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Projet de fin d’étude pour l’obtention du diplôme de

licence en droit en langue française

Sous le thème:

Dr .MOHAMED ZRIOUIL
Professeur à l’Université
ZINE EL ABIDINE Ayoub
CNE: M130439620

FSJES-Meknès : 2020-2021
Après avoir rendu grâce a Dieu le tous puissant et bienveillant, nous
tenons à remercier vivement tous ceux qui ont de prés ou de loin
participé à mener a bien la réalisation de ce travail aussi modeste
qu’il est.

La réalisation de ce mémoire a été possible grâce au concours de


plusieurs personnes à qui je voudrais témoigner toute ma gratitude.

Nous voudrions citer plus particulièrement :

Docteur ZRIOUIL MOHAMED, le professeur de grand calibre , que


même les plus jolies des expressions ne suffirent pas pour lui rendre
hommage, et enfin pour lui dire merci pour sa disponibilité, sa rigueur
académique et son sens d’écoute et d’échange.

Tous le corps professoral, académique et pédagogique de la faculté


des sciences juridiques, économiques et sociales de Meknès, de la décanat
vers le gardien du parc !
C’est avec un immense plaisir que je tiens à dédier ce petit fruit
de concours d’apports et d’efforts à :
Mon père, le ’’PARRAIN’’, soit ma source de vie et mon
sponsor.
À l’être le plus cher de ma vie, ma mère soit mon
fournisseur d’amour, d’espoir et d’énergie.

À HAFSA, pour son indéfectible soutien.


À mes frères, sœurs et amis, encore plus
particulièrement HICHAM.
En souvenir des plus agréables moments que nous avons
partagés.
LISTE DES PRINCIPALES ABREVIATIONS UTILISEES

Art : Article

Al: Alinéa

ASS: association

Bull.civ: Bulletin civil

CC : Cour de Cassation

Coll. : Collection

Com. : Chambre commerciale de la Cour de cassation

CEJJ : Centre d’études juridiques et judiciaire

D.O.C : Dahir des obligations et des contrats

Ed : Edition

LGDJ : Librairie générale de droit et de jurisprudence

Ibid./Ibidem: Dans le même ouvrage

Idem : Dans le même ouvrage et dans la même page

N° : Numéro

Op.cit. : Dans l’ouvrage déjà mentionné du même auteur

P. : Page

Univ : université

RDAA : Revue de droit des affaires africaine

RDM : Revue de droit marocain

V : Voir

1
Sommaire

Introduction

Première partie : Les déterminants de la responsabilité contractuelle en matière


d’adhésion.

Chapitre 1: Délimitation du contenu obligationnel

Section 1: la préexistence de l’offre de l’adhésion

Section 2: l’acceptation par la soumission à l’offre d’adhésion

Chapitre 2: Le contrat d’adhésion entre force obligatoire et


force majeure.
Section 1 : le postulat de la force obligatoire

Section 2 : l’inexécution du contrat d’adhésion en temps de crise


(L’expérience de la COVID-19)

Seconde partie : La protection de la partie faible au contrat d’adhésion

Chapitre 1: la protection instituée par la loi 31-08

Section 1 : la lutte contre les clauses abusives

Section 2 : la mission des associations de protection des consommateurs

Chapitre 2 : le contrôle judiciaire du contrat d’adhésion.

Section 1: l’interprétation par le juge des conditions du contrat d’adhésion

Section 2: La rectification judiciaire de la clause pénale

CONCLUSION GENERALE

2
INTRODUCTION GENERALE

«Qui dit contractuel dit juste »1. Disait ; Fouillé.

Il va en réalité que cette formule de Fouillé est la pure traduction de la justesse


contractuelle qui se répercute systématiquement sur la justice contractuelle.

Cette approche de la justice contractuelle, certes viens perfectionner la raison d’être du


contrat en prévoyance d’une harmonie sociale et en rendant du contrat un instrument
favorable à la créativité entrepreneuriale, mais il se trouve aussi bien que la justice
contractuelle veillant au renforcement de la position de la partie faible au contrat viens
remettre en cause le principe sacro-saint de la théorie du contrat, en l’occurrence
l’autonomie de la volonté des partie.

Malgré le déclin du principe de l’ autonomie de la volonté, le DOC demeure fortement


imprégné par ce principe, et particulièrement ces corolaires et ne conçoit pas donc
l’existence d’un abus contractuel entre des contractants qui jouissent de la pleine
capacité juridique2.

Aujourd’hui, le contrat résulte encore de la rencontre de deux volontés et une personne


ne saurait être liée contractuellement contre son gré. La rencontre des deux volontés et
la création du contrat n’implique pas que le contenu du contrat ait put être négocié par
les deux contractants. La volonté réside souvent dans le seul fait d’avoir accepté les
termes du contrat.

A ce titre, il va falloir rappeler que le 19éme siècle a marqué un développement


économique sans précédent. Ce contexte économique à conduit à l’augmentation de
nombre des transactions, rendent ainsi nécessaire la standardisation des contrats, d’où la
naissance du contrat d’adhésion.

Le contrat d’adhésion alors est un concept élaboré au fil des années par la jurisprudence
et la doctrine. On cite particulièrement celles du Raymond Saleilles, qui l’avait invoqué
pour la première fois en exclusivité dans son livre ‘’Déclaration de la volonté’’.

Il réfère essentiellement aux relations contractuelles entre les parties dont l’une perd la
faculté de négocier librement les conditions de son engagement, en se voyant imposer
d’avance par l’autre partie et en gardent le choix parfois purement théorique de
contracter ou de ne pas contracter sous le prisme de la règle ‘TAKE IT OR LEAVE
IT’.3

1
A. Fouillée, «La science sociale contemporaine », Paris 1880
2
EL KOUZI Imane, «La notion de contrat d’adhésion à la lumière du droit comparé », RDM, N° 49, 2019
3
18 ‫ ص‬،2018 ،‫ المعارف الجديدة‬،‫ عقود االذعان بين التأصيل الفقهي و العمل القضائي‬،‫محمد العربي مياد‬
3
De ce fait, il n’est plus possible de négocier les contrats un à un. Avec le
développement de la consommation de masse, le contenu contractuel se voit
prédéterminé par l’un des contractants pour les besoins d’un large public.
L’autre partie n’a alors d’autre choix que de refuser le contrat ou d’y adhérer
sans pouvoir en négocier les termes4.

Sont notamment qualifiés de contrats d’adhésion la plupart des contrats


conclus pour l’obtention des biens et des services, tels que les conventions de
transport, de fournitures des services publics (eaux, gaz, électricité),
d’assurances et de services téléphoniques5. Cette qualification encore faut-il
révèle une inquiétude sérieuse .

Sur ce, une protection de grande envergure est présumée avoir lieu au fin de
préserver les droits des contractants des contrats d’adhésion. Ces derniers sont
conçus comme la partie faible au contrat et qui sont très fréquemment des
adhérents consommateurs et sans doute soumis.

Une protection n’est censée être effective et efficace qu’en concours à la fois
d’un contrôle apriori exercer par le législateur, en prévoyance d’une panoplie de
dispositions légales. En addition à un contrôle a postériori, qui se trouve
également d’importance capitale du fait qu’il soit une mission susceptible d’être
confiée au juge comme il peut résulter de la concertation de nombreuses
instances.

On dit alors que le développement humain et particulièrement économique ne


cesse d’influencer le Droit, au point, parfois, d’en dénaturer l’essence. La réalité
c’est que le droit des contrats est loin d’être échappé à une telle inévitable
influence. Sur ce constat, on espère par l’observation minutieuse que possible des
contrats d’adhésion de servir l’intérêt ultime qu’est de constater le rythme du
recours à la pratique de l’adhésion déjà en constante prolifération constante.

4
G. BERLIOZ, Le contrat d'adhésion, LGDJ, 2e édition, 1976, p 76
5
Brigitte LEFEBVRE, Le contrat d’adhésion, LA REVUE DU NOTARIAT, Vol. 105, septembre 2003, p 2

4
Suite à cette enchainement et analyse de propos, des questions s’avèrent
pertinentes. Par ailleurs, le tout autour du recours à la pratique d’adhésion en
matière contractuelle donne lieu à une problématique qui s’impose.

Engendrent un déséquilibre significatif entre les contractants rendent


indispensable la remise en cause de sa validité en s’attardent sur la responsabilité
contractuel qu’il entraine6. Il est donc à s’interroger :
Quelles sont alors les déterminants de la responsabilité contractuelle en
matière d’adhésion ? Et si toutefois engagée qu’elles seront alors les
procèdes mise à la disposition de la partie faible à ce contrat permettant
ainsi sa protection et veillant au renforcement de sa positon ?

Pour se servir, il nous parait utile de passer en revue les déterminants de la


responsabilité contractuelle en matière d’adhésion (première partie). La
responsabilité contractuelle suppose la violation du contrat, d’adhésion compris,
d’une obligation contractuelle, principale ou accessoire d’où la nécessité de
s’arrêter sur une délimitation du contenu obligationnel à l’occasion du contrat
d’adhésion.

Ensuite, se serait autant plus pertinent de faire appel à la protection mise en


vigueur au profit de la partie faible au contrat d’adhésion (deuxième partie).
Cette protection trouve son fondement principal dans la loi 31-08 portant un tat
de mesures de protection des consommateurs. Sans pour autant négliger celle
envisagée au niveau du DOC soit le droit commun et surtout quand il s’agit des
dispositions permettant au juge d’intervenir par le biais d’une panoplie
d’institutions et instruments juridique en vue de servir une finalité légale
supérieure soit le rétablissement du déséquilibre contractuel œuvre de
l’adhésion, tout en se rédigeront vers une justice contractuelle.

6
Léonia DAVID, le contrat d’adhésion, Master II Droit des Affaires, l’Université de La Réunion, 2017, p 31

5
Première partie : Les déterminants de la responsabilité en matière
d’adhésion

A l’origine, lorsqu’un contrat est valablement formé, il sera doté d’une force
obligatoire qui s’imposerait donc non seulement aux parties, mais également au juge 7.
Tout en générant, le cas échéant, une responsabilité contractuelle du contractant qui
n’exécute pas correctement l’obligation qui a consenti 8. Ça va du soit donc aussi quand
il s’agit d’un contrat d’adhésion.
Faute de sa spécificité, en quoi il risque de générer une responsabilité
contractuelle, il serait nécessaire de bien s’articuler sur le contenu contractuel que
consentent les contractants du contrat d’adhésion.
Compte tenu
Partant donc de l’offre préexistante de l’adhésion (section 1) pour ensuite
examiner l’acceptation (section 2) en la matière.
Il va falloir dire à ce titre qu’une fois le contenu contractuel est précisé et
valablement consenti, il acquiert systématiquement la force obligatoire qui assimile
éventuellement l’engagement à la loi. Ce qui nous mène s’intéresser aux carences qui
touchent à l’exécution dudit engagement contractuel, surtout en jetant l’éclairage sur le
déclin flagrant en matière d’exécution des contrats en temps de crise, bien lors de la
pandémie mondiale de COVID 19.

7
B.FRELETEAU, Devoir et incombance en matière contractuelle, Thése, Université de bordeaux, 2015, p 59
8
Alain BENABENT, Droit civil, les contrats civils et commerciaux, Montchrestien, 1999, p 46

6
Chapitre 1: Délimitation du contenu obligationnel

En principe le contrat est formé par la rencontre d’une offre et d’une acceptation
par lesquelles les parties manifestent leur volonté de s’engager9.
De ce fait, il est bien pertinent de procéder à la délimitation du contenu
obligationnel dans l’optique du contrat d’adhésion en prévoyance d’une offre
d’adhésion (Section 1), subordonnée éventuellement à une acceptation qui
s’accomplie dans la norme des choses par le simple fait de soumission à l’offre
préexistante (Section2).

Section 1: la préexistence de l’offre d’adhésion

La formation du contrat suppose l’acceptation d’une offre préexistante10. L’offre


ne correspond pas en tout point à l’offre au sens classique du terme, envisagée au
niveau du D.O.C. C’est la raison pour laquelle il serait judicieux de montrer quelle est
la spécificité de la première.
Pour ce faire, il convient de les distinguer en examinant d’une part la
spécificité de l’offre de l’adhésion (Paragraphe 1), autrement dit sa substance.
D’autre part, on va mettre en relief son extériorisation (Paragraphe 2).
Paragraphe 1: La spécificité de l’offre d’adhésion
L’offre est avant tout, une proposition de contracter, autrement dit, l’expression
rendant possible la conclusion du contrat.

Il est généralement connu que cette volonté est exprimée dans le but de conclure
un contrat à des conditions précises et fermes. Ensuite, L’offre doit être précise en ce
sens qu’elle doit décrire le contrat envisagé, c’est à-dire en préciser ses éléments
essentiels. La précision de l’offre équivaut à requérir leur indication dans le contrat
projeté11.

Les éléments essentiels sont « les éléments centraux » spécifiques qui définissent
l’opération juridique et économique que les parties veulent entreprendre.

9
F.CHENEDE, Y.LEQUETTE, P.SIMLER, F.TERRE, Droit civil, les obligations, Dalloz, 2019, p 61
10
M.JAMAL, Le contrat d’adhésion : étude comparée des droits français et koweitien, Thèse, Univ Strasbourg,
2017, p 78
11
Ibid
7
Il est évident que l’offre de contrat d’adhésion ne peut se borner à prévoir les
éléments essentiels du contrat. Une telle offre doit effectivement être plus précise en
raison de sa spécificité mais aussi pour assurer la protection de l’adhérent. En effet, la
dangerosité de l’adhésion pourra résider dans le complément de l’offre par celui qui
rédige unilatéralement le contrat, c’est-à-dire, l’offrant au contrat d’adhésion. Le
complément par le jeu de dispositions légales ne peut a priori être dangereux. Par
contre, il faut absolument que les clauses élaborées unilatéralement par l’offrant
figurent dans le contrat lors de sa conclusion12.

En définitive, lorsque l’offrant s’est efforcé de préciser complètement le régime


auquel il entend que le contrat soit soumis, il va de soi que la survenance d’une
acceptation valable rend directement applicable l’ensemble de la réglementation
prévue. Cela est vrai dans le cas d’un contrat ordinaire ; ça l’est tout autant d’un
contrat d’adhésion. En plus de la précision de l’offre, il faut remplir la condition de
fermeté.

Une proposition de contracter n’est valable juridiquement et ne constitue une


offre que si elle est suffisamment ferme, c’est-à-dire qu’elle doit manifester la volonté
ferme de son auteur de conclure le contrat qu’il propose. Une proposition est ferme
lorsque son auteur avait l’intention d’être engagé par sa proposition et donc d’être lié
en cas d’acceptation.

C’est la fermeté de l’offre qui permet de différencier les offres véritables et les
simples déclarations d’intérêt ou d’intention, les invitations à entrer en pourparlers et
les propositions conditionnelles qui peuvent remplir le critère de précision mais qui se
distinguent des offres car leur auteur n’a pas l’intention d’être lié en cas d’acceptation.
S’agissant de la fermeté de l’offre, une question revient souvent dans le débat
doctrinal. Il s’agit de la discussion sur les réserves. La réserve peut être définie «
comme une restriction apporté par le proposant à sa volonté de contracter ».
L’hypothèse de la réserve est celle où l’offrant marque sa volonté de ne pas être
engagé en cas d’acceptation, autrement dit, celle où la « proposition se réserve la
possibilité d’agréer son cocontractant »13.

12
C.BRIEND, le contrat d’adhésion entre professionnels, Thèse, Univ Sorbonne Paris cité, 2015, p 114
13
J.BLAISE, R.DESGORCES, Droit des affaires, LGDJ, 2015, p 93

8
La fermeté renvoie donc à la volonté du pollicitant d’entrer dans le lien
contractuel. C’est un critère d’ordre psychologique, d’où la difficulté d’interpréter la
volonté de l’offrant de s’engager par la seule acceptation 14. Cette volonté ou cette
intention sera interprétée par le truchement des caractères précis et complet de l’offre.
Cela est aussi vrai pour le contrat d’adhésion qui suppose l’immédiateté de l’adhésion.

En grosso modo, c’est plus sur la précision que l’offre d’adhésion se distingue de
l’offre classique.
Paragraphe 2: l’extériorisation de l’offre de l’adhésion
L’extériorisation de l’offre d’adhésion doit d’abord être examinée sous l’angle de
la genèse de l’offre.

En tant que déclaration de volonté, l’offre est une proposition de contracter qui
revêt fondamentalement deux caractéristiques. Elle a effectivement pour caractère
d’être initiale. Nécessairement, l’une des manifestations de volonté précède l’autre. On
peut relever une distinction entre l’initiative dans la détermination du contenu
contractuel et celle dans la conclusion du contrat sur la base du concept de contrat
d’adhésion. Il en est ainsi, en particulier, lorsque l’offre naît après des pourparlers.
C’est cela qui la distingue avec l’offre d’adhésion, cette dernière ne laissant aucune
place à la négociation15.

Toutefois, le principe de la liberté dans l’expression de l’offre peut être confronté


à des restrictions légales. La loi peut effectivement imposer la formule écrite. C’est le
cas en droit de la consommation, où la loi peut obliger le professionnel à remettre au
consommateur une offre écrite.

Le droit de la consommation est considéré comme le terrain d’élection des


contrats d’adhésion. On peut dès lors affirmer que le contrat d’adhésion sera le plus
souvent formalisé par écrit16.

L’offre, une fois exprimée, peut être adressée soit à une ou plusieurs personnes
déterminées, soit au public, c’est-à-dire à un ensemble de personnes indéterminées. Le
principe étant que, lors d’une offre faite au public, l’offrant est tenu à l’égard du
14
F.CHENEDE, Y.LEQUETTE, P.SIMLER, F.TERRE, Op.cit, p 76
15
M.JAMAL, Le contrat d’adhésion : étude comparée des droits français et koweitien, Op.cit, p 133
16
J.JEROME, Droit de la consommation, LGDJ, 2015, p 38
9
premier acceptant dans les mêmes termes que l’offre faite à personne déterminée.
Exception faite des propositions de contrats faites en considération de la personne,
notamment en matière de crédit, le contrat d’adhésion se forme le plus souvent par
l’acceptation d’une offre faite à personne indéterminée.

L’étude, par la doctrine, de l’offre dans le contrat d’adhésion appelle une


précision. Monsieur Berlioz indique, à propos de l’offre dans le contrat d’adhésion,
que « le propre de la stipulation est d’être rédigée en termes abstraits, d’énoncer des
règles de portée générale, applicables de façon impersonnelle. Elle comporte des
clauses qui sont destinées à régir, de façon plus ou moins complète, mais généralement
de manière très détaillée, des opérations envisagées de manière générique. Des
différenciations peuvent être faites entre des catégories de personnes ou d’opérations
comme, par exemple, dans les tarifs mais ces distinctions sont elles-mêmes toujours
génériques et impersonnelles »17.

Le contrat d’adhésion contenant souvent une offre à personne indéterminée et


sans délai fixe, jouira du régime propre au délai raisonnable 18. Aucune directive n’est
donnée pour apprécier le caractère raisonnable du délai. Il appartiendra alors aux juges
du fond d’en fixer les limites.

S’agissant du contrat d’adhésion, il faut relever que l’un des contractants doit
être en état d’offre permanente. Si l’offre est d’application générale, l’invitation à
l’adhésion peut être très restreinte. Par exemple, le règlement intérieur est considéré,
par la théorie classique, comme de nature contractuelle et un contrat d’adhésion
comme étant d’application permanente.

Cet état permanent de l’offre peut permettre de supposer l’impossibilité de


rétracter l’offre, mais en réalité, rien n’empêche, sauf stipulation expresse, à celui qui
propose une offre de contrat d’adhésion de se rétracter. On applique en l’occurrence le
droit positif.

En définitive, l’offre doit être précise, ferme et extériorisée. Il reste désormais à


examiner comment cette offre d’adhésion préexistante va être acceptée.

17
،‫ الرباط‬،‫ جامعة محمد الخامس‬،‫ الجزئ االول‬،‫ اطروحة لنيل الدكتوراه في القانون الخاص‬،‫ اشكالية التراضي في عقود االذعان‬،‫العربي مياد‬
47 ‫ ص‬،2001/2002
18
Ibid, p49
10
Section 2 : l’acceptation par la soumission à l’offre de l’adhésion

L’adhésion est l’action par laquelle une personne exprime sa volonté d’accepter
globalement des règles préétablies. Le contenu de la proposition d’adhésion est
préexistant et formalisé sans contribution de l’adhérent. Mais le caractère préexistant
de l’offre, ou des conditions générales, ne permet pas à lui seul de qualifier le contrat
d’adhésion.
Cela signifie que l’adhésion suppose non seulement la préexistence de son objet,
mais également que celui ci ne soit pas sujet à négociation.
De ce fait, on va mettre en exergue le fait d’adhésion comme une acceptation pure
et simple du contrat d’adhésion (paragraphe 1)pour envisager plus tard l’impossibilité
de libres discussions (paragraphe 2) qui fait grief à ladite acceptation.
Paragraphe 1: l’adhésion soit une acceptation pure et simple de l’offre
d’adhésion.

Pour que le contrat d’adhésion se forme, l’adhérent doit accepter purement et


simplement le contenu de l’offre unilatéralement déterminée par l’offrant. Le caractère
global de l’adhésion ne suffit pas, l’adhérent doit également ne pas pouvoir négocier
son contenu, et il s’agit là du critère déterminant pour caractériser l’adhésion.
Le contrat d’adhésion cantonne la liberté de l’adhérent à choisir entre les deux
branches d’une option : « soit adhérer en bloc au contrat proposé, soit refuser de
contracter »19. L’adhésion peut, sur un certain nombre de critères, s’identifier à
l’acceptation. Si l’adhésion est bien une forme particulière d’acceptation, il reste que,
même s’il existe des points de convergences, ces derniers nous allons le voir, ne
suffisent pas à caractériser l’adhésion.
Il faut encore préciser que certains éléments qui permettent de conférer un
caractère spécifique à l’adhésion ne lui sont pas propre en ce sens qu’ils ne sont pas
exclusifs des autres contrats.
Qui dit acceptation dit connaissance. 20 Il faut d’emblée se poser la question de
savoir si lorsque la personne accepte un contrat, elle a accepté l’intégralité des clauses.
En fonction des circonstances, on peut répondre ou non par la positive. Dans un cas,
les juges estiment que la clause a été acceptée si elle est contenue dans un document

19
I.EL KOUZI, la notion du contrat d’adhésion à la lumière du droit comparé, Revue de droit marocain, n’49, p 4
20
O.AZZIMA N, Droit civil, les obligations, vol. I, le contrat, Editions le Fennec, 1995, p132
11
contractuel, à moins qu’elle soit peu apparente comme dans les contrats d’adhésion.
Par contre, si elle ne figure pas dans un contrat écrit, la jurisprudence considère
généralement qu’il n’y a pas acceptation sauf si le contraire est démontré.
Ici, les règles, objet de l’adhésion, sont applicables globalement. L’adhérent doit
alors se soumettre à ces règles, même s’il ne les connait pas entièrement. Si l’adhésion
est nécessaire pour entrainer l’application des règles préexistantes, elle est aussi
suffisante. L’adhérant n’a pas forcément besoin de prendre connaissance de chacune
des règles du contrat ; celles-ci lui sont applicables du fait de son adhésion à
l’ensemble. L’adhésion au contenu contractuel se présente essentiellement sous deux
formes.
D’une part, les éléments contractuels prédéterminés peuvent être insérés au sein
de l’instrumentum21. Dans cette hypothèse, la signature suffit à engager l’adhésion du
partenaire contractuel. La présentation formelle du document est cependant d’une
importance capitale. La clause inintelligible ou difficile à cerner au regard du reste du
contrat peut être écartée par le juge. Il a été jugé qu’un acheteur ne pouvait se voir
opposer une clause relative au transfert des risques au motif que, figurant au verso du
bon de commande signé, il ne l’avait « certainement pas remarqué ». 22
D’autre part, les clauses prédéterminées peuvent également figurer sur un support
différent de l’instrumentum signé par les parties. Il en va ainsi lorsque des conditions
générales ou d’autres éléments accessoires ne sont pas mis à la disposition du
contractant. Dans ce cas, l’adhésion se construit par une clause de référence qui prévoit
que les parties souhaitent soumettre le contrat à certaines règles contractuelles qui ne
figurent pas à l’acte instrumentaire. Cette référence textuelle constitue la condition
requise pour permettre l’intégration des documents extérieurs au contrat. Or, la
rédaction d’une clause de référence ne suffit pas toujours remet même l’intégrité de
l’acceptation en question.
Paragraphe 2: le dilemme, acceptation et impossibilité de libres discussions

Il est d’abord indispensable de matérialiser l’adhésion. En effet, la volonté de


créer des normes juridiquement obligatoires est une condition nécessaire du contrat. Sa
mise en œuvre invite à préciser les critères de la négociation et de l’adhésion. La
qualification de contrat ne peut être justifiée uniquement par la négociation. Elle
21
Ce terme illustre pour le document matérialisant le contrat
22
M.JAMAL, Le contrat d’adhésion : étude comparée des droits français et koweitien, Op.cit, p 143

12
n’emporte pas la qualification du contrat. Inversement, l’absence de négociation ne
permet pas d’écarter la qualification contractuelle.

La négociation n’est dès lors ni une condition d’existence, ni une condition de


validité du contrat.

Il n’existe d’accord de volontés que lorsque l’adhésion est requise pour la


conclusion du contrat, l’effet de droit ne pouvant se produire sans elle Les difficultés
dans la détermination de la volonté juridique ne sont un secret pour personne. Il s’agit
souvent d’un « véritable exercice de divination juridique »23, qui impose une prise en
compte d’un élément formel qui offre toutes les garanties d’efficacité lorsque l’on
considère le consentement. L’adhésion contractuelle ne peut être objectivement
appréciable que si elle a été mise en forme lors de la phase de conclusion du contrat.

L’absence de négociation doit consister dans l’impossibilité de négocier le


contenu contractuel et non seulement leur stricte absence. Il est important de distinguer
selon que l’un accepte le contenu du contrat qui lui est proposé parce qu’il le satisfait
parfaitement, ou que la partie ne peut faire autrement qu’accepter le contrat tel que
proposé. Ainsi, la partie a juste la possibilité de contracter ou de ne pas
contracter.«C’est à prendre ou à laisser ».

Il est alors judicieux de s’interroger sur la question de la potentialité de la


négociation. Les auteurs qui souhaitent distinguer les conditions principales,
négociables, et les conditions accessoires, imposées, se voient opposer le fait que deux
éléments limitent la négociation. Effectivement, en réalité, la puissance économique et
technique de l’offrant prive l’adhérent de la possibilité de négocier le contrat ;
l’adhérent ne peut qu’accepter ou pas le contenu contractuel. Même si l’adhésion peut
être l’objet de certains aménagements, ils seront le fait du stipulant lui-même. 24

Or,  La plupart du temps, les deux parties acceptent sciemment et librement les
clauses essentielles. Quant aux autres, l’adhérent connaît ou comprend mal leur teneur,
et la portée qu’elles peuvent avoir si on les prend à la lettre, il les considère comme
destinées simplement à préciser ou à compléter les obligations résultant des clauses à
lui présenter comme principales, et non comme devant, d’une manière détournée,
23
C.BRIEND, le contrat d’adhésion entre professionnels, Op.cit, p 123
24
O.LITTY, Inégalité des parties et durée du contrat : Etude de quatre contrat d’adhésion usuels, LGDJ, 1999, p 85
13
dénaturer ou modifier gravement l'essence du contrat25.

Chapitre 2 : L’inexécution du contrat d’adhésion entre force


obligatoire et force majeure.
L’inexécution du contrat est en principe illicite et même constitue une faute. Il en
résulte de cette faute une sanction veillant à l’exécution forcée du contrat, comme il
peut se contenter de l’allocation des dommages et intérêts compensatoires 26.
La réalité c’est que le contrat, et aucune exception pour celui d’adhésion, puise
son effet exécutoire de sa force obligatoire (Section 1) comme l’appuyé l’art 230 du
D.O.C en assimilant le contrat à la loi27.
Or, l’exécution du contrat, d’adhésion compris, peut se trouver licite dans une
panoplie d’hypothèses, telle le cas de la résiliation unilatérale du contrat ou celle de
plein droit ce qui met fin définitivement au contrat.
Encore, certes le contrat d’adhésion peut répondre à une suspension d’exécution
ayant pour fondement le délai de grâce, mais l’inexécution du contrat d’adhésion est
inévitable surtout quand le contrat est surpris par une force majeure (Section 2).

Section 1 : le postulat de la force obligatoire

Étant un corolaire du principe de l’autonomie de la volonté, admis comme


fondement de la théorie du contrat, la force obligatoire certes s’impose par l’adjonction
faite par l’art 230 du DOC (paragraphe 1).
Encore faut-il cette imposition revêt une dérogation audit principe (paragraphe2)
en faveur du juge et en prévoyance d’une modification du contenu contractuel.
Paragraphe 1 : le contrat d’adhésion étant loi des parties

Aux termes de l’art 230 du DOC, « les obligations contractuelles valablement


formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites et ne peuvent être révoquées que
de leur consentement mutuel ou dans les cas prévus par la loi », se déduit donc le
principe de la force obligatoire du contrat tant que sa validité est bien fondée .

25
Ibid., p 90
26
O.AZZIMA N, Droit civil, Op.cit, p151
27
Ibid., p 153
14
Sur ce on constate, on repère, parallèlement, le fondement de la force obligatoire
du contrat, plus précisément au niveau de l’article 1134 du code civil français. Le dit
principe se trouve consacré pour vérifier que le contrat doit être exécuté tel qu’il a été
voulu par les parties28.

Pourtant, malgré sa spécificité le contrat d’adhésion n’échappe point au domaine


d’application du principe de la force obligatoire du contrat.

Cependant, compte tenu de la menace à l’intégrité de la volonté que le contrat d’


adhésion est susceptible de présenter et dont le consentement se contente
uniquement d’avoir accepté le contrat tel qu’il a été préalablement et unilatéralement
élaboré et ce sans pour autant avoir la possibilité d’en négocier les termes, il va falloir
sonner l’alarme en prévoyance d’une atténuation de la force obligatoire du contrat29.

Pour ce faire, le contrat d’adhésion assujettis toutefois à la fore obligatoire se


trouve aussi bien assortie de l’exigence de la bonne fois déduite de l’art 231 du DOC 30.

A ce titre, le stipulant ayant le choix autonome de détermination du contenu


contractuel, trouve sa liberté contractuelle très restrictive.

D’une part, la détermination préalable du contenu contractuel, pour qu’il puisse


diriger éventuellement vers une loi de parties contractantes, se trouve condamnée à la
bonne fois. Une chose qui vient renforcer le manquement de la faculté de négociation
pour la partie adhérente.

D’autre part, dans le même soucis d’atténuer les obligations de l’adhérant qui
peuvent se présenter, parfois, comme de lourdes engagements, le législateur a prévu
une possibilité de résolution du contrat, y inclus d’adhésion, soit d’un accord de
volonté mutuel entre les parties, soit de plein droit.

Cela veut dire, qu’une dérogation du principe de la force obligatoire du contrat


d’adhésion peut avoir lieu tout en octroyant au juge le pouvoir de résolution du contrat,
en admission d’une impossibilité d’exécution ou plutôt d’un cas de force majeure.

28
L.MARIGNOL, la prévisibilité en droit des contrats, Thèse, Uni v de Toulouse, 2017, p 170
29
Léonia DAVID, le contrat d’adhésion, Master II Droit des Affaires, l’Université de La Réunion, 2017, p 48
30
I.EL KOUZI, la notion du contrat d’adhésion à la lumière du droit comparé, Op.cit, p 3
15
Paragraphe 2 : Régime dérogatoire de la force obligatoire

La force obligatoire du contrat s’impose, non seulement aux parties mais


également aux juges qui ne peuvent en modifier les clauses en méconnaissance de la
loi des parties.

On se demande donc si l’interdiction faite aux juges est toujours valable lorsque,
par suite de changements importants des circonstances économiques imprévisibles, des
techniques contractuelles se développent tout en étant nuisible à l’idée de la justice
contractuelle, ce qui rend par conséquence l’équilibre contractuel gravement
compromis31.

En pratique, l’éventualité d’un pouvoir de révision du contrat d’adhésion par le


juge se présente principalement dans les hypothèses d’imprévision (au regard du droit
français) et donc on a que hâtivement regretter la non consécration de la dite théorie
dans le droit marocain. Mais ça n’empêche d’envisager une rupture de l’équilibre des
prestations en cours d’exécution du contrat en apparition d’une force majeure.

En tous cas, le contrat d’adhésion se trouve éligible d’être modifié en prévoyance


d’une atténuation des obligations contractuelles de l’adhérant, pour motif d’une
imprévision, ou le cas échant d’un cas de force majeure.

La théorie d’imprévision, prend en compte le contexte dans lequel le contrat est


élaboré. Elle propose que soit reconnu au juge le pouvoir de modification du contenu
contractuel lorsque les circonstances imprévisibles en ont bouleversées l’économie 32,
ou bien lorsqu’il constate un abus flagrant de position dominante du stipulant au titre
du contrat d’adhésion, ce qui risque de rendre l’exécution du contrat excessivement
difficile ou ouvertement onéreuse33.

Dans cette hypothèse, le juge peut modifier littéralement le contrat pour rétablir
son équilibre. Plusieurs arguments ont été avancés pour justifier d’une réponse
positive. Elle trouve injuste voire immorale de maintenir un adhérant dans les liens
d’un contrat dont l’exécution est devenue onéreuse ou trop ruineuse.

31
L.MARIGNOL, la prévisibilité en droit des contrats, Op.cit , p 192
32
Ibid., p 201
33
M. EL HARTI, « le juge et la force obligatoire du contrat : Etude comparative du droit français et du droit
marocain », Thèse, Univ Paris-EST Val de marne Créteil, 2012, p 104
16
Section 2 : l’inexécution du contrat d’adhésion en temps de
crise.

Il va sans le dire que les conséquences de la propagation de la COVID-19 vont


continuer à apparaitre au fur et a mesure de l’évolution de cette pandémie qui constitue
une vrai transformation dans tous les secteurs, suscitant ,donc, la mise en place d’un
ensemble de mesures de prévention pour restreindre le nombre des cas, malgré les
conséquences néfaste qu’il ne cesse d’engendrer34.

Il se trouve que le contexte inédit ne manque d’être préjudiciable à la vie des


hommes et d’institutions sans écarter les rapports contractuelles qui relient les et les
autres. Cela se répercute systématiquement sur le sort des contrats, y compris celui
d’adhésion, et dont l’exécution se manifeste excessivement difficile est dirige vers la
sanction de dommages et intérêts.

Il est à évoquer, à ce propos, que l’adhérant est habileté a sollicité l’évocation


d’une impossibilité d’exécution pour motif de force majeure (paragraphe 1) dont la
réunion et l’application de ces critères (paragraphe 2) permet une qualification
favorable à l’exonération des dommages et intérêts.
Paragraphe 1 : l’évocation de la force majeure

On déduit que la situation pandémique va sans doute impacter l’exécution


des contrats et les engagements réciproques entre les cocontractants qui peuvent
ne pas honorer leurs obligations pour des causes se rattachant aux conséquences
de la Covid-19, certains contractants peuvent de mauvaise foi essayer de se
soustraire de leurs engagements en évoquant la force majeure 35.

Comment peut-on donc admettre l’exécution du contrat dans les


circonstances actuelles ? Peut-on prévoir une révision des clauses du contrat de
façon à garantir la continuité des relations mutuelles entre les parties  ? Peut-on
soulever le cas de force majeure pour éviter les sanctions applicables au
contractant défaillant ?

34
K.SAJIDE, l’éxecution du contrat à l’épreuve du covid-19, village-justice.com, Septembre, 2020
35
Ibid.
17
En effet, la Covid-19 et la crise qui a engendré peuvent créer d’énormes
problèmes quant à l’exécution des engagements et des prestations, les contractants
peuvent invoquer certaines dispositions afin de se soustraire de l’exécution du
contrat en se prévalant du cas de force majeure. Les parties peuvent invoquer le
cas de Covid-19 pour aménager l’exécution des obligations ou carrément la
cessation du contrat sans dommages-intérêts 36.

Mais pour pouvoir se prévaloir de la force majeure, il convient de chercher


l’existence des critères évoqués ci-dessus tous réunis et qui sont l’imprévisibilité,
l’irrésistibilité et l’extériorité, donc la seule existence de Covid-19 ne suffit pas à
qualifier un cas de force majeure, il faut également chercher l’existence des
critères mentionnés.

En effet, l’appréciation du cas de force majeure doit se faire à chaque cas


d’espèce en se référant à la date de conclusion du contrat on ne peut donc
l’appliquer à tous les cas, mais en prenant considération de plusieurs facteurs
réunis. Suivant ce raisonnement, les entreprises ne peuvent prévaloir du cas de
force majeure résultant de la propagation de Covid-19 pour ne pas assurer
l’exécution de leurs engagements réciproques dans le cas où la pandémie préexiste
avant la conclusion du contrat.

Pour surmonter ce problème, il convient de vérifier dans chaque contrat


l’existence des clauses se rapportant à la force majeure et les conditions de mise
en œuvre, les parties doivent insérer dans leur contrat une clause prévoyant le cas
de force majeure et la qualification exacte de l’événement considéré comme un
cas de force majeure. Autrement dit, les parties peuvent décider afin de mettre fin
à tout conflit qui peut naître de la qualification d’un événement comme étant un
cas de force majeure, de prévoir contractuellement que certains éventuels
événements sont considérés comme force majeure. Et cela permet de mettre fin à
toute appréciation du caractère imprévisible, insurmontable et extérieur 37.

Ibid.
36

A.BOUTAYBI, K.ZAOUAQ, TEMPS DE CRISE : LA RENÉGOCIATION AMIABLE DES CONTRATS AU


37

MAROC ET DANS LES PAYS DE L’OHADA, RDAA, Juillet 2020, N° 2

18
Paragraphe 2 : Appréciation des critères d’application de la force majeure

Lorsque l'objet du contrat devient difficile ou impossible à exécuter, la loi permet


aux parties de se libérer de leurs engagements en invoquant le principe de la force
majeure (s’il est stipulé dans un contrat).

En réalité, la clause de force majeure a pour finalité de protéger ou sauver les


parties contre les faits imprévisibles ou résultants d’un cas fortuit indépendant de leurs
volontés. Toutefois, son application est sujette en droit marocain à un certain nombre
de conditions. Ainsi, l’article 269 du DOC définit la force majeure comme étant tout
fait que l'homme ne peut prévenir (imprévisible), tel que les phénomènes naturels,
l'invasion ennemie, le fait du prince, et qui rend impossible l'exécution de l'obligation,
tout en ajoutant qu’il n'est point considéré comme force majeure la cause qu'il était
possible d'éviter, si le débiteur ne justifie pas qu'il a déployé toute diligence pour s'en
prémunir38.

Il résulte de cette disposition précitée que la force majeure requiert trois


conditions essentielles pour être prise en compte, notamment :

- L’extériorité : l'événement doit échapper au contrôle du débiteur ;


- L’imprévisibilité : l’événement ne doit pas pouvoir être raisonnablement anticipé à
la date de conclusion du contrat.
- L’irrésistibilité : l’événement doit rendre impossible l'exécution du contrat, c’est-à
dire inévitable ; et l’impossibilité de pallier autrement le fait imprévisible. Mais en
application de l’article 269 du DOC, la jurisprudence marocaine ne retient que les deux
dernières conditions pour qu’un événement soit considéré comme étant une force
majeure exonérant la responsabilité : l’imprévisibilité et l’irrésistibilité.
En effet, l’imprévisibilité dépend de la date de la conclusion du contrat, celle-ci
semblerait être remplie pour les contrats signés avant le 31 janvier 2020 (date de la
déclaration de l’urgence internationale par l’Organisation Mondiale de la Santé « OMS»)
et écartée pour les contrats signés après cette date39.
Cela veut dire qu’à partir du 1er février 2020, les parties qui seront appelées à signer un
contrat, sont réputées être informées de l’existence de la pandémie du COVID-19 et donc
ne peuvent se prévaloir du critère de l’imprévisibilité pour invoquer la clause de force
38
Ibid.,
39
K.SAJIDE, l’exécution du contrat à l’épreuve du covid-19, Op.cit,
19
majeure. En revanche, l'irrésistibilité nécessite que l'exécution du contrat soit impossible
d’y échapper, temporairement ou définitivement.

Il n'y a donc pas de force majeure dès lors qu'il reste possible pour l’entreprise
d'exécuter ses obligations en adoptant les mesures de sécurité et de protection édictés
par « le guide pour la santé et la sécurité au travail pour les entreprises ».

Outre ces conditions, le législateur marocain évoque dans l’art. 269 précité le «
fait du prince » comme événement justifiant la force majeure. En l’espèce, le fait du
prince se présente dans la décision gouvernementale déclarant l’état d’urgence
sanitaire et le confinement. En application de cette décision, la plupart des entreprises
ont été contraintes d’arrêter, de suspendre ou de réduire leurs activités, à l’exception
des activités de commercialisation des produits de première nécessité telles que celles
menées par les acteurs du secteur de l’industrie et de la distribution agroalimentaire,
pharmaceutique etc. Quoiqu’il en soit, l’application de la force majeure a été reconnue
par la jurisprudence marocaine dans le contexte du COVID-19. Ainsi, Cour d’appel
administrative de Rabat a considéré la décision de fermeture des frontières marocaines,
prise le 26 mars 2020 dans le cadre de l’application des mesures de l’état d’urgence
sanitaire, comme « un acte de souveraineté dont les conséquences juridiques ne
peuvent être suspendues ou les dispositions négligées que dans les cas décidés par la
décision d’interdiction elle-même ou par des actes ultérieurs pris par la même autorité
compétente »40. Par ailleurs, les entreprises qui se fondent à tort sur la force majeure
alors que les conditions précitées ne sont pas remplies, risquent fort de voir leur
responsabilité engagée pour inexécution contractuelle ou rupture brutale des relations
commerciales.

De même, en cas d’absence de la clause de force majeure ou si les conditions de


celle-ci ne sont pas remplies, les parties au contrat peuvent se prévaloir du principe de
« l’impossibilité d’exécution » pour se désengager totalement ou partiellement de leurs
obligations contractuelles41.

40
CAA de Rabat, arrêt n°210 du 26 mars 2020, dossier n°422/72/02/2020
41
88 ‫ ص‬،2017 ،‫ وجدة‬،‫ جامعة محمد االول‬،‫ الجزئ االول‬،‫ اطروحة لنيل الدكتوراه في القانون الخاص‬،‫ مركز االرادة في العقد‬،‫سليمان المقداد‬
20
Deuxième partie : La protection de la partie faible au contrat
d’adhésion.
Le contrat d’adhésion suppose qu’une partie fixe seule le contenu du contrat et a le
pouvoir de l’imposer à l’autre partie qui se retrouve dans une situation de dépendance,
ou de faiblesse. Un risque de déséquilibre joue en faveur du rédacteur du contrat. Aussi,
se pose la question de savoir si la partie qui a signé le contrat avait connaissance de
toutes les clauses et si elle a voulu les signer42.
La solution face au danger du contrat d’adhésion s’inscrit dans l’objectif d’une
souhaitable nouvelle législation Marocaine relative à la lutte contre le déséquilibre
contractuel, laquelle repose sur la protection de la partie faible au contrat, déjà connue
dans les des droits de la consommation et de la concurrence et désormais étendue au
droit commun du contrat43.
Sur ce, on va s’efforcer à l’occasion de cette deuxième partie de mettre l’accent sur
la protection à la fois juridique et judiciaire qu’à consacré le législateur au contractants
des contrats d’adhésion qui sont généralement des consommateurs.
On va procéder donc, a la mise en exergue des manifestations de la protection du
contractant d’adhésion concrétisées au niveau de la loi 31-08 (Chapitre 1), pour venir
en renforcement de la protection des adhérents, une mission que joue bien le pouvoir
judiciaire face aux clauses dites pénales (Chapitre 2).

Chapitre 1: La protection envisagée dans la loi 31-08


Afin de protéger le consommateur adhérant et discipliné le marché, il s’est avéré
nécessaire de réglementer les clauses abusives via des dispositions impératives limitant
la liberté contractuelle.

En vue d’éradiquer les clauses abusives dans les contrats d’adhésion, et plus
pratiquement dans les contrats de consommation, le législateur prévoit un recours
judiciaire au profit aussi bien des consommateurs que des associations de protection de
ceux-ci.

Pour ce servir, il est bien pertinent de passer en revue la détermination des clauses
abusives dans la loi 31-08 ainsi que la protection y afférente (Section 1), sans manquer

42
Léonia DAVID, le contrat d’adhésion, Op.cit, p 72
43
184 ‫ ص‬،2018 ،‫ المعارف الجديدة‬،‫ عقود االذعان بين التأصيل الفقهي و العمل القضائي‬،‫محمد العربي مياد‬
21
de s’arrêter sur la mission de l’association de protection des consommateurs (Section2)
et le rôle qu’elles jouent dans le même souci de protection.

Section 1 : La lutte contre les clauses abusives

La loi 31-08 a introduit une série de mesure au profit des consommateurs : tels que,
l’obligation d’information, la loyauté de la publicité, l’instauration d’un délai de
réflexion dans certains contrats, d’adhésion compris, et surtout la détermination de
certains clauses considérées comme abusives (Paragraphe 1) afin de les annuler en
prévoyances d’une panoplie de dispositions juridiques instituant leur interdiction
(Paragraphe 2).
Paragraphe 1: Détermination des clauses abusives

Les Dans me souci de lutte contre les clauses abusives, le législateur marocain a, à
l’instar de ses homologues étrangers, appréhendé dans l’article 15 de la loi 31-08 et
suivants des critères et des techniques de détermination des clauses abusives 44.
En effet, le législateur a choisi :
-D’abord, d’adopter, dans l’article 18 une liste non exhaustive de dix-sept
stipulations pouvant être déclarées par le juge comme abusives.
L’utilité d’une telle liste ne soulève aucun doute aux motifs qu’elle est susceptible
de faciliter, d’une part, l’interprétation de la règle générale et, d’autre part, la preuve
vers le cocontractant qui est en position de supériorité. En effet ce dernier doit apporter
la preuve du caractère non abusif de la clause objet du différend.
Ainsi, la clause pourra être considérée par le juge comme n’étant pas abusive bien
qu’elle figure sur la liste. Par contre, une clause pourra être considérée comme abusive
alors qu’elle ne figure pas dans la liste au motif qu’elle satisfait aux exigences de
l’article 1545.
Par l’établissement d’une liste non exhaustive de la clause susceptible d’être
déclarée comme abusives, il apparait que le juge n’a pas cherché à évincer le juge de la
détermination des clauses abusives, Au contraire, il semble qu’il lui accorde un rôle
important dans la lutte contre celles-ci.
Indéniablement, avec l’octroie d’un rôle actif au juge d’identification des clauses
abusives, le législateur cherche à réaliser une certaine justice contractuelle.
44
N.AZEDDOU, la lutte contre les clauses abusives dans la loi 31-08, Revue ALMOHKAMA, n’12, 2016
45
Ibid
22
Toutefois, il est légitime de se demander, à l’instar d’une partie de la doctrine, si
une telle solution n’aboutirait pas à une révision du contrat par le juge et ne créerait pas
une diversité de solutions dangereuses pour la sécurité juridique dans la mesure où la
cour de cassation risque de ne pas être fréquemment saisie pour jouer son rôle
d’unificateur et d’exercer un contrôle quant à la définition et la détermination des
clauses abusives46.
En d’autres termes, cette appréciation du juge n’était-elle pas susceptible de
fragiliser le contrat et de porter atteinte aux fonctions essentielles d’une convention à
savoir la prévisibilité et la stabilité ?
-Ensuite, d’exclure, dans l’article 17, deux catégories de clauses essentielles du
contrôle de leur caractère abusif par le juge à condition qu’elles soient transparentes
c'est-à-dire rédigées de façon claire et compréhensible. Il s’agit des clauses portant sur le
prix payé et l’objet principal du contrat.
Cette exigence de transparence pour exclure les clauses essentielles du champ
d’application des clauses abusives peut trouver son explication dans, d’une part, le libre
choix et, d’autre part, l’information fournie à l’adhérant, lui permettant ainsi de
s’engager de façon responsable et réfléchie qui lui garantit protection de ces intérêts.
Paragraphe 2: L’interdiction des clauses abusives

Afin de lutter efficacement contre les clauses abusives et permettre aux adhérents
consommateurs de faire valoir leurs droits, il convient de leur donner les moyens pour
réaliser cet objectif.

Ainsi, selon l’expression explicite de l’art 15 de la loi 31-08 est prévue une
interdiction générale de toute clause qui a pour objet ou pour effet de créer, au détriment
du consommateur, un déséquilibre de significatif entre les droits et les obligations des
parties au contrat47.

Par la suite, le législateur de la même loi a venu en établissement d’une liste non
exhaustive de dix-sept stipulation pouvant entre déclarées par le juge comme abusives.

Dans le même sens, une stipulation formellement bien rédigée et compréhensible


risque de crée un déséquilibre significatif pour le consommateur adhérant. Pourtant, elle
46
،2014 ،‫ الرباط‬،‫جامعة محمد الخامس‬،‫ رسالة لنيل الماسترفي القانون الخاص‬،‫ عقد االذعان بين الرضى و اإلكراهات االقتصادية‬،‫عبد هللا خضيري‬
51 ‫ص‬
47
Ibid., p 57
23
va lui être opposable et pourra échapper ainsi au contrôle de son caractère abusif par le
juge. Ces diverses pratiques méritent sans doute d’être sanctionnées.

Or, le législateur ne prévoit pas de sanctions spécifiques en cas d’observation des


exigences de clarté et de compréhension des clauses contractuelles. Cette situation est
très regrettable et devra être comblée.

Enfin, détendre, dans l’alinéa 2 de l’art 15 la liste des contrats concernés par les
clauses abusives à ceux qui ont pu faire l’objet de négociation par le consommateur. En
d’autres termes, le législateur affirme que le champ d’application des clauses abusives
n’est pas circonscrit aux contrats d’adhésion.

Cette extension peut s’inscrire dans le souci du législateur de lutter plus


efficacement contre les clauses abusives et de contrer les pratiques des fournisseurs qui
arguent que la clause a été ‘’négociée’’ avec le consommateur afin de s’échapper a leurs
obligations.

En outre, il convient de d’adopter rapidement le projet de décret fixant les


modalités de fonctionnement du Conseil consultatif supérieur de la consommation. La
création de cet organisme est prévue dans les articles 204 et 205 de la loi 31-08.
Pourtant le décret relatif à cet organisme peine à avoir le jour. Ce dernier aurait pour
missions de vérifier le contenu normatif des contrats, de proposer des réformes afin
d’adapter la législation aux nouvelles pratiques48.

Aussi, il devrait examiner les modèles de conventions habituellement proposés par


les fournisseurs et recommander la suppression ou la modification des clauses qui
auraient pour objet ou pour effet de créer un déséquilibre significatif au détriments des
contractants d’adhésion, et des consommateurs en général49.

Section 2 : la mission des associations de protection des


consommateurs

Pour ne pas être qualifié d’« infantile et borné », ayant un « rôle illusoire », le
mouvement associatif doit répondre à certaines exigences et surmonter certaines entraves
pour être à la mesure de constituer une véritable force consumériste capable de renforcer
48
N.AZEDDOU, la lutte contre les clauses abusives dans la loi 31-08, Op.cit
49
Ibid.
24
l’équilibre de la relation entre le consommateur et le pôle dur économique c'est-à-dire le
professionnel, de ce fait la loi 31-08 édictant les mesures de protection du consommateur
a consacré son titre VII pour l’encadrement juridique desdites associations50.
Dans la même optique, il convient de rappeler que les associations de protection de
consommateur jouissent d’une dualité de mission.
C’est donc à la fois un rôle préventif (Paragraphe 1) et un rôle défensif
(Paragraphe 2) toujours en guise de protéger et défendre les intérêts des consommateurs
adhérents.
Paragraphe 1 : la mission préventive

Dans le souci de préservation des intérêts des consommateurs, qui contractent le


plus souvent par voie d’adhésion, il s’est avérer très pertinent d’un point de vue
consumériste de ré unir les efforts des les concentrer sous un cade associatif pour veiller
à une protection efficace en prévoyance aussi bien d’une véritable prévention. Cette
orientation a pour intérêt d’assurer la représentation, la sensibilisation et la défense des
intérêts du consommateur par ces associations. Sur ce, leur rôle préventif se concrétise
dans le fait selon lequel ces associations constituent le mécanisme social régulateur dans
un système efficace de protection des ménages. Ceci dit, elles devraient jouer un rôle
vital en matière d’information, d’éducation et d’organisation des consommateurs à côté
des partis politiques51.

Au sens de la loi 31-08, notamment l’article 153 ne peut être considérée comme
association de la protection du consommateur, l’association qui :

- Compte parmi ses membres des personnes morales ayant une activité à but
lucratif.

- Perçoit des aides ou subventions d’entreprises ou de groupements d’entreprises


fournissant des produits, biens ou services au consommateur.

- Fait de la publicité commerciale ou qui n’a pas un caractère purement informatif,


pour des biens, produits ou services. - Se consacre à des activités autres que la défense
50
A. Boudahrain, le droit de la consommation au Maroc, édition AL MADARISS, 1999, p.21 et 395
51
H.ECHARYF, L’efficacité des associations de protection du consommateur à la lumière de la loi 31-08, Revue de
droit et de jurisprudence, n’ 30, 2015
25
des intérêts du consommateur.

- adopte des orientations politiques.

Cependant, les ressources du fond de financement des associations de protection


des consommateurs sont : des dotations du budget général, un pourcentage des amendes
perçues à la suite des contentieux, des dons et legs au profit du fond et de toute autre
ressource obtenue légalement52 . D’après ce constat, une réflexion s’impose, vu les
ressources du fond de financement des associations de protection des consommateurs et
la stipulation de l’article 153 de la loi 31-08 : est-ce que ces dernières sont capables
d’assurer le droit de la protection des consommateurs? Et quel est le degré de l’efficacité
de ces associations dans notre pays ?

D’abord, informer le consommateur est la fonction immédiatement attribuée aux


associations des consommateurs, ces dernières mènent en effet toute une campagne
d’informations critiques2 directes sur les produits et les services : nocivité de certaines
substances, dangers de certaines méthodes de commercialisation, méfaits de la publicité
mensongère.

Force est de constater cependant que l’information et l’éducation des


consommateurs comme moyens de la gestion de la sécurité sanitaire des aliments relève
de la compétence des organisations de protection et d’encadrement des consommateurs.
Paragraphe 2 : la mission défensive

En l’absence des dispositions particulières aux litiges en matière de consommation


en général et de la sécurité sanitaire des aliments en particulier ou de reconnaissance
explicite du droit des associations de protections de consommateurs d’agir en justice pour
défendre les intérêts collectifs ou individuels des consommateurs, ces associations régies
par le dahir 15 novembre 1958 peuvent difficilement intenter des actions judiciaires à
titre principal pour défendre des intérêts autres que ceux de leurs adhérents.
En fait, le recours collectif des associations de protection des consommateurs, peut
a priori, jouer un rôle important pour la défense des droits et intérêts des consommateurs.
En effet, il peut leur faciliter l’accès aux tribunaux, notamment en rendant
économiquement possibles des poursuites qui auraient été très couteuses pour être
52
Il faut signaler cet égard, que le système des subventions prévues par le ministère du commerce, en faveur des
associations de protection du consommateur, n’est toujours pas opérationnel.
26
intenter individuellement compte tenu des sommes mises en jeu et qui sont relativement
modestes, pour les consommateurs à titre individuel.
Néanmoins, ce recours collectif, à l’instar du recours individuel que pourrait
intenter un consommateur à l’occasion des clauses abusives de son contrat d’adhésion, ne
constitue pas, en matière de litiges de consommation le moyen procédural idéal qui
permettrait d’assurer le respect des droits substantifs conférés aux consommateurs 53.
Il comporte de longs délais entre le dépôt de la requête et le jugement au fond et
nécessite des couts importants que les associations ne sont pas en mesure d’assumer dans
la mesure où leur pouvoir n’est accompagné d’aucune aide financière.
Certes, après même obtention du jugement reconnaissant le caractère abusif d’une
clause, il est difficile de faire modifier les contrats d’autres fournisseurs du même
secteur. En effet, le jugement n’a qu’un effet relatif sur en vertu du principe de l’autorité
relative de la chose jugée. Dés lors, l’injonction de suppression des clauses abusives ne
s’adresse qu’au défendeur à l’action. Pour leur part, les autres fournisseurs non attraits en
la cause, peuvent continuer à diffuser librement des clauses identiques dans les autres
modèles de contrats d’adhésion.
Le recours judiciaire visant exclusivement la suppression des clauses jugées
abusives. Il ne permet donc pas de contrôler la nouvelle rédaction du contrat.
L’association ou le juge ne peuvent imposer une nouvelle clause en substitution de celle
considérer comme abusive, ce qui inspire un constat selon lequel il n’a pas de contrôle
possible par le juge de la modification du contrat, une chose qui impose de se demander
s’il ya lieu pour le juge de contrôler le contenu du contrat d’adhésion54 ?

Chapitre 2 : Le contrôle judicaire du contrat d’adhésion


Partant de la conviction selon laquelle la révision du contrat s’impose dans le but
de lutter contre les abus contractuels, il va de même que les parties faibles au contrat
d’adhésion méritent de leur faire garantir une protection judiciaire efficace, surtout en
l’absence d’une consécration législative55.

De ce fait, on se contente de se référer aux dispositions des articles 54 à 78 du


DOC, sur lesquelles on peut appuyer pour véhiculer une véritable protection contre, en

53
A.OUAFI, la protection des consommateurs face à la pandémie du coronavirus à la lumière de la loi 31-08, village-
justice.com
54
N.AZEDDOU, la lutte contre les clauses abusives dans la loi 31-08, Op.cit
55
Ibid.
27
prévoyance d’une intervention judiciaire, par le biais de l’institution d’interprétation
(Section 1), une protection ayant pour finalité de lutter contre les clauses abusives et
plus particulièrement la clause dite pénale (Section 2).

Section 1 : le pouvoir du juge d’interprétation du contrat


d’adhésion
Les rédacteurs des contrats ne sont pas toujours des juristes, de même tous les
juristes ne sont pas toujours de bons rédacteurs de contrats. C’est la raison pour laquelle
il arrive souvent qu’un contrat soit mal rédigé à travers l’emploi de
termes impropres ou sans signification juridique, clause ambigües ou contradictoires,
formulations confuses, des clauses abusives ou pénales.
Ces défectuosités engendrent des difficultés et souvent des litiges où chaque partie
cherche à faire prévaloir le point de vue le plus conforme à ses propres intérêts. Il
appartient alors au juge de trancher, c’est-à-dire de donner à la cause litigieuse la
signification et la portée qui lui paraissent s’imposer.
Ce faisant, le juge accomplit un travail d’interprétation qui lui est reconnu dans le DOC
(Paragraphe 1), et qui peut rediriger vers la création de nouvelles obligation (Paragraphe 2)
à la charge du stipulant de contrat d’adhésion.
Paragraphe 1 : le fondement juridique du pouvoir d’interprétation

Il ne suffit pas de demander au juge de rechercher la volonté interne des parties, il


faut encore le guider dans cette mission difficile.
C’est pourquoi le législateur a énonce des règles d’interprétation pratiques pour
aider le juge à déterminer l’intention commune des parties.
Le DOC a prévu une série de règles d’interprétation, dans les articles 461 à 477 56. Il en
est de même concernant le code civil français, qui donne également un certain nombre de
directives dans les articles 1156 à 1164. Ces règles ne peuvent se comprendre et s’analyser
qu’en tenant compte de l’apport essentiel de la jurisprudence. Parmi les règles les plus
répandues à ce propos, on cite respectivement :
-L’option pour le sens qui produit un effet :
L’article 465 du DOC dispose : « Lorsqu'une expression ou une clause est susceptible
de deux sens, on doit plutôt l'entendre dans celui avec lequel elle peut avoir quelque effet,

56
B.HABIB ALLAH, T.AIT YOUSSEF, le rôle du juge dans la révision du contrat, recherche de fin de formation,
ISM, 2015, p 7
28
que dans le sens avec lequel elle n'en aurait aucun »57. De là, on peut conclure que
lorsqu’une clause est susceptible de deux sens, il faut retenir ou faire prévaloir celui qui
confère une certaine efficacité à l’acte ou lui permet de produire un effet, et non celui qui
conduit au résultat contraire18. Ainsi, il faut prévaloir le sens habituel et conventionnel des
termes litigieux. C’est ainsi que l’article 1157 du code civil français formule la même règle
dite de « l’utilité des clauses », règle qui consiste à interpréter la clause dans le sens qui lui
donne un effet.
- Interprétation du doute au profit du débiteur (l’adhérant) :
L’article 473 du DOC qui s’inspire de l’article 1162 du code civil français énonce
que : « dans le doute, l’obligation s’interprète dans le sens le plus favorable à l’obligé ». On
remarque que l’interprétation contre l’un et en faveur de l’autre n’a aucune espèce de
rapport avec une recherche d’intention, et encore moins d’intentions communes. Selon cette
interprétation, la règle de l’article 473 ne s’appliquerait que de manière subsidiaire,
pour le cas où le doute ne pourrait être levé par application de la règle générale de l’article
462 du DOC.
-Application restreinte de la renonciation à un droit :
Aux termes de l’article 467 du DOC, les renonciations à un droit doivent être
entendues strictement et n'ont jamais que la portée qui résulte évidemment des termes
employés par leur auteur, et ne peuvent être étendues au moyen de l'interprétation. Les actes
dont le sens est douteux ne peuvent servir de fondement pour en induire la renonciation 58.
Selon un arrêt rendu de la cour suprême marocaine en 1981 : « la renonciation à un
droit doit être entendue strictement, et elle n’a de portée que dans le sens que montrent
clairement les expressions employées »
Paragraphe 2 : L’interprétation créatrice de nouvelles obligations

En principe, lorsqu’une convention est claire, le juge ne peut modifier, sous prétexte
d’interprétation, les stipulations qu’elle renferme. Mais face au contrat, le juge va parfois
dégager des obligations qui n’ont pas été prévues par les parties dans le contrat, mais qui
sont pourtant logiquement rattachables à l’objet de celui-ci59.
Depuis le début du XX é siècle, la jurisprudence n’a pas hésité à faire produire au
contrat des obligations non stipulées et probablement non voulues par celui qui y est

57
Ibid., p12
58
M.EL HARTI, op.cit, p 110
59
Omar AZZIMAN, op.cit. p 258
29
soumis, au simple motif qu’elles correspondaient à la justice contractuelle. Le forçage du
contrat par le juge a ainsi permis de dégager plusieurs obligations s’imposant aux
contractants même si ceux là ne l’avaient pas prévue . A cet égard, on distingue trois
obligations principales qui correspondent à ce phénomène à savoir : l’obligation de
sécurité, l’obligation d’information et de conseil.
- l’obligation de sécurité : L’obligation de sécurité « est une obligation en vertu de
laquelle le débiteur ne doit pas causer de dommage corporel à son contractant par
l’exécution du contrat»60.
L’un des exemples les plus classiques est la découverte d’une obligation de sécurité
dans tous les contrats de transport, quelle qu’en soit la nature. Pou éviter à la victime d’un
accident de transport de devoir prouver la faute du transporteur pour obtenir réparation44,
les tribunaux ont découvert dans le contrat de transport, l’obligation de conduire le
voyageur sain et sauf à destination, obligation de résultat qui dispense la victime de toute
preuve.
-l’obligation d’information et de conseil : L’obligation de l’information est une
obligation découverte par le juge ou imposée par la loi avant ou pendant l’exécution d’un
contrat par laquelle une partie est tenue d’informer l’autre partie des éléments qui lui
permettent de conclure et d’exécuter le contrat en toute connaissance de cause. La
jurisprudence a créé des obligations d’information et de conseil à la charge de certains
professionnels61. Par ce moyen, la jurisprudence contribue à la protection des non
professionnels qui deviennent ainsi créanciers d’une obligation d’information et de
conseil. Dans ce cadre, le débiteur doit délivrer au créancier tous les renseignements et
recommandations nécessaires à l’exécution du contrat.

Section 2 : la rectification judiciaire de la clause pénale

La clause pénale est très fréquente en pratique en matière du contrat d’adhésion. Elle
permet d’abord d’éviter les difficultés d’évaluation du dommage et dispense de la preuve
de l’existence et de l’étendue du dommage. Elle joue aussi comme un facteur de
prévision puisque les contractants savent, dés la conclusion du contrat, à quoi ils devront
s’en tenir en cas d’inexécution62.
Dans cette optique et dans le souci de protection de l’adhérant contre les effets
60
M.EL HARTI, op.cit, p 110
61
C.BRIEND, le contrat d’adhésion entre professionnels, Op.cit
62
Ibid., p 290
30
sévères de la clause pénale insérée dans le contrat d’adhésion, il est bien pertinent de
s’arrêter sur la qualification de la clause pénale (Paragraphe 1) pour plus tard s’attarder
sur les prérogatives confiées au juge face à l’éventualité de modification de la dite clause
(Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Qualification de la clause pénale

En l’absence d’une définition formalisée de la clause pénale, la doctrine marocaine a


défini la clause pénale comme étant « la clause pénale par laquelle les parties fixent elles
mêmes et de manière forfaitaires le montant d’indemnité qui sera due en cas
d’inexécution. Le débiteur devra donc payer la somme fixée par le contrat même si elle
est supérieure ou inférieure au préjudice réel ».
Lorsque le montant de la clause dépasse manifestement le dommage pouvant résulter
de l’inexécution, la clause pénale sert à faire pression sur le débiteur pour qu’il s’exécute
et renforce ainsi la force obligatoire (la clause pénale excessive est dissuasive et joue à la
manière d’une peine privée).Par contre, lorsque le montant de la clause est nettement
inférieur au dommage pouvant résulter de l’inexécution, elle permet au débiteur de se
dégager du contrat aux moindres frais.
Les clauses pénales donnent souvent lieu à de nombreux abus et les contrats
d’adhésion contiennent souvent des clauses pénales excessives (notamment les contrats
de prêt, les ventes à crédit, le leasing…). Dans certains pays la loi a réagi contre ces
excès en plaçant les clauses pénales sous le contrôle du juge.
Le législateur français a défini la clause pénale comme étant « la clause pénale est
celle par laquelle une personne, pour assurer l’exécution d’une convention, s’engage à
quelque chose en cas d’inexécution ». L’article 1229 du même code ajoute que « la clause
pénale est la compensation des dommages et intérêts que le créancier souffre de
l’inexécution de l’obligation principale… »63. Ces deux textes présentent la clause pénale,
à la fois comme une garantie d’exécution du contrat, et comme la compensation en
dommages et intérêts du préjudice dont souffrira le créancier victime de l’inexécution du
contrat.

Paragraphe 2 : l’intervention judiciaire dans la clause pénale

En droit marocain, l’article 264 du texte formant des obligations et des contrats,

63
N.AZEDDOU, la lutte contre les clauses abusives dans la loi 31-08, Op.cit
31
dans ses deuxième et troisième alinéas prévoit que : « les parties contractantes peuvent
convenir des dommages -intérêts dus au titre du préjudice que subirait le créancier en
raison de l’inexécution totale ou partielle de l’obligation initiale ou en raison du retard
apporté à son exécution.
Le tribunal peut réduire le montant des dommages – intérêts convenus s’il est
excessif ou augmenter sa valeur s’il est minoré comme il peut réduire le montant des
dommages –intérêts convenu, compte tenu du profit que le créancier en aurait retiré du
fait de l’exécution partielle des obligations ».
La clause pénale apparaît comme une institution aux multiples fonctions : elle a
une fonction première de réparer le préjudice en évaluant un dommage –intérêt autrement
dit elle a une fonction contraignante dans la mesure où elle peut être perçue à titre
moratoire sans préjudicier à l’exécution de l’obligation principale.
Néanmoins, en 1991, la cour suprême, actuelle cour de cassation, a franchi un grand
pas dans l’instauration d’une justice contractuelle, en consacrant la possibilité pour le
juge de réduire le montant de l’indemnité en application de la clause pénale, tel que
prévu dans le contrat. La Cour suprême, faisant preuve d’audace, s’était enfin déliée des
chaines de la force obligatoire du contrat afin d’instaurer un équilibre contractuel,
influençant ainsi le législateur64.
En effet, en 1995 en consacrant la jurisprudence de la Cour suprême, le législateur
avait accordé au juge la libre appréciation de l’adéquation de la clause pénale au
préjudice réellement subi en cas d’inexécution totale ou partielle de l’obligation et en cas
de retard d’exécution. Grace à cette réforme, le juge pouvait revoir à la hausse ou à la
baisse le montant exigible en application de la clause pénale65.

Conclusion

En guise de conclusion, le contrat d’adhésion demeure une fatalité juridique non


64
I.EL KOUZI, le contrat d’adhésion à la lumière du droit comparé, Op.cit
65
Ibid.,
32
négligeable, concernant d’une part, une bonne partie de la société que soit les
consommateurs, et d’autre part, les fournisseurs dument les chefs des rouage de
l’économie.
Certes, avec le développement de la consommation de masse, il n’est plus possible
de négocier les contrats un à un. De ce fait, le contenu contractuel est prédéterminé par
l’un des contractants pour les besoins d’un large public 66. L’autre partie n’a alors d’autre
choix que de refuser le contrat ou d’y adhérer sans pouvoir en négocier les termes. Une
telle pratique conventionnelle, soit disant nouvelle, qui se concrétise dans le contrat
d’adhésion et qui requiert un soin législatif en urgence.

En effet, le législateur marocain qui a tous le temps trouver dans son homologue
français, la source d’inspiration, se trouve dans le besoin de faire pareil en prévoyance
d’une consécration légale du contrat d’adhésion au niveau du D.O.C, comme si s’était
le cas en 2016, lorsque le législateur français avait introduit le contrat d’adhésion dans
le code civile par l’expression de l’article 1110.

Cependant, le contra t d’adhésion qui prévoit une partie faible face à une autre plus
positionnée, réponds à une protection de grande envergure, mais malheureusement avec
des carences a comblées.

Cette protection constitue la protection directe de l’adhérent contre l’abus ou


l’ambiguïté de la stipulation. La protection spécifique au contrat d’adhésion se subdivise
par la mise en œuvre, en jurisprudence marocaine, de règles d’interprétation protectrices
et de celles relatives à la protection contre les clauses abusives. Ces règles visent à
rechercher l’efficacité de la protection dans le contrat d’adhésion dans le but d’établir
l’équilibre entre les contractants dans ce contrat.
Toujours est-il alors que le contrat d’adhésion est en prolifération excessive, n’est il pas le
temps pour le législateur marocain de réagir, en prévoyance d’une consécration
légale ?

66

33
Bibliographie

 Ouvrages généraux :

 OMAR.AZZIMAN, Droit civil, les obligations, vol. I, le contrat, Editions


le Fennec, 1995
 Alain BENABENT, Droit civil, les contrats civils et commerciaux,
Montchrestien, 1999
 F.CHENEDE, Y.LEQUETTE, P.SIMLER, F.TERRE, Droit civil, les
obligations, Dalloz, 2019

 J.BLAISE, R.DESGORCES, Droit des affaires, LGDJ, 2015


 A. Fouillée, La science sociale contemporaine, Paris 1880, LGDJ

 Ouvrages spéciaux :

 O.LITTY, Inégalité des parties et durée du contrat : Etude de quatre


contrat d’adhésion usuels, LGDJ, 1999

 A. Boudahrain, le droit de la consommation au Maroc, édition AL


MADARISS, 1999
 J.JEROME, Droit de la consommation, LGDJ, 2015

 ،‫ المعارف الجديدة‬،‫ عقود االذعان بين التأصيل الفقهي و العمل القضائي‬،‫محمد العربي مياد‬
2018
 Thèses et mémoires :

 C.BRIEND, le contrat d’adhésion entre professionnels, Thèse,


Université de Sorbonne Paris cité, 2015
 G. BERLIOZ, Le contrat d'adhésion, LGDJ, 2e édition, 1976
 M.JAMAL, Le contrat d’adhésion : étude comparée des droits
français et koweitien, Thèse, Université de Strasbourg, 2017

34
 B.FRELETEAU, Devoir et incombance en matière contractuelle,
Thèse, Université de bordeaux, 2015

 L.MARIGNOL, la prévisibilité en droit des contrats, Thèse,


Université de Toulouse, 2017
 M. EL HARTI, « le juge et la force obligatoire du contrat : Etude
comparative du droit français et du droit marocain », Thèse, Université Paris-EST
Val de marne Créteil, 2012


 ‫ جامعة محمد‬،‫ الجزئ االول‬،‫ اطروحة لنيل الدكتوراه في القانون الخاص‬،‫ مركز االرادة في العقد‬،‫سليمان المقداد‬
2017 ،‫ وجدة‬،‫االول‬

 Textes de lois :
 Marocain :

 La loi 17 73 du livre V du code de commerce marocain.

 La loi 15 95 formant le code de commerce (promulguée par Dahir n°1 96 83).


 Français :

 Le code de commerce français.


 Le code de travail français.
 La loi du 26 juillet 2005 introduisant de nouvelles procédures pour prévenir
et surtout anticiper les difficultés des entreprises.

35
 Ordonnance n°2008 1345 du 18 décembre 2008 portant réforme d u droit
des entreprises en difficultés.

 Ordonnance n°2014 326 du 12 mars 2014 portant réforme de la prévention


des difficultés des entreprises et des procédures collectives.
 Webographie :

 https://www.village-justice.com/articles/procedure-sauvegarde-
Chapter,1544.html

 https://www.uscourts.gov/services-forms/bankruptcy/bankruptcy-
basics/chapter-11-bankruptcy-basicsCependant

36
Table des matières

Sommaire...............................................................................................................2

INTRODUCTION GENERALE...........................................................................3

Chapitre 1: la restructuration anticipée.................................................................8

Section 1: les critères de déclenchement de la procédure..................................8

Sous-section 1: les conditions de fonds..........................................................8

Sous-section 2 : les conditions de formes.....................................................10

Section 2 : le jugement d’ouverture de la procédure de sauvegarde................12

Sous-section 1 : la répartition des pouvoirs.....................................................13

Paragraphe 1: les organes de la procédure de sauvegarde...............................13

Paragraphe 2: le pouvoir du chef de l'entreprise..............................................16

Sous-section 2 : les effets de jugement............................................................17

Paragraphe 1: la publication publicité du jugement d'ouverture de la procédure


de sauvegarde...................................................................................................17

Paragraphe 2 les vois de recours contre les jugements d’ouverture de la


procédure de sauvegarde..................................................................................18

Chapitre 2 : une restructuration favorisée........................................................19

Section 1 : la continuation des contrats en cours.............................................19

Sous-section 1 : Notion des contrats en cours...............................................19

Sous-section 2 : la responsabilité du syndic..................................................21

37
Section 2 : la protection judiciaire du débiteur et l’ouverture de nouvelles
perspectives de financement.............................................................................22

Sous-section 1 : le privilège accordé aux créanciers postérieurs.....................22

Sous-section 2 : les sacrifices imposés aux créanciers antérieurs et postérieurs


non privilégiés..................................................................................................25

Seconde partie : Les limites de la restructuration de la procédure de


sauvegarde........................................................................................................30

Chapitre 1: la restructuration inachevée par des interdictions et des enjeux. . .31

Section 1 : l’interdiction de licenciement pour motif économique..................31

Section 2 : les enjeux de la dimension sociale de la restructuration................32

Chapitre 2 : le sort des dirigeants sociaux...........................................................33

Section 1: l'absence des mesures à l'égard des dirigeants................................33

Section 2: La difficile mise en œuvre de la responsabilité des dirigeants........34

Conclusion...........................................................................................................36

Bibliographie.......................................................................................................37

38

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