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Mémoire présenté
en vue de l’obtention
du Diplôme National D'Expert Comptable
Octobre 2015
1
LISTE DES ABREVIATIONS
2
FIFO : First in first out
PV : Procès verbal
3
Introduction générale
Le financement des soins de santé reste pour les pays en cours de développement un
objectif primordial. Malgré les efforts réalisés pour améliorer l’offre des services de
santé, de nombreux pays à revenu faible sont loin d’atteindre une couverture
universelle. D’après les statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé, 1,3 milliard
de personnes n’auraient pas accès à des soins de santé abordables et efficaces qu’il
s’agisse de médicaments, d’interventions chirurgicales ou d’autres services médicaux.
De même, les pays en voie de développement supportent 93% de la charge de
morbidité liée à la maladie dans le monde alors qu’ils n’enregistrent que 18% du revenu
mondial et 11% des dépenses mondiales consacrées à la santé.
L’instauration des premiers régimes d’assurance maladie qui assurent aux travailleurs
et à leurs familles une protection contre tous les risques inhérents à la personne
humaine, a constitué notamment après l’indépendance une priorité pour les pouvoirs
publics.
Ainsi, dès les années 60 et après la création de la caisse nationale de sécurité sociale,
les employés du secteur privé ont à leur tour eu leurs régimes d’assurance maladie qui
ont été étendus depuis à tous les travailleurs, retraités et leurs ayants droits, quel que
soit le secteur d’activité : agricole, non agricole, indépendants……
4
Parallèlement, des organismes chargés de la gestion de ces régimes ont été mis en
place et divers textes ont été promulgués pour enrichir et parfaire la couverture
médicale afin de l’adapter à l’évolution socio-économique du pays.
Face à un tel contexte marqué par l’augmentation des difficultés liées à la gestion des
organismes d’assurance maladie, ainsi que par les mutations successives que connait
l’environnement de l’assurance maladie, l’audit des organismes d’assurance maladie et
en particulier la CNAM, nécessite une attention particulière de la part de l’expert-
comptable.
L’auditeur, tout en évaluant les différents risques liés à l’audit de la CNAM, doit tenir
compte de différentes contraintes telles que les textes régissant le secteur de
l’assurance maladie en Tunisie, la particularité de l’environnement de la CNAM en tant
qu'établissement publique ainsi que son système de contrôle interne, conformément
aux dispositions prévues par les normes d’audit ISA 250 et 315.
5
C’est dans cet ordre d’idée que s’inscrit le présent sujet qui a pour but de constituer
un outil de travail pour l’expert-comptable dans sa démarche d’audit de la CNAM.
Il a pour objet de l’accompagner et de l’aider dans la préparation de son programme
d’intervention.
En effet, l’intérêt de cette étude est, à notre avis, double. Elle permet d’une part, de
faire le point sur le cadre réglementaire, économique et organisationnel de l’activité
d’assurance maladie (présentation du cadre juridique, cadre institutionnel, régime
fiscal, environnement et méthodes de gestion et par l’établissement d’un répertoire
d’informations et de données nécessaires à la prise de connaissance de l’activité
d’assurance maladie) et d’autre part, d’aborder l’approche et les diligences à mettre
en œuvre dans le cadre de l’audit de ce secteur.
Un auditeur ne peut pas ignorer cet aspect- là, il doit évidemment maîtriser les
procédures comptables et financières ainsi que l’environnement informatique de la
CNAM, mais aussi l’environnement législatif et économique du secteur dans lequel elle
évolue.
6
La diversité des régimes d’assurance maladie;
La diversité des recettes de la CNAM et les traitements appropriés à chaque
source de financement;
La relation de la CNAM avec l’autorité de tutelle et les autres organismes
sociaux;
Les différentes sources de financement de la CNAM;
Les relations de la CNAM avec les différents acteurs intervenant dans les divers
processus de la couverture sociale;
Les particularités du système de remboursement des maladies.
Toutes les contraintes exposées ci-dessus, doivent bien entendu être prises en
considération par l’expert-comptable pour la préparation de son programme d’audit.
Pour l’auditeur, une approche fondée uniquement sur l’analyse des comptes pourrait
paraître insuffisante. Il semble dès-lors indispensable de maîtriser le système
d’information de la CNAM ainsi que l’environnement au moyen d’une analyse des
procédures et de l’environnement afin de pouvoir apprécier la fiabilité des différents
processus de gestion de la caisse.
La démarche de l’auditeur doit permettre de mesurer les risques d’audit afin de situer
le problème d’audit dans son ensemble. En effet, l’exécution des programmes
7
spécifique de test de validation du système de contrôle interne et de contrôle des
comptes conçus grâce à la maîtrise de l’activité, vont permettre à l’auditeur de se
forger une opinion professionnelle sur les comptes tout en ayant la certitude qu’il a mis
en œuvre toutes les diligences requises.
8
PREMIERE PARTIE :
9
Introduction de la première partie
Cette partie est indispensable à la mission d’audit de la CNAM afin d’avoir une
connaissance du secteur d’activité dans lequel elle évolue et adapter la démarche
d’audit par les risques.
1
KHDIMALAH Zied (2010) « La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale », OECT.
2
KHDIMALAH Zied (2010) « La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale », OECT.
10
Chapitre 1 : Présentation du secteur de l’assurance maladie
Expression de la solidarité qui unit les groupes humains face à l'adversité, la mutualité,
sous la forme de l'entraide, est sans doute aussi ancienne que la société. Dès la plus
haute antiquité apparaissent de véritables institutions de secours mutuels entre
personnes exposées à des risques comparables.
Ainsi, les tailleurs de pierre de la Basse-Égypte (vers 1400 av. J.-C.) contribuaient à un
fonds destiné à leur venir en aide en cas d'accident, et les hétairies de la Grèce
antique possédaient des caisses communes alimentées par des cotisations mensuelles,
afin de pouvoir distribuer des secours dans certains cas.
Les guildes anglo-saxonnes, pour ne citer qu'un seul exemple, disposaient ainsi d'un
fonds d'assistance et allouaient des secours à l'occasion de sinistres aussi graves et
variés que l'incendie, le vol, l'inondation ou la mortalité du bétail.
Mais si cette longue expérience des caisses de secours a donné aux hommes tout à la
fois le goût et l'idée de l'assurance en les initiant à la comparaison puis à la mise en
commun des risques, inspirée par l'esprit de charité, elle se distingue encore mal de
l'assistance : le plus souvent, ces « mutuelles » n'exigent aucun effort de prévoyance et
ne font appel à la générosité de leurs membres qu'après le sinistre, quand le risque est
devenu visible.
En outre, nécessairement limitée à des groupes restreints unis par de puissants liens de
solidarité locaux ou professionnels, cette mutualité ne répartit le risque qu'entre un
petit nombre de patrimoines et ne permet pas de réunir des fonds considérables. De ce
fait, elle est loin de supprimer tout aléa pour l'assuré.
3
Jean-Pierre AUDINOT, Jacques GARNIER, Universalis, « ASSURANCE - Histoire et droit de l'assurance », Encyclopædia Universalis
11
Au XIXe et plus encore au XXe siècle, le progrès économique et technique s'est traduit
par un prodigieux développement de l'assurance. Il serait fort difficile d'établir
aujourd'hui une liste des risques maintenant couverts par l'assurance, d'autant plus que
cette liste s'allonge chaque jour.
Aussi, dès la fin du xixe siècle, voyons-nous apparaître des systèmes d'assurance
maladie alimentés par l'impôt ou par des cotisations obligatoires. Mais ils sont fondés
plus sur l'idée de solidarité et de redistribution du revenu national que sur celle
d'assurance.
Cette couverture a été étendue aux accidents dans le secteur agricole par le décret du
31 janvier 1924 puis aux activités portuaires et maritimes par le décret du 28 février
1926.
12
gestion du régime AT-MP à la CNSS puis à la CNAM dès sa création en 2004 par la loi
n°71 du 2 août 20044.
Outre la gestion du régime d’assurance maladie, les missions de la caisse portent sur 6 :
- L’octroi des indemnités de maladie et de couche qui sont prévues par les
régimes de sécurité sociale.
4
www.cnam.nat.tn
5
www.cnam.nat.tn
6
Article 8 de la loi n°2004-71 du 2 août 2004
13
médecin, du moins s'il veut bénéficier de la gratuité des soins ou de leur
remboursement.
L'assurance maladie peut être gérée par un organisme purement publique, ou par des
assureurs privés ou encore à travers un système mixte : l'assuré dispose d'une assurance
publique et peut contracter une assurance privée auprès d'une compagnie ou mutuelle
d'assurance qui complète le remboursement ou fournit un accès à un réseau de soins
complémentaire.
Fin 2013, le régime général couvre près de 59,2 millions de bénéficiaires, soit 91% de la
population et assure une protection au regard de cinq risques : maternité, maladie,
accidents du travail-maladies professionnelles, invalidité, décès.
Le régime général pour les salariés est géré à travers un siège social et 101 caisses
primaires (CPAM).
Les prestations nettes qui ont été versées en 2013 totalisent 153,6 milliards d’euros.
La part des dépenses de santé représente près de 11,6% du PIB en 2012 avec 235,6
milliards d’euros, loin dernière les Etats-Unis (16,9%) mais devant l’Allemagne (11,3%),
la Suède (9,6%) et le Royaume-Uni (9,3%).
Environ 626 900 accidents de travail et 51 500 maladies professionnelles ont donné lieu
à un arrêt de travail en 2013 et 8,7 milliards d’euros de prestations nettes ont été
versées en 2013.
7
Chiffres clés de la sécurité sociale, édition 2013
14
2.1.2 Les régimes des indépendants et les régimes agricoles8
Le régime social des indépendants (RSI) gère la branche maladie des artisans,
commerçants et professionnels libéraux.
Les cotisants au RSI totalisent 2,8 millions de personnes en 2013 dont 40% de
commerçants, 36% d’artisans et 24% de professionnels libéraux.
La mutualité sociale agricole (MSA) couvre les risques maladie, vieillesse, accidents du
travail et maladies professionnelles.
Les cotisants à la MSA représentent 1,2 millions de personnes en 2013 dont 57% de
salariés agricoles et 43% d’exploitants.
Pour se faire rembourser un acte médical jusqu’à 1998, l’assuré doit impérativement
envoyer un bulletin de soin à une caisse primaire d’assurance maladie.
En 1998 apparait la carte vitale, une carte à puce qui permet d’envoyer un bulletin de
soin informatisé pour que l’assureur soit remboursé.
En 2005, et pour bénéficier du parcours de soins coordonnés, les assurés sont tenus de
déclarer un médecin traitant et d’avoir son avis médicale avant de consulter la plupart
des spécialistes. A défaut, l’assuré subit une minoration de son remboursement.
Depuis le 1 janvier 2012, l’assuré peut procéder aux remboursements de tous ses actes
médicaux en remplissant ses bulletins de soins par internet.
8
Chiffres clés de la sécurité sociale, édition 2013
15
2.2 Régime d'assurance maladie Suisse
Toute personne résidente en Suisse doit obligatoirement s’assurer pour les soins en cas
de maladie, ou être assurée par son représentent légal, dans les trois mois qui suivent
sa prise de domicile ou sa naissance en Suisse9.
Tous les assurés en Suisse ne paient pas la même indemnité d'assurance, bien que les
prestations soient exactement les mêmes pour tous les assurés. Les caisses d'assurance
maladie en suisse ont rôles principaux de vérifier les factures des prestataires de santé
et de les payer. La prime peut varier en fonction :
- Du lieu de résidence, les primes des assurés vivants dans les grandes villes et de
leurs agglomérations sont plus élevées que les assurés vivant dans les villages et
campagne ;
- De l'âge de l'assuré;
- De la franchise que l'assuré choisit (enfant jusqu'à 18 ans révolus de 0 à 600, et
adulte de 300 à 2 500 francs suisses). Plus l'assuré choisit une franchise élevée, plus
sa prime sera réduite ;
- Du libre choix du médecin. L'assuré peut choisir n'importe quel spécialiste dès le
départ ou devoir consulter un médecin de référence.
L'assuré peut choisir librement sa caisse de maladie, parmi les nombreuses caisses
maladies en Suisse. Les caisses maladie ont l'obligation d'accepter le nouvel assuré,
quel que soient son état de santé et son âge.
L’assuré peut, moyennant un préavis de trois mois, changer d’assureur pour la fin d’un
semestre d’une année civile.
9
Article 3 de la loi fédérale sur l’assurance maladie
16
novembre à sa caisse maladie sa résiliation d'assurance avec la preuve qu'il est assuré
dans une autre assurance.
Il y a lieu de noter que l'assuré peut résilier son assurance-maladie obligatoire auprès
de la caisse maladie, mais conserver ses assurances complémentaires (non obligatoires)
dans son ancienne caisse maladie. En résiliant ses assurances complémentaires qui
offrent des prestations supérieures à l'assurance de base (chambre privée, médecine
dite alternative, telle que médecine chinoise, homéopathie, etc.) l'assuré risque de ne
plus pouvoir retrouver ce type d'assurance complémentaire auprès d'une autre caisse
maladie, car celles-ci sont sujettes à l'acceptation des caisses maladie qui regardent
l'état de santé de l'assuré.
Aux États-Unis, l'assurance maladie dépend surtout d’assureurs privés. . Les pouvoirs
publics garantissent les soins aux personnes âgées ou démunies.
Il y a lieu de noter que même les non-assurés ont accès à des soins de santé gratuits
offerts par les structures publiques de santé. D’après les données de l’OCDE, les
dépenses publiques de santé sont de 2464 $ par habitant.
La réforme de l'assurance maladie voulue par le président américain Barack Obama est
votée par le Sénat en novembre 2009 et par la Chambre des représentants le 21 mars
2010. Elle contraint tous les américains à souscrire une assurance avant 2014 sous
17
peine d'amende. Elle interdit aux assurances de refuser de couvrir leurs assurés en
raison de leurs antécédents médicaux. Elle octroie une aide financière aux familles qui
ont des revenus inférieurs à 88 000 dollars par an. La réforme devrait coûter
940 milliards de dollars (695 milliards d'euros) sur dix ans. Son financement devrait être
assuré par des taxes sur les revenus élevés et la baisse des dépenses de soins.
Les ressources du régime de base d’assurance maladie prévu par la loi 2004-71 sont
constituées des éléments suivants :
- Les pénalités pour le non payement des cotisations dans les délais légaux,
L’assuré social travaillant pour son propre compte supporte la totalité du taux de
cotisation.
Le taux de cotisation supporté par le bénéficiaire d’une pension est fixé à 4%.
L’assiette de cotisation ainsi que les différentes étapes de son application sont fixées
par décret.
10
Chapitre IV de la loi n°2004-71 du 2 août 2004
18
§ 2 :L’équilibre financier de la CNAM11
La CNAM couvre près de 7 millions de bénéficiaires, parmi lesquels 770 milles malades
chroniques12.
De plus, malgré la lourde charge supportée par la CNAM, les cotisants supportent
également des dépenses importantes non remboursées par la caisse.
La CNAM assure la couverture du risque maladie selon trois filières moyennant une
cotisation de 6,75% du salaire brut (2,75% à la charge de l’employé et 4% à la charge de
l’employeur) pour les actifs et 4% pour les retraités.
Les assurés doivent choisir entre trois filières fonctionnant différemment en termes de
soins et de mode de remboursement. Les trois filières offertes par la CNAM sont:
Nous présentons dans ce qui suit les statistiques relatives à chaque type de filière.
Permettant de bénéficier des soins auprès de toutes les structures sanitaires publiques
et conventionnés moyennant le paiement d’un ticket modérateur plafonné, cette
filière est la plus importante en termes d’effectifs même si ce dernier a tendance à
baisser au cours de la période 2008-2013 pour passer de 75,7% en 2008 à 66,4% en
201313.
11
www.cres.tn (lettre n°5/Décembre 2014)
12
Le rapport du Conseil National d’assurance maladie paru en mai 2014 pour l’exercice 2013
13
Le rapport du Conseil National d’assurance maladie paru en mai 2014 pour l’exercice 2013
19
- D’autre part, en raison de la faiblesse de leur revenu, certains assurés ne
peuvent pas se permettre une autre affiliation à part celle de la filière publique.
Les affiliés de cette filière, dont le nombre représentait 10,41% des assurés en 2008 et
14,31% en 2013, doivent préalablement choisir un médecin de famille dont l’aval est
indispensable sauf pour certaines maladies ou soins relevant de la gynécologie-
obstétrique, l’ophtalmologie, la pédiatrie, la médecine dentaire, les maladies
chroniques et de longue durée.
La prise en charge des frais de soins se fait selon le mode du tiers payant, où l’assuré
ne paie qu’un ticket modérateur.
Cette procédure est importante à mettre en évidence dans la mesure où elle résulte en
une charge supplémentaire supportée par le patient.
Tous les assurés sociaux, quelle que soit la filière choisie, bénéficient cependant des
prestations communes relatives à l’hospitalisation dans les structures publiques et
conventionnées, les cliniques privées conventionnées conformément à une liste arrêtée
des maladies et des prestations de soins prises en charge par la caisse dans les secteurs
public et privé dans le cadre des anciens régimes, notamment l’hémodialyse, la
lithotritie, l’appareillage, les prothèses et les greffes d’organes.
Les assurés sociaux restent dans une large majorité attachés aux structures publiques
et parapubliques, vu leur disponibilité géographique et la faible valeur du ticket
modérateur y associé.
Près du quart d’entre eux, soit 643 000 assurés sociaux, a opté pour la filière privée
(10%) et pour le système de remboursement (14%) en 2008.
20
Le recours à ces deux filières est croissant sur la période 2008-2010, le nombre des
assurés y appartiennent représentait en 2013 le tiers du nombre total des assurés.
Le déficit est en large mesure expliqué par une croissance des dépenses surtout celles
relatives aux maladies chroniques prises en charge intégralement par la CNAM.
Durant la période 2007-2012, les dépenses de la CNAM dans le secteur public ont
augmenté de 82,72% (passant de 452 à 826 MD) alors que dans le secteur privé, cette
augmentation est de 305.17% (passant de 175 à 708 MD) et cela malgré la faible
variation du nombre d’assurés.
En effet les paiements de la CNAM aux structures privées n’ont cessé de croître
passant de 27,6% à 45,76% de ses dépenses totales entre 2007 et 2012 alors que nombre
d’assurés ayant choisi le système privé ne représente que 30% du nombre total des
assurés.
Ceci pourrait expliquer l’évolution des dépenses de la CNAM au niveau de l’APCI qui
atteint 117% pour la période 2008-2013.
21
Il y a lieu également de noter que les dépenses pour les médicaments spécifiques sont
passées de 115 MD en 2008 à 332 MD en 2014 dont 48% sont annuellement affectées aux
maladies cancéreuses.
22
Chapitre 2 : L’assurance maladie en Tunisie
L’assuré social exerce, dans un délai n’excédant pas les 30 jours qui suivent son
affiliation, un droit d’option pour l’une des modalités de prise en charge, citées ci-
dessus. Les effets de cette option son applicables à ses ayants droit. Au cas où l’assuré
n’exerce pas l’option, il est inscrit d’office ainsi que ses ayants droits dans la filière
publique de soins14.
La filière publique de soins garantit la prise en charge des frais des prestations de soins
dispensées dans les structures sanitaires publiques relevant du ministère de la santé
publique, les policliniques de la sécurité sociale ainsi que dans les autres structures
sanitaires publiques conventionnées avec la caisse. Cette filière comprend les
prestations de soins relatives à l’hospitalisation, l’hospitalisation de jour et les
prestations de soins en ambulatoires15.
L’hospitalisation comprend le séjour et les actes techniques dans les différents services
et spécialités. Elle comprend également les explorations, les prestations
complémentaires et les produits pharmaceutiques prévus par la nomenclature des
médicaments adoptée dans les structures sanitaires publiques et tous les autres
nécessaires médicaux à l’exception des appareillages et prothèses orthopédiques.
14
Article 5 du décret n°2007-1367 du 11 juin 2007 portant détermination des modalités de prise en charge, procédures et taux de prestations de
soins au titre du régime de base d’assurance maladie
15
Article 7 du décret n°2007-1367 du 11 juin 2007 portant détermination des modalités de prise en charge, procédures et taux de prestations de
soins au titre du régime de base d’assurance maladie
23
L’hospitalisation de jour comprend toutes les prestations de soins y compris les
explorations, les actes complémentaires et les produits pharmaceutiques prévus par la
nomenclature des médicaments adoptée dans les structures sanitaires publiques et tous
les autres nécessaires médicaux à l’exception des appareillages et prothèses
orthopédiques.
La caisse procède au paiement direct des structures sanitaires publiques suivant les
tarifs, les modalités et procédures fixés par une convention conclue avec le ministère
de la santé publique.
L’assuré social et ses ayants droit, supportent les montants des tickets modérateurs,
dus au titre des frais de leurs soins, dans la limite d’un plafond fixé comme suit :
- Pour l’assuré ayant la qualité de salarié : une mensualité et demi de son salaire
mensuel moyen déclaré au cours de l’année civile précédente.
- Pour l’assuré affilié au régime des travailleurs non-salariés : une fois et demi son
revenu mensuel moyen correspondant à la catégorie de revenu déclarée.
16
Article 8 du décret n°2007-1367 du 11 juin 2007 portant détermination des modalités de prise en charge, procédures et taux de prestations de
soins au titre du régime de base d’assurance maladie
24
Toutefois, sont pris en charge intégralement les frais des prestations de soins
dispensées au titre des affectations lourdes ou chroniques dont la liste est fixée par
arrêté conjoint du ministre chargé de la sécurité sociale, du ministre chargé de la
sécurité sociale et du ministre chargé de la santé publique17.
L’assuré social qui a opté pour la filière privée de soins s’engage à recourir
préalablement au médecin de famille qui constitue, pour lui-même et pour ses ayants
droit, la référence dans le bénéfice des prestations de soins et dans leur orientation, le
cas échéant, aux autres prestataires en respectant le principe de la liberté de choix
par le malade du prestataire de soins ou de la structure sanitaire de soins et sans que
le médecin de famille ait une influence sur cette liberté de son choix.
L’assuré qui désire changer de médecin de famille peut informer la caisse par demande
écrite adressée avec accusé de réception, 30 jours avant la fin de l’année civile en
cours. La nouvelle option ne prend effet qu’à compter du premier jour de l’année
civile suivante.
Toutefois, la caisse peut, dans des cas exceptionnels donner son accord pour le
changement du médecin de famille par l’assuré social avant l’expiration de l’année
civile. La nouvelle option prend effet immédiatement et pour une année, à compter du
premier jour suivant la date de l’obtention de l’accord de la caisse.
17
Article 9 du décret n°2007-1367 du 11 juin 2007 portant détermination des modalités de prise en charge, procédures et taux de prestations de
soins au titre du régime de base d’assurance maladie
18
Article 10 du décret n°2007-1367 du 11 juin 2007 portant détermination des modalités de prise en charge, procédures et taux de prestations de
soins au titre du régime de base d’assurance maladie
19
Section 1 du chapitre 3 du décret n°2007-1367 du 11 juin 2007 portant détermination des modalités de prise en charge, procédures et taux de
prestations de soins au titre du régime de base d’assurance maladie
25
Le recours préalable au médecin de famille n’est pas exigé dans les cas suivants :
- La médecine dentaire;
Dans le cas où l’assuré ne respecte pas le recours préalable au médecin de famille, les
frais des prestations de soins ne seront pris en charge à aucun titre.
Les prestataires de soins dans le cadre de la filière privée de soins seront payés
directement par la caisse dans la limite des taux de prise en charge prévus.
Les taux de prise en charge des frais des prestations de soins ambulatoires dispensées
dans le cadre de la filière privée de soins sont fixés comme suit :
Toutefois, les frais des visites sont pris en charge selon les tarifs et les taux applicables
aux consultations.
Les taux cités ci-dessus s’appliquent pour les différents actes médicaux, para médicaux
et les actes de biologie sur la base des tarifs conventionnels ou de référence. Ces taux
sont appliqués pour les médicaments sur la base des prix de référence fixés selon une
liste des médicaments génériques les moins chers déterminée par arrêté conjoint du
ministre chargé de la sécurité sociale et du ministre chargé de la santé publique.
26
Un modèle de convention sectorielle entre la CNAM et les médecins de libre pratique
sera présenté dans l'annexe2. 1 ???
L’assuré social et ses ayants droit bénéficient des prestations d’hospitalisation dans les
établissements sanitaires privées conventionnés avec la caisse, dans la limite des
montants en vigueur à ce titre dans les structures sanitaires publique, et ce pour les
prestations d’hospitalisation dont la liste est fixée par un arrêté conjoint du ministre
chargé de la sécurité sociale et du ministre chargé de la santé publique.
La caisse prend en charge directement les frais des hospitalisations effectuées dans les
établissements sanitaires privés conventionnés, à condition que le bénéficiaire ait
l’accord préalable de la caisse.
En cas d’option pour le système de remboursement des frais, l’assuré social s’acquitte
du paiement des prestations de soins conventionnés au titre des prestations qui lui sont
dispensées dans le secteur public et privé et se fait rembourser par la caisse
conformément aux tarifs conventionnels, des taux de prises en charge et plafond des
montants remboursés.
Sont fixés par arrêté du ministre chargé de la sécurité sociale, le plafond annuel des
montants pouvant être remboursés au titre des prestations de soins ambulatoires
dispensées dans le cadre du régime de base d’assurance maladie ainsi que les délais de
remboursement. Sont exclus de ce plafond, les prestations de soins dispensées dans le
cadre des affectations lourdes ou chroniques.
20
Section 2 du chapitre 3 du décret n°2007-1367 du 11 juin 2007 portant détermination des modalités de prise en charge, procédures et taux de
prestations de soins au titre du régime de base d’assurance maladie
21
chapitre 4 du décret n°2007-1367 du 11 juin 2007 portant détermination des modalités de prise en charge, procédures et taux de prestations de
soins au titre du régime de base d’assurance maladie
27
Pour bénéficier du remboursement des frais des prestations de soins, l’assuré social
doit déposer une demande de remboursement, appuyée par les pièces et justificatifs
nécessaires dans un délai maximum de 60 jours à compter de la date du bénéfice des
soins.
Toutefois, le frais des visites sont pris en charge selon les tarifs et taux applicables aux
consultations.
Les taux sus-cités s’appliquent pour les différents actes médicaux et para médicaux
ainsi que les actes de biologie sur la base des tarifs conventionnels ou de référence.
Ces taux sont appliqués pour les médicaments sur la base des prix de référence
déterminés selon une liste de médicaments génériques les moins chers.
L’assuré et ses ayants droit bénéficient des prestations dispensées dans le cadre des
hospitalisations effectuées dans les structures sanitaires publiques.
Ils peuvent bénéficier des hospitalisations effectuées dans les établissements sanitaires
privés conventionnés avec la caisse, et ce, pour les hospitalisations dont la liste est
28
fixée par arrêté conjoint du ministre chargé de la sécurité sociale et du ministre chargé
de la santé publique.
L’assuré social procède au paiement des frais de soins qui lui sont dispensés au titre
des hospitalisations effectuées dans les structures et établissements sanitaires
publiques et les établissements sanitaires privés et se fait rembourser par la suite par
la caisse selon le niveau de prise en charge fixé par l’arrêté conjoint.
Les honoraires et les tarifs convenus avec les syndicats des médecins de libre pratique,
le syndicat de médecins dentistes de libre pratique et la chambre syndicale des
clinique privées dans le cadre du nouveau régime d’assurance maladie
1.1 Concernant les honoraires des consultations
Honoraires
Type de consultation conventionnels
(En dinars)
Consultation du médecin généraliste 18
Consultation du médecin spécialiste 30
Consultation au cabinet du médecin neurologue ou psychiatre 35
Consultation du médecin dentiste 18
Consultation du médecin dentiste spécialiste (orthodentiste) 30
29
*forfait incluant les honoraires et les prestations relevant de la responsabilité de la
clinique notamment les frais de sage-femme.
Le terme APCI désigne les affectations prises en charge intégralement par la CNAM.
Ces affectations sont des maladies chroniques et/ou graves désignées dans la liste fixée
par arrêté conjoint des Ministres chargés des Affaires Sociales, de la Solidarité et des
Travailleurs Tunisiens à l’Etranger et de la Santé Publique.
Les soins des assurés sociaux et/ou leurs ayants droit admis en APCI sont pris en charge
intégralement par la CNAM et ce, conformément au contenu du régime de base.
Nous présentons dans ce qui suit la liste des APCI remboursables par la CNAM.
Le diabète sucré est définit par une glycémie à jeun (au moins 8 heures de jeune) > =
1,26 g/l (7mmol/l) vérifiée à deux reprises ou à une glycémie à jeun > = 1,26 g/l
(7mmol/l) associée à une glycémie 2 heures après charge orale de 75 g de glucose >= 2
g/l (11,11mmol/l). Ces critères diagnostiques ne sont pas un seuil d’intervention
thérapeutique.
- Le diabète de type 1 lié à une destruction des cellules B des îlots de Langerhans
conduisant à une carence absolue en insuline survenant souvent chez l’enfant ou le
jeune adulte, de manière brutale.
30
chez l’adulte âgé de plus de 40 ans, en surcharge pondérale avec les antécédents
familiaux de diabète de type 2.
Est admis dans le cadre d’une APCI, tout diabète insulinodépendant ou non
insulinodépendant ayant répondu à un des deux critères suivants :
2.2.2 L’Hypothyroïdie
Sont admises dans le cadre d’une APCI, les hypothyroïdies confirmées biologiquement.
31
2.3 Les affectations hypophysaires
2.3.1 L’insuffisance antéhypophysaire
Sont admises dans le cadre d’une APCI les affectations hypophysaires sus-citées.
32
Est admise dans le cadre d’une APCI, toute HTA sévère qui répond à l’une des deux
conditions suivantes :
- mmHg et /ou la PAD a été >=110 mmHg mesurée à plusieurs reprises et en dehors
du contexte d’urgence ;
- L’attestation par le médecin traitant que l’HTA est considérée légère ou modérée
mais accompagnée soit de trois des facteurs de risques cardiovasculaires, soit d’une
atteinte d’un organe-cible soit d’un diabète ou enfin en présence d’une des
conditions cliniques associées :
- Tabagisme ;
- Dyslipidémie ;
- Obésité.
Diabète sucré
- Micro albuminurie.
33
Conditions cliniques associées
Sont admises dans le cadre d’une APCI, toutes les cardiopathies congénitales, même
opérées, mal tolérées ou évolutives.
Sont admises dans le cadre des APCI, toutes les lésions valvulaires indépendamment de
la cause et quel que soit le mode thérapeutique adopté, à l’exception des
34
valvulopathies, pour lesquelles l’activité physique habituelle ne provoque ni fatigue, ni
dyspnée, ni palpitation (insuffisance cardiaque classe I NYHA) avec image cardiaque
normale à la radiographie et absence de troubles électriques.
Est admise dans le cadre d’un APCI, toute insuffisance cardiaque à partir de la classe II
de la NYHA, retenue sur des critères cliniques, radiologiques et hémodynamiques.
Est pris en charge dans le cadre des APCI, tout trouble du rythme permanent ou
récidivant à court terme et justifiant l’administration continue d’un traitement
médical.
35
Est admise dans le cadre d’une APCI, toute affection coronarienne dont le diagnostic
est confirmé.
Est admise dans le cadre d’une APCI, toute thrombose veineuse profonde
diagnostiquée.
36
Est admise dans le cadre d’une APCI, l’insuffisance respiratoire chronique confirmée
par :
Une hypoxie permanente objectivée par la mesure d’une PaO2 à l’air ambiant et à
l’état stable inférieure à 70 mmHg et confirmée par une autre mesure trois à quatre
semaines plus tard.
A défaut :
Un VEMS< à 60% de la valeur théorique normale mesuré à deux reprises ou à un mois
d’intervalle.
Ou
Un syndrome restrictif avec CPT<à 60% de la valeur théorique
Ou
Des signes de cœur pulmonaire chronique, HTAP ou à des signes d’hypoxie tissulaire
(insuffisance hépatique, rénale, coronaire, troubles neurologiques ou psychiatriques).
Est admise dans le cadre d’une APCI, toute sclérose en plaques diagnostiquée.
2.13 L’épilepsie
L’épilepsie est une maladie neurologique chronique définie par la répétition des crises
d’épilepsie, en général spontanées (au moins deux crises récurrentes) à long ou moyen
terme.
37
La durée de la prise en charge initiale est de 5 ans.
- La schizophrénie ;
38
- L’autisme ;
Sont admises dans le cadre d’une APCI, les psychoses et les névroses répondant aux
conditions suivantes :
Ou
- Conséquences fonctionnelles majeurs (aspects cognitifs, comportementaux) et
en relation avec l’affectation.
L’insuffisance rénale chronique est un syndrome d’abord biologique, puis clinique. Elle
est définie par une diminution permanente du débit de filtration glomérulaire(DFG)
<60ml/min/1,73m².
Est admise dans le cadre d’une APCI, toute insuffisance rénale chronique confirmée par
un taux de filtration glomérulaire < 60 ml /min /1,73 m² et confirmée par un contrôle
effectué au bout de trois mois.
Sont admis dans le cadre d’un APCI, les affectations rhumatismales caractérisées par :
39
- Un syndrome inflammatoire clinique et biologique ;
- La polyarthrite rhumatoïde ;
- La spondylarthrite ankylosante ;
- Le rhumatisme psoriasique ;
- La clinique ;
- La radiologie ;
- Un bilan immunologique.
Les maladies auto immunes sont caractérisées par une réponse immunitaire dirigée
contre les constituants de l’organisme.
Sont admises dans le cadre d’une APCI, notamment les affections suivantes :
40
- La sclérodermie ;
- La myasthénie ;
- Les dermatopolymyosites.
Ces affectations concernent toute pathologie tumorale dont la malignité est prouvée
par un examen anatomo-pathologique, hématologique ou humoral caractéristique. Le
cas échéant, un faisceau d’arguments (cliniques, comptes-rendus opératoires ou
endoscopiques, scintigraphie, biologie...) fait foi.
Sont admises dans le cadre d’une APCI, toutes tumeurs et hémopathies malignes
diagnostiquées.
Le diagnostic précis du type de MICI repose sur l’ensemble des données cliniques,
radiologiques, endoscopiques et histologiques.
Sont admises dans le cadre d’une APCI, les rectocolites ulcéro-hémorragiques et les
maladies de Corhn confirmées.
41
La prise en charge couvre le traitement, le suivi et les complications.
L’hépatite chronique active se définit comme une hépatite dont la durée d’évolution
est supérieure à six mois et dont l’activité est jugée sur des arguments biologiques et
histologiques.
Sont admises dans le cadre d’une APCI, les hépatites virales B et C chroniques actives.
La cirrhose est une maladie diffuse et chronique du foie dont la définition est
histologique.
C’est une affection caractérisée par une fibrose cicatricielle évolutive ou non, une
désorganisation de l’architecture normale et des nodules de régénération. Selon la
taille des nodules, nous distinguons les cirrhoses micronodulaires et les cirrhoses
macronodulaires. Cet aspect cicatriciel correspond à l’évolution ultime de la plupart
des maladies chronique du foie.
Sont admises dans le cadre d’une APCI, toutes maladies chroniques du foie au stade de
cirrhose ou d’insuffisance hépatique.
42
2.23 Le glaucome chronique
Le glaucome chronique à angle ouvert, ou encore glaucome primitif à angle ouvert, est
une neuropathie optique antérieure chronique évolutive.
Le glaucome chronique est caractérisé par une destruction progressive du nerf optique
sous l’influence de plusieurs facteurs de risque dont le plus fréquent est l’hypertonie
oculaire. Il évolue le plus souvent de façon insidieuse et indolore.
Est admis dans le cadre d’une APCI, tout glaucome chronique confirmé.
2.24 La mucoviscidose
Les médicaments spécifiques ont été définis par la CNAM comme étant des
médicaments coûteux, vitaux pour les malades et qui n’ont pas leur équivalent dans la
nomenclature hospitalière. Ces médicaments nécessitent un accord préalable de la
part de la commission médicale créée au sein de la CNAM. Selon les listes établies par
43
la caisse, les médicaments spécifiques sont délivrés par les pharmacies des centres
régionaux de la CNAM ou bien sur présentation d’un bon d’achat, donné par l’assuré, à
la pharmacie de son choix. La caisse remboursera ultérieurement le pharmacien
délivreur.
Les médicaments spécifiques distribués par la CNAM sont parmi la plus grande cause de
déséquilibre financier subi par la Caisse. A cet effet, la CNAM est en train de mettre en
œuvre tous les mécanismes nécessaires pour faire preuve de plus de vigilance dans la
maîtrise des coûts.
44
- L’assuré doit remplir les conditions de stage requises et spécifiques au régime au
quel il appartient.
- Un certificat médical établi par le médecin traitant, pour toute prolongation au-
delà des 30 premiers jours.
45
Chapitre 3 : La gestion administrative et financière de la CNAM
En effet, c’est pour la première fois que la gestion du risque maladie, auparavant
effectuée par la CNSS et la CNRPS, est unifiée en une seule caisse, la CNAM. Cette
structure va s’appuyer sur des centres régionaux et locaux23.
- L’octroi des indemnités de maladie et de couche qui sont prévues par les
régimes de sécurité sociale à la date d’entrée en vigueur de la loi de 2004.
23
www.cnam.nat.tn
24
Article 8 de la loi n° 2004-71 portant institution d’un nouveau régime d’assurance maladie
25
Article 3 du décret n°2005-321 du 16 février 2005 portant organisation administrative et financière et les modalités de fonctionnement de la
CNAM.
46
Le conseil d’administration est composé des membres suivants26 :
- Approuver dans le cadre des textes en vigueur les marchés passés par la caisse
ainsi que leur règlement définitif ;
- Examiner la création des structures par district, par région et par localité et les
modalités de leur organisation ;
26
Article 4 du décret n°2005-321 du 16 février 2005 portant organisation administrative et financière et les modalités de fonctionnement de la
CNAM.
47
- Approuver les conventions d’arbitrage et les clauses arbitrales et les
transactions amiables réglant les différends conformément à la législation en
vigueur ;
Les attributions susvisées ne peuvent aucun cas faire l’objet de délégation 27.
Le conseil d’administration se réunit au moins une fois tous les trois mois, ou chaque
fois que cela est nécessaire, sur convocation de son président, pour délibérer sur les
questions relevant de ses attributions et des questions inscrites à un ordre du jour
communiqué au moins dix jours à l’avance à tous les membres du conseil et au
contrôleur d’Etat, ainsi qu’au Premier ministre et au ministère chargé de la sécurité
sociale.
L’ordre du jour susvisé doit être accompagné de tous les documents devant être
examinés lors de la réunion du conseil d’administration.
27
Article 5 du décret n°2005-321 du 16 février 2005 portant organisation administrative et financière et les modalités de fonctionnement de la
CNAM.
28
Article 6 du décret n°2005-321 du 16 février 2005 portant organisation administrative et financière et les modalités de fonctionnement de la
CNAM.
48
Les procès-verbaux du conseil d’administration sont établis dans un délai de dix jours
suivant la réunion du conseil29.
A défaut du quorum lors de la première réunion, le conseil se réunit dans les quinze
jours qui suivent et ce quel que soit le nombre des membres présents.
Les décisions du conseil d’administration sont prises à la majorité des voix des
membres présents ou représentés et, en cas de partage de voix, celle du président du
conseil est prépondérante30.
Il représente la caisse auprès des tiers dans tous les actes civils, administratifs et
judiciaires, et ce, conformément à la législation en vigueur.
§ 2 : Organisation financière
29
Article 7 du décret n°2005-321 du 16 février 2005 portant organisation administrative et financière et les modalités de fonctionnement de la
CNAM.
30
Article 8 du décret n°2005-321 du 16 février 2005 portant organisation administrative et financière et les modalités de fonctionnement de la
CNAM.
31
Article 9 du décret n°2005-321 du 16 février 2005 portant organisation administrative et financière et les modalités de fonctionnement de la
CNAM.
49
L’unité des opérations financières est chargée de la gestion et du suivi de la situation
de trésorerie. Elle procède au suivi des divers types de créances et de tous les comptes
bancaires de la caisse. Elle est tenue en outre, d’honorer les engagements financiers
surtout envers les assurés sociaux en élaborant des plans de trésorerie prévisionnels32.
Les budgets indiquent les prévisions des recettes et des dépenses comme suit 33 :
32
KHDIMALAH Zied (2010) « La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale », OECT.
33
Article 10 du décret n°2005-321 du 16 février 2005 portant organisation administrative et financière et les modalités de fonctionnement de la
CNAM.
50
- Toutes autres ressources qui lui sont dues, en vertu d’un autre texte législatif ou
réglementaire ou en vertu de conventions.
- Les autres dépenses supportées par la caisse en vertu d’un texte législatif ou
réglementaire ou en vertu de conventions.
§ 1 : Le système d’information34
34
KHDIMALAH Zied (2010) « La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale », OECT.
51
L’architecture du système informatique de la CNAM est une architecture client /
serveur qui permet de délocaliser l’utilisation des postes par nature de service tout en
gardant la connexion avec le serveur. Les mises à jour et les modifications des
applications informatiques sont réalisées par les directions informatiques de la
caisse.
Les applications utilisées actuellement au niveau des caisses touchent la gestion de
l’affiliation, l'assurance maladie, la relation avec les médecins conventionnés, le
recouvrement, la comptabilité, le financier et la gestion de trésorerie, la gestion des
immobilisations, les crédits et la gestion des ressources humaines.
Il en découle que la comptabilité de la caisse obéit aux règles comptables prévues par
le système comptable des entreprises promulgué par la loi 96-112 du 30 décembre 1996
ainsi qu’aux décret d’application et arrêtés subséquents, notamment le décret n° 96-
2459 du 30 décembre 1996 portant approbation du cadre conceptuel de la comptabilité
et l’arrêté du Ministre des finances du 31 décembre 1996 portant approbation des
normes comptables.
35
KHDIMALAH Zied (2010) « La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale », OECT.
52
- Une norme générale portant sur la présentation des états financiers et la
définition de la nomenclature comptable. Cette norme découle du plan
comptable;
La comptabilité de la caisse doit être régulière et probante. Elle obéit aux mêmes
principes et règles que celles prévues pour les entreprises commerciales. Elle a comme
supports comptables les journaux comptables, le grand livre, la balance, les états
financiers et le livre d’inventaire. Les opérations et les transactions financières
réalisées par la caisse sont inscrites quotidiennement sur les journaux comptables et
reportées sur le grand livre en vue d’arrêter les soldes des différents comptes
comptables.
Ces mouvements sont ensuite centralisés sur la balance générale comptable qui
permettra l’établissement des états financiers. Le journal général et le livre
d’inventaire doivent être côtés, paraphés et établis sans blanc ni altération.
53
Le grand livre
Les opérations inscrites aux journaux sont reportées sur le grand livre dans les comptes
correspondant à leur nature. Le grand livre comporte les comptes ouverts par la caisse
conformément à son plan des comptes.
La balance
La balance comptable est établie périodiquement et au moins une fois par exercice,
elle comporte les totaux des opérations et les soldes des comptes ouverts dans le grand
livre. La balance peut être générale ou auxiliaire. Elle est générale pour les comptes
généraux et auxiliaire pour les comptes auxiliaires (établissements correspondant,
ayants droit…).
La caisse doit établir au moins une fois par an des états financiers composés du bilan,
de l’état de résultat, de l’état de flux de trésorerie et des notes aux états financiers.
Ces états relatent la situation financière de la caisse, ses performances et toutes les
opérations découlant des transactions et des effets des événements liés à son activité.
Le livre d’inventaire
La caisse est tenue de réaliser un inventaire physique au moins une fois par exercice, à
l’effet de vérifier l’existence des éléments d’actifs et de passifs et de s’assurer de leur
valeur. Cet inventaire est porté sur un livre tenu dans les mêmes conditions de forme
que le journal général c'est-à-dire côté et paraphé, sans blanc ni altération.
Le manuel comptable
Le manuel comptable est une obligation pour les entreprises soumises à l’obligation de
tenir leur comptabilité conformément à la loi 96-112 du 30 décembre 1996 relative au
système comptable des entreprises. La norme comptable générale n°1 exige des
entreprises d’établir un manuel comptable conçu conformément à son paragraphe n°
54
63. A cet effet, ce manuel doit décrire les modes opératoires de gestion comptable de
l’établissement ainsi que les procédures et l’organisation comptables en vue de
permettre la compréhension et le contrôle du système de traitement. Le manuel
comptable comprend notamment les informations ayant trait à :
- Les livres comptables obligatoires et les liens entre ces livres et les autres
documents et pièces comptables ;
- Un guide qui expose les méthodes de justification des comptes et des travaux
d’inventaire avec modèles de rapprochement et état de justification ;
Contrairement à la comptabilité générale qui est réglementée par des lois et des
normes et fait partie des obligations légales de la caisse, la comptabilité analytique
36
KHDIMALAH Zied (2010) « La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale », OECT.
55
n’est régie par aucun texte réglementaire. La décision de conception, de mise en place
et d’exploitation d’un système de comptabilité analytique est laissée à l’initiative des
dirigeants et des preneurs de décisions puisqu’il s’agit principalement d’un outil
orienté vers les besoins internes de l’établissement pour aider à la prise de décision et
l’atteinte des résultats escomptés. Néanmoins, un tel système devient de plus en plus
indispensable pour mieux comprendre la formation des coûts dans ces institutions, qui
se contentent dans la majorité des cas d’encaisser des prix forfaitaires en contrepartie
des soins qu’elles rendent.
Compte tenu des apports que pourrait donner la mise en place d’un système de
comptabilité analytique et notamment la connaissance des coûts des différentes
prestations des caisses, il sera utile de réfléchir à un cadre légal régissant la
comptabilité analytique des caisses. Une telle décision motivera les preneurs de
décision pour œuvrer à la réussite de ce système.
Par ailleurs, le système d’affectation des charges indirectes sur chaque régime, repose
actuellement sur des clés d’affectation forfaitaires et globales, non issues d’une
analyse appropriée des charges effectives de chaque régime.
En outre, les écritures d’affectation des charges indirectes ne sont pas constatées
comptablement sur chaque régime mais sont déterminées d’une façon extra
comptable.
56
Enfin, les excédents et les déficits dégagés annuellement sur chaque régime, sont
portés directement parmi les réserves de ces régimes, sans qu’il n’existe une décision
préalable d’affectation du résultat global de la caisse sur les différents régimes
d’assurances sociales et d’accidents de travail et dument autorisée par le conseil
d’administration et la tutelle de la caisse.
La CNAM est exonérée de l’impôt sur les sociétés en application des dispositions des
lois de création de la caisse
La CNAM n'est soumise à la TVA qu’au titre des produits de location des immeubles à
usage commercial au taux de 18%.
En matière de droit de timbre, les factures émises par les caisses au titre de la location
des locaux commerciaux sont soumises à l’obligation du droit de timbre à l’exception
de celles fournies à l’Etat, aux collectivités publiques locales et aux établissements
publics à caractère administratif, et ce conformément aux dispositions de l’article 118
du code des droits d’enregistrement et de timbre.
57
3.1 La contribution au fonds de promotion des logements pour les salariés :
FOPROLOS
Aux termes de l’article premier de la loi 77-54 du 3 Août 1977 portant institution d’un
fonds de promotion des logements pour les salariés, la contribution au FOPROLOS est
due par tout employeur public ou privé à l’exclusion des exploitants agricoles privés.
En conséquence, la caisse est redevable de cette contribution au taux de 1% de la
masse salariale brute versée à ses employés y compris la valeur des primes, indemnités
et avantages en nature. Cette contribution doit être liquidée mensuellement.
§ 4: La retenue à la source
58
§ 5: Obligations déclaratives de la caisse
- La déclaration d’existence
Aux termes de l’article 56 du code de l’IRPP et de l’IS, toute personne qui se donne à
l’exercice d’une activité industrielle, commerciale ou d’une profession non
commerciale ainsi que toute personne morale visée à l’article 45 du code de l’IRPP et
de l’IS est tenue avant d’entamer son activité, de déposer au bureau de contrôle des
impôts du lieu de son imposition une déclaration d’existence. La caisse est par
conséquent tenue de déposer cette déclaration conformément à un modèle établi par
l’administration fiscale.
La caisse est tenue de déposer dans les vingt-huit premiers jours de chaque mois, la
déclaration de la TVA, de la retenue à la source, du FOPROLOS et de la TCL relatives
aux activités du mois précédent.
Bien qu’elle en soit exonérée la caisse est tenue de déposer la déclaration annuelle
d’impôt sur les sociétés au plus tard le 25 Mars de chaque année.
Cette méthodologie d’audit adaptée sera abordée dans la deuxième partie, dans
laquelle nous présentons les risques d’audit de la CNAM et nous développerons un guide
d’audit de contrôle interne traitant des spécificités du secteur, un programme d’audit
des comptes que l’auditeur devra mettre en œuvre lors des missions d’audit de la
CNAM, ainsi qu’une présentation des opinions d’audit.
60
DEUXIEME PARTIE :
La démarche de l’auditeur face aux risques
d’organisation et de fonctionnement de la
CNAM
61
Introduction de la deuxième partie
L’audit financier s’est longtemps limité à un contrôle direct des comptes n’incluant ni
formalisation de l’évaluation du risque d’anomalies significatives dans les comptes, ni
évaluation systématique de la mise en œuvre et de l’efficacité du contrôle interne.
Dans cette démarche, parfois qualifié de « révision à plat » des états financiers,
l’auditeur examinait en priorité les comptes des balances générales et auxiliaires, en
contrôlait la justification, et vérifiait qu’ils étaient correctement repris dans les états
de synthèse.
Ce type de contrôle, qui est loin d’avoir perdu toute pertinence, trouve néanmoins
rapidement ses limites si l’entreprise à auditer prend quelque importance. Lorsqu’il
s’agit d’une entité dont la comptabilité enregistre des milliers d’opérations, parfois
réparties sur plusieurs sites et pouvant traduire dans certains cas des opérations
complexes, il devient notoirement insuffisant37.
L’auditeur, qui ne peut pas tout voir, et dont le temps d’intervention est compté, doit
alors mettre en œuvre une méthodologie qui lui permettre à la fois38 :
Cette deuxième partie, va proposer à l’auditeur une démarche d’audit des caisses
d’assurances maladie à travers :
37
LEFEBVRE Francis : « Memento audit et commissariat aux comptes » ; 2011-2012.
38
LEFEBVRE Francis : « Memento audit et commissariat aux comptes » ; 2011-2012.
62
Chapitre 1. Identification des risques en matière d’audit des
caisses d’assurance maladie
L’auditeur a pour mission d’exprimer une opinion sur les états financiers indiquant si
les états financiers ont été préparés, dans tous leurs aspects significatifs,
conformément au référentiel comptable applicable.
- Une identification des erreurs potentielles : l’erreur potentielle est l’erreur qui
pourrait théoriquement survenir si aucun contrôle n’était mis en place pour
l’empêcher ou la détecter. Elle est usuellement associée à la notion de risque
inhérent ;
- Une identification des erreurs possibles : l’erreur possible est l’erreur qui peut
effectivement se produire compte tenu de l’absence de contrôle dans
l’entreprise pour l’empêcher, la détecter et ensuite la corriger. Elle est
généralement associée au risque lié au contrôle ou risque de non-maîtrise ;
Selon ISA 400 le risque inhérent est la possibilité, en l’absence des contrôles internes
liés, que le solde d’un compte ou qu’une catégorie d’opérations comporte des
anomalies significatives isolées ou cumulées avec des anomalies dans d’autres soldes
ou catégories d'opérations.
Le risque inhérent se situe donc en amont du contrôle interne mis en place dans
l’entreprise. Il est lié à son activité, à son environnement, à ses choix stratégiques ou
structurels.
39
LEFEBVRE Francis : « Memento audit et commissariat aux comptes » ; 2011-2012.
63
Les composantes du risque inhérent sont présentées différemment selon les méthodes
d’audit développées par les organismes professionnels ou les cabinets d’audit40.
La détermination des risques inhérents est opérée pour l’essentiel par l’auditeur dans
le cadre de la phase de conception de la mission.
Il opère une lecture transversale de ces connaissances visant à faire ressortir les
principaux risques inhérents. Cette analyse est généralement mise en œuvre en un
questionnaire d’approche des risques42.
- D’un secteur d’activité très sensible marqué par une obligation stratégique
d’assurer la permanence de la couverture des assurés et de répondre aux
attentes légitimes de la population.
40
LEFEBVRE Francis : « Memento audit et commissariat aux comptes » ; 2011-2012.
41
LEFEBVRE Francis : « Memento audit et commissariat aux comptes » ; 2011-2012.
42
LEFEBVRE Francis : « Memento audit et commissariat aux comptes » ; 2011-2012.
64
Cette section sera consacrée à l’évaluation des risques inhérents à la CNAM en les
classant en risques liés à la réglementation, risques liés aux spécificités de l’activité,
et risques liés à l’organisation décentralisée.
Il incombe à l’auditeur d’obtenir l’assurance raisonnable que les états financiers pris
dans leur ensemble sont exempts d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de
fraudes ou d’erreurs. Lorsqu’il réalise un audit des états financiers, l’auditeur tient
compte du cadre légal et réglementaire applicable. En raison des limites inhérentes à
l’audit, il existe un risque inévitable que certaines anomalies significatives contenues
dans les états financiers puissent ne pas être détectées, même si l’audit a été bien
planifié43.
En examinant les textes et lois régissant l’assurance maladie en Tunisie nous relevons
les risques suivants :
65
400 dinars pour un assuré social et quatre personnes à charge ou plus.
- Non-respect des taux de prise en charge des frais des prestations de soins
ambulatoire dans le cadre de la filière privée de soins tels que définis par
l’article 13 du décret n°2007-1367 du 11 juin 2007 ;
- Le non application exacte des dispositions des conventions cadre signées avec
les prestataires de soins en matière d’assurance maladie.
66
- Non consignation des délibérations du conseil d'administration constatées par
des procès-verbaux dans un registre spécial tenu au siège social de la caisse ;
Les risques inhérents à l’activité sont les évènements pouvant survenir à l’entreprise
et qui sont de nature à réduire sa rentabilité, voire à remettre en question son
existence. Il peut s’agir de menaces, d’erreurs de gestion ou de prévisions ou encore
de la survenance d’aléas défavorables.
67
- Le risque de ressources humaines occupe une place prépondérante dans la caisse
d’assurance maladie, en effet l’incompétence et la formation inadaptée du
personnel sont souvent déterminantes dans le traitement de certains dossiers;
La CNAM est une organisation décentralisée. En effet, les prestations sont rendues à
l’échelle régionale et contrôlées au niveau central.
Cette décentralisation est une donnée importante pour l’organisation d’une mission
d’audit car elle démultiplie le nombre de lieux possibles ou peuvent survenir les
opérations à enregistrer.
- L’information financière est transmise au niveau central sous une forme pré-
agrégée, ce qui entraine une reconstruction plus difficiles des opérations ;
- Risque de corruption ;
- Risque de manipulation.
68
3.1 Risque de corruption
Détournement de fonds
44
Issu de Droit-Finances (droit-finances.commentcarnache.net)
69
- La non demande rapide de remboursement des sommes indument payées aux
assurés décédés afin de laisser le temps aux héritiers pour retirer ces sommes
indument versées au compte courant du défunt.
Au sens de la norme ISA 400, le terme « système de contrôle interne » est définit
comme étant l’ensemble des politiques et procédures mises en œuvre par la
direction d’une entité en vue d’assurer, dans la mesure du possible, la gestion
rigoureuse et efficace de ses activités. Ces procédures impliquent :
45
KHDIMALAH Zied (2010) « La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale », OECT.
70
- La prévention et la détection des fraudes et des erreurs ;
L’objectif de cette section est de mettre l’accent sur les spécificités de l’appréciation
du contrôle interne de la CNAM.
Le système de contrôle interne de la CNAM est très spécifique et différent des autres
entreprises vu la singularité du secteur d’activité, la taille et la complexité des
opérations.
- Pour atteindre les objectifs de la caisse par une gestion des affaires efficace et
efficiente ;
71
1.2 La spécificité du contrôle interne au niveau de la caisse
Au sens de la norme ISA 315, le terme “contrôle interne” comprend cinq composants,
qui sont : l’environnement de contrôle, le processus d’évaluation des risques de
l’entité, le système d’information afférent à l’information financière et à la
communication, y compris les processus opérationnels qui s’y rapportent, les activités
de contrôle et le suivi des contrôles internes.
Selon ISA 400, l’environnement général de contrôle interne est l’ensemble des
comportements, degrés de sensibilisation et actions de la direction (y compris le
gouvernement d’entreprise) concernant le système de contrôle interne et son
importance dans l’entité. Cet environnement a une incidence sur l’efficience des
procédures de contrôle interne spécifiques.
72
- Le système de contrôle de la direction comprenant la fonction d’audit interne,
les politiques et procédures les relatives au personnel ainsi que la répartition
des tâches.
La structure organisationnelle
46
SFAYHI Néjib, « Guide pour l’utilisation des Normes Internationales d’Audit dans l’Audit des Petites et Moyennes Entreprises »,
Comité des Cabinets d’Expertise Comptable de Petite et Moyenne Taille «SMPC» IFAC, 2009.
47
Inspiré de : COLOMBINI Marie –Laurence (Mai 1999) : « La facturation dans les cliniques privées commerciales, Médicales,
Chirurgicales, obstétriques – Approche par les risques du commissaire aux comptes », CNCC France.
73
En effet, l’auditeur doit être en mesure d’identifier le rôle et la responsabilité des
personnels qui constituent l’environnement de contrôle au sein de la caisse c’est-à dire
tous ceux qui participent à l’élaboration et à la mise en place du contrôle interne.
Il doit alors mener au sein de la caisse une série d’entretiens auprès des personnes en
lien avec le processus métier afin d’apprécier le rôle de chacun. L’auditeur a donc
pour objectif, dans sa mission, de s’assurer que le personnel intervenant dans le
processus de contrôle interne du « processus métier » est conscient de l’importance et
de l’objectif de chaque tâche réalisée et de son articulation dans l’ensemble du
processus48.
48
ESSIFI Lobna (2015) « les particularités fondamentales de l’audit financier d’une polyclinique », OECT.
49
LEFEBVRE Francis : « Memento audit et commissariat aux comptes » ; 2011-2012
74
En effet, l’auditeur doit s’assurer que des procédures écrites sont mises en place pour
traiter recrutement, l'orientation, la formation, l'évaluation, le conseil, la promotion,
l'indemnisation…
- Les flux d’opérations dans les activités de l’entité ayant un caractère significatif
pour les états financiers ;
- les contrôles exercés sur les écritures de journal, y compris les écritures non
standard utilisées pour comptabiliser des transactions non récurrentes ou
inhabituelles, ou des ajustements.
75
Etant donné que le système d’information de la caisse est informatisé en faisant
recours à un ERP, les contrôles sont mis en place et suivis par ce dernier. Vu
l’importance du système d’information pour la caisse, porteur du processus métier, il
est nécessaire d’en assurer la fiabilité, la pérennité et la confidentialité.
La caisse doit mettre en place des contrôles d’accès physiques et logistiques à son ERP
et l’auditeur doit vérifier la validité de tous les contrôles.
- Trésorerie ;
50
Inspiré de : KHDIMALAH Zied (2010) « La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale », OECT.
76
- Personnels ;
Selon l’ISA 400, le risque lié au contrôle est le risque qu’une anomalie dans un solde de
compte ou dans une catégorie d’opérations, prises isolément ou cumulées avec des
anomalies dans d’autres soldes de comptes ou d’autres catégories d’opérations, soit
significative et ne soit ni prévenue, ni détectée par les systèmes comptables et de
contrôle interne et donc non corrigée en temps voulu.
Le tableau suivant présente les principaux risques liés au contrôle que peut rencontrer
l’auditeur de la CNAM.
Accord de
Arrêté conjoint des
Non-respect de la liste limitative prestations
ministres chargés
d’hospitalisations relative aux prestations médicales non
de la sécurité
médicales accomplies lors des hospitalisations prévues dans la
sociale et de la
dans les cliniques privées. liste
santé publique.
d’hospitalisation.
77
Convention Remboursement
Le dépôt d’un dossier non complet d’un sectorielle des d’un médecin
médecin pour être conventionné avec la CNAM. médecins de libre non
pratique conventionné.
Convention La demande
Le non traitement d’un dossier d’adhésion d’un
sectorielle des d’adhésion est
médecin dans un délai de trente jours qui suit
médecins de libre supposée
son dépôt.
pratique acceptée.
Comptabilisation
Convention
des charges
Le remboursement des prestations soumises à sectorielle des
indument
l’accord préalable de la CNAM sans autorisation. médecins de libre
supportées par la
pratique
caisse.
Remboursement
L’ordonnance médicale ne comporte pas les
Convention des ordonnances
mentions obligatoires prévus par la
sectorielle des médicales ne
réglementation en vigueur tel que le numéro
médecins de libre comportant pas
d’identification du médecin, identifiant unique
pratique. les mentions
du malade, la date…
obligatoires.
Remboursement
Convention indu des
Le formulaire d’arrêt de travail pour maladie ou sectorielle des indemnités de
maternité n’est pas bien rempli. médecins de libre maladie ou
pratique indemnité de
couche.
78
payant). caisse.
Avenant N°7 de la
Le non information du médecin de famille de Paiement du
convention
tout assuré social ayant épuisé son plafond de médecin de
sectorielle des
soins annuel par lettre recommandée avec famille des
médecins de libre
accusé de réception charges indues.
pratique
Remboursement
Convention
Le non-respect de la limite du plafond attribué des charges
sectorielle des
à chaque assuré social en matière des frais des indument
médecins dentistes
soins médicaux et prothèses dentaires supportées par la
de libre pratique
caisse.
Convention Remboursement
Le dépôt d’un dossier non complet d’un
sectorielle des d’un médecin
médecin dentiste pour être conventionné avec
médecins dentistes dentiste non
la CNAM.
de libre pratique. conventionné.
Remboursement
Convention
d’un responsable
Le dépôt d’un dossier non complet d’un sectorielle des
du laboratoire
responsable du laboratoire d’analyses médicale laboratoires
d’analyses
pour être conventionner avec la CNAM. d’analyses
médicale non
médicales.
conventionné.
79
d’analyses supportées par la
médicales caisse.
Convention Remboursement
sectorielle des d'une seule
La duplication d’une ordonnance médicale
laboratoires ordonnance
relative à des analyses.
d’analyses médicale
médicales plusieurs fois.
Convention Remboursement
Le remboursement des prestations d’analyses sectorielle des des charges
médicales non soumises à l’accord préalable de laboratoires indument
la caisse en cas de tiers payant. d’analyses supportées par la
médicales. caisse.
Convention Remboursement
Le dépôt d’un dossier non complet d’un
sectorielle des d’un pharmacien
pharmacien pour être conventionné avec la
pharmaciens non
CNAM.
d’officine. conventionné.
Remboursement
Convention
des charges
Remboursement des frais des médicaments sectorielle des
indument
après les 10 jours qui suivent leur prescription. pharmaciens
supportées par la
d’officine.
caisse.
Remboursement
Convention
des charges
La duplication d’une ordonnance médicale sectorielle des
indument
relative à des médicaments. pharmaciens
supportées par la
d’officine.
caisse.
80
d’officine. caisse.
Remboursement
Convention des frais de
Absence des vignettes ou la mention « sans
sectorielle des médicaments
vignette » qui indique le numéro du lot auquel
pharmaciens indument
appartient le médicament sur l’ordonnance
d’officine supportées par la
caisse.
Remboursement
des frais de
médicaments
Le remboursement des ordonnances ne Convention
indument
comportant pas le montant perçu du sectorielle des
supportées par la
bénéficiaire, la date de la dispensation, le visa pharmaciens
caisse.
et le cachet du pharmacien. d’officine.
Remboursement
Convention
Le dépôt d’un dossier d’adhésion non complet d’une clinique
sectorielle des
par une clinique auprès de la CNAM. non
cliniques privées.
conventionnée.
Remboursement
La caisse poursuit ses relations conventionnelles Convention
d’une clinique
avec une clinique qui a fait l’objet d’une cession sectorielle des
non
ou transfert de propriété cliniques privées.
conventionnée.
Remboursement
des frais
Le remboursement des frais d’hospitalisation Convention
d’hospitalisation
d’un bénéficiaire non pris en charge par la sectorielle des
indument
CNAM. cliniques privées.
supportées par la
caisse.
81
Remboursement
des frais
Le non-respect de la limite du Tarif Forfaitaire Convention
d’hospitalisation
de Responsabilité (TFR) en matière de prise en sectorielle des
indument
charge des frais d’hospitalisation. cliniques privées.
supportées par la
caisse.
Remboursement
d’un responsable
du cabinet
physiothérapie
Le dépôt d’un dossier d’adhésion non complet Convention conventionnée.
par un responsable du cabinet de physiothérapie sectorielle des
auprès de la CNAM. physiothérapeutes.
Remboursement
Le remboursement des prestations de
des prestations
kinésithérapie sans présentation d’ordonnance Convention
de kinésithérapie
médicale préalablement prescrite par un sectorielle des
indument
professionnel habilité conventionné et autorisé physiothérapeutes.
supportées par la
par la CNAM.
caisse.
Remboursement
des prestations
Le non-respect des taux de prise en charge et Convention
de kinésithérapie
des honoraires conventionnels relatifs à la sectorielle des
indument
couverture des frais de kinésithérapie. physiothérapeutes.
supportées par la
caisse.
82
remboursement sans présentation de l’originale physiothérapeutes. de kinésithérapie
de la décision, le mémoire de séance et le indument
bulletin de soins. supportées par la
caisse.
La prise en
charge des
prestations de
La prise en charge des prestations de soins sans soins indument
Décret n°2005-3031
accord préalable du praticien conseil. supportées par la
CNAM.
Non délimitation
des
Absence des manuels des procédures Décret n°2008-
responsabilités
administratives, financières et techniques. 3707. Manque d’efficie
nce.
83
Chapitre 2 : Evaluation du système de contrôle interne et lettre
de direction
Cette démarche permet à l’auditeur de statuer sur la capacité des procédures en place
à neutraliser les risques inhérents identifiés et d’en déduire les risques d’erreurs
possibles sur les états financiers.
Pour plusieurs raisons, l’évaluation du contrôle interne de la CNAM est une nécessité
pour l’auditeur51:
- L’auditeur ne peut pas obtenir la conviction que tous les enregistrements ont
été retranscrits en comptabilité sans s’appuyer sur les procédures ;
- Certains tests portant sur la justification des opérations ne peuvent être réalisés
que dans la mesure où l’auditeur a acquis une connaissance des procédures lui
permettant d’apprécier la pertinence des documents «justificatifs» susceptibles
de lui être présentés ;
- les dirigeants ne peuvent, seuls, s’assurer que leurs procédures et décisions ont
été correctement appliquées.
51
Inspiré de : KHDIMALAH Zied (2010) « La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale », OECT.
84
§ 1. Evaluation du système de contrôle interne
Nous proposons un guide d’évaluation du système de contrôle interne de la caisse sous
forme de programme de travail :
Réf :
Client : Folio :
Evaluation du risque d’inexactitudes Fait par :
Le :
significatives Revue
Exercice : Le :
par :
N
NATURE DES TRAVAUX A FAIRE Oui Non / REF
A
A. Organisation et systèmes d’information
85
Réf :
Client : Folio :
Evaluation du risque d’inexactitudes Fait par :
Le :
significatives Revue
Exercice : Le :
par :
N
NATURE DES TRAVAUX A FAIRE Oui Non / REF
A
6- S’assurer que la communication au Ministère des affaires
sociales et de la solidarité et des tunisiens à l’étranger du
contrat-programmes et les rapports annuels de leur
exécution, les budgets prévisionnels de fonctionnement et
d’investissement et les schémas de financement des
projets d’investissement ont eu lieu dans un délai ne
dépassant pas les quinze jours à partir de la date à
laquelle ils sont arrêtés ;
B. Informatique
86
Réf :
Client : Folio :
Evaluation du risque d’inexactitudes Fait par :
Le :
significatives Revue
Exercice : Le :
par :
N
NATURE DES TRAVAUX A FAIRE Oui Non / REF
A
2. S’assurer que les services utilisateurs soient consultés
pour les décisions informatiques ;
87
Réf :
Client : Folio :
Evaluation du risque d’inexactitudes Fait par :
Le :
significatives Revue
Exercice : Le :
par :
N
NATURE DES TRAVAUX A FAIRE Oui Non / REF
A
12. Vérifier l’impossibilité d’accéder au système
informatique depuis l’extérieur de la société
C. Assurance maladie
88
Réf :
Client : Folio :
Evaluation du risque d’inexactitudes Fait par :
Le :
significatives Revue
Exercice : Le :
par :
N
NATURE DES TRAVAUX A FAIRE Oui Non / REF
A
8. S’assurer que chaque remboursement de prestations
soumises à l’accord préalable de la caisse ait été autorisé
par la CNAM ;
89
Réf :
Client : Folio :
Evaluation du risque d’inexactitudes Fait par :
Le :
significatives Revue
Exercice : Le :
par :
N
NATURE DES TRAVAUX A FAIRE Oui Non / REF
A
disposent d’un dossier complet ;
90
Réf :
Client : Folio :
Evaluation du risque d’inexactitudes Fait par :
Le :
significatives Revue
Exercice : Le :
par :
N
NATURE DES TRAVAUX A FAIRE Oui Non / REF
A
23. Vérifier que l’ordonnance contient les vignettes des
médicaments ou la mention « sans vignette » tout en
indiquant le numéro du lot, le montant perçu du
bénéficiaire, la date de la dispensation, le visa et le
cachet du pharmacien pour chaque remboursement des
frais de médicaments ;
25. S’assurer que la CNAM ait cessé ses relations avec chaque
clinique qui a fait l’objet d’une cession ou transfert de
propriété ;
91
Réf :
Client : Folio :
Evaluation du risque d’inexactitudes Fait par :
Le :
significatives Revue
Exercice : Le :
par :
N
NATURE DES TRAVAUX A FAIRE Oui Non / REF
A
la CNAM ait été préalablement présentée pour bénéficier
des prestations de kinésithérapie ;
Divers
92
Réf :
Client : Folio :
Evaluation du risque d’inexactitudes Fait par :
Le :
significatives Revue
Exercice : Le :
par :
N
NATURE DES TRAVAUX A FAIRE Oui Non / REF
A
D. Immobilisations incorporelles et corporelles
93
Réf :
Client : Folio :
Evaluation du risque d’inexactitudes Fait par :
Le :
significatives Revue
Exercice : Le :
par :
N
NATURE DES TRAVAUX A FAIRE Oui Non / REF
A
l’obligation d’obtention de l’accord du ministère du
domaine de l’Etat pour toute cession ;
E. Immobilisations financières
94
Réf :
Client : Folio :
Evaluation du risque d’inexactitudes Fait par :
Le :
significatives Revue
Exercice : Le :
par :
N
NATURE DES TRAVAUX A FAIRE Oui Non / REF
A
F. Achats- fournisseurs
95
Réf :
Client : Folio :
Evaluation du risque d’inexactitudes Fait par :
Le :
significatives Revue
Exercice : Le :
par :
N
NATURE DES TRAVAUX A FAIRE Oui Non / REF
A
G. Fraude
96
Réf :
Client : Folio :
Evaluation du risque d’inexactitudes Fait par :
Le :
significatives Revue
Exercice : Le :
par :
N
NATURE DES TRAVAUX A FAIRE Oui Non / REF
A
- Qu’elle a communiqué toutes les informations relatives
aux allégations ou aux soupçons de fraudes ayant une
incidence sur les états financiers de l’entité, portées à
sa connaissance par des employés, d’anciens employés,
des analystes, des autorités de réglementation ou
d’autres personnes.
H. La gestion du personnel
97
Réf :
Client : Folio :
Evaluation du risque d’inexactitudes Fait par :
Le :
significatives Revue
Exercice : Le :
par :
N
NATURE DES TRAVAUX A FAIRE Oui Non / REF
A
soient pas saisies par la même personne ;
98
2.1 Analyse des points forts et des faiblesses
L’auditeur cherche à s’appuyer sur les points forts du contrôle interne afin d’alléger
ses travaux de validation des comptes et d’identifier les faiblesses qui devront faire
l’objet d’une attention particulière lors du contrôle des comptes.
L’auditeur aura une grande probabilité d’avoir des soldes comptables exacts, si la
phase d’évaluation du système de contrôle interne de la CNAM révèle l'existence d'une
organisation administrative et comptable de qualité, c’est à dire l'existence et le
fonctionnement d’un contrôle interne fiable au sein de la CNAM.
En effet, un contrôle interne fiable permet à l’auditeur d’alléger ses contrôles des
comptes correspondant à des zones jugées fiables, de renforcer ses contrôles sur les
zones jugées défaillantes voire de refuser de certifier les comptes en cas de lacunes
d’une très grande gravité.
La direction trouvera des informations très importantes dans les conclusions des
travaux relatifs au contrôle interne. Il est recommandé aux directeurs de la caisse de
s’entretenir périodiquement avec l’auditeur afin parfaire l’organisation et la
performance de la CNAM.
KHDIMALAH Zied (2010) « La démarche d’audit dans les caisses de sécurité sociale », OECT.
52
99
Ce rapport ne comporte que les insuffisances relevées par les travaux d’audit et ne fait
pas mention des points forts de contrôle interne de la CNAM.
Par ailleurs, outre l’obligation de mise en œuvre des diligences professionnelles et des
normes d’audit généralement admises, l’auditeur de la CNAM en tant qu’établissement
public à caractère non administratif, doit respecter les dispositions du décret 87-529
du 1er avril 1987 fixant le mode de révision des comptes des entreprises publiques, ce
décret précise dans son article 6 que le réviseur légal doit s’assurer de manière
permanente de la fiabilité du système de contrôle interne et procéder annuellement
aux investigations nécessaires en vue d’apprécier notamment les procédures
administratives, financières et comptables et les modalités d’établissement des
budgets de fonctionnement et d’investissement et les procédures de passation des
marchés.
- Une rédaction détaillée des faiblesses du contrôle interne qui seront organisées
par cycles et par période : anciens points et nouveaux points ;
L’auditeur doit effectuer aussi des tests de suivi, de confirmation et de vérification des
points soulevés pendant les derniers exercices, il ne doit pas se contenter des réponses
données par les responsables de la caisse.
100
Chapitre 3. Validation des comptes et opinion d’audit
L’auditeur doit obtenir tout au long de la mission des éléments probants suffisants et
appropriés pour fonder l’assurance raisonnable lui permettant de délivrer sa
certification.
- Contrôles arithmétiques ;
- Confirmation directe ;
- Examen analytique ;
Dans ce cadre, ISA 330 stipule que indépendamment de son évaluation des risques
d’anomalies significatives, l’auditeur doit concevoir et mettre en œuvre des
procédures de corroboration pour chaque catégorie d’opérations, solde de compte et
information fournie, dès lors qu’elles sont significatives.
Selon l’approche d’audit par les risques, les tests substantifs sont programmés en
fonction de l’évaluation du système de contrôle interne et du seuil de signification. En
effet, pour les rubriques significatives et ceux porteurs de risque, les tests substantifs
sont renforcés en mettant plus des diligences et des sondages.
Nous proposons dans ce chapitre un programme de contrôle des comptes adapté aux
spécificités de la CNAM.
101
Section 1 : Programme de contrôle des comptes spécifiques à la CNAM
§ 1. Validation des comptes des associés, ayants droit et les stocks des médicaments
spécifiques
La validation des comptes et des ayants droits nécessite la mise en œuvre par
l’auditeur des diligences suivantes :
- S’assurer que la CNAM possède d’un état justifiant les comptes relatifs aux
créances sur les cotisants CNSS et CNRPS ;
- S’assurer qu’un audit spécifique ait été réalisé par la CNAM pour s’assurer de la
réalité des créances déclarées par la CNSS et la CNRPS ;
- S’assurer que les provisions sur les comptes cotisants aient été calculées sur la
base d’une balance âgée détaillée des créances et compte tenu des
encaissements subséquents ;
102
- Vérifier que les revenus techniques concernant les cotisations CNSS et CNRPS de
l’exercice N soient comptabilisés selon les déclarations déposées par les
cotisants du 01er Janvier de l’exercice N au 31 Décembre de l’exercice N.
Les médicaments spécifiques sont des médicaments vitaux et coûteux qui nécessitent
une attention particulière de l’auditeur.
Selon l’ISA 501, l'auditeur devra obtenir des éléments probants suffisants et appropriés
quant à l'existence et à l'état des stocks :
- En étant présent à l’inventaire physique des stocks, à moins que cela ne soit pas
faisable en pratique, afin :
103
Au sens de l’ISA 501, si l’auditeur ne peut pas être présent à l’inventaire physique, il
doit effectuer ou observer des comptages à une autre date, et mettre en œuvre des
procédures d’audit pour vérifier les mouvements des stocks survenus entre les deux
dates.
Pour valider cette assertion, l’auditeur procède généralement à des contrôles sur la
valorisation des stocks et sur leur dépréciation.
Pour la CNAM, l’auditeur doit essayer avec les équipes comptables de retracer les
valeurs calculées par le système d’exploitation.
L’auditeur contrôle les mouvements des stocks à travers une revue analytique
détaillée et un test de cadrage.
104
- L’obtention ou l’établissement d’un état récapitulatif des stocks par catégorie
de maladie en comparaison avec l’année précédente;
§ 2. Validation des comptes charges, les ayants droit et comptes rattachés et prise
en compte des spécificités liées aux activités techniques des entreprises
d’assurance maladie
Afin de valider les comptes charges, les contrôles de l’auditeur pourront porter
notamment sur :
105
- La situation familiale de chaque assuré (marié/célibataire, nombre des enfants à
charge)
Afin de valider la réalité des charges enregistrées, l’auditeur doit se fonder sur
l’évaluation du système de contrôle interne, il peut aussi rapprocher un certain nombre
d’écritures comptables avec les dossiers de prestations d’assurance maladie.
Pour vérifier si les charges sont rattachées à la bonne période, l’auditeur met
généralement en œuvre des sondages sur les charges comptabilisées en fin d’exercice
et sur les charges comptabilisées sur l’exercice suivant, pour vérifier le rattachement
de ces charges au bon exercice.
Nous citons à titre d’exemple les diligences à mettre en œuvre par l’auditeur pour la
validation des charges techniques :
- S’assurer qu’il n’existe pas des dossiers de remboursement qui ont été annulés
ou rejetés et qui sont déclarés sur le système comme étant validés ou en cours
de vérification ;
- S’assurer qu’il n’existe pas des bulletins de soins payés et qui ont été déclarés
par le système comme n’ayant pas fait l’objet d’aucun droit ni administratif ni
médical ;
- S’assurer qu’il n’existe pas des bulletins de soins payés bien qu’ils soient
déclarés comme annulés sur le système ;
- S’assurer qu’il n’existe pas des bulletins de soins payés relatifs à des dossiers
incomplets et pour lesquels des correspondances ont été émises aux assurés.
- S’assurer que la CNAM dispose des états détaillés par assurés et par référence de
dossier des différents comptes des charges à payer, et que ces états
comportent :
106
Le bureau ;
Le numéro de l’affilié ;
La nature de la prestation ;
L’année de la prestation ;
Le montant de la prestation.
- S’assurer que les charges à payer de l’exercice N-1 concordent avec les charges
à payer au cours de l’exercice N.
§ 1. Revue fiscale
La revue fiscale est une étape prépondérante dans l’audit de la CNAM vu les
spécificités du régime fiscal.
L’auditeur doit réserver une partie importante de son temps à la revue de la situation
fiscale de la CNAM.
1.1 En matière de la TVA
La vérification des comptes de T.V.A déductible se fait en parallèle avec l’audit des
achats et essentiellement à travers la vérification que la comptabilisation des achats
se fait en hors taxe, ainsi que la vérification de la conformité du solde des comptes de
T.V.A déductible avec les soldes figurant sur les déclarations mensuelles.
107
1.2 En matière d’impôt direct
La vérification des comptes des retenues à la source se fait parallèlement à l’audit des
achats et des salaires et essentiellement à travers :
- Les retenues à la source subies par la CNAM sont matérialisées par des
certificats ;
- S’assurer que la CNAM a effectué les retenues à la source au taux de 1,5% pour
les paiements supérieurs à 1.000 dinars ;
108
- La vérification de l’exactitude de l’assiette la TCL ;
En vertu de la loi de finance pour l’exercice 2006, la CNAM est exonérée de la TFP mais
elle demeure soumise à la FOPROLOS.
Enfin, l’auditeur doit s’assurer du respect des délais de dépôt des différentes
déclarations tels que mentionnés dans la première partie.
§ 2. Autres comptes
- Obtenir le détail des comptes des charges d’entretien et des achats des produits
consommables afin de s’assurer qu’elles ne portent pas de dépenses à
immobiliser telles que les grosses dépenses d’entretien;
109
- Revoir le traitement des résultats d’inventaire (immobilisations non existantes,
non exploitées, …) ;
- Vérifier par sondage les taux et modes d’amortissement retenus par la CNAM
pour les immobilisations acquises au cours de l’exercice afin de s’assurer de
leurs cohérence avec les immobilisations acquise au cours des exercices
antérieurs ;
110
- L’établissement d’un état faisant apparaître les soldes d’ouverture et de clôture
et les mouvements de l’exercice ;
- L’obtention des explications sur les évolutions les plus significatifs à travers des
entretiens avec le responsable des placements.
- S’assurer pour les prêts accordés au personnel que les applications informatiques
mises à la disposition de direction des ressources humaines soient intégrées avec
la comptabilité et permettent l’édition d’états récapitulatifs et rapprochables
aux soldes comptables ;
- S’assurer que la CNAM dispose pour les obligations acquises les documents de
base des opérations de souscriptions et des états détaillés (durée, taux, date
d’échéance, principal…) justifiant l’acquisition des obligations et le calcul des
produits financiers se rattachant à l’exercice en cours.
L’auditeur s’assure que les produits se rattachant aux immobilisations financières ont
été correctement évalués à la clôture de l’exercice.
111
2.2.2 L’existence des soldes
L’auditeur contrôle la justification des soldes en vérifiant les titres de propriété (EX :
certificat de souscription).
2.3 Achats-fournisseurs
112
L’établissement d’un comparatif avec l’exercice antérieur des comptes
achats et charges externes ;
La réalisation d’une analyse comparative des charges par groupe des comptes
en les comparants avec les données de l’exercice antérieur et avec le
budget ;
L’examen de l’évolution des ratios les plus pertinents (par exemple : délai
moyen de règlement) ;
L’obtention des explications sur les variations les plus significatifs par
entretien ;
Une revenue analytique qui permet de valider la cohérence des FNP d’un
exercice à un autre par nature de charge et de détecter les éventuels oublis
ou surévaluation d’une FNP ;
113
- La validation des dettes en monnaie étrangère se fait à travers :
La validation des cours retenus pour la valorisation au 31/12 pour les soldes
en devises significatifs ;
§ 1. Revue du dossier
La finalité du contrôle externe des comptes est l’expression par l’auditeur d’un avis sur
la régularité et la sincérité des comptes et l’image fidèle de la situation financière de
la CNAM ainsi que du résultat des opérations. Cet avis doit conclure soit à la
certification des comptes, soit à une certification assortie de réserves soit enfin au
refus de certification. Ce rapport doit répondre à des conditions de fonds et de formes.
53
ISA 220 « Contrôle qualité des missions d'audit d'informations financières historiques ».
114
2.1 Normes de références, conditions de fonds et de forme
Lors de l’établissement de son rapport d’audit sur les états financiers l’auditeur fait
références aux normes internationales suivantes :
- ISA 700 : Fondement de l’opinion et rapport d’audit sur des états financiers ;
Selon de ces normes, le rapport d’audit peut être soit un rapport standard ou un
rapport modifié.
Le rapport d’audit doit respecter les conditions de fonds et de forme détaillées ci-
dessous :
115
- L’auditeur doit mentionner le titre de chacun des éléments des états financiers
composant l'ensemble complet des états financiers, renvoyer aux pratiques
comptables significatives et d'autres notes explicatives et indiquer la date et la
période des états financiers audités ;
A titre d’exemple, nous citons les deux cas d’obligations légales et réglementaires
prévues par la réglementation Tunisienne des sociétés commerciales :
116
Vérification de la conformité entre les données et informations figurantes
dans les états financiers et celles reportées dans le rapport de gestion
conformément aux dispositions de l’article 266 du code des sociétés
commerciales;
- La date du rapport;
Selon ISA 700, l’expression d’une opinion sans réserves signifie que l’auditeur a évalué
au regard des exigences du référentiel d’information financière applicable que :
- Les états financiers fournissent des informations adéquates sur les principales
méthodes comptables retenues et suivies ;
- Les informations présentées dans les états financiers sont pertinentes, fiables,
comparables et intelligibles ;
117
- La terminologie utilisée dans les états financiers, y compris l’intitulé de chacun
d’eux est approprié.
Un rapport est modifié lorsque l’auditeur exprime une opinion autre qu’une
certification pure et simple. Un rapport modifié peut être un rapport avec réserves, un
rapport défavorable ou une impossibilité d’exprimer une opinion.
Selon ISA 705, l’auditeur doit exprimer une opinion avec réserves dans l’un ou l’autre
des cas suivants :
Une opinion avec réserve est traduite par le terme « sous réserve » de l'incidence des
questions sur lesquelles porte la réserve, ces questions fondant l’opinion avec réserves
seront détaillées dans un paragraphe intitulé « Justification de l’Opinion avec
réserves ».
- L’état des engagements hors bilan tel qu’annexé aux états financiers ne
comporte pas une estimation des engagements qui naissent suite à l’octroi des
carnets de soins et ce notamment pour le cas des APCI ;
118
communiqué les tables/ champs informatiques utilisés, ainsi que les prestations
de soins qui interviennent dans l’algorithme de calcul des dépassements des
plafonds des frais de soins. Compte tenu de la complexité et du nombre des
paramètres qui entrent en ligne de compte pour calculer ces dépassements nous
n’avons pas pu nous assurer de l’exactitude de ces créances. Notons que ces
créances n’ont pas fait l’objet de provisions en 201X et qu’une compagne de
recouvrement a été initiée en 201X ;
- Les subventions accordée par la CNAM dans le cadre des différents programmes
de renforcement des structures sanitaires ne sont pas comptabilisées en charges
au fur et à mesure de la réalisation des investissements financés par la CNAM,
mais sont constatées en charges à raison d’un cinquième de l’enveloppe globale
décidée pour le plan quinquennal. Notons que, les subventions décidées et non
utilisées au titre des différents programmes de renforcement des structures
sanitaires (estimés à XX KDT) aurait dû être présentées parmi les engagements
hors bilans. Par ailleurs, le rapprochement réalisé par nos soins entre les soldes
comptables des comptes relatifs aux plans de renforcement des structures
sanitaires et la situation relative à la contribution de la CNAM au financement
d’équipement médical arrêté par la direction des relations conventionnelles
dégage des passifs (ou engagements hors bilan) de la CNAM minorés de XX KDT et
qui demeurent non justifiés ;
119
Les dossiers des prêts du personnel, provenant de la CNSS et la CNRPS,
justifiant l’octroi et les droits de la CNAM ne sont pas disponibles. Par
ailleurs, la CNAM a effectué au 31 décembre 201X des retenues sur salaires
au titre de ces prêts pour un montant de XX KDT. Ces retenues aurait dû être
présentées en autres actifs courants en déduction du principal au lieu de les
présenter séparément du passif.
Les prêts au personnel accordés par la CNAM qui s’élèvent à XX KDT sont
présentés au bilan pour la partie à long terme et la partie à court terme
conjointement au niveau des immobilisations financières. En se basant sur le
taux de remboursement enregistré en 201X, nous estimons que la partie à
court terme est évaluée à au moins XX KDT.
A notre avis, sous réserve des points ci-dessus présentés, les états financiers
mentionnés plus haut sont réguliers et sincères et présentent une image fidèle, pour
tous les aspects significatifs, du résultat des opérations de l’exercice arrêté au 31
décembre 201X ainsi que la situation financière et du patrimoine de la CNAM à la fin de
cet exercice en conformité avec les normes comptables tunisiennes prévues par la loi
96-112 portant promulgation du système comptable des entreprises et aux concepts
comptables fondamentaux généralement admis.
Opinion défavorables
Selon ISA 705, l’auditeur doit exprimer une opinion défavorable lorsqu’il conclut, après
avoir recueilli des éléments probants suffisants et appropriés, que les anomalies, prises
individuellement ou collectivement, ont des incidences à la fois significatives et
généralisées sur les états financiers.
La CNAM ne possède pas d’un état justifiant les comptes relatifs aux créances
sur les cotisants de la CNSS qui totalisent au 31 décembre 201X un solde brut
égal à XX KDT et des provisions cumulées égales à XX KDT ;
Il n’y a pas eu un audit spécifique réalisé ni par la CNAM, ni par nos soins sur
le processus « Revenus techniques-cotisants-encaissements » assuré par la
CNSS ;
121
Les provisions sur les comptes cotisants ne sont pas calculées sur la base
d’une balance âgée détaillée des créances et compte tenu des encaissements
subséquents. Par ailleurs, les comptes cotisants ne font pas la distinction
entre cotisants normaux et cotisants douteux ;
Opinion défavorable
A notre avis, en raison de l'incidence des questions évoquées au(x) paragraphe(s) qui
précède(nt), les états financiers ne donnent pas une image fidèle de (ou "ne présentent
pas sincèrement, dans tous leurs aspects significatifs") la situation financière de la
CNAM au 31 décembre 201X, ainsi que du résultat de ses opérations et des flux de
trésorerie pour l’exercice clos à cette date, conformément aux principes comptables
généralement admis en Tunisie.
Selon ISA 705, l’auditeur doit formuler une impossibilité d’exprimer une opinion
lorsqu’il n’est pas en mesure d’obtenir des éléments probants suffisants et appropriés
sur lesquels fonder une opinion, et qu’il conclut que les incidences éventuelles des
anomalies non détectées sur les états financiers, si anomalies il y a, pourraient être à
la fois significatives et généralisées.
L’auditeur doit indiquer qu’il est impossible d’exprimer une opinion lorsque, dans ces
circonstances extrêmement rares caractérisées par des incertitudes multiples, et bien
122
qu’il ait obtenu des éléments probants suffisants et appropriés au sujet de chacune des
incertitudes, il conclut qu’il ne lui est pas possible de se former une opinion sur les
états financiers en raison de l’interaction possible des incertitudes et de leur
éventuelle incidence cumulative sur les états financiers.
Selon ISA 706, l’auditeur doit insérer une paragraphe d’observation après son opinion
d’audit, s’il considère nécessaire d’attirer l’attention des utilisateurs sur un point qui
est présenté ou fait l’objet d’informations dans les états financiers et qui, selon son
jugement, revêt une importance telle qu’il est fondamental pour la compréhension des
états financiers par les utilisateurs, à la condition d’avoir obtenu des éléments
probants suffisants et appropriés confirmant que les états financiers ne comportent pas
d’anomalie significative relativement à ce point.
123
direction générale se doit de définir un référentiel comptable acceptable pour le
traitement et la présentation de ses états financiers. Les principes de
reconnaissance de revenus, les critères de distinction entre fonds de dotation,
réserves et provisions, charges à payer et engagement hors bilan, ainsi que les
règles de présentation des états financiers, méritent d’être précisés davantage
compte tenu ses systèmes comptables comparés. A titre d’illustration de la
problématique soulevée dans ce qui précède, l’article 10 de la loi de création de
la CNAM (loi 2004-71) énonce que : « En cas de dissolution de la caisse, ses biens
et droits feront retour à l’Etat qui exécutera ses engagements conformément à
la législation en vigueur ». Ainsi et à défaut de précision du référentiel
comptable applicable aux comptes de réserves et fonds de dotations, et en
application des règles générales définies par les normes comptables tunisiennes,
la CNAM aurait dû défalquer entre le fonds de dotation et les réserves.
124
Conclusion Deuxième Partie
Aussi, nous avons remarqué la nécessité de recours par l’auditeur aux travaux des
experts et spécialistes externes pour l’identification des zones des risques nécessitant
des compétences externes (Médecins généralistes, Médecins spécialistes, Médecins
dentaires…).
Par ailleurs, une bonne prise de connaissance de l’activité permet l’identification des
risques d’anomalies significatives et donc de mettre en œuvre une stratégie d’audit
adaptée en focalisant les tests d’évaluation du système de contrôle interne sur les
domaines spécifiques et à risque majeur et en mettant en place une stratégie efficace
d’audit des comptes à fin d’établir une opinion d’audit appropriée et fondée sur des
éléments probants suffisants et adéquats.
125
Conclusion générale
A cet effet, ce mémoire a présenté une méthodologie et des outils pratiques sur
lesquels l’auditeur peut s’appuyer pour réduire le risque d’anomalies significatives
dans les comptes et fonder son opinion sur les états financiers de la CNAM.
Par ailleurs, il convient de définir le cadre dans lequel les outils proposés pourront être
utilisés de manière pertinente. La présente étude n’a abordé principalement que les
spécificités liées aux cycles clés au sein de la CNAM. Les risques liés à des éléments
communs à toute forme d’activité n’ont pas été donc étudiés d'une façon détaillée.
126
indispensable, dans le cadre de la deuxième partie, l’évaluation des procédures de
contrôle interne pour le bon accomplissement d’audit en s’appuyant sur des tests de
procédure.
Ces tests de procédure se sont accompagnés de contrôles de substance portant sur les
diverses catégories d’opérations et sur les soldes des comptes jugés significatifs au
regard des seuils de travaux fixés lors de la planification.
Proposer des programmes de contrôle des comptes relatant les tests substantifs
à faire, par assertion d’audit.
127
L’activité de la CNAM est une activité très spécifique et très réglementée vu que
les textes législatifs et réglementaires prévus touchent, pratiquement, tous les
aspects de l’activité. A cet égard, la CNAM gagnerait de renforcer sa structure
juridique par la mise en place des systèmes efficaces de veille juridique, ainsi
que leurs structures de contrôle (audit interne). Pour l’auditeur externe, il doit
investir dans la connaissance des textes législatifs et réglementaires régissant
l’entité audité afin de savoir la manière dont elle s’y conforme et de s’assurer
de leur traduction appropriée dans les états financiers.
Il ya des risques inhérents quant à l’exactitude des actes indiqués dans les
bulletins de soins;
Néanmoins, ce mémoire n'avait pas pour objectif l'élaboration d'un plan de mission
type ou d'un programme de travail standard, mais de donner à l’auditeur certains
éléments de réflexion relatifs aux aspects spécifiques de la CNAM qui doivent lui
permettre de mieux orienter sa mission.
En effet, cette étude vise à rassembler les éléments qui nous semblent essentiels pour
appréhender l’activité de la CNAM et aux fins de permettre à l’auditeur intervenant
dans cette caisse de mettre en œuvre les techniques d’audit adaptées en la
circonstance. De ce fait, elle ne cherche pas à reprendre exhaustivement les étapes
128
d’une démarche d’audit. Elle se propose de se focaliser sur l’identification des risques
inhérents à l’activité de l'assurance maladie et la mise en œuvre de diligences
spécifiques en matière d’appréciation du contrôle interne et de validation des comptes
en réponse aux risques identifiés.
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