’agit de :
Assistance à la réinstallation : ensemble des mesures prises en consultation avec les PAP pour soutenir leurs
efforts de réinstallation, soit dans le cadre du déplacement physique ou du déplacement économique. Cette aide ou
assistance peut, par exemple, comprendre les indemnisations en espèce pour couvrir les frais de déménagement et
de recasement, l’hébergement, et/ou divers services aux personnes affectées par le recasement, tels que les
dépenses de déménagement et le temps de travail perdu.
Ayants droit ou bénéficiaires : toute personne affectée par le projet a droit à une compensation. En plus des
personnes physiquement déplacées, la notion inclut aussi les personnes qui perdent certaines de leurs possessions
(par exemple une partie des terres qu'elles cultivent) ou l'accès à certaines ressources qu'ils utilisaient auparavant.
Comité de Réinstallation : commission locale mise en place par le Promoteur du projet en l’occurrence le
Ministère de l’Equipement à travers le DGRR, chargée des indemnisations.
Compensation : paiement en espèce ou en nature, ou les deux combinés, des coûts de tous les biens (terres,
structures, aménagements fixes, cultures, arbres, etc.) perdus à cause d’une déclaration d’utilité publique.
Date butoir : indique la date d'achèvement du recensement et de l'inventaire des personnes et biens affectés par le
projet. Les personnes occupant la zone du Projet après la date butoir ne peuvent pas faire l’objet d’une
indemnisation ni demander une assistance à la réinstallation. De même, les biens immeubles (tels que les bâtiments,
les cultures, les arbres fruitiers ou forestiers) mis en place après la date limite ne sont pas indemnisés ;
Emprises du projet : zones utilisées définitivement ou temporairement par le promoteur pour l’exécution du
projet.
Groupes vulnérables : personnes qui, du fait de son sexe, ethnie, âge, handicap physique ou mental ou, de facteur
économique ou social, peuvent se trouver affectées de manière plus importante par le processus de déplacement et
de réinstallation ou, dont la capacité à réclamer ou à bénéficier de l'assistance à la réinstallation et autres avantages
peut se trouver limitée.
Indemnisation : paiement en espèces ou en nature au titre d’un bien ou d’une ressource affectée par un projet, ou
dont l’acquisition est faite dans le cadre d’un projet, au moment où son remplacement s’avère nécessaire.
Mercuriale : de manière générale, elle se définit comme la liste de prix des biens sur le marché public local suivant
le taux réel. Tandis que du point de vue du génie civil, elle est définie comme liste de prix des matériaux de
construction sur le marché public suivant le taux réel et local.
Personne affectée par un projet (PAP) : toute personne qui, du fait de la mise en œuvre d’un projet, perd le droit
de posséder, d’utiliser ou de tirer autrement avantage d’une construction, d’un terrain (résidentiel, agricole ou de
pâturage), de cultures annuelles ou pérennes, ou de tout autre bien fixe ou meuble, que ce soit en totalité ou en
partie, à titre permanent ou temporaire.
Plan d'Action de Réinstallation (PAR) : document dans lequel le Promoteur d’un projet, ou une autre entité
responsable, définit les procédures et mesures qu’il ou elle entend prendre en vue d’atténuer les effets négatifs,
d’indemniser les pertes et de procurer des avantages en termes de développement aux personnes et communautés
affectées par son projet d’investissement. Il décrit et définit tout le processus de réinstallation d'une population à la
suite d'un déplacement forcé. Eléments importants : analyse de la situation avant le déplacement (information
démographique, socio-économique et socioculturelle sur la population affectée et la population hôte) ;
ix
identification et évaluation des biens et ressources perdus, identification et évaluation du site de réimplantation,
plan de préparation du site de réimplantation, plan de transition (y compris les aspects de transport etc.), définition
du cadre administratif (responsabilités), description du processus participatif, processus de suivi, budget.
Réinstallation linéaire : la notion de réinstallation linéaire décrit un type de projet qui présente des schémas
linéaires d’acquisition des terres (routes, voies ferroviaires, canaux, lignes de transport d’électricité, etc.).
Réinstallations en milieu rural : le déplacement de personnes en milieu rural résulte généralement de l’acquisition
de terres agricoles, de pâturages ou de parcours dans le cadre d’un projet, ou de la suppression des possibilités
d’accès aux ressources naturelles dont les populations concernées dépendent pour leur subsistance (produits
forestiers, faune sauvage, ressources halieutiques, etc.).
x
DONNEES DE BASE DU PAR POUR LE TRONÇON YAYA-ALLELA-GUEZA-DANGONA
N° Sujet Données
1 Description du projet
xi
RESUME EXECUTIF
Introduction
Le projet PADEZA compte réaliser 650 km de routes en terre dont 383,1 km au cours de la première phase. La
présente étude porte sur la réalisation de 71 km sur le tronçon Yaya-Alléla-Guéza-Dangona dans les communes
d’Alléla et Illéla dans les départements de Konni et Illéla de la région de Tahoua. L'objectif de développement du
projet PADEZA vise à « Améliorer l'accès routier durable des populations aux marchés, aux sites de production
agricole et aux services sociaux de base dans la zone d'intervention du projet » à travers la réalisation de 650 km
de pistes rurales existantes. Au titre de la composante A, il est prévu l’aménagement des pistes rurales existantes
sur plusieurs tronçons dont celui de Yaya-Alléla-Guéza-Dangona sur 71 km.
Les travaux portent sur l’aménagement d’une chaussée de 6 mètres d’emprise sur une plateforme de 8 m avec la
réalisation des ouvrages hydrauliques pour maintenir la circulation en prenant en compte les changements
climatiques. Il s’agit d’une piste déjà existante qui doit être aménagé en vue d’assurer une meilleure liaison entre
les zones de production agricole et les marchés de consommation.
Le projet comporte quatre composantes : (i) Aménagement des routes rurales, (ii) Appui à l’entretien des routes
rurales, (iii) Appui opérationnel, et (iv) Intervention d’urgence. C’est principalement la sous-composante 1.1
(Travaux d’aménagement des routes rurales) de la composante 1, qui produira les impacts sociaux négatifs
identifiés dans le présent PAR (perte de terre et/ou de bâti; perte de champs de culture, perte d’arbres fruitiers et
d’ombrage, perte temporaire de revenus commerciaux).
Zone traversée par la route rurale
Le sous projet, objet des futurs travaux de construction de la piste rurale existante Yaya-Baizo-Alléla-Dangona
aura une longueur totale de 71 km dans les communes d’Alléla et Illéla respectivement dans les départements de
Konni et Illéla. Le tronçon va traverser 11 villages dans les deux communes, et 467 ménages, totalisant une
population de 4 287 personnes. Les populations de ces villages, essentiellement rurales, vivent des productions
agricoles pour l’essentiel.
Impacts de l’aménagement de la route
L’aménagement de la route va engendrer certes des impacts positifs pour les populations, mais il entraîne
également certains impacts négatifs qui nécessitent des mesures d’atténuation.
La construction de la piste rurale Yaya-Alléla-Guéza-Dangona contribuera à l’amélioration de l’accès routier
durable des populations aux marchés, aux sites de production agricole et aux services sociaux de base dans la
zone d’intervention. De façon spécifique les impacts positifs suivants sont attendus :
- La création d’emplois lors de la phase de construction et à long terme, le développement des activités commerciales ;
l’amélioration de la qualité des services sociaux de base (santé, éducation etc.) ; l’amélioration des conditions de vie
des populations de la zone du projet à travers un meilleur accès aux infrastructures socio-économique.
Les impacts sociaux négatifs du projet seront principalement liés à : la perte de terre (360 champs de culture
d’une superficie totale de 494 172 m²); 25 maisons d’habitation seront touchées, mais un (1) seul PAP sera
physiquement déplacé ; la perte d’infrastructures connexes (41 greniers, 5 hangars); la perte d’arbres fruitiers (17
manguiers).
Les impacts ont été minimisés grâce aux mesures de contournement systématique des habitations, chaque fois que
cela a été possible. Aussi, la construction de la route sera réalisée de manière à ne pas empêcher ou détruire les
cultures en mettant à profit la longue saison sèche pour la réalisation des travaux. Dans le cas contraire, les
compensations pour pertes de production seront payées, et des mesures permettant de restaurer les conditions de
vie des populations affectées seront mises en œuvre.
Cadre juridique et institutionnel de la réinstallation
xii
La constitution de la république du Niger du 25 novembre 2010, stipule en son article 28 : que toute personne a
droit à la propriété. Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique, sous réserve d’une
juste et préalable indemnisation. La déclaration d’utilité publique visera un périmètre précis sur lequel va porter
l’expropriation (cf. article 3 du Décret 2009-224/PRN/MU/H du 12 août 2009). La loi 2008-37 du 10 juillet 2008
modifiant et complétant la loi 61-37 du 24 novembre 1961 réglemente l’expropriation pour cause d’utilité publique
et l’occupation temporaire et stipule : « L’expropriation est la procédure par laquelle l’Etat peut, dans un but
d’utilité publique et sous réserve d’une juste et préalable indemnité, contraindre toute personne à lui céder la
propriété d’un immeuble. ». L’indemnisation juste et préalable restant le principe fondamental de l’expropriation.
La déclaration d’utilité publique de l’aménagement de la piste rurale Yaya-Alléla-Guéza-Dangona est
actuellement dans le circuit d’adoption. La cessibilité des biens sera ensuite précisée, conformément au décret
n°2009-224/PRN/MU/H du 12 août 2009, fixant les modalités d’application des dispositions particulières de la loi
61-37, notamment la fixation des indemnités d’expropriation.
Analyse des gaps et/ou contradiction de la législation nigérienne au regard des exigences de la Banque
mondiale
La consultation et la diffusion de l’information constituent des facteurs de réussite de tout PAR surtout dans un
contexte caractérisé par un fort taux d’analphabétisme des populations affectées. Les consultations publiques ont
été menées pour sensibiliser la population en général et les PAPs en particulier sur le processus de préparation du
PAR et les modalités de sa mise œuvre.
Les consultations publiques effectuées du 28 novembre au 05 décembre 2018 en présence des élus locaux et des
représentants des mairies d’Alléla et d’Illéla se sont déroulées ainsi qu’il suit dans chaque village visité :
- la présentation de l’objet de la mission qui consiste à rencontrer les populations afin de les informer du
PADEZA des actions qui seront entreprises dans le cadre de ce projet dans leur commune;
xiii
- la présentation de l’équipe du consultant;
- la présentation du projet et les activités qu’il compte entreprendre;
- la présentation des impacts positifs ;
- la présentation des impacts négatifs ;
- les mesures d’atténuation et de bonification des impacts négatifs;
- l’information sur le droit des populations à indemnisation pour toute perte subie;
- le recueil des points de vue, des avis, des craintes, des souhaits et des recommandations des populations
affectées.
- la signature des rapports de consultation publique.
Les acteurs rencontrés, notamment les PAP, s’accordent sur l’utilité et l’importance de l’aménagement de la route
qui constitue une infrastructure importante dans l’amélioration de leur situation socioéconomique.
Quant aux recommandations et suggestions formulées, elles portent sur les points suivants :
Au Niger, le cadre réglementaire en matière d’expropriation est balisé à travers les dispositions du décret N°2009-
224/PRN/MU/H du 12 août 2009 fixant les modalités d’application des dispositions particulières de la loi 61-37 du
24 novembre 1961 réglementant l’expropriation pour cause d’utilité publique et l’occupation temporaire modifiée
et complétée par la loi n°2008-37 du 10 juillet 2008, relatives au déplacement involontaire et à la réinstallation des
populations dispose en son article 17 que « toute personne affectée reconnue propriétaire suivant la législation en
vigueur est considérée éligible aux indemnités ». Toutefois, les personnes n’ayant pas de droits susceptibles d’être
reconnus sur les biens immeubles qu’elles occupent peuvent être éligibles, pour perte d’activités génératrices de
revenus, de moyens de subsistance, de propriété sur des ressources communes, de cultures dans les conditions
fixées par le présent décret » (article 17 alinéa 2).
xiv
Pour sa part, la Politique en matière de déplacement involontaire de populations de la Banque Mondiale décrit
ainsi qu’il suit les critères d’éligibilité des personnes affectées par un projet:
Les personnes qui ont des droits légaux formels sur la terre ou sur d’autres biens, reconnus par les lois du pays.
Les personnes n’ayant pas de droits légaux formels sur la terre ou sur d’autres biens au moment du recensement,
mais qui peuvent prouver leurs droits en regard des lois coutumières du pays.
Les personnes qui n’ont pas de droits, légaux ou autres, susceptibles d’être reconnus sur les terres qu’elles
occupent, et qui ne sont pas incluses dans les deux catégories décrites ci-dessus.
Ainsi, la politique de la Banque s’applique à toutes les personnes affectées, quel que soit leur statut, qu’elles aient
ou non des titres formels, des droits légaux ou des droits coutumiers, et autant qu’elles occupaient les lieux avant la
date limite d’éligibilité.
La Banque demande à ce que les personnes constituant les groupes (1) et (2) ci-dessus reçoivent une pleine
compensation pour la terre, les structures et les biens qu’elles perdent.
Dans le cas du troisième groupe, soit les ayants droits qui sont des occupants et/ou usagers de la terre ou des
ressources, mais qui n’ont pas de titres ou droits coutumiers reconnus (emprunteurs de terres, locataires, occupants
sur gages, femmes, etc.), la Banque demande à ce qu’ils reçoivent une aide à la réinstallation pour leur permettre
d’améliorer leurs conditions de vie.
Date limite d’éligibilité
Les personnes affectées par les travaux d’aménagement de la piste rurale existante Yaya-Alléla-Guéza-Dangona
(71 km) doivent bénéficier d’une indemnisation juste et préalable, c’est-à-dire payée avant le démarrage des
travaux d’aménagement de la piste. La date butoir correspondant à la fin du recensement a été fixée au 5
décembre 2018, correspondant à la fin du recensement. Au-delà de cette date, les personnes qui viendraient à
occuper les emprises ne seront pas indemnisés. Les populations en ont été informées lors de la campagne de
recensement.
Evaluation des biens et compensations
La législation nationale prévoit que lorsque l’expropriation entraine un déplacement des populations, toutes les
personnes affectées soient indemnisées sans discrimination de nationalité, d’appartenance ethnique, politique,
religieuse, culturelle ou sociale ou de genre. L’indemnisation et la réinstallation doivent être équitables,
transparentes et respectueuses des droits humains des personnes affectées par l’opération (cf. article 13 bis de la
61-37 du 24 novembre 1961).
Dans le cadre de la législation nationale, les méthodes d’estimation suivantes sont retenues par type de perte :
Pour les infrastructures, équipements et biens communautaires, l’opération prend directement en charge leur
remplacement à neuf suivant les normes nationales et compensées de façon à ce que leur quantité et qualité ne
diminuent ;
Pour les concessions, habitations ou clôtures, l’indemnisation est basée sur le remplacement. Pour les cultures,
l’indemnisation se fera au prix du marché en période de soudure ;
Pour les revenus d’activités commerciales perdus et ceux liés aux activités temporaires pour la période comprise
entre le déplacement et la réinstallation, l’indemnisation sera basée sur un forfait ;
Par rapport à la PO 4.12, l’évaluation est faite sur la base de la valeur acquise, qui correspond à la valeur
actualisée et qui prend en compte la valeur intrinsèque du bien considéré, mais aussi la plus-value qui s'y est
incorporée (correspondant au renchérissement général du coût des biens).
Concrètement, la personne affectée doit être capable de faire reconstruire son bâtiment sur un autre site en
utilisant l'indemnisation payée pour l'ancien bâtiment. Il est important de noter que l’évaluation est faite sur la
base de la valeur acquise, qui correspond à la valeur actualisée.
xv
Par ailleurs, le coût de remplacement sera calculé en intégrant trois éléments essentiels :
La valeur du terrain qu’occupe la concession, calculée à partir de la superficie de la concession et du prix du
terrain déterminé lors des investigations sur le terrain ;
La valeur de remplacement de l’habitation, estimée par les agents de collecte de données à partir des prix des
matériaux de construction, de la main d’œuvre, de la superficie et du type de bâtiments. Le détail sur les méthodes
d’évaluation sont décrites au chapitre 8 ;
Les valeurs des annexes et autres composantes, telles les cuisines, les latrines, etc.
Dans la mesure où les barèmes qui sont proposés par l’Administration sont dépassés, et généralement faibles les
taux d’indemnisation sont fixés sur la base des pratiques dans des projets similaires et en concertation avec les
personnes affectées.
Concernant l’appui à la restauration des moyens d’existence, il sera réalisé sous forme d’aide à la production par
la fourniture de semences sélectionnées et de soutien à la sécurité alimentaire par la fourniture de vivres aux PAP
agricoles et aux ménages vulnérables.
Mise en œuvre du PAR
Les mesures d’appui à la restauration des moyens d’existence sont prévues pour aider les PAP de la catégorie
agricole dont les moyens d’existence reposent sur l’exploitation des terres agricoles. A ce niveau, l’axe
d’intervention privilégié est l’appui à la production en vue d’aider les PAP à améliorer leur sécurité alimentaire.
Les appuis porteront sur la fourniture de semences améliorées en vue d’augmenter la production agricole, l’appui
aux groupements féminins et l’aide à l’établissement des pièces d’Etat civil.
Durant la mise œuvre du PAR, conformément aux exigences de la PO 4.12, un accompagnement social sera
apporté aux PAP. Cet accompagnement prendra la forme d’une assistance pour mener les activités suivantes :
conseil-accompagnement pour la constitution des dossiers en vue de l’indemnisation ;
conseil et accompagnement pour le paiement des indemnisations ;
consultation et communication avec les PAPs afin de les tenir informées de l’avancement de la mise en
œuvre du Plan d’Action de Réinstallation.
Il sera apporté une assistance aux PAP vulnérables, chefs de ménage, sous forme de pécule d’un montant de
50 000 F CFA en plus des compensations auxquelles ils peuvent légitimement prétendre. Cette dotation financière
xvi
permettra aux ménages vulnérables de faire face aux besoins alimentaires pendant la période de soudure (mai-
août).
Mécanisme de gestion des plaintes et conflits
La structuration du mécanisme de gestion de plainte a été portée à la connaissance des populations pendant la
campagne de recensement tout comme elles ont été informées qu’elles peuvent opter aussi pour la voie judiciaire.
Des registres de plaintes seront disponibles auprès des mairies d’Alléla et de Illéla et des chefs des villages
concernés.
Au cours des consultations publiques toutes les parties concernées ont été informées de la procédure de règlement
des griefs et de redressement des tords. En effet, plusieurs types de conflits peuvent surgir en cas de réinstallation
justifiant ainsi l’existence d’un mécanisme pour traiter certaines plaintes. Les problèmes qui peuvent apparaître
sont les suivants : conflits sur la propriété d’un bien ; erreurs dans l'identification des PAP et l'évaluation des
biens ; désaccord sur des limites de parcelles ; désaccord sur l'évaluation d'une parcelle ou d'un autre bien ;
désaccord sur les mesures de réinstallation ; caractéristiques de la parcelle de réinstallation,) etc.
Les étapes suivantes seront nécessaires pour traiter les plaintes qui naitraient de la mise en œuvre du projet et des
opérations de réinstallation :
information du public sur la mise en place du mécanisme
l’enregistrement
le traitement
le suivi
la clôture
l’archivage
Suivi et Evaluation
Le suivi et l’évaluation de la réinstallation des PAP seront menés par l’Unité de gestion du projet en relation avec
le comité de réinstallation. Ce suivi permettra de vérifier la mise en œuvre du PAR et s’assurer qu’elle s’effectue
conformément à la planification. En outre le projet engagera un Consultant pour assurer l’audit de la mise en
œuvre du PAR.
Le but principal du processus de Suivi et Evaluation est de s’assurer que les principaux objectifs du Plan d’Action
de Réinstallation sont atteints. Dans cette optique, le processus devra prouver qu’effectivement les PAP ont reçu
des compensations justes et équitables, qu’elles ont été compensées avant de libérer leurs terres ou que leurs biens
soient démolis ou perdus, et que leur niveau de vie est au moins équivalent sinon meilleur que celui d’avant le
projet.
Calendrier de mise en œuvre du PAR
Le démarrage de la mise en œuvre des activités de réinstallation est constaté avec le dépôt d’un exemplaire du
PAR auprès des communes d’Alléla et Illéla touchées par la réinstallation.
L’Unité de coordination du projet prendra les dispositions après le dépôt du PAR auprès des communes
concernées, pour assurer l’information continue des populations affectées par tous les moyens de communication
disponibles (radios communautaires, affichage, réunions etc.).
Les personnes affectées seront invitées à donner leur avis sur l’exactitude des données telles qu’arrêtées lors de la
mission de terrain et de l’atelier de validation. Si une PAP n’est pas satisfaite des données reprises dans le PAR, la
Direction Générale des Routes Rurales, agence d’exécution du PAR doit ouvrir des nouvelles consultations pour
une conciliation des points de vue. A la fin de la conciliation, il est signé avec la PAP un nouveau protocole de
reconnaissance et d’approbation des données du PAR, en présence de l’autorité administrative locale. A la suite
de l’approbation, l’étape suivante consistera à la mise en œuvre de la compensation et de restauration des moyens
d’existence de la PAP.
xvii
Budget du PAR
Le budget pour la mise en œuvre du PAR est estimé à 180 081 850 F CFA, répartis ainsi qu’il suit :
RUBRIQUE COÜT (F CFA) SOURCE
A. COMPENSATION EN ESPECE DES CATEGORIES DE PERTES en ,
Compensation pour pertes de terres agricoles 50 197 400
Compensation pour perte de production 10 399 200
Compensations des pertes de parcelles à usage d’habitation 20 325 500
Compensation pour les pertes de biens collectifs 1 168 560
Compensation pour les pertes de clôtures 20 263 880 Etat du
Compensation des pertes d’arbres fruitiers 1 688 000 Niger
Compensations des pertes de places d’affaires et de revenus 8 850 282
Indemnité de vulnérabilité 6 250 000
Appui au déménagement 100 000
Sous total A : Budget de compensation 108 843 622
Imprévus 12% 13 061 235
TOTAL A 121 904 875
B. BUDGET RESTAURATION DES MOYENS DE PRODUCTION AGRICOLE
Appui en semences améliorées 5 250 000
Appui aux groupements féminins 2 200 000 Financemen
Appui à l'établissement des documents d'Etat civil 4 170 000 t projet
Sous total B : Budget de restauration 11 620 000
C. BUGET DE LA MISE EN OEUVRE
Provision pour appui à la mise en œuvre du PAR 15 961 428
Suivi de la mise en œuvre du PAR 9 315 700
Communication /Sensibilisation 8 044 500
Financemen
Évaluation finale du PAR 7 002 100
t projet
Sous total C : Budget de la mise en œuvre 40 323 728
Sous-total B+ Sous-total C 51 943 728
Imprévus sous-total B+C (12%) 6 233 247
TOTAL B+C 58 176 975
TOTAL GENERAL 180 081 850
xviii
I. INTRODUCTION
1.1 Contexte du projet
Dans le cadre de la politique de développement, le Niger a sollicité et obtenu de l’Agence Internationale pour le
Développement (IDA) un prêt pour le financement du Projet d’Appui au Désenclavement des Zones Agricoles
(PADEZA). Ce projet est une suite des financements antérieurs dans le cadre d’appui et/ou financement additionnel
des projets d’appui au programme sectoriel des transports et compte se focaliser dans les régions de Dosso, Tahoua,
Maradi et Zinder qui ont une forte densité humaine mais aussi un taux élevé de pauvreté par rapport à la moyenne
nationale. Ces régions sont également des zones à hautes potentialités agricoles où des projets comme le PARIIS
(Projet d'Appui Régional à l'Initiative pour l'Irrigation au Sahel) et le PASEC (Projet d’Appui à l’Agriculture
Sensible aux risques Climatiques) sont déjà mis en œuvre. Donc l’intervention de PADEZA développera une
synergie avec ces deux (2) projets surtout dans le cadre du désenclavement des grands bassins de productions
agricoles.
Le projet PADEZA compte réaliser 650 km de pistes rurales existantes dont 383,1 km au cours de la première
phase
L'objectif de développement du projet PADEZA vise à « Améliorer l'accès routier durable des populations aux
marchés, aux sites de production agricole et aux services sociaux de base dans la zone d'intervention du projet » à
travers la réalisation de 650 km de routes rurales.
Au titre de la composante A, il est prévu l’aménagement des pistes rurales existantes sur plusieurs tronçons dont
celui de Yaya-Alléla-Guéza-Dangona sur 71 km.
Les travaux portent sur l’aménagement d’une chaussée de 6 mètres d’emprise sur une plateforme de 8 m avec la
réalisation des ouvrages hydrauliques pour maintenir la circulation en prenant en compte les changements
climatiques. Il s’agit d’une piste déjà existante qui doit être aménagé en vue d’assurer une meilleure liaison entre
les zones de production agricole et les marchés de consommation.
La réalisation des travaux d’aménagement de la piste va engendrer des impacts socio-économiques négatifs tels
que : des pertes de biens, des pertes de revenus ou de sources de revenus et fragiliser les moyens d’existences des
communautés affectées.
C’est dans le souci de minimiser les impacts négatifs potentiels du projet, tout en optimisant ses effets positifs, que
le présent Plan d’Action de Réinstallation (PAR) est élaboré dans le cadre des travaux d’aménagement de la piste
rurale existante Yaya-Alléla-Guéza-Dangona, longue de 71 km.
Il permettra d’anticiper la survenue des risques et gérer les impacts négatifs identifiés. Le PAR doit être conforme
aux dispositions législatives et règlementaires nationales existantes en matière de réinstallation des populations
déplacées dans le cadre de la mise en œuvre de projets d’investissement, et respecter les exigences de la Banque
mondiale en la matière (PO 4.12 – Réinstallation involontaire de personnes).
1.2 Objectifs et principes du PAR
La réinstallation involontaire entraine le plus souvent des risques et impacts économiques, sociaux et
environnementaux importants, susceptibles d’affecter négativement le bien être des personnes et des communautés
concernées. Le déplacement des populations (physique et/ou économique) doit être évité, autant que possible, mais
s’il s’avère indispensable pour l’atteinte des objectifs du projet, des mesures appropriées doivent être prises pour
minimiser ses impacts négatifs sur les personnes affectées.
Les objectifs assignés au présent PAR sont les suivants :
Minimiser, dans la mesure du possible, la réinstallation involontaire en étudiant toutes les alternatives viables dans la
conception du projet ;
S’assurer que les personnes affectées soient consultées et aient l’opportunité de participer à toutes les étapes du
processus d’élaboration et de mise en œuvre du processus de réinstallation ;
Proposer des mesures de compensation, de commun accord avec les personnes concernées pour permettre à ces
dernières de maintenir leurs conditions de vie, là où les déplacements du fait du projet s’avèrent inévitables ;
1
Proposer des mesures spécifiques à l’endroit des personnes vulnérables parmi les PAP afin d’éviter d’accentuer leur
situation de vulnérabilité ;
S’assurer que les indemnisations soient déterminées en rapport avec les impacts subis, afin qu’aucune personne
affectée par le projet ne soit pénalisée ;
S’assurer que les personnes dont les biens sont impactés, notamment les personnes vulnérables, bénéficient d’une
assistance dans leurs efforts pour le rétablissement de leurs moyens d’existence.
De façon plus spécifique le PAR permettra d’assurer aux personnes dont les biens ou les activités sont impactés par
l’aménagement de la piste rurale existante Yaya-Alléla-Guéza-Dangona, un dédommagement juste et équitable
pour les pertes subies.
1.3 Méthodologie d’élaboration du PAR
L’approche méthodologique adoptée pour la réalisation du PAR a comporté les étapes suivantes :
Réunion de coordination et d’orientation avec l’Unité de gestion du projet ;
Revue de la documentation sur le projet (Aide-mémoire du projet, cadre des résultats, EIES du sous-projet de piste,
CPRP, CGES du projet,) ;
Missions de terrain (les missions se sont déroulées en juillet et août pour une première fois) pour des visites
reconnaissance, caractérisation du tracé, appréciation de la zone d’influence, prise de repères) ;
Une deuxième mission d’enquête socioéconomique a eu lieu entre novembre et décembre
Consultations publiques dans les zones concernées par le projet de pistes rurales existantes, afin de
recueillir les avis et préoccupations des populations locales, ainsi que leurs suggestions et
recommandations par rapport aux activités envisagées et enquêtes socioéconomiques
(recensement des personnes affectées, inventaire des biens affectées, évaluation des pertes subies,
détermination des conditions et moyens d’existences des personnes affectées, évaluation des
pertes et détermination des mesures de compensation du 28 novembre au 5 décembre2018) ;
Élaboration du rapport provisoire du PAR
1.4 Présentation du rapport
Le rapport du Plan d’Action de réinstallation comprendra les parties suivantes :
(i) Introduction
(ii) Description du projet et présentation de la zone d’implantation ;
(iii) Impacts sociaux négatifs du projet ;
(iv) Synthèse des études socio-économiques ;
(v) Cadre juridique et institutionnel de la réinstallation ;
(vi) Consultation et participation des parties prenantes ;
(vii)Eligibilité et date butoir ;
(viii) Evaluation et compensation des pertes ;
(ix) Mise en œuvre du PAR ;
(x) Règles et procédures de réinstallation ;
(xi) Gestion des plaintes et conflits ;
(xii)Responsabilités organisationnelles de la mise en œuvre du PAR ;
(xiii) Suivi et évaluation des activités de réinstallation ;
(xiv) Calendrier d’exécution du PAR ;
(xv) Coût de financement du PAR et sources de financement ;
(xvi) Conclusion ;
(xvii) Annexes.
2
3
II. DESCRIPTION DU PROJET ET PRESENTATION DE LA ZONE D’IMPLANTATION
2.1 Description du projet
L'objectif de développement du projet PADEZA (ODP) est « Améliorer l'accès routier durable des populations aux
marchés, aux sites de production agricole et aux services sociaux de base dans la zone d'intervention du projet ». Le
projet comporte quatre composantes : (i) Aménagement des pistes rurales existantes, (ii) Appui à l’entretien des
routes rurales, (iii) Appui opérationnel, et (iv) Intervention d’urgence.
Composante 1 : Aménagement des pistes Rurales existantes (environ 43,5 millions USD, 100% financés par
IDA).
Sous-Composante 1.1 : Travaux d’aménagement des pistes rurales existantes (environ 41,5 millions USD, 100%
financés par IDA). Cette sous-composante vise à relier les zones de production agricole aux marchés et pôles de
consommation. Environ 650 km de pistes rurales seront aménagées en deux (02) phases successives. La première,
qui portera sur un linéaire d’environ 383,1 km, sera découpée en deux tranches engagées de manière séquentielle,
afin de faire face à la capacité limitée des entreprises face à la masse des travaux. Au titre de cette composante, il
est prévu l’aménagement du tronçon de piste rurale existante Yaya-Alléla-Guéza-Dangona, objet du présent PAR,
d’une longueur de 71 km.
- Sous-Composante 1.2 : Aménagements connexes (environ 2,0 millions USD, 100% financés par IDA) Cette sous-
composante finance les infrastructures communautaires de base proposées par les bénéficiaires, permettant ainsi de
maximiser les impacts du projet en comblant certaines insuffisances en particulier pour les femmes et les filles. Les
ouvrages prévus comprennent : (i) des forages, ce qui permettrait de réduire le temps de marche des femmes/filles
pour chercher de l’eau ; (ii) des latrines scolaires, utiles pour encourager les filles à fréquenter les écoles ; (iii) des
clôtures pour les écoles situées à proximité des pistes à aménager, pour renforcer la sécurité ; (iv) l’éclairage public
(solaire) à la traversée des villages pour prolonger la durée des activités la nuit ; et (v) des plantations d’arbres dans
les villages pour l’ombrage et l’abattement des poussières.
Composante 2 : Appui à l’entretien des routes rurales (environ 3,25 millions USD dont 1,0 million USD financés
par IDA et 2,25 millions USD financés par le GdN).
- Sous-Composante 2.1 : Appui à la mise en place du système d’entretien courant manuel (environ 1,0 million USD,
100% financés par IDA). Cette sous-composante vise à mettre en place les mesures d’accompagnement nécessaires
pour assurer l’entretien courant manuel des routes rurales aménagées dans le cadre du projet, pour la réparation des
désordres de faible amplitude ne nécessitant pas l’emploi de moyens mécanisés (point à temps sur chaussées et curage
des ouvrages de drainage…..etc.). Cela se fera en droite ligne avec la stratégie nationale d’entretien des routes rurales
au Niger : entretien par les comités mis en place au niveau des villages, avec l’appui du Ministère de l’Equipement.
Les activités spécifiques à financer sont : (i) sensibilisation et constitution des comités, (ii) formation et mise en
œuvre de chantiers-écoles, (iii) acquisition d’outils+ kits de soins + équipement de protection et (iv) audits du
mécanisme.
- Sous-Composante 2.2 : Travaux d’entretien mécanisé (environ 2,25 millions USD, 100% financés par le GdN ). Cette
sous-composante, exclusivement financée par le Gouvernement du Niger à travers le Fonds d’Entretien Routier,
portera sur la mise en œuvre des travaux d’entretien mécanisé et de gestion du patrimoine routier. Elle comprendra les
activités suivantes : (i) missions de programmation et supervision/contrôle des travaux, (ii) travaux d’entretien, y
compris gestion des barrières de pluies (matériaux et paiement des cantonniers).
Composante 3 : Appui Opérationnel (Environ 5.75 millions USD dont 5.5 millions USD financés par IDA et 0.25
millions USD financés par GdN).
- Sous-Composante 3.1 : Gestion du Projet (Environ 3.8 millions USD, 100% financés par IDA) . Cette sous-
composante finance (i) les prestations du personnel clef de l’unité de coordination du projet, (ii) audits financiers des
comptes, (iii) coûts de fonctionnement de l’unité de gestion, (iv) acquisitions fournitures de bureau, matériels roulants
pour l’unité de gestion, (v) appui à la supervision par la DGRR, DGGR.
- Sous-Composante 3.2 : Plan d’actions de Réinstallation (Environ 0.25 million USD, 100% financés par GdN). Cette
sous-composante financera la mise en œuvre des Plans d’actions de réinstallations causés par les travaux routiers. Les
activités sont (i) indemnisation/compensation des personnes affectées par le projet (PAP), (ii) assistance aux PAP et
(iii) coûts administratifs.
- Sous-Composante 3.3 : Suivi Intelligent de la mise en œuvre (Environ 0.3 million USD, 100% financés par IDA). En
raison de la grande superficie à couvrir, et la situation sécuritaire instable dans la bande sahélienne, le projet
4
s’appuiera sur diverses approches intelligentes de technologie de l’information pour faciliter le suivi de la mise en
œuvre des activités. Les activités à financer dans le cadre de cette sous-composante comprendront, sans s'y limiter: (i)
la représentation cartographique géo localisée des routes planifiées et réhabilitées; (ii) la surveillance à distance via
imagerie satellitaire; (iii) utilisation des smartphones pour évaluer l’état de la route avant et après les travaux
(Mapillary, roadlab); (iv) Suivi et évaluation des activités via partie tierces équipés de questionnaires géo-actifs et de
smartphones / tablettes; et (v) le mécanisme de suivi itératifs des bénéficiaires via les téléphones mobiles.
- Sous-Composante 3.4 : Engagement Citoyen (Environ 0.4 million USD, 100% financés par IDA). Cette sous-
composante vise à renforcer la participation et l’engagement des bénéficiaires pour assurer une meilleure
pérennisation des résultats de développement du projet. Les trois outils d’engagement qui seront utilisés sont les
suivants :
- Consultations des communautés locales afin d’identifier et de prioriser leurs besoins,
- Suivi communautaire pendant les travaux et l’entretien
- Système de gestion des griefs et des doléances qui intègre les structures traditionnelles d’intermédiation et de
résolution des conflits.
- Sous-Composante 3.5 : Suivi des activités de Prévention contre les violences basées sur le Genre (VBG) et
exploitation des enfants (EDE) (Environ 1.0 million USD, 100% financés par IDA). Cette sous-composante financera
le suivi des activités visant à prévenir les VBG et les EDE sur les sites de travaux de génie civil. Cette sous-
composante sera mise en œuvre par une ONG spécialisée qui possède une vaste expérience du travail sur les questions
de VBG et EDE au Niger. De plus, un partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) sera
également exploré. Les activités spécifiques à mener par l'ONG sont entre autres (i) la sensibilisation et la
consultation des riverains concernant les VBG et Les EDE, (ii) suivi des clauses contractuelles liées à la VBG et à la
VAC (signature obligatoire du code de conduite, réunion quotidienne sur la violence sexiste et rapport sur les cas de
non-conformité identifiés, (iii) production d'un rapport de suivi périodique, (iv) mise en place et opérationnalisation
d'un GRM réactif et efficace aux VBG et VAC confidentielle et plainte à l'unanimité et (v) enquête et prestation de
services ( médicales, psychologiques) aux victimes en cas d'incidence de VBG ou de VAC, y compris appui à la
création d’un centre multifonctionnel de prise en charge des victimes.
Composante 4 : Intervention d’Urgence ($0.00 USD)
- Cette composante, connue sous le nom de composante d'intervention d'urgence sera disponible s'il y a lieu de
réallouer les ressources du projet dans l’avenir à travers une restructuration ou d'autres projets de la Banque dans le
portefeuille du Niger. Ces ressources seraient mises à disposition pour financer des activités d'intervention d'urgence
afin de faire face aux situations de crise et d'urgence. Les procédures seront définies dans un manuel opérationnel de
mécanisme de réponse d’urgence (IRM / OM), à préparer séparément et à faire approuver par la Banque,
conformément aux directives fournies (Sous OP 10.00, paragraphe 11). Dans le cas où cette composante est utilisée,
le projet sera restructuré pour réallouer les financements, réviser l'ODP et les indicateurs et préciser les modalités de
mise en œuvre.
C’est principalement la sous-composante 1.1 (Travaux d’aménagement des pistes rurales existantes) de la
composante 1, qui produira les impacts sociaux négatifs identifiés dans le présent PAR (perte de terre et/ou de bâti ;
perte de champs de culture, perte d’arbres fruitiers et d’ombrage, perte temporaire de revenus commerciaux).
2.2 Milieu humain
La population de la zone d’étude est consignée dans le tableau 1 et se compose de 5735 hommes pour 5756
femmes.
Tableau 1 : Population des villages concernés par la route
5
Commune Villages Hommes Femmes Total
Guéza 511 513 124
Dangona 1990 1994 3984
TOTAL 5735 5756 10714
Source : PDC, Commune Rurale d’Alléla et Commune Urbaine d’Illéla 2016
L’analyse de ce tableau montre que l’effectif des femmes dépasse celui des hommes de plus de 3,72%. En effet, la
population totale des villages qui se chiffre à 10.714 habitants avec 46,28 % d’hommes et 53,72% femmes.
2.3 Caractéristiques socio-économique
2.3.1 Agriculture
Les cultures vivrières et maraîchères constituent les principales productions en cultures pluviales ou irriguées avec
pour spéculations le mil, le sorgho, le niébé, le maïs, le riz et le fonio. C’est d’ailleurs le mil qui sera considéré
comme principale spéculation pour les estimations de dédommagement en raison de sa prédominance dans la
production agricole (près de 96% de la production vivrière). Le tableau N° 2 ci-dessous donne les productions
vivrières et de rente par départements concernés en 2016.
Tableau 2: Productions vivrières et de rente par départements concernés e
Long Départements
Equins
Bovins
Ovins
6
Tableau 4: marchés hebdomadaires et à bétail
Communes Marchés
Tronçons concernées hebdomadaires Marchés à bétail
Alléla
Dangona; Tchira
Yaya-Alléla-Guéza-Dangona Illéla et Bazazaga Bazazaga
2.3.4 Artisanat
Il participe de manière appréciable à la promotion économique de plusieurs familles dont il constitue une
profession. Il offre une gamme de productions dont la bijouterie, la maroquinerie et la sculpture. Les objets
fabriqués sont très prisés surtout par les touristes.
A côté de cet artisanat professionnel, se développe un artisanat de service (vannerie, sparterie), quasi généralisée
aux femmes dont elles tirent un revenu substantiel.
7
Carte 1: Localisation au Niger
des différents tronçons du
PADEZA
8
9
III. IMPACTS SOCIAUX NEGATIFS DU PROJET
Le sous projet, objet des futurs travaux de construction de la route rurale Yaya-Baizo-Alléla-Dangona sera réalisé
sur une longueur totale de 71 km, avec une largeur d’emprise de 8 m dans les communes de Alléla et Illéla.
L’aménagement de la route va engendrer certes des impacts positifs pour les populations, mais il entraîne
également certains impacts négatifs qui nécessitent des mesures d’atténuation.
3.1. Impacts sociaux positifs
La construction de la route rurale Yaya-Alléla-Guéza-Dangona contribuera à l’amélioration de l’accès routier
durable des populations aux marchés, aux sites de production agricole et aux services sociaux de base dans la zone
d’intervention. De façon spécifique les impacts positifs suivants sont attendus :
- La création d’emplois lors de la phase de construction et à long terme, le développement des activités commerciales ;
- L’amélioration de la qualité des services sociaux de base (santé, éducation etc.) ;
- L’ amélioration de la mobilité des populations locales et de la circulation des produits agricoles et manufactures;
- L’amélioration des conditions de vie des populations de la zone du projet à travers un meilleur accès aux
infrastructures socio-économiques…
3.2. Impacts sociaux négatifs
Les impacts sociaux négatifs du projet seront principalement liés à: la perte de terre (495 172m² de champs de
culture); 25 maisons d’habitation, dont un (1) seul PAP sera physiquement déplacé; la perte de 41 greniers, la perte
d’arbres fruitiers (17 manguiers) et des places d’affaires et de revenus (12 boutiques, 9 fours boulangers, 1 moulin à
grain et 4 hangars).
3.2.1 Impacts des travaux sur les personnes et les biens
Différentes catégories de pertes vont résulter de l’aménagement de la piste rurale Yaya-Dangona. Celles-ci
concernent les parcelles à usage agricole, les parcelles à usage d’habitation, les structures bâties à usage domestique
ou d’habitation, des places d’affaires et de revenus.
La superficie des champs de culture qui sera perdue du fait de la réalisation des travaux représentera près de 1,25%
de la superficie totale possédée par les ménages impactés (49,51 ha contre 3963,58 ha). Les impacts toucheront 350
chefs de ménage, mais l’incidence sur la production agricole et la sécurité alimentaire des ménages sera
relativement faible car la perte subie par exploitant est très limitée par rapport à la superficie possédée par ménage.
Tableau 5: Champs impactés
10
3.2.2 Impacts sur les habitations
En dépit des mesures de contournement utilisées dans le tracé de la route, chaque fois que la configuration le
permet, des biens d’habitation seront perdus du fait des travaux (cf. tableau 6). Aussi, d’autres biens se trouvant
dans les villages ont été impactés : 45 murs, 25 maisons d’habitation
Il faut souligner que la majorité des constructions (maisons, murs) sont en banco (argile).
Tableau 6: Maisons et concessions impactées
Commune
Villages Maisons Concessions Parcelles vides
s
Yaya 4 2
Baizo 4 7
Doundayé 9 1 8
Alléla Alléla 4 14 3
Bazazaga
Mallamawa
Goumbi Kano 1 2
Kiabi
Lama 3 4 2
Illéla
Gueza
Dangona
TOTAL 25 28 15
11
IV. SYNTHESE DES ENQUETES SOCIO-ECONOMIQUES
Cette section présente les caractéristiques socioéconomiques des zones impactées et les enjeux sociaux que
présente la réinstallation des personnes impactées. Au total 417 ménages, soit 4287 personnes (cf. Tableau 7)
seront impactés dans les deux communes d’Alléla et Illéla. Les personnes affectées représentent 26,5% de la
population totale des villages concernés par le projet.
Les impacts ont été minimisés grâce aux mesures de contournement systématique des habitations s’il n’existe pas
de couloir assez large pour réaliser la route.
Tableau 7: Répartition des ménages impactés
12
V. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE LA REINSTALLATION
Le contexte légal et institutionnel de réinstallation recouvre les questions liées à la législation foncière, les
mécanismes d’acquisition des terres nécessaires à la mise en œuvre du projet, ainsi que les contraintes relatives aux
restrictions d’accès aux terres et autres ressources habituellement utilisées par les populations. L’Etat est le garant
des lois et règlements et veille à leur application au sein des entités décentralisées. Il définit le mode d’accès à la
propriété foncière ainsi que les modes d’exploitation des ressources naturelles : terres, forêts, eau, domaine public
ou privé, naturel ou artificiel.
5.1 Droits fonciers au Niger
La législation sur le foncier est principalement constituée des textes de cadrage suivants:
plusieurs textes coloniaux (Décret du 29 juillet 1928 portant réglementation du domaine public et des
servitudes d’utilité publique en AOF, Décret du 26 juillet 1932 portant réorganisation du régime de la
propriété foncière en AOF – promulgué en AOF par arrêté N°837ap. du 12 avril 1933, et l’Ordonnance
n°59-113/PCN du 11 juillet 1959, portant réglementation des terres du Domaine privé de la République du
Niger ;
des textes sectoriels plus récents qui définissent ou classent certains biens dans le domaine public de l’Etat
ou des Collectivités territoriales (Ordonnance 93-15 du 2 mars 1993 portant Principes d’Orientation du
Code Rural, Ordonnance 2010-054 du 17 septembre 2010 portant Code Général des Collectivités
Territoriales de la République du Niger, Loi 2004-040 du 08 juin 2004 portant régime forestier,
Ordonnance 2010-09 du 1er avril 2010 portant Code de l’Eau au Niger, Loi N° 60-28 du 25 mai 1960 fixant
les modalités de mise en valeur et de gestion des aménagements réalisés par la puissance publique et son
Décret d’application…) ; l’ordonnance n° 99-50 du 22 novembre 1999 fixant les tarifs d’aliénation et
d’occupation des terres domaniales.
La constitution de la 7ème république du Niger du 25 novembre 2010, stipule en son article 28 : que toute personne a
droit à la propriété. Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique, sous réserve d’une juste
et préalable indemnisation. La déclaration d’utilité publique visera un périmètre précis sur lequel va porter
l’expropriation (cf. article 3 du Décret 2009-224/PRN/MU/H du 12 août 2009). La loi 2008-37 du 10 juillet 2008
modifiant et complétant la loi 61-37 du 24 novembre 1961 réglemente l’expropriation pour cause d’utilité publique
et l’occupation temporaire et stipule : « L’expropriation est la procédure par laquelle l’Etat peut, dans un but
d’utilité publique et sous réserve d’une juste et préalable indemnité, contraindre toute personne à lui céder la
propriété d’un immeuble. ». L’indemnisation juste et préalable restant le principe fondamental de l’expropriation.
L’article 2 de ladite loi 2008-37 cite les divers travaux d’utilité publique susceptibles de donner lieu à
l’expropriation et notamment la construction d’ouvrages d’aménagements agricoles et hydroélectriques qui relèvent
du domaine public de l’Etat tel que consacré par le décret de 1928 portant réglementation du domaine public et des
servitudes d’utilité publique.
L’ordonnance 93-015 du 2 mars 1993, fixe les principes d’orientation du code rural et définit le cadre juridique des
activités agricoles, sylvicoles et pastorales dans la perspective de l’aménagement du territoire, de la protection de
l’environnement et de la promotion humaine. Ce texte assure la sécurité des opérateurs ruraux par la
reconnaissance de leurs droits et favorise le développement par une organisation rationnelle du monde rural.
La terre et les ressources naturelles appartiennent à l’Etat, aux collectivités locales et aux particuliers ; les
différentes formes de propriété relèvent de la cohabitation entre le droit moderne écrit et le droit coutumier. Le
Code Rural stipule que les ressources naturelles rurales font partie du patrimoine commun de la Nation et à ce titre,
tous les nigériens ont une égale vocation à y accéder sans discrimination de sexe ou d’origine sociale (article 4).
Les droits sur les ressources naturelles bénéficient d’une égale protection, qu’ils résultent de la coutume ou du droit
écrit (article 5). Par conséquent, la propriété du sol s’acquiert par la coutume ou par les moyens du droit écrit.
La propriété coutumière confère à son titulaire la propriété pleine et effective de la terre. La propriété coutumière
provient de :
- l’acquisition de la propriété foncière rurale par succession et confirmée par la mémoire collective ;
13
- l’attribution à titre définitif de la terre à une personne par l’autorité coutumière compétente ;
- tout autre mode d’acquisition prévu par les coutumes des terroirs.
La propriété de droit moderne écrit tient de l’acquisition à titre privé d’une propriété foncière par l’un des actes ci-
après :
- inscription au dossier rural ;
- l’acte authentique ;
- l’attestation d’enregistrement au dossier rural ;
- l’acte de donation ;
- l’acte de vente ;
- l’acte sous seing privé.
Le domaine de l’Etat se subdivise en domaine public et domaine privé. Le domaine des collectivités territoriales
résulte de concessions du domaine de l’Etat (public ou privé) en vertu du principe de la décentralisation ; les
collectivités territoriales bénéficient du transfert de compétences dans les domaines suivants : le domaine foncier
des collectivités, le domaine économique, la planification, l'aménagement du territoire et l'urbanisme,
l'environnement et la gestion des ressources naturelles, l'élevage, l'agriculture, la pêche, etc. (article 12 de la loi
2002-13 du 11 juin 2002).
Le domaine de la propriété privée (personnes morales et physiques) résulte du droit moderne (titres fonciers de la
Direction des Affaires Domaniales et du Cadastre ou du Code rural, actes de transactions foncières des
Commissions Foncières (COFO), actes sous seing privé, et de la coutume (accession coutumière).
Les commissions foncières ont pour mission : (i) la sensibilisation des populations sur les dispositions applicables
en matière de gestion des ressources naturelles ; (ii) la matérialisation des espaces communautaires ; (iii) le
diagnostic approfondi des ressources naturelles ; (iv) l’appréciation de la mise en valeur des terres ; (v) la
délivrance de titres fonciers, etc.
Le dispositif institutionnel est renforcé par des Secrétariats Permanents Régionaux (SPR) qui ont pour mission
l’élaboration des Schémas d'Aménagement Foncier en tant qu’outil de gestion des ressources naturelles et de
sécurisation des opérateurs ruraux et des espaces communautaires.
En somme, la décentralisation autorise un partage de prérogatives des collectivités locales telles que :
La région dispose d’un domaine foncier public et privé, d’un domaine privé acquis à titre onéreux ou gratuit.
Elle peut également céder tout ou partie des biens meubles ou immeubles relevant de son domaine privé ou
passer des conventions sur l’utilisation des biens ;
Le département est chargé de la mise en œuvre et de la coordination des programmes de développement dont
les orientations et les stratégies sont définies par la région ;
La commune qui assurera l’élaboration des plans et schémas locaux de développement dans le respect des
options du département.
Même si l’on doit se réjouir des progrès réalisés par le Niger aux plans juridique et institutionnel de la mise en
place des commissions foncières, on ne peut perdre de vue la précarité dans laquelle se trouvent plusieurs de ces
structures et les faiblesses qui les caractérisent : personnel mal formé, non renouvellement des mandats, activités
limitées à la délivrance d’actes de transaction foncière, faible capacité opérationnelle etc.
5.2 Cadre légal et réglementaire de l’expropriation au Niger
Il résulte des principes généraux du droit que l’expropriation peut être définie comme l’obligation faite au
propriétaire d’un bien immobilier (immeuble ou terrain) ou d’un droit immobilier de céder la propriété de ce bien à
une personne publique (administration, collectivité publique ou un organisme public). En tout état de cause,
l’expropriation est une cession forcée des droits réels et immobiliers et seules les personnes publiques sont
habilitées à acquérir des biens ou des droits immobiliers sous cette forme, à l’exclusion des personnes privées. En
14
contrepartie, il revient à l’autorité expropriante une l’obligation de compenser la perte subie par les personnes
expropriées.
La législation nigérienne détermine la procédure d’expropriation à travers les dispositions suivantes :
La constitution de la 7ème république du Niger du 25 novembre 2010 ;
La loi n°61-30 du 19 juillet 1961 fixant procédure de confirmation et d’expropriation des droits fonciers
coutumiers ;
La loi n°61-37 du 24 novembre 1961, réglementant l’expropriation pour cause d’utilité publique et
l’occupation temporaire modifiée et complétée par la loi 2008-037 du 10 juillet 2008 relative au
déplacement involontaire et à la réinstallation des populations ;
La loi n°98-007 du 29 avril 1998 fixant le Régime de la Chasse et de la Protection de la Faune ;
Le décret 97-007 du 10 janvier 1997 fixant statut des terroirs d’attache des pasteurs ;
Le décret n°2009-224/PRN/MU/H du 12 août 2009, fixant les modalités d’application des dispositions
particulières de la loi 61-37. Ce décret précise les règles relatives à la déclaration d’utilité publique, et à la
fixation des indemnités d’expropriation. Il détermine également les modalités d’élaboration, de la mise en
œuvre et du suivi des instruments de réinstallation ;
L’ordonnance n°99-50 du 22 novembre 1999 portant fixation des tarifs d’aliénation et d’occupation des
terres domaniales ;
L’ordonnance n°93-015 du 2 mars 1993 fixant les principes d’orientation du code rural ;
Décret n°97-304/PRN/ME/I du 8 août 1997 portant création, attributions et organisation des organes
consultatifs de l’habitat en matière d’urbanisme et d’habitat.
Les étapes de la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique sont les suivantes :
- Déclaration d’utilité publique ; l’utilité publique est déclarée par décret pris en conseil des ministres sur proposition
conjointe du ministre chargé des finances et du ministre de compétence duquel relèvent les travaux à exécuter, les
opérations à réaliser ou les mesures à appliquer. Lorsque les travaux à réaliser relèvent de la compétence de plusieurs
ministres, la détermination du ministre responsable est décidée par le chef du Gouvernement ;
- Enquête préliminaire pour l’identification des lieux ; l’ouverture de l’enquête est annoncée, un mois avant son début,
par tous les moyens de publicité habituels notamment, la radio, la télévision, l’affichage, les crieurs publics et par la
publication d’un avis au journal officiel ;
- Recensement des propriétaires ; les personnes affectées par l’opération et leurs représentants sont pleinement
informées et consultées, autant au sein des communautés déplacées, que des communautés hôtes, s’il y a lieu, à
travers des réunions publiques. L’information qui doit leur être communiquée concerne l’opération proposée, le plan
de réinstallation, les bénéfices de l’opération et les mesures d’atténuation de ses impacts sur l’environnement et sur
les populations ;
- Délimitation et estimation des propriétés, en collaboration avec les propriétaires,
- Compte-rendu de l’enquête aux autorités locales ;
- Réunions des autorités locales, propriétaires fonciers et Commissions compétentes en vue d’expliquer les raisons de
l’expropriation (utilité publique).
Dans les cas d’expropriation pour cause d’utilité publique la procédure requiert : une étude de faisabilité
concluante, une étude socioéconomique, un recensement des terres et une étude d’attribution de parcellaire.
En l’absence de toute consultation publique dans la procédure, l’opposition des expropriés peut pousser à
reconsidérer la compensation.
Des pratiques ad hoc (informelles, cas par cas) d’indemnisation se sont développées en l’absence de modalités
officielles de déplacement ou de réinstallation. Les collectivités territoriales appliquent les formalités suivantes :
- enquête préliminaire pour identification des lieux ;
- recensement des propriétaires ;
15
- délimitation des propriétés ;
- compte-rendu de l’enquête aux autorités locales ;
- réunions avec les autorités locales et les propriétaires fonciers en vue d’une entente sur les possibilités de
déguerpissement et de dédommagement ;
- recours à une équipe de morcellement des terrains en parcelles et de lotissement.
Le dédommagement est accordé au prorata de la superficie expropriée quand il s’agit de lotissement ; ainsi 25% de
la superficie expropriée est donnée en parcelle lotie à Niamey et la situation est variable dans les autres communes.
Tout déplacement éventuel est compensé en superficie de terre supérieure ou égale sur le nouveau site de
recasement. Le dédommagement peut également revêtir une forme monétaire (Ordonnance n°99-50).
L’indemnisation est calculée en fonction de la valeur des biens au jour du procès-verbal d’accord amiable, de
l’ordonnance d’expropriation, de la plus-value ou de la moins-value de la partie de la propriété non expropriée et de
la valeur résultant des déclarations faites par les contribuables ou des évaluations administratives (réglementation
fiscale ou foncière).
5.3 Exigences de la Banque mondiale en matière de réinstallation
La politique opérationnelle PO/PB 4.12 "Réinstallation Involontaire" doit être suivie lorsqu’une activité
quelconque du projet est susceptible de requérir une acquisition de terres pouvant entraîner une réinstallation
involontaire, des impacts sur les moyens d'existence, la perte de biens ou la restriction d'accès à ces biens ou
ressources naturelles. Les principes de base poursuivis par la politique de réinstallation sont les suivants :
- L’acquisition des terres et la réinstallation involontaire seront évitées autant que possible, ou minimisées en explorant
toutes les alternatives viables possibles. Il s’agira par exemple d’identifier des activités et des sites qui minimisent
l’acquisition des terres et limitent le nombre de personnes susceptibles d’être impactées.
- Lorsque l’acquisition des terres et la réinstallation involontaire sont inévitables, les activités de réinstallation et de
compensation seront planifiées et exécutés comme des activités du projet, en offrant des ressources d’investissement
suffisantes aux personnes déplacées pour qu’elles puissent partager les bénéfices du projet. Les personnes déplacées
et compensées seront dûment consultées et auront l’occasion de participer à la planification et à l’exécution des
programmes de réinstallation et de compensation.
- Les personnes déplacées et compensées recevront une aide dans leurs efforts d’amélioration de leurs moyens
d’existence et de leur niveau de vie ou tout au moins de les ramener, en termes réels, au niveau d’avant le
déplacement.
Ici, conformément à la politique de la Banque, les personnes affectées sont celles qui sont directement socialement
et économiquement affectées par les projets d’investissements assistés par la Banque et en particulier l’acquisition
des terres et autres biens qui aboutit à :
- un relogement ou une perte d’habitat ;
- la perte de biens ou d’accès à des biens ;
- la perte du gagne-pain ou de moyens d’existence/de subsistance, même si les personnes affectées ne doivent pas
déménager physiquement ;
- la restriction involontaire ou la suppression de l’accès à des parcs et des aires protégées qui ont des impacts adverses
sur les moyens d’existence des personnes déplacées.
Une attention particulière sera portée aux besoins des personnes vulnérables, en particulier celles qui sont en
dessous du seuil de pauvreté ; les gens sans terre, les personnes âgées, les femmes et les enfants, ou autres
personnes affectées qui pourraient ne pas être protégées dans le cadre de la législation nationale sur la
compensation pour la terre.
En cas de relogement ou perte d’habitat, la politique exige que les mesures visant à aider les personnes déplacées
soient exécutées conformément au plan d’action de réinstallation et de compensation. Il importe tout
particulièrement de neutraliser, dans la mesure du possible, toutes les pressions socioéconomiques dans les
communautés qui seraient probablement exacerbées par la réinstallation involontaire, en encourageant les
personnes affectées par les activités du projet d’y participer. C’est pourquoi les communautés affectées devront être
consultées et intégrées au processus de planification.
16
5.4 Analyse des gaps et/ou contradiction de la législation nigérienne au regard des exigences de la
Banque mondiale
L’analyse comparée (Cf. tableau n°9) de la législation nigérienne applicable aux cas d’expropriation et de
compensation et la PO 4.12 de la Banque mondiale met en relief les constats suivants :
Les points de convergence portant sur :
- Le principe de la réinstallation ;
- L’éligibilité à une compensation ;
- La prise en compte des groupes vulnérables ;
- Le processus d’indemnisation des personnes affectées ;
- Le suivi et Évaluation des activités de réinstallation
Quant aux points de divergence ils concernent :
La date limite d’éligibilité ;
L’assistance à la réinstallation ;
Le traitement des occupants irréguliers ;
La réhabilitation économique.
Aussi, selon les critères de la Banque mondiale, toutes les personnes déplacées involontairement par un projet sont
éligibles à une compensation pour la perte de leur habitat, de leurs biens ou de leurs sources de revenus. Enfin, la
PO/BP. 4.12 exige une consultation des personnes affectées par le projet tout au long du cycle d’évolution du projet
(planification, mise en œuvre, suivi et évaluation).
En cas de contradiction entre la législation nationale et les exigences de la Banque, la disposition la plus
avantageuse pour les personnes affectées s’applique.
Tableau 9: analyse des gaps et/ou contradictions du système national de réinstallation involontaire par rapport aux
exigences de la Banque (PO 4.12)
Principes et Décisions /
Objectifs de la Exigences de la Banque Dispositions ad’hoc
Législation nigérienne Gaps ou contradictions
Réinstallation mondiale à appliquer dans ce
involontaire projet
Au terme de la loi 2008-37 du La PO 4.12 s’applique à Sur le plan du principe, Le PAR prévoit les
10 juillet 2008, modifiant et toutes les composantes du il n’y a de contradiction ressources pour
complétant la loi 61-37 projet entraînant une entre la législation assurer une
réglementant l’expropriation réinstallation. Il est nationale et les compensation juste
pour cause d’utilité publique, il nécessaire d’éviter autant exigences de la BM, car et préalable des
est prévu à l’article premier que possible la réinstallation la législation nationale personnes
que : lorsque l’expropriation des populations, mais si cela s’est largement inspirée impactées.
Principe de la
entraîne un déplacement des n’est pas possible dans le de la PO 4.12.
réinstallation
populations, l’expropriant est cadre du projet, il Toutefois, dans la
tenu de mettre en place un plan conviendrait de prévoir des pratique, les ressources
de réinstallation des mesures de réinstallation nécessaires au
populations affectées par appropriées pour les financement des
l’opération. personnes affectées. activités de réinstallation
ne sont pas mobilisées à
temps
17
Principes et Décisions /
Objectifs de la Exigences de la Banque Dispositions ad’hoc
Législation nigérienne Gaps ou contradictions
Réinstallation mondiale à appliquer dans ce
involontaire projet
Les calculs des
compensations ont
tenu compte des
coûts de
Pour le bâti : coût des
remplacement et
matériaux et de la main Les valeurs de cession
Pour le bâti, et les cultures, la autres exigences des
d’œuvre sur le marché du foncier déterminées
commission d’expropriation personnes affectées
local ; par l’ordonnance n° 99-
établit la valeur après expertise - Les barèmes de
Pour les cultures : basé sur 50 sont en décalage par
en tenant compte des barèmes compensation ont
l’âge, l’espèce, le prix en rapport aux valeurs du
Calcul de la officiels. été discutés et
haute saison marché ;
compensation validés avec les
des actifs Pour les terres, la loi établit le PAP. La base de
Pour les terres : valeur du Les barèmes officiels ne
affectés coût du mètre carré de terre en calcul des
marché, frais font pas l’objet de
ville et selon les régions compensations
divers/enregistrements, révision régulière et de
(Ordonnance n°99-50 du 22 financières a été
capacité de production, mise à jour, ce qui fait
novembre 1999, fixant les tarifs l’ordonnance n° 99-
emplacement, qu’ils sont le plus
d’aliénation et d’occupation des 50 du 22 novembre
investissements, et autres souvent défavorables
terres domaniales) 1999, fixant les
avantages similaires au aux personnes affectées
tarifs d’aliénation et
terrain acquis pour le projet
d’occupation des
terres domaniales de
la République du
Niger
Aux termes de la PO 4.12,
sont éligibles pour recevoir
Toute personne affectée une aide à la réinstallation
reconnue propriétaire suivant la les catégories suivantes : (i)
législation en vigueur est les détenteurs d’un droit
La catégorie des
reconnue éligible. Toutefois, formel sur les terres (y
personnes qui ne
les personnes n’ayant pas de compris les droits
disposent pas de droit
droits susceptibles d’être coutumiers ; (ii) celles qui Les dispositions les
formel au moment du
reconnus sur les biens n’ont pas de droit formel sur plus favorables aux
recensement, mais sont
immeubles qu’elles occupent les terres au moment où le personnes affectées
Eligibilité susceptibles d’en
peuvent être éligibles recensement commence, disposant ou non de
disposer à l’issue d’un
seulement pour perte de mais qui ont des titres droits formels seront
processus déjà engagé
revenus, de moyens de fonciers ou autres (sous appliquées
n’est pas éligible aux
subsistance, perte d’accès sur réserve qu’ils soient
termes de la législation
des ressources communes, de reconnus par la législation
nationale
cultures dans les conditions nigérienne) ; (iii) celles qui
fixées par le décret n° 2009- n’ont ni droit formel, ni
224/PRN/MU/H du 12 août 09. titres susceptibles d’être
reconnus sur les terres
qu’elles occupent.
Date butoir ou La date limite d’éligibilité ou PO.4.12. par.14 ; Annexe A La législation nationale La date limite ou
date limite date butoir correspond à la fin par.6. Une fois la nécessité fixe par acte date butoir a été
d’éligibilité de la période de recensement d’une réinstallation règlementaire la date fixée au 5 décembre
des populations et leurs biens. reconnue, pour un projet butoir, correspondant à 2018, date à laquelle
Elle est fixée par un acte donné, l’emprunteur conduit la fin du recensement le recensement a été
réglementaire de l’autorité un recensement pour des populations et leurs achevé
expropriante. identifier les personnes biens. La PO 4.12, quant
susceptibles d’être affectées à elle dispose que la date
par le projet et ainsi limite doit correspondre
déterminer qui sera éligible. à la date de démarrage
La date de démarrage du du recensement ou la
recensement correspond date à laquelle la zone
normalement à la date butoir du projet a été délimitée
ou date limite d’éligibilité. en préalable au
Toutefois, cette date limite recensement. Le gap
peut aussi être celle à existant n’est pas
laquelle la zone du projet a irréconciliable car la
18
Principes et Décisions /
Objectifs de la Exigences de la Banque Dispositions ad’hoc
Législation nigérienne Gaps ou contradictions
Réinstallation mondiale à appliquer dans ce
involontaire projet
législation nationale
donne plus de temps aux
été délimitée, en préalable
personnes affectées de
au recensement.
s’inscrire sur les listes
de recensement.
PO.4.12., par. 8 :
Pour que les objectifs de la
La protection des
politique de réinstallation
personnes
soient pleinement respectés,
Les personnes considérées La législation nationale vulnérables est
une attention particulière est
vulnérables bénéficient en ne précise pas les prévue aussi bien
portée aux groupes
priorité des initiatives catégories des personnes par la PO 4.12 que
vulnérables au sein des
génératrices de revenus vulnérables mais indique la législation
populations déplacées,
proposées et d’autres mesures que toutes les personnes nationale, sauf que
notamment les personnes
Groupes de protection qui seront considérées vulnérables la dernière manque
vivant en deçà du seuil de
vulnérables définies dans les plans de bénéficient en priorité les catégories.
pauvreté, les travailleurs
réinstallation spécifiques aux des initiatives et Toutes les catégories
sans terre, les femmes et les
opérations considérées (article mesures de protection de des groupes
enfants, les populations
20 du décret n° qui seront définies dans bénéficieront des
autochtones, les minorités
2009-224/PRN/MU/H du 12 les plans de appuis de l’Etat en
ethniques et toutes les autres
août 2009). réinstallation fonction des
personnes déplacées qui ne
ressources
font pas l’objet d’une
disponibles.
protection particulière dans
la législation nationale.
Accès au Tribunal pour les Toutes les
personnes qui refusent l’accord dispositions seront
amiable proposé par la prises pour traiter
Annexe A par. 17 : prévoit
Commission Locale de les litiges au niveau
les procédures judiciaires
Réinstallation. Généralement, local par la
avec des délais raisonnables, Les populations rurales
la procédure judiciaire est procédure amiable.
un coût abordable et à la évitent en général le
longue et coûteuse La mise en place des
portée de tous en favorisant recours à la justice en
Litiges mécanismes de
les mécanismes alternatifs raison de la lenteur et
gestion des plaintes
tels que la conciliation, la des coûts indirects (va et
a été discutée au
médiation ou le recours à vient) de la procédure
cours des
certaines autorités
consultations
coutumières.
organisées dans le
cadre de la
préparation du PAR
Dans la pratique, la
La déclaration d’utilité consultation des
publique est suivie d’une Les populations déplacées populations affectées Les groupes
enquête d’une durée de 2 mois. devront être consultées de n’offre pas à ces vulnérables, les
L’ouverture de cette enquête est manière constructive et dernières, les moyens de femmes, les jeunes
Consultation annoncée par tous les moyens avoir la possibilité de participer activement au seront fortement
de publicité habituels et participer à tout le processus processus de encouragés à
notamment par publication de réinstallation réinstallation en raison participer aux
d’une annonce au journal notamment de leur consultations
officiel faible niveau
d’éducation
Tout plan de réinstallation des
Les activités de suivi Un système de S&E
populations doit faire l’objet
Nécessaire pour mener à menées se résument à sera mis en place
Suivi et d’un bilan d’étape établi un an
bon terme l’ensemble du celles conduites dans le dans le cadre de
Evaluation après le début de la
processus de réinstallation cadre du suivi des l’exécution du
réinstallation et un bilan final à
opérations des projets présent PAR
l’issue de l’opération
19
VI. CONSULTATION ET PARTICIPATION DES PARTIES PRENANTES
La consultation et la diffusion de l’information constituent des facteurs de réussite de tout PAR surtout dans un
contexte caractérisé par un fort taux d’analphabétisme des populations concernées. Les consultations publiques
ont été menées pour sensibiliser la population en général et les PAPs en particulier sur le processus de
préparation du PAR et les modalités de sa mise œuvre.
6.1 Démarche et résultats de la consultation des populations affectées
Les consultations publiques effectuées du 28 novembre au 5 décembre 2018 en présence des élus locaux et du
représentant les Mairies de Alléla et Illéla se sont déroulées ainsi qu’il suit dans chaque village visité :
Présentation de l’objet de la mission qui consiste à rencontrer les populations afin de les informer du
PADEZA des actions qui seront entreprises dans le cadre de ce projet dans leur commune;
la présentation de l’équipe du consultant;
la présentation du projet et les activités qu’il compte entreprendre;
la présentation des impacts positifs ;
la présentation des impacts négatifs ;
les mesures d’atténuation et de bonification ;
l’information sur le droit des populations à indemnisation pour toute perte subie;
le recueil des points de vue, des craintes, des souhaits et des recommandations des populations affectées.
La parole a été donnée à l’assistance qui à l’unanimité a bien accueilli le projet. Puis s’en est suivi un échange au
cours duquel des questions d’éclaircissement ont été posées à l’équipe du consultant qui a répondu à toutes les
préoccupations soulevées par les populations.
Celles-ci ont exprimé des doléances, dont entre autre, la date de démarrage des travaux, le recrutement de la main
d’œuvre locale, la construction de salles de classe, la transformation de leur case de santé en CSI, la réalisation
d’ouvrages hydrauliques, etc. (Cf PV de consultations).
Des visites de terrain ont ensuite été effectuées lors desquelles chaque PAP a pris connaissance de l’ampleur de la
perte qu’elle va subir. Elles ont demandé à être indemnisées pour toutes les pertes subies. Cela a été matérialisé
par la signature de procès-verbal de négociation entre chaque PAP et le représentant du promoteur.
6.2 Synthèse des consultations les PAP
Les parties ci-dessous présentent la synthèse des consultations avec les personnes affectées par le projet. Les
procès-verbaux ainsi que les listes de présences sont disponibles en annexe du rapport.
Tableau 10: synthèse des préoccupations et suggestions des PAP
Communes Préoccupations/craintes Mesures d’atténuation suggérées
Alléla
- Risques d’accidents de la - Création des postes de contrôle
circulation en raison du pour la gendarmerie
mauvais comportement de
certains chauffeurs (vitesse, - Construction des ralentisseurs à la
mauvaise conduite) traversée des villages
Photos -2 :
Consultation avec les femmes dans les villages de Alléla et Dangona
21
Photos 3-4 : Consultation publique à Baizo et Doundayé
22
VII. ELIGIBILITE ET DATE BUTOIR
7.1 Éligibilité et droits à la compensation
Au Niger, le cadre réglementaire en matière d’expropriation est balisé à travers les dispositions du décret N°2009-
224/PRN/MU/H du 12 août 2009 fixant les modalités d’application des dispositions particulières de la loi 61-37 du
24 novembre 1961 réglementant l’expropriation pour cause d’utilité publique et l’occupation temporaire modifiée et
complétée par la loi n°2008-37 du 10 juillet 2008, relatives au déplacement involontaire et à la réinstallation des
populations dispose en son article 17 que « Toute personne affectée reconnue propriétaire suivant la législation en
vigueur est considérée éligible aux indemnités ». « Toutefois, les personnes n’ayant pas de droits susceptibles d’être
reconnus sur les biens immeubles qu’elles occupent peuvent être éligibles, pour perte d’activités génératrices de
revenus, de moyens de subsistance, de propriété sur des ressources communes, de cultures dans les conditions fixées
par le présent décret » (article 17 alinéa 2).
Pour sa part, la Politique en matière de déplacement involontaire de populations de la BM décrit comme suit les
critères d’éligibilité pour la définition des catégories de personnes affectées par un projet:
- Les personnes qui ont des droits légaux formels sur la terre ou sur d’autres biens, reconnus par les lois du pays.
- Les personnes n’ayant pas de droits légaux formels sur la terre ou sur d’autres biens au moment du recensement, mais
qui peuvent prouver leurs droits en regard des lois coutumières du pays.
- Les personnes qui n’ont pas de droits, légaux ou autres, susceptibles d’être reconnus sur les terres qu’elles occupent,
et qui ne sont pas incluses dans les deux catégories décrites ci-dessus.
Ainsi, la politique de la Banque s’applique à toutes les personnes affectées, quel que soit leur statut, qu’elles aient ou
non des titres formels, des droits légaux ou des droits coutumiers, en autant qu’elles occupaient les lieux avant la
date limite d’éligibilité.
La Banque demande à ce que les personnes constituant les groupes (1) et (2) ci-dessus reçoivent une pleine
compensation pour la terre, les structures et les biens qu’elles perdent.
Dans le cas du troisième groupe, soit les ayants droits qui sont des occupants et/ou usagers de la terre ou des
ressources, mais qui n’ont pas de titres ou droits coutumiers reconnus (emprunteurs de terres, locataires, occupants
sur gages, femmes, etc.), la Banque demande à ce qu’ils reçoivent une aide à la réinstallation pour leur permettre
d’améliorer leurs conditions de vie. Les personnes affectées plus vulnérables devraient avoir droit minimalement à
des parcelles de terres, des logements et des infrastructures comme indemnisation.
Concernant les PAPs dans le cadre des travaux d’aménagement de la piste existante Yaya-Alléla-Guéza-Dangona
éligibles en application des dispositions des textes en vigueur au Niger ou selon les principes de l’OP 4.12. Par
conséquent, elles doivent recevoir une indemnisation juste, équitable et préalable pour les pertes subies.
7.2 Date limite d’éligibilité ou date butoir
Les personnes affectées par les travaux d’aménagement de la piste rurale existante Yaya-Alléla-Guéza-Dangona (71
km) doivent bénéficier d’une indemnisation. La date butoir correspondant à la fin du recensement a été fixée au 5
décembre 2018. Au-delà de cette date, les personnes qui viendraient à occuper les emprises, ou les actifs
(habitations, boutiques…etc.), ne seront pas indemnisées. Les populations en ont été informées pendant la campagne
du recensement.
7.3 Indemnisation
Les compensations, dans le cadre du présent PAR se basent sur le cadre législatif et réglementaire du Niger et la
politique 4.12 de la Banque Mondiale en matière de réinstallation. D’une façon générale, il s’agit d’évaluer les
pertes de manière à aboutir à des niveaux d’indemnisation qui assurent le remplacement intégral de tout actif affecté
ou de services pouvant être perturbés et aussi des éventuels manques à gagner causés aux PAP du fait de
l’aménagement de la piste rurale.
Les principes d'indemnisation seront les suivants :
L’indemnisation sera réglée avant le déplacement ou le démarrage des travaux ;
23
L’indemnisation sera payée à la valeur intégrale de remplacement à neuf.
Le tableau ci-dessous présente les principes de l’indemnisation selon l’impact et le type de réinstallation.
Tableau 11: principes de l’indemnisation selon la nature de l’impact subi
Impacts Types de perte
Perte de terrain
Perte complète Paiement en espèce pour l’acquisition d’un terrain équivalent
Perte partielle Paiement en espèce à la valeur de la superficie perdue
Perte de structure
Perte complète Paiement en espèce la structure à la valeur de remplacement à neuf
Perte partielle Paiement en espèce à la valeur de la partie perdue
Perte de revenus
Boutique, hangars et Paiement en espèce de la perte de revenu, du coût de transfert de l’activité
autres places d’affaires
Lieux de culte Paiement en espèce pour le remplacement à neuf du lieu de culte (mosquée)
Le projet doit s’assurer qu’un dédommagement juste et équitable soit assuré pour les pertes subies. L’indemnisation
prendra en compte la valeur des infrastructures et superstructures (terrains, bâtiments, clôtures, etc.).
24
VIII. EVALUATION ET COMPENSATION DES PERTES
8.1 Méthodes d’évaluation des biens
8.1.1 Evaluation des compensations pour les parcelles à usage agricole
Les pertes de terres agricoles dans l’emprise de la route seront des pertes définitives. En l’absence d’un
marché foncier local, la détermination de la valeur des terres agricoles affectées s’est faite sur la base des
négociations avec les personnes affectées et les autorités locales. La base des négociations a été
l’ordonnance n° 99-50 du 22 novembre 1999, fixant les tarifs d’aliénation et d’occupation des terres
domaniales de la République du Niger. Cette ordonnance fixe à 50 F CFA le prix du m² en zone rurale
pour les communes qui s’y trouvent (cas d’Alléla et Illéla). Le tarif a été rehaussé de 100% à l’issue des
négociations, soit un prix appliqué de 100 F CFA le mètre carré.
8.1.2 Evaluation des compensations pour les pertes de parcelles à usage d’habitation
Cette compensation vise à indemniser les PAP qui ont perdu une portion de leur parcelle à usage
d’habitation. Les pertes de parcelle à usage d’habitation sont indemnisées au prix de 250 F le m².
8.1.3 Evaluation de la compensation pour perte de structures bâties à usage d’habitation
Les maisons perdues sont en banco ou en semi dur et les prix convenus pour leur remplacement ont été
respectivement fixés à 18 000 FCFA et 25 000 FCFA le m2 bâti selon la nature des matériaux.
8.1.4 Evaluation de la compensation pour perte de clôtures
Il s’agit des compensations pour les pertes de clôtures ou murs réalisés dans les concessions. Le prix
convenu pour le remplacement des murs est fixé à 16 000 F le mètre linéaire du mur en banco, tandis que
la clôture en matériaux précaires (secco ou paille) sera compensé à 7 500 F le mètre linéaire. L’hypothèse
retenue permet aux deux types de PAP d’améliorer le standing d’habitation. Ainsi, le premier
(propriétaire de mur en banco) pourra accéder au semi dur et le second au mur en banco.
8.1.5 Evaluation de la compensation pour les pertes d’arbres fruitiers
La compensation tiendra compte de l’âge de l’arbre (jeune ou adulte) et sa productivité. Les tarifs utilisés
pour la compensation des pertes d’arbres fruitiers sont ceux habituellement utilisés par les services
agricoles des communes impactées.
8.1.6 Estimation de l’aide à la réinstallation à fournir aux PAP
L’aide à la réinstallation dans le cadre du présent PAR peut revêtir différentes formes selon les cas de
figure telles que:
aide à la réinstallation
aide aux personnes vulnérables
Aide à la réinstallation
Un montant forfaitaire de 100 000 F sera alloué à chaque ménage affecté pour l’aider dans le processus de
réinstallation.
Aide aux personnes vulnérables
La PO. 4.12 de la Banque Mondiale sur la réinstallation involontaire de populations stipule qu’il faut
identifier les solutions ou les mesures alternatives pour minimiser et atténuer les impacts économiques et
sociaux négatifs, en particulier ceux qui affectent les groupes pauvres et vulnérables. Dans le cadre du
présent PAR l’enquête socio-économique qui a été effectuée a permis d’identifier les personnes
vulnérables à partir des critères de vulnérabilité définis ci-dessous :
25
personnes souffrant d’un handicap physique ;
personnes vivant avec une maladie chronique
femmes veuves sans soutien ;
personnes âgées de plus de 60 ans.
Les PAP vulnérables qui ont été identifiées recevront un montant additionnel de 50.000 FCFA en plus de
leur compensation. Cette aide leur permettra de prendre en charge leurs besoins supplémentaires induits
par la réinstallation et leur condition de vulnérabilité.
8.2 Matrice de compensation
La matrice de compensation présente sous forme de tableau les différentes options de compensation
offertes aux PAP en fonction du type de perte subie. Toutes les formes de compensation sont prises en
compte, autant celles destinées à compenser les pertes directes qu’à restaurer les conditions et le niveau
de vie des PAP.
Tableau 12: matrice des compensations
CATÉGORIE COMPENSATION
TYPE DE
DE PAP
PERTE En nature En espèce Autres aides
RECENSÉE
Paiement en espèces car les
pertes sont en général Appui à la
Chef de Le principe de base pour la parcelle
faibles (1,25%) et qu’il restauration des
Perte de ménage agricole est le remplacement du
n’existe pas des terres moyens de
parcelles à propriétaire de champ par un autre champ de même
agricoles disponibles pour production
usage agricole la parcelle superficie et même potentiel de
le remplacement en nature agricole des
affectée fertilité.
ménages
100 FCFA / m2
Paiement en espèce lorsque
Perte de
Remplacement par une autre parcelle le PAP reste dans tous les
parcelles à Propriétaire de Appui à la
lorsque la superficie restante n’est cas
usage la parcelle réinstallation
pas habitable
d’habitation
250 FCFA / m2
Perte de
Propriétaire de Paiement en espèce basé
structure fixe à Le principe est le remplacement à
la structure sur les prix de
usage neuf de la structure perdue
affectée remplacement à neuf
d’habitation
Perte de Le principe est le remplacement à Paiement en espèce de la
Propriétaire de
structure à usage neuf de la structure perdue plus la perte de structure, de
la structure
commercial et perte de revenu revenu et du coût de
affectée
de revenu transfert de l’activité
Propriétaire de Le principe est le remplacement à Paiement en espèce pour le
Perte de clôture
la clôture neuf de la clôture perdue remplacement à neuf de la
(mur)
affectée clôture
Paiement en espèce de la
Replantation et entretien de la
Propriétaire de perte de production
Perte d’arbres plantation jusqu’à maturité plus la
l’arbre pendant la durée de vie
perte de revenu
restante de l’arbre
26
IX. MISE EN ŒUVRE DU PAR ET RESPONSABILITES ORGANISATIONNELLES
Les principaux responsables de mise en œuvre du présent PAR sont :
- la Direction Générale des Routes Rurales est en charge de la mise en œuvre du PAR. En relation avec la
commission de réinstallation et la trésorerie départementale qui procéderont au paiement des
indemnisations, le DGRR qui le maître d’ouvrage du projet, veillera à la bonne exécution des opérations
de réinstallation;
- le suivi évaluation est assuré par l’Unité de Coordination du projet, qui recrutera un consultant pour faire l’audit de la
mise en œuvre du PAR.
- le BEEEI pour le contrôle de conformité des actions et mesures envisagées au regard de la législation nationale;
- les Mairies de Alléla et Illéla pour l’interface entre le projet et les PAP ;
- les PAP pour la participation aux activités envisagées dans le PAR, notamment le paiement des compensations
suivant les termes des négociations (montants, période et effectivité des paiements);
- la société civile pour s’assurer que les opérations de réinstallation se déroulent dans la transparence et le respect des
droits des personnes affectées.
9.1 Ressources, soutien technique et renforcement de capacités
- En rapport avec l’UCP, le BEEEI organisera des séances avec les PAP et les différents acteurs ou autorités sur les
principes de réinstallation. L’UCP dispose au sein de son équipe d’un expert social et d’un expert en environnement.
Tous les deux experts disposent d’une bonne expérience de la réinstallation dans le cadre des projets routiers, et cela
contribuera à la mise en œuvre des activités de réinstallation.
Pendant toute la phase de réinstallation, il est nécessaire de sensibiliser et d’informer les PAPs et la population qui
habitent dans les villages impactés par les travaux d’aménagement de la route. Cette information-sensibilisation
portera sur:
27
No. Tâche Responsabilité
8 Mise en œuvre PAR DGRR/Comités de réinstallation
9 Suivi mise en œuvre PAR PADEZA/BNEE/Bailleur de fonds
10 Rapport de clôture/audit PAR Consultant recruté par le PADEZA
28
X. MESURES D’APPUI A LA REINSTALLATION
10.1 Site de réinstallation
L’aménagement de la route entrainera le déménagement d’un seul ménage dans un autre terrain du même village.
Les autres PAP qui perdent des structures fixes dans les concessions disposent suffisamment d’espace au sein de la
même concession pour y reconstruire leurs structures neuves à la suite de leur compensation.
10.2 Mesures de restauration des moyens de productions agricoles
Les mesures d’appui à la restauration des moyens d’existence sont essentiellement destinées à l’ensemble des PAP
de la catégorie agricole dont les moyens d’existence reposent sur l’exploitation des terres agricoles. A ce niveau,
les mesures de soutien envisagées sont l’appui en semences améliorées (10 kg de semences améliorées par PAP
agricole) afin de permettre aux PAP agricoles d’accroitre leurs productions malgré la perte d’une partie de leur
terre. Aussi, le projet prévoit de fournir aux groupements féminins une dotation financière de 200 000 FCFA par
groupement afin de renforcer leurs activités d’autonomisation. L’objectif visé à travers cette stratégie d’appui est de
préserver et/ou d’améliorer durablement les moyens de production des PAP.
10.3 Accompagnement social des PAP
Durant la mise œuvre du PAR, conformément aux exigences de la PO 4.12, un accompagnement social devra être
apporté aux PAP. Cet accompagnement prendra la forme d’une assistance pour mener les activités suivantes :
conseil-accompagnement pour la constitution des dossiers en vue de l’indemnisation (appui à l’obtention
des pièces d’identité);
conseil et accompagnement pour le paiement des indemnisations ;
consultation et communication avec les PAPs afin de les tenir informées de l’avancement de la mise en
œuvre du Plan d’Action de Réinstallation.
10.4 Information et sensibilisation des PAP
Pendant toute la phase de déplacement et de réinstallation, il est nécessaire de sensibiliser et d’informer les PAPs et
les populations riveraines de l’axe routier des travaux qui vont se faire. Cette information sensibilisation sera
menée par une ONG sous la supervision de la DGRR. L’information portera sur :
le processus et le timing des activités de réinstallation ;
les impacts sociaux positifs et négatifs sur les populations impactées ;
les procédures de règlement des litiges :
- organisation du recueil des doléances de la population,
- assistance à leur apporter afin qu’elle puisse se préparer et gérer ses doléances dans les meilleures
conditions.
10.5 Mesures d’aide aux personnes vulnérables
Il sera apporté une attention spécifique aux femmes chefs de famille et aux PAP vulnérables au nombre de 125.
Dans le cadre des compensations, les ménages vulnérables recensés recevront en plus de leur compensation pour
les biens et actifs qu’ils perdent un pécule de 50 000 FCFA.
29
XI. GESTION DES PLAINTES ET CONFLITS
Le présent mécanisme de gestion de plainte sera formalisé par le PADEZA à travers un arrêté communal qui
précisera la composition et son rôle. Des fiches de réclamations seront disponibles auprès des mairies d’Alléla et
d’Illéla, et les chefs des villages concernés.
11.1 Types de plaintes et conflits à traiter
Plusieurs types de conflits peuvent surgir en cas de réinstallation justifiant ainsi l’existence d’un mécanisme pour
traiter certaines plaintes. Les problèmes qui peuvent apparaître sont les suivants : (i) conflits sur la propriété d’un
bien ; (ii) erreurs dans l'identification des PAP et l'évaluation des biens ; (iii) désaccord sur des limites de
parcelles ; (iv) conflit sur la propriété d'un bien ; (v) désaccord sur l'évaluation d'une parcelle ou d'un autre bien ;
(vii) désaccord sur les mesures de réinstallation ; (ix) caractéristiques de la parcelle de réinstallation,… etc.
11.2 Mécanismes de gestion des conflits
- Enregistrement et examen des plaintes
Les comités locaux de gestion des plaintes recevront toutes les plaintes et réclamations liées au processus de
réinstallation, analyseront les faits et en statueront. Ils veilleront en même temps, en relation avec le projet et les
activités du projet que le processus de traitement de la plainte soit diligent et transparent. Un modèle
d’enregistrement des plaintes est joint en Annexe 2.
- Mécanisme de résolution amiable
Tous les efforts seront faits pour régler les plaintes à l’amiable. Ceux qui cherchent un recours pour résoudre les
conflits qui peuvent naître en raison de dommages résultant des impacts négatifs du projet, le feront de la façon
suivante :
(i) le premier niveau de conciliation sera le village, où le plaignant pourra toucher la Commission locale de gestion
des plaintes pour toute question liée à la réinstallation. Il pourra ensuite s’adresser au chef de canton (ii) s’il n’est
pas satisfait du résultat de la conciliation. En cas de non règlement du différend, une requête sera déposée auprès du
comité communal qui l’examinera. Si le litige n’est pas réglé, il peut saisir la justice. Le plaignant peut choisir
aussi directement la voie judiciaire s’il n’a pas confiance aux mécanismes locaux proposés.
- Dispositions administratives et recours à la justice
Le recours à la justice est une option pour tous les plaignants qui le désirent. Mais, c’est souvent une voie qui n’est
pas recommandée car elle peut être longue et coûteuse pour les plaignants et aussi retarder la mise en œuvre du
processus de réinstallation.
Tableau 14: Etapes du processus de règlement des plaintes
Etapes Acteurs/Responsabilités Action à mener Durée
Les plaintes peuvent être
déposées directement par
Vérification du bien- fondé
Le Comité Villageois de gestion de le plaignant ; le dépôt
de la plainte ; toutes les
plainte: peut se faire également
plaintes portant sur la mise
L’équipe du projet s’informera de la par d’autres moyens
Enregistrement des en œuvre du projet sont
plainte pendant ses missions de suivi. (lettre, email ou
plaintes éligibles y compris les
En cas d’urgence, le Comité oralement auprès de ….
plaintes anonymes ;
villageois ou le plaignant informera …)
Les délais de réponse sont
directement le projet. La date de dépôt est
précisés aux plaignants.
consignée sur le registre
le jour la réception
La plainte est traitée par le comité
villageois de gestion des plaintes en A l’issue de la
La plainte est traitée
présence des parties impliquées. Le délibération, le comité
Traitement de la plainte dans une semaine (7
responsable des sauvegardes au sein statut sur la réponse à
jours) après le dépôt
du projet est informé de la façon dont apporter au plaignant
la plainte est gérée.
Information du plaignant Le comité de gestion informe le L’information est apportée 2 jours
plaignant du résultat de sa au plaignant par le moyen
30
Etapes Acteurs/Responsabilités Action à mener Durée
le plus approprié
(information directe, lettre,
message etc. ; avec accusé
de réception). S’il est
d’accord avec la décision
délibération
du comité, la procédure est
clôturée. S’il n’est pas
d’accord avec la décision,
il le fait savoir dans un
délai de 2 jours
La durée totale de la
procédure amiable ne
saurait dépasser 21 jours.
En cas de désaccord la Pour le recours juridique
La date de clôture est indiquée sur le
Clôture procédure procédure est relancée au si un juge des
registre et portée à la connaissance du
amiable niveau suivant (commune expropriations est
projet.
ou tribunal) désigné la procédure
peut durer en fonction de
l’état de diligence du
tribunal
11.3 Processus de mise en place et développement du MGP
Les étapes suivantes seront nécessaires pour traiter les plaintes qui naitraient de la mise en œuvre du projet et des
opérations de réinstallation :
- l’information du public sur la mise en place du mécanisme
- l’enregistrement
- le traitement
- le suivi
- la clôture
- l’archivage
Information du public sur la mise en place du mécanisme
Les PAP ainsi que le public ont été informés de la structuration du mécanisme de gestion des plaintes (niveau
village : Chef de village et chefs de quartier ; niveau communal: conseil municipal ; niveau projet : Coordination
nationale du projet), de la démarche, des règles, des procédures de gestion des plaintes et des voies de recours (voie
judiciaire). Ils peuvent choisir la voie qu’ils veulent en cas de besoin. Le projet veillera à ce que tous les processus
soient inclusifs et participatifs : toutes les personnes affectées par le projet sans distinction de leur sexe et de leur
âge, peuvent utiliser le Mécanisme de Gestion des Plaintes. Une attention particulière sera accordée aux personnes
pauvres et aux groupes vulnérables, aux groupes et individus ayant des besoins spéciaux.
Pour un accès facile au MGP, des procédures simples, conviviales seront mise en place et accessibles à tous les
plaignants (es) potentiels (les) même ceux et celles qui ne savent pas lire, quels que soient leur sexe, l’âge,
l'éloignement du lieu d’habitation, le niveau de revenus.
Enregistrement de la plainte
Un registre des plaintes sera déposé selon les cas : (i) au niveau du village, (ii) au niveau du conseil communal, et
(iii) au niveau de la coordination nationale du projet. Les informations suivantes doivent être enregistrées : le
numéro d'identification de la plainte, sa description, le contact du /de la plaignant (e), la date de réception de la
plainte, la catégorie de la plainte, la date prévue pour la résolution et les éventuels commentaires.
Traitement des plaintes
Le traitement d’une plainte doit se faire en présence des parties impliquées. Toutes les conditions doivent être
réunies pour une résolution diligente, transparente et équitable de la plainte, et des délais de réponse devront être
31
précisés aux plaignants. Au cours de cette période, les plaintes seront évaluées sur la base des faits et les actions
adéquates pour la résolution de la plainte seront enclenchées. La résolution peut être prise en charge à travers
différents mécanismes de traitement des plaintes. Cependant, le règlement à l'amiable est privilégié au niveau local
et communal.
Suivi et évaluation du MGP
Il repose sur un système d’enregistrement et de classement des plaintes par catégories, la mise en place de cadres
et/ou l’utilisation de cadres existants pour la gestion des plaintes. Aucune plainte ne sera sans réponse. Les
solutions appropriées retenues seront communiquées aux plaignants par réponse signée du responsable du comité
de gestion des plaintes par le canal le plus approprié.
Clôture de la plainte
Chaque règlement concluant ou non doit faire l’objet d’un procès-verbal qui sera transmis à la PAP et à la
coordination nationale du projet pour capitalisation.
Archivage
Toutes les plaintes traitées seront classées, conservées et gérées par la base de données du système de suivi et
évaluation du projet.
32
XII. SUIVI ET EVALUATION DES ACTIVITES DE REINSTALLATION
Le suivi et l’évaluation de la réinstallation des PAP seront menés par le PADEZA en collaboration avec les autres
parties prenantes notamment la Direction Générale des Routes Rurales, les comités de locaux de réinstallation et
les collectivités locales. En outre le projet engagera un Consultant pour assurer l’audit de mise en œuvre du PAR.
Le but principal du processus de Suivi et Evaluation est de s’assurer que les principaux objectifs du Plan d’Action
de Réinstallation sont atteints. Dans cette optique, le processus devra prouver qu’effectivement les PAP ont reçu
des compensations justes et équitables, qu’elles ont été compensées avant de libérer leurs terres ou que leurs biens
soient démolis ou perdus, et que leur niveau de vie soit au moins équivalent sinon meilleur que celui d’avant le
projet.
Le processus de Suivi et Evaluation vise également à la détection à temps de toute situation problématique, qui
surviendrait lors de l’élaboration du PAR ou qu’elle soit survenue du fait de changements dans les conditions
locales, afin que cette situation soit rectifiée en conséquence.
12.1 Suivi
Le suivi de la mise en œuvre vérifie que les actions inscrites aux programmes sont exécutées dans les délais et que
les coûts des programmes de travail sont conformes aux budgets. Le tableau ci-dessous expose les principaux
indicateurs de suivi de la mise en œuvre du PAR qui doivent être inclus dans le programme de suivi de la mise en
œuvre du PAR.
Quant au suivi des résultats, il veille à l’atteinte des objectifs tant intermédiaires (chaque PAP a un dossier
complet, chaque PAP dispose des pièces administratives exigibles pour la procédure de compensation) que finaux
(toutes les PAP ont été compensées conformément au PAR)
Il est capital d’entreprendre un certain nombre de mesures afin de s’assurer du bon déroulement de l’exécution du
PAR. De telles mesures relatives au Suivi interne et à l’évaluation (suivi externe) sont présentées au tableau ci-
après celui portant sur le suivi interne.
La DGRR ou la structure qu’elle aura choisie pour la mise en œuvre du PAR fournira des rapports périodiques de
ses prestations jusqu’à l’indemnisation de toutes les PAP.
Pour sa part, la Banque Mondiale effectuera des vérifications afin de s’assurer que les compensations ont été
payées selon la procédure et les barèmes définis dans le PAR. Certaines PAP seront visitées pour vérifier les
informations recueillies auprès du Consultant et de l’UC/PADEZA pour savoir si les PAP sont satisfaites des
compensations reçues et du processus de compensation.
Toutes les activités identifiées dans ce tableau sont sous la responsabilité de la structure en charge de la mise en
œuvre du PAR.
33
Éléments Suivis Mesures de suivi Indicateur/périodicité
accompagnement social ou femmes et hommes, bénéficiant
économique conformément aux d’assistance
mesures arrêtées dans le PAR
S’assurer que les personnes % de PAP ayant connaissance des
affectées connaissent les mécanismes de recours
Suivi des plaintes mécanismes de recours % de recours traités par la commission
S’assurer que les recours déposés de conciliation
par les PAP sont traités
12.2 Evaluation
- Les objectifs de l’évaluation sont :
fournir une source d’évaluation indépendante pendant la mise en œuvre des activités de réinstallation et de
compensation ;
fournir une évaluation de la mise en œuvre du PAR en vue d’en tirer des leçons qui pourront servir pour les futurs
PAR (Audit et évaluation finale).
- Les indicateurs suivants feront l’objet d’un suivi :
Paiement des compensations
Le paiement complet des compensations doit être remis aux PAP dans les meilleurs délais avant le déplacement et la
prise de possession des assiettes ;
Le montant de la compensation doit être suffisant pour remplacer les biens perdus ;
La compensation pour les bâtiments affectés doit être équivalente au coût de remplacement à neuf ; aucune déduction
ne doit être faite concernant la dépréciation du bâtiment ou de la valeur des matériaux récupérables ;
- Consultation du public et connaissance de la politique de compensation
- Les personnes affectées doivent être pleinement informées et consultées sur les procédures d’acquisition de terrain et
de réinstallation ;
- La structure de suivi doit participer aux rencontres d’information afin d’évaluer les activités de consultation, les
problèmes et questions qui sont posées pendant les Assemblées et les solutions qui sont proposées.
- Restauration des activités économiques : les personnes impactées doivent être contrôlées pour vérifier si elles ont pu
restaurer leurs activités économiques.
- Niveau de satisfaction :
- Le niveau de satisfaction des personnes impactées sur les différents aspects du PAR doit être évalué et noté;
- Le déroulement de la procédure de redressement des torts et son niveau de performance.
34
XIII. CALENDRIER D’EXECUTION DU PAR
Le délai d’exécution du PAR est estimé à neuf (9) semaines, décomposé comme suit (voir tableau suivant). Le
lancement de l’opération de mise en œuvre du PAR est initié avec le dépôt des exemplaires auprès des communes
concernées par les activités de réinstallation.
La Direction Générale des Routes Rurales prendra des dispositions après le dépôt du PAR auprès des communes
concernées, pour assurer l’information des populations affectées par des consultations, voie d’affichage, par la
radio et la consultation des listes établies.
Les personnes affectées seront invitées à donner leur avis sur l’exactitude des données telles qu’arrêtées lors de la
mission de terrain et de l’atelier de validation. Si une PAP n’est pas satisfaite des données contenues dans le PAR,
la structure de mise en œuvre du PAR doit ouvrir des nouvelles consultations pour une conciliation des points de
vue. A la fin de la conciliation, la DGRR ou son Consultant signe avec la PAP un nouveau protocole de
reconnaissance et d’approbation des données du PAR, en présence de l’autorité administrative locale. A la suite de
l’approbation, l’étape suivante consistera à la mise en œuvre de la compensation.et de restauration des moyens
d’existence de la PAP.
Tableau 16: Chronogramme de mise en œuvre du PAR
Semaines
Etapes Activités 1 2 3 4 5 6 7 8 9
1 Validation du PAR par le BNEE
Dépôt d'un exemplaire du PAR
2 auprès des communes d’Alléla et
Illéla
3 Réunion d'information des PAP
Présentation du plan de mise en
4
œuvre du PAR
Paiement des compensations
5
financières
Financement des mesures d’appui
6 pour la restauration des moyens
d’existence
7 Libération des emprises
8 Démantèlement des installations
9 Démarrage des travaux
Suivi de la mise en œuvre du
10
PAR
11 Audit de l’exécution du PAR
35
XIV. COUT DE FINANCEMENT DU PAR ET SOURCES DE FINANCEMENT
14.1 Coût de la réinstallation
Pour la mise en œuvre du présent PAR, le budget suivant définit l’ensemble des coûts associés à la compensation
des PAP ; aux mesures d’aide à la réinstallation et au suivi-évaluation nécessaire. Le budget se répartit en plusieurs
rubriques: les mesures de compensation pour l’indemnisation des biens affectés ; les mesures restauration des
moyens de production agricole, les activités de soutien, d’information, de communication et de suivi-évaluation.
Tableau 17: Budget de la mise en œuvre du PAR
36
CONCLUSION
La mise en œuvre des travaux d’aménagement de la piste rurale existante Yaya-Baizo-Alléla-Dangona aura des
impacts positifs sur l’emploi et les revenus des populations concernées. Ils restent donc cohérents aux documents
stratégiques du développement élaborés et mis en œuvre par le gouvernement du Niger.
Malgré les impacts positifs ci-dessus cités, lesdits travaux auront des impacts négatifs sur les biens et autres
infrastructures au niveau des villages qui seront traversés. Pour assurer la prise en compte de ces impacts, le présent
PAR a été élaboré conformément aux documents de sauvegarde environnementale et sociale du PADEZA, en vue
d’atténuer les impacts négatifs sur les populations et leurs biens, payer les compensations et restaurer les moyens
d’existence des personnes affectées.
Ainsi, dans le cadre de l’élaboration de ce Plan d’Action de réinstallation, toutes les options de compensation ont
été discutées, avec toutes les parties prenantes au processus. Les rencontres et discussions organisées par le
Consultant et le promoteur s’inscrivent dans la même logique d’explication, d’appropriation et d’accompagnement
des enjeux des travaux dont la réussite passe par les exigences suivantes :
associer davantage les populations à toutes les phases de progression du projet, dans sa mise en œuvre et
son suivi-évaluation ;
accorder une importance particulière aux groupes vulnérables ;
indemniser les populations en tenant compte des pertes réelles et en procédant à une évaluation financière
des biens qui seront effectivement touchés par le projet ;
indemniser, de manière juste et équitable, toutes les personnes affectées par le projet.
37
ANNEXES
Annexe 1 : Références bibliographiques
Banque africaine de développement, PSDU. 2003. Politique en matière de déplacement involontaire des
populations.
Banque mondiale ,2004. OP 4.12 Réinstallation involontaire de personnes.
Bureau d’évaluation environnementale et des études d’impact. 2003. Recueil des textes législatifs et
réglementaires sur l’évaluation environnementale et les études d’impact.
Constitution de la République du Niger du 25 Novembre 2010
Décret N°97-304/PRN/ME/I du 8 août 1997 portant création, attributions et organisation des organes
consultatifs de l’habitat en matière d’urbanisme et d’habitat.
Décret N°97-367/PRN/MAG/EL du 2 octobre 1997 déterminant les modalités d’inscription des droits
fonciers au Dossier Rural.
KAIGAMA KIARI Noudjia, Consultant juriste, Étude sur le cadre juridique de l’expropriation pour cause
d’utilité publique, Niamey, juin-juillet 1998.
Loi N° 2001-032 du 31 décembre 2001 portant orientation de la politique d’aménagement du territoire.
Loi N° 61-30 du 19 juillet 1961 fixant la procédure de confirmation et d’expropriation des droits fonciers
coutumiers.
Loi N°61-37 du 24 novembre 1961 réglementant l’expropriation pour cause d’utilité publique et l’occupation
temporaire.
Loi N°98-056 du 29 décembre 1998 portant Loi-cadre relative à la gestion de l’environnement.
Ministère de l’Hydraulique, de l’Environnement et de la Lutte contre la désertification, République du
Niger.
Ordonnance N° 93-015 du 2 mars 1993 portant principes d’orientation du Code rural.
Ordonnance N°97-001 du 10 janvier 1997 portant institutionnalisation des études d’impact sur
l’environnement.
i
Annexe 2 : Fiche de plainte
Date : ____________ Localité…….
Village….. Commune ……. Département…………………. Région de ……………
Intitulé du projet……………Dossier N°…………..
PLAINTE
Nom du plaignant : ________________________________
Adresse : ___________________________________
Téléphone………
Quartier: ___________________________________
Nature du bien affectée : ________________________________
DESCRIPTION DE LA PLAINTE :
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
A ………………………, le………………..
________________________________
Signature du plaignant
Observations de l’autorité compétente du lieu de dépôt :
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
A ………………………, le………………..
________________________________
(Signature de l’autorité
RÉPONSE DU PLAIGNANT :
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
A ………………………, le………………..
________________________________
Signature du plaignant
RESOLUTION
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
A ………………………, le………………..
________________________________ ____________________________________________
(Signature de l’autorité) (Signature du plaignant)
ii
Annexe 3 : PV des consultations publiques
Village de Yaya
iii
iv
v
Village de Dangona
vi
vii
viii