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Géographie séquence introductive

Épistémologie de la géo du grec epistême « connaissance vraie, science » et logos


« discours ».
Objectif : comprendre comment s’est construit la géo, dans son époque, dans son contexte.
Accent mis sur les ruptures théoriques et méthodologiques.
La géo a servi à se repérer sur la terre, à prévoir une guerre, contrôler son territoire (science
militaire). Également utilisé par les économistes (ex plan Marshsall). Aujourd’hui la géo c’est
penser l’organisation des sociétés et des hommes sur le territoire.
Cartographie : méthode pour dessiner un bout de l’espace.
C’est dans les années 80 que le débat va véritablement s’instaurer : la géo est-elle une
discipline une et indivisible ou au contraire, est-elle la juxtaposition de démarches
différentes et de conception différentes ? C’est à ce sujet qu’en 1988, la revue de l’espace
géographique fait alors le point sur l’évolution des différentes démarches géo et surtout les
multiples conceptions d’une discipline qui apparaît alors comme véritablement composite.
Plusieurs courants de pensées :
- La géo française qui devient une discipline et qui essaye d’être structurée
- Dans des pays la géo n’existe pas : science des territoires …

I. Le questionnement fondamental de la géographie (ou des géographies …)


Une prise de conscience soutenue du rôle de la dimension spatiale et des problèmes
humains est à l’origine essentielle de cette recherche et du renouveau de la géo.
Les problèmes de surpopulation, de disparités éco nord-sud, des problèmes politiques
ancestraux (est-ouest), de régionalisme et d’indépendantisme sont à l’origine de la prise de
conscience que la géo devient une discipline fondamentale et stratégique.
Ex : Luxembourg un des pays les plus riches mais très peu de ressources alors que l’Afrique
du Sud, la Russie ont beaucoup de ressources mais sont pauvres ou ont des problèmes éco.
L’Ukraine et la Moldavie : territoire très pauvre alors que le potentiel agronomique est très
fort.
Le rôle de la géo est de produire des connaissances utiles pour expliquer les
comportements humains dans l’espace et de les analyser.
Pourquoi y a-t-il des pays riches peu peuplés en moyennes et des pays plus pauvres ? est-ce
dû à des facteurs physiques, climat relief ou des facteurs humains ? quels sont les processus,
les pratiques qui les engendrent ? l’espace est-il un élément moteur favorisant certaines
répartition ou est-il le support ?
Toutes ces questions montrent en définitive que l’espace est réellement moteur au cœur du
débat et de la discipline.
Devant ce questionnement infini, 3 questions majeures peuvent résumer la situation qui
parait complexe : où (lieux), qui (groupes), quoi (produits). La 1ère question aborde le
problème de la localisation et des expressions de choix des différentes sociétés. La 2ème
question concerne essentiellement les groupes de personnes, les sociétés en général qui
occupent l’espace et qui sont à l’origine de la situation spatiale, avec leur fonctionnement,
leurs valeurs morales et sociales, leurs caractères. La 3 ème question a trait aux productions de
ces groupes, aux activités qu’ils engendrent (éco et loisir par ex), la technologie, les
échanges.
Ces questions peuvent être complétées par le pourquoi et le comment, mettant en lumière
les objectifs des individus et des groupes ainsi que des relations de pouvoir dans l’espace et
le jusqu’où, qui permet d’aborder les questions de limites, de discontinuités et de seuils.
Chaque société produit alors des territoires, c’est-à-dire des espaces marqués par des
pratiques et des vécus humains à un moment de l’histoire.
La territorialité correspond ainsi à l’ensemble des relations qui permettent aux différents
groupes sociaux de faire valoir leurs intérêts dans l’espace, devenu lieu de vie. (ex Israël le
territoire c’est l’identité juive de ce territoire et la territorialité c’est le peuple juif qui défend
son territoire.)
II. La géographie classique
La géo classique (ancêtre de notre géo) correspond à une vision particulière de la discipline,
la plus ancienne, qui privilégie essentiellement la description des faits pour éventuellement
atteindre l’explication par une démarche dite inclusive (c’est-à-dire par logique). Vidal de la
Blache (1843 – 1918) : celui qui a construit la géo comme science au début XXe, il était
agronome. Il développe le concept de déterminisme géographique : les éléments naturels
qui expliquent la localisation des hommes et des sociétés dans l’espace. On part du
principe que la nature propose et l’homme dispose. Autrement dit, c’est l’environnement
et la nature qui explique la localisation des hommes et les problèmes sur la Terre.
Suprématie de la nature sur l’homme. Dès lors, la loca des hommes est liée aux ressources
naturelles.
Référence à la notion de terroir (notion d’agronomie) qui explique le fort potentiel ou non
de fixation des pop locales. Cette notion se décline en 3 facteurs : qualité des sols, le climat
(présence d’eau vitale), les pentes et l’altitude. Il y aurait des bons et des mauvais terroirs.
a) L’exploration des espaces
La géo s’est longtemps présentée comme empiriste, tout d’abord par la recherche d’info sur
les nouveaux mondes, puis par approfondissement des connaissances régionales. Le
géographe va sur le territoire, éléments visibles.
Vidal de la Blache « la géo est la discipline des lieux et non des hommes ». L’homme est
juste un maillon mais n’a pas le pouvoir de transformer la planète.
Au sens étymologique du terme, la science géo a pour signification la description de la terre.
Cette géo classique, s’est axée sur 4 types d’approches :
- Les grandes explorations pour découvrir des continents
- La géométrie pour mesurer l’espace (ex : latitude et longitude)
- La cosmographie afin de situer les systèmes astronomiques
- La cartographie destinée à la représentation de l’espace terrestre
Sans aller dans une approche historique qui montrerait l’existence et l’évolution autonome
de ces différentes disciplines, on peut constater clairement qu’il existe deux grandes
orientations métrologiques dans cette recherche de la connaissance terrestre :
- L’une serait géométrique et physique
- L’autre rattachée au lieu
Dans les deux cas, cette géo est purement descriptive.
La géo de Ptolémé qui a connu du succès jusqu’à la renaissance, treize siècles plus tard en
constitue l’illustration : c’est une géo mathématique dont l’objectif est de calculer et
délimiter des espaces, des entités régionales, des longueurs de fleuves, rivières … cette géo
permet de mieux se situer à la surface de la terre et par la même rend plus facile les
explorations
A l’époque de la renaissance, ces orientations sont toujours présentes dans les quatre
parties de la géographia généraliste de Bernard Varenuis.
La géo mathématique (géométrie)
La climatologie (étude des gaz et des vents)
L’hydrographie (océanographie …)
La physiographie (étude du relief)
b) La description fondamentale et l’exploitation
La géo humaine s’impose alors grâce à deux auteurs importants : Karl Ritter et Frédéric
Ratzel, qui offrent deux réflexions :
- La première qualifiée de déterminisme
- La deuxième qualifiée d’environnementaliste, destinées à faire de la discipline autre
chose d’un catalogue de lieux et d’itinéraires
Fin année 1930 courant du possibilisme : manière d’atténuer le déterminisme : la nature
propose et l’on dispose mais l’homme aurait des capacités d’adaptations. Cette école du
possibilisme s’impose rapidement dans le monde francophone et pour de nombreuses
années. En mettant en évidence les diversités des pratiques humaines, elle fait de la géo
une discipline ouverte sur la multiplicité des formes d’implantations humaines.
L’orientation du possibilisme est encore très naturaliste : l’élément naturel reste toujours
au centre du débat comme les études du relief, de la géologie, pédologie, climat, végétation.
Il en résulte, afin d’apprécier la diversité des phénomènes, le choix obligatoire d’aires
d’études de dimensions réduites : la région naturelle qui permet de coller au concret, c’est-
à-dire au paysage. La problématique est délibérément morpho-fonctionnelle puisque
l’objectif est de rendre compte de l’espace à travers l’analyse des formes et des fonctions au
niveau des régions naturelles.
c) La démarche inductive
Malgré le fait que la géo classique connait des limites, qu’elle soit environnementaliste,
possibiliste, déterministe ou régionale, elle est enseignée partout dans les écoles, lycées et
univ.
La description fait alors vite de la géo une discipline annexe, fortement tiraillée entre
l’histoire, la géologie …
Pierre Georges en 1970 décrit la géo classique est estime qu’elle n’est pas une science
rationnelle et technologique mais une observation. Il dit que c’est alors plus un art qu’une
science.
La démarche qui est privilégiée est la démarche inductive selon 3 avec majeurs :
- Tout d’abord, l’observation d’une aire donnée par collecte de données variées
(données naturelles ou humaines issues de comptabilités régionales)
- Le classement et la cartographie des morphologies de répartition des observations
- Et enfin la détection des liaisons entre phénomènes et explication des répartitions
par recherche des causalités directes dans l’aire déterminée.

III. La géographie néo positiviste


Née dans les années 30 aux US, en opposition avec la géo classique dominante, très
critiquée de part de son côté jugé trop descriptif, la géo culturelle (à l’origine de la géo néo
positiviste) veut rompre totalement avec l’idéologie de la morpho fonctionnalité dictée par
le courant classique.
Pour cette école de la géo néo positivisme et notamment son courant culturel, fondée par
Sauer, la géo s’intéresse au paysage aménagé, non au paysage naturel. Les paysages
humains constituent alors avant tout le relief des mondes culturels et sociaux. S’y
attacher, c’est quitter le domaine des seules liaisons causales milieu-homme pour
comprendre des logiques spatiales à travers des valeurs de société. Dans cette géo, sont
alors recherchées les différences culturelles
L’environnement n’existe plus ou devient un facteur secondaire derrière d’autres facteurs
explicatifs politiques, sociaux et éco.
Mais ce courant naturel de pensée, n’a pas l’ampleur de celui qui, en Allemagne et aux Usa,
peut être qualifié de néopositiviste parce qu’il regroupe des chercheurs qui suivent en
partie deux voies simultanées.
a) La démarche déductive
Guidée par le néo positivisme qui ne part pas directement des faits observés dans le monde
pour ensuite les mettre en relation et les comprendre.
Comporte les étapes suivantes :
- Choix d’une problématique et des faits à étudier
- Formulation d’hypothèses
- Confrontation des hypothèses et de la réalité observée
- Conclusion par rejet, non rejet ou modification des hypothèses
Les hypothèses raisonnement déductif utilisées par les géographes suscitent également des
réserves. Est-il possible de considérer que les agents éco ont tjrs un comportement
rationnel, c’est-à-dire mathématique dans le choix d’implantation et plus généralement de
localisation ?
Cette géo est critiquée, généralement enseignée dans les pays anglo-saxons. Tendance à
survaloriser l’éco et minimise géo classique et environnementale.
b) Une recherche de lois et de règles scientifiques dures
GEOGRAPHIE CLASSIQUE DESCRIPTIVE NOUVELLES GEOGRAPHIES
Recherche des différences par observation Recherche de similarités
Recherche d’un ordre dans les différents
Mise en évidence des originalités régionales processus
et des disparités spatiales Recherche de l’unité scientifique
Études monographiques régionales étudiant Études des mécanismes par l’élaboration de
les spécificités lois, théorèmes....
IV. La géo radicale et comportementale
a) Objet, problématique et conceptualisation à la base de cette géo
Dans les années 80, géo néo très critiquée tout comme la géo classique. Dans ces années né
un nouveau discours avec la géo radicale et comportementale. Pas fondée par des
géographes mais par des sociologues, sciences humaines.
Elle part du principe que l’on ne peut pas résoudre la localisation des hommes uniquement
par des logiques rationnelles, l’homme est irrationnel. L’environnement et la nature n’ont
plus d’effet sur les hommes, c’est l’homme qui explique sa propre loca dans les territoires.
Dans cette vision on part du principe que l’homme vit en société et que l’attachement au
territoire n’est pas uniquement eco et environnemental mais aussi culturel, social. Il faut
donc comprendre les relations entre les hommes dans les territoires et la question de
l’altérité.

Voir Vidal de la Blache : traités et livres qui vont révolutionner la géographie


Classicisme : base de la géo (lycée). Il remet la géographie comme science. Il s’en tient à la
description des faits + Reclus dans le classicisme 
Démarche inductive : logique, description  influence.
Démarche déductive : réflexion, on peut prendre cet élément, tel réflexion hypothèse de
son influence  réflexion sur un élément.
Siècle dernier la ville entre en jeu dans la géographie.
Début années 50, appuyée par des statistiques.
Possibilisme : L’homme dispose, la nature propose
Déterminisme : on habite dans tel endroit où terre agri, eau  formate la popu à vivre sur
place car y’a des ressources.
Karl Ritter et Frédéric Ratzel : déterministe, environnementaliste  différence
qu’environnementalisme centré sur l’environnement  pas de notion d’hommes. XIXe
siècle  considérés dans la géo classique plus spéciale.
Ratzel s’attache à l’influence de l’environnement sur l’homme.
Radicalisme : après déterminisme, accusateur d’une géographie qui ne dit pas la vérité.
Ratzel Ritter description influencée.
Néo Sauer  après-guerre. S’intéresse aux villes, aux paysages aménagés, aux humains, à la
nature. Comment faire évoluer le territoire  réflexion de comment l’homme peut vivre
avec la nature et comment elle peut s’adapter à lui. Démarche déductive.
Christaller : écrit et donne des bases sur cette géographie + Hettner.
 Aménagement industriel. Vers la fin du siècle dernier, nouvelle réflexion. Les lois
évoluent.
Géo comportementale : analyser les comportements humains comme facteur de production
d’espace.
Géographie culturelle du début XXe : analyse des éléments matériels que les hommes
mettaient en œuvre dans leurs relations à l’environnement : plantes et animaux
domestiqués, outils, constructions...
La géo a toujours eu le facteur environnement, nature, humain et le rapport entre les deux.

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