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Gilles Bagou
N. Sybille Goddet
Gaëlle Le Bail
SOMMAIRE
Préface 5 3.10 Hémorragies du 3 e trimestre 59
7
Partie 5. ACCOUCHEMENT HORS 6.5 Nouveau-né qui ne va pas bien 142
MATERNITÉ 103 6.6 Nouveau-né et liquide méconial 146
5.1 Notions de mécanique obstétricale 105 6.7 Nouveau-né prématuré 147
5.2 Présentation de l’enfant 107 6.8 Nouveau-né avec malformation 149
5.3 Évaluation de l’imminence 6.9 Prévention de l’hypothermie 151
de l’accouchement 108
6.10 Prise en charge de l’hypoglycémie 153
5.4 Matériel pour accouchement 110
6.11 Intubation du nouveau-né 154
5.5 Installation de la parturiente 111
6.12 Pose du cathéter veineux ombilical 157
5.6 Expulsion céphalique en décubitus
dorsal 113 Partie 7. DIVERS 159
5.7 Dystocies des épaules 117 7.1 Intubation et ventilation 161
5.8 Expulsion céphalique en décubitus 7.2 Antalgie chez la femme enceinte 163
latéral 118
7.3 Médicaments et grossesse 164
5.9 Épisiotomie 119
7.4 Imagerie et grossesse 167
5.10 Accouchement extrahospitalier
par le siège 120 7.5 Échographie et grossesse 169
5.11 Procidence du cordon 124 Partie 8. RÉGULATION MÉDICALE 185
5.12 Grossesse gémellaire 125 8.1 Appel pour accouchement imminent 187
5.13 Délivrance 126 8.2 Appel pour une femme enceinte 192
5.14 Lien mère-enfant 129 8.3 Transfert in utero 194
5.15 Formalités médicolégales 132
8.4 Transfert de nouveau-né 195
Partie 6. PRISE EN CHARGE 8.5 Réseaux et centres de périnatalité,
DU NOUVEAU-NÉ 135 orientation des patients 196
8
9.4 Vecteurs et classes de transport 204 10.4 Magnésium 218
9.5 Prévention du syndrome cave 206 10.5 Nicardipine 219
9.6 Transport aérien des patients 210 10.6 Oxytocine 220
9
Partie 1. Anatomie – physiologie
Détroit supérieur
● GÉNÉRALITÉS
Il a une forme globale de cœur de carte à jouer, le
■ Majoration de la lordose lombaire sous l’effet d’une
promontoire faisant saillie en arrière.
hormone placentaire, la relaxine, responsable aussi
Son grand axe est ombilicococcygien. Son franchis-
de la distension abdominale.
sement par le plus grand diamètre de la présentation
■ Modification du poids : prise moyenne de 12,5
fœtale correspond à l’engagement.
± 3 kg. L’ensemble fœtoplacentaire correspond à
7 kg environ en fin de grossesse.
● CROISSANCE UTÉRINE
AU COURS DE LA GROSSESSE
Détroit inférieur
Il a une forme ovale, dont le grand diamètre est
1. Croissance à terme : utérus sous diaphragmatique : antéropostérieur.
32-33 cm en moyenne ; 2. croissance à 4 mois : utérus ombi- Son grand axe est horizontal. Son franchissement par
lical/sa forme devient ovoïde ; 3. croissance à 3 mois : 2 tra- la présentation fœtale correspond au dégagement. Les
vers de doigt au-dessus du pubis : taille d’un pamplemousse ;
masses musculaires à ce niveau composent le
4. croissance < 3 mois : utérus pelvien : taille d’une orange
périnée.
La croissance utérine évolue de 4 cm par mois environ
à partir du 2e trimestre.
L’utérus croit en largeur surtout au 2e trimestre.
La hauteur utérine peut diminuer à proximité du terme
du fait de la descente de la présentation.
● BASSIN MATERNEL,
DÉTROITS ET AXES
Le bassin osseux maternel est composé des 2 os ilia-
ques, du sacrum et du coccyx. 1. Coccyx en arrière ; 2. symphyse pubienne (bord inférieur)
On distingue le grand bassin ouvert sur la cavité abdo- en avant
minale, et le petit bassin avec le détroit supérieur,
l’excavation pelvienne et le détroit inférieur.
13
2/2
e UTÉRUS GRAVIDE
On distingue l'utérus et ses annexes (placenta et
membranes). L'utérus non gravide est composé d'un
col d'un corps et d'un fond utérin entre les trompes
1
Utérus gravide
MODIFICATIONS PHYSIOLOGIQUES 1.2
1/2
Volémie F + 35 %
POINTS ESSENTIELS Volume plasmatique F
• Augmentation de la volémie et du débit cardiaque. Fréquence cardiaque F + 15-25 %
• Le syndrome de compression cave peut entraîner
une chute brutale du débit cardiaque. Débit cardiaque F + 30-50 %
• Diminution de la capacité résiduelle fonctionnelle
(CRF) et augmentation de la consommation en oxy- Résistances vasculaires ff
gène, avec risque d’hypoxémie rapide. systémiques
• Fragilité et infiltration muqueuse, diminution du
Pression artérielle f Stable après
calibre des voies aériennes supérieures.
le 2 e trimestre
• Estomac toujours considéré comme plein avec
résidu gastrique de 100 mL permanent.
● MODIFICATIONS VENTILATOIRES
● GÉNÉRALITÉS ■ Œdème et fragilité muqueuse : congestion nasale
(liée aux œstrogènes), rhinite chronique possible,
■ Adaptation de l’organisme aux besoins maternels et
diminution du calibre des voies aériennes. Évolution
fœtaux (développement et croissance fœtale).
du score de Mallampati pendant la grossesse, par-
■ Augmentation du métabolisme basal.
fois même pendant le travail.
■ Augmentation du débit sanguin rénal et de la filtra-
■ Horizontalisation et ascension du diaphragme.
tion glomérulaire (+ 50 %) : rétention hydrosodée.
■ Augmentation de la consommation en oxygène et
■ Toutes les modifications décrites sont régressives
diminution des réserves en oxygène : augmentation
en 2 à 6 semaines en post-partum.
du risque d’hypoxie et risque de désaturation pré-
coce et rapide.
● MODIFICATIONS
CARDIOVASCULAIRES CRF f – 20 %
■ Syndrome de compression aortocave (ou variation Compliance en f
posturale du débit cardiaque) : décubitus dorsal
• la gêne au retour veineux entraîne une diminution
du débit cardiaque brutale de 20 à 30 %, symp- Consommation F Singleton : + 20 %
tomatique dans 13 % des cas (malaise, sueurs, en oxygène
vertiges, lipothymies, nausées, chute de la pres- F Jumeaux :
sion artérielle). Ce risque apparaît en décubitus + 10 % supplémentaires
dorsal à partir de 20 SA, F Phase de travail :
• la compression de l’aorte entraîne une diminution + 20 % supplémentaires
du débit placentaire, dont le retentissement est
direct sur le fœtus (effet Poseiro). Volume courant F + 40 %
■ Remodelage des cavités cardiaques : dilatation de
l’OG, TSV plus fréquentes, hypertrophie VG, élargis- Ventilation F
sement de la silhouette cardiaque sur la radiogra- minute
phie du thorax.
■ Modifications électriques (4.9).
15
1.2 MODIFICATIONS PHYSIOLOGIQUES
2/2
16
MODIFICATIONS BIOLOGIQUES 1.3
POINTS ESSENTIELS
• Anémie de dilution
• Alcalose respiratoire
• Hypercoagulabilité
• Augmentation du débit de filtration glomérulaire
Numération sanguine
Hémoglobine f f f
Plaquettes = = f (120-150 g/L) dans 5 % des cas
Leucocytes F
Ferritine F f f
Hémostase
Ionogramme
Créatininémie f f f
Albuminémie f f f
Gazométrie
VS F F F
CRP = = =
Bilan hépatique = = =
(sauf phosphates alcalines) F F F
17
1.4 PLACENTA
même masse solidaire, appelée le délivre : les mem- rant le transfert du CO2 et des déchets du fœtus
branes et le cordon ombilical. vers sa mère qui en assure l’élimination.
Ces vaisseaux sont protégés par une gaine gélati-
neuse, l’ensemble est dépourvu de vaisseaux lympha-
tiques et de nerfs.
Le cordon intervient activement dans la sécrétion et
l’absorption du liquide amniotique.
18
TRAVAIL OBSTÉTRICAL 1.5
En maternité, le suivi du travail (dilatation et descente de la présentation) est notifié sur le partogramme.
19
Partie 2. Examen de la femme enceinte
23
2.2 EXAMEN CLINIQUE HORS TRAVAIL
L
ors de la prise en charge d’une femme enceinte, ■ Audition de l’activité cardiaque fœtale avec un dop-
l’urgentiste doit procéder à un examen général pler ou un stéthoscope de Pinard (110-160/min).
et un examen obstétrical. Les gestes qu’il ne maîtrise ■ Examen vulvaire :
pas ou qui peuvent attendre un avis spécialisé doi- • toucher vaginal non systématique et après accord
vent être confiés à un professionnel médical de l’obs- de la patiente :
tétrique (gynécologue-obstétricien, sage-femme). - selon les signes d’appel cliniques,
- selon les antécédents maternels,
- examen éventuel du bassin obstétrical au
● EXAMEN CLINIQUE GÉNÉRAL 9e mois.
En début de grossesse, il est indispensable d’effectuer
un examen clinique général, de nombreuses patientes Mois de Semaines Valeur
n’ayant aucun suivi médical par ailleurs. Il sera grossesse d’aménorrhée moyenne
associé à un interrogatoire minutieux. de la hauteur
utérine (cm)
■ Évaluation morphologique, recherche de claudica- 4 mois 20 SA 16 cm
tion, scoliose.
■ Auscultation cardiopulmonaire. 4 mois et demi 22 SA Repère :
■ Examen thyroïdien. à l’ombilic
■ Palpation mammaire sur les 4 quadrants bras levés 5 mois 24 SA 20 cm
derrière la tête, jusqu’au creux axillaire.
■ Examen cutané à la recherche de cicatrices, notam- 6 mois 28 SA 24 cm
ment abdominopelviennes.
■ Examen des membres inférieurs (troubles 7 mois 32 SA 28 cm
circulatoires). 8 mois 36 SA 30 cm
■ Examen gynécologique avec recherche de lésions
vulvaires puis examen sous spéculum pour le vagin 9 mois 40 SA 32 cm
et le col avec, si nécessaire, réalisation d’un frottis
cervicovaginal (réalisable pendant toute la
grossesse).
■ Pression artérielle.
■ Poids.
■ Bandelette urinaire.
● EXAMEN OBSTÉTRICAL
■ Mesure de la hauteur utérine avec un mètre-ruban
depuis le bord supérieur de la symphyse pubienne
jusqu’au fond utérin :
• estimation du terme,
• estimation de la croissance fœtale. Mesure de la hauteur utérine
24
EXAMEN CLINIQUE
PENDANT LE TRAVAIL 2.3
1/2
Au cours du travail, différents critères cliniques per- ■ De la même façon, la position du débord occipital
mettent d’évaluer le bon avancement de ce dernier. fœtal par rapport à la symphyse maternelle peut
être un indicateur de l’engagement fœtal.
● POSITIONS MATERNELLES
La parturiente va naturellement rechercher les posi- ● TOUCHER VAGINAL
tions antalgiques. Mais, sans s’en rendre compte, elle
■ Le toucher vaginal (TV) apporte des indications pré-
va également adopter des positions favorables à la
cises quant au bon déroulement du travail. Il doit être
progression fœtale en alternant :
réalisé avec l’accord de la patiente. Il informe sur :
■ des positions de nutation et de contre-nutation qui
• les modifications cervicales sous l’effet des
modifient les dimensions du bassin en ouvrant le
contractions utérines,
détroit supérieur ou le détroit inférieur,
• la position et la progression de la présentation
■ des positions vers l’avant qui permettent d’orienter
fœtale par rapport au petit bassin maternel,
l’enfant en antérieur tout en dégageant l’utérus de la
• la poche des eaux (intégrité, bombante ou non,
cavité thoracopelvienne (penchée, quatre-pattes, etc.).
présence d’un vaisseau prævia),
• une possible procidence ou latérocidence du
● SIÈGE DES DOULEURS cordon ou d’une main fœtale.
■ Le col, initialement postérieur, long, fermé et
Les douleurs liées aux contractions utérines sont ini-
tialement abdominopelviennes et/ou lombaires pen- tonique, va se modifier progressivement sous
dant le travail. Or, le siège de ces douleurs va varier l’influence des variations hormonales et des
en fonction de la position et de la hauteur fœtale. En contractions utérines de fin de grossesse puis de
particulier, lorsque la présentation fœtale progresse façon plus franche pendant le travail. Il va ainsi se
dans le bassin maternel vers le périnée, la douleur va ramollir, s’antérioriser dans la cavité vaginale puis
se déplacer vers le périnée postérieur et le rectum. se raccourcir avant de se dilater et ce, jusqu’à dila-
Cela signe, par conséquent, l’engagement et la bonne tation complète (10 cm). Ces modifications cervi-
progression du fœtus dans le bassin et annonce cales sont généralement plus rapides chez la mul-
l’imminence de l’accouchement. tipare car concomitantes, alors qu’elles sont
successives chez la primipare. Cela explique une
durée moyenne de travail plus courte chez les
● VENTRE MATERNEL multipares.
■ En fin de grossesse, du fait de la croissance fœtale, ■ La première phase de travail (jusqu’à 5 cm) est une
le fond utérin se retrouve juste sous le diaphragme phase de latence où les contractions, toutes les 3
(refoulé) et les côtes (écartées). à 5 minutes, modifient doucement mais percepti-
■ Au fil de la progression du travail et de la descente blement le col.
fœtale, le fond utérin va donc se trouver abaissé ■ La deuxième phase du travail (de 5 à 10 cm) cor-
visuellement et cliniquement. L’oppression thora- respond à une phase active au cours de laquelle les
cique et la gêne gastrique seront moins ressenties. contractions, plus rapprochées et intenses, modi-
■ Par ailleurs, à la palpation abdominale, la hauteur fient franchement le col avec une dilatation plus
du moignon de l’épaule antérieure fœtale par rap- rapide.
port au bord supérieur de la symphyse pubienne ■ Dès que le col est à dilatation complète, voire avant
donne des indications sur l’engagement fœtal : le chez la multipare, le fœtus va alors pouvoir
fœtus est engagé si cette hauteur est inférieure à s’engager dans le bassin maternel et y progresser
7 cm (environ 3 travers de doigts). jusqu’à l’accouchement.
25
EXAMEN CLINIQUE
2.3 PENDANT LE TRAVAIL
2/2
26
TOUCHER VAGINAL 2.4
1/2
DÉFINITION ● CONTRE-INDICATIONS
Le toucher vaginal (TV) est un geste médical. Il peut
être réalisé par un médecin ou une sage-femme. Il Absolues
consiste en l’introduction délicate de l’index et du
majeur dans la cavité vaginale, et permet d’explorer : ■ Refus de la patiente.
• la cavité vaginale, ■ Placenta prævia recouvrant.
• le col de l’utérus,
• l’utérus, Relatives
• les culs-de-sac antérieur, latéraux et postérieur, ■ Placenta prævia marginal (à réaliser par un
• les ovaires, obstétricien).
• le bassin obstétrical, ■ Menace d’accouchement prématuré.
• la position fœtale par rapport au bassin (position, ■ Rupture prématurée des membranes.
hauteur, orientation),
• la poche des eaux (intégrité, ± bombante).
● MODALITÉS DE RÉALISATION
Dans tous les cas, un TV ne sera réalisé par l’urgen- fesses basculant ainsi son bassin et permettant
tiste que s’il est susceptible de modifier la conduite à l’examen d’un col postérieur plus facilement en
tenir. étant moins désagréable pour la patiente.
■ Relâchement des genoux vers l’extérieur en se
détendant au maximum.
■ L’opérateur ganté doit se positionner au niveau de
27
2.4 TOUCHER VAGINAL
2/2
Toucher vaginal
● RÉALISATION DU TV
■ Demander à la patiente si elle est prête et d’accord
avant d’effectuer le TV.
■ Écarter si nécessaire les grandes lèvres.
■ Positionner le bord cubital du majeur ou de l’index
(sur 2 à 3 cm en intravaginal) sur la fourchette
vulvaire en la déplissant puis introduire doucement
l’index ou le majeur à côté du 1er doigt (fig. 1A).
■ Avancer doucement les 2 doigts vers le fond de la
cavité vaginale vers le bas et en arrière à 45o puis les
mettre à l’horizontale en évitant le clitoris (fig. 1B, C).
■ Si la patiente, douloureuse ou stressée, se
contracte, empêchant la progression, ne pas forcer
et attendre le relâchement en la faisant respirer.
28
ÉVALUATION DU TERME 2.5
1/4
29
2.5 ÉVALUATION DU TERME
2/4
30
ÉVALUATION DU TERME 2.5
3/4
Attitude spontanée
31
2.5 ÉVALUATION DU TERME
4/4
des bras
32
ANALYSE DU RYTHME
CARDIAQUE FŒTAL 2.6
Réactivité
● GÉNÉRALITÉS
Accélération (élévation > 15 bpm de 15 sec à 2 min)
Lors du travail obstétrical en maternité, l’analyse du
ou accélération prolongée de 2 à 10 min.
rythme cardiaque fœtal (RCF) vise à dépister les
asphyxies fœtales per-partum correspondant à une
anomalie des échanges maternofœtaux avec un risque Variabilité
d’acidose métabolique. Cependant, toute anomalie du ■ En amplitude :
RCF ne correspond pas systématiquement à une véri- • nulle < 2 bpm,
table asphyxie fœtale. • minime < 5 bpm,
• normale 6-25 bpm,
● CRITÈRES • marquée > 25 bpm.
■ En fréquence > 4 cycles/min.
L’analyse standardisée, effectuée toutes les 15 à
30 minutes, est basée sur 5 critères.
Contractions utérines
Rythme de base 2 à 5 par 10 min avec phase de relâchement utérin
entre chaque.
■ Normal 110-160 bpm.
■ Tachycardie > 160 bpm pendant plus de 10 min.
L’interprétation du RCF et la conduite à tenir qui en
■ Bradycardie < 110-120 bpm pendant plus de
découle relèvent d’un professionnel de l’obstétrique.
10 min.
Ralentissements
■ Pente > 15 bpm de 15 sec à 2 min.
■ Quantifiés par amplitude et durée.
■ Répétés si survenus pendant au moins une contrac-
tion utérine sur 2.
33
2.7 DOPPLER FŒTAL
1/2
tachycardie, extrasystoles...),
● MODALITÉS DE RÉALISATION
■ de surveiller et d’interpréter le RCF pendant le tra-
Un cardiotocographe peut être utilisé dans une UMH Positionnement des capteurs
au cours du transport. Le cardiotocographe est indiqué
en salle de naissances pendant le travail et l’accou- Le capteur de tocométrie doit être positionné sur la
chement ainsi qu’en hospitalisation dans le cadre de partie antérieure du fond utérin (tonus de base calibré
à 20 mmHg = utérus relâché).
34
DOPPLER FŒTAL 2.7
2/2
35
Partie 3. Pathologies liées à la grossesse
utérin avec parfois une vésicule vitelline et un Prise en charge aux urgences d’un service de gyné-
embryon sans activité cardiaque et permettant le cologie-obstétrique ou autre selon l’organisation locale
diagnostic différentiel avec une grossesse ectopique, et l’évolution clinique.
39
3.2 GROSSESSE EXTRA-UTÉRINE
1/2
40
GROSSESSE EXTRA-UTÉRINE 3.2
2/2
41
SYNDROME
3.3 D’HYPERSTIMULATION OVARIENNE
■ Ascite.
par les gonadotrophines exogènes en vue d’une fécon- bres et embolies pulmonaires) ou artérielles (cer-
dation in vitro (FIV). Les cellules de la granulosa des veau, coronaires...).
ovaires hyperstimulés libèrent des peptides vasoactifs
(facteur de croissance de l’endothélium vasculaire, ● DIAGNOSTIC
prostaglandines, cytokines...) qui augmentent la per-
Contexte.
méabilité vasculaire constituant des troisièmes sec-
■
■ Signes cliniques.
teurs. L’hypercoagulabilité secondaire à l’hémoconcen-
■ Diagnostic biologique : hémoconcentration, hyper-
tration peut provoquer des complications
thromboemboliques veineuses ou artérielles. leucocytose, troubles hydro-électrolytiques (hypona-
trémie, hyperkaliémie), cytolyse hépatique.
■ Test de grossesse après transfert embryonnaire.
persiste,
■ antalgiques : paracétamol, morphiniques ; les AINS
sont contre-indiqués,
■ prévention des complications thromboemboliques,
● ORIENTATION
■ Consultation gynécologique, échographie abdomino-
pelvienne et ovarienne.
■ Hospitalisation en soins intensifs des formes sévères.
42
HYPERTENSION ARTÉRIELLE
GRAVIDIQUE 3.4
1/4
43
HYPERTENSION ARTÉRIELLE
3.4 GRAVIDIQUE
2/4
Figure 1. Prise en charge d’une HTA chronique, avant la grossesse et en cours de grossesse.
D’après les recommandations HTA et grossesse, décembre 2015, SF HTA et CNGOF.
PAS : pression artérielle systolique ; PAD : pression artérielle diastolique ; AMT : automesure de PA ; MAPA : mesure ambulatoire de PA.
44
HYPERTENSION ARTÉRIELLE
GRAVIDIQUE 3.4
3/4
HTAG
45
HYPERTENSION ARTÉRIELLE
3.4 GRAVIDIQUE
4/4
46
PRÉ-ÉCLAMPSIE 3.5
1/5
47
3.5 PRÉ-ÉCLAMPSIE
2/5
doit rechercher l’ensemble des éléments précisés dans les UMH et parce qu’il est tocolytique) : Nicardipine
la définition. Les œdèmes et la prise de poids sont des (Loxen ®) 1 mg/h IVSE. Augmentation par paliers
signes inconstants dont l’absence ne doit pas faire jusqu’à 4 mg/h. Surveillance PA et FC.
infirmer le diagnostic. ■ Arrêt du traitement si PAm < 100 mmHg ou PAs
Une attention particulière doit être portée à la mesure < 140 mmHg.
de la PA. ■ Le labétalol (Trandate ) peut aussi être utilisé. Il
®
D’autres éléments doivent être recherchés comme la n’existe pas de supériorité de l’un des antihyperten-
diminution des Mouvements actifs fœtaux, ainsi que la seurs par rapport à l’autre.
tonicité utérine ou un saignement vaginal (pouvant évo-
quer un HRP).
48
PRÉ-ÉCLAMPSIE 3.5
3/5
49
3.5 PRÉ-ÉCLAMPSIE
4/5
50
PRÉ-ÉCLAMPSIE 3.5
5/5
■ La poursuite des traitements en cours (antihyperten- celle-ci doit être envisagée dans l’établissement
seurs, sulfate de magnésium) est préconisée. d’origine quel que soit son type, une aide par une
■ Le monitorage est celui défini ci-dessus. équipe néonatale pouvant être proposée selon les
■ La surveillance clinique tient compte des effets organisations locales.
secondaires des traitements en cours.
51
3.6 ÉCLAMPSIE
1/2
tensive est possible mais, même s’il existe un contexte clonazepam (Rivotril ®) 1 mg IV est possible pour la
d’HTA, celle-ci n’est pas systématiquement sévère au sédation de la crise convulsive.
cours de la crise convulsive.
Les facteurs favorisants et les risques sont les mêmes
que pour la PE.
52
ÉCLAMPSIE 3.6
2/2
53
3.7 HELLP SYNDROME
1/2
54
HELLP SYNDROME 3.7
2/2
Orientation
● PRINCIPES DE LA PRISE EN CHARGE
La prise en charge des patientes se conçoit dans des
■ Contrôle de l’HTA si contexte d’HTAG/PE.
structures adaptées à la prise en charge maternelle et
■ De manière plus générale, prise en charge d’une PE
fœtale (réanimations adulte et néonatale).
et prévention primaire de l’éclampsie ou traitement
des convulsions, selon les recommandations.
■ Transfusion en concentrés plaquettaires si thrombo- En cas de transfert in utero (médicalisé)
pénie < 50 g/L avec saignement actif ou risque L’orientation se fait vers une maternité de type III, au
hémorragique. moins jusqu’à 32 SA, disposant d’une réanimation
■ Corticothérapie pour l’induction de la maturation pul- adulte.
monaire fœtale. L’ensemble du dossier médical doit être transmis :
■ Interruption de la grossesse en maternité : immé- résultats biologiques dont le groupe sanguin, dossier
diate s’il existe un HRP, une anomalie du rythme, un de suivi de la grossesse, thérapeutiques mises en
hématome sous-capsulaire du foie, etc. œuvre dont la corticothérapie éventuelle pour la matu-
ration pulmonaire fœtale, RCF.
24 SA < terme < 34 SA Terme > 34 SA En cas d’anomalie du RCF justifiant d’une extraction,
celle-ci doit être envisagée dans l’établissement d’ori-
Prolongation de la Extraction systématique gine quel que soit son type, une aide par une équipe
grossesse si possible. néonatale devant être proposée selon les organisations
Stabilisation pour
locales.
extraction > 32 SA.
Sinon extraction
Extraction fœtale en urgence si éclampsie, CIVD,
anomalie grave du RCF, thrombopénie < 50 g/L, HTA
non contrôlée
55
MENACE D’ACCOUCHEMENT
3.8 PRÉMATURÉ
1/2
DÉFINITION
La menace d’accouchement prématuré (MAP) est
définie par l’association de modifications du col utérin
et de contractions utérines fréquentes et douloureuses,
pour un terme compris entre 22 et 37 SA.
56
MENACE D’ACCOUCHEMENT
PRÉMATURÉ 3.8
2/2
■ Il se fait à l’aide des éléments de l’examen clinique Voie IVSE Voie IVSE
Très bonne tolérance Risques : malaise, OAP,
et des examens complémentaires au premier rang Transport non médicalisé angor
desquels on trouve l’échographie endovaginale. possible Surveillance scope, PNI,
■ L’examen clinique recherche des contractions uté- ECG...
rines (et leurs caractéristiques : fréquence, durée,
horaire de début), la rupture de la poche des eaux, Inhibiteurs calciques : Nifédipine per os (nécessité de
un saignement d’origine gynécologique. L’âge ges- surveillance tensionnelle).
tationnel doit être identifié ainsi que les antécédents
médicaux et gynécologiques de la patiente. Corticothérapie anténatale
■ Dans le contexte de MAP, les contractions utérines Elle est réalisée en maternité et pour diminuer les
et le toucher vaginal ne sont que peu prédictifs de complications néonatales liées à la prématurité.
la survenue de l’accouchement prématuré. Bétaméthasone 12 mg par voie IM ; deux injections
■ L’échographie endovaginale permet de mesurer la sont réalisées à 24 h d’intervalle.
longueur du col utérin et l’ouverture de l’orifice
interne. Le seuil retenu pour la longueur fonctionnelle
du col est de 25 mm. L’échographie doit être réa-
● EN PRATIQUE EN INTERVENTION
lisée en maternité lors de la prise en charge des SMUR PRIMAIRE
MAP. Contrairement à l’examen physique de la L’évaluation repose sur l’examen physique, qui doit
patiente, l’échographie donne des mesures objec- permettre d’estimer la proximité de l’expulsion et de
tives sans variabilité entre les opérateurs. poser l’indication d’un renfort spécialisé éventuel (selon
les organisations locales).
● CONDUITE À TENIR
Conduite à tenir
Tocolyse ■ Voie veineuse périphérique, bilan biologique.
■ Monitorage.
Objectifs : prolongation de la grossesse d’au moins
■ Tocolyse éventuelle après concertation avec l’équipe
■
■ Peuvent être utilisés les tocolytiques suivants (voir charge du contexte de la grossesse (terme et poids
fiches spécifiques) : fœtal estimé).
57
RUPTURE PRÉMATURÉE
3.9 DES MEMBRANES
Il s’agit d’une rupture des membranes avant 37 SA, L’infection de la cavité utérine est un évènement
liée à leur fragilisation progressive dont les causes sont grave. Elle peut être suspectée devant un faisceau
multiples. Parmi les facteurs favorisants, on retrouve de signes cliniques : fièvre maternelle, liquide amnio-
les infections génitales (souvent par voie ascendante), tique fétide ou méconial, utérus douloureux et
les toxiques (tabac), les troubles nutritionnels (carence contractile, tachycardie fœtale et maternelle. L’évo-
en vitamine C et E particulièrement). lution vers un sepsis sévère n’est pas rare. Le nou-
veau-né présente fréquemment à la naissance une
détresse respiratoire ou une pathologie infectieuse
● ÉPIDÉMIOLOGIE systémique, des lésions digestives ou intracrâ-
niennes. L’extraction en urgence est une des
Avant 37 SA, une RPM survient dans 2-3 % des gros- mesures thérapeutiques pour limiter l’évolution du
sesses, principalement entre 34 et 37 SA. Le risque processus infectieux très dangereux tant pour la
principal est la prématurité : 20 % de la mortalité néo- mère que pour le fœtus. Une antibiothérapie à large
natale est en lien avec une RPM. spectre (céphalosporine de 3 e génération et amino-
sides) pourra être administrée rapidement par voie
veineuse après avis auprès de la maternité d’accueil.
58
HÉMORRAGIES DU 3e TRIMESTRE 3.10
● RUPTURE UTÉRINE
Rare, la rupture utérine survient en cas d’utérus cica-
triciel (césarienne, chirurgie de malformation utérine,
myomectomie...).
La symptomatologie associe une douleur hypogastrique
en général intense et brutale, des métrorragies souvent
modérées, une contracture abdominale et une palpa-
tion « facile » du fœtus sous la paroi abdominale en cas
de large rupture. Le pronostic est maternel car l’enfant
est souvent déjà mort. La prise en charge doit être faite
en extrême urgence : le traitement initial est sympto-
matique, le traitement étiologique est chirurgical.
59
3.11 PLACENTA PRÆVIA
1/2
Le placenta prævia est un placenta bas inséré sur le turité, la rupture prématurée des membranes avec
segment inférieur de l’utérus, et pouvant recouvrir tota- risque de procidence du cordon, une hémorragie
lement ou partiellement l’orifice interne du col utérin. d’abondance plus ou moins importante avec risque
On en distingue 3 types : de CIVD, une hypoxie fœtale et, sur le plan obstétrical
■ latéral, dont l’extrémité reste un peu à distance du un risque de césarienne transplacentaire.
col,
■ marginal, dont le bord inférieur affleure l’orifice
● DIAGNOSTIC
interne sans le recouvrir,
■ recouvrant, dont le bord recouvre partiellement ou Échographie si le placenta prævia n’est pas déjà connu.
totalement le col utérin.
● CONDUITE À TENIR
■ Le toucher vaginal est formellement contre-indiqué.
● CIRCONSTANCES ■ Position allongée, si possible en décubitus latéral
L’incidence du placenta prævia est de 1/200 gros- pour prévenir le syndrome cave.
■ Évaluation du retentissement hémodynamique
sesses. Elle augmente avec l’âge maternel (x 3 après
35 ans), la parité (x 4 après la 3e grossesse), l’exis- maternel.
■ Récupérer les échographies déjà réalisées et le dos-
tence d’une cicatrice utérine (x 3 avec risque accru de
placenta accreta), les grossesses multiples (x 2), les sier obstétrical de la patiente.
■ Monitorage : FC, PNI, SpO , température.
antécédents de placenta prævia, la consommation de 2
■ Oxygénothérapie si besoin pour SpO > 94 %.
tabac ou de cocaïne, et dans les ethnies asiatiques. 2
■ Abord veineux périphérique (x 2), soluté cristalloïde.
L’incidence des placentas prævias symptomatiques ou
■ Prélèvement sanguin (groupage, anticorps irrégu-
nécessitant une césarienne à terme est de 0,3 à 0,5 %.
Les anomalies d’insertion sont estimées à 3-8 % lors liers, coagulation, numération sanguine, hémoglo-
de l’échographie du 3e trimestre. Un placenta bas bine en microméthode).
■ Remplissage vasculaire adapté à l’intensité de
inséré lors de l’échographie du 2e trimestre ne préjuge
pas de la persistance de l’anomalie d’insertion du fait l’hémorragie : solutés cristalloïdes (objectif de PAm
de la croissance utérine. Le positionnement est à véri- > 65 mmHg), transfusion si anémie < 70 g/L ou
fier. Il faut récupérer les échographies les plus mauvaise tolérance.
récentes.
60
PLACENTA PRÆVIA 3.11
2/2
■ Vasopresseur en cas de choc hémorragique non ■ Dans le service d’accueil, un test de Kleihauer sera
amélioré par le remplissage initial. effectué, une sonde urinaire à demeure mise en
■ Une tocolyse est parfois indiquée en cas de placenta place, un enregistrement du RCF réalisé, une anti-
bas inséré et doit être discutée avec le service bioprophylaxie débutée ainsi que la prévention de
d’obstétrique. l’alloimmunisation par l’administration de gamma-
globulines antiD en cas de rhésus maternel négatif.
● ORIENTATION ■ Une césarienne à terme est préconisée lorsque la
61
3.12 HÉMATOME RÉTROPLACENTAIRE
1/2
62
HÉMATOME RÉTROPLACENTAIRE 3.12
2/2
63
HÉMORRAGIES
3.13 DU POST-PARTUM IMMÉDIAT
1/2
■ Atonie utérine et pathologies de la délivrance (80 %) : pour espérer en favoriser le décollement (gestes non
favorisées par la délivrance tardive (au-delà de recommandés à un non-spécialiste de l’obstétrique),
■ le retrait du placenta et des caillots hors de la filière
30 min), la grossesse multiple, la macrosomie
fœtale, le travail long ou au contraire très rapide, la génitale lorsque la délivrance est faite,
■ le massage du fond utérin par séquences répétées
multiparité, la présence d’un fibrome, les anomalies
d’insertion placentaire (prævia, accreta, percreta). de plus de 15 secondes dès la délivrance effectuée,
■ l’obtention d’une bonne rétraction utérine avec un
■ Lésions traumatiques de la filière génitale (20 %) :
déchirures vaginales, vulvaires ou périnéales, rup- utérus bien tonique éventuellement grâce aux
ture utérine (accouchement par voie basse sur utérus utérotoniques.
cicatriciel), hématome paravaginal. Lorsque le placenta est expulsé et que l’utérus est vide,
■ Troubles de l’hémostase (< 1 %) : anomalies consti- il convient d’administrer 10 UI d’oxytocine (diluées
tutionnelles ou acquises, traitements médicamen- dans 250 mL de soluté salé isotonique) en 20 à
teux, pré-éclampsie compliquée de syndrome 30 minutes. Cette perfusion n’est recommandée en
HELLP, rétention de fœtus mort, coagulopathie de maternité que si l’utérus n’est pas tonique, elle l’est
consommation lors d’une HPP sévère. dans tous les cas en pratique extrahospitalière pour
64
HÉMORRAGIES
DU POST-PARTUM IMMÉDIAT 3.13
2/2
les urgentistes. Si l’hypotonie utérine persiste, cette Lorsqu’une hémorragie du post-partum immédiat se
dose peut être renouvelée ou complétée par des bolus poursuit malgré une prise en charge initiale adaptée
intraveineux de 5 UI sans dépasser un total de 40 UI (ocytocique, vacuité utérine, causes non liées à la déli-
d’oxytocine. vrance éliminées), il faut recourir aux prostaglandines.
Le traitement initial de l’hypovolémie est symptoma- La prostaglandine E2 (sulprostone) agit plus rapide-
tique et ne présente pas de particularité : remplissage ment et plus efficacement que les ocytociques. L’admi-
vasculaire initialement avec des cristalloïdes puis éven- nistration du sulprostone est indiquée au-delà de
tuellement avec des colloïdes, oxygénation. 30 minutes d’inefficacité des thérapeutiques initiales,
Si l’hémorragie du post-partum immédiat est liée à la un avis obstétrical est recommandé. La posologie habi-
délivrance, il existe deux situations selon que la déli- tuelle du sulprostone est de 100 à 500 μg/h en injec-
vrance est réalisée ou non : tion intraveineuse continue par palier progressif de
■ si la délivrance est réalisée et l’hémorragie persis- 100 μg/h. La posologie maximum cumulée atteint
tante, il faut pratiquer une révision utérine qui permet 1 500 μg. L’utilisation simultanée des ocytociques
d’assurer ou de vérifier la vacuité utérine et l’inté- n’est pas justifiée mais le relais par une perfusion intra-
grité de l’utérus en contrôlant les faces antérieure veineuse de 10 à 20 UI d’oxytocine en 6 heures est
et postérieure, les bords droit et gauche et le fond nécessaire. Les effets secondaires du sulprostone peu-
de l’utérus ; ce geste impose d’être maîtrisé par vent être sévères (spasme coronarien, bronchocons-
l’opérateur et la réalisation d’une analgésie, gestes triction, hypertension artérielle pulmonaire), ils impo-
à haut risque en extrahospitalier, l’admission hospi- sent une surveillance clinique attentive et une
talière rapide est souvent indiquée, évaluation précise du rapport bénéfices/risques, si pos-
■ si la délivrance n’a pas eu lieu, une délivrance arti- sible en concertation avec un obstétricien.
ficielle est nécessaire ; le transport rapide vers un
service adapté sous couvert d’un remplissage vas- ● ORIENTATION
culaire bien conduit est alors recommandé car la
réalisation d’une délivrance artificielle par un opéra- Dans tous les cas, l’accueil hospitalier doit être préparé
teur non entraîné et isolé (geste technique et anal- et les équipes obstétricales et anesthésistes
gésie-sédation) est périlleuse ; seule une exception- prévenues :
■ maternité de suivi si la situation est stabilisée,
nelle hémorragie cataclysmique impose une
■ maternité de proximité ou salle d’accueil des
délivrance artificielle de sauvetage.
Si l’hémorragie du post-partum immédiat n’est pas liée urgences vitales avec possibilité d’intervention d’un
à la délivrance, l’examen simple peut révéler une lésion obstétricien si le pronostic vital est en jeu.
vasculaire (déchirure du périnée, épisiotomie hémor- L’admission dans une structure disposant d’un plateau
ragique) qu’une pince hémostatique et/ou la suture de technique d’embolisation artérielle radiologique doit
l’épisiotomie va maîtriser temporairement jusqu’à la aussi être envisagée, l’embolisation artérielle est pré-
reprise chirurgicale par une équipe obstétricale. Si une férée à la chirurgie d’hémostase.
coagulopathie est suspectée, une hospitalisation rapide
en service adapté est nécessaire.
65
3.14 BALLONNET DE BAKRI
Il s’agit d’une sonde en silicone avec un ballonnet ■ Positionnement au niveau du segment inférieur.
dont l’extrémité permet le drainage sanguin (A) et ■ Gonflage du ballonnet avec 300-500 mL de sérum
pouvant être gonflé jusqu’à 800 mL (300 à 500 mL physiologique, par paliers.
en pratique). ■ Vérifier qu’une antibioprophylaxie (2 g d’Aug-
La partie extériorisée de la sonde comporte plusieurs ®
mentin IV) a été injectée lors de la révision utérine.
œillets : le premier permet l’écoulement du sang dans ■ Mise en place avant la prise en charge par le Smur
une poche de recueil spécifique (C), l’autre permet pour le transfert interhospitalier, le transport ne
de gonfler le ballonnet avec du sérum physiologique s’envisageant que pour une patiente stabilisée.
ou de l’eau stérile (B).
● SURVEILLANCE SPÉCIFIQUE
Durant la prise en charge de la patiente, sont à éva-
luer, en dehors des éléments de surveillance habi-
tuelle dans ce contexte d’hémorragie :
■ le saignement : le saignement toléré est de
100 mL/h,
■ le gonflement du ballonnet,
■ la douleur éventuelle.
66
EMBOLIE AMNIOTIQUE 3.15
rine et les veines placentaires (contraction utérine, d’organes (défaillance multiviscérale rapide et
expulsion, manœuvre instrumentale, césarienne). intense) : remplissage vasculaire, amines, ventila-
tion invasive, dérivés sanguins (contre l’anémie
● SIGNES CLINIQUES aiguë et la CIVD).
Détresse respiratoire aiguë.
■
■ Collapsus.
● ORIENTATION
■ Hémorragie grave de sang incoagulable. ■ Hospitalisation en réanimation.
■ Autres : arrêt cardiaque, troubles du rythme car- ■ Assistance circulatoire parfois nécessaire.
diaque, convulsion, troubles de conscience... ■ Lors d’une demande au Samu pour un transfert
67
Partie 4. Pathologies intercurrentes
de la grossesse
Causes diverses
POINTS ESSENTIELS
■ Thromboses veineuses.
• La douleur abdominale est un signe d’alerte de ■ Douleurs postopératoires.
pathologies très diverses et de gravités variées. ■ Traumatismes.
• La grossesse modifie la typicité des tableaux
cliniques. Signes cliniques
• Il n’y a pas de contre-indication à l’analgésie chez
Se méfier des signes parfois trompeurs liés à la gros-
une femme enceinte.
sesse et des associations éventuelles de pathologies.
● ÉTIOLOGIES ● DIAGNOSTIC
■ Hématome rétroplacentaire.
■ Rupture utérine. Démarche diagnostique
■ Faux-travail.
■ Travail obstétrical. ■ Anamnèse.
■ Examen clinique.
■ Syndrome douloureux pelvien gravidique.
■ Biologie : bandelette urinaire, βHCG.
■ Anomalies d’insertion du placenta.
■ Imagerie éventuelle : échographie, IRM (à discuter),
71
4.2 INFECTIONS URINAIRES
1/3
72
INFECTIONS URINAIRES 4.2
2/3
• bactériurie 6 103 UFC/mL pour Escherichia coli et ments itératifs contre-indiqués) : 100 mg x 3/j PO
Staphylococcus saprophyticus, pendant 7 jours ; ou triméthoprime-sulfaméthoxa-
• bactériurie 6 104UFC/mL pour les autres entéro- zole (Bactrim ®) : 1 cp à 160/800 mg x 2/j PO pen-
bactéries, les entérocoques, Pseudomonas aerugi- dant 7 jours ; ou amoxicilline-acide clavulanique
nosa, Staphylococcus aureus, Corynebacterium (Augmentin ®) : 1 g x 3/j PO pendant 7 jours ; ou
urealyticum. céfixime (Oroken ®) : 200 mg x 2/j PO pendant
7 jours ; ou ciprofloxacine (Ciflox ®) : 500 mg x 2/j
● CONDUITE À TENIR PO pendant 7 jours.
■ Traitement systématique probabiliste sans attendre
les résultats de l’antibiogramme. ● ORIENTATION
■ 1re intention (même en cas de cystite récidivante) : ■ Traitement ambulatoire.
fosfomycine-trométamol (Monuril®) : dose unique, ■ ECBU à contrôler 8 à 10 jours après l’arrêt du trai-
1 sachet de 3 g. tement puis ECBU mensuel jusqu’à l’accouchement.
■ 2e intention : pivmécillinam (Selexid ®) : 400 mg x 2/j
PO.
73
4.2 INFECTIONS URINAIRES
3/3
74
CÉPHALÉES AIGUËS
DE LA FEMME ENCEINTE ET DU POST-PARTUM 4.3
1/3
75
CÉPHALÉES AIGUËS
4.3 DE LA FEMME ENCEINTE ET DU POST-PARTUM
2/3
rare (1 % de la population mais plus fréquente chez doppler transcrânien et l’angiographie par réson-
les patientes aux antécédents de pathologies auto- nance magnétique,
■ thrombophlébite cérébrale : survenant plus volon-
immunes), se manifestant par un syndrome tumoral
tiers dans le post-partum (10 à 20 jours après
typique d’apparition brutale, associant des cépha-
l’accouchement), favorisée par les infections et
lées frontales parfois intenses, des troubles visuels
l’association d’une stase sanguine, de lésions vas-
et une atteinte endocrinienne variable mais touchant
culaires lors des efforts de poussée et l’hypercoa-
le plus souvent l’axe corticotrope de façon isolée ou
associée à l’axe thyréotrope et à une hyperprolac- gulabilité du post-partum.
tinémie (50 % des cas),
■ embolie amniotique : au décours d’un avortement ● SIGNES CLINIQUES
ou d’un accouchement par voie basse quel que soit L’interrogatoire porte sur les volets obstétricaux et
le terme, elle peut entraîner, outre une détresse res- neurologiques :
piratoire et circulatoire, des convulsions et une ■ antécédents : passé migraineux, autres pathologies
embolie cérébrale paradoxale de liquide amniotique, pouvant occasionner des céphalées,
■ cardiomyopathies du péripartum : plus fréquentes
■ mode de survenue : brutal en coup de tonnerre ou
au cours du dernier mois de la grossesse et dans aigu mais progressif, lors d’un effort ou non ou
le post-partum, ainsi que chez les femmes afri- après un traumatisme,
caines, elles sont responsables d’insuffisance car- ■ intensité : d’emblée maximale ou non,
diaque dilatée et peuvent se compliquer d’accidents
emboliques cérébraux parfois inauguraux,
76
CÉPHALÉES AIGUËS
DE LA FEMME ENCEINTE ET DU POST-PARTUM 4.3
3/3
77
4.4 ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL
1/2
78
ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL 4.4
2/2
de la grossesse, en milieu spécialisé (unité chez une femme enceinte similaire à celui proposé
neurovasculaire). en dehors de la grossesse.
Données concernant la thrombolyse ou la thrombec- ■ Pas de consensus sur les modalités d’accouche-
tomie dans l’infarctus aigu durant la grossesse et le ment après un AVC au cours de la grossesse, déci-
post-partum immédiat limitées (en particulier, risques dées avant tout en fonction de critères obstétricaux,
fœtaux mal connus), indication à porter au cas par sans recourir de façon systématique à un accou-
cas. chement par césarienne.
■ Traitement antithrombotique de prévention secon-
79
4.5 ÉPILEPSIES
1/2
sa prévalence d’environ 10/1 000 dans la population fœtale liée aux antiépileptiques mais aussi au risque
générale. Elle est caractérisée par la répétition chro- d’exacerbation des crises voire d’état de mal épi-
nique de crises épileptiques spontanées. leptique lié à un arrêt brutal du traitement.
■ Réévaluer avant la conception la nécessité du trai-
tement antiépileptique.
■ Adapter le traitement au cas par cas en fonction du
● ÉTIOLOGIES
syndrome épileptique et de la patiente : idéalement
La classification des épilepsies est complexe. On dis- monothérapie ; remplacement des antiépileptiques
tingue schématiquement 2 grands types d’épilepsie : les plus à risque de malformation ou de troubles
l’épilepsie généralisée et l’épilepsie focale. Il existe de neurocomportementaux (le valproate de sodium doit
nombreux syndromes épileptiques, variables en fonc- être évité ; la lamotrigine est l’antiépileptique qui
tion de l’âge. Les causes peuvent être génétiques, suscite le moins d’inquiétude) ; réduction du nombre
structurelles, métaboliques ou inconnues. de médicaments et des doses (risque tératogène
dose-dépendant pour certains antiépileptiques) ;
● SIGNES CLINIQUES fractionnement des doses y compris pour les médi-
caments à libération prolongée.
Manifestations brèves et stéréotypées chez un même
■ Comme dans la population générale, supplémen-
patient, signes cliniques très polymorphes selon le
tation périconceptionnelle en acide folique
type de crise.
(0,4 mg/j ; 5 mg/j en cas d’antécédents fami-
Les crises peuvent être généralisées (crises tonicoclo-
liaux d’anomalie de fermeture du tube neural).
niques, absences, myoclonies) ou focales, avec ou sans
altération de la conscience. Les crises focales peuvent
comporter des signes sensitifs, moteurs, végétatifs, Pendant la grossesse
sensoriels. Elles peuvent évoluer vers une crise convul- ■ Évolution de l’épilepsie difficile à prévoir. La fré-
sive bilatérale (crise secondairement généralisée). quence des crises pendant l’année précédant la
Ne pas méconnaître une crise d’éclampsie dont la grossesse est le meilleur facteur prédictif de la fré-
prise en charge diffère de l’épilepsie. quence des crises pendant la grossesse.
80
ÉPILEPSIES 4.5
2/2
Accouchement
■ Pas d’indication systématique de déclenchement ou
de césarienne.
■ Accouchement par voie basse possible et anes-
thésie péridurale recommandée.
■ Pas d’augmentation notable du risque de crise pen-
dant l’accouchement.
Post-partum
■ Période plus à risque de crise (fatigue) ; veiller à
l’observance ; réadaptation des doses d’antiépilep-
tique si elles ont été modifiées pendant la
grossesse.
■ Allaitement : passage dans le lait de tous les anti-
épileptiques mais à des degrés variables selon la
molécule ; décision individuelle, en accord avec la
patiente et l’équipe médicale en fonction de l’anti-
épileptique en évitant une durée trop prolongée ;
plutôt déconseillé en cas de polythérapie ou d’anti-
épileptiques très sédatifs (benzodiazépines,
barbituriques).
81
MALADIE THROMBOEMBOLIQUE
4.6 VEINEUSE ET GROSSESSE
1/2
82
MALADIE THROMBOEMBOLIQUE
VEINEUSE ET GROSSESSE 4.6
2/2
83
EMBOLIE PULMONAIRE
4.7 ET GROSSESSE
1/2
84
EMBOLIE PULMONAIRE
ET GROSSESSE 4.7
2/2
85
4.8 CARDIOPATHIES ET GROSSESSE
1/2
86
CARDIOPATHIES ET GROSSESSE 4.8
2/2
87
ÉLECTROCARDIOGRAMME
4.9 PENDANT LA GROSSESSE
Noir : cheville ou racine du membre inférieur droit.
POINTS ESSENTIELS Jaune : poignet ou racine du membre supérieur
gauche.
• La mise en place des électrodes pour la réalisation
Vert : cheville ou racine du membre inférieur gauche.
de l’ECG répond aux recommandations de l’AHA
publiées en 2007.
• Les modifications physiologiques durant la gros- ● MODIFICATIONS POUVANT ÊTRE
sesse entraînent des changements potentiels sur ENREGISTRÉES
le tracé ECG. Si ces changements existent, ils ren-
trent dans l’ordre dans les semaines suivant ■ Tachycardie sinusale.
o
■ Déviation axiale gauche, de 15-20 , liée à la rotation
l’accouchement.
• Les règles de bonne pratique sur l’installation de du cœur vers le haut et la gauche à cause de
la patiente s’appliquent comme pour toute réali- l’ascension du diaphragme.
sation d’un ECG. Le soutien-gorge doit être ôté. ■ Ondes T négatives ou sous décalage de ST possible
en DIII, V1 et V2.
■ Hypertrophie ventriculaire gauche possible.
● POSITIONNEMENT ■ Onde Q en DIII et VF possible.
88
ARRÊT CARDIAQUE
CHEZ LA FEMME ENCEINTE 4.10
1/3
89
ARRÊT CARDIAQUE
4.10 CHEZ LA FEMME ENCEINTE
2/3
Césarienne périmortem
● SITUATIONS PARTICULIÈRES
L’extraction fœtale n’est envisageable qu’en milieu
Contexte éclamptique hospitalier. La survie du fœtus dépend des délais mis
en œuvre et est optimale pour un délai entre arrêt
Toute convulsion chez une femme enceinte est une cardiaque et extraction fœtale inférieur à 5 minutes.
crise d’éclampsie jusqu’à preuve du contraire. Il ne Cela n’est possible qu’en intrahospitalier avec des
faut pas non plus méconnaître un arrêt cardiaque dont équipes entraînées, spécialisées et multidisciplinaires.
la convulsion serait la première traduction clinique.
En cas d’arrêt cardiaque dans un contexte
Prise en charge de l’arrêt réfractaire
d’éclampsie : sulfate de magnésium 4 g IVDL en
10 min. L’orientation vers une assistance circulatoire répond
En cas de suspicion d’arrêt cardiaque lié à un surdo- aux mêmes critères que pour tout autre patient (figure
sage en sulfate de magnésium : gluconate de calcium page suivante).
10 % 1 g IVD.
90
ARRÊT CARDIAQUE
CHEZ LA FEMME ENCEINTE 4.10
3/3
91
TRAUMATOLOGIE BÉNIGNE
4.11 ET GROSSESSE
1/2
DÉFINITION ● DIAGNOSTIC
Le traumatisme bénin correspond à un traumatisme L’examen clinique n’a pas de spécificité.
sans élément de gravité lésionnelle et avec une évo- Le choix des techniques d’imagerie doit limiter l’irra-
lution présumée favorable. D’une manière générale, il diation de l’abdomen maternel mais il ne faut pas
n’a pas en lui-même de spécificité chez la femme renoncer à un examen radiologique dont le bénéfice
enceinte. Cependant, le traumatisme abdominal bénin serait important au regard d’un risque fœtal certaine-
et l’iatrogénie concernent plus l’enfant que la mère. ment très faible.
Lorsqu’elle est nécessaire, l’évaluation fœtale précise
est du ressort d’une sage-femme ou d’un obstétricien
qui définira la stratégie de surveillance. Une échogra-
● ÉTIOLOGIES phie ou un doppler de débrouillage peuvent être réa-
Les lésions traumatiques spécifiques de la femme lisés par l’urgentiste, ils ne remplacent pas l’évalua-
enceinte ont le plus souvent un mécanisme indirect tion obstétricale.
qui peut être responsable d’un décollement placen-
taire. Jusqu’à 12 SA, l’utérus est intrapelvien et pro- ● CONDUITE À TENIR
tégé des chocs directs. Au-delà, en dehors des trau-
matismes pénétrants, les lésions fœtales directes sont Quel que soit le niveau de soins requis, il faut tenir
rares car les chocs sont absorbés par les tissus mater- compte de la mère et du fœtus pour prescrire le bilan
nels et le liquide amniotique. paraclinique et les traitements.
Toutes les causes traumatiques sont retrouvées mais La grossesse majore les risques de choc postural jus-
la chute est sous-évaluée et représenterait les trois tifiant l’inclinaison latérale préférentiellement gauche.
quarts des traumatismes chez la femme enceinte ; Les principes thérapeutiques sont les mêmes que
elle est plus fréquente en fin de grossesse (centre de chez un patient traumatisé bénin.
gravité modifié, obstacles au sol cachés par l’utérus L’antalgie repose sur le paracétamol et la morphine
gravide...). en fonction de l’intensité de la douleur. Les anti-
Les violences physiques, souvent inavouées, doivent inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués
être recherchées lors de circonstances imprécises, de au 3e trimestre et à éviter avant. Il est utile de se
douleurs abdominales récidivantes inexpliquées, de référer à des centres de références : Centre de réfé-
contusions à la face antérieure du corps ou d’asso- rence des agents tératogènes (CRAT), Centre national
ciations lésionnelles atypiques. de ressources de lutte contre la douleur (CNRD).
Lorsqu’elle est nécessaire, la prescription d’antibioti-
ques doit tenir compte du fœtus en développement.
92
TRAUMATOLOGIE BÉNIGNE
ET GROSSESSE 4.11
2/2
93
TRAUMATOLOGIE GRAVE
4.12 ET GROSSESSE
1/2
94
TRAUMATOLOGIE GRAVE
ET GROSSESSE 4.12
2/2
95
4.13 TRANSFUSION EN URGENCE
1/2
Plasma frais
POINTS ESSENTIELS Choc hémorragique pour apporter des facteurs de
• La maîtrise du processus transfusionnel relève de coagulation ou situation de saignement diffus entre-
la responsabilité du médecin. tenu par des anomalies de la coagulation. Les plasmas
• L’acte transfusionnel comporte à différentes existent sous forme congelée avec un délai incom-
étapes un risque d’erreurs, l’urgence ne dispense pressible de délivrance (> 20 min), leur prescription
pas du respect des procédures, la surveillance des doit donc être anticipée. La forme lyophilisée est
premières minutes de la transfusion est réservée aux situations de catastrophe.
essentielle.
Plaquettes
• Les indications des produits sanguins (seuil et type)
sont désormais décrites par la HAS : www.has.org Choc hémorragique actif avec transfusion préalable
de produit sanguin labile (une transfusion supérieure
à 3 concentrés érythrocytaires laisse envisager une
DÉFINITION ET OBJECTIFS spoliation de plaquettes et peut limiter l’efficacité de
L’acte transfusionnel a pour objectif de perfuser des la constitution du clou plaquettaire nécessaire à la
produits sanguins labiles constitutifs du sang total formation du caillot) ; thrombopénie avec risque
(concentrés érythrocytaires, plasma frais, plaquettes) hémorragique vital ; thrombopathie par traitement par
destinés à pallier une spoliation aiguë (hémorragie) ou antiagrégant et nécessité de geste invasif.
chronique mal tolérée, ou encore à permettre la réa-
lisation d’actes invasifs en urgence malgré l’exposi- ● PRINCIPES GÉNÉRAUX
tion préalable à des situations altérant la coagulation : ■ Unité de lieu : toujours en présence du patient dont
agents antiagrégants plaquettaires, anticoagulants. l’identité a été vérifiée.
■ Unité de temps : contrôle simultané des produits à
tétrique. Le seuil est plus élevé en cas de cardio- type de produits, degré d’urgence à transfuser
pathie ischémique (80-90 g/L) et à la phase aiguë (urgence vitale immédiate : délivrance sans délai,
d’un traumatisme cérébral (100 g/L). Une anémie groupe O ; urgence vitale : < 30 min, isogroupe, et
accompagnée de signes de mauvaise tolérance cli- RAI en fonction du degré d’urgence ; urgence rela-
nique doit conduire à la transfusion sans seuil. tive : 2-3 h, isogroupe et RAI réalisée.
96
TRANSFUSION EN URGENCE 4.13
2/2
et de la poche. Septicémie
■ Utilisation des cartes de vérification ultimes.
97
TROUBLES PSYCHIATRIQUES
4.14 ET GROSSESSE
1/2
urgence, une vigilance particulière est nécessaire chez geste de désespoir, en lien avec l’environnement et
toute femme en âge de procréer présentant un état la situation psychosociale ; parfois dans la réflexion
mental perturbé ou exprimant une plainte somatique pré-IVG.
vague, notamment abdominale. L’échographie permet ■ État gravidique non connu et évident : grossesse
de constater la grossesse et de la dater, ce qui est débutante non encore diagnostiquée ou dissimulée
important entre autres pour le choix pharmacologique. (dénégation), jeune femme dans une problématique
La prise en charge des manifestations psychiques, relationnelle difficile, adolescente ambivalente vis-
notamment comportementales qui expriment le à-vis de la grossesse.
98
TROUBLES PSYCHIATRIQUES
ET GROSSESSE 4.14
2/2
99
4.15 DÉNI DE GROSSESSE
● ORIENTATION
La prise en charge obstétricale puis psychologique
doit être organisée rapidement dès que le motif de
recours au service d’urgence est identifié et éventuel-
lement traité.
100
ADDICTIONS ET GROSSESSE 4.16
1/2
Héroïne
POINTS ESSENTIELS
■ Le risque principal est l’accouchement prématuré
• La majorité des grossesses et des accouchements lié au sevrage fœtal in utero lors des périodes de
dans un contexte de consommation de substances manque de la mère. Ce risque est diminué par le
psychoactives se déroule normalement mais le traitement de substitution aux opiacés (méthadone
risque obstétrical et pédiatrique est augmenté. ou buprénorphine) qui doit le plus souvent être aug-
• La consommation de substances psychoactives est menté durant la grossesse en raison de l’augmen-
un facteur de risque souvent associé à d’autres tation du volume de distribution et du métabolisme
facteurs de fragilité physique ou psychologique, maternel. Il ne faut pas arrêter ce traitement lors
des facteurs nutritionnels, sociaux et environne- de l’hospitalisation.
mentaux ou d’un moindre suivi médical qui peu- ■ La consommation d’héroïne durant la grossesse est
vent affecter le bon déroulement de la grossesse. une indication de mise sous substitution d’urgence
si la patiente est consentante.
■ En cas de douleur aiguë :
101
4.16 ADDICTIONS ET GROSSESSE
2/2
tinal et une hyperactivité du système autonome. Les ■ de limiter les questions fermées, à la recherche
convulsions sont rares (5 %). En cas de dépression d’informations indispensables à la prise de décision.
respiratoire, il ne faut pas utiliser la naloxone qui On est d’autant plus efficace qu’on évite la confron-
provoquerait une crise de sevrage brutal aux tation, l’attitude magistrale ou moralisatrice, et que
opioïdes. Des soins de confort, calmes, appliqués l’on reconnait la compétence et l’autonomie de la
par les parents, favorisant le portage « peau à personne.
peau », permettent de réduire les symptômes et
d’éviter le plus souvent le recours au traitement. ● INTERVENTION DE L’ÉQUIPE
DE LIAISON ET DE SOINS
● RELATION D’AIDE EN URGENCE EN ADDICTOLOGIE (ELSA)
Aborder le sujet des consommations de substances ■ Dès que la situation médicale le permet, il est indis-
psychoactives durant la grossesse est souvent délicat. pensable de faire appel aux intervenants de l’ELSA
Les femmes enceintes consommatrices sont soumises pour une approche globale.
à la désapprobation sociale et à des attitudes mora- ■ Le repérage précoce, l’intervention brève, l’entretien
lisatrices. Les mères sont culpabilisées. Lorsqu’il motivationnel, l’orientation dans le dispositif de soin
s’agit d’alcool ou de substances illicites, elles crai- addictologique prend toute sa place car une hospi-
gnent une référence systématique au service social talisation peut être un moment-clef pour engager
et le placement de leur enfant. Si la plupart des des changements durables des comportements.
femmes interrompent ou diminuent leur consomma-
tion en début de grossesse, celles qui poursuivent
sont souvent les plus dépendantes.
102
Partie 5. Accouchement hors maternité
n’a pas d’incidence) et les diamètres fœtaux. • à l’interrogatoire : respiration facilitée et gêne pel-
■ Le bassin obstétrical est un cylindre coudé qui se vienne augmentée ;
divise en 3 parties correspondant aux 3 phases de • à l’inspection : diminution de la hauteur utérine ;
la mécanique obstétricale : • à la palpation : distance épaule antérieure fœtale
• l’engagement au niveau du détroit supérieur ; – symphyse inférieure à 2 travers de doigts, et
• la descente et la rotation dans l’excavation débord occipital ;
pelvienne ; • au toucher vaginal : le signe de Démelin (doigts
• le dégagement au niveau du détroit inférieur. introduits perpendiculairement à la symphyse et
au ras de son bord inférieur, et butant contre la
● ENGAGEMENT présentation).
105
NOTIONS DE MÉCANIQUE
5.1 OBSTÉTRICALE
2/2
● DESCENTE ● DÉGAGEMENT
Au cours de la descente intrapelvienne, la présenta- Le dégagement correspond à l’expulsion, c’est le
tion fœtale est soumise à une rotation obligatoire franchissement du détroit inférieur et de l’infundi-
imposée par l’anatomie du bassin maternel : le dia- bulum périnéovulvaire.
mètre sous-occipito-bregmatique fœtal s’est engagé La tête fœtale, jusqu’à présent bien fléchie, calée
dans un axe oblique au niveau du détroit supérieur sous l’occiput, se défléchit suivant son axe antéro-
mais le diamètre de dégagement au niveau du détroit postérieur, la symphyse lui servant de pivot. Elle va
inférieur et de la fente périnéovulvaire, est donc changer à nouveau d’orientation en se vertica-
antéropostérieur. lisant ce qui va provoquer une ampliation périnéale.
La flexion de la présentation fœtale ainsi que la force
contractile sont les 2 éléments indispensables à la
rotation. Mieux la tête se fléchit, mieux elle tourne
et donc mieux elle descend dans le cylindre du
bassin.
106
PRÉSENTATION DE L’ENFANT 5.2
● GÉNÉRALITÉS ● PRÉSENTATION
À terme, le mobile fœtal mesure 30 cm et pèse Dans 3 à 5 % des cas, le fœtus se présente en pré-
3 500 g. Les diamètres bipariétal, biacromial, et bitro- sentation podalique au moment de l’accouchement.
chantérien mesurent respectivement : 9,5 cm ; La présentation du siège comporte 3 variantes :
12,5 cm ; 9,5 cm. ■ siège complet : assis en tailleur ;
107
ÉVALUATION DE L’IMMINENCE
5.3 DE L’ACCOUCHEMENT
1/2
Cotation 0 1 2
POINTS ESSENTIELS
Parité 1er enfant 2e enfant À partir du
• Pour le médecin urgentiste, l’évaluation de l’immi- 3e enfant
nence de l’accouchement tient compte de facteurs
cliniques mais la conduite à tenir prend également Début des <3h 3à5h 66h
en compte des facteurs logistiques. contractions
• Associer score de Malinas et SPIA est recommandé
en raison de leur complémentarité. Durée d’une < 1 min 1 min > 1 min
• Compte tenu de l’expérience limitée du toucher contraction
vaginal par les médecins urgentistes, la réalisation
Intervalle > 5 min 3 à 5 min < 3 min
de deux TV à 10-15 minutes d’intervalle permet entre les
de mieux évaluer la cinétique notamment à partir contractions
de 6 cm.
Perte des non Récente >1h
eaux
● SCORES D’ÉVALUATION
DE L’IMMINENCE
DE L’ACCOUCHEMENT Score de Malinas B
Ce score estime le délai avant l’accouchement. Il
Trois scores existent : deux validés en maternité
nécessite un toucher vaginal qui est un geste médical.
(Malinas A et B), un validé en régulation médicale
(SPIA).
Dilatation 1 er enfant 2e enfant À partir du
3e enfant
Score de Malinas A
■ Ce score est validé en maternité, il a une bonne 5 cm 4h 3h 1 h 30
valeur prédictive négative pour le risque d’accou- 7 cm 2h 1h 30 min
chement dans l’heure (VPN 6 94 %), mais une
faible valeur prédictive positive (VPP ^ 29 %). Il 9 cm 1h 30 min Quelques
n’est peut-être pas aussi fiable hors maternité où minutes
la cinétique de l’accouchement est souvent plus
rapide. Complète Accouchement immédiat
■ Il faut totaliser les points de chaque item (total de
0 à 10). Le risque d’accouchement est considéré L’expérience limitée du toucher vaginal par les méde-
comme important pour un score supérieur à 7 et/ou cins urgentistes fait que la réalisation de deux TV à
lorsque la parturiente a envie de pousser. 10-15 minutes d’intervalle permet de mieux évaluer
■ Compte tenu de la cinétique habituellement rapide la cinétique notamment à partir de 6 cm. Pendant cet
des accouchements impromptus extrahospitaliers, intervalle, la préparation de l’évacuation de la partu-
l’absence de rupture de la poche des eaux ne riente doit être anticipée (mise en condition de la par-
semble pas être un facteur diminuant l’imminence turiente, préparation du brancardage).
de l’accouchement. Les efforts expulsifs ne doivent être encouragés que
lorsque la tête est à la vulve ce qui garantit une dila-
tation complète.
108
ÉVALUATION DE L’IMMINENCE
DE L’ACCOUCHEMENT 5.3
2/2
109
5.4 MATÉRIEL POUR ACCOUCHEMENT
teur utérine, doppler fœtal portatif ou à défaut sté- une branche de pince de Kocher.
thoscope de Pinard. ■ 2 pinces de Kocher stériles.
■ Sur-blouse ou tablier.
■ Lunettes de protection, masque. ● MATÉRIEL POUR LE NOUVEAU-NÉ
Solution hydro-alcoolique.
■
(HORS RÉANIMATION)
● MATÉRIEL DE MISE EN CONDITION ■ Bonnet.
Sac polyéthylène.
DE LA PARTURIENTE ■
■ Compresses stériles.
■ Monitorage (ECG, PNI, SpO2). ■ Ciseaux droit stériles pour la section du cordon.
■ Matériel de perfusion avec solutés de type ■ Filet de protection pour le cordon ombilical.
110
INSTALLATION DE LA PARTURIENTE 5.5
1/2
sible et assurer des conditions d’asepsie pour l’opérateur puisse accompagner la sortie de l’enfant
certains gestes. Un endroit propre doit être préparé en respectant les axes d’engagement anatomiques
pour accueillir le nouveau-né. dans le bassin maternel. Pour cela, les fesses de la
■ L’accouchement doit avoir lieu dans une atmo- parturiente doivent être surélevées de 40 cm
sphère chaude, idéalement 25 o C. Il faut donc veiller environ par rapport au sol afin de pouvoir respecter
à augmenter le chauffage de la pièce, à fermer les l’axe ombilicococcygien.
fenêtres et limiter les courants d’air. ■ La patiente est installée les fesses au bord d’un lit
■ L’intimité de la parturiente doit être préservée au ou d’un canapé, les cuisses fléchies pouvant ainsi
maximum, les « témoins » inutiles à l’accompagne- les saisir lors des efforts de poussée.
ment de la mère, même secouristes, sont invités à ■ Les pieds peuvent éventuellement reposer sur une
111
5.5 INSTALLATION DE LA PARTURIENTE
2/2
112
EXPULSION CÉPHALIQUE
EN DÉCUBITUS DORSAL 5.6
1/4
113
EXPULSION CÉPHALIQUE
5.6 EN DÉCUBITUS DORSAL
2/4
■ La restitution de la tête fœtale suit son dégagement. mains et les fléchit au maximum sur son thorax
L’occiput effectue alors spontanément une rotation (position de nutation), menton sur la poitrine ;
appelée restitution qui le ramène dans le prolonge- • distribuer les rôles entre les membres de l’équipe
ment du dos fœtal. avant de débuter l’accouchement,
■ Le dégagement des épaules suit la mécanique • s’installer correctement : accoucheur en contre-
décrite pour le pôle céphalique. L’engagement des bas, ses épaules plus bas que le périnée et le
épaules commence dès le début de l’expulsion de nez au niveau du périnée,
la tête. Le diamètre biacromial s’engage au niveau • débuter les efforts expulsifs dès que la présen-
du DS selon un axe oblique, puis descend avec un tation est visible à la vulve et que la patiente
mouvement de rotation dans l’excavation pelvienne. ressent l’envie de pousser,
Cette rotation permet le mouvement de restitution • ne faire pousser la patiente que pendant les
de la tête une fois celle-ci dégagée. Une fois le contractions, 2 ou 3 fois par contraction unique-
diamètre biacromial dans un axe antéropostérieur, ment, en expiration prolongée plutôt qu’en apnée
l’épaule antérieure se fixe sous la symphyse à glotte fermée,
pubienne puis se dégage selon l’axe ombilicococ- • diriger la patiente : seul celui qui aide à l’accou-
cygien. Ensuite, l’épaule postérieure est expulsée chement dirige la patiente lors des efforts
par rotation autour de la symphyse pubienne en expulsifs,
balayant le périnée postérieur. • contrôler le dégagement de la tête : c’est la phase
■ Le dégagement du siège et des membres inférieurs la plus longue de l’expulsion, elle peut durer plu-
ne pose pas de difficulté particulière et suit la même sieurs minutes chez la primipare et être extrême-
mécanique. Une fois les épaules sorties, tout va très ment rapide chez la multipare. La patiente pousse
vite. pendant cette phase. Les risques sont les déchi-
rures périnéales parfois importantes lors d’une
● CONDUITE À TENIR DURANT sortie trop rapide du pôle céphalique. Il faut maî-
triser au maximum la vitesse de dégagement de
LA DEUXIÈME PHASE DU TRAVAIL la tête fœtale en contrôlant le dégagement,
■ La phase passive ne requiert aucune attitude • demander à la parturiente de ne plus pousser une
particulière. fois la tête complètement dégagée,
■ La phase active débute dès que la parturiente res- • vérifier l’absence de circulaire du cordon une fois
sent une envie de pousser irrépressible. Cette sen- la tête dégagée en passant le doigt au niveau du
sation correspond à l’appui de la tête fœtale sur les cou. En présence d’un circulaire, s’il est lâche, le
muscles releveurs de l’anus. Elle doit être la plus passer autour de la tête ; s’il est serré, poser
courte possible, moins de 30 minutes. Une durée 2 clamps au niveau du cordon et le sectionner
excessive malgré des efforts expulsifs de qualité entre ces 2 pinces et poursuivre l’accouchement
doit alerter sur une possible dystocie. le plus rapidement possible une fois le cordon
■ Dès que la parturiente ressent l’envie de pousser, sectionné,
il faut : • accompagner et accentuer le mouvement de res-
• installer la parturiente : en travers du lit, les titution dans un même plan : attendre de voir dans
fesses débordant afin de dégager le périnée pos- le sens de rotation spontanée de la tête fœtale
térieur, les pieds posés par terre ou sur une puis accompagner le mouvement de restitution
chaise en l’absence de contraction ; lors des de manière à amener le menton de l’enfant sous
efforts expulsifs, elle saisit ses cuisses avec les la symphyse pubienne (pour être certain que le
114
EXPULSION CÉPHALIQUE
EN DÉCUBITUS DORSAL 5.6
3/4
115
EXPULSION CÉPHALIQUE
5.6 EN DÉCUBITUS DORSAL
4/4
Phase d’expulsion.
A. Maintenir la tête en flexion
B. Retenir la tête pour éviter une expulsion brutale
C. Maintenir la tête qui se défléchit autour de la symphyse pubienne
D. Accompagner la rotation de la tête (restitution) du côté où elle s’effectue spontanément
E et F. Dégager l’épaule antérieure en dirigeant la tête vers le bas
G. Dégager le membre supérieur antérieur en abaissant encore l’épaule antérieure
H. Se relever pour enrouler l’enfant autour de la symphyse pubienne et dégager l’épaule postérieure
I. Tenir fermement l’enfant (peau glissante)
116
DYSTOCIES DES ÉPAULES 5.7
tallation de l’accoucheur qui ne permet pas un respect le cou du fœtus (risque de lésion du plexus brachial
de progression du mobile fœtal selon l’axe ombilicococ- par torsion).
cygien ou d’une mauvaise installation de la parturiente. ■ Not pushing : ne pas appuyer sur le fond utérin
117
EXPULSION CÉPHALIQUE
5.8 EN DÉCUBITUS LATÉRAL
■ Prévoir de la place en avant de la parturiente si la
POINTS ESSENTIELS présentation est céphalique postérieure et en arrière
si la présentation est antérieure ; l’accoucheur s’ins-
• L’accouchement en décubitus latéral peut être pro- talle en fonction de la variété afin d’accompagner
posé à la patiente, et respecté si elle le demande. la flexion de la tête fœtale.
• Il faut savoir installer la parturiente en position laté- ■ Placer un coussin sous le genou de la jambe supé-
rale et connaître les particularités de l’accouche- rieure fléchie en faisant attention que l’angle entre
ment en décubitus latéral. le fémur et le rachis soit inférieur à 90 o ; le fémur
• L’accouchement en décubitus latéral diminue le doit être en adduction et en flexion interne, par
risque de fausse dystocie de l’épaule. exemple en remontant légèrement le pied.
■ Faire appuyer l’autre jambe, tendue, sur une surface
118
ÉPISIOTOMIE 5.9
L’épisiotomie est l’incision du périnée afin d’agrandir entraînant une difficulté de progression fœtale.
l’orifice vulvaire et donc le passage vaginal lors de
l’expulsion fœtale. ● COMPLICATIONS
■ Complications immédiates : douleur périnéale, sai-
gnement local, traumatisme du nouveau-né lors de
● TECHNIQUE la réalisation de l’épisiotomie.
■ Anesthésie locale (lidocaïne non adrénalinée 1 %) ■ Complications tardives : granulome, dyspareunie.
119
ACCOUCHEMENT
5.10 EXTRAHOSPITALIER PAR LE SIÈGE
1/4
tronc de sorte que les pieds arrivent aux épaules ; les quoi réceptionner l’enfant.
fesses se présentent en premier (2/3 des cas) ■ Organiser si possible un renfort sur place par un
– le siège complet où le fœtus est comme assis en professionnel de l’obstétrique et par un Smur
tailleur, les membres inférieurs repliés en flexion ; les pédiatrique.
pieds sortent en premier (1/3 des cas) ■ Savoir attendre, observer et surveiller la descente
Pour les non-professionnels de l’obstétrique, les siège à la vulve pour engager les efforts expulsifs.
signes majeurs sont représentés par : ■ Ne toucher à rien, tant que les omoplates n’appa-
■ présentation par le siège présente et connue au raissent pas à la vulve et que les épaules ne sont
8e mois (consultation obstétricale, échographie), pas dégagées.
mais le fœtus a pu se retourner depuis, ■ Réceptionner l’enfant qui vient s’asseoir dans le
■ palpation du fond utérin : pôle céphalique dur, creux des mains de l’opérateur : ne jamais tirer sur
arrondi et régulier, un siège mais simplement soutenir l’enfant au
■ toucher vaginal en dehors du travail : excavation est niveau du siège en se prosternant pour respecter
souvent vide, son abaissement dans un axe ombilicococcygien (la
■ toucher vaginal pendant le travail : perception des tête sort spontanément en flexion).
pieds (siège complet) ou de 2 masses molles sépa-
rées par le pli inter-fessier avec l’anus au centre
(siège décomplété),
■ extériorisation d’un pied lors de la progression du
travail.
120
ACCOUCHEMENT
EXTRAHOSPITALIER PAR LE SIÈGE 5.10
2/4
121
ACCOUCHEMENT
5.10 EXTRAHOSPITALIER PAR LE SIÈGE
3/4
122
ACCOUCHEMENT
EXTRAHOSPITALIER PAR LE SIÈGE 5.10
4/4
● INSTALLATION
123
5.11 PROCIDENCE DU CORDON
fœtale (25 % de mortalité si ce délai dépasse une donné immédiatement. Les contractions peuvent être
heure), la présentation céphalique, l’expulsion par bloquées par une perfusion de tocolytiques. La mise
voie basse. La procidence concerne 0,4 % des en place d’une sonde urinaire est parfois proposée et
accouchements et est responsable de 10 à 20 % la vessie peut être remplie avec 30 mL de sérum
des morts fœtales. physiologique afin de limiter la descente fœtale.
■ Si la dilatation est complète, il faut faire pousser
124
GROSSESSE GÉMELLAIRE 5.12
■ Lors des grossesses multiples, les risques mater- laire est de permettre la naissance du 2 e jumeau
nels sont majorés : hémorragie de la délivrance, dans un délai de 10 minutes. Il faut faire reprendre
notamment par inertie utérine en raison de la dis- les efforts expulsifs dès que possible.
tension utérine... ■ La délivrance et l’oxytocine ne s’envisagent
■ Lors des grossesses multiples, les risques fœtaux qu’après la naissance des deux enfants.
sont majorés : 2e jumeau plus petit, siège plus fré-
quent, procidence du cordon plus fréquente, anoxie
du 2e jumeau par réduction de la vascularisation
utéroplacentaire, etc.
125
5.13 DÉLIVRANCE
1/3
126
DÉLIVRANCE 5.13
2/3
Cliniquement, après une phase de rémission des 0,9 %, en 1 min (5 min en cas de risque cardiovas-
contractions, celles-ci reprennent permettant le décol- culaire) lors du passage des épaules ou dans les
lement du placenta et sa migration. Cela engendre un cinq premières minutes suivant l’expulsion. Cette
écoulement de sang à la vulve, un allongement de la injection est associée à une traction modérée du
portion extériorisée du cordon ombilical et une ascen- cordon et une expression du fond utérin dans les
sion du fond utérin. Une fois la délivrance dans le minutes qui suivent l’expulsion du nouveau-né.
vagin, le fond utérin remonte alors juste au-dessus de ■ Hors maternité et pour des non-professionnels de
Il peut également arriver que la délivrance soit incom- jours être réalisée.
plète, avec un examen anormal du délivre (cotylédon ■ Au maximum dans la demi-heure qui suit l’expul-
manquant ou membranes incomplètes). Il est alors sion de l’enfant, on vérifie la réalité du décollement
impératif d’effectuer une révision utérine afin d’obtenir placentaire en déplissant le segment inférieur de
la vacuité de l’utérus. l’utérus avec la main juste au-dessus de la sym-
physe pubienne. Si le cordon remonte dans le vagin
● RISQUES DE LA DÉLIVRANCE au cours de cette manœuvre, cela signifie que le
placenta n’est pas encore décollé. Lorsque le pla-
L’hémorragie de la délivrance est la première cause centa est décollé, la patiente peut pousser afin
de mortalité maternelle. Sa prévention repose sur la d’expulser le délivre. Un à deux efforts expulsifs
délivrance dirigée et la supervision active de la suffisent, sans exercer de traction sur le cordon,
délivrance. mais en déplissant éventuellement le segment infé-
rieur. Cela correspond à une délivrance naturelle.
● CONDUITE À TENIR ■ Le placenta doit être retiré de la filière génitale : un
■ La conduite de la délivrance associe la délivrance placenta décollé, mais non expulsé, favorise
dirigée et la supervision active de la délivrance. l’hémorragie de la délivrance.
■ Dès la délivrance réalisée, il est indispensable de
■ La délivrance dirigée est recommandée, elle cor-
respond à une direction pharmacologique de la déli- s’assurer de la présence d’un globe utérin de sécu-
vrance. Son but est de favoriser une délivrance plus rité en massant et en exprimant l’utérus. Il faut éga-
rapide pour limiter les saignements et le risque lement vérifier l’importance des saignements. En
d’hémorragie de la délivrance. maternité, la perfusion d’oxytocine n’est plus sys-
■ En maternité, la délivrance dirigée est réalisée avec tématiquement recommandée. Hors maternité, une
l’injection intraveineuse de 5 à 10 UI d’oxytocine perfusion de 10 UI d’oxytocine en 20 à 30 minutes
(Syntocinon®) diluée dans 20 à 50 mL de NaCl reste recommandée sauf si le placenta est
incomplet.
127
5.13 DÉLIVRANCE
3/3
■ Après délivrance, le délivre peut être examiné afin Conduite à tenir extrahospitalière
d’en confirmer l’intégrité (galette placentaire
complète, pas de vaisseaux sur les membranes En pratique extrahospitalière, sont systématiquement
signifiant la présence éventuelle de cotylédons aber- recommandés :
■ la délivrance dirigée,
rants, intégrité du sac amniotique et présence des
■ la vacuité vésicale,
3 vaisseaux dans le cordon).
■ le massage utérin (par séquences de 15 min)
■ Dans le cadre d’un accouchement extrahospitalier,
le délivre doit être conservé et remis à la maternité jusqu’à la maternité, en empaumant fermement le
pour un examen détaillé, voire des prélèvements fond utérin et en effectuant un massage vigoureux
selon le contexte clinique. circulaire afin d’obtenir un utérus bien tonique
■ Enfin, il est capital de quantifier les pertes san- (geste cependant désagréable en absence d’anal-
guines (sac à sang) et de surveiller la patiente dans gésie péridurale),
■ la perfusion de 10 UI d’oxytocine en 20 à 30 minutes
le post-partum immédiat (paramètres vitaux, globe
utérin et saignements). sauf si le placenta est incomplet,
■ si nécessaire un remplissage vasculaire.
128
LIEN MÈRE-ENFANT 5.14
1/3
129
5.14 LIEN MÈRE-ENFANT
2/3
130
LIEN MÈRE-ENFANT 5.14
3/3
ou refus maternel,
131
5.15 FORMALITÉS MÉDICOLÉGALES
1/2
Attestation
POINT ESSENTIEL
Lorsque l’équipe Smur ne peut pas affirmer avec une
Toute naissance implique des formalités médicolé- certitude absolue le lien physique entre la mère et le
gales au centre desquelles se trouvent les parents et nouveau-né (absence lors de la naissance et cordon
l’équipe médicale. La réalisation de ces formalités ombilical déjà sectionné à son arrivée), une attesta-
doit être consciencieuse. tion non médicale doit être réalisée par un témoin,
à défaut la mère en l’absence de témoin. Les termes
précédents doivent être repris et l’attestation remise
● COMPTE-RENDU MÉDICAL à la mère, voire à la maternité d’admission.
Il faut être attentif aux circonstances inhabituelles ou
Les comptes rendus médicaux concernent la mère et
douteuses, aux grossesses non suivies, non déclarées
le nouveau-né. Ils font partie du dossier médical et
ou cachées, aux infanticides, aux fausses déclara-
n’ont pas de particularité. Ils indiquent précisément
tions, aux erreurs d’identité...
ce qui a été raconté, vu et fait, y compris lorsque
l’enfant est né avant l’arrivée du Smur. Dans ce cas,
il faut préciser si l’enfant était encore relié par son Le certificat d’accouchement est remis à la maternité
cordon ombilical à sa mère (ou au placenta si celui-ci d’admission ou à la personne qui déclare la naissance,
pour être donné à l’officier d’état civil. Lorsqu’il est
a été expulsé), ou si le cordon avait été coupé avant
rédigé par le médecin urgentiste, il est utile de
l’arrivée du Smur. Des comptes rendus séparés pour
conserver une copie du certificat d’accouchement
la mère et l’enfant sont souhaitables puisqu’il s’agit
avec le dossier médical afin de répondre à des solli-
de deux patients distincts.
Ces comptes rendus médicaux ne remplacent pas le citations éventuelles.
certificat d’accouchement.
Viabilité de l’enfant
● CERTIFICAT D’ACCOUCHEMENT Au plan médicolégal, un enfant est considéré comme
viable si le terme est supérieur à 22 SA ou le poids
Certificat supérieur à 500 g. Cette viabilité légale diffère des
limites scientifiques qui conditionnent les décisions
Un certificat d’accouchement doit être rédigé par toute d’engagement ou de poursuite des soins et qui varient
personne qui peut témoigner du lien physique entre selon les réseaux de périnatalité. Ces limites médi-
la mère et le nouveau-né (présence lors de la nais- cales sont susceptibles d’évoluer : les limites de 24 SA
sance, section du cordon ombilical). Ce certificat ou 500 g sont les plus admises.
atteste que « Madame [prénom et nom] a accouché
d’un enfant de sexe [masculin/féminin], né viable, à
[commune du lieu d’accouchement y compris en cours
de transport], le [jour] à [heure] ». Le lieu de naissance
est celui de l’expulsion de l’enfant et non pas celui
de la délivrance ou de la maternité d’admission.
132
FORMALITÉS MÉDICOLÉGALES 5.15
2/2
133
Partie 6. Prise en charge du nouveau-né
L’échangeur pulmonaire devient efficace par 3 méca- nismes : création d’une interface air-liquide et disten-
nismes principaux : développement morphologique des sion rythmique du poumon, augmentation de la PaO 2
poumons, réabsorption du liquide pulmonaire et rempla- artérielle pulmonaire (dilatation et distension des vais-
cement du liquide pulmonaire par de l’air. La réabsorp- seaux) et production de médiateurs vasodilatateurs.
tion du liquide pulmonaire est d’abord très rapide vers les ■ Le rôle des hormones de stress libérées au cours
espaces interstitiels pulmonaires puis plus lente vers la du travail est essentiel : les catécholamines, dont
circulation sanguine (mise en route des pompes à les concentrations plasmatiques augmentent à la
sodium-potassium-ATPase des pneumocytes de type II). naissance, participent à l’augmentation des résis-
Le rôle des hormones de stress (catécholamines et gluco- tances vasculaires systémiques et à l’adaptation du
corticoïdes) est essentiel : synthèse et sécrétion de surfac- ventricule gauche à l’augmentation post-natale de
tant, massive dès les premiers mouvements respiratoires à la post-charge. La noradrénaline a un effet vasodi-
la naissance ; accrue par les hormones glucocorticoïdes et latateur pulmonaire qui contribue à accroître le débit
thyroïdiennes ainsi que par les œstrogènes. L’activation pulmonaire et active les récepteurs alpha- et bêta-
des récepteurs bêta-adrénergiques par les catécholamines adrénergiques. L’activation des récepteurs alpha-
et la ventilation alvéolaire augmentent la sécrétion de sur- 1-adrénergiques induit une vasoconstriction, celle
factant. Le surfactant élève aussi l’activité des pompes des récepteurs alpha-2-adrénergiques élève la pro-
sodium-potassium-ATPase et contribue ainsi à favoriser la duction de NO qui est vasodilatateur. L’activation
réabsorption du liquide pulmonaire. des récepteurs alpha-2-adrénergiques endothéliaux
permet également à la noradrénaline d’entraîner
Adaptation circulatoire une vasodilatation pulmonaire. Les glucocorticoïdes
■ Elle aboutit à la mise en place de la circulation tran- accentuent ces effets dilatateurs pulmonaires au
sitionnelle. Pendant la vie fœtale, le débit sanguin cours de la période périnatale.
137
MATÉRIEL ET ORGANISATION
6.2 DE L’ACCUEIL DU NOUVEAU-NÉ
1/2
• Répartition des tâches entre les intervenants. 500 mL) à valve unidirectionnelle (BAVU) avec
masque pour nouveau-né (tailles 00, 0 et 1) circu-
laire et transparent, ou si possible insufflateur
● MATÉRIEL NÉCESSAIRE manuel avec pièce en T, manomètre de contrôle
des pressions et circuit à usage unique, en cas de
Matériel rangé dans l’unité mobile hospitalière (UMH)
naissance prématurée surtout avant 35 SA.
avec un rangement connu de tous les intervenants,
■ Boîte d’intubation avec manche (lumière froide),
vérifié avant chaque intervention et toujours opéra-
lames droites (Miller ou Oxford, tailles 00, 0 et 1)
tionnel. Sur place, préparation du matériel en antici-
pant les besoins. souvent jetables, pince de Magill, jeu de piles de
rechange.
■ Sondes d’intubation à usage unique, sans ballonnet,
Prévention de l’hypothermie avec repère glottique et échelle centimétrique, de
■ Réglage de la température ambiante à au moins diamètre intérieur 2,5 et 3 mm à canal latéral, 3,5
25 o C (26 o C si naissance attendue d’un grand pré- et raccords.
maturé d’AG < 32 SA), éviter les courants d’air, ■ Interface pour ventilation non invasive : pression
fermer les portes, utiliser un chauffage d’appoint, positive continue (PPC) nasale ou CPAP (Continuous
préparer des linges tiédis pour essuyer le nou- Positive Airway Pressure) : masques ou canules
veau-né et un sac en polyéthylène. courtes binarinaires de différentes tailles.
®
■ Table de réanimation improvisée avec éclairage ■ Duoderm ou Lumiderm® (protection des narines),
d’appoint et chronomètre. sparadrap pour moustaches, teinture de benjoin.
■ Canules de Guedel.
et prolongateur.
138
MATÉRIEL ET ORGANISATION
DE L’ACCUEIL DU NOUVEAU-NÉ 6.2
2/2
d’air et d’oxygène.
■ Surfactant exogène naturel (poractant alpha : Curo-
139
6.3 ÉVALUATION DU NOUVEAU-NÉ
Fréquence cardiaque
POINTS ESSENTIELS
Évaluée par l’ECG (moniteur multiparamétrique) ou par
La réussite de l’adaptation à la vie extra-utérine est l’auscultation de l’apex cardiaque, parfois par la prise
évaluée par 2 critères essentiels : une respiration du pouls à la base du cordon (fiable uniquement si
efficace (soulèvement thoracique ample et symé- FC > 100/min, mesurée sur 6 sec ou 10 sec).
trique, cri franc) et une fréquence cardiaque supé- L’objectif est d’atteindre de façon continue une fré-
rieure à 100/mn (ECG du moniteur multiparamé- quence cardiaque d’au moins 100/min. C’est le critère
trique, auscultation de l’apex cardiaque). L’évaluation essentiel : si la FC augmente, cela indique une amé-
du tonus musculaire n’est un critère que chez le nou- lioration de l’état du nouveau-né et, si elle diminue,
veau-né à terme. La coloration n’est pas un critère une détérioration.
initial d’évaluation fiable dans les premières minutes
de vie. Tonus musculaire
C’est surtout un critère d’évaluation chez le nou-
● CRITÈRES D’ÉVALUATION veau-né à terme. L’objectif est que l’enfant soit
tonique. Un enfant à terme très hypotonique à la nais-
Trois questions doivent se poser au moment de la sance est probablement à considérer comme n’ayant
naissance : pas une respiration efficace.
■ naissance à terme ? (âge gestationnel 6 37 SA),
■ La coloration, non corrélée à l’oxygénation du nou-
■ efficacité de la respiration : respire-t-il ou crie-t-il ?
veau-né, n’est pas un critère initial d’évaluation
■ bon tonus musculaire (si enfant à terme) ?
fiable. Une pâleur reflète une mauvaise perfusion
Si la réponse est oui à ces trois questions, l’adaptation périphérique liée soit à une acidose (anoxie périna-
de l’enfant à la vie extra-utérine est réussie. tale), soit à une hypovolémie (anémie aiguë).
Si la réponse est non à au moins une question, trois ■ L’oxygénation est évaluée par la mesure de la satu-
critères d’évaluation sont indispensables. ration en oxygène par oxymétrie de pouls (SpO2 )
préductale (capteur néonatal installé à la main droite
Respiration ou au poignet droit).
Les valeurs cibles de SpO2 acceptables dans les
L’objectif est d’obtenir une respiration efficace se tra-
minutes qui suivent la naissance sont à :
duisant par un soulèvement thoracique ample et
■ 2 mn : 60 %,
symétrique, lors de chaque inspiration ou de chaque
■ 3 mn : 70 %,
insufflation au BAVU. Un cri franc correspond à une
■ 4 mn : 80 %,
respiration efficace. En cas de doute sur l’efficacité
■ 5 mn : 85 %,
de la respiration, évaluer la fréquence cardiaque (FC).
■ 10 mn : 90 %.
140
NOUVEAU-NÉ QUI VA BIEN 6.4
(l’enfant respire ou crie) et le tonus musculaire est installé en décubitus latéral, contre sa mère, en
bon. peau à peau.
■ Il reçoit des soins éventuels en rapport avec le
141
6.5 NOUVEAU-NÉ QUI NE VA PAS BIEN
1/4
142
NOUVEAU-NÉ QUI NE VA PAS BIEN 6.5
2/4
tion) : soulèvement du thorax, augmentation des bation par la bouche, le repère chiffré en centimètres
pressions (manomètre de contrôle), amélioration de apparaissant à la lèvre supérieure est le poids en kg
la FC et de la SpO 2. + 6 ; si l’intubation est réalisée par le nez, le repère
■ Chez le nouveau-né à terme, débuter avec de l’air chiffré au ras de la narine est le poids en kg + 7.
ambiant (FiO2 = 21 %) puis augmenter la concen- ■ Critères de bonne position de la sonde d’intubation :
tration en oxygène (mélangeur air-O2 recommandé) plus aucun son émis par l’enfant, soulèvement
si, malgré une ventilation efficace, la fréquence car- symétrique du thorax à chaque insufflation, pas de
diaque et/ou la SpO2 préductale demeurent basses. distension de la région gastrique, ventilation perçue
Éviter les modifications brutales de FiO 2. symétriquement à l’auscultation, amélioration de la
■ En cas d’inefficacité de la ventilation en pression fréquence cardiaque et de la SpO2 et détection du
positive, évoquer et rechercher des fuites au niveau CO2 expiré (si la circulation est efficace).
du masque (repositionner le masque) ou sur le cir-
cuit (reconnecter le tuyau), un obstacle par encom- Phase C. Circulation – Association
brement (ré-aspirer), une mauvaise position des VAS
ventilation en pression positive
(repositionner la tête de l’enfant), ou une pression
exercée insuffisante (augmenter la pression et compressions thoraciques
d’insufflation). Les compressions thoraciques (CT) sont indiquées si
■ Mise en place d’une sonde gastrique par voie buc- la fréquence cardiaque reste < 60/mn, malgré une
cale si la ventilation en pression positive est ventilation en pression positive efficace pendant au
prolongée. moins 30 secondes.
■ Si la ventilation au BAVU reste inefficace, envisager ■ La technique des 2 pouces superposés est celle qui
l’intubation trachéale. est recommandée.
■ Autres indications de l’intubation : ventilation ■ Celle des 2 doigts n’est utile qu’en cas de pose
manuelle au masque prolongée, optimisation de la simultanée d’un cathéter veineux ombilical.
ventilation associée aux compressions thoraciques,
143
6.5 NOUVEAU-NÉ QUI NE VA PAS BIEN
3/4
■ Les CT sont efficaces si on obtient un enfoncement ■ L’administration d’adrénaline est recommandée par
d’un tiers de la distance antéropostérieure du thorax voie IV par un cathéter veineux ombilical, dès que
au rythme de 90 compressions/min et 30 insuffla- possible à la dose de 10 à 30 μg/kg (0,1 mL à
tions/min (rapport 3/1), soit 120 événements/min. 0,3 mL/kg de la dilution), puis un rinçage avec du
■ Attendre au moins 30 secondes avant de réévaluer sérum physiologique est réalisé.
la fréquence cardiaque. ■ Si l’enfant est intubé, en attendant la voie IV ou si
■ Augmenter la FiO2 si la fréquence cardiaque reste la voie IV est impossible, on peut utiliser la voie
basse. intratrachéale avec 50 à 100 μg/kg (0,5 mL/kg à
1 ml/kg de la dilution, au maximum 3 mL) ; faire
Phase D. Drugs – Médicaments suivre de 5 insufflations au BAVU.
144
NOUVEAU-NÉ QUI NE VA PAS BIEN 6.5
4/4
145
6.6 NOUVEAU-NÉ ET LIQUIDE MÉCONIAL
146
NOUVEAU-NÉ PRÉMATURÉ 6.7
1/2
barotraumatisme) dès les premières minutes de vie. positive adaptée au poids estimé du bébé.
o
■ Sondes d’aspirations (n 6 et 8).
147
6.7 NOUVEAU-NÉ PRÉMATURÉ
2/2
148
NOUVEAU-NÉ AVEC MALFORMATION 6.8
1/2
149
6.8 NOUVEAU-NÉ AVEC MALFORMATION
2/2
150
PRÉVENTION DE L’HYPOTHERMIE 6.9
1/2
Mécanismes de thermolyse
151
6.9 PRÉVENTION DE L’HYPOTHERMIE
2/2
■ Signes cutanés : peau froide au toucher, pâleur, son utilisation est limitée par sa disponibilité voire
marbrures. son coût.
■ Signes respiratoires : cyanose, polypnée, respiration ■ Toutes les autres méthodes de réchauffement ne
152
PRISE EN CHARGE
DE L’HYPOGLYCÉMIE 6.10
153
6.11 INTUBATION DU NOUVEAU-NÉ
1/3
■ épiglotte en forme de U.
Vérification de la présence et du caractère fonctionnel
du matériel :
■ laryngoscope à lumière froide, équipé d’une lame
● INDICATIONS droite de taille adaptée (00, 0 ou 1), souvent à usage
En raison de l’utilisation de plus en plus fréquente des unique,
techniques de ventilation non invasive, le recours à la ■ sonde d’intubation, sans ballonnet et de taille
ventilation invasive et à l’intubation trachéale a adaptée (diamètres 2,5, 3 ou 3,5) à adapter selon
diminué. Il n’y a pas d’indication à une intubation sys- le diamètre externe propre à chaque marque, avec
tématique chez l’extrême prématuré (AG < 28 SA) ou sans canal latéral,
même celle-ci est fréquemment pratiquée, ni chez un ■ pince de Magill,
nouveau-né en détresse vitale à la naissance ne ■ système d’aspiration avec circuit et bocal à usage
de la ventilation au masque facial (ou laryngé), réa- ■ bouteilles de fluides (oxygène, air si possible) et
154
INTUBATION DU NOUVEAU-NÉ 6.11
2/3
L’intubation peut s’effectuer par voie oro- ou naso- tres au ras de la narine est le poids en kg + 7.
trachéale. Aucune de ces deux voies n’a d’intérêt ou
d’inconvénient spécifiques. La voie recommandée est Principaux critères de réussite
celle pour laquelle l’opérateur a le plus d’expérience. de l’intubation et de positionnement
intratrachéal de la sonde
● PRÉMÉDICATION
■ Visualisation de la sonde passée entre les cordes
■ L’intubation vigile est douloureuse et peut s’accom- vocales, disparition du repère noir de l’extrémité de
pagner de variations brutales de la fréquence car- la sonde, plus aucun son émis par l’enfant, mou-
diaque, de la pression artérielle et de la pression vements thoraciques synchrones de la ventilation,
intracrânienne. auscultation pulmonaire : ventilation perçue symé-
■ La prémédication avant la laryngoscopie s’impose triquement, valeurs normales de fréquence car-
en dehors des situations d’urgence vitale diaque et de SpO 2.
immédiates. ■ La mesure du CO2 expiré (capteur relié au moniteur
■ Il n’y a pas de consensus sur la nature des produits multiparamétrique ou dispositif autonome) est
anesthésiques à utiliser. conseillée pour confirmer la position endotrachéale
■ Les hypnotiques (propofol ou kétamine), les mor- de la sonde d’intubation. L’absence de détection du
phiniques d’action rapide (sufentanil ou rémifen- CO2 expiré suggère fortement une intubation
tanil), éventuellement associés à des curares (suc- œsophagienne.
cinylcholine ou atracurium), peuvent être utilisés. ■ Fixation soigneuse avec une moustache de taille
■ L’atropine n’est utilisée qu’en cas de contexte adaptée, en respectant la fragilité cutanée des
infectieux. nouveau-nés.
● RÉALISATION PRATIQUE
■ Limiter la durée des tentatives d’intubation à
20-30 secondes, en fonction de la tolérance (fré-
quence cardiaque, SpO2).
■ En cas d’échec d’intubation : interrompre la tenta-
tive d’intubation et reprendre la ventilation au BAVU
(FiO2 adaptée) jusqu’à stabilisation du nouveau-né,
puis reprendre la manœuvre.
155
6.11 INTUBATION DU NOUVEAU-NÉ
3/3
156
POSE DU CATHÉTER
VEINEUX OMBILICAL 6.12
1/2
DÉFINITION ■ Antiseptique.
■ Bistouri, pince de Kocher, pince de Halstead courte,
■ Voie veineuse d’urgence recommandée chez le nou- pince de Moria, pince champ porte-tampon, ciseaux
veau-né à la naissance. droits.
■ Asepsie rigoureuse, même dans le contexte ■ Cathéter en polyéthylène souple opaque (Ch 3,5 ou
d’urgence. 5) et robinet à trois voies.
Le cathéter, après être passé par le canal d’Arantius, ■ Jeu d’aiguilles G26 et G20, seringue de 2, 5 et
atteint la veine cave inférieure et l’oreillette droite, il 10 mL, aiguilles pompeuses.
est donc en position centrale. En urgence, le cathéter ■ Sparadrap, compresses stériles.
est mis en position sous-hépatique, la durée d’utili- ■ Fil chirurgical 0 ou 00.
sation doit être la plus courte possible (< 48 h) : risque
de thrombose de la veine porte.
● TECHNIQUE
■ Maintenir le nouveau-né.
● INDICATIONS ■ Désinfecter largement la région ombilicale.
157
POSE DU CATHÉTER
6.12 VEINEUX OMBILICAL
2/2
Pose du cathéter. A. Section franche et complète du cordon à 1 cm de la peau ; B. section du cordon avec artères et veine
ombilicales ; C. cathéter dirigé vers la veine ombilicale et cathétérisation de la veine ; D. fixation du cathéter par un fil chirurgical
en spartiate.
158
Partie 7. Divers
● INDICATIONS Curare
Succinylcholine (Célocurine® ) : 1 mg/kg.
En dehors d’étiologies spécifiques à la grossesse
(éclampsie, embolie amniotique), les indications de
l’intubation sont les mêmes que pour tout autre ● MATÉRIEL SPÉCIFIQUE
patient. ■ Manche de laryngoscope court.
■ Sonde d’intubation d’une taille plus petite
● PARTICULARITÉS PHYSIOLOGIQUES (- 0,5 mm) que la sonde habituellement utilisée (dia-
mètre 5,5 à 7 maximum).
■ Œdème muqueux de la sphère ORL : augmentation
■ Mandrin d’Eschmann prêt à l’emploi.
du score de Cormack et de Mallanpati, réduction de
■ Moyens alternatifs à l’intubation difficile à disposi-
calibre des voies aériennes, œdème de la glotte,
tion immédiate (Fastrach ®).
ventilation au masque plus difficile, augmentation
de la circonférence du cou.
■ Hypertrophie mammaire pouvant gêner l’introduc- ● RÉALISATION
tion du laryngoscope. ■ Surélévation de la fesse droite.
■ Estomac plein même à jeun : diminution de la ciné- ■ Préoxygénation systématique en FiO2 100 % pen-
tique de vidange gastrique, augmentation de la dant 5 minutes sans ventilation manuelle en cas de
pression intragastrique. ventilation spontanée ; à défaut 5 mouvements res-
■ Augmentation de la volémie avec augmentation de piratoires amples.
la fraction libre des médicaments et risque de ■ Installation de l’opérateur en décubitus latéral per-
surdosage. pendiculairement à la patiente si celle-ci est au sol.
■ Désaturation rapide : la période d’apnée sans désa- ■ Sédation et curarisation.
turation chez la femme enceinte est de 2 min seu- ■ Pression cricoïdienne par un aide (manœuvre de
lement : en effet, ses réserves en oxygène sont Sellick) en l’absence de contre-indication.
diminuées par l’augmentation des besoins et la ■ Intubation endotrachéale par voie orale.
diminution de la capacité résiduelle fonctionnelle.
161
7.1 INTUBATION ET VENTILATION
2/2
de 30 à 50 % :
Vt = 10 mL/kg, FR = 18/min, PEP = 3 à 4 cm H 2O.
162
ANTALGIE
CHEZ LA FEMME ENCEINTE 7.2
de seigle...
163
7.3 MÉDICAMENTS ET GROSSESSE
1/3
● RESTRICTIONS D’UTILISATION
Type/Classe Médicaments utilisables Utilisation éventuelle Contre-indications
médicamenteuse
Antibiotiques Fluoroquinolones :
ciprofloxacine en
1 re intention
Sulfaméthoxazole-trimétho- Sulfaméthoxazole-trimétho-
prime > 10 SA prime < 10 SA si aucune
autre solution. Ajouter acide
folique et surveillance
échographique
Métronidazole
Fluconazole
164
MÉDICAMENTS ET GROSSESSE 7.3
2/3
165
7.3 MÉDICAMENTS ET GROSSESSE
3/3
■ Topiramate.
166
IMAGERIE ET GROSSESSE 7.4
1/2
DÉFINITION
POINTS ESSENTIELS
Une imagerie chez la femme enceinte, si elle est
• Le rapport bénéfice/risque doit être évalué nécessaire au diagnostic et à la prise en charge thé-
systématiquement. rapeutique doit être réalisée. Les risques malforma-
• La méconnaissance ou le retard du diagnostic est tifs, le retard mental, les dysthyroïdies ou le risque de
plus préjudiciable à la mère que l’examen cancérogénèse restent mineurs. Il est admis qu’un
radiologique. risque existe pour le fœtus dès lors que la dose reçue
• Une grossesse chez une femme en âge de pro- à l’utérus est supérieure à 100 mGy. Par mesure de
créer doit être recherchée de manière prudence, mieux vaut limiter les irradiations pendant
systématique. la grossesse. Cependant, la plupart des examens réa-
• C’est la dose reçue par l’utérus qui est le bon lisés délivrent des doses bien inférieures aux doses à
indicateur de l’irradiation embryofœtale. risque, comme le montre le tableau.
• Une dose reçue par l’utérus inférieure à 100 mGy
(10 rad) n’est pas inquiétante.
• Le respect des recommandations professionnelles
est la règle.
• Un examen sans radiation ionisante est préféré s’il
est possible (échographie, IRM).
Radiologie conventionnelle
Rachis lombaire 1,7 10
Scanner
Scanner bassin 25 79
Scanner rachis lombaire 2,4 8,6
Les doses délivrées sont à multiplier par le nombre d’acquisitions faites.
Source : CRAT.
167
7.4 IMAGERIE ET GROSSESSE
2/2
168
ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE 7.5
1/16
lisable au lit de la patiente, ciblée, rapide, repro- 9 MHz à angle large) (fig. 4) nécessitant une forma-
ductible, utile pour le diagnostic, le traitement, la tion spécifique (domaine spécialisé). Rarement dis-
surveillance et l’orientation des patientes. ponible aux urgences
■ Échographie d’urgence devant être systématique-
ment interprétée en corrélation avec le bilan clinique
(contexte, antécédents, anamnèse, examen
clinique).
● INDICATIONS
■ Générales, non liées à la grossesse : traumatologie
thoraco-abdominale, suspicion de maladie thrombo-
embolique, douleurs abdomino-pelviennes, gynéco-
logiques, digestives ou urinaires.
■ Spécifiques, concernant la grossesse : vérification
de la viabilité fœtale, recherche de complications
de la grossesse.
■ Échographie interventionnelle (échorepérage ou Figure 1. Sonde convexe.
échoguidage).
● CONTRE-INDICATIONS
■ Échographie transabdominale : aucune.
■ Échographie endovaginale : hymen intact, refus de
la patiente, et précautions si placenta prævia
recouvrant.
169
7.5 ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE
2/16
Modes échographiques
■ Mode B (brillance ou bidimensionnel).
■ Temps Mouvement (TM).
■ Doppler couleur (DC).
■ et/ou doppler pulsé (DP).
Technique
Échographie transcutanée (principale
et première)
■ La principale et en première intention.
■ Transthoracique ; transabdominale sus-pubienne
● EN TRAUMATOLOGIE
■ Objectif principal : recherche d’épanchements liqui-
diens dans l’une des trois principales séreuses du
tronc : péritoine, péricarde ou plèvre (échographie
3P).
■ Matériel : sonde convexe et/ou matricielle.
170
ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE 7.5
3/16
Technique ■ Complémentaires :
• cible 4b : parasternale, grand axe (PSGA) (fig. 9)
Fenêtres péritonéales : cibles 3P (fig. 5) et petit axe (PSPA) (fig. 10),
■ Cible 1 : loge de Morisson ou récessus hépatorénal. • cible 4c : apicale 4 cavités (A4C) (fig. 11).
■ Cible 2 : loge de Köller ou récessus splénorénal Fenêtres pleurales
(fig. 6).
■ Cible 3 : cul-de-sac de Douglas ou récessus utéro- ■ Cible 5 : plèvre antérieure (image normale avec glis-
rectal (fig. 7). sement pleural et signe du « bord de mer » (fig. 12)
en mode TM).
■ Cible 6 : plèvre postéro-inférieure (fig. 13).
Résultats
■ Hémopéritoine : épanchement liquidien intrapérito-
néal (sous-diaphragmatique) anéchogène, homo-
gène, parfois hétérogène (cloisonnement, caillots) :
loge de Morisson (fig. 14), loge de Köller (fig. 15),
cul de sac de Douglas (fig. 16).
■ Hémopéricarde : épanchement liquidien péricar-
171
7.5 ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE
4/16
172
ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE 7.5
5/16
173
7.5 ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE
6/16
174
ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE 7.5
7/16
Figure 12. Cible 6 = Glissement pleural (mode TM) signe du « bord de mer ».
175
7.5 ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE
8/16
176
ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE 7.5
9/16
177
7.5 ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE
10/16
178
ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE 7.5
11/16
179
7.5 ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE
12/16
180
ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE 7.5
13/16
l’absence de grossesse intra-utérine et un hémo- ■ Mesurer la longueur du col utérin (fig. 38) : anormal
Grossesse molaire ■ Estimer l’âge fœtal s’il n’est pas connu (diamètre
181
7.5 ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE
14/16
Figure 32. Échographies du sac gestationnel (double couronne), de la vésicule vitelline et embryon et avec embryon et Doppler
ACF.
182
ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE 7.5
15/16
Figure 36. Cœur fœtal en modes B (A), TM (B) et doppler pulsé (C). Figure 37. Échographie du placenta bas inséré et placenta
recouvrant.
183
7.5 ÉCHOGRAPHIE ET GROSSESSE
16/16
184
Partie 8. Régulation médicale
187
APPEL POUR ACCOUCHEMENT
8.1 IMMINENT
2/5
188
APPEL POUR ACCOUCHEMENT
IMMINENT 8.1
3/5
SPIA, score prédictif de l’imminence un délai de moins de 2 h, le risque estimé est faible
de l’accouchement (VPP > 95 %). Lorsque le score est supérieur à 24
avec un délai de transport de moins de 30 minutes,
Score plus complexe et plus performant que les pré- ou supérieur à 15 avec un délai de moins de 1 h, ou
cédents, il estime le risque de survenue d’un AIE en supérieur à 10 avec un délai de moins de 2 h, le
fonction du terme. Deux scores existent selon l’âge risque estimé est fort et justifie de l’envoi d’un moyen
gestationnel (avant ou après 33 SA). Le score principal médicalisé. En dehors de ces situations, l’appréciation
(> 33 SA) est validé scientifiquement. du médecin régulateur se fera en fonction de la dis-
tance, des risques, et du bilan du premier effecteur
Score SPIA (> 33 SA)
sur place.
Le risque est évalué en fonction de 5 critères majeurs Les modalités de calcul du score SPIA justifient l’uti-
(motif de l’appel, envie de pousser, rythme des lisation de la version informatique, dont le résultat
contractions utérines, contact avec la parturiente et peut ensuite être importé dans le dossier de régulation
facteurs aggravants de type panique, âge, antécé- médicale.
dents ou suivi de la grossesse) pondérés de - 3 à + 8.
Le score est ajusté en fonction de la distance de la Score PREMAT-SPIA (< 33 SA)
maternité. Il est calculé sur les 4 éléments : le motif de l’appel,
Lorsque le score est inférieur à 10 avec un délai de
le contact avec la parturiente, la notion de perte des
transport de moins de 30 min, ou inférieur à 5 avec
eaux et l’existence de douleurs abdominales.
189
APPEL POUR ACCOUCHEMENT
8.1 IMMINENT
4/5
Moyens engagés P0 : régulation médicale prioritaire et envoi Médecin ou sage-femme de proximité selon
Smur réflexe + transport sanitaire. les organisations locales et les distances
Incubateur selon les possibilités
190
APPEL POUR ACCOUCHEMENT
IMMINENT 8.1
5/5
Selon les organisations locales, une prise en charge par le siège, une grossesse multiple, une fièvre
dans la maternité la plus proche peut être envisagée, maternelle > 38 oC, un liquide méconial, une patho-
un transfert secondaire ou le soutien d’un Smur néo- logie maternelle non contrôlée, une procidence du
natal pouvant être organisé par la suite. cordon,
■ terme < 35 SA (ou hauteur utérine < 28 cm),
191
APPEL POUR UNE FEMME
8.2 ENCEINTE
1/2
Orientation diagnostique
POINTS ESSENTIELS ■ Début de grossesse : grossesse ectopique, fausse
• Tout appel concernant une femme enceinte au couche.
e
3 e trimestre ou présentant des signes de mauvaise ■ 2 et 3e trimestres : pré-éclampsie (douleur avec
tolérance doit être régulé par un médecin nausée, céphalées, troubles visuels, et jusqu’à
urgentiste. 15 jours après l’accouchement), chorioamniotite
• La régulation médicale doit évaluer la nécessité (douleur avec syndrome infectieux et écoulement de
d’une consultation médicale généraliste ou obsté- liquide malodorant).
e
■ 3 trimestre : début de travail (douleur et contrac-
tricale et son délai de réalisation.
• Toute fièvre chez une femme enceinte impose une tions), hématome rétroplacentaire (douleur abdomi-
démarche diagnostique et une antibiothérapie. nale brutale intense permanente associée à des
métrorragies classiquement de sang noir), rupture
utérine (douleur abdominale brutale intense avec
● ORIENTATION DES APPELS métrorragies de sang rouge et choc).
PAR L’ASSISTANT
DE RÉGULATION MÉDICALE Céphalées
■ Vers le médecin urgentiste : tout appel concernant ■ Distinguer les céphalées bénignes (> 90 %) et celles
une femme enceinte au 3 e trimestre, ou en pré- mettant en jeu le pronostic vital (hémorragie sous
sence de signe de mauvaise tolérance (douleur arachnoïdienne, thrombose veineuse centrale, pré-
intense, signes neurologiques, saignement impor- éclampsie, éclampsie).
■ Description de la douleur : localisation, caractéris-
tant, choc, etc.).
■ Vers le médecin généraliste : symptômes sans signe tiques, contexte de survenue.
■ Signes associés éventuels : prise de poids anor-
de mauvaise tolérance aux 1er et 2e trimestres.
male, œdèmes, signes neurologiques.
● CRITÈRES Orientation diagnostique
■ Éclampsie : céphalées bilatérales associées à des
Accouchement (8.1) acouphènes, des troubles de la vision et des alté-
rations de la conscience ou un coma.
Douleurs abdominales
■ Autres étiologies : pas de particularité chez la
192
APPEL POUR UNE FEMME
ENCEINTE 8.2
2/2
Toute fièvre chez une femme enceinte impose une Conseils thérapeutiques (7.4)
démarche diagnostique et une antibiothérapie. Pyélo-
néphrite, listériose et chorioamniotite sont les L’appel au Samu centre 15 pour un conseil sur une
3 causes de fièvre les plus redoutables. prise médicamenteuse spontanée par une femme
Les signes associés peuvent orienter vers l’étiologie : enceinte ou en âge de procréer (grossesse non encore
brûlures urinaires (infections urinaires), douleurs lom- connue) doit être analysé par un médecin en tenant
baires (pyélonéphrite), douleurs abdominales (atteinte compte :
vésiculaire), utérus douloureux et pertes (chorioam- - du motif de recours,
niotite), syndrome grippal ou méningé (listériose)... - des molécules utilisables,
- de l’âge gestationnel,
- du degré d’urgence de la prescription,
Métrorragies - de la possibilité d’une consultation médicale dans
Orientation diagnostique un délai adapté.
hématome marginal.
■ 3 trimestre (risque vital fœtal et maternel) : ano-
e
193
8.3 TRANSFERT IN UTERO
Fœtales
POINTS ESSENTIELS
■ Menace d’accouchement prématuré bloquée :
• Régulation médicale par un médecin urgentiste ou médicalisation si salbutamol (risques d’OAP, tachy-
ayant une compétence en obstétrique, une cardie) ou bloqueur calcique intraveineux (risque
connaissance de l’organisation sanitaire régionale d’hypotension) ; pas de médicalisation si atosiban
et des contraintes des équipes de transport. (pas d’effet secondaire).
• Décision consensuelle entre les médecins deman- ■ Naissance prévisible avant 33 SA.
deur, receveur et régulateur (intérêt d’une confé- ■ RCIU sévère, anomalies du rythme cardiaque fœtal
spécialisé).
194
TRANSFERT DE NOUVEAU-NÉ 8.4
195
RÉSEAUX ET CENTRES DE PÉRI-
8.5 NATALITÉ, ORIENTATION DES PATIENTS
1/2
Types de maternité
POINTS ESSENTIELS
■ Les maternités publiques ou privées sont classées
Les maternités sont classées en 3 types principaux en 3 types principaux, initialement dénommés
selon le niveau de soins destinés aux nouveau-nés. niveaux, complétés par le centre périnatal de
La connaissance des moyens des réseaux locaux de proximité.
périnatalité est nécessaire à la bonne orientation des ■ Cette classification dépend du niveau de soins des-
parturientes, des mères et des nouveau-nés. tinés aux nouveau-nés et non pas du plateau tech-
nique adulte. Ainsi, une maternité de type III peut
ne pas être dans une structure disposant d’un ser-
● ORGANISATION PÉRINATALE vice de réanimation adulte ou de radiologie
interventionnelle.
L’organisation périnatale est destinée à garantir des
■ Le centre périnatal de proximité peut assurer les
soins adaptés aux mères et aux nouveau-nés, garantir
consultations prénatales et postnatales, les cours
des transports périnatals de qualité avec un personnel
qualifié, réduire la morbidité des mères et des nou- de préparation à la naissance, l’enseignement des
veau-nés, optimiser les dépenses de santé et adapter soins au nouveau-né et les consultations de plani-
au mieux les moyens aux besoins. fication familiale.
Type I
Réseaux de périnatalité La maternité de type I prend en charge les grossesses
■ Les réseaux de périnatalité regroupent des struc- sans risque identifié, les soins courants des nouveau-
tures hospitalières publiques et privées, des profes- nés, et toute situation de détresse imprévue avant le
sionnels de la périnatalité publics ou libéraux, et des transfert éventuel du patient.
associations d’usagers qui collaborent pour donner
aux parents les moyens de vivre au mieux la gros-
Type II
sesse et l’arrivée de l’enfant, et de les soutenir dans La maternité de type II prend en charge les grossesses
leur accession à la parentalité. à risque identifié ou suspecté. Elle dispose d’un ser-
■ Plus de 50 réseaux couvrent le territoire national vice de néonatalogie à proximité. Deux sous-types
(métropole, DOM, TOM) (www.perinat-france.org). existent :
Ces réseaux organisent notamment la coordination ■ II-A destiné aux enfants à terme ou hypotrophes, où
196
RÉSEAUX ET CENTRES DE PÉRI-
NATALITÉ, ORIENTATION DES PATIENTS 8.5
2/2
leur arrivée et informé de l’état clinique. Selon les accouchée hors maternité ou d’un nouveau-né le
circonstances, il faut s’assurer que les membres justifie, une maternité de type adapté ou un centre
des différentes équipes obstétricales, anesthésistes hospitalier disposant d’un plateau technique parti-
et pédiatriques soient avertis de l’admission et aptes culier doivent être privilégiés. Le facteur temps doit
(disponibilité, moyens techniques...) à leur prise en impérativement être pris en considération.
charge. ■ D’une manière générale, il faut s’attacher à ne pas
197
Partie 9. Transport
particulières (9.7).
201
TRANSPORT DU NOUVEAU-NÉ
9.2 NÉ HORS HÔPITAL
■ incubateur de transport : recommandé en cas de
● GÉNÉRALITÉ réanimation néonatale ou d’hypothermie,
Le transport du nouveau-né né hors hôpital doit être ■ peau-à-peau maternel : cette installation d’attente
assuré de manière sécuritaire tout en permettant sa est utile (échanges thermiques, lien mère-enfant) ;
surveillance clinique et éventuellement son pour être poursuivie pendant le transport, il est
monitorage. impératif que l’enfant soit parfaitement contenu par
des moyens solidaires du brancard, installé en
● SÉCURITÉ décubitus latéral avec la face dégagée et visible, et
que la mère soit installée ceinturée dans un matelas
L’installation du nouveau-né dans le vecteur de trans- à dépression. Ce n’est pas la mère qui maintient
port doit permettre sa surveillance, le respect de l’enfant.
l’hygiène et la prise en compte des problèmes ther- Des dispositifs de maintien relativement confortables
miques. De plus, la prise en charge par une équipe et sécuritaires sont parfois fabriqués artisanalement.
secouriste ou une équipe médicalisée ne saurait être Il est recommandé de ne les utiliser qu’une fois
un justificatif au non-respect des conditions de homologués.
sécurité.
Hormis l’incubateur fermé dans lequel l’enfant est
● SYSTÈMES DE TRANSPORT entièrement protégé, il faut veiller à ce qu’aucun
matériel ne puisse chuter sur l’enfant en cours de
Un nouveau-né ne peut pas être transporté simple- transport.
ment tenu dans les bras d’un passager : en cas de Le confort cutané (douceur du contact) et thermique
choc brutal, le poids apparent est approximativement
(isolement) doit être assuré pour l’enfant.
multiplié par 10 à 35 km/h. Des techniques adaptées
Quelle qu’elle soit, l’installation du nouveau-né sup-
sont indispensables :
pose sa mise en condition préalable. L’installation doit
■ lit-nacelle de sécurité, homologué, fixé (norme
permettre d’assurer la continuité des soins et la sur-
Isofix) et fermé (filet) : adapté à la plupart des veillance clinique et paraclinique.
enfants nés en extrahospitalier,
■ siège-coque (groupe 0+), homologué, fixé (normes
202
INCUBATEUR DE TRANSPORT 9.3
■ L’incubateur fermé se compose d’un habitacle et fique, il est indispensable d’en assurer une parfaite
d’une partie technique. fixation contre les déplacements latéraux et longitu-
■ L’habitacle est constitué d’une enceinte dont dinaux et le retournement, même pour de courtes
5 faces sont transparentes et munies d’accès laté- distances. Lorsqu’il est utilisé dans un aéronef (héli-
raux (portes et hublots). coptère, avion), l’incubateur et les autres appareils
■ Sur le socle, souvent mobile, repose un plateau doivent être homologués pour l’aéronautique.
amovible qui sert de plan de couchage. Ce plan est
inclinable pour autoriser différentes positions selon ● AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS
la pathologie de l’enfant (atrésie de l’œsophage...).
L’incubateur fermé de transport présente notam-
L’enfant est placé sur un matelas simple ou à
■
■
ment les avantages d’un chauffage homogène,
dépression. Des bras articulés permettent le bon
d’une humidification contrôlée de l’air ambiant,
positionnement et le maintien d’éléments comme
les tubulures de respirateur. d’une atténuation des bruits ambiants, d’un isole-
■ Un éclairage intérieur est utile. ment propice à l’hygiène, et d’un maintien relatif de
■ La partie technique assure le chauffage, essentiel- l’enfant en cas d’accident en cours de transport.
■ Ses inconvénients sont représentés par une acces-
lement par convection, et le contrôle de l’air (filtra-
tion, chauffage, humidification). sibilité à l’enfant limitée notamment pour des gestes
complexes, son entretien, son autonomie électrique
■ L’alimentation électrique doit être multi-sources
et sa transportabilité (poids, encombrement, fixa-
(batterie interne, batterie externe, 12 à 38 V, 220 V,
tion, etc.).
etc.) et de classe IIB.
203
VECTEURS ET CLASSES
9.4 DE TRANSPORT
1/2
de l’arrêté du 15/03/2010.
204
VECTEURS ET CLASSES
DE TRANSPORT 9.4
2/2
205
9.5 PRÉVENTION DU SYNDROME CAVE
1/4
Réalisation
Installation par la patiente elle-même sur le côté lors
de l’évacuation vers l’établissement de soins.
Avantages
■ Mobilisation par la patiente possible.
■ Réalisation simple.
Décubitus latéral gauche.
206
PRÉVENTION DU SYNDROME CAVE 9.5
2/4
Réalisation
● UTÉRUS RÉCLINÉ MANUELLEMENT
(fig. 2) Uniquement pour une patiente installée en décubitus
dorsal, faire récliner l’utérus par un aide qui maintient
Indications la position durant toute la prise en charge. L’aide
récline vers lui s’il est sur le côté gauche de la
■ Arrêt cardiaque (si personnel suffisant). patiente, face à lui s’il est sur le côté droit de la
■ Traumatologie. patiente.
Avantages
Absence de mobilisation du rachis.
207
9.5 PRÉVENTION DU SYNDROME CAVE
3/4
Réalisation
● SURÉLÉVATION DE LA FESSE
DROITE (fig. 3) Installer sous la fesse droite un linge (manteau, cou-
verture...) plié.
Indications
Avantages
Arrêt cardiaque, transport hors traumatologie > 20 SA.
Réalisation facile sans personnel supplémentaire.
Le thorax et les épaules restent à plat sur le sol.
208
PRÉVENTION DU SYNDROME CAVE 9.5
4/4
Réalisation
● MATELAS À DÉPRESSION
(MATELAS-COQUILLE) Chez une patiente dont la situation clinique justifie
l’immobilisation dans un matelas à dépression,
Indications celui-ci est fixé en surélevant légèrement un côté avec
une couverture par exemple.
Traumatologie.
Avantages
Stabilité de la position, absence de mobilisation du
rachis.
Matelas à dépression.
209
9.6 TRANSPORT AÉRIEN DES PATIENTS
1/3
210
TRANSPORT AÉRIEN DES PATIENTS 9.6
2/3
protéger le patient de la lumière directe en cas de d’accouchement pendant le transport est une
souffrance neurologique néonatale, pré-éclampsie. contre-indication au transport notamment
■ Accélérations : essentiellement aux phases d’atter- aéroporté.
rissage et de décollage lors du transport aérien. ■ Conséquences des variations de pression atmo-
■ Maintien des personnes et du matériel : le patient sphérique pour un nouveau-né : la pression atmo-
et les passagers doivent rester attachés pendant sphérique diminue de 10 % par 1 000 m ; l’hélicop-
toutes les phases de vol, détacher la ceinture de tère permet de rester à basse altitude parfois au
sécurité se fait après autorisation du pilote ; tout le prix d’un détour, le transfert en avion présente plus
matériel doit être fixé pour être solidaire de l’appa- de risques :
reil, il faut se méfier des chutes et des projections • la diminution de la pression atmosphérique liée à
de tout élément non arrimé. l’altitude entraîne une diminution de la pression
■ Gestes techniques : l’exiguïté de l’habitacle, partielle d’oxygène donc une tendance à la désa-
l’accessibilité au patient, les vibrations, la lumino- turation ; en l’absence d’anomalie de l’hématose,
sité peuvent imposer l’atterrissage d’un hélicoptère cette diminution est limitée (portion horizontale
pour la réalisation de certains gestes techniques ; de la courbe de dissociation de l’hémoglobine)
cela justifie une mise en condition adaptée avant le mais si une anomalie préexiste (MMH, cardiopa-
vol et une anticipation des gestes de soins. thie congénitale, HTAP...) la diminution peut être
marquée et brutale (portion verticale de la courbe
Contraintes organisationnelles de dissociation de l’hémoglobine) ; l’hémoglobine
fœtale a une affinité pour l’oxygène plus grande
■ Faisabilité : seul le pilote peut décider de la faisa- qui limite cette tendance à la désaturation d’alti-
bilité du transport aérien après validation de l’indi- tude par rapport à l’adulte,
cation par le médecin régulateur.
• le drainage d’un pneumothorax doit être d’indi-
■ Temps : bien évaluer le gain de temps prévisible cation large, un pneumothorax occulte peut
du transport héliporté versus un transport routier en devenir cliniquement significatif en altitude,
tenant compte de la nécessité éventuelle d’équiper
l’aéronef, de réaliser un relais terrestre entre l’aire
de poser et l’hôpital.
211
9.6 TRANSPORT AÉRIEN DES PATIENTS
3/3
212
Partie 10. Utilisation pratique
des médicaments
nouveau-né malgré les manœuvres de ventilation et 3 kg en dose initiale, puis 0,3 à 1 mL pour les doses
de compressions thoraciques bien réalisées. suivantes.
■ En cas d’administration intratrachéale : utilisation du
215
10.2 ATOSIBAN
216
BÉTAMÉTHASONE 10.3
217
10.4 MAGNÉSIUM
avec la nicardipine.
● INDICATIONS
■ Éclampsie : traitement de la crise. ● PROPOSITION D’UTILISATION
Prévention primaire de la survenue d’une éclampsie
■
218
NICARDIPINE 10.5
219
10.6 OXYTOCINE
220
SALBUTAMOL 10.7
221
10.8 SULPROSTONE
Prostaglandine E2 utérotonique.
● CONTRE-INDICATIONS
● INDICATIONS Cardiopathie décompensée.
Hémorragie du post-partum par atonie utérine résis-
tant à l’ocytocine. ● PROPOSITIONS D’UTILISATION
PRATIQUE
■ Administration sous surveillance continue.
■ Dilution de 500 μg dans 50 mL, administration uni-
222
TRANEXAMIQUE (ACIDE) 10.9
223
BIBLIOGRAPHIE
La littérature concernant les urgences obstétricales est abondante. Les sociétés savantes ont notamment publié
des référentiels (recommandations de bonnes pratiques, recommandations formalisées d’experts...) dont les
principaux sont listés ici, par ordre alphabétique des organisateurs. Les sites internet (CNGOF, HAS, SFAR,
SFMU, etc.) renvoient à de nombreuses références actualisées.
• AHA (American Heart Association), ACC (American College of Cardiology). Recommendations for the standardi-
zation and interpretation of electrocardiogram. Circulation 2007 ; 115 : 1306-24.
• CIRTACI (Centre interdisciplinaire de recherche et de travail sur les agents de contraste en imagerie). Produits
de contraste et grossesse. Fiche de recommandations pour la pratique clinique. 2005.
• CNGOF (Collège national des gynécologues et obstétriciens de France). Huchon C, Deffieux X, Beucher G et al.
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• CNGOF, Goffinet F, Sentilhès L, Vayssière C et al. Recommandations de pratique clinique : hémorragies du post-
partum, 2014.
• CNGOF, Lemery D, Huchon C, Deffieux X et al. Recommandations de pratique clinique : perte de grossesse, 2014.
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• CRAT Médicaments. www.lecrat.fr
• ESC (European Society of Cardiology). Regitz-Zagrosek V, Lundqvist C, Borghi C et al. Guidelines on the mana-
gement of cardiovascular diseases during pregnancy, 2011.
• HAS (Haute autorité de santé). Recommandations de bonnes pratiques : grossesses à risque, orientation des
femmes enceintes entre les maternités en vue de l’accouchement, 2009.
• HAS. Recommandations de bonnes pratiques : femmes enceintes ayant une complication au cours de leur gros-
sesse, transferts en urgence entre les établissements de santé, 2012.
• SFAR (Société française d’anesthésie et de réanimation) et CNGOF. Pottecher T, Luton D, Zupan V et al. Recom-
mandations formalisées d’experts communes SFAR-CNGOF-SFMP-SFNN. Prise en charge multidisciplinaire des
formes graves de pré-éclampsie, 2009.
• SFAR et SFMU (Société française de médecine d’urgence). Bagou G, Hamel V, Cabrita B et al. Recommandations
formalisées d’experts : Urgences Obstétricales Extrahospitalières, 2010.
• SFAR. Duranteau J, Asehnoune K, Pierre S et al. Recommandations formalisées d’experts : réanimation du choc
hémorragique, 2014.
• SFHTA (Société française de l’hypertension artérielle) et CNGOF. Mounier-Vehier C et le groupe de travail.
Consensus d’experts : HTA et grossesse, 2015.
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urinaires au cours de la grossesse, 2015.
• SUDF (Samu urgences de France). Guide d’aide à la régulation au Samu-centre-15, 2009.
225