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« Il ne m’écoute pas, ne m’obéit pas et ne participe pas à la

vie de la maison… je n’en peux plus ! »

Notre société est conditionnée par les rapports de force, les rapports de domination.

Au sein de la famille, ils se matérialisent par les menaces, le chantage, les humiliations, la
violence physique, verbale et morale, les injonctions, etc… ce qu’on appelle les “Violences
Educatives Ordinaires”.

À chaque fois que nous donnons une fessée ou une punition, que nous utilisons le chantage ou que
nous crions sur notre enfant, c’est que nous cherchons à avoir raison, à avoir le contrôle, à
exercer une domination sur l’enfant pour qu’il fasse ce que nous avons décidé, comme on l’a
décidé.

Cette « violence éducative ordinaire » abîme profondément l’enfant et la relation que nous
avons avec lui. Imaginez votre ressenti si votre conjoint ou votre patron vous parlait de cette façon !

Parfois, il y a un réel danger et il est nécessaire d’imposer avec fermeté notre demande à l’enfant :

 accrocher la ceinture de sécurité en voiture,


 nous tenir la main pour traverser la route,
 ne pas jouer avec des produits dangereux, etc.

Mais souvent, soyons honnêtes avec nous-mêmes, nous cherchons juste à avoir raison, à
imposer notre volonté, notre désir, notre façon de voir les choses.

Finalement, regardons de plus près : qu’est-ce qui est le plus important pour moi, d’avoir raison, de «
gagner » l’affrontement… ou de chercher une approche différente qui satisfait les deux parties,
qui nourrit la relation ?

Nous ne sommes pas en train d'affronter un “ours féroce”, nous sommes face à notre enfant. Posons-
nous alors cette simple question : « Qu’est-ce qui est le plus important pour moi, obtenir
obéissance ou entretenir notre lien d’amour ? »

N’oublions pas que nos enfants reproduisent avec les autres les relations que nous établissons
avec eux : ils modélisent tous les comportements des adultes référents qui les entourent.

Quand on se met dans une position de domination par rapport à son enfant et que l’on se
montre autoritaire ou humiliant… on lui apprend à faire de même avec les autres.

En se comportant ainsi avec lui, on lui montre que s’il veut qu’un camarade lui obéisse, il
convient de le taper, de le punir, de le menacer, de lui faire du chantage, etc. Idem si ce copain a
fait une erreur ou une bêtise.

Est-ce vraiment ce type de comportement que nous souhaitons voir nos enfants assimiler comme
modèle de référence pour leur vie future ?

Non évidemment ! Mais alors, comment je fais, sans lui donner d’ordre quand par exemple…

Copyright 2022 Isabelle Filliozat / Editions Les Supers Parents


La Situation Problématique :
Ses vêtements traînent par terre dans sa chambre !

La Réaction Réflexe :
Dans ces moments- là, nous avons tendance à l’accuser et à le juger « Décidément, tu ne fais
jamais attention, tu es infernal ! ».

Accusations, dévalorisations, etc. : l’accent est mis sur ce qui ne va pas chez lui.
Il ne peut pas entendre ce qu'on essaye de lui dire, il va d'abord chercher à se défendre ! Et
nous ferions certainement de même !

N’oublions pas que le cerveau de l'enfant va interpréter les affirmations des parents, (et aussi celles
de ses autres figures de référence) comme une “définition” : « tu es casse-pied, tu es sale, tu es
nul(le), tu es chiant(e)… ». Et comme l’enfant a tendance à se conformer à ce que ses parents
disent de lui, plus nous allons donner une définition, plus il va l'incarner !

Autre réaction reflexe : comme nous n'osons pas montrer notre colère, de peur de perdre l’amour de
notre enfant, ou que nous n’avons pas envie de nous lancer dans une négociation… nous préférons
ranger à sa place. L'enfant enregistre alors qu'il n'a pas besoin de ranger sa chambre, puisque nous
sommes là pour le faire.

Finalement : D’un coté, ne rien dire, ça ne lui apprend rien; de l’autre coté, les punitions et l’autorité ne
servent qu’à le distraire du problème. Alors Que faire ?

Notre objectif :
Susciter chez notre enfant l’envie de coopérer.

Et pour cela, partager nos sentiments et ce que l’on vit sur le moment est un des meilleurs moyens : «
Je suis énervée ce soir, j’ai besoin d’au moins 10 minutes de calme et de silence ». L’attention est
mise sur votre besoin (de calme) et non sur leur frustration.
Les enfants peuvent respecter la consigne en étant contents de vous offrir ce moment de calme. Ils
font quelque chose pour vous… plutôt que contre eux.

La nouvelle attitude proposée par Isabelle Filliozat :


Dans ces moments-là, Isabelle Filliozat nous invite à exprimer ce que nous vivons (en utilisant le
JE plutôt que le TU) afin de donner à notre enfant l’envie de coopérer avec nous.

La plupart du temps, il suffit de décrire ce que vous ressentez. Car vous avez parfaitement le droit,
vous aussi, d’être en colère, fatiguée, triste, etc…

Quand vous parlez de vous, votre enfant devient conscient de vos sentiments et en général, il a
naturellement envie de les respecter (l’enfant est naturellement empathique).

 Soulignez vos attentes plutôt que ses manquements,


 Formulez vos besoins et vos sentiments,
 Et faites une demande claire pour l'inciter à coopérer.

« Quand je vois tout ce bazar dans le salon (alors que j’ai tout rangé hier)… je me sens désespéré(e).
Peux-tu s'il te plait ranger tes jouets à leur place ? »

Copyright 2022 Isabelle Filliozat / Editions Les Supers Parents


Exemple personnel de Camille et Olivier :
Olivier : « Si j’ordonne aux enfants de ranger leur chambre de manière autoritaire et en mode un peu
bougon, je sais que j’aurais le droit à des « J'ai pas envie », « Ça me saoule », « Vivement que je
sois grand pour pouvoir faire ce que je veux »...
Alors que si, je leur rappelle gentiment « Eh les enfants, c'est l'heure de faire le coup de rangement du
soir avant le dîner. », je vais quand même avoir quelques « Pfff, encore !!! », mais ils se mettront en
mouvement plus facilement.
Ils savent que ce n'est pas pour les embêter, que nous non plus nous ne sommes pas fans du
rangement et du ménage, mais nous leur avons expliqué à quel point c’est important pour nous, de
vivre dans un environnement propre et ordonné.
Nous savons d’ailleurs qu’ils y trouvent eux aussi leur compte : eux aussi préfèrent se blottir dans des
couvertures qui sentent bons, marcher pieds nus sans se coller plein de trucs sous les pieds, et avoir
une chambre en ordre où il y a plein de place par terre pour faire une construction de Lego... ».

Camille : « Exprimer les émotions et les sentiments qui nous traversent, faire des demandes claires,
écouter l’autre sans jugement, etc. sont des compétences indispensables au “Vivre Ensemble”. Savoir
vivre ensemble, se respecter, se sentir libre tout en respectant la liberté de l’autre… cela s’apprend !
Et un des meilleurs endroits pour pouvoir pratiquer, c'est en famille !
Les réunions de famille sont d’ailleurs des moments privilégiés, où nous pouvons, adultes comme
enfants, exprimer nos besoins, nos sentiments, et poser les actions nécessaires pour répondre aux
différentes demandes ».

Pour résumer :
Plutôt que d’imposer, d’ordonner... Exprimons ce que nous vivons, ce que nous ressentons
face à telle ou telle situation. Puis faisons une demande claire…en n’hésitant pas, quand c’est
possible, à y ajouter un peu de fun !

Comme toujours, Nous vous invitons à tester cette nouvelle attitude… et à nous faire part de vos
expériences.

Copyright 2022 Isabelle Filliozat / Editions Les Supers Parents

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