MANAGEMENT DE PROJET
Lavenir BOKO
Durée approximative :
Objectifs pédagogiques :
Objectif général :
L’objectif général du module, c’est d’amener les étudiants à appréhender le processus et les
outils nécessaires de management des projets
Objectifs spécifiques :
A la fin de la formation, les étudiants doivent être en mesure de :
Au niveau du savoir :
Avoir une bonne compréhension des concepts importants relatifs à la gestion des projets
Identifier les différentes étapes du cycle de gestion de projets
Connaître les différents outils et méthodes de conception et de gestion de projets
Avoir une bonne compréhension du contenu d’un dossier de projet.
Au niveau du savoir-faire :
Etre en mesure de formuler des projets et pouvoir les exécuter, les suivre et les évaluer,
Utiliser les différents outils et méthodes de conception et de gestion de projet
Monter un dossier de projet.
Au niveau du savoir-être :
Etre à la fin de la formation un agent de développement promoteur de projets novateurs
capables d’induire un changement
Evaluer ses besoins ou ceux des autres et les traduire en projets pertinents
Introduction générale
La phase d’identification
Conception du projet
La présélection des projets
Méthode proposée pour prioriser les projets présélectionnés
Les outils d’identification de projet
L’arbre des objectif
Le cadre logique
La matrice de marketing
Présentation du Mémoire d’Identification de Projet (MIP)
La faisabilité du projet
La faisabilité technique
La faisabilité financière
Faisabilité sociale et/ou environnementale
La faisabilité économique
La faisabilité organisationnelle
La planification de projet
La planification structurelle
La planification organisationnelle
La planification opérationnelle
La planification financière
La réalisation du projet
Les premières rencontres
Les fonctions de gestion
Suivi - évaluation du projet
Intérêt et but du suivi
Objectif du suivi
Intérêt et but de l'évaluation
Objectif de l'évaluation
Modalités d'évaluation et de suivi
- Exposés suivis de débats faits par les étudiants sous la supervision du professeur sur les
principaux outils de gestion de projet
Evaluation
Elle se fera de la manière suivante :
- Examen de synthèse……………………………………………………………….50%
Au cours de ces dernières décennies, beaucoup d’organisations ont acquis de l’expérience dans la
gestion des projets. A travers cette expérience, il s’est développé une approche qui est actuellement
largement appliquée. Celle-ci répartit la gestion des projets en un nombre de phases distinctes. Ces
phases constituent ce qu’on appelle « Cycle de Projet »
La gestion d’un Cycle de Projet se fera que toutes les phases du cycle soient conçues et gérées de
manière qu’elles soient interdépendantes. Ceci implique que la gestion de chaque phase tienne
compte des éléments (analyses, informations, méthodes…) de la ou des phases précédentes.
En d’autres termes,
La Gestion du Cycle de Projet se focalise sur la gestion des interventions ayant comme objectif de
contribuer à changer une situation insatisfaisante en une situation satisfaisante.
Par ailleurs, les hommes ainsi que leurs interactions constituent d’importants facteurs dans ce
processus de changement. Les gestionnaires des projets doivent, par conséquent tenir compte de la
complexité des interactions humaines, des tempéraments et des valeurs socioculturelles des acteurs
impliqués.
La gestion d’un projet doit alors tenir compte de ces défis liés au contexte et aux acteurs par la voie
de la collecte des informations, des échanges et des analyses.
Ainsi, dans ce processus, toutes les principales parties concernées seront appelées à prendre
continuellement des décisions sur base d’informations disponibles.
La Gestion d’un Cycle de Projet est un système de direction qui est employé par beaucoup
d’organismes de développement.
Les définitions sont riches et nombreuses, mais pas toujours cohérentes entre elles.
Essayons, malgré la quantité, de retenir celles qui nous paraissent les meilleures.
Quelle que soit leur nature, les projets présentent un certain nombre de caractéristiques
communes présentées dans le tableau suivant :
Gestion des projets 7
Caractéristiques des projets
Produit unique
Contexte unique
La nouveauté ; l’unicité
Processus unique
Incertitude
Temporaire par nature
Une durée limitée
Dates de début et de fin
De performance
De qualité (normes)
Des contraintes rigoureuses
De délais (échéances de livraison)
De coûts
Les projets prennent naissance dans l’émergence d’un
désir ou d’un besoin et se terminent par la livraison d’un
Un cycle de vie dynamique
produit ou service perçu comme satisfaisant ce besoin
Cycle itératif constitué de phases
Intérêts différents
Disciplines différentes
L’implication de nombreux
Organisations différentes
intervenants (complexité)
Cultures différentes
Les micro-projets : à l’opposé des précédents, se caractérisent par leur envergure limitée.
La gestion de projet, comme nous pouvons l’imaginer, est aux antipodes du désordre et du
chaos. Elle ne laisse rien au hasard, ou si peu. Comme elle vise à réduire l’incertitude afférente
au projet, elle doit en anticiper les moindres détails. Ainsi, de manière à éviter d’ « omettre »,
d’ « oublier », pire d’ « occulter » certaines composantes, la gestion de projet comprend
différentes étapes, réalisées et entreprises les unes à la suite des autres.
Comme chaque étape est subséquente à une autre, la gestion de projet ne comporte aucune
redite, répétition ou redondance à moins, évidemment, qu’un changement ne survienne et que le
responsable de projet ne soit forcé de faire marche arrière. La gestion de projet, en somme,
ressemble à des dominos: la réalisation de la première étape entraîne l’exécution des autres dans
un ordre linéaire, prévisibles mais itératif.
Comme nous pouvons le constater, les différentes étapes d’un cycle de gestion de projet varient
d’un organisme à un autre, d’un auteur à un autre. Si nous acceptons les variantes, communes au
plus grand nombre, le cycle de vie de la gestion de projet comporterait alors cinq étapes
essentielles.
IDENTIFICATION
FAISABILITE
PLANIFICATION
REALISATION
EVALUATION
Gestion des projets 10
Chapitre 2
1. Conception du projet
Tout projet débute généralement par une problématique, un besoin spécifique, une
opportunité ou une idée. L’origine de cette idée peut-être multiple et sa provenance est
souvent influencée par les ressources dont dispose la communauté. A cet effet, il convient de
mentionner que la génération d’idées de projets est impérative pour assurer le
développement et la survie de toute organisation. Dans ce contexte, nous pourrions d’ores et
déjà présumer que la communauté qui bénéficie d’un nombre appréciable d’idées de projets
est davantage susceptible d’identifier les bonnes opportunités et d’augmenter ainsi ses
chances de développement. En contrepartie, maintes organisations ont failli parce que leurs
dirigeants, convaincus d’avoir eu « la bonne idée », n’ont pas su l’évaluer objectivement.
La question que nous devons nous poser est la suivante : Comment pouvons-nous générer de
nouvelles idées à succès ?
- Opportunités qui se présentent et que les cibles ou leurs partenaires veulent saisir.
- Etudes réalisées qui montrent l’existence d’un marché pour un produit ou un service.
- L’observation des expériences des autres régions, pays, ou, autres entreprises et
communautés
- La demande extérieure qui crée des possibilités d’exportation des biens produits par
les cibles
Pour accroître les chances de réussite d’un projet, il est recommandé de faire participer
toutes les parties prenantes à toutes les étapes du projet.
On entend par partie prenante tout individu ou groupe de personnes, touché directement ou
indirectement par un projet, ayant intérêt ou non, à voir se produire un changement ou à
maintenir une situation. Les parties prenantes incluent les personnes, les groupes et les
institutions ayant quelque chose à gagner par la mise en place d'un projet ainsi que ceux et
celles qui pourraient risquer de perdre quelque chose.
Le profil des parties prenantes ainsi que l'importance de leurs enjeux varient en fonction du
problème à traiter.
Par exemple, dans un projet de maraîchage, les producteurs et productrices sont directement
impliqués alors que les fournisseurs de semences le sont de façon plus indirecte.
Parallèlement, les vulgarisateurs et les vulgarisatrices, apportant appui et conseils, sont
indispensables pour leur fonction d'intermédiation avec les structures administratives et
même avec le secteur privé.
La participation des parties prenantes à toutes les étapes d’élaboration du projet est un
facteur déterminant pour la réussite du projet. Cette participation va rehausser
l’appropriation du projet par les différentes parties et de là leur soutien à la durabilité des
avantages produits par ce dernier. Elle va également faire profiter au projet les expériences
et les connaissances des parties concernées. Ainsi l’efficience et l’efficacité du projet seront
d’autant plus assurées.
Le tableau suivant permet de prioriser les idées de projets sur la base d’une échelle graduée
de 1 à 5 ; où le chiffre 5 représente la meilleure cote et le chiffre 1 la moins bonne.
Compatibilité
* Degré d’impact du projet sur les éléments stratégiques de la communauté Elevé Moyen Faible
5 3 1
* Conformité du projet aux valeurs de la communauté Tout à fait conforme Moyennement conf Faiblement conf
5 3 1
* Contribution du projet à l’atteinte des objectifs de la communauté Forte contribution Moyenne contribution Faible contribution
5 3 1
Accessibilité
* Adaptation aux normes juridiques Forte Moyenne Faible
5 3 1
Capacité
* Habiletés techniques de la communauté Forte Moyenne Faible
5 3 1
Potentialité
* Perspective de croissance Forte Moyenne Faible
5 3 1
Il s’agit en définitive de faire, pour chaque projet, la somme des cotes attribuées à chacune
des questions et de classer par ordre de priorité les projets ayant obtenu le meilleur pointage.
Cette technique présuppose que l’on attribue à chacun des éléments considérés une valeur
relative égale.
De plus, et compte tenu de l’aspect subjectif de cette méthode, il serait préférable que cet
exercice de priorisation se fasse par un groupe de personnes plutôt que par une seule. Cette
démarche de groupe semble d’ailleurs être pratiquée par plusieurs communautés.
L’arbre d’objectif aide à définir les objectifs et sous- objectifs du projet de façon explicite
et compréhensive. En poussant l’analyse à l’éclatement du projet en objectifs et à leur
hiérarchisation, il démontre nettement comment les réalisations des objectifs à différents
niveaux sont liées et interdépendantes.
Mode d’emploi 1
La série d’étape suivante est nécessaire pour construire un arbre d’objectifs. Chaque
objectif s’exprime de la manière suivante :
Infinitif + Objet + Qualifiants
Par exemple : Améliorer le taux de scolarisation de Dunya de 20% d’ici 2008
L’arbre sera plus valable et pertinent si sa préparation se fait en groupe avec la
participation, si possible des gens ayant une expérience dans le domaine de projet. La
réalisation de l’arbre s’effectue suivant les étapes ci après :
Etape 6 : Vérifier qu’on peut mesurer les objectifs au niveau le plus bas
- Pour chaque objectif à ce niveau, poser la question, est-ce mesurable ?
Pour construire l’arbre des objectifs dans ce cas, il faut d’abord construire l’arbre des
problèmes. Pour cela, il faut en groupes entre parties prenantes:
Pour construire l’arbre des objectifs, il faut partir de l’arbre des problèmes et dans ce
cas, il faut :
- Convertir les problèmes de l’arbre en états positifs atteints (s’assurer que les
objectifs sont SMART (Spécifique, Mesurable, Approprié ou Adapté, Réaliste et
Temporel)
- Contrôler les relations moyens-fins quant à leur validité et intégrité, si nécessaire
changer la formulation des problèmes /objectifs
- Ne pas considérer les objectifs comme étant non désirables ou inutiles.
Production agricole
accroît
Etude de cas
Un groupe de femmes de Dunya pour améliorer le taux de scolarisation des filles en
milieu rural voudrait mettre en place un micro projet dans ce sens. Il est apparu que
pour ces femmes, le problème essentiel l’absence de sensibilisation des parents à
envoyer les filles à l’école et à comprendre les avantages liés à la scolarisation des
filles.
Le cadre logique, articulé autour de concepts interdépendants, se présente sous forme d'une
matrice à plusieurs entrées, telle que présentée ci-dessous:
a) Structure du projet
La structure du projet s’articule autour de quatre axes:
les activités: ou actions à réaliser pour atteindre les résultats;
les résultats: ou produits des activités permettant d'atteindre l'objectif
intermédiaire;
l'objectif intermédiaire: ou bénéfices visés par l'intervention du projet;
l'objectif de développement: ou but global auquel le projet contribue.
La logique verticale du projet comprend l’élaboration structurelle de l’analyse du problème que le projet vise
à résoudre, de la solution proposée ; des actions à entreprendre pour effectuer la solution.
Pour traverser les différents paliers du cadre, on se pose deux questions. La question « pourquoi » se pose en
montrant que la réponse fournie vérifie le contenu du palier ou la question est posée en terme du niveau
immédiatement supérieur. En descendant, la question Comment ? est posée. Ici, la réponse confirme que le
contenu de chaque palier représente une suite logique en terme du niveau immédiatement inférieur.
Des indicateurs sont identifiés pour chaque élément de la structure du projet. Les
indicateurs, qui sont des descriptions opérationnelles des objectifs, des activités et des
résultats de l'action, permettent d'apprécier quantitativement et qualitativement les
changements et donc de suivre et d'évaluer le projet. Ils doivent inclure des éléments
relatifs à:
- la quantité: combien?
- la qualité: quoi?
- les bénéficiaires ou le(s) groupe(s) cible(s): qui?
- la période: à partir de quand et pour combien de temps?
- le lieu: où?
Les indicateurs doivent répondre à certains critères pour qu’ils soient considérés comme « bons »
indicateurs ; les plus importants critères sont mentionnés ci-après :
sûr : la mesure et l’interprétation des résultats doivent être identiques s’ils sont faites par des personnes
différentes.
mesurable et utilisable : à un coût raisonnable ;
valide : mesure réellement ce qu’il est supposé mesurer ;
spécifique : relatif à l’objectif concerné et uniquement à cet objectif ;
opportun : l’information fournie par l’indicateur doit être exploitée à temps pour la bonne direction du
projet.
Il ne sera pas toujours possible de trouver les indicateurs qui répondent exactement à tous ces critères. Dans
ce cas, on peut recourir à des indicateurs «de rechange».
Une fois les indicateurs identifiés, il est nécessaire de définir les sources d’information
qui serviront à vérifier le degré d'accomplissement du projet. La documentation du projet
est la source la plus utile pour le suivi des indicateurs relatifs aux activités et aux
résultats. Les indicateurs qualitatifs seront vérifiés par des enquêtes informelles.
Les données servant à la vérification doivent être pertinentes, fiables et sans ambiguïtés.
Si les informations ne sont ni accessibles ni adaptées au suivi et à l’évaluation, des
arrangements particuliers pour leur collecte doivent être inclus dans les activités du
projet.
d) Hypothèses critiques
Cette colonne contient les facteurs externes qui échappent souvent au contrôle direct du
projet mais qui influencent sa réussite. Ces facteurs sont formulés de façon positive. Afin
de progresser des activités vers l'objectif de développement, au fur et à mesure du
déroulement du projet les hypothèses doivent se confirmer.
Pour relever les hypothèses critiques, trois questions doivent être posées:
o si les activités sont engagées, quelles autres conditions doivent être remplies pour
atteindre les résultats?
o si les résultats sont atteints, quelles autres conditions doivent être remplies afin
de parvenir à l’objectif intermédiaire?
o si l’objectif intermédiaire est atteint, quelles autres conditions doivent être
remplies pour contribuer à l'objectif de développement?
Pour pouvoir garantir la cohérence entre la structure du projet (première colonne) et les
hypothèses critiques (quatrième colonne), on conduit un raisonnement, comme indiqué
ci-dessous, en utilisant l'expression: «si… et si… alors»: Conditions préalables
réunies.
L’enquête a aussi indiqué que le revenu moyen du cultivateur de la zone est de 50000F
C.F.A par an. Enfin, il a été établi que l’effet induit de cet investissement, au cours de
l’exécution du projet, est tel qu’il pourra accroître les revenus du paysan moyen de 30
pour cent au terme de son exécution.
Mandat
Vous êtes membre de l’équipe d’identification de ce projet, et l’on vous demande
d’établir son cadre logique pour être présenté aux partenaires au développement
Exercice :
Sur la base de ce que vous venez d’apprendre, faites la matrice de marketing pour un
projet de création d’une école de formation professionnelle de votre choix.
Le MIP, contient en outre deux annexes dont l’une porte sur les alternatives ou solutions
envisagées, et l’autre sur la présentation du cadre logique préliminaire du projet.
On procède de même avec la description des principaux intrants qu’on associe à chaque
extrant. Finalement, on spécifie les principales conditions critiques du projet apparaissants
au cadre logique préliminaire.
Conclusion
Cet outil a surtout pour but de donner une information concise et précise au décideur. Ainsi, on
demande habituellement aux gestionnaires de projet de se limiter aux éléments prévus pour
renseigner les composantes du MIP.
Dans certains projets, les informations contenues dans ce document, s’avèrent suffisantes pour
la décision sans que l’on soit nécessairement obligé de recourir à une étude de faisabilité,
notamment par le projet dont la communauté possède une grande expertise ou par les projets
présentant des risques évidents d’échecs. Dans ce dernier cas, on cesse toute recherche et on
abandonne à ce stade le projet.
Selon la plupart des spécialistes en gestion de projet, l’évaluation de la faisabilité engendre des
dépenses représentant de 4% à 8% du coût estimé de la réalisation du projet. Ainsi, plus le
projet est d’envergure, plus le coût de l’étape de faisabilité est élevé.
Les dépenses associées à l’étape de faisabilité peuvent évidemment être perdues à jamais si
celle-ci n’est pas concluante. Notons que la majorité des promoteurs de projet ou des bailleurs
acceptent davantage l’idée de perdre ces dépenses moins importantes que celles relatives à
l’ensemble du projet.
1. La faisabilité technique
L’étude de faisabilité technique vise principalement à déterminer si le projet est
techniquement faisable, à sélectionner la technologie adéquate, à choisir un processus de
transformation approprié, à agencer de façon optimale les différents intrants du projet.
Une évaluation technique exhaustive du projet permettra de prévoir adéquatement les coûts
et les délais, tout en améliorant le processus de gestion des risques inhérents à ce dernier.
Maximiser la qualité d’une étude technique équivaut ni plus ni moins à minimiser les efforts
à déployer pour produire les extrants désirés et pour opérationnaliser ceux-ci. Concernant ce
dernier point, il est impératif, dans une analyse technique, de se soucier de la phase
opérationnelle du projet afin de s’assurer que les aspects techniques du projet soient
compatibles avec les opérations de la communauté tout en répondant aux exigences du
demandeur ou des utilisateurs.
2. La faisabilité financière
Les revenus anticipés seront-ils supérieurs aux coûts du projet ? Si la communauté envisage
d’investir un million de francs C.F.A dans la réalisation d’un projet (dépenses) et estime,
grâce au même projet, obtenir plus de un million cinq cents mille francs C.F.A de revenus, il
conclura probablement en la faisabilité financière du projet. Si, au contraire, il n’est pas en
mesure de récupérer son investissement initial et de générer des revenus, il est possible qu’il
mette fin au projet.
Dans tous les cas, on fait des projections de dépenses et de revenus. On suppose que la
réalisation du projet coûtera tant et, qu’en revanche, elle rapportera tant.
On a intérêt à être le plus réaliste possible et à situer son analyse entre les pôles optimiste et
pessimiste.
Enfin, le responsable de projet voudra certainement avoir recours à des méthodes précises
pour évaluer le budget du projet avec plus de rigueur.
Le Tableau suivant suggère une approche méthodologique qui se subdivise en trois parties
ou étapes distinctes. La première partie vise à identifier le financement requis et à établir les
- La VAN est la différence entre, d’une part, les flux de trésorerie actualisés engendrés par l’investissement
et, d’autre part, le montant de l’investissement.
a1 a2 an
VAN d’un projet = + +…………. + -I
1 k 1 k 2
1 k n 0
Avec a1, a2……an = les flux de trésorerie induits par l’investissement et supposés réalisés en fin de période
(an >0) ; n = la durée de vie de l’investissement ; k = taux d’actualisation et Io = montant des
investissements à la date 0
Le projet est acceptable si la VAN>0
- Le TIR (Taux Interne de Rentabilité) est le taux d’actualisation pour lequel la VAN est nulle. C’est aussi un
autre critère de choix des projets mais la VAN reste le critère de référence.
N.B : Dans la plupart des projets communautaires de développement, cette analyse n’est pas pertinente,
en raison du fait que ces projets sont essentiellement non productifs
Il semble cependant que les communautés, à l’instar des gouvernements, devront de plus en
plus se préoccuper de l’aspect environnemental et social d’un projet. A cet effet plusieurs
grandes communautés ont décidé d’entreprendre ce que l’on appelle communément le virage
vert. Ces dernières ont réalisé que leur avenir passait nécessairement par la protection de
leur environnement et par une amélioration du bien-être collectif.
4. La faisabilité économique
L’économie est un aspect de vie, un type de préoccupation. Ainsi, on trouve des
préoccupations à caractère économique dans les projets communautaires. Il en ainsi dans les
secteurs de la santé, de l’éducation, de l’environnement, etc.
L’analyse économique a pour but de dégager les bénéfices d’un projet pour l’ensemble de la
communauté, c’est à dire son incidence sur l’atteinte des objectifs fondamentaux de la
communauté. Plusieurs projets de développement ont pour ultime objectif d’engendrer des
Dans le cas de la construction d’une cantine scolaire, on peut évaluer le coût de construction
et certains avantages (comme la réduction du temps de trajet et du coût de transport des
enfants) et inconvénients (la rupture d’avec le cadre familial). Le bilan économique peut-être
positif : les avantages, exprimés en valeur monétaire, s’avèrent supérieurs aux inconvénients
(y compris les coûts), aussi exprimés en valeur monétaire.
5. La faisabilité organisationnelle
Dispose-t-on de ressources humaines compétences pour éventuellement réaliser le projet ?
Certains projets exigent un personnel qualifié et aux compétences variées. Ces personnes
sont-elles disponibles au moment de débuter le projet ? Ce type de question est abordé lors
de la planification organisationnelle. Il s’agit alors de s’assurer que les ressources humaines
nécessaires pour mener à bien le projet seront disponibles le jour convenu et qu’elles
pourront l’être tout au long de la réalisation du projet.
Le document de projet comporte trois parties essentielles : la page de garde, la fiche signalétique et le
contenu du projet.
1- Page de garde
b. Titre du projet ;
2- Fiche signalétique
La fiche signalétique est un résumé du projet. Elle comporte les informations importantes du document de
projet et permet d’avoir un bref aperçu sur le contenu du projet :
a. Titre : bref, précis, indiquant l'action essentielle à entreprendre avec l'objet (ex: projet de
construction de salle de classe dans l'école de … ou projet de désenclavement du village de
etc.)
b. Domaine / secteur : qui peut être agriculture, élevage, santé, transport, communication,
assainissement, éducation/formation, environnement, rural ou urbain, etc.
3- Contenu du projet (variable selon les canevas de certains bailleurs), mais on peut retrouver ces
grands points à savoir :
Résumé
Introduction
Contexte et justification
Description de la structure du projet
Cadre logique
Bénéficiaires et autres parties prenantes: caractéristiques
Elles varient selon la nature du projet et le degré de précision qu’on veut apporter au
document du projet. Ces éléments sont entre autres :
La planification, qui peut être apparentée à un exercice d’anticipation, prend la forme d’un plan.
Ce plan identifie, dans le détail, les tâches à réaliser, leur ordre d’exécution, les personnes qui
les réalisent et leurs coûts.
L’étape de planification comprend des composantes qui ne sont pas exclusives à savoir:
- structurelle ;
- organisationnelle ;
- opérationnelle ;
- financière.
1. La planification structurelle
La composante dite planification structurelle consiste à déterminer ce qui doit être fait pour
réaliser le projet c’est à dire identifier les nombreuses tâches qui doivent être exécutées pour
la réalisation du projet.
La planification structurelle compte quatre volets :
- identifier les tâches ;
- déterminer l’ordre d’exécution des tâches ;
- décrire les tâches ;
- regrouper les tâches en groupes de tâches
Le responsable de projet après avoir identifié les tâches détermine l’ordre dans lequel les
différentes tâches doivent être réalisées. On parle alors de « séquence d’exécution ». Ainsi
l’exécution de la tâche A doit précéder ou donner naissance à la tâche B, la tâche B à la
tâche C, et ainsi de suite.
0 5 10 15 20 25 30 35
Enfin, le responsable de projet doit regrouper les différentes tâches en groupes de tâches. Il
peut distinguer par exemple les activités de secrétariat, les activités d’IEC, etc. Ces groupes
de tâches peuvent être constitués par services, par compétences, etc.
L’élaboration d’une bonne planification structurelle n’est pas chose facile. La difficulté vient
du fait que la planification structurelle est la première étape de la planification : c’est elle qui
produit les données de base qui serviront à tous les autres aspects de la planification.
2. La planification organisationnelle
La composante dite planification organisationnelle fait suite à l’organigramme des tâches
réalisé un peu plus tôt et s’en inspire. Elle doit permettre au responsable de projet de répartir
le travail entre différents intervenants. La planification organisationnelle offre au
responsable de projet la possibilité d’envisager que la tâche A, par exemple, nécessite le
travail de deux personnes, pendant trois semaines, à raison de sept ou huit par heures par
jour, alors que la tâche B, elle, exige le travail d’une personne, pendant une journée, à raison
de quelques heures seulement.
La planification organisationnelle est, plus que toute étape du cycle de vie de gestion de
projet, influencée par la structure de l’organisation.
3. La planification opérationnelle
La composante dite de planification opérationnelle consiste à préparer le calendrier
d’exécution des différentes tâches et à identifier, le cas échéant, les liens et les
interdépendances entre chacune d’entre elles. La planification opérationnelle découle
directement de la planification structurelle à laquelle le responsable s’est déjà attardé.
Etant donné la relative facilité de lecture des diagrammes GANTT, cet outil est utilisé par la quasi-totalité des chefs de
projet dans tous les secteurs. Le diagramme GANTT représente un outil pour le chef de projet, permettant de
représenter graphiquement l'avancement du projet, mais c'est également un bon moyen de communication entre les
différents acteurs d'un projet.
Dans un diagramme de GANTT chaque tâche est représentée par une ligne, tandis que les colonnes représentent les
jours, semaines ou mois du calendrier selon la durée du projet. Le temps estimé pour une tâche se modélise par une
barre horizontale dont l'extrémité gauche est positionnée sur la date prévue de démarrage et l'extrémité droite sur la date
prévue de fin de réalisation. Les tâches peuvent s'enchaîner séquentiellement ou bien être exécutées en parallèle.
Dans le cas où les tâches s'enchaînent séquentiellement, des relations d'antériorité peuvent être modélisées par une
flèche partant de la tâche en amont vers la tâche en aval. La tâche en aval ne peut être exécutée tant que la tâche amont
n'est pas réalisée.
Au fur et à mesure de l'avancement d'une tâche, la barre la représentant est remplie proportionnellement à son degré
d'accomplissement. Ainsi il est rapidement possible d'avoir une vue sur l'avancement du projet en traçant une ligne
verticale traversant les tâches au niveau de la date du jour. Les tâches accomplies sont ainsi situées à gauche de cette
ligne, les tâches non commencées sont à droite, tandis que les tâches en cours de réalisation sont traversées par la ligne.
Si leur remplissage est situé à gauche de la ligne, la tâche est en retard par rapport au planning !
Idéalement, un tel diagramme ne devrait pas posséder plus de 15 ou 20 tâches afin qu'il puisse tenir sur une simple page
A4. Si le nombre de tâches est plus important il est possible de créer des diagrammes annexes détaillant la planification
des tâches principales.
Les tâches 1,2 et 3 sont interdépendantes et qu’il est peu probable, voire impossible, que la
tâche 3 débute avant que les tâches 1 et 2 soient complétées. L’illustration permet également
de constater que la tâche 2 ne peut débuter que le début du deuxième mois du projet alors
que la tâche 3, elle, débute le début du quatrième mois. La tâche 4, par ailleurs, est
indépendante en ce qu’elle ne précède aucune autre, ni ne lui succède. Elle est indépendante,
mais nécessaire au projet. Certaines tâches peuvent ainsi être menées en parallèle alors que
d’autres doivent être exécutées les unes à la suite des autres. En menant certaines tâches
indépendamment d’autres, le responsable réduit le temps de travail nécessaire à la réalisation
du projet.
L’exemple qui précède peut paraître bien simple. Toutefois, un projet qui comporte une
centaine de tâches (ou un millier), lesquelles sont interdépendantes, peut s’avérer un
exercice plus complexe. Le responsable peut alors se tourner vers différents moyens pour
réduire les difficultés inhérentes à la planification opérationnelle. Il peut en outre considérer
d’autres outils d’ordonnancement comme la Méthode du cheminement critique (Critical
Path Method) (CPM), la Méthode PERT (Program Evaluation and Review Technique) et le
diagramme en réseau. Différents logiciels informatiques existent également pour réduire le
fardeau de la planification opérationnelle.
4. La planification financière
La planification financière constitue la dernière composante de l’étape. Elle succède aux
planifications structurelle, organisationnelle et opérationnelle, et permet au responsable
d’évaluer le coût de chaque tâche et, partant, du projet. Elle lui offre en outre l’occasion de
répartir le budget, le cas échéant, entre les différents acteurs associés à la réalisation du
projet.
Comme la planification financière identifie les coûts afférents aux tâches comme au projet
dans son ensemble (achat d’équipements, etc.), nous comprendrons qu’elle succède aux
planifications structurelle (identification des tâches), organisationnelle (ressources humaines
qui exécutent les tâches et outils, le cas échéant) et opérationnelle (temps dévolu à
l’exécution de la tâche par les employés).
De fait, nous ne pouvons avoir une bonne idée du coût du projet qu’en réalisant, d’abord, les
autres composantes de la planification.
Cette première réunion doit lui permettre d’ « inaugurer » le projet, de mettre en place ses
premiers piliers et de motiver les membres de l’équipe. On qualifie ces premières rencontres
de « lancement » du projet.
2.3 Diriger
2.4 Décider
Enfin, il importe de noter que les gens adhèrent pus facilement à la décision à laquelle ils
ont participé.
2.5 Déléguer
2.6 Coordonner
En effet, la coordination consiste à s’assurer que les intervenants ont les éléments
nécessaires (information, matériel, etc.) pour s’acquitter de leur tâche selon le plan
d’exécution.
La coordination se fait, entre autres, par une communication continue entre les différents
intervenants.
Dans les réunions de coordination, le responsable du projet voudra privilégier les décisions
claires de manière à éviter les ambiguïtés. Celles-ci peuvent en effet nuire au projet.
2.7 Motiver
2.8 Contrôler
Pour exercer son contrôle, le responsable se reporte au plan d’exécution qui stipule les
conditions de réalisation du projet. Si l’un des déterminants de délais, de budget et de
qualité n’est pas respecté, il doit alors corriger la situation.
Il est possible que le projet, quoique bien planifié, fasse l’objet d’un ou de changements.
Ces changements, malgré une planification rigoureuse, sont légitimes et méritent
l’attention du responsable.
Le responsable de projet peut également trouver dans son équipe différents styles de
comportements : l’agressif, le vaniteux, le désabusé, le bouffon, etc. Dans sa gestion des
conflits, il peut choisir entre la confrontation, le compromis, la non-décision, l’imposition
ou encore le retrait. Il doit cependant garder à l’esprit que la réalisation du projet est la
grande priorité et que son attitude ne devrait jamais la mettre en péril.
2.11 Communiquer
2. Objectif du suivi
Le suivi doit permettre aux décideurs et aux bénéficiaires du projet de connaître l'état
d'avancement du projet et de prendre les mesures nécessaires pour continuer la mise en
œuvre du projet vers la réalisation des objectifs. Le suivi porte, d'une part, sur le processus
du projet et, d'autre part, sur l'impact du projet.
Finale : elles donnent des éléments pour initier ou non la poursuite du projet ou de
projets similaires avec ou sans modifications majeures de la conception du projet;
4. Objectif de l'évaluation
Une évaluation vise à:
Elle étudie les effets et l'impact d'un projet par rapport aux objectifs. Les effets
correspondent à l'objectif immédiat et l'impact à l'objectif de développement.
Il est fondamental que les parties prenantes du projet soient associées à l'évaluation,
permettant ainsi d'augmenter les chances d'appropriation des conclusions et
recommandations.
Une grille de question, constituant une liste de contrôle, permet d'articuler le raisonnement
de l'évaluation.
Les données dites primaires: il s'agit d'informations qui sont recueillies pour le suivi et
l'évaluation du projet auprès de personnes concernées, directement ou indirectement,
positivement ou non, par le projet. Ces données sont obtenues par des outils tels que les
enquêtes, les entretiens, les réunions, etc.
C'est par l'exercice de suivi, et ensuite de l'évaluation, que se révèle toute l'importance
des indicateurs objectivement vérifiables et des moyens de vérification. Dans la mesure
où les moyens de vérification sont envisagés dès la conception du projet, il se peut
qu'ils aient besoin, au démarrage du projet, et donc de son suivi, d'être réajustés dans
Pour l’évaluation, l’attention porte sur les mêmes aspects que le suivi avec un regard
particulier sur:
- les objectifs du projet inscrits dans le cadre logique, dans la même perspective que
pour le suivi;
- la validation sociale et économique pour examiner la convergence des intérêts des
parties prenantes avec le projet;
- l’analyse des coûts et des bénéfices.
Pour interpréter la progression du projet, autant pour le suivi que pour l'évaluation, les
données recueillies au début du projet sont cruciales. Elles servent à:
Autant pour le suivi que l'évaluation, l'étude des informations secondaires met en
évidence les données manquantes et détermine le type et les sources des données
primaires à collecter.
Alors que les données secondaires se caractérisent essentiellement par les aspects
quantitatifs, les données primaires se focalisent plus sur la dimension qualitative
illustrant les interactions entre les résultats et les objectifs du projet.
Résultats et recommandations
Les informations recueillies sur le terrain et les données secondaires sont synthétisées
et analysées. Le processus se clôt sur l’identification des causes des écarts entre les
objectifs escomptés et les résultats obtenus et sur la formulation de recommandations
permettant d'améliorer, soit pour la poursuite du projet soit pour des projets similaires,
la conception et les résultats du projet. Pour l'exercice d'évaluation, l'ensemble de ces
travaux fait alors l'objet d'un rapport.
L’encadré suivant présente les différents éléments que contient un rapport d’évaluation.