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Ministère de l’agriculture Ministère de l’enseignement

et de l’environnement supérieur et de la recherche


scientifique

Institution de la Recherche et
de l’Enseignement Supérieur Université du Carthage
Agricoles

Institut National Agronomique de Tunisie

MEMOIRE DE MASTERE
Spécialité : Hydraulique Agricole et Aménagement Rural

Contribution à l’étude des risques des inondations dans la


ville de Tataouine

Elaboré par :
Bekkay Nesrine

Devant le jury composé de :

Président de jury : Mr. MOUHAMED SLIMENI

Encadreur : Mr. MOUHAMED OUESSAR

Examinateur : Mr. HAMADI HBAIEB

Année universitaire : 2013 - 2014


Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

DEDICACES
Avant tout je tiens à remercier mon Dieu
Je dédie ce travail
A mon cher père Hedi
Mon premier maitre, à qui je dois ma réussite. Aucun mot, aucune phrase ne pourrait exprimer ce que
vous avez prodigué pour faire de moi ce que je suis. C’est grâce à vous que j’ai pu faire mes premiers pas
dans cette vie et réaliser mes ambitions. Je vous dédie ce travail en témoignage de mon éternel amour.
A ma chère mère Mabrouka
Qui a consacré sa vie à veiller sur notre bonheur. Nulle dédicace ne serait être à la hauteur de ce que tu
présentes. Que ce travail soit l’expression de mon amour filial et de mon éternelle reconnaissance envers
les sacrifices inestimables.
A mes très chères grandes mères Mabrouka et Hesna
Aucun mot ne pourrait exprimer mon amour, mon admiration et ma reconnaissance.
A mon cher oncle Mokhtar
Je ne sais pas quels mots je pourrais vous exprimer mon amour infini et ma grande reconnaissance envers
tous les sacrifices que vous avez faits pour moi.
A mes frères Assaad, Akram, Mohamed, Ahmed et Dhaker
A mes sœurs Sana et Ranim et mes cousines Marwa , Wafa et Amel
Qu’ils trouvent ici la preuve de toute ma gratitude et de mon éternel attachement.

A tous ceux qui me sont chers


Je dédie ce travail.
Nesrine

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Remerciements
Au terme de ce travail, il m’est très agréable d’adresser mes vifs remerciements à toute personne de près
ou de loin qui m’a aidé et encouragé pour que je puisse le réaliser.
Mes remerciements s’adressent en premier lieu au Prof. HOUCINE KHATTELI, Directeur Général de
l'IRA de Médenine, qui a bien voulu m’accueillir dans son établissement et surtout pour avoir mis à ma
disposition tous les moyens nécessaires pour mener à bien ce travail.
Mes respectueux sentiments de gratitude s’adressent à Mr. MAHMOUD ILYES HAMZA, Directeur
Général de l’INAT.
Je voudrais également exprimer ma sincère reconnaissance à mon encadreur Mr. MOHAMED
OUESSAR, chercheur à l'IRA, qui m'a fait l'honneur de s'intéresser à ce travail, malgré ses
préoccupations. Il a su tout au long de cette période de travail me donner le courage d’aborder cette étude
par sa méthodologie souple et rigoureuse. C’est grâce à ses successives et méticuleuses corrections, que
ce rapport est sous sa forme actuelle.
Je souhaite remercier particulièrement ISSAM CHERIAG, ingénieur principal au CRDA de Gabès, qui
a fourni des efforts considérables pour m’assister dans les aspects liés à la modélisation.
Je voudrais remercie Prof. Mohamed Slimani et Prof. HAMADI HBAIEB qui m’ont fait l’honneur
d’être membres de jury pour évaluer mon travail.
Je tiens à présenter ma gratitude à Mr AMMAR ZERRIM, qui m’a conseillé, guidé et suivi dans
l'élaboration des cartes de ce travail.
Mes remerciements s’adressent aussi à tous les membres de l’équipe de l’Unité Télédétection et SIG de
l’IRA, qui sans leur collaboration, le déroulement du projet n’aurait pu être mené à bien.
Je voudrais également remercier tous mes enseignants à l'INAT et à l'IRA qui ont contribué à ma
formation académique.

‫ملخص‬
‫ فً انٕالع ٔ َظشا َثبس ْزِ انظبْشح انزً رززاٌذ ثشكم يسزًش‬.‫لضاي السئٍسٍخ فً دساسبد انًخبطش انطجٍعٍخ‬
‫رعزجش انفٍضبَبد يٍ أِ و ال ا‬
.‫فً أنعبنى ٔعهى ٔجّ انخصٕص فً رَٕس كبَذ انحبجخ نذساسخ ْزِ انًخبطش‬
ً‫ رمع يُطمخ يسزجًعبد انًٍبِ يٍ ٔاد ي رطبٌٍٔ ف‬.ٌٍٔ‫فً ْزا اإلطبس رُذسج دساسزُب الرً رٓذف نذساسخ خطش انفٍضبَبد فً يذٌُخ رطب‬
ً‫ ٔرزًٍز ْزِ انًُطمخ ثًُبخ جبف يع ايطبس سٌُٕخ ف‬.2‫ نو‬380 ‫ ٔرمذس يسبحزٓب ة‬.‫ جُٕة ششق رَٕس‬،‫انضْش ٔ انجفبسح‬ ‫ا‬ ٍٍ‫انفضبء ث‬
.‫ يهى‬150 ‫حذٔد ال‬
‫رمٕو يُٓجٍخ ْزِ انذساسخ عهى رحذٌذ رذفمبد انزسٔح نفزشاد عٕدح يخزهفخ عٍ طشٌك األسبنٍت أنزجشٌجٍخ ٔثبٍَب عهى رطجٍك ًَٕرج‬
.HEC_RAS ً‫انٍٓذسٔنٍك‬
3 3
‫ ٔلذ أظٓشد انُزبئج انزً رى انحصٕل عهٍٓب‬. ٍ‫س‬
‫ ح‬100 ‫ ثبٍَخ نكم‬/ ‫ و‬1156 ٔ ‫ سٍٔاد‬10 ‫ ثبٍَخ كم‬/ ‫ و‬517 ‫لذسد رذفمبد انفٍضبَبد ة‬
‫ يٍ يذٌُخ رطبٌٍٔ نفزشاد عٕدح‬٪76 ً‫يٍ لجم انًُٕرج انٍٓذسٔنٕجً انًسزعًم أٌ يعذل انُسجخ انًئٌٕخ نًسبحخ انًغًٕسح ْٕ حٕان‬
.‫يخزهفخ‬

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

RESUME
La problématique des risques des inondations est un sujet primordial dans les études des risques naturels.
En effet, les impacts dus à ce phénomène sont en croissance continu dans le monde et en particularité en
Tunisie. D’où la nécessité de la gestion de ces risques.
Dans ce cadre s’intègre notre étude qui a pour objectif d’étudier le risque d’inondation dans la ville de
Tataouine. Le bassin versant de l’oued Tataouine se trouve dans l’espace intermédiaire entre le Dhahar et
la Jeffara, en Tunisie du Sud-est. La superficie du bassin versant est estimée à 380 km2. Cette zone est
caractérisée par un climat aride avec une pluviométrie interannuelle de l’ordre de 150 mm.
L’approche méthodologique de l’étude est basée d’une part, sur la détermination des débits de pointes
pour différentes périodes de retour par des méthodes empiriques et d’autre part sur l’application du
modèle hydraulique HEC-RAS.
Les débits calculés des crues décennales, centennales sont respectivement 517.48 m3/s et 1156.76 m3/s.
Les résultats obtenus par le modèle Hec_Ras ont permis de montrer que le pourcentage moyen de zone
inondée est de l’ordre de 76 % de la ville de Tataouine pour les différentes périodes de retour.

Abstract
Flood risk is a major issue in studies of natural hazards. Indeed, the impacts due to this phenomenon are
continuously growing in the world and in particular in Tunisia. Therefore, there is a need to manage these
risks.
Within this framework that our study aims to investigate the risk of flooding in the city of Tataouine. The
catchment area of the wadi Tataouine is located in the area between the Dhahar and Jeffara in Southeast
Tunisia. The catchment area is estimated at 380 km2. This area is characterized by an arid climate with an
interannual rainfall of about 150 mm.
The methodological approach of the study is based partly on the determination of peak flows for different
return periods by empirical methods and secondly by the application of the hydraulic model HEC-RAS.
Calculated decadal and centennial peak flood flows are respectively 517.48 m3/s and 1156.76 m3/s. The
results obtained by the Hec Ras model have shown that the average percentage of flooded area is about 76
% of the city of Tataouine for different return periods.

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Sommaire

DEDICACES .........................................................................................................................................................II

REMERCIEMENTS ........................................................................................................................................... III

‫ملخص‬................................................................................................................................................................... III

RESUME ............................................................................................................................................................. IV

ABSTRACT ........................................................................................................................................................ IV

SOMMAIRE.......................................................................................................................................................... V

LISTE D’ABREVIATION ................................................................................................................................. IX

LISTE DES FIGURES ......................................................................................................................................... X

LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................................................ XIII

INTRODUCTION ................................................................................................................................................ 1

CHAPITRE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE ........................................................................................ 2

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

1. CONTEXTE GENERAL ..................................................................................................................................................... 2

2. INONDATION ................................................................................................................................................................ 2

2.1. Définition et cause des inondations .............................................................................................................................. 2

2.2. Type des inondations .................................................................................................................................................... 3

2.3. Historique des inondations en Tunisie .......................................................................................................................... 4

2.4. Conséquences des inondations ..................................................................................................................................... 4

2.5. Risque d’inondation ...................................................................................................................................................... 4

3. MODELISATION HYDROLOGIQUE .................................................................................................................................. 5

3.1. Définition ....................................................................................................................................................................... 5

3.2. Application du modèle ................................................................................................................................................. 6

3.4. Classification des modèles hydrologiques .................................................................................................................... 7

3.5. Les critères d’évaluation ............................................................................................................................................... 8

3.6. Généralité sur les modèles hydrologiques du Génie Rural ........................................................................................... 9

4. MODELISATION HYDRAULIQUE .................................................................................................................................. 10

4.1. NOTION DE LA MODELISATION HYDRAULIQUE .......................................................................................................... 10

4.2. LA PHYSIQUE D’UN MODELE HYDRAULIQUE............................................................................................................... 10

4.3. TYPES DES MODELES HYDRAULIQUES ......................................................................................................................... 11

4.4. PARAMETRES D’UN MODELE HYDRAULIQUE .............................................................................................................. 11

5. RELATIONS INONDATION-AMENAGEMENT ................................................................................................................ 12

5.1. La Stratégie de Conservation des Eaux et du Sol dans le Sud-est tunisien ................................................................. 12

5.2. Techniques de conservation des eaux et des sols ....................................................................................................... 12

5.3. Lutte contre les inondations........................................................................................................................................ 15

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

CHAPITRE II: PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ET METHODOLOGIE GENERALE .........17

1. Localisation administrative ......................................................................................................................................... 17

2. Cadre géographique ................................................................................................................................................... 17

3. Géologie ..................................................................................................................................................................... 18

4. Géomorphologie ......................................................................................................................................................... 18

5. Carte d’occupation de sol ........................................................................................................................................... 19

6. Carte des sols .............................................................................................................................................................. 20

7. Caractéristiques physiques du bassin versant ............................................................................................................. 21

8. Climat ......................................................................................................................................................................... 23

8.1. Pluviométrie ................................................................................................................................................................ 24

8.2. Températures .............................................................................................................................................................. 25

8.3. Evaporation ................................................................................................................................................................. 26

CHAPITRE III : METHODOLOGIE GENERALE.........................................................................................27

1. Schéma récapitulatif................................................................................................................................................ 27

2. ETUDE HYDROLOGIQUE .............................................................................................................................................. 27

2.1. PRÉPARATION DES DONNÉES ...................................................................................................................................... 27

2.2. APPLICATION DES MODELES GR1A et GR2M .............................................................................................................. 31

2.2.3. Le Modèle GR2M ..................................................................................................................................................... 33

2.3. ESTIMATION DE DEBIT DE POINTE .............................................................................................................................. 35

3. MODELE HYDRAULIQUE .............................................................................................................................................. 39

3.1. CHOIX DU MODELE ...................................................................................................................................................... 39

3.2. PRESENTATION DU MODELE HEC-RAS ........................................................................................................................ 39

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

3.3. MODELISATION PAR HEC-RAS ..................................................................................................................................... 40

CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION ..........................................................................................45

1. MODELISATION HYDROLOGIQUE ................................................................................................................................ 45

1.1 Modèles GR .................................................................................................................................................................. 45

1.2. Débit de pointe ............................................................................................................................................................ 52

2. MODELISATION HYDRAULIQUE .................................................................................................................................. 54

2.1. Simulation sous HEC-RAS ............................................................................................................................................ 54

2.2. Surfaces inondées ....................................................................................................................................................... 55

2.3. Carte d’inondation ...................................................................................................................................................... 57

CONCLUSION ....................................................................................................................................................60

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..........................................................................................................61

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Liste d’abréviation
BV : Bassin versant
COVADIS : Commission de Validation des Données pour l’Information Spatialisée
CRDA : Commissariat Régional au Développement Agricole
GR1A : Modèle du Génie Rural à 1 paramètre au pas de temps Annuel
GR2M : Modèle du Génie Rural à 2 paramètres au pas de temps Mensuel
HEC_geoRAS : Hydrologic Engineering Centers Geographic River Analysis System
HEC-RAS : Hydrologic Engineering Centers River Analysis System
INAT : Institut National Agronomique de Tunis
IRA : Institut des Régions Arides
MNT: Modèle Numérique de Terrain

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Liste des figures

Figure 1 : La genèse du phénomène d’inondation (d’après Hostache, 2006).......................................................... 2

Figure 2: Inondation par débordement direct (d’après Hostache, 2006) ............................................................... 3

Figure 3: Inondation par concentration des ruissèlements (d’après Hostache, 2006) ........................................... 3

Figure 4 : Décomposition du risque d’inondation en aléa et vulnérabilité ............................................................. 5

Figure 5 : Les variables d’un modèle hydrologique (Gaume, 2002) ........................................................................ 5

Figure 6 : schéma d’un modèle hydrologique. ........................................................................................................ 6

Figure 7 : Localisation de la zone d’étude .............................................................................................................17

Figure 8: Carte de réseau hydrographique du bassin versant d’oued Tataouine .................................................18

Figure 9 : MNT du bassin versant d’oued Tataouine.............................................................................................19

Figure 10 : Carte d’occupation de sol du bassin versant d’oued Tataouine .........................................................20

Figure 11 : Carte pédologique du bassin versant d’oued Tataouine.....................................................................21

Figure 12 : Courbe hypsométrique du bassin versant d’oued Tataouine .............................................................22

Figure 13: Evolution de la pluviométrie annuelle et mensuelle dans le bassin versant d’oued Tataouine (1979-
2010) ...........................................................................................................................................................................24

Figure 14 : Evolution de la pluviométrie annuelle dans le bassin versant d’oued Tataouine (1979-2010) ..........25

Figure 15 : Répartition saisonnière de précipitation dans le bassin versant du bassin versant d’oued Tataouine
....................................................................................................................................................................................25

Figure 16 : La température moyenne mensuelle dans la station météo de Tataouine (1979-2010) ...................26

Figure 17: Evaporation moyenne mensuelle dans le bassin versant d’oued Tataouine (1979-2010) ..................26

Figure 18 : Schéma récapitulatif de la méthodologie générale adoptée pour cette étude ..................................27

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Figure 19 : Localisation de 4 stations météo sur le site GlobalWeather. ..............................................................28

Figure 20 : Zone d’influence des différentes stations pour le calcul de la pluie et l’ET0 moyenne du bassin
versant d’oued Tataouine...........................................................................................................................................29

Figure 21 : schéma conceptuel du modèle GR2M.................................................................................................34

Figure 22 : Traçage d’Oued Tataouine dans l’outil HEC-GéoRAS ..........................................................................41

Figure 23 : Carte de coefficient de Manning du bassin versant d’oued Tataouine...............................................42

Figure 24 : Mesure sur terrain de la pente au niveau de la section avale de l’oued ............................................43

Figure 26 : évolution de la valeur de Nash(Q) en fonction de la période de la mise en route. ............................45

Figure 27: Variation du critère de Nash(Q) en fonction de la période de calage..................................................46

Figure 28: Corrélation entre le débit observé et simulé par le modèle GR1A dans le bassin versant d’oued
Tataouine. ...................................................................................................................................................................47

Figure 29 : Hydrogrammes annuels observés et simulés pour le bassin versant d’Oued Tataouine....................48

Figure 30 : corrélation entre débit observé et débit estimé par le modèle GR2M dans le bassin versant d’oued
Tataouine ....................................................................................................................................................................49

Figure 31 : Variabilité des pluies et des débits observés et calculés sur la période de calage .............................49

Figure 32 : Variabilité des pluies et des débits observés et calculés sur la période de validation ........................50

Figure 33 : corrélation entre le débit annuel estimé par GR1A et par cumule de débits mensuels résultant de
GR2M ..........................................................................................................................................................................51

Figure 34 : Superposition des résultats de deux modèles.....................................................................................51

Figure 35 : La corrélation entre les débits des crues estimés. ..............................................................................53

Figure 36 : Hydrogramme de crue du bassin versant d’Oued Tataouine (exutoire Rogba). .................................54

Figure 37: Profil en travers d’une section d’oued Tataouine sous Hec Ras. .........................................................54

Figure 38: profil en long d’oued Tataouine sous Hec-RAS ....................................................................................55

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Figure 39 : Evolution de la surface inondée Km2 en amont de la zone urbaine de Tataouine .............................56

Figure 40 : Variation de la surface inondée Km2 au niveau de la section intermédiaire de la zone urbaine de
Tataouine. ...................................................................................................................................................................56

Figure 41 : Evolution de la surface (km2) inondée en aval de la zone urbaine de Tataouine ...............................56

Figure 42 : Carte d’inondation de la ville de Tataouine. .......................................................................................58

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Liste des Tableaux

Tableau 1 : Répartition altimétrique du bassin versant. .......................................................................................21

Tableau 2: Caractéristique physique du bassin versant d’oued Tataouine...........................................................23

Tableau 3 : Coordonnées (degrés décimaux) des stations climatiques sur le site GlobalWeather ......................28

Tableau 4 : Lame d’eau moyenne annuuelle (en mm) par les différentes formules empirique...........................31

Tableau 5: Corrélation entre les lames d’eau obtenues (mm) par les formules empiriques ................................31

Tableau 6 : Caractéristique du bassin versant d’oued Tataouine au niveau du Rogba ........................................35

Tableau 7 : La valeur du coefficient K selon la période de retour .........................................................................37

Tableau 8 : Le coefficient K utilisé dans cette étude pour les différentes périodes de retour .............................38

Tableau 9 : Paramètres régionaux du modèle de réduction .................................................................................38

Tableau 10 : Les paramètres régionaux du débit maxima probable .....................................................................38

Tableau 11 : Paramètres de calage du modèle HEC-RAS ......................................................................................43

Tableau 12 : Calage et validation du modèle GR1A au bassin versant d’oued Tataouine. ...................................47

Tableau 13 : Résultats de calage et de validation du modèle GR2M. ...................................................................48

Tableau 14 : Les débits maximums calculés ..........................................................................................................52

Tableau 15 : Les débits maximums utilisés ...........................................................................................................53

Tableau 16 : Pourcentage de surface inondée cumulé pour chaque période de retour. .........................................56

xiii
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

INTRODUCTION
L’eau est à la base de la vie en général mais elle est également un des éléments les plus destructeurs de
notre planète. En Tunisie, les problèmes des risques liés aux eaux courantes sont devenus très
préoccupants. Les crues sont importantes et peuvent être très dommageables et causer de nombreuses
victimes parmi la population. Elles peuvent aussi déborder et endommager des cultures et des
constructions avec les matériaux solides qu’elles entraînent. Ces phénomènes d’inondations ne sont pas
récents au Tunisie et plusieurs grands aménagements de protection ont déjà été réalisés (Jessour, Tabias,
barrages,…), mais ces phénomènes sont ressentis plus fortement aujourd’hui en raison des changements
climatiques et du fort développement démographique, économique, urbain, agricole, industriel ou
touristique du territoire.
Dans les régions de Sud-est de la Tunisie, l’irrégularité et la mauvaise répartition des précipitations
causent des crues violentes et épisodiques. Celles-ci engendrent de ruissellements catastrophiques qui
sont relativement fréquents et peuvent concerner des régions plus ou moins vastes. Nous nous souvenons
ainsi de l’inondation de décembre 1973 pour le golfe de Gabès, de mars 1979 (Bonvallot, 1979) pour la
Jeffara et les monts de Matmata, de 1995 pour Tataouine et Djerba, d’octobre 1998 pour les régions de
Béni Khédache et Matmata, et de septembre 2003 pour Médenine.
De ce fait la protection de villes contre les inondations est une condition essentielle pour un
développement durable. La population locale de la zone a depuis toujours œuvré pour la mise en place de
techniques de conservation des eaux et des sols.
Le milieu aride pourrait être considéré comme un milieu hétérogène et anisotrope à cause de sa
variabilité temporelle des états de surface due au type du couvert végétal et aux caractéristiques
climatiques de la région, et de sa variabilité spatiale due à l’hétérogénéité des propriétés
hydrodynamiques du sol. La modélisation de ce type de milieu nécessite ainsi, toute une base de données
cartographique et alphanumérique qui peut être inspirée en partie à partir de cartes agricoles (Min. Agri.,
2002).
Dans ce contexte s’intègre la présente étude, qui consiste à étudier les risques d’inondation dans la ville
de Tataouine. L’objectif principal de ce travail est de simuler les ruissellements dans la zone d’étude par
l’application du modèle hydraulique HEC-RAS.
Ce travail s’articule autour des quatre chapitres divisés comme suit : Le premier traite la bibliographie qui
vise à placer l’étude dans son contexte thématique et scientifique. Le second chapitre est réservé pour la
présentation de la zone d’étude. Le troisième chapitre est consacré à l’approche méthodologique adoptée.
Le dernier chapitre est réservé pour la discussion des résultats obtenus avant de finir avec des
conclusions.

1
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

CHAPITRE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

1. CONTEXTE GENERAL
Cette première partie a pour but d’introduire le contexte général de cette étude. Tout d’abord nous
commençons par mettre en évidence le phénomène d’inondation et ses impacts dans le monde. Ensuite
nous donnons une présentation générale de la modélisation hydrologique indiquant son utilité dans l’étude
de risque des inondations. Enfin nous citerons certains techniques d’aménagements CES en signalant ses
rôles dans la protection contre le phénomène d’inondation.

2. INONDATION

2.1. Définition et cause des inondations


Le ruissellement est la partie des précipitations qui ne s'infiltre pas dans le sol et ne s'évapore pas dans
l'atmosphère. Dès lors que les capacités de rétention de la végétation et du sol superficiel sont saturées,
cette partie s'écoule en surface avant d'atteindre le réseau hydrographique directement ou via un système
artificiel d'évacuation (Le Quentrec et al., 2009). Le débordement d’un cours d’eau sur les terres qu’il
traverse ou le rassemblement de grandes quantités d’eau pluviales dans des quartiers urbains entraînent
des inondations (Oueslati, 1999). D’une façon schématique, lorsqu’une quantité d’eau très importante
parvient au cours d’eau celui-ci déborde de son lit « habituel » (ou lit mineur) et donne ainsi naissance au
phénomène d’inondation (Figure 1).

Figure 1 : La genèse du phénomène d’inondation (d’après Hostache, 2006)

Les inondations peuvent être dues à plusieurs causes : Naturelles liées à des aléas climatiques et des
phénomènes météorologique ou anthropiques directes (l'imperméabilisation et la dégradation des sols…)
et indirectes (liées aux modifications climatiques globales).

2
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

2.2. Type des inondations


Il existe trois principaux types d'inondations :

2.2.1. Par débordement direct

Une inondation peut avoir lieu quand une rivière déborde. Le cours d'eau sort de son lit
mineur pour occuper son lit majeur alors il envahit des vallées entières (Figure 2).

Figure 2: Inondation par débordement direct (d’après Hostache, 2006)

2.2.2. Par concentration des ruissèlements

Le phénomène des inondations est observé au moment d’une forte concentration à la suite de
précipitations intenses, les eaux ruissellent, se concentrent rapidement dans le cours d’eau, engendrant des
crues torrentielles, brutales et violentes. Elle est caractérisée par un ruissèlement pluvial qui ne parvient
pas à s’infiltrer suffisamment et rapidement (Figure 3).

Figure 3: Inondation par concentration des ruissèlements (d’après Hostache, 2006)

2.2.3. Par remontée de la nappe phréatique

Les inondations de plaine se produisent lorsque la rivière sort, lentement, de son lit mineur et inonde la
plaine pendant une période relativement longue. Après une ou plusieurs années pluvieuses, il arrive que la
nappe affleure et qu’une inondation spontanée se produise. Ce phénomène concerne, particulièrement, les
terrains bas ou mal drainés.

3
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

2.3. Historique des inondations en Tunisie


La Tunisie est considérée parmi les pays menacés par des risques d’inondations plus ou moins
importantes, selon les régions et les saisons. Néanmoins, les plus violentes et les plus étendues restent
celles de 1969, 1973, 1979, 1990, 2003, 2012. En effet, lors des inondations de 1969, faisant suite aux
très fortes pluies, ont affecté de nombreuses régions de la Tunisie, principalement dans le Centre et le Sud
du pays.
Toutes les Sebkhas du Centre et Sud tunisien, à l’exception du Chott El Djérid ont été, par ailleurs,
entièrement remplies par les eaux et certaines d’entre elles ont emprunté des exutoires naturels pour se
déverser soit vers d’autres Sebkhas, soit vers des zones dépressionnaires, ou même dans la mer (Pias et
Stuckmann, 1970).
Les dégâts enregistrés sont catastrophiques. Selon des statistiques faites par l’Etat et qui figurent dans la
carte nationale des risques d’inondation et analyse de vulnérabilité, les dégâts ont été estimés à 12% du
produit intérieur brut dont soixante-dix mille logements ont été détruits, trois cent mille sont restés sans
abri et 500 personnes ont trouvé la mort. En outre, les inondations ont touché des bâtiments
administratifs, des équipements d’infrastructure (ponts, routes, fils téléphonique…), des cultures diverses.
Les inondations ont changé, dans bien des cas, les conditions de l’agriculture par érosion et
sédimentations (DHU, 1987).

2.4. Conséquences des inondations


Le phénomène d’inondation est caractérisé par plusieurs effets néfastes tels que (Oueslati, 1999):

 Dommages dus aux inondations: Lorsque les activités des hommes sont affectés,

 Dégâts importants : pertes en vies humaines et des dégâts enregistrés dans l’infrastructure,
les habitations, les équipements, les aménagements, et sur le milieu naturel,

 Accélération de l’érosion: l’érosion hydrique est très active parfois très menaçante en
Tunisie.

2.5. Risque d’inondation

La notion de risque est communément définie comme la résultante du croisement entre aléa et
vulnérabilité (Ancey, 2005; Gilard & Gendreau, 1998; Oberlin et al., 1993) (Figure 4). En effet, d’après
Torterotot (1993) : « Il n’y a pas de risque sans aléa naturel, il n’y en a pas sans élément vulnérable
exposé ».
L’aléa est un phénomène physique, naturel et non maîtrisable, d’occurrence et d’intensités données. Alors
que la vulnérabilité exprime l’importance des dommages potentiellement subits par des enjeux soumis à
un aléa. Elle transcrit quant à elle la sensibilité de l’occupation du sol et de la société au phénomène
d’inondation (Pottier, 1998).

AAL kl█
ALEA VULNERABILITE
(Phénomène naturel : (Sensibilité de l’occupation du
Crue de période de retour donnée) sol et de la société)
RISQUE

4
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Figure 4 : Décomposition du risque d’inondation en aléa et vulnérabilité

3. MODELISATION HYDROLOGIQUE

3.1. Définition
La modélisation hydrologique des bassins versants est incontournable dès lors que l’on s’intéresse à des
problématiques relatives à la gestion des ressources en eau, à l’aménagement du territoire, ou à l’une des
différentes facettes du risque hydrologique. Ces efforts ont pour objectif d’apporter une explication
physique de la relation pluie - débit dans l’espace du bassin versant en s’adaptant à l’extrême variabilité
spatiale des propriétés des milieux. Cette structuration est censée aussi fournir des informations
exploitables pour le dimensionnement des ouvrages hydrauliques, de protection contre les inondations ou
pour la gestion hydrologique et écologiques du bassin versant étudié.
Un modèle est une représentation simplifiée d’un système, il est composé d’un ensemble des relations
(équations) qui décrivent l’évolution spatiale, temporelle ou spatiotemporelle d’un processus physique
naturel (Moussa, 2002).
On distingue quatre types des variables qui peuvent exister en totalité ou en partie dans chaque modèle
(Figure 5) (Gaume, 2002) :

 Variables d’entrés : Le modèle fait appel à ces variables qui dépendent de temps et/ou d’espace
(pluie, évaporation, caractéristiques physique de milieu…),
 Variables de sorties : Le modèle répond par un ensemble des variables tels que (débit,…),
 Variables d’état : Elles permettent de caractériser l’état de système modélisé et peuvent évoluer en
fonction du temps (pentes, profondeur des sols, taux de saturation des sols ...),
 Paramètres de calage : En plus des variables, la modélisation fait intervenir des variables dont la
valeur doit être déterminée par calage.
Paramètres Variables d’état

Variable d’entrés Variables de sortie

Modèle hydrologique
Figure 5 : Les variables d’un modèle hydrologique (Gaume, 2002)
La modélisation du comportement hydrologique des bassins versants doit pouvoir décrire les différentes
étapes de la transformation de la pluie en débit. Les variables cités ci-dessus interviennent dans la
modélisation hydrologique par l’intermédiaire de deux fonctions :

 Fonction de production : Elle exprime la transformation de la pluie brute en pluie nette, définie
comme la fraction de pluie brute qui contribue effectivement au ruissellement.

5
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

 Fonction de transfert : Elle permet la transformation de la pluie nette en un hydrogramme à


l’exutoire du bassin versant.

Pluie Débit
Fonction de Fonction de
production transfert

Figure 6 : schéma
Pluied’un
nettemodèle hydrologique.

3.2. Application du modèle


D’une façon optimale, l’application d’un modèle nécessite un travail complexe qui peut être séparé en
quatre étapes : recherche et préparation des données, calage du modèle, validation et enfin la simulation
du modèle.

3.2.1. Recherche et préparation des données

Cette étape nécessite de bien connaître le fonctionnement du logiciel de modélisation afin de déterminer
toutes les données qui seront nécessaires à l’élaboration du modèle.
Une fois les données obtenues, elles nécessiteront parfois un traitement primaire afin d’en extraire les
variables qui sont spécifiquement utilisées par le modèle ainsi que pour éliminer toutes les erreurs (erreur
de mesure, erreur de saisie,…) qui ont pu être effectuées durant la détermination des valeurs des
paramètres.

3.2.2. Calage du modèle

Il consiste à la détermination du jeu optimal de paramètres permettant de juger l’adéquation du modèle au


cas étudié. Le choix de la procédure de calage à appliquer aux modèles hydrologiques, dépend
essentiellement de la connaissance des avantages et des inconvénients de ces différentes méthodes.
Dans le calage manuel, le “modélisateur” change un à un les paramètres et observe les effets qui en
résultent permettant d’avoir une idée sur la sensibilité des paramètres et leurs différents rôles dans la
modélisation. Dans ce type de calage, les paramètres sont ajustés subjectivement en se basant sur les
caractéristiques spécifiques des sorties du modèle (Sorooshian et Gupta, 1983).
Dans le calage automatique, les paramètres sont modifiés selon une technique d’optimisation permettant
de converger vers une solution optimale. Cette approche utilise la capacité et la rapidité des ordinateurs
pour ajuster les valeurs des paramètres inconnus, en se basant sur les changements des valeurs des
fonctions mathématiques (Sorooshian et Gupta, 1983).

3.2.3. Validation

Dans cette phase, il s’agit de comparer les performances du modèle calé en appliquant le modèle à des
hydrogrammes observés n’ayant pas servi au calage. La validation a pour but de confirmer ou d’infirmer
la pertinence et la validité des paramètres retenus après le calage.

6
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

3.2.4. Simulation

Lorsque la phase de validation s’avère satisfaisante, on procède à la simulation. En hydrologie la


simulation est utilisée dans le but de compléter des données manquantes de faire de prédétermination des
crues ou de générer de longues séries de débits, à partir de hauteurs de pluies observées.

3.4. Classification des modèles hydrologiques


Plusieurs classifications ont été proposées par différents auteurs (Ambroise, 1999). Une première
classification composée de trois classes distinctes est usuellement employée (Wheater et al., 1993) : les
modèles empiriques, les modèles conceptuels et les modèles à base physique. Cette classification dépend
également de la description spatiale des processus au niveau du bassin versant en tant que modèles
globaux ou distribués (Refsgaard, 1997).

3.4.1. Modèles empiriques

Ces modèles utilisent les séries de données chronologiques disponibles pour en déduire la structure du
modèle ainsi que les valeurs des paramètres correspondants. Ils sont alors basés sur les informations
rapportées des données et n’incluent aucune connaissance à priori sur le comportement du bassin versant
et des processus physiques de l’écoulement. Le niveau de complexité étant fixé, le calage détermine la
combinaison de fonctions s’ajustant le mieux aux données mesurées. Ces modèles portent aussi le nom de
boîtes noires. Ces modèles considèrent généralement le bassin versant comme une entité unique.

3.4.2. Modèles conceptuels

Ces modèles utilisent des éléments de stockage ou réservoirs comme composants principaux.
Ces réservoirs se remplissent par des flux : précipitation, infiltration ou percolation et se vident par
évapotranspiration, ruissellement, drainage etc. Contrairement aux modèles empiriques, la structure des
modèles conceptuels est déterminée avant leur utilisation. Elle est définie par la compréhension du
système hydrologique du modélisateur. D’après Ambroise (1991), un modèle conceptuel considère le
bassin versant comme un assemblage de réservoirs d’humidité, interconnectés et qui sont censés à
représenter plusieurs niveaux de stockage, suivant une dimension verticale (Yérima, 2002).

3.4.3. Modèles à base physique

Les équations qui génèrent ces modèles sont issues des lois de la mécanique des fluides ou de la physique
des écoulements d’eau dans les sols ; loi de Richards en milieu non saturé, loi de Darcy en milieu saturé
et loi de Barré Saint-Venant pour le ruissellement de surface), la forme finale simplifiée contient des
paramètres qui ont un sens physique (Yérima, 2002).
Ces modèles sont distingués des modèles conceptuels au niveau de la représentation des processus
physiques (écoulement, infiltration) et du sens à donner aux paramètres du modèle. Dans le premier cas
de modèles, les paramètres doivent êtres estimés par calage. Dans le deuxième cas, les paramètres
peuvent être estimés à priori à partir de différentes caractéristiques physiques et éventuellement un calage.

3.4.4. Modèle stochastique

Refsgaard et Storm (1995) ont caractérisé ce type de modèle en tant que modèle qui se base sur des lois
de probabilités connues et n’impliquent pas de relation de cause à effet entre les entrées et les sorties. Il
ne demande aucune information à priori sur le système. Un modèle stochastique permet de générer,
aléatoirement, des données par des lois de distributions particulières (Yérima, 2002).

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

3.4.5. Modèle déterministe

C’est un modèle qui associe à chaque jeu de variables de forçage, de variables d’état et de paramètres une
valeur de réalisation unique des variables de sortie.

3.4.6. Modèle paramétrique

C’est un modèle qui enferme des paramètres dont la valeur est estimée par calage. Le modèle
paramétrique calcule un planning basé sur les caractéristiques techniques, nommé planning paramétrique.
Il permet d’abord de créer le planning initial, puis de l’optimiser. Ensuite, après le démarrage du
programme et de son planning opérationnel, notamment lorsque des décisions de conception sont à
prendre, génération de versions actuelles du planning paramétrique, réalisation de simulations conduisant
d’abord au meilleur choix, et ensuite à la mise à jour du planning opérationnel.

3.4.7. Modèle analytique

C’est un modèle pour lequel les relations entre les variables de sortie et les variables d’entrée ont été
établies par analyse de séries de données mesurées (Gaume, 2002). Les paramètres de ce modèle sont liés
aux coefficients de corrélation entre les variables (Gaume, 2002).

3.4.8. Modèle global

Un modèle global est un modèle qui s’applique globalement sur l’ensemble d’un bassin versant, approche
par bilan (Mansouri, 2001). Les variables du système ne dépendent que du temps et n’ont aucune
signification spatiale (Puech et Bailly, 2003).

3.4.9. Modèle distribué

C’est un modèle qui considère que le bassin versant ou le réseau hydrographique est découpé en éléments
de plus petite taille. Le but de ce modèle est de bien tenir compte de l’hétérogénéité spatiale du bassin
versant.

3.5. Les critères d’évaluation


L’évaluation des performances d’un modèle se fait selon les objectifs qu’on se fixe, et par conséquent, le
critère qu’on choisit. Un même modèle peut être évalué de plusieurs façons, l’unique contrainte étant
l’objectif de jugement.
Pour satisfaire les différents objectifs, plusieurs méthodes d’évaluation ont été développées

3.5.1. Erreur moyenne

Elle est notée ε et définie par la différence entre la moyenne observée et celle calculée
𝑛
1
𝜀= (𝑄𝑐𝑖 − 𝑄𝑜𝑖)
𝑛
𝑖=1
Avec :
n: nombre d’observations
Qci : débit calculé
Qoi : débit observé
Plus cette erreur se rapproche de zéro plus l’estimation de débit est considérée est meilleure.

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

3.5.2. Erreur quadratique moyenne

Cette erreur se calcul comme étant la racine carrée de la moyenne des carrée des écarts entre les
débits observés et les débits calculés
1 𝑛
EQM= 𝑖=1(𝑄𝑐𝑖 − 𝑄𝑜𝑖)2
𝑛
Plus cette erreur quadratique tend vers zéro plus l’estimation de débit est meilleure. C’este le critère
le plus utilisé en hydrologie pour quantifier l’erreur.

3.5.3. Coefficient de Nash

Ce critère noté NTD, varie entre -∞ et 1. Il tend vers 1 lorsque le débit calculé tend vers le débit observé. Un
critère négatif indique que le modèle donne des résultats moins bons que l’utilisation de la moyenne de
l’échantillon.
Il est donné par la formule suivante (Gaume, 2002) :
𝑛 2
𝑖=1(𝑄𝑐𝑖 − 𝑄𝑜𝑖)
𝑁 = 1− 𝑛 2
𝑖=1(𝑄𝑐𝑖 − 𝑄𝑚)
Avec : Qm est le débit moyenn.
Cette formule traduit un certain rendement du modèle comparable au coefficient de
détermination d’une régression. On considère généralement q’un modèle hydrologique donne
des résultats acceptables si la valeur du critère de Nash est supérieure à 0,8 (Gaume, 2002).

3.6. Généralité sur les modèles hydrologiques du Génie Rural


Les modèles GR sont des modèles conceptuels de bilan hydrique qui permettent de simuler le débit à
1'exutoire d'un bassin versant à partir des données de pluie et d'évaporation moyenne.

3.6.1. Développement du modèle GR

Partant du modèle CREC, un modèle à neuf paramètres développé au Laboratoire d’Hydrologie de


l’Université de Montpellier (Mouelhi, 2003). En 1983 Michel a constaté des défauts dans le modèle
conceptuel CREC (Galea, 1972) tel que la difficulté de mise en œuvre, et la longueur des réglages. Des
simplifications ont été faites sur la structure du modèle CREC afin d’obtenir un modèle à peu de
paramètres, sans amoindrir les performances du modèle initial en terme de simulation des débits.
Une structure simple à deux réservoirs a ainsi été proposée, avec un seul paramètre correspondant à une
capacité maximale identique de ces deux réservoirs dans le cas du bassin versant de l’Orgeval (Michel,
1983). De façon plus générale, ce premier modèle était un modèle à deux paramètres, GR2, avec un
paramètre pour chaque capacité de réservoir.
Le développement du modèle GR s'est ensuite poursuivi, conduisant à différentes versions plus récentes
et complexes: GR3 J (Edijatno et Michel, 1989, Edijatno et al., 1999), GR2M (Makhlouf et Michel,
1994), GR4 J (Perrin, 2000). Le chiffre indique le nombre de paramètres du modèle alors que la dernière
lettre indique le pas de temps: J, pour journalier, M, pour mensuelle. Pour arriver donc à des modèles à 3
et 4 paramètres avec un pas du temps journalière et annuelle (GR3H).

3.6.2. Domaines d’application du modèle GR

Les modèles GR peuvent être utilisés pour un certain nombre d'application d'ingénierie ou de gestion de
l'eau. A titre d'exemples, on peut citer :
-la reconstitution ou l'extension de séries de débit : après calage, le modèle est appliqué en simulation

9
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

sur une période sur laquelle on dispose de données pluviométriques observées ;


- la prédétermination : les séries de débit observé étant souvent courte, il peut être intéressant de les
étendre à l'aide d'un modèle pluie-débit.
- la prévision à court terme (quelques heures à quelques jours) : elle est particulièrement utile pour les
événements de crues.
- la prévision à moyen ou long terme (de quelques semaines à quelques mois) : elle est intéressante pour
les problématiques d'étiage et de gestion de la ressource.
- la détection de tendance dans le comportement hydrologique du bassin versant : l'utilisation d'un
modèle hydrologique permet d'identifier dans la variabilité des séries de débit ce qui vient de la
variabilité naturelle des conditions climatiques de ce qui vient de changements de caractéristiques du
bassin versant (Andréassian, 2002; Andréassian et al., 2003) ;

4. MODELISATION HYDRAULIQUE
Dans le cadre de l’étude de risque des inondations, la modélisation hydraulique est devenue un outil
courant (Horritt & Bates, 2002). Elle vise à prévoir numériquement l’évolution spatio-temporelle des
caractéristiques hydrauliques au cours d’une crue (débit, vitesses, hauteur d’eau, surfaces inondées..).

4.1. NOTION DE LA MODELISATION HYDRAULIQUE


La modélisation hydraulique vise à prédire numériquement l’évolution spatio-temporelle des
caractéristiques hydrauliques au cours d’une crue : débits, vitesses, hauteurs d’eau dans la plaine. Cela
permet en particulier de connaître les surfaces inondées, les durées de submersion et la vitesse de montée
des eaux au cours de la crue.
Un modèle est une représentation schématique simplifiée, d’un système réel (Roux, 2004). Les modèles
hydrauliques sont généralement définis par :
- des équations physiques à résoudre,
- un domaine de calcul caractérisé par une géométrie (des limites dans l’espace et le temps)
- des paramètres hydrauliques (coefficients de frottement…) et topographiques,
- des conditions aux limites (la plupart du temps à l’amont et à l’aval de la partie de cours d’eau
modélisée),

4.2. LA PHYSIQUE D’UN MODELE HYDRAULIQUE


La plus part des modèles hydraulique sont basés sur la résolution des équations de Barré de Saint-Venant
(équations tridimensionnelles de Navier-Stokes intégrées sur la verticale) (Roux, 2004). En absence de
singularité hydraulique, ces équations s’écrivent :
Equation de la continuité :
𝜕𝐻
+ ∇ 𝐻𝑉 = 𝑞
𝜕𝑡
Equation de la dynamique (conservation de la quantité de mouvement :
𝜕𝐻 𝑉 𝑉
+ 𝑉. ∇ 𝑉 + 𝑔 ∇𝑍 + 4 =0
𝜕𝑡 𝐾2𝐻 3 𝑆
-1
Avec : H est la hauteur d’eau (m), V la vecteur vitesse (m.s ) de composantes Vx et Vy (vitesses
moyennes sur la verticale dans les directions x et y), q les éventuels apports (q ≥ 0) ou pertes (q < 0) au
2 -1 1/3 -1
m (m.s ), Z la cote de la surface libre (m) et Ks le coefficient de Strickler (m .s ), qui traduit le freinage
à l’écoulement.

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

En présence de singularités hydrauliques, d’autres équations appelées lois d’ouvrages sont couramment
utilisées lorsqu’il y a présence de singularités hydrauliques. Ces équations dépend de la géométrie et le
type de singularité (ponts, digues, seuils, barrages, écluses…).
En hydraulique, on distingue trois types de régime d’écoulement: Le régime permanent pour lequel les
caractéristiques hydrauliques (débit, hauteurs, vitesses) sont invariantes au cours du temps et les régimes
graduellement et rapidement variés pour lesquels les paramètres hydrauliques varient respectivement
lentement et rapidement le long de l’écoulement.

4.3. TYPES DES MODELES HYDRAULIQUES

4.3.1. Modèle bidimensionnel (2D)

Dans un modèle 2D, la topographie de la rivière est définie par un réseau de mailles. A partir des données
topographiques initiales et de calculs statistiques une valeur de l’altitude du sol et une valeur des
paramètres hydrauliques sont imposées au centre de chaque maille, ou sur chaque nœud du maillage,
Finalement, les mailles, accolées les unes aux autres, forment ainsi la topographie des cours d’eau.
Ce type du modèle a pour avantage de représenter les écoulements dans toutes les directions du plan
horizontal. Les points faibles de ces modèles sont une mise en œuvre très lourde et des temps de calculs
très longs. C’est pourquoi les modèles 2D sont moins fréquemment utilisés dans un contexte de prévision
que les modèles 1D (Horritt & Bates, 2002).

4.3.2. Modèle monodimensionnel (1D)

Dans un modèle 1D, la topographie est définie par des profils en travers ce qui engendre une définition
précise du lit mineur mais aussi une définition grossière du lit majeur. Dans cette approche, l’écoulement
est considéré canalisé (organisé suivant une direction préférentielle appelée axe d’écoulement, invariante
au cours du temps).
Certaines règles simples doivent être respectées lors d’une modélisation hydraulique avec un modèle 1D
(KREIS, 2004) : Etre perpendiculaire aux écoulements, ne jamais se croiser, considérer toute la largeur du
lit majeur, décrire le profil en long, permettre la modélisation des ouvrages hydrauliques, prendre en
compte les contractions et les élargissements des écoulements
La construction d’un modèle 1D demande de l’utilisateur une bonne connaissance du terrain et des
écoulements.

4.4. PARAMETRES D’UN MODELE HYDRAULIQUE


Parmi les paramètres du modèle hydraulique qui influencent sur les simulations nous citons:

4.4.1. Conditions aux limites

Il est tout à fait important de connaitre et de définir les conditions aux limites. En effet ces conditions
définissent les caractéristiques hydrauliques aux limites du domaine de calcul (à l’amont et à l’aval). Ces
caractéristiques hydrauliques peuvent être l’évolution temporelle des hauteurs d’eau, des vitesses, des
débits ou des relations entre ces variables dans différentes sections et elles sont utilisées pour résoudre les
équations qui permettent de réaliser les simulations.

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

4.4.2. Coefficient de rugosité

Il est également nécessaire de connaître la rugosité (coefficient de Strickler) en chacun des points de
calcul. Elle permet de modéliser les pertes de charges linéaires, liées aux caractéristiques du fond du lit.
Cependant, cette information est rarement disponible car il est peu envisageable de mettre en œuvre des
campagnes de mesure de coefficient de Strickler pour chaque maille du modèle.
D’après Horritt & Bates (2002), la signification de coefficient de frottement ainsi que la sensibilité du
modèle à ce coefficient varient selon le type de schéma d’écoulement et le modèle hydraulique utilisé.

5. RELATIONS INONDATION-AMENAGEMENT

5.1. La Stratégie de Conservation des Eaux et du Sol dans le Sud-est tunisien


Depuis les années 80, les aménagements de conservation des eaux et du sol dans les régions du sud-est
tunisien ont connu deux périodes qui se distinguent essentiellement par la localisation des ouvrages et le
changement d’allocation des ressources en eau. En effet, pendant la première décennie (1980-1990), les
aménagements de CES ont touché essentiellement les parties amont donnant lieu à la mobilisation des
eaux ruisselées par les ouvrages. Ensuite, ces ouvrages ont été réalisés au niveau des plaines qui ne
bénéficient que des eaux collectées par leurs impluviums. La deuxième décennie (1990-2000) s’est
caractérisée également par l’introduction de nouvelles techniques (tabia, épandage des eaux de crue,
gabion, etc.). Par ailleurs, les aménagements réalisés ont modifié la répartition de la ressource en eau de
l’amont vers l’aval des bassins versants.
Dans la nouvelle conception, préconisée par les stratégies décennales de CES 1990-2000 et 2002-2011,
les programmes de CES sont basés sur l’approche d’aménagement intégré des bassins versants avec la
participation des agriculteurs.

5.2. Techniques de conservation des eaux et des sols


L’eau était considérée le vecteur principal de la production agricole dans le sud de la Tunisie. La
mobilisation et la valorisation des eaux pluviales ont été visées à travers les techniques de conservation
des eaux et des sols (Guillaume et al., 2003.). Ces derniers peuvent être classés en deux composantes :

 Les techniques d’aménagement des bassins versants.


 Les techniques d’aménagement des cours d’eau.

5.2.1. Les techniques d’aménagement des bassins versants

Ces sont des actions utilisées spécialement sur les terres en pente, exposées à l'érosion et qui constituent
une source majeure des eaux de ruissellement et des sédiments, pour réduire la dégradation et améliorer la
productivité (Guillaume et al., 2003).

5.2.1.1. Les Jessour


Il s’agit d’une technique traditionnelle utilisée dans l’extrême sud Tunisien. Ce système permet de
maîtriser les petites quantités d’eau provenant des orages intenses et permettent ainsi la création d’un
microclimat propice à certaines cultures.
Les jessour occupent généralement des cours d'eau de ruissellement (thalwegs). Ces sont des unités
hydraulique composés de trois éléments: l'impluvium (zone qui recueille et transmet les eaux de
ruissellement), la terrasse (la zone dans laquelle l'agriculture est pratiquée) et la digue (agit comme une

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

barrière utilisée pour retenir les sédiments et les eaux de ruissellement en assurant l'évacuation de l'excès
d'eau) (Ouessar, 2007).

5.2.1.2. Tabias
La tabia est considérée comme une technique relativement nouvelle, développée par les habitants des
montagnes qui ont migré vers les plaines. Elle est formée d’une longue banquette principale en courbes de
niveau, avec à chaque extrémité un angle droit, une banquette latérale. Le bassin de retenue d’eau est
entouré sur trois côtés et ouvert sur le côté amont pour collecter les eaux de ruissellement destinées à
l’irrigation des cultures effectuées dans la retenue.
Nasri et al. (2004), dans une étude des processus hydrologiques du système Tabia dans le centre de la
Tunisie (Bou Hedma), ont remarqué que cette technique traditionnelle réduit le ruissellement ainsi que les
pics de ruissellement dans le bassin versant, ce qui réduit le risque d'érosion.

5.2.1.3. Les meskats


Dans le système meskat, le paysan cherche à collecter les eaux de ruissellement dans l’impluvium amont
de la parcelle agricole en vue d’alimenter les oliveraies plantées en aval de la parcelle. Ces oliveraies sont
aménagées en terrasses appelées localement « mankaà ». Ces aménagements sont très anciens et luttent
très efficacement contre l’érosion tout en permettant un apport supplémentaire en eau nécessaire pour une
meilleure production des plantations (Ouessar, 2007).
De nombreux facteurs sont à la base du succès du système de meskat. Citons :

 Le territoire doit avoir des pentes douces ne dépassant pas 16%.


 Le sol doit être de type limono-sableux, à plus de 1 m de profondeur, et ayant les taux
d'infiltration bonne (2 -12 cm/h) et une forte capacité de rétention d'eau.

5.2.1.4. Les cordons en pierres sèches


Les cordons en pierres sèches consistent en des murettes en pierres sèches en une, deux ou trois rangées,
édifiées en courbes de niveau tout le long du versant. Ils sont réalisés sur les versants amont des bassins
versants, là où la pente est très forte, le couvert végétal est le plus souvent faible ou absent, le
ruissellement et la concentration de l’eau sont rapides. Leur rôle essentiel est de briser la vitesse de
ruissellement des eaux afin de limiter sa capacité érosive (Guillaume et al., 2003.).

5.2.1.5. Seuils en maçonnerie


Ces ouvrages rigides de rétention sont généralement réalisés dans des lits étroits et là où les berges sont
solides ou rocheux.

5.2.1.6. Les lacs collinaires

Le lac collinaire est un petit barrage en terre dont la hauteur de la digue est généralement inférieure à
12 m et la capacité moyenne de la retenue peut varier de 50000 m3 à un million de m3 pour les réalisations
destinées spécialement à l’exploitation agricole. Il peut avoir différents objectifs tels que :

 La création de points d’eau à usage domestique ;

13
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

 L’amélioration de la nappe phréatique ;

 La protection contre les inondations.

5.2.2. Techniques de maîtrise des eaux de ruissellement dans les oueds

5.2.2.1. Ouvrages en gabion


Deux types des ouvrages en gabion se distinguent : les ouvrages d'épandage des eaux de crues et les
ouvrages de recharge.

 Les ouvrages de recharges de la nappe : Ce sont des ouvrages construits en gabions à travers
l’oued. La longueur est à peu près égale à la largeur du lit majeur de l’oued, la hauteur varie selon le site
(s’il s’agit de zone de protection, ou d’alimentation, ou d’alimentation préférentielle de nappe). Elle peut
être de 1 m à 2 m, s’il s’agit d’ouvrage de protection, ou d’alimentation de nappe, comme elle peut être de
2 à 3 m lorsqu’il s’agit de zone préférentielle d’alimentation de nappe (Guillaume et al., 2003).

 Les ouvrages d’épandages des eaux de crues : Ce sont des ouvrages comparables et identiques
aux ouvrages de recharge de la nappe de point de vue conception, génie civil, choix des sites (concernant
l’aspect stabilité). La différence est que ces ouvrages sont réalisés dans des endroits où la géomorphologie
de la zone permet d’évacuer des quantités considérables d’eau de ruissellement vers les plaines et les
champs de cultures sur les berges de l’oued (une berge ou les deux berges) (Guillaume et al., 2003 ).

5.2.2.2. Les puits filtrants


Les puits filtrants sont des techniques utilisées surtout pour les aquifères. Elles accélèrent l’infiltration de
l’eau dans la nappe et évitent sa perte par évaporation en séjournent à la surface du sol (Guillaume et al ..,
2003).

5.2.2.3. Les seuils en pierres sèches


Ce sont des ouvrages réalisés en maçonneries confectionnés en escalier de pierres sèches ou en utilisant
parfois des liants végétales dans les talwegs et les Chaâbs. Ils permettent de réduire la vitesse de
ruissellement et la rétention partielle de l’eau et de certains sédiments (Guillaume et al., 2003).

5.2.2.4. Murs de soutènement

Un mur de soutènement est une structure de génie civil réalisée dans le but de retenir un talus de déblai
dont la stabilité naturelle ne serait pas assurée. L'ouvrage de génie civil est en général vertical ou sub-
vertical. Au dessus de sa partie supérieure, il soutient un massif de terre qui peut être horizontal ou incliné
et peut supporter des surcharges. Il en va de même pour le massif en terre de fondation en aval du mur de
soutènement (Royet, 1992).

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Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

5.3. Lutte contre les inondations


Les différentes mesures peuvent être adoptées afin d’atténuer l’impact des inondations pour un pays
comme la Tunisie qui connaît ce type de catastrophes naturelles alternant souvent avec des périodes de
sécheresse. La maîtrise de l’écoulement dont les crues sont fréquemment violentes et la protection des
sols, nécessitent la mise en place d’un plan global d’aménagement et de conservation des eaux et du sol
(Oueslati, 1999).
La lutte contre les inondations est ancienne en Tunisie. Mais au cours des dernières décennies elle est
devenue particulièrement préoccupante. Les techniques actuellement utilisées sont nombreuses et
diffèrent selon les caractéristiques du milieu en question et l’importance des aménagements à protéger.

5.3.1. Protection rapprochée

Elle est pratiquée au sein même des espaces à risque tant en milieux ruraux qu’en milieux urbains ou dans
leurs voisinages immédiats, elle est entreprise surtout dans les cours d’eau, dans les terres humides et
dans les topographies favorables à la stagnation des eaux.

5.3.2. Protection éloignée

Elle est menée à des distances variées des sites à risque, essentiellement par les barrages et les travaux de
CES mais ces ouvrages qui peuvent exister aussi à proximité des espaces urbanisés, sont souvent appelés
à assurer des fonctions autre que la protection contre les inondations (stockage de l’eau pour la
consommation et pour l’irrigation, lutte contre l’érosion…).
Les travaux de CES avaient au départ comme mission principale la lutte contre l’érosion et les pertes des
eaux. Aujourd’hui, les termes de référence des études qui précèdent leur exécution insistent aussi sur le
rôle qu’ils doivent jouer en matière de protection contre les inondations.

Photo : Seuil en pierre sèche


Photo : ouvrage de recharge en gabion

15
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Photo : Ouvrage d’épandage


Photo : Puits filtrant

Photo : Tabia
Photo : Jessour typique

16
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CHAPITRE II: PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ET


METHODOLOGIE GENERALE

1. Localisation administrative

Le gouvernorat de Tataouine est le plus vaste gouvernorat de Tunisie. Il couvre une superficie totale de
38889 km2, soit 24% du territoire national. Il est situé à l’extrême Sud (500 km de la capitale), limité par
les gouvernorats de Kébili, de Gabès, de Médenine au nord, par la Libye au Sud et Su-Est et par l'Algérie
à l'ouest et le Sud-ouest. Il abrite en 2009 une population de 145 100 habitants. La ville de Tataouine qui
constitue le chef-lieu du gouvernorat se trouve presque au centre de la partie Nord du gouvernorat.

2. Cadre géographique
Le bassin versant de l’oued Tataouine est dans l’espace intermédiaire entre le Dhahar et la Jaffara, au
Centre de la chaine de Matmata. Il se trouve entre les parallèles 32°30’ et 33° nord et les méridiens 10° et
10° 30’ est (Figure 7).

Figure 7 : Localisation de la zone d’étude


Ce bassin est le résultat d’un système hydrographique qui prend naissance sur les hauteurs des Jbels
Charenn, Nekrif, Taderekt au Sud-Ouest. Il couvre une superficie d’environ 380 km2 (Figure 8).

17
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Figure 8: Carte de réseau hydrographique du bassin versant d’oued Tataouine

3. Géologie
Le substrat géologique de la région de Tataouine est marqué par les traits suivants:

 Le développement des séries sédimentaires d’âge secondaire,


 La variété des facies des roches qui le compose (argile, marnes, grès, conglomérat,
dolomies, calcaire),
 La disposition monoclinale des affleurements qui le constitue, l’inclinaison des couches
s’effectue de l’Est à l’Ouest ou du Nord – Est au Sud-ouest.

4. Géomorphologie
Le gouvernorat de Tataouine se compose de trois ensembles orographiques : la chaîne de Matmata, le
plateau de Dahar et les plaines orientales (CDCGE, 2006).

18
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

 La chaîne de Matmata est composée de systèmes de talus qui limitent à l’Est le plateau de
Dahra. C’est un relief monoclinal qui a la forme d’un arc de cercle allant des monts de Matmata
jusqu’à la Libye.

 Le plateau de Dahra dont l’altitude varie de 500 à 300 mètres, s’incline régulièrement vers
l’Ouest et le Sud Ouest.

 Les plaines orientales qui sont à l’Est du gouvernorat, s’étalent sur de vastes superficies.
Leur altitude, comprise entre 200 et 100 m, s’abaisse progressivement en direction de la mer
(Figure 9).

Figure 9 : MNT du bassin versant d’oued Tataouine

5. Carte d’occupation de sol


La carte d'occupation du sol a été obtenue à partir de la carte agricole de Tataouine. Le territoire est
principalement formé par 93 % de parcours, 3 % est couverte par l’olivier, la zone urbaine couvre 1 % de
la superficie et le reste contient essentiellement les cultures de jessour et les cultures maraichères (Figure
10).

19
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Figure 10 : Carte d’occupation de sol du bassin versant d’oued Tataouine

6. Carte des sols


La carte des sols est obtenue de la carte agricole de Tataouine. Trois types de sol dominent notre zone
d’étude ; sols isohumiques chatains, sols miniraux brutes et les sols peu évalué d’apport. Ces sols sont
généralement pauvres en éléments fertilisants et présentent une mauvaise structure.

20
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Figure 11 : Carte pédologique du bassin versant d’oued Tataouine

7. Caractéristiques physiques du bassin versant


Les principales caractéristiques physiographiques d’un bassin versant étudié ont une importance majeure
car elles interviennent dans les modalités de l’écoulement superficiel. Les caractéristiques physiques d'un
bassin versant influencent fortement sa réponse hydrologique, et notamment le régime des écoulements
en période de crue.
Afin de déterminer les caractéristiques physiques du bassin versant d’oued Tataouine, nous commençons
par l’estimation de la répartition du bassin en (km²) et en (%) de la superficie totale par tranche d’altitude
(Tableau 1).

Tableau 1 : Répartition altimétrique du bassin versant.


Altitude (m) Surface partielle ( % ) surface cumulée %
221-250 1,27 100
250-300 8,25 98,73
300-350 24,64 90,48
350-400 23,69 65,83
400-450 19,11 42,14
450-500 11,70 23,03
500-550 6,20 11,32
550-600 3,63 5,13
600-650 1,50 1,5
Partant de ces données, il est possible de représenter la courbe hypsométrique du bassin versant d’oued
Tataouine qui représente en abscisses les pourcentages de la fraction de surface et en ordonnées les
altitudes (Figure 12).

21
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

650
600
A 550
l 500
t 450
i 400
t 350
u 300
250
d
200
e
(

0 20 40 60 80 100
m
)

% cumulée

Figure 12 : Courbe hypsométrique du bassin versant d’oued Tataouine


La courbe hypsométrique montre que l’altitude maximale du bassin versant est de 648 m, l’altitude
minimale est de 221m alors que l’altitude médiane correspond à 380 m. La courbe présente une forte
pente en haut indiquant la présence d’une zone montagneuse correspondant au plateau de Dhaher.
Le comportement hydrologique d’un bassin versant est influencé par les facteurs physiographiques
suivants :

 Surface
Le bassin versant est l’aire de réception des précipitations et d'alimentation des cours d'eau. D’où la
relation entre les débits et la surface du bassin versant. Cette dernière correspond à l’aire délimitée par
l’ensemble des points les plus hauts qui constituent la ligne de partage des eaux. Elle est exprimée en km2
et déterminée à l’aide du SIG

 Périmètre
Le périmètre représente toutes les irrégularités du contour ou de la limite du bassin versant, il est exprimé
en km et déterminé à l’aide du SIG.

 Indice de compacité de Gravelius


L’indice de compacité (Kc) renseigne sur la forme du bassin versant qui a une grande influence sur
l’écoulement global du cours d’eau et surtout sur l’allure de l’hydrogramme à l'exutoire du bassin,
résultant d’une pluie donnée. Il est établi en comparant le périmètre du bassin à celui d’un cercle qui
aurait la même surface. Il s’exprime par la formule suivante (ROCHE, 1963) :
𝑃
Kc= 2∗ 𝜋∗𝐴
Avec :
Kc : Indice de compacité de Gravelius
P : Périmètre du bassin versant exprimé en Km.
A : Superficie du bassin versant en km2
Cet indice est proche de 1 pour un bassin versant de forme quasiment circulaire et supérieur à 1 lorsque le
bassin est de forme allongée. Un bassin versant circulaire est mieux drainé qu’un bassin allongé.
Nous adoptons cette classification afin de classer notre bassin versant selon sa forme :

22
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

1.00 à 1.25 : circulaire à assez allongé


1.25 à 1.50 : assez allongé à allongé
1.50 à 1.75 : allongé à très allongé
L’indice de compacité pour notre bassin versant est égal à 1,53, notre BV a donc une forme allongée.

 Rectangle équivalent
Le rectangle équivalent ou rectangle de Gravelius correspond à une transformation purement géométrique
du bassin versant. Il prend alors une forme rectangulaire tout en gardant la même superficie, le même
périmètre, le même indice de compacité et donc par conséquent la même répartition hypsométrique.
Plus un rectangle équivalent est allongé moins il sera drainé. Les dimensions du rectangle équivalent sont
déterminées par les formules suivantes (ROCHE, 1963) :
𝐾𝑐 ∗ 𝐴 1.128 2
La longueur L : L= ( ∗ {1 + 1 − ( ) }
1.128 𝐾𝑐
𝐾𝑐 ∗ 𝐴 1.128 2
La largeur l : l= ( ) ∗ {1 − 1 − ( ) }
1.128 𝐾𝑐

 Longueur du cours d’eau principal


La longueur du cours d’eau principal est la distance mesurée le long du cours d’eau principal depuis
l’exutoire jusqu’à la ligne des partages des eaux d’un bassin versant.

 Indice de pente globale : Ig = D/L


Avec : D = H5%-H95% est la dénivelée en m.
Sur la courbe hypsométrique déjà tracée, on prend les points tels que la surface supérieure ou inférieure
soit égale à 5% de la surface totale.
Les principales caractéristiques physiques du bassin sont résumées dans le tableau 2:

Tableau 2: Caractéristique physique du bassin versant d’oued Tataouine.


Superficie (A) 380 km2
Périmètre (P) 106 km
L’indice de compacité (Kc) 1,53
H5% 550 m
H méd 380 m
H95% 280 m
Altitude maximale 648 m
Altitude minimale 221 m
Longueur de rectangle équivalent 44,78 km
Largeur de rectangle équivalent 8,51 km
Indice de pente globale 6,14
Longueur de Talweg 40,7 km

8. Climat
Le gouvernorat de Tataouine se caractérisé par un climat continental sévère, du fait de son éloignement de
la mer et de l’effet prononcé du Sahara. Les traits généraux de ce climat peuvent être résumés dans les
points suivants :

23
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

 Des pluies rares et irrégulières, tombant pendant la saison froide ;

 Un régime thermique très contrasté, marqué par des hivers tempérés à doux et des étés
chauds à très chauds ;

 Une forte évaporation, surtout durant la période Mai-Octobre, quand il y’a de l’eau dans le
sol ;

 Une sécheresse quasi absolue entre Mai et Septembre ;

 Des vents chauds et secs (sirocco) qui dessèchent les cultures.

8.1. Pluviométrie
Le suivi des stations pluviométriques pendant 32 ans donne une pluviométrie annuelle qui varie entre
285.91 mm/an (1979) et 53.27 mm (2010), avec une moyenne de 149,8mm.
Le graphe de la pluviométrie mensuelle (figure 13) montre une forte variabilité de la pluie moyenne
mensuelle où cette dernière varie entre 21.5 mm en mois de janvier et 0.7 mm en mois de juillet et août.

25

20
précipitaion (mm)

15

10

0
sep Oct Nov Dec Jan Fev Mars Avr Mai Jui Juil Aout

Précipitation mensuelle (1979-2010) Mois


.

Figure 13: Evolution de la pluviométrie annuelle et mensuelle dans le bassin versant d’oued Tataouine
(1979-2010)
A l’échelle du gouvernorat, nous remarquons d’après la figure 14 que la variabilité spatiale de la
pluviométrie moyenne annuelle est relativement faible. Ceci s’explique par l’homogénéité de la zone, qui
se caractérise par l’absence de reliefs dominants. Cette faible variabilité spatiale contraste avec une
irrégularité temporelle (interannuelle). En moyenne, il y a une année sur cinq qui est sèche et prés d’une
année sur 10 très sèche

24
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

300

250
Précipitation en mm

200

150

100

50

0
1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009
Année

Figure 14 : Evolution de la pluviométrie annuelle dans le bassin versant d’oued Tataouine (1979-2010)
Les apports saisonniers montrent que la saison d’abondance est l’hiver avec une moyenne de 57,7 mm
alors que seulement l’été est très sec avec des apports presque nuls (5 mm) (Figure 15).

3%

30%
28%

39%

L'Automne L'hiver Le printemps l'été

Figure 15 : Répartition saisonnière de précipitation dans le bassin versant du bassin versant d’oued
Tataouine

8.2. Températures
Les températures moyennes annuelles se situent autour de 20°C. Elles augmentent légèrement dans le
sens Est-Ouest et Nord-Sud. Le régime thermique est très contrasté, caractérisé par des hivers tempérés à
doux et des étés chauds à très chauds (Figure 16).

25
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

30

Température en °C
25
20
15
10
5
0
sep oct nov déc jan fév mars avr mai jui jull Aout
mois

Température moyenne mensuelle (°C)

Figure 16 : La température moyenne mensuelle dans la station météo de Tataouine (1979-2010)

8.3. Evaporation
L’évaporation dépend essentiellement de la température et du vent. Elle est forte et atteint des pics surtout
durant la période de mai à octobre (Figure 17).
300

250

200
ET0 en mm

150

100 ET0

50

0
sep oct nov dec jan fév mars Avr Mai jui jull Aout
Mois

Figure 17: Evaporation moyenne mensuelle dans le bassin versant d’oued Tataouine (1979-2010)

26
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Chapitre III : METHODOLOGIE GENERALE

1. Schéma récapitulatif
Pour réaliser cette étude nous avons utilisé des formules empiriques pour déterminer les débits des crues
et les débits annuels, ainsi et qu’un modèle hydraulique 1D (HEC-RAS) pour modéliser les débits et les
hauteurs d’eau.

Courbe de niveau, TIN, Arc-GIS


MNT

HEC-Geo-RAS
1. Coefficient de
Profil de l’oued
Manning
2. Débit
3. Conditions aux
limites
HEC-RAS
Figure 18 : Schéma récapitulatif de la méthodologie générale adoptée pour cette étude

2. ETUDE HYDROLOGIQUE

2.1. PRÉPARATION DES DONNÉES Carte d’inondation de la zone d’étude


Pour atteindre nos butes, nous avons commencé par la préparation de la base de données du bassin
versant d’oued Tataouine c’est à dire la collecte de données météorologiques disponibles. Ces derniers
sont essentiellement les précipitations et l’évapotranspiration potentielle (ETP).

2.1.1. Stations météorologiques

Vu le nombre limité des stations météo dans la région ainsi que les difficultés d’accès aux données
historiques, on a fait recours au téléchargement des données climatiques (précipitation, température
maximale, température minimale, humidité relative, rayon solaire et vitesse du vent) à partir d’un site web
gratuit (http://globalweather.tamu.edu/ ). Quatre stations ont été sont sélectionnées (Figure 19) dont les
coordonnées géographiques sont présentées dans le tableau 3.

27
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Figure 19 : Localisation de 4 stations météo sur le site GlobalWeather.

Tableau 3 : Coordonnées (degrés décimaux) des stations climatiques sur le site GlobalWeather

Station Longitude Latitude

Sud Ouest 10,31 32,63


Sud Est 10,63 32,63
2.1.2. Nord Ouest 10,31 32,94 Estimation de
la Nord Est 10,63 32,94 pluviométrie

La pluviométrie est la force motrice fondamentale du processus hydrologique. Les précipitations de


référence ont été déterminées par la méthode des polygones de Thiessen. Cette méthode permet d'estimer
des valeurs pondérées en prenant en considération chaque station pluviométrique. Elle sert à affecter à
chaque station une zone d'influence dont l'aire représente le facteur de pondération de la valeur locale.
Les différentes zones d'influence sont déterminées par découpage géométrique du bassin à l’aide du SIG
figure20

28
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Figure 20 : Zone d’influence des différentes stations pour le calcul de la pluie et l’ET0 moyenne du
bassin versant d’oued Tataouine
La précipitation moyenne pondérée Pmoy pour le bassin, se calcule alors en effectuant la somme des
précipitations Pi de chaque station, multipliées par leur facteur de pondération (aire Ai), le tout divisé par
la surface totale A du bassin. La précipitation moyenne sur le bassin s'écrit :
(3.8)

Avec :
Pmoy : précipitation moyenne sur le bassin
A : aire totale du bassin.
Pi : précipitation enregistrée à la station i.
Ai : superficie du polygone associée à la station i.

2.1.3. Estimation de l'évapotranspiration potentielle

L’ETP a été déterminée à l’aide du modèle ET0 calculator appliqué pour les 4 sites indiqués ci-dessus et
la pondération spatiale a été faite à l’aide de la méthode de Theissen.

29
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

2.1.4. Estimation de débit mensuel et annuel

En absence d’une station de jaugeage dans le bassin versant d’étude, le recours aux formules empiriques
était inévitable. Plusieurs formules ont été développées pour la Tunisie et la région, on cite :

 Formule de TIXERONT :

L’apport moyen annuel exprimé en lame d’eau écoulée sur le bassin versant, est déterminé par :
𝑃3
R= 3×𝐸 2
Avec :

- P : pluie moyenne annuelle en m.


- E : évaporation annuelle en m.
- R : ruissellement en m.
 Formule de TURC

Pour H méd < 500m


𝑃 5 𝐻𝑚é𝑑 1/3
R= (34 )3 × ( )
100
Avec :

- R : lame d’eau écoulée moyenne en mm


- H méd : altitude médiane en m
- P : pluviométrie moyenne annuelle en mm
 Formule de FRIGUI

Cette formule, surtout connue par son application sur des bassins versants du centre :
R= 5,23× 10−4 × 𝑃1,84

 Formule de Fersi

R= 16,4× 10−4 × 𝑃 × 𝐼𝑔
Avec :

- R : lame moyenne annuelle écoulée en mm.


- P : pluviométrie moyenne annuelle en mm.
- Ig : indice globale de pente en m/Km.
 Formule de Ghorbel

R= 𝑎 − 𝑏 × 𝑆 − 𝑆0 × 𝑋 − 𝑋0 + 𝐶
Avec :

30
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

- S : superficie du BV en Km2
- S 0 : superficie limite de S
- a,b,c : constantes qui dépend de x. avec X=𝑃3 𝐻𝑚é𝑑 − 𝐻𝑒𝑥
- P : pluie moyenne annuelle en m
- Hméd : altitude médiane en m
- Hex : altitude de l’exutoire en m
- X0 : valeur limite de x en fonction de s et x

Cette formule contient beaucoup de paramètres donc beaucoup d’incertitude.


Le tableau4 récapitule les lames moyennes obtenues par les différentes formules appliquées pour la
période d’étude (1979-2010).

Tableau 4 : Lame d’eau moyenne annuuelle (en mm) par les différentes formules empirique
Tixeront Frigui Truc Fersi Ghorbel
La moyenne 0.42 5800.16 19.82 0.608 0.96
La recherche du coefficient de détermination pour chaque couple des formules, nous a permis d’obtenir le
tableau5.

Tableau 5: Corrélation entre les lames d’eau obtenues (mm) par les formules empiriques

Tixeront Frigui Turc Fersi Ghorbel


Tixeront 1
Frigui 0.971760369 1
Turc 0.963704527 0.999415615 1
Fersi 0.920676866 0.985068398 0.990346804 1
Ghorbel 0.997428688 0.978774094 0.971307395 0.930240062 1
L’observation des tableaux 4 et 5 ainsi que les études hydrologiques réalisées sur la zone de sud-est
Tunisien nous oriente à utiliser la moyenne des valeurs obtenues par la formule de Tixeront et Fersi.
Afin d’ajuster les valeurs de débits trouvés, nous avons utilisé deux modèles hydrologiques de la famille
GR : GR1A et GR2M.

2.2. APPLICATION DES MODELES GR1A et GR2M

2.2.1. Choix du modèle

Les modèles globaux offrent à l’utilisateur un choix très attractif, car ils présentent une structure très
simplifiée, ne demandent pas trop de données et sont faciles à utiliser et à calibrer. Notre choix a porté
sur deux modèles GR1A et GR2M. Ces modèles nécessitent seulement la précipitation,
l’évapotranspiration et le débit pour le calage.

31
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

2.2.2. Le modèle GR1A

2.2.2.1. Présentation du modèle GR1A


Le modèle GR1A (modèle du Génie Rural à 1 paramètre Annuel) est un modèle pluie-débit global à un
seul paramètre. Son développement a été initié au Cemagref à la fin des années 1990, l’objectif de ce
modèle est de mettre au point un modèle de simulation pluie-débit robuste et fiable en vue d’utilisations
pour des applications d'évaluation et de gestion de la ressource en eau.

2.2.2.2. Description mathématique


La structure du modèle est très simple puisqu'elle se résume à une simple équation, le débit Qk de l'année
k étant proportionnelle à la pluie Pk de la même année, avec un coefficient d'écoulement dépendant de
Pk, de la pluie Pk-1 de l'année k-1 et de l'évapotranspiration potentielle annuelle moyenne E. Le modèle
s'écrit sous la forme :

Avec ;

 Qk est le débit simulé de l'année k

 Pk est la pluie observée de l'année k

 Pk-1 est la pluie observée de l'année k-1

 Ek est l'évapotranspiration potentielle de l'année k

 X est le paramètre du modèle à optimiser


Cette formule dérive de la formule de Turc (1955), qui donne l'écoulement moyen interannuel. Le débit
(Qk) de l'année k étant proportionnelle à la pluie Pk de la même année, avec un coefficient d'écoulement
dépendant de Pk, de la pluie Pk-1 de l'année k-1 et de l'évapotranspiration potentielle annuelle moyenne
E.
Le paramètre X traduit l'influence d'une ouverture du bassin sur l'extérieur non atmosphérique (par
exemple échange avec des nappes profondes ou avec des bassins adjacents dans le cas d'une non-
superposition des limites topographiques et géologiques) : si X est supérieur à 1, le système perd de l'eau
et si X est plus petit que 1, le système en gagne, le tout exprimé en fraction de l'ETP.

32
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

2.2.2.3. Paramètres

Le modèle ne comporte qu'un paramètre à optimiser, le paramètre X adimensionnel, qui apparaît


comme un coefficient modulateur de l'évapotranspiration potentielle. Sur un large échantillon de bassins
versants, la médiane de X vaut 0.7 et un intervalle de confiance à 90% .

2.2.3. Le Modèle GR2M

2.2.3.1. Présentation du modèle GR2M

S  X 1
(1) S1 
E P S
1
X1
evaporation (3)
(1) (2)
P1  P  S  S1
(2)
S1 1   
(3) S2 
 S
Production X1 1 
1  X
S 
store
S2
(4) S  1
(4)   S  
3
P2 P1 1   2  
  X  
  1 
(5) P3 (5) P3  P1  P2
(6)
R1  R  P3
Outside of X2 60 mm (6)
the basin R
R2  X 5 .R1
(7) Routing
store (7)
(8) Q R22
(8) Q
R2  60

Le modèle GR2M (modèle du Génie Rural à 2 paramètres Mensuel) est un modèle pluie-débit global
conceptuel à deux paramètres et il fonctionne au pas de temps mensuel. Il a connu plusieurs versions,
proposées successivement par Kabouya (1990), Kabouya et Michel (1991), Makhlouf (1994), Makhlouf
et Michel (1994), Mouelhi (2003) et Mouelhi et al. (2006b), à fin d'améliorer progressivement les
performances du modèle. La version présentée ici est celle de Mouelhi et al. (2006b) qui paraît la plus
performante.
A l’échelle d’un bassin versant, le modèle GR2M permet de déterminer le débit à partir de valeurs
mensuelles de l’évaporation et de précipitation. En effet, le croisement des données de pluviométrie et
d’évapotranspiration avec les données de débits naturels sur au moins trois ans permet de caler les 2
paramètres du modèle pour le bassin versant considéré.
Le modèle GR2M contient deux paramètres libres à caler X1 et X2 : X1 intervient dans la partie «
fonction de production » traduisant la transformation proprement dite de la pluie en lame d’eau disponible
au ruissellement alors que X2 intervient dans la partie « fonction de transfert » qui traduit le mouvement
de cette lame d’eau, accumulée au sol lors de la précipitation, vers l’exutoire du bassin versant. Ces deux
paramètres sont déterminés pour l’ensemble du bassin versant. La figure 21 présente le schéma

33
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

conceptuel du modèle. On se référera à Makhlouf et Michel (1994) et à Paturel et al. (1995) pour la
description détaillée du modèle.

Figure 21 : schéma conceptuel du modèle GR2M.


On désigne par P la pluie qui tombe et S le niveau du réservoir initial.
Sous l’effet de pluie le niveau du réservoir initial devient S1 qui est définit par :
S + X1. Ө 𝑃
𝑆1 = avec θ = tanh⁡
( )
𝑆 𝑋1
1+Ө .
𝑋1
La pluie en excès (P1) est donnée par l’équation suivante :
P1=P+S-S1
En considérant l’évapotranspiration, le niveau (S1) est baissé à (S2) :
S1. (1 − φ) 𝐸
𝑆2 = où φ = tanh⁡
( )
𝑆1 𝑋1
1 + φ. (1 − )
𝑋1
Le niveau du réservoir sol à la fin du pas de temps est alors donné par :
S2
𝑆= ET P2 = S2 − S
𝑆2
(1 + ( )³)⅓
𝑋1
La pluie nette qui atteint le réservoir de routage est P3 donnée par :
P3=P1+P2
Le niveau (R) dans le réservoir devient alors (R1):
R1=R+P3
Un terme d’échange en eau est alors calculé par :
F=(X2-1).R1
Le paramètre (X2) est compris entre 0 et 1.
Le niveau dans le réservoir devient :
R2=X2.R1
Le réservoir de capacité fixe égale à 60 mm, se vidange suivant une fonction quadratique.
Le débit final qui sort du réservoir de routage est donné par l’équation:
R2²
𝑄=
R2 + 60
2.2.3.2. Mise en œuvre du modèle

La mise en œuvre du modèle peut être considérer comme étant un processus itératif de quatre étapes,
premièrement la construction du modèle, deuxièmement la détermination des paramètres internes,
troisièmement le calage ou réglage et finalement l’Exploitation du modèle. Pour évaluer le modèle
GR2M, chaque série des données d’entrées (P et ETP) est découpée en deux parties égales. La première
partie est réservée pour le calage alors que le reste est réservé pour la validation.

2.2.3.3. Initiation du système et période de mise en route

Il s’agit de prédéfinir des valeurs initiales pour les paramètres du modèle avant de passer à la phase
d’optimisation. Dans le cas où le modèle comporte des réservoirs, cette phase d’initialisation consiste

34
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

aussi à prédéfinir les niveaux initiaux de ceux-ci avant le calage. Généralement cet état initial est défini de
façon arbitraire par le modélisateur.
Cependant, le choix d’un état initial peut influencer le jeu optimal de paramètres du modèle ainsi que sa
performance. Pour remédier à cette contrainte, on choisit généralement une période de mise en route qui
constitue une solution au problème du choix arbitraire des niveaux initiaux des réservoirs au début de la
période test. Elle consiste à ne prendre en compte que les résultats après une durée d’observation fixée au
préalable (Mouelhi, 2003).

2.3. ESTIMATION DE DEBIT DE POINTE


Dans une étude de risque des inondations, nous devons s’intéresser aux débits des crues qui se déroulent
dans une période de temps de l’ordre de quelques heures. D’où nous allons s’orienter à faire le calcul des
débits de points de notre zone d’étude par les formules empiriques adéquates au lieu des modèles GR2M
et GR1A qui ont un pas de temps plus long. Ces débits seront par la suite les entrées hydrométriques du
modèle HEC-RAS.
Vu que la seule donnée observée est la hauteur d’eau dans l’oued lors de la crue de septembre 1995 au
niveau de la section de Rogba, nous avons choisi à déterminer le débit de pointe à cette section comme
étant le débit entrant à la ville. Nous avons utilisé les paramètres relatifs au sous bassin versant dont
l’exutoire est la section de Rogba tableau 6. A noter que, la pluviométrie annuelle de ce dernier est
estimée par la même méthode que la pluviométrie du bassin d’oued Tataouine qui vaut à 151,07 mm.

Tableau 6 : Caractéristique du bassin versant d’oued Tataouine au niveau du Rogba


Surface (km2) 238.79
Périmètre (km) 88.69
Longueur du plus long talweg (km) 25.28
Indice de Gravelius KG 1.61
Longueur équivalent Léq (km) 38.07
Largeur équivalent léq (km) 6.27
H95% (m) 308
H5% (m) 595
Hméd (m) 402
Indice de pente globale (IG) (m/km) 7.54
H exutoire (m) 264.48
Les formules empiriques appliquées dans notre cas d’étude pour la détermination des débits de pointes
sont :

 Formule rationnelle

Elle consiste à calculer le débit max (Qt) pour une période de retour (T) par l'expression suivante :
QT = C. IT.S/3,6 en m3/s
Avec
IT: intensité en mm/h de la pluie de durée t =tc et de période de retour T;
S : superficie du bassin versant en Km2
C : coefficient de ruissellement du bassin versant;
tc : temps de concentration du bassin versant en heures
L'application de cette méthode nécessite :

35
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

La détermination de IT à partir des courbes intensités – durées- fréquences (IDF) de la station de


Tataouine;
La détermination du coefficient de ruissellement des bassins versants
Le calcul du temps de concentration du bassin versant.

 Temps de concentration

Pour le calcul du temps de concentration tc, on utilise généralement des formules de Giandotti et de
Passini

 formule de Giandotti

Le temps de concentration est exprimé par la relation


4* S  1.5L
Tc = 0,8 h
Avec :
L : longueur de l'oued principal en Km
Surface du bassin versant en Km²;
h = (altitude maximale+ Altitude minimal)/2

 Formule de Passini

3
SL
Tc = 0,108 I
Avec :
S : superficie du bassin versant (km²)
L : longueur de l'oued principal (Km)
I: pente moyenne de l'oued

 Formule de Kallel

Pour les régions du sud, la formule de kallel est donnée par l'équation suivante:
QT = 12.35*S0.5.T0.41

 Méthode SOGREAH

Le débit de crue de période de retour T est exprimé par la relation suivante:


QT =AT. S0,75 (m3/s)
(PT - P0)
Avec At = 12

PT: pluie journalière maximale de période de retour T(mm)
P0 : seuil de ruissellement prix égale à 30 mm

36
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Faute de disponibilité des observations des pluies maximales journalière on a été amené à reconstituer les
séries par des ajustements statistiques selon une loi de Gumbel dont la formule peut s'écrire comme suit:
variable de Gumbel : y(T) =-Log(-Log(1-1/T)) avec T la période de retour de la pluie en ans,
pluie journalière de peride de retour T : P(T) =a[y(t)-y(0)].
P(T) est donc une droite dont l'équation peut s'écrit comme suit:
T ≤10 ans P(T) = P(T)= P(10)*[y(T)-y(0)]/ [y(T)-y(0)]
10 ≤ T≤ 100 ans: P(T) = P(10)+ [y(T)- y(10)]*[(P(10)-P(100))/y(10)-y(100))]
T≥100 ans : P(T) =y(100)*[y(T)-y(0)]-P(100))/y(10)-y(100))]
Avec y(10) =2,25 et y(100) =4,6.
L'analyse statistique de la pluviométrie de la région, effectuée dans le cadre du projet national de
protection contre les inondations dans les bassin versants du centre et du sud tunisiens (oued Foum
Tataouine, SERAH 1995), a permis d'établir les cartes P(10) et P(100) donnant la pluie de période de
retour 10 et 100 ans. En se référant à ces cartes on obtient, pour la région su sud, p(10) =80mm et p(100)
=250 mm, la valeur y(0) est égale à -1.6 pour le sud tunisien.
La relation P(T) peut alors être écrite comme suit:
10 ≤ T≤ 100 ans P(T) =72.34.Y(T) -82.76
Pour T =50 ans on aura les valeurs suivantes:
Y(T)= 3,9 ; P(T)= 199 mm; AT = 14.13

 Méthode de Francou-Rodier:

En classant les crues maximales observées dans le monde, les auteurs se sont aperçue que d'une manière
générale, le débit maximum d'une crue peut être exprimée en fonction de la superficie du bassin versant
par une relation de la forme
 k 
1 
Q S   10 
 
Q0  S 0 
Avec: Q0 = 106 m3/s; S = 108 km²
Le coefficient K qui semble avoir une signification géographique est un outil permettent de comparer la
violence des crues : K = 6.00 correspondant aux crues extrêmes alors que K = 0.00 caractérise les calmes
et réguliers.
Dans son aperçu sur l'hydrographie du centre Sud Tunisien, l’hydrologue J. Bouges de l'ORSTOM, a
calculé les différentes valeurs de K à la suite des observations réelles et a pu attribuer à chaque classe
pluviométrique annuelle, une valeur de K, valable pour les bassins versants de superficies supérieure à 50
Km².
50 – 100 mm = K = 3.25
100 – 150 mm = K = 3.80
150 – 200 mm = K = 4.20
Dans son mémoire d’étude relatif à l'Oued Bou Haya à Fériana, M. Chérif est arrivé à classer les valeurs
de K de la manière suivante:

Tableau 7 : La valeur du coefficient K selon la période de retour


Crue relativement Crue relativement fréquente Crue relativement fréquente T
fréquente T de 1 à 5 ans T de 10 à 50 ans de 100 à 200 ans
K = 3.2 K = 3.6 à 4.1 K = 4.7

37
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

La région de Tataouine est caractérisée par une pluviométrie très irrégulière. Les averses sont violentes et
de courtes durées ceci entraîne des valeurs k élevées. Selon le tableau précédent les valeurs appliquées
dans notre cas d’étude sont illustrées dans le tableau 8;

Tableau 8 : Le coefficient K utilisé dans cette étude pour les différentes périodes de retour
T (an) 2 5 10 20 50 100
K 3.2 3.2 3.5 4 4.1 4.7

 Méthode de FRIGUI:

C'est une formule d'origine russe, Ms Frigui l'a adapté aux cours d'eau tunisienne. Elle se présente sous la
forme
 Am 
Q = p .  n 
.S
 (S+1) 
Avec :
Q : paramètre caractérisant la nature de débit maximum spécifique de la surface unitaire
n: coefficient du réduction du débit maximum.
S : superficie du Bassin versant en Km
λP: Paramètre régional de débit maximum de probabilité p
Les paramètres régionaux du modèle de réduction sont consignés au tableau 9 :

Tableau 9 : Paramètres régionaux du modèle de réduction

Région Am n

Nord 26,2 0.47

Medjerda 53,5 0.53

Cap bon Méliane 38,4 0.44

Centre, Sud 76,7 0.44

Les paramètres régionaux du débit maxima probable sont donnés au tableau10:

Tableau 10 : Les paramètres régionaux du débit maxima probable


T (ans) 2 5 10 20 50
λp (Nord) 0.20 0.34 0.45 0.80 0.80
λp (Medjerda) 0.15 0.27 0.38 0.54 0.78
λp (Cap-bon 0.10 0.22 0.35 0.50 0.77

38
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Méliane)
λp (Centre, Sud) 0.08 0.21 0.33 0.48 0.74

 Méthode de Fersi:

Cette formule est obtenue suite à des observations sur les bassins versants du centre et de sud Est de la
Tunisie (oued zeroud Khanget Zazia et Oued el hamma) ainsi les paramètres qui ont servis à l'élaboration
de la formule sont ceux relatives à la région de Tataouine.
- Estimation des débits maximum annuels moyens
La formule s'écrit pour des zones dont la pluie annuelle est inférieure à 400 mm
Q xmoy  0, 266.H emoy . S.log(S+2) pour S< 1
Q xmoy  0, 266.H emoy . S.log(S+1) pour 1  S< 2
Q xmoy  0, 266.H emoy . S.log(S) pour S  2
Où S : superficie du bassin versant en Km²
Hemoy : écoulement annuel moyen en mm
Qxmoy : en m3/s
L'écoulement annuel moyen est calculé par la formule suivante
Hemoy =163.9 10-4 .P Ig
P: pluviométrie moyenne en mm
Ig : Indice de pente globale m/km
H 95%  H 5%
Ig = L
H95%et H5% sont déterminées à partir de la courbe hypsométrique du bassin versant d’oued Rogba.
L = longueur de la rectangle équivalant du bassin versant d’oued Rogba.

3. MODELE HYDRAULIQUE

3.1. CHOIX DU MODELE


Vu la nature des crues dans la région et qui se caractérisent par leur violences et pas du temps
relativement court (moins de 24 heures), un autre modèle a été choisi (HEC-RAS) pour étudier estimer les
pics de débits et, par conséquent, établir des cartes des risques d’inondation dans la zone urbaine. Le
choix de ce modèle est justifié par sa disponibilité gratuitement (version 4.1), sa capacité de représenter
l’étendu de l’aléa d’inondation, ainsi que par la disponibilité des données d’entrées.

3.2. PRESENTATION DU MODELE HEC-RAS


Le modèle HEC-RAS est un logiciel de simulation de l'hydraulique dans les rivières et canaux mis au
point par des ingénieurs de l'armée américaine. Il permet de modéliser l’écoulement à surface libre
permanent et non permanent par l’évaluation des débits et hauteurs d'eau sur l'ensemble des sections d'une
rivière ainsi qu’il permet d’intégrer les ouvrages hydrauliques (pont, barrage..).
HEC-RAS utilise des équations d'hydraulique à surface libre (Saint-Venant 1D, Manning-Strickler...) et
des modèles pour les seuils, le frottement etc. La première version (version 1.0) a été libérée en juillet de
1995.

39
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

3.3. MODELISATION PAR HEC-RAS


La modélisation hydraulique par le modèle HEC-RAS est basée sur les débits obtenus par l’étude
hydrologique et les données géométriques de cours d’eau en question.

3.3.1. Application

La détermination de la géométrie de la rivière est l’étape primordiale dans la modélisation hydraulique,


puisqu’elle consiste à reproduire la topographie de la rivière dans le logiciel utilisé. Dans le modèle HEC-
RAS, la topographie du cours d’eau est décrite par des profils en travers qui doivent respecter certaines
règles suivantes:

 Etre perpendiculaires aux écoulements


 Ne jamais se croiser
 Considérer toute la largeur du lit majeur
 Décrire le profil en long
 Permettre la modélisation des ouvrages hydrauliques
 Prendre en compte les contractions et les élargissements des écoulements
L’extraction des profils topographique nécessite des données topographiques obtenues par des levés sur le
terrain ou à partir d’un MNT.
Dans notre cas d’étude et en utilisant le MNT du bassin versant étudié, nous avons effectué le traçage du
profil de l’oued de Tataouine à l’aide de l’outil HEC-geoRAS dans le système d’information
géographique ArcGis 10 (figure 22). HEC-Geo-RAS est une interface qui facilite le transfert des données
géométrique de ArcGIS vers Hec-Ras et inversement.

40
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Figure 22 : Traçage d’Oued Tataouine dans l’outil HEC-GéoRAS


Les profils en travers obtenues serrent à définir le lit mineur des cours d’eau. D’où la précision de la
topographie dépend du nombre de profils en travers, de la distance séparant chaque point sur la largeur
des profils en travers ainsi que de la distance séparant deux profils successifs.
Après avoir tracé les profils en travers d’oued Tatouine (modélisation physique de rivière), nous
intéressons à donner les paramètres demander par le modèle .C’est la phase de paramétrage des
simulations :

 Le coefficient de Manning :
La rugosité du lit mineur dépend de la nature des matériaux qui le constituent. Par exemple, les cours
d’eaux caractérisées par la présence de végétations dans le lit mineur ont une rugosité plus importante que
les cours d’eaux composées de graviers ou de sables. La rugosité est couramment définie par le
coefficient de Manning (n) ou le coefficient de Strickler (K).

41
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Dans notre cas d’étude la valeur de coefficient de Manning est obtenue à partir de la carte d’occupation
de sol à l’aide de l’extension WetSpa qui est un modèle hydrologique distribué. Il été initialement
développé par Wang et al. (1997) et adapté pour la prévision des inondations, prédire les débits de pointe
et les hydrogrammes d’écoulement au niveau du bassin (De Smedt et al., 2000).
La figure 23 présente la distribution spatiale de coefficient de Manning dans le bassin versant d’oued
Tataouine obtenue par le modèle WetSpa.

Figure 23 : Carte de coefficient de Manning du bassin versant d’oued Tataouine

 Les conditions aux limites


Les conditions aux limites sont des paramètres importants dans les simulations d’un modèle hydraulique.
Dans le cas de notre étude nous avons entré comme contions aux limites : la pente amont et la pente aval.
Section Amont Aval
Valeur de la pente (cm/m) 0.51 2.39
Ces données sont les résultats de mesures sur terrain à l’aide d’une station totale Leica, figure 24.

42
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Figure 24 : Mesure sur terrain de la pente au niveau de la section avale de l’oued

3.3.2. Calage et Validation

Le calage d’un modèle hydraulique HEC-RAS consiste à régler des paramètres hydrauliques pour que les
résultats de la simulation soient en accord avec les phénomènes observés dans la réalité.
Une fois le modèle est calé, nous passons par la suite à la validation du modèle. Il suffit de changer le
débit injecté dans le modèle et de vérifier que les hauteurs d’eau obtenues en différents points du modèle
sont en accord avec la réalité. Sinon, nous devons reprendre la phase de calage.
En se référant à l’étude de la crue de septembre 1995 du bassin versant d’oued Tataouine (Chérif, 1995),
nous avons choisi les paramètres de calage du modèle HEC-RAS pour le cas de crue de septembre 1995
illustré dans le tableau 11.

Tableau 11 : Paramètres de calage du modèle HEC-RAS


Débit Hauteur d’eau
Oued Tatouine amont 1160 m3/s 4m

Le calibrage du modèle HEC-RAS est effectué en utilisant le coefficient de Manning. Il suffit de modifier
la valeur obtenue lors des premières simulations, c'est-à-dire augmenter ou diminuer le coefficient de
Manning jusqu’à l’obtention des hauteurs d’eau voulues. Cependant, il faut respecter l’occupation des
sols de lit de l’oued dans le choix des valeurs à tester.
Le coefficient de Manning est proportionnel au frottement et à la ligne d’eau. En effet, plus la rugosité est
élevé, plus l’écoulement subira des frottements ce qui remontera la ligne d’eau et vis vers ça.
Dans notre cas d’étude la valeur de Manning retenue correspond à 0.04 car il donne la hauteur d’eau le
plus proche de la réalité.

43
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Les résultats de simulations hydrauliques par le modèle HEC-RAS seront par la suite exportés sous
ArcGIS pour créer la carte d’inondation et interpréter les résultats.

44
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Chapitre IV : RESULTATS ET DISCUSSION

1. MODELISATION HYDROLOGIQUE

1.1 Modèles GR

1.1.1. Influence de la période de mise en route

L’influence de la période de mise en route sur la performance du modèle GR2M sera jugée en fonction de
l’évolution du critère de performance. La figure 26 illustre la variation de la valeur de Nash (Q) suite à la
modification de la période de mise en route lors du calage et de la validation du modèle.
80
66,7 66,7 66,7
60

40 28,4 31,8 28,4

20

0
1 2 3

Nash (Q) calage Nash (Q) Validation

Figure 25 : évolution de la valeur de Nash(Q) en fonction de la période de la mise en route.


L’observation de la figure 25montre que le critère de Nash calculé à partir du débit naturel (Nash (Q))
lors du calibrage est stable pour les différentes périodes de mise en route choisies (66,7%), alors qu’il est
faiblement varié lors de la validation (entre 28,4 et 31,8%). Ceci prouve que le bassin versant d’oued
Tataouine est jugé moyennement sensible aux variations de la période de mise en route. Ainsi la période
de mise en route de deux ans (24 mois) sera considérer comme étant le meilleur choix pour initialiser les
paramètres du modèle et optimiser leurs jeux en calage.

1.1.2. Influence de la période de calage

L’évaluation de l’effet de la période de calage sur la performance du modèle GR2M sera jugée en
fonction du critère de performance Nash(Q), suite à la variation de la période de calage.

45
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

90
77,4
80
70 66,6 66,6 66,7

60
50 45,5
40 31,8
30
20
10
0
100% 50% 25%

Nash(Q) validation Nash (Q) calibrage

Figure 26: Variation du critère de Nash(Q) en fonction de la période de calage.


La figure 27 illustre la variation du critère de Nash calculé à partir du débit naturel (Nash (Q)) en fonction
de la période de calage. Trois périodes de calage étudiées sont :

 De 01/01/1981 à 31/12/2010 (100% de la période d’observation).

 De 01/01/1981à 31/12/1995 (50% de la période d’observation).

 De 01/01/1981 à 30/06/1988 (25% de la période d’observation).

D’après la figure 29, nous constatons que pour les différentes périodes de calibrage la valeur de Nash(Q)
est bonne dans la phase de calibrage (de l’ordre de 70%). Par contre cette valeur est moyenne à faible lors
de la validation du modèle. En effet, elle varie de 66,6% pour la période de calage de (01/01/1981 à
31/12/2010) à 31,8% pour la période de calage de (01/01/1981à 31/12/1995). La performance du modèle
est sensible au choix de la période de calage. Il est donc nécessaire de choisir la période de retour
convenable afin d’aboutir à une simulation optimale. Dans notre cas d’étude nous utilisons la période de
calage de (01/1981-06/1988).

1.1.3. Evaluation des résultats de deux modèles

Pour la mise en place de nos modèles, nous avons découpé les données d’entrées en deux séries: P1
(Janvier 1979 à Juin 1988) sur laquelle les modèles sont calés et P2 (Juillet 1988 à Décembre 2010) sur
laquelle les modèles sont testés. Afin de caler les paramètres (X1 et X2 du modèle GR2M, X du modèle
GRA1) jusqu’à l’obtention des valeurs optimum des critères de performance.
Les critères que nous avons utilisés pour mesurer l'efficience de notre travail sont:
• le coefficient de Nash (NASH),
• la représentation graphique du débit de sortie et la corrélation entre le débit calculé et le débit observé.

46
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

1.1.3.1. Evaluation de résultats du modèle GR1A


Dans la phase du calage, nous cherchons à caler le paramètre X1 du modèle jusqu’à l’obtention d’un
critère de Nash optimum et un coefficient de corrélation acceptable. La validation porte sur l’application
du modèle sur une série de données qui n’ont pas été utilisées lors du calage.
Nous avons rapporté dans le tableau 12 les paramètres obtenus lors de l’application du modèle GR1A.

Tableau 12 : Calage et validation du modèle GR1A au bassin versant d’oued Tataouine.


Critère de performance Nash(Q) Nash (√Q) Nash (lnQ)

Calage 82,8 79,4 72,7


Validation 88,8 72,1 21,3
Où ; Nash (Q) est la valeur de la fonction objective calculée sur les débits (Q) en %, Nash √Q est la
valeur de la fonction objective calculée sur les racines de débits et Nash Ln (Q) est la valeur de la
fonction objective calculée sur les logarithmes de débits.
En observant le tableau 12, nous remarquons que les critères de choix sont supérieurs à 70% sauf Nash
(lnQ) lors de calibrage qui est de l’ordre de 21,3%.
Le coefficient de détermination (R2) entre les débits simulés et les débits observés est acceptable
(96%).La figure 28 représente la corrélation entre la lame d’eau écoulée et celle estimée dans notre zone
d’étude.
2
1,8 y = 1,1351x - 0,0985
1,6 R² = 0,9611
Débit Simulée (mm/an)

1,4
1,2
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 0,5 1 1,5 2
Débit Observée (mm/an)

Figure 27: Corrélation entre le débit observé et simulé par le modèle GR1A dans le bassin versant
d’oued Tataouine.
L’examen des tracés des hydrogrammes observés et simulés en phase de validation (figure 29) montre
que le modèle GR1A reproduira bien les forts débits mais simulera mal les débits moyens. Les allures des
hydrogrammes obtenus peuvent être expliquer par l’existence de forts ou de faibles débits que le modèle
ne reproduit pas correctement.

47
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

1,2 0

1
1

2
0,8

Précipitation (mm/y)
Débit (mm/y)

3
0,6 Rainfall
Observed 4
flow
0,4 Simulated
flow 5

0,2
6

0 7

Figure 28 : Hydrogrammes annuels observés et simulés pour le bassin versant d’Oued Tataouine

1.1.3.2. Evaluation de résultats du modèle GR2M


Les valeurs de paramètres ainsi que le critère de Nash obtenues par le modèle GR2M pour le bassin
versant d’oued Tataouine sont données par le Tableau 13.

Tableau 13 : Résultats de calage et de validation du modèle GR2M.


Paramètres initiaux Critère de validation
X1 X2 Nash(Q) Nash√Q Nash lnQ
Calage 2,58 0,4 77,4 79,2 66,5

Validation 2,58 0,4 45,5 69,5 57,3


Avec :
X1 : capacité de réservoir de production (mm).
X2 : coefficient d’échange.
Nash (Q) : la valeur de la fonction objective calculée sur les débits (Q) en %.
Nash √Q : la valeur de la fonction objective calculée sur les racines de débits.
Nash Ln (Q): la valeur de la fonction objective calculée sur les logarithmes de débits.
D’après le tableau 13, nous remarquons que le calage du bassin versant d’oued Tataouine par le modèle
GR2M est de bonne qualité. La moyenne de différents critères de validation (Nash(Q), Nash (√Q) et Nash
(lnQ)) est d’environ 74,4%. Alors qu’en validation, elle se dégrade et n’étant que de 57,4%.
Après différents essais de calage, la meilleure valeur de critère de Nash trouvé pour le bassin d’oued
Tataouine est de 45,54%. C’est une valeur moyenne d’où le modèle GR2M reproduit moyennement le
comportement de ce bassin.
La figure 30 présente la corrélation entre lames d’eau écoulées observées et celles estimées au pas de
temps mensuel. Un ajustement du nuage de points à partir de la régression linéaire a permis de montrer

48
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

qu’il existe une bonne corrélation d’environ 74% entre lames d’eau écoulées observées et celles estimées
dans le bassin versant du d’oued Tataouine.
20
18
16 y = 0,2611x + 0,4471
Débit simulé (mm/mois) R² = 0,7339
14
12
10
8
6
4
2
0
0 20 40 60 80
Débit observé (mm/mois)

Figure 29 : corrélation entre débit observé et débit estimé par le modèle GR2M dans le bassin versant
d’oued Tataouine
L’étude de la performance du modèle GR2M par les hydrogrammes de crues est basée sur les
hydrogrammes de crues obtenues à la sortie (figure 31, figure 32).
100 0

90
50
80

70 100
Pluie
Pluie (mm/mois)
Débit (mm/mois)

60
Débit observé 150
50 Débit simulé
200
40

30 250
20
300
10

0 350
janv.-79 janv.-81 janv.-83 janv.-85 janv.-87 janv.-89 janv.-91

Figure 30 : Variabilité des pluies et des débits observés et calculés sur la période de calage

49
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

100 0

90
20
80
40
70

Pluie (mm/mois)
Débit (mm/mois)

60
60

50 Pluie 80
Débit observé
40 Débit simulé 100
30
120
20
140
10

0 160
juil.-88 juil.-90 juil.-92 juil.-94 juil.-96 juil.-98 juil.-00

Figure 31 : Variabilité des pluies et des débits observés et calculés sur la période de validation
L’analyse des figures 31 et 32 montre que le modèle appliqué donne une bonne superposition de la forme
des courbes des lames d’eau écoulées observées et estimées tant en période de calage qu’en période de
validation.
Les débits de point simulés sont bien localisés dans le temps mais sont souvent sous-estimés tel que
(1987, 1990). Cependant, les faibles débits sont correctement reproduits.

1.1.4. Récapitulatif sur les deux modèles

1.1.4.1 Comparaison des débits Annuels (estimé par GR1A/ cumule des débits mensuels
de GR2M)
Dans cette section, nous comparons les débits annuels estimés par le modèle GR1A avec ceux obtenus
par la cumule des débits mensuels résultant de l’application du modèle GR2M.
Nous commençons par le calcul de débits annuels à partir de débits mensuels estimés par le modèle
GR2M à l’aide de la formule suivante :
Qai= 𝑘=12
𝑘=1 𝑄𝑚 ,𝑖,𝑘
Avec :
Qa,i est le débit annuel de l’année i,
Qm,i,k est le débit mensuelle de l’année i et du mois k.
La figure 33 représente la corrélation entre le débit annuel estimé par GR1A et ce lui calculé à l’aide de
débits mensuels simulé par GR2M.

50
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

1,4
y = 0,0508x + 0,0773
1,2 R² = 0,7995
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 5 10 15 20 25 30

Figure 32 : corrélation entre le débit annuel estimé par GR1A et par cumule de débits mensuels
résultant de GR2M
Nous constatons que l’ajustement du nuage de points à partir de la régression linéaire a permis de montrer
qu’il existe une bonne corrélation d’environ de 0,8 entre les résultats de deux modèles hydrologiques
GR2M et GR1A.
Pour faciliter la comparaison des résultats obtenus, nous représentons les hydrogrammes des crues sur le
même graphe (Figure 34)
30

25 Q GR1A
Q GR2M cumulé
20
Q en mm/an

15

10

Année

Figure 33 : Superposition des résultats de deux modèles


En étudiant la figure 34 nous remarquons qu’il y a une bonne superposition de deux courbes. Toutefois,
que nous constatons que les débits simulés par le modèle GR1A sont surestimés.

1.1.4.2. Synthèse du modèle GR

51
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Afin de simuler les apports d’eau du bassin versant d’oued Tataouine, nous avons entamé l’application du
modèle génie rural au pas du temps mensuel (GR2M) et au pas du temps annuel (GR1A). Le
fonctionnement de ce type de modèle a été validé dans plusieurs bassins versants par le CEMAGREF.
Les modèles utilisés nécessitent un certains nombre de paramètres à calé dont les valeurs sont obtenus
après l’optimisation de critère de Nash. Concernant la conception de GR2M et GR1A, ce type de modèle
utilise un système de réservoir pour simplifier et simuler le processus physique se déroulant dans le bassin
versant étudié. Il est indéniable que les modèles utilisés modélisent les processus physique par des
réservoirs, des relations empiriques, des équations simplifiés et des paramètres subjectifs. Alors le bon
fonctionnement du modèle est lié aux données d’entrées et aux paramètres utilisés.
En conséquence, pour atteindre la performance des deux modèles choisis différentes critères d’évaluation
ont été utilisés tel que ; le critère de Nash, le coefficient de corrélation et le critère graphique en
comparant les hydrogrammes observées avec ceux simulés par le modèle pour chaque pas de temps. Le
modèle GR1A montre qu’il reproduira bien les forts débits mais simulera mal les débits moyens. Cella est
expliqué par l’existence de forts ou de faibles débits que le modèle ne reproduit pas correctement. Alors
que le modèle GR2M montre une bonne superposition de la forme des courbes des lames d’eau écoulées
observées et estimées tant en période de calage qu’en période de validation ainsi que les débits de point
simulés sont bien localisés dans le temps mais sont souvent sous-estimés.

1.2. Débit de pointe

1.2.1. Choix de la méthode de calcul

Nous avons fait une étude hydrologique pour déterminer le débit maximum responsable des
débordements d’oued Tataouine. Nous avons calculé les caractéristiques du bassin versant telle que la
surface, le temps de concentration, la pluie moyenne interannuelle, et enfin le débit maximum de la crue
d’oued Tataouine.
Nous avons utilisé plusieurs formules empiriques pour déterminer le débit max : Formule de SPEED,
Formule de Frigui, Formule de Franco- Rodier et celle de Kallel.
Le Tableau 14 récapitule les débits maximums probables de la crue calculé par les différentes formules
empiriques utilisées dans cette étude.

Tableau 14 : Les débits maximums calculés


Période de retour (an)
Formule 2 5 10 20 50 100
hydraulique
Kallel 254.06 369.91 491.50 653.05 950.83 1263.36
Franco_Rodier 150.73 150.73 222.23 424.45 483.09 1050.15
Frigui 131.74 345.83 543.44 790.47 1202.17 -
SPEED - - 14.14 36.75 66.02 87.96
L’observation de ces résultats prouve que la formule de Kallel, la formule de Franc-Rodier et celle de
Frigui sont proches alors que les valeurs données par la formule de SPEED sont proches au débit moyen
annuel calculé par la formule Fersi (43.18 m 3 /s).
Le coefficient de détermination (R2) entre les débits estimés par les différentes formules empiriques est de
l’ordre de 90%. La figure 34 représente la corrélation entre les débits des crues estimés par les formules
de Kallel, Franco-Rodier et Frigui.
Nous avons choisi donc d’utiliser les valeurs des débits obtenus par la moyenne des débits calculés par la
formule de Kallel, la formule de Franc-Rodier et la formule de Frigui (Tableu 10).

52
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Tableau 15 : Les débits maximums utilisés


Période de retour 2 5 10 20 50
(an)
débit maximum 193 358 517 722 1076

1300
1120 y = 2,4968x - 111,99 y = 1,5236x - 225,9
1100
920 R² = 0,8969 R² = 0,9967
900
Frigui

720

Frigui
700
520
500
320
300
120 100
140 240 340 440 250 450 650 850
Franco-Rodier Kallel

1000 y = 0,8533x - 152,84


R² = 0,9035
800
Franco-Rodier

600

400

200

0
250 450 650 850 1050 1250
Kallel

Figure 34 : La corrélation entre les débits des crues estimés.

1.2.2. Hydrogrammes des crues

Comme notre bassin versant est non jaugé, et vu l’importance des débits dans l’étude de risque des
inondations, nous avons utilisé les débits de pointes calculés auparavant dans la représentation des
hydrogrammes de crue pour différentes périodes de retour comme il montre la figure 36.

53
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

1100
1000
900 T = 2ans
800
T = 5 ans
Débit (m^3/s)

700
600 T =10 ans
500
T=20 ans
400
300 T= 50 ans
200
100
0
0 2 4 6 8 10 12
Temps

Figure 35 : Hydrogramme de crue du bassin versant d’Oued Tataouine (exutoire Rogba).

2. MODELISATION HYDRAULIQUE

2.1. Simulation sous HEC-RAS


Après avoir défini la géométrie, les données hydrométriques et les conditions aux limites nécessaires à la
simulation, nous avons passé à l’application du modèle.
Deux aperçus sont possibles pour visualiser les lignes d’eaux simulées par le modèle Hec-Ras :

 Ligne d’eau le long d’un profil en travers.


 Ligne d’eau le long d’un profil en long.

La figure 36 présente le profil en travers d’une section d’oued Tataouine.

Figure 36: Profil en travers d’une section d’oued Tataouine sous Hec Ras.

54
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Cette figure (37) montre la hauteur d’eau estimée pour un débit décennal et un débit centennal. HEC-RAS
utilise par défaut toute la largeur du profil pour faire passer le débit. Mais il y a la possibilité de définir
des "points hauts" qui peuvent être submergées.
La figure 35 présente le profil en long d’oued Tataouine pour un débit centennal.

Figure 37: profil en long d’oued Tataouine sous Hec-RAS


La figure 38 montre le passage dans un régime permanant. On constate que la ligne d’eau est au dessous
de la hauteur critique dans la partie amont de l’oued (zone Rogba).

2.2. Surfaces inondées


Pour mettre en évidence la variation de la surface inondées en fonction de la période de retour tout en
tenant compte de la topographie de l’oued (figure 39, figure 40, figure 41), nous avons choisi à
représenter cette variation pour trois sections différentes de l’oued (en amont, en aval et à l’intermédiaire
de la ville de Tataouine).

2500

2300
surface en Km^2

2100

1900

1700

1500
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Période de retour

55
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Figure 38 : Evolution de la surface inondée Km2 en amont de la zone urbaine de Tataouine

1100

1000

900
surface en Km^2

800

700

600

500

400
0 20 40 60 80 100 120
Période de retour (an)

Figure 39 : Variation de la surface inondée Km2 au niveau de la section intermédiaire de la zone


urbaine de Tataouine.

3,2
Surface en km^2

2,7

2,2

1,7

1,2
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Période de Retour

Figure 40 : Evolution de la surface (km2) inondée en aval de la zone urbaine de Tataouine


L’observation des trois figures précédentes prouve que la surface inondée est proportionnelle aux débits
des crues. Nous constatons aussi que la surface la plus élevé est atteinte dans la zone intermédiaire de
l’oued c'est-à-dire au centre de la ville de Tataouine. Ceci peut être expliqué par le profil de l’oued étudié
ainsi que les reliefs de notre zone.
Après avoir obtenu les résultats pour chaque section de l’oued, nous avons fait la cumule des surfaces
inondées. Les pourcentages de zone inondée pour chaque période de retour sont illustrés dans le tableau
16.

Tableau 16 : Pourcentage de surface inondée cumulé pour chaque période de retour.

56
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

période de retour % surface


(an) inondé
2 53
5 64
10 72
20 80
50 93
100 96
Le tableau 16 montre une augmentation successive du pourcentage de surface inondée en fonction de la
période de retour. Aussi nous remarquons que le pourcentage moyen pour les différentes périodes de
retour est de l’ordre de 76,5%.Les résultats obtenus par le modèle Hec _Ras indiquent que la ville de
Tataouine est dominée par les zones d’aléa d’inondation.

2.3. Carte d’inondation


Une fois que nous avons effectué les simulations des différents débits sous HEC –RAS, nous avons
exporté les résultats sous Arc_GIS afin d’obtenir la carte d’inondation. La Figure 42 montre la carte
d’inondation de la ville de Tataouine simulée par le modèle Hec_Ras.

57
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

Aval

Zone
intermédiaire

Rogba

Figure 41 : Carte d’inondation de la ville de Tataouine.


Il faut signaler tout d’abord que la source du risque des inondations de la ville de Tataouine provient
principalement des crues d’oued Tataouine amont dont l’exutoire est Rogba. Pour cela on s’est intéressé
seulement au tronçon d’oued Tataouine débutant de Rogba et traversant la ville jusqu’à l’exutoire de la
zone d’étude.
Dans la modélisation sous Hec_Ras nous avons adopté l’écoulement permanent de régime fluvial, ce
choix est bien justifier puisque le régime non permanent nécessite obligatoirement l’hydrogramme de
crue.

58
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

La carte de l’aléa inondation de la figure 41 réalisée par le modèle Hec_Ras montre que la tache
inondable s’agrandit progressivement avec la période de retour. L’observation de cette carte nous permet
de la décomposer en trois parties :

 Partie amont (Rogba): elle est caractérisée par une hauteur d’eau maximale puisque la section
de l’oued dans cette partie est de largeur étroite par rapport aux autres zones.
 Partie intermédiaire (centre-ville) : cette zone est caractérisée par la surface inondée la plus
importante. En effet la topographie de terrain dans cette partie ainsi que l’apport de l’affluant
Maztouria vont provoquer le débordement de l’oued.
 Partie aval : elle est caractérisée par une large surface inondée ainsi qu’elle montre une hauteur
d’eau importante. Nous pouvons expliquer ces résultats par l’élargissement de la section de
l’oued par rapport aux autres parties et l’accumulation d’eau pour le cheminer vers l’exutoire
(la mer).

59
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

CONCLUSION
Le bassin versant de l’oued Tataouine se trouve dans l’espace intermédiaire entre le Dhahar et la Jaffara,
en Tunisie du Sud-est. Il couvre une superficie de l’ordre de 380 km2. Cette zone est caractérisée par un
climat aride avec une pluviométrie interannuelle de l’ordre de 150 mm.
Pour réaliser la carte d’inondation de notre zone d’étude, nous avons commencés par une étude
hydrologique qui nous a permis de simuler les apports d’eau du bassin versant d’oued Tataouine par
l’application du modèle génie rural : au un pas du temps mensuel (GR2M) et au pas du temps annuel
(GR1A). Au cours de cette partie nous avons montrés que :

- le modèle GR1A a bien reproduit les forts débits mais simulera mal les débits moyens.
Cella est expliquée par l’existence de forts ou de faibles débits que le modèle ne reproduit pas
correctement.
- le modèle GR2M présente une bonne superposition de la forme des courbes des lames
d’eau écoulées observées et estimées tant en période de calage qu’en période de validation ainsi que
les débits de point simulés sont bien localisés dans le temps mais sont souvent sous-estimés.
Vu que l’étude de risque des inondations nécessite les débits des crues qui se déroulent dans une période
de temps de l’ordre de quelques heures, nous avons effectués le calcul des débits de points de notre zone
d’étude par les formules empiriques adéquates au lieu des modèles GR2M et GR1A qui ont un pas de
temps plus long. Les débits calculés des crues décennales et centennales sont respectivement 517 m3/s et
1156 m3/s.
L’utilisation des logiciel ArcGis, HEC-GeoRAS et HEC-RAC a permis de réaliser la carte de risque des
inondations. Cette carte a permis de déterminer les zones inondables du bassin versant d’oued Tataouine.
En effet, les résultats obtenus estiment les surfaces inondées du fait du débordement d’oued Tataouine, de
l’ordre de 72% pour la crue décennale et 96% pour la crue centennale de la zone urbaine
En perspective, il est recommandé de tester des scénarios simples ou complexes et plus réalistes, intégrant
à la fois le changement climatique, les aménagements, l’évolution de l’occupation du sol, etc.

60
Master HAAR. Contribution à l’étude des risques des inondations dans la ville de Tataouine

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