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ET D’ELABORATION DES
MECANISMES MICRO-
TAKAFUL ET D’ACCES DES
FEMMES ENCEINTES
VULNERABLES AUX
SERVICES DE SANTE DANS
LES 11 DISTRICTS DE
SANTE
1
Sommaire
Sigles et abréviations :............................................................................................................................3
Résumé...................................................................................................................................................4
Introduction...........................................................................................................................................6
1. Analyse du Cadre règlementaire:..................................................................................................9
1.1 Cadre règlementaire de la micro-finance :............................................................................9
1.2 Cadre règlementaire de la protection sociale.....................................................................15
1.3 Cadre règlementaire du Micro-Takaful...............................................................................20
1.4 Récapitulatif suite à l’analyse règlementaire :....................................................................23
2. Conception du produit Micro-Takaful :.......................................................................................25
2.1 Lexique Finance Islamique...................................................................................................25
2.2 Micro-Takaful modèle Wakalah :........................................................................................27
2.3 Micro – Takaful modèle Wakalah - Moudharabah :............................................................27
2.4 Micro – Takaful modèle Moudharabah :.............................................................................27
2.5 Micro – Takaful modèle Wakf – Wakalah :..........................................................................28
2.6 Choix du modèle du projet :................................................................................................28
A/Montage financier du produit :.................................................................................................29
Fiche Produit prise en charge médicale :..............................................................................................30
B/ Autres champs d’intervention du produit Micro-Takaful :.......................................................32
B.1 Micro-Takaful Tamouil (assurance du financement) :............................................................32
B.2 Micro-Takaful Epargne :.........................................................................................................33
3. Réformes Etablissements de Micro-Finance...............................................................................34
3.1 Système de Gouvernance....................................................................................................34
3.2 Réformes Comptables..........................................................................................................36
A/ Divulgation Comptable (standards 12 et 13 de l’AAOIFI) :.......................................................37
B/Les obligations comptables liées au guichet islamique (standard 18 -AAOIFI-)........................39
4. Mécanismes d’accès des femmes enceintes vulnérables aux services de santé........................40
4.1 Système des contributions :.................................................................................................40
4.2 Champs de couverture et système de prise en charge :......................................................41
4.3 Critères de choix du public cible :........................................................................................44
Conclusion et perspectives :.................................................................................................................45
2
Sigles et abréviations :
3
Résumé
La santé humaine est une préoccupation majeure et un objectif ciblé par les Etats et les
organismes internationaux afin de favoriser un accès équitable aux services médicaux à
travers le monde. Ce souci est d’autant plus justifiée chez les femmes enceintes, les
nouveaux nés et les enfants qui ont besoin d’une attention singulière En effet, ces catégories
sont considérées comme fragiles vu leur états de santé qui nécessitent un suivi particulier.
C’est dans ce cadre que s’inscrit le Projet d’Appui à la Santé Maternelle, Néonatale et
infantile (PASMNI) qui est financé par la Banque Islamique de Développement dont l’objectif
est de faciliter l’accès des femmes enceintes démunies aux soins de santé maternelle
néonatale et infantile dans trois régions du Cameroun.. Le projet fait intervenir plusieurs
parties prenantes impliquées dans les différentes phases du projet et qui peuvent être
schématisés comme suit :
Tel qu’énoncé, trois (03) régions du Cameroun sont concernées par le projet Micro-Takaful,
ce sont notamment les Régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-nord. Le projet
couvrira ainsi, onze (11) Districts de santé dans les régions précitées. . Ce sont
respectivement les Districts de Tignère, Hina, Meri, Mindif, Kaelé, Pette, Yagoua, Bibemi,
Golombé, Mayo oulo et Ngong.
L’accès aux services de santé par la population cible sera fait à travers le produit Micro-
Takaful qui sera présenté et expliqué dans ce rapport. C’est un modèle qui est basé sur les
4
préceptes de la finance islamique notamment en matière de solidarité sociale. La finance
islamique est, elle aussi, basée sur un principe important à savoir la présence de bien
physique et tangible dans les transactions ; ce qui est conforme à l’offre de services de santé
qui constitue l’objet du montage financier du produit à commercialiser par l’établissement
de micro-finance concerné.
5
Introduction
La problématique relative à la protection de la santé de la reproduction, de la mère, du
nouveau-né, de l’enfant et des adolescents (SRMNEA) demeure au centre des
préoccupations au Cameroun. Pour cause ; les progrès enregistrés dans le secteur de la
santé ces dernières années n’ont pas réussi à inverser la courbe ascendante des indicateurs
de santé en la matière.
Les causes directes de la mortalité maternelle sont les hémorragies (46%), la dystocie (22%),
l’éclampsie/pré-éclampsie (11%) et les infections du postpartum (9%), tandis que les
principales causes indirectes sont le paludisme, l’anémie sévère, les affections liées au
VIH/Sida et les maladies cardio-pulmonaires. Par ailleurs, parmi toutes les causes des décès
de la jeune fille, les décès maternels représentent 28% pour les filles de 15-19ans et 64%
pour celles âgées de 20-24ans (EDS-MICS, 2011).
Le taux de mortalité néonatale est passé de 31‰ à 28‰ naissances vivantes entre 2011 et
2014. Malgré cette faible tendance à la baisse, ce taux représente près de la moitié de la
mortalité infantile (0-12mois), et le quart de la mortalité infanto-juvénile. Les causes directes
les plus fréquentes de la mortalité néonatale sont l’asphyxie, l’infection et la prématurité. Le
taux de mortalité infantile est passé quant à lui de 74‰ à 60‰ entre 2011 et 2014, et celui
de la mortalité infanto-juvénile est passé de 122‰ à 103‰ naissances vivantes au cours de
la même période. Chez les enfants de 2 mois à 5 ans, le paludisme (21%), la diarrhée (17%),
la pneumonie (17%) et le VIH/SIDA (7%) constituent les principales causes de mortalité.
6
Parmi les problèmes majeurs liés à la santé de la reproduction des adolescentes/jeunes: (i)
les rapports sexuels précoces ; (ii) les grossesses précoces non désirées ; (iv) les infections
sexuellement transmissibles ; (v) les mariages précoces ; et (vi) les violences sexuelles
occupent les premières places.
Une récente étude de la Banque Mondiale effectuée dans les trois régions septentrionales
précitées montre que de manière générale, la plupart des malades (64,0%) n’ayant pas
recouru à un centre de santé ou à un personnel médical pour se soigner ont évoqué la
cherté du cout des soins comme raison principale de ce comportement (Enquête PBF 2014) .
De même, dans le sous-groupe des femmes enceintes, la principale raison pour laquelle
23,8% des femmes interrogées n’ont pas recours aux personnels de santé pour les soins
prénataux est liée aux couts des soins (14,6%). Chez les femmes qui ont accouché à la
maison, 13,4% l’ont fait parce qu’elles estiment que les couts de cet acte dans les FOSA sont
très chers.
Dans l’optique de proposer des solutions réelles à cette situation, et améliorer l’accessibilité
aux services de santé en général, le Gouvernement a lancé depuis quelques années un
processus pour la mise en place d’un système de couverture santé universelle, qui intègre
les services de santé maternelle et infantile dans son panier de soins.
En lien étroit avec cette initiative nationale, le Ministère de la Santé Publique en partenariat
avec l’UNFPA, a mis sur pied le Projet d’Appui à la Santé Maternelle, Néonatale et infantile
(PASMNI), financé par la Banque Islamique de Développement (BID) . Ce projet est construit
autour cinq composantes principales à savoir: (i) la mise en valeur des ressources humaines
et le développement des capacités, (ii) les travaux de génie civil, (iii) l’acquisition de
médicaments, matériels et fournitures médicales, (iv) la mobilisation communautaire et
sociale pour la solidarité islamique « Micro Takaful » et (v) l’appui à la gestion de projet. Il
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couvre cinq des dix régions du Cameroun : le Centre, l’Est, l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême
Nord.
La présente intervention s’inscrit dans la composante (iv) du projet et vise à élaborer des
mécanismes et directives générales sur la façon de permettre aux femmes enceintes les plus
démunies des régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême Nord, y compris celles
affectées par le Covid-19, d’avoir accès à des services de santé pour des consultations
prénatales et des soins obstétricaux à des tarifs abordables, via l’introduction de l’approche
Micro Takaful dans le système des microfinances existants dans 11 districts des susdites
régions.
Sur la base des informations collectées et des résultats de cette étude primitive, un
mécanisme sera élaboré à l’effet de rendre l’accès aux soins et services de santé effectif pour
les femmes enceintes vulnérables des 11 districts de santé cibles des régions de l’Adamaoua,
du Nord et de l’Extrême-nord.
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1. Analyse du Cadre règlementaire:
-Un développement des EMF notamment dans les zones rurales non couvertes par les
banques primaires
Ceci est évoqué vu que les services bancaires ne sont pas accessibles pour tous les
demandeurs de financement. D’où la nécessité d’avoir une alternative financière qui répond
à ce besoin. Encore plus les objectifs de développement durable (ODD) seront d’autant plus
1
Rapport 2015 sur le Cameroun de l’AfricanEconomic Outlook – AfDB
2
Rapport d’évaluation du secteur de la microfinance – MINFI 2011.
3
Notamment les groupes financièrement exclus, incluant les femmes, les jeunes, les acteurs du secteur rural et
du secteur informel.
9
satisfaits à travers cette catégorie d’institutions qui a fait preuve de résilience et de
contribution au bien-être collectif sociétal dans le monde.
La question qui se pose à ce niveau est de savoir l’autorité règlementaire qui supervise cette
activité. Dans la phase préliminaire c’était le ministère de l’agriculture qui supervise ces
institutions. En deuxième phase ceci est devenu le champ d’intervention de l’autorité
monétaire à savoir le ministère des finances. Par conséquent des textes de loi ont été
publiés afin de favoriser le bon fonctionnement et le contrôle des activités des EMF.
Ces textes de loi ont été adoptés par la Communauté économique et monétaire de l'Afrique
centrale (CEMAC) en 2005 et c’est à partir du 14/04/2005 qu’on un cadre règlementaire qui
classifie les institutions de micro finance en trois catégories principales selon la collecte de
dépôt et l’octroi de crédit par ces institutions financières. Concernant l’emplacement
géographique, les EMF sont plus dans les zones urbaines avec un taux d’emplacement de
52% contre un emplacement de 48% dans les zones rurales. Cette disparité est plus
10
constatée au niveau réseau dont le nombre d’agences est distribué avec des différences
entre les différentes régions. Durant l’année 2000 la commission bancaire COBAC a estimé
que seulement 7% de la demande du marché est satisfaite pour ce qui est des produits de la
micro-finance4. Ceci plaide en faveur d’une demande accrue qui doit être accompagnée par
une offre satisfaisante.
Dans le même contexte un atelier de consultation a été mené entre 28 et 30 Juin 2004 pour
définir une politique nationale règlementaire pour le secteur de la micro-finance. Les
principales recommandations de cet atelier étaient autour des points suivants :
Il faut souligner que ces textes de loi couvrent plusieurs aspects notamment juridiques
(forme juridique, nombre de sociétaire…), financiers (capital social minimum, contrôle
interne…), prudentiels pour ce qui est adéquation en fonds propres principalement,
gouvernance… Les thèmes des principaux textes de loi peuvent être listés comme suit :
4
The micro finance market in Cameroun, Analyzing trends and current developments, Leonard Ajonakoh
Fotabong (2012)
11
- Conditions d’exercice et de contrôle de l’activité de micro-finance
- Fonds propres
- Formes juridiques des Etablissements de micro-finance
- Nombre de sociétaire
- Gouvernement d’entreprises des Etablissements de micro-finance
- Contrôle interne des Etablissements de micro-finance
- Conditions et modalités d’agrément
- Organisation des comptabilités des Etablissements de micro-finance
Dans cette étude, nous nous focaliserons davantage sur l’analyse de la règlementation
relative au fonctionnement et au contrôle des institutions de micro-finance. En effet, la mise
en place des produits du micro -Takaful va être faite dans des institutions financières
existantes. C’est en cela que les questions relatives au capital minimum ou aux fonds
propres n’appellent pas une analyse ou des développements particuliers.
Outre cela dans ce même texte règlementaire le régulateur classifie les EMF en trois
catégories et le point commun entre ces catégories est la possibilité de collecte de dépôt ou
d’épargne ce qui va en conformité avec le champ d’intervention des mécanismes du Micro-
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Takaful. Cependant un élément important doit être signalé à ce stade qui se rapporte à la
modification que l’EMF envisage faire et qui affecte considérablement sa situation juridique.
Il s’agit principalement de l’article 82 et l’article 83 du même règlement et dans lesquels le
régulateur énumère un certain nombre de modifications qu’il les considère comme
significatives et qui doivent avoir l’accord préalable de la commission bancaire. Il s(agit du
premier point de l’article 82 et qui stipule une accord préalable pour tout changement,
extension ou restriction d’activité. On considère à ce niveau que l’introduction de la micro-
assurance islamique fait partie des directives sus-indiquées notamment celle liée à
l’extension d’activité et doit être ainsi accompagnée d’un dossier de l’EMF cible afin
d’éliminer tout handicap juridique lié à la réussite de ces mécanismes. Ce point va être aussi
mentionné dans le cadre des réformes éventuelles liées aux EMF cibles du projet.
Le dernier point à évoquer dans le cadre règlementaire des EMF est celui de l’organisation et
du plan comptable de ces institutions financières. Il s’agit ici principalement des textes de loi
issus de la commission bancaire de l’Afrique Centrale notamment celle du règlement COBAC
EMF-2010/02 relatif à l’organisation de la comptabilité des EMF.
13
L’article 3 du dit règlement insiste sur des aspects comptables importants tels que la fiabilité,
la compréhension et la comparabilité de l’information financière. En effet, pour refléter une
image fidèle de l’activité toute entité économique et notamment les institutions financières
doivent présenter une information financière qui reflète au mieux la nature de leurs
activités. Dans ce contexte les mécanismes de Micro-Takaful vont induire une activité
nouvelle pour les EMF. D’où la nécessité de refléter ce produit à travers l’information
financière et comptable notamment au niveau de la divulgation de l’information financière
sur laquelle le régulateur insiste dans ce règlement. Le deuxième point de l’article 3 du
règlement précité indique explicitement qu’il doit y avoir une mise en œuvre des
conventions, méthodes et procédures normalisées.
Les produits du Micro-Takaful obéissent aux principes de la finance islamique qui sont régis
par des institutions internationales de normalisation. L’institution la plus reconnue est celle
de l’AAOIFI qui publie des standards de comptabilité, d’audit, d’éthique et de gouvernance.
Selon l’investigation du règlement comptable en question il n’y a pas une contrainte à
appliquer les standards de l’AAOIFI (Accounting and Auditing Organization for Islamic
Financial Institutions) pour mieux présenter les informations financières de la nouvelle
activité. Cependant il faut développer une procédure interne sur les traitements comptables
de ces mécanismes et la divulguer.. Il faut aussi relever ici que le fait d’appliquer des
standards de la finance islamique est en alignement avec les principes comptables généraux
à savoir le principe de prudence, de continuité d’activité, de comparabilité, de comptabilité
et d’engagement. Les autres aspects se rapportant aux états financiers, à la périodicité de
publication et à la divulgation des informations comptables, à l’évaluation des actifs, et à
l’inventaire ne sont pas en contradiction avec les mécanismes d’instauration.
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l’homme puisqu’elle est considérée comme un droit fondamental humain. Il est connu que
juridiquement les conventions internationales présentent une force d’application suprême
même par rapport aux textes de loi nationaux. A travers cette convention, on trouve des
textes et pactes qui ont repris ses principes. On peut citer le cas du pacte international relatif
aux droits économiques, sociaux et culturels, conventions relatives au droit de l’enfant et
aux droits des femmes, les conventions internationales de l’OIT, en particulier la C102 -
Convention (n° 102) concernant la sécurité sociale,1952 ; et la R202 - Recommandation
(n° 202) sur les socles de protection sociale, 2012. Parmi les piliers de la protection sociale, il
faut mentionner l’accès aux soins de santé essentiels. C’est pourquoi l’objectif de ce projet
qui est l’accès des femmes enceintes aux services de la santé est en étroite liaison avec le
système de protection sociale au Cameroun. Historiquement il y avait l’arrêté numéro
159/PM qui datait du 04 novembre 2008 et dont l’objectif était de moderniser le système de
protection sociale. L’acteur majeur dans ce système de protection sociale est la caisse
nationale de prévoyance sociale (CNPS). Les différentes catégories de prestation couvertes
peuvent être réparties comme suit :
- Les prestations familiales : qui couvrent les allocations familiales, prénatales, frais
médicaux de grossesse
- Les prestations de vieillesse, invalidité et décès
- Les prestations de d’accident de travail et de maladies professionnelles
La problématique relative à la protection sociale est qu’elle couvre des classes sociales
limitées. C'est-à-dire se sont, à titre d’exemple, les salariés des grandes entreprises qui
peuvent bénéficier le plus de la protection sociale puisqu’il incombe à l’employeur de verser
les contributions de ses salariés. C’est dans ce cadre que s’est lancée la politique nationale
de protection sociale (PNPS) au Cameroun. Plusieurs axes stratégiques ont été développés
dans ce programme et qui ciblent les populations les plus vulnérables pour une prise en
charge de cette catégorie sociale et pour contribuer à la génération de revenus.
Les principaux textes de loi qui régissent le système de protection sociale sont
respectivement :
15
- la loi n°67/LF/07 du 12 juin 1967 instituant un code des Prestations Familiales
- la loi n°67/LF/08 du 12 juin 1967 qui crée la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
- la loi n°77/11 du 13 juillet 1977 portant réparation et prévention des accidents du travail et
des maladies professionnelles, qui confie à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, la
couverture et la gestion des risques professionnels, abrogeant ainsi une législation
antérieure issue de l'Ordonnance 59/100 du 31 décembre 1959 qui avait confié la gestion de
ces risques aux compagnies privées d'assurance.
L’infrastructure règlementaire de la protection sociale est aussi basée sur les fonds
Régionaux pour la Promotion de la Santé (FRPS). Il s’agit de groupements composés de la
communauté, le Ministère de la santé et les organismes publics ainsi les partenaires
techniques et financiers. Comme leurs noms l’indiquent ces fonds contribuent à la
promotion de la santé et peuvent ainsi jouer un rôle important dans la promotion du Micro-
Takaful comme moyen de prise en charge médical.
Dans cette même optique, les mécanismes du Micro-Takaful objet de cette consultation
peuvent être répertoriés dans la catégorie des prestations familiales éditées par la
16
règlementation en vigueur. Cependant, la problématique réside dans le système des
contributions puisque ces services sont ouverts pour une population qui dispose déjà de
revenu stable et dont la cotisation incombe à l’employeur. Cette contribution dépend aussi
du secteur du travailleur comme indiqué dans le tableau ci-dessous.
Le système du Micro-Takaful tel qu’il sera expliqué et présenté en détails dans la partie
relative à la conception des mécanismes est en alignement avec le cadre règlementaire de
protection sociale puisqu’il est basé sur des allocations communes qui vont servir comme
couverture sociale pour les services de santé ciblés. Les fonds qui vont servir comme
5
La Politique Nationale de Protection Sociale (PNPS) au Cameroun, 2017
17
subventions seront déjà mis en utilisation puisque la population cible ne possède pas des
revenus stables comme spécifié dans les textes de loi. Mais ceci doit être une période
primaire dans l’intention de créer des sources de revenus à cette catégorie afin qu’elles
deviennent elles-mêmes des participants et intègreront ainsi le régime de protection sociale
déjà mis en vigueur.
Il faut souligner que le projet Micro-Takaful doit aussi se faire en alignement avec les
politiques nationales de couverture santé. C’est pourquoi il faut examiner la tendance
actuelle dans le système santé à savoir la Couverture Santé Universelle (CSU). Comme son
nom l’indique, ce système est de nature à favoriser l’accès aux services de santé pour tout
membre de la population et notamment ceux appartenant à des classes sociales
défavorisées. Pour arriver à cette finalité, on est en présence de fonctions sur lesquels se
basent ce système et on va focaliser l’analyse sur leurs liens avec la conception du Micro-
Takaful.
6
RAPPORT : ETUDE TECHNIQUE DES ARTICULATIONS POSSIBLES ENTRE L’ORGANE NATIONAL EN CHARGE DE LA
GESTION DE LA COUVERTURE SANTE UNIVERSELLE (CSU) ET LES ORGANISMES DELEGUES POTENTIELS-2021
18
consultation appartient à la catégorie validée du secteur informel et agricole et dont
les contributions peuvent être gérés par les EMF.
Contractualisation avec les prestataires de soins et service de santé (achat des
prestations) : cette fonction est aussi en alignement avec le projet Micro-Takaful
puisque le principe de base de la finance islamique réside dans l’achat de bien
physique et tangible qui correspond aux services de santé.
Remboursements ou payement des prestataires de soins et services de santé : l’achat
des prestations de santé doit être accompagné de paiement avec la possibilité, en cas
de convention, de réduction du prix offert au public
Les différents intervenants dans la protection sociale et le système de santé sont regroupés
dans des groupements d’intérêt public appelés Fonds Régionaux de Promotion de la Santé
(FRPS). Ces fonds étaient au départ spécialisés dans l’achat des prestations de santé pour
contribuer ensuite à toute action de promotion de la santé en général. Il est régis par la Loi
N°2010/023 du 21 décembre 2010.
Outre cela on est en présence d’une stratégie de développement de la CSU au Cameroun qui
a été présentée dans le cadre d’un atelier tenue le 23 Juin 2020. Parmi les objectifs majeurs
la prise en considération de nouveaux survenus tel que le COVID-19 pour gérer la situation
pandémique au pays. On trouve aussi que parmi les axes stratégiques l’accessibbilité aux
services de santé pour toute la population sans contraintes financières. Les intervenants
insistaient aussi, dans cette stratégie, sur la qualité des services de santé et garantir le droit
humain d’accès aux services de santé en toute équité. Ces objectifs et axes stratégiques sont
en parfait alignement avec les objectifs du Micro-Takaful qui va contribuer à la promotion de
la santé pour une population cible bien définie qui sont les femmes enceintes vulnérables.
Dans ce même cadre, on peut évoquer le rapport OASIS qui contient une étude d’évaluation
du système de santé au Cameroun et la proposition de changements pour une amélioration
du système de santé. Ce rapport a été délivré avec l’appui technique et financier de l’OMS et
présente des recommandations dont principalement la mutualisation du risque et la garantie
d’un paquet essentiel de services de santé au plus grand nombre, et notamment les plus
vulnérables.7
7
L’OMS au Cameroun : Rapport annuel 2016
19
En plus, le rapport insistait sur la mise en commun de ressources financières avec délégation
de services de proximité (achat de prestation, contrôle…) à des institutions spécialisées.
Cette démarche est aussi en alignement avec le Micro-Takaful puisque les institutions
spécialisées seront les EMF et que ces dernières vont fournir ces services de proximité à
travers leurs réseaux tout en optant pour le modèle de la finance islamique d’achat des
prestations médicales au profit des catégories sociales défavorisées qui sont les femmes
enceintes vulnérables.
Le texte de référence dans cette étude est celui de la conférence interafricaine des marchés
d’assurances (CIMA) à savoir le règlement numéro 003/CIMA/PCMA/PCE/2019 portant
réglementation des opérations d’assurance Takaful dans les Etats membres de la CIMA. Ce
texte régit la règlementation des opérations d’assurance Takaful dans les états membres de
la CIMA. Il faut mentionner que le fait d’avoir un texte règlementaire relatif au Takaful ne
contredit pas l’application du Micro-Takaful puisque la différence réside seulement dans le
capital assuré, tout comme l’assurance classique ou conventionnelle. Sinon les principes
d’application et leurs mécanismes restent identiques. On trouve dans cette règlementation
des principes fondamentaux du Takaful qui sont rattachés à la spécificité de toute activité
faisant partie intégrante de l’industrie de la finance islamique en général. Il s’agit à titre
d’exemple de la séparation des fonds, de la conformité aux principes de la finance islamique,
de la nature des contrats, des obligations des parties contractantes… Ce qui est intéressant,
c’est que même en cas d’absence de texte ou disposition spécifique dans ce règlement,
l’institution financière peut appliquer des dispositions règlementaires communes tant
qu’elles ne sont pas contradictoires avec les principes de la finance islamique. Cette
« souplesse » règlementaire est de nature à rendre l’activité du Takaful plus flexible et
trouve ces sources même en dehors de ce texte règlementaire spécifique. L’article 903 du
règlement précité différencie deux méthodes d’exercice des activités Takaful :
20
Avoir une institution financière d’assurance totalement islamique
Commercialiser le produit Takaful via un guichet d’institution financière d’assurance
conventionnelle : Takaful Window
- Maladie
- Crédit : microcrédits pour créer des activités génératrices de revenus
- Nuptialité- natalité
Outre l’exigence d’agrément, il existe des conditions spécifiques imposées par le régulateur
qui devront être appliquées par les EMF au moment de la commercialisation du Produit
Micro-Takaful, pour une meilleure diversification de l’activité. . Ces obligations couvrent des
aspects liés au :
Ces exigences seront encore plus présentées dans la partie réservée aux réformes des EMF
qui vont implémenter ces mécanismes et qui serviront comme guide pratique pour ces
institutions financières dans le cadre de ce projet.
21
D’un autre coté les institutions de normalisation internationales en finance islamique se sont
prononcées sur l’activité de Takaful au niveau supervision et contrôle. C’est le cas de l’IFSB
(Islamic Financial Services Board) qui a publié un texte de recommandation sur cette activité.
Ces précisions sont faites afin de confronter la règlementation applicable au Cameroun avec
les tendances règlementaires internationales dans ce domaine. En effet, les points qui sont
évoqués dans la règlementation internationale du Micro-Takaful sont en alignement avec ce
quia été évoqué dans le règlement Takaful applicable au Cameroun. C’est le cas notamment
de :
Il faut noter qu’au niveau des licences et agréments la pratique règlementaire internationale
ne mentionne pas actuellement une obligation de licence spécifique pour exercer l’activité
du Micro-Takaful. Ce produit peut être commercialisé par les institutions financières sans
spécificité de ce produit. L’exigence réside dans le capital minimum, le business plan de
l’activité et les fonds nécessaires pour absorber les risques générés par l’activité Micro-
Takaful.
Ces obligations ont été également mentionnées dans le règlement des pays CIMA ; ce qui
plaide en faveur d’un alignement avec les recommandations et exigences internationales en
la matière. Outre cela l’approche adoptée qui consiste à utiliser le réseau des EMF pour la
22
délivrance de ces produits est aussi une démarche qui a été appliquée à l’échelle
internationale. C’est le cas du marché financier à Sri Lanka. Dans ce pays, en prenant en
considération les couts d’implémentation d’institutions spécifiques de Micro-Takaful, les
caractéristiques de la population cible et l’environnement d’exercice des produits, les
autorités règlementaires ont décidé de livrer ce produits dans les institutions de micro-
finance existantes. Dans ce cadre le comité d’assurance au Sri Lanka qui représente l’autorité
règlementaire du secteur de l’assurance a publié une circulaire pour autoriser légalement les
institutions de micro-finance à commercialiser les produits Micro-Takaful.
23
-Figure 1 : Cadre règlementaire du Micro-Takaful-
On remarque que l’exercice du Takaful doit être fait par des établissements de
Takaful ou des assurances conventionnelles sous forme de guichet islamique.
Cependant, dans notre cas, et puisque les activités de micro-finance (notamment de
l’épargne et de l’achat de biens et services) sont compatibles avec les besoins du
projet, on propose de s’abstenir à la question d’agrément et de gérer ce produit via
les modalités déjà autorisées par les EMF. Ceci permettra d’économiser le temps
d’attente d’obtention d’agrément spécifique et d’obtenir les résultats escomptés à
travers les mécanismes existants autorisés par le régulateur et qui ne sont pas en
contradiction avec les principes de la finance islamique.
24
Recommandation Règlementaire 2 :
Cette partie de l’étude représente un pilier fondamental dans cette mission de consulting. En
effet, elle va englober des aspects pratiques liés à la finance islamique et au produit désiré
en particulier.
Ceci représente un extrait des principales notions utilisées en finance islamique. Il servira
comme mini dictionnaire pour les institutions financières islamiques ou aussi
conventionnelles qui vont ouvrir un guichet islamique pour ce produit.
Terme/Notion Significations
Ce terme est le synonyme d’augmentation en langue arabe. Dans le
contexte financier il qualifie toute augmentation non justifiée au début du
Riba crédit (argent objet du contrat) ou aussi les pénalités de retard en cas de
retard de remboursement.
Incertitude. Opération financière dont le sort est méconnu et qui rend le
Gharar contrat invalide
Hasard qui règne la transaction financière et qui rend le contrat invalide
Mayssir
Mourabaha Opération de vente précédée par une opération d’achat du même bien
pour donneur dont le cout de revient est connu, la marge bénéficiaire et la période de
d’ordre remboursement sont fixés
Moudharabah Opération commune entre des parties dont l’une apporte l’argent et
l’autre le savoir-faire. Les pertes sont supportées par les apporteurs de
fonds sauf en cas de négligence. Les bénéfices sont partagés suivant des
25
clés de répartition prédéterminés.
Moucharakah Opération commune où toutes les parties apportent les fonds et le
savoir- faire. Les pertes sont supportées selon les apports de fonds et les
gains suivant des clés de répartition prédéterminées.
Wakalah Contrat de mandat dans le quel le mandataire reçoit une commission en
contrepartie de gestion de fonds
Wakf Moyen de solidarité en finance islamique dans lequel le propriétaire cède le bien
pour l’usage collectif sou forme de transfert de propriété et d’usufruit pour une
finalité précisée (éducation, santé, orphelins…)
Il faut mentionner que ce mini dictionnaire pourra être alimenté par d’autres éléments
suivant les termes qui seront utilisés dans les clauses du contrat et qui va contribuer à la
mobilisation communautaire et sociale du Micro-Takaful. En plus, le fait de présenter les
notions devront être complétées par des actions de renforcement du capital humain
notamment via les formations qui présentent les aspects théoriques et pratiques de
l’industrie et contribuent ainsi à la vulgarisation auprès d’une large population intervenante
dans les différentes phases d’implémentation.
Dans ce qui suit on va présenter les différents modèles et montages financiers des produits
Micro-Takaful que les EMF peuvent suivre pour instaurer les produits de couverture santé
via le Micro-Takaful. Dans tous les modèles et montages présentés la séparation entre le
fonds des participants et le fonds des associés représente le point commun important qui
doit être respecté pour garantir la transparence et la conformité charaïque du contrat. De
plus, les modèles présentés seront basés sur la subvention qui sera versée comme fond
initial des participants et à la fin on trouvera un modèle générateur de revenu pour ne pas se
contenter du fonds initial déposé.
26
2.2 Micro-Takaful modèle Wakalah :
Dans ce modèle l’EMF va agir en tant que mandataire et Mudharib en même temps. C'est-à-
dire que l’institution financière va gérer le fonds des participants et les investissements
afférents moyennant une commission de gestion prédéterminée et une part des bénéfices
éventuels générés suivant une clé de répartition prédéterminée. Le restant, soustraction
faite de ces éléments, constitue l’excédent ou surplus Takaful qui revient aux participants.
Dans ce modèle l’EMF va gérer le fonds des participants sans commission effective de
gestion. Le profit de l’opération sera une part des bénéfices générés des investissements
suivant des clés de répartition prédéterminés.
Selon ce modèle, les fonds reçus pour initier l’implémentation du produit sont logés dans un
compte nommé fonds « Wakf ». Ce fond est dédié à une finalité déterminée qui est la
contribution à la protection sociale de cette population considérée vulnérable. Tout
27
investissement de ce fonds et les profits éventuels générés vont servir à la même finalité.
L’EMF concerné va jouer le rôle de mandataire pour investir, superviser et gérer les risques
éventuels. En contrepartie, l’institution financière va recevoir une commission de gestion.
On peut remarquer que les différents modèles sont très proches et que les
différences résident dans le contrat qui sera utilisé. En effet, chaque mode de
financement doit avoir des clauses qui lui sont propres et on ne peut pas avoir deux
produits financiers différents dans le même contrat suivant les principes de la finance
islamique.
Compte tenu de la spécificité de la population qui va bénéficier du produit Micro-
Takaful et du caractère social du produit, le modèle proposé est celui basé sur la
Wakalah puisque l’EMF agira en tant que mandataire et se contentera d’une
commission de gestion qui couvre les dépenses administratives et une part de profit
forfaitaire comme encouragement à l’implication dans ce projet social.
Pour ce qui est l’acquisition des prestations de santé, on propose un modèle
intéressant basé sur la Mousawamah. Il consiste à acheter le service de santé avec le
prix public affiché moins une remise octroyée (à travers les fonds propres de l’EMF)
et le revendre au bénéficiaire définitif pour le prix affiché et le remboursement sera
fait par le fonds des participants. Ceci permet d’avoir une incitation supplémentaire à
travers le profit supplémentaire pour l’EMF (remise obtenue) et aussi favoriser plus
de communication à travers les conventions de partenariat et leurs médiatisations.
28
-Figure 2 : Montage du Produit-
A titre d’exemple :
29
Fiche Produit prise en charge médicale :
Présentation du produit
Dénomination Micro-Takaful Santé
30
Architecture de prise en charge :
Ce sont des femmes qui se regroupent au sein des organisations soit par filiation ou tout
simplement par intérêt. Ces dames peuvent êtres des femmes enceintes ou non. Leur
adhésion se fait de manière groupée lorsqu’elle présente un pôle d’intérêt commun
(vendeuse agricultrice, etc…).
Il serait important qu’elles soient localisées au sein des districts de santés cibles pour
être éligibles, cependant une extension peut être envisagé en fonction des réalités du
terrain.
L’existence d’une caisse santé au sein de l’association doit être une condition préalable du
choix de l’association pour une probable contractualisation avec l’institution de microfinance
compétente.
- Faciliter les adhésions des membres par une sensibilisation de proximité des femmes
de leurs territoire de compétence ;
Ces associations, doivent avoir une existence légale pour être éligible au projet ceci, permet
de limiter les risques liés à la gestion des fonds collecté par ces dernières et d’être en règle
avec l’administration et les lois et règlements en vigueur dans le pays.
31
Avantages :
- Adhésion groupée ;
- Couverture des quotas des cotisations des membres (loi sur les associations).
- Produit Salam : Il consiste à acheter des produits agricoles par un prix comptant payé par
l’EMF et la livraison du produit sera retardé au moment de la récolte. L’EMF va ensuite
vendre ce produit avec un prix supérieur et les femmes clientes vont utiliser la somme
32
initiale comme fonds de roulement pour conduire au mieux la saison agricole et les
différentes dépenses.
Dans le même cadre du produit Micro-Takaful qui va servir pour la prise en charge médicale,
on propose un schéma financier qui va favoriser l’accès des femmes enceintes aux services
de santé. Il s’agit de l’épargne santé qui va être utilisé une fois la femme a atteint l’âge de
procréation. Ceci peut être fait par le père qui a eu une fille même avec des versements
périodiques qui ne sont pas importants pour lui garantir un capital ou une pension une fois
elle a atteint un âge où elle a besoin d’accéder aux services de santé de la reproduction.
Outre le père ces versements peuvent être faits par n’importe quel allié de la femme qui a
un revenu stable et qui veut être solidaire et présenter son soutien financier à la personne
défavorisée. C’est une démarche qui ne représente pas une prise en charge directe mais qui
fait partie de la planification pour le bien être futur d’intégration dans le système de
protection sociale. L’avantage de tel produis est que les sommes déposées sont fructifiées à
travers les investissements des EMF et les clés de répartition des bénéfices éventuels sont
33
plus importantes du côté de la femme (ou la personne qui la représente) et au moment de
l’utilisation des fonds on va avoir un montant qui a augmenté et l’accès aux services de santé
va être plus favorisé.
L’impact majeur d’introduction de produit financier islamique dans une institution financière
conventionnelle est la constitution de comité spécialisé appelé comité Chari’ah suivant le
règlement Takaful. C’est un comité indépendant constitué d’experts en finance islamique
pour étudier et superviser la conformité des opérations financières avec les principes de la
finance islamique. La constitution de ce comité est un préalable puisque la
commercialisation du produit nécessite un certificat d’approbation ou de conformité qui
ajoute de la crédibilité au processus et au nouveau produit vis-à-vis des utilisateurs et
différentes parties prenantes. Ce comité est généralement composé de trois membres mais
comme point de départ, il peut être constitué d’un superviseur, avec l’intention d’alimenter
ce comité par d’autres membres progressivement. Il faut mentionner que cet organe de
supervision est indépendant et doit être rattaché dans l’organigramme directement au
conseil d’administration. Ses décisions sont obligatoires et doivent être appliquées par tous
les organes de gestion de l’EMF. Les interventions peuvent être regroupées en trois niveaux :
34
Outre le comité de surveillance, l’EMF peut nommer un auditeur interne charaïque. Son rôle
est lié aux investigations courantes (tout comme l’auditeur financier interne) et de reporter
au comité de surveillance. Pour assurer ce rôle l’employé doit être formé dans le domaine de
la finance islamique, les normes charaïques et l’audit pour effectuer les tâches qui lui sont
confiées avec efficience.
Recommandation :
Faire recours à un expert suivant la première formule de consultant pour éviter une
charge financière régulière que l’EMF va supporter et vu que les interventions seront
juste pour le fonds Micro-Takaful et non pas toutes les activités de l’institution
financière.
En plus, l’EMF, considéré comme mandant des participants doit assurer une transparence au
niveau des investissements des fonds des participants. Ces derniers sont considérés comme
des investisseurs et leurs fonds doivent être gérés sans négligence même s’ils proviennent
de subventions.
35
propositions d’amélioration des procédures et montages utilisées pour le produit Micro-
Takaful.
Ceci nous conduit vers les impacts en matière de normes et standards de comptabilité que
les EMF doivent appliquer pour représenter une image fidèle du produit Micro-Takaful.
Il faut signaler que tous ces changements en matière de gouvernance d’entreprise doivent
être mentionnés dans le manuel des procédures de l’EMF et dans ses codes de conduite afin
d’informer les parties prenantes (même internes) des impacts de l’offre du Micro-Takaful sur
leurs statuts, leurs procédures et même leurs organisations en matière d’organigramme et
attributions de fonctions.
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La divulgation comptable consiste à présenter et développer les politiques comptables
utilisées par l’EMF pour refléter l’image fidèle et la transparence dans les différentes
transactions liées au nouveau produit du Micro-Takaful. Ces procédures comptables sont
nombreuses puisque les standards issus de l’AAOIFI essayent de couvrir tous les aspects avec
les différentes structures juridiques et les emplacements géographiques des institutions en
question. Notre apport consiste à délimiter les politiques comptables pour couvrir
seulement les changements nécessaires aux EMF en prenant en considération les spécificités
liées au projet et aux zones d’implémentation. Ces procédures vont être ajoutées au manuel
de procédure existant de l’EMF et apparaitre aussi dans les rapports annuels futurs après
achèvement de l’implémentation du produit.
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Ces nouvelles politiques comptables auront un impact sur la présentation des états
financiers des EMF qui sont :
Au niveau du bilan : En plus des rubriques habituelles qui sont les actifs, passifs et
capitaux propres, on doit avoir les fonds des participants qui proviennent
généralement de subventions et de bailleurs sous forme de charités comme forme
de solidarité. Ces fonds figurent au niveau du bilan mais leurs explications (origines,
champs d’investissements, domaines d’utilisations) doivent être mentionnées au
niveau des notes explicatives des états financiers. Les droits des participants et les
profits des bénéfices des investissements qui reviennent aussi aux participants
doivent être mentionnés dans une rubrique indépendante entre les passifs et les
fonds propres des actionnaires.
Au niveau de l’état des revenus et dépenses des participants : ceci est un état
financier additionnel qui doit être préparé et publié et qui se rapporte exclusivement
au produit Micro-Takaful. Il doit contenir :
- Le montant global des fonds des participants
- Sources d’alimentation du fonds
- Commissions de gestion du fonds
- Montant total des prises en charge pour la période en question
- Profits des investissements
- Provisions
- Surplus/Excédent ou déficit du fonds pour la période
Au niveau de l’état de résultat : on va juste ajouter une rubrique concernant la
commission de gestion de fonds et les profits générés par les opérations de micro-
financement pour l’achat des prestations médicales sous forme de remises
obtenues.
Au niveau de l’état de flux de trésorerie : ajout des flux liés aux paiements des achats
de services de santé et des flux entrants des bénéfices des investissements.
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Au niveau de l’état des excédents/déficits des fonds des participants : ceci est aussi
un état financier additionnel qui va comporter :
- Solde excédent/déficit au début de la période comptable
- Solde excédent/déficit de la période
- Total excédent/déficit
- Distributions éventuelles
- Solde de fin de période
Dans le cadre de ce projet, l’offre du produit par l’EMF fait partie d’une exploitation de
réseau conventionnel. C'est-à-dire il n’y a pas une filiale indépendante dédiée exclusivement
à ce produit. Ceci permet de faire des économies d’échelle et de profiter du savoir-faire
existant pour transmettre l’information aux bénéficiaires des districts cibles. L’appartenance
à cette catégorie de guichet islamique implique les changements comptables suivants :
Publication d’un rapport détaillé indépendant dans les notes explicatives aux états
financiers sur les fonds reçus dans le cadre du Micro-Takaful et les actifs financés ou
utilisés par ces fonds
Publication d’un rapport détaillé indépendant dans les notes explicatives aux états
financiers sur les produits et les charges afférentes incluant éventuellement les
provisions
Divulgation des politiques comptables suivies pour mesurer et comparer les actifs et
passifs de l’EMF
Rapport charaïque associé au rapport annuel et dans le cas où l’EMF ne désigne pas
tout un comité (se contenter d’un consultant charaïque puisque c’est un projet à
vocation social) ceci doit être expliqué et présenter dans le rapport annuel de
l’institution
Divulgation comptable sur la mixtion ou non des fonds et la mesure du pourcentage
des opérations islamiques par rapport à l’activité conventionnelle.
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4. Mécanismes d’accès des femmes enceintes vulnérables aux services de
santé
L’objectif majeur de ce projet est de favoriser l’accès des femmes enceintes vulnérables aux
services de santé pour le bénéfice des soins de santé maternelle, néonatale et infantile.
Cette population cible est considérée comme défavorisée puisqu’elle ne peut pas supporter
les coûts financiers liés à la procréation tels que les visites médicales, les analyses, les
interventions chirurgicales, les médicaments… Ces prestations médicales ne concernent pas
seulement les futures mamans mais aussi les nouveaux nés et les enfants. Cette situation se
complique davantage avec les conséquences de la crise pandémique du COVID-19. Dans
cette partie on va présenter les mécanismes qui seront mis à disposition de cette catégorie
de la population pour leur permettred’accéder aux services de santé via le micro –Takaful.
Les contributions dans ce cadre représentent le fonds des participants gérés par l’EMF. Ce
système passe par deux phases. La première est relative aux femmes enceintes vulnérables
sans revenus stables et la deuxième correspond à cette même population mais avec des
revenus à travers des activités financées par l’EMF.
40
d’ajouter une contribution individuelle, le plafond restera le même que celui
de la première catégorie commune.
Il faut mentionner que les contributions sont collectées suivant deux phases :
Les actions de communications sociales sont de mature à favoriser les conventions entre
l’EMF et les prestataires de santé afin de minimiser les coûts d’acquisition tel qu’expliqué
dans les parties précédentes.
Comme indiqué dans les parties précédentes le fond des participants représente un panier
commun de solidarité entre les différentes bénéficiaires pour permettre de prendre en
charge les prestations médicales nécessaires. Le contrôle des contributions et des prises en
charges se fait à travers les procédures comptables évoquées et des rapports périodiques
(de préférence mensuels) sur la liste nominative des bénéficiaires, les prestations médicales,
les montants de prises en charge équivalentes, les stades de grossesse et/ou de l’enfant à
soigner pour éviter la double comptabilisation et le double emploi des ressources
disponibles. Ce contrôle périodique est effectué par l’auditeur interne financier et le
consultant charaïque pour s’assurer des finalités du produit.
41
Suivi santé des nouveaux nés et des enfants dont le chef de famille ne possède pas
une assurance maladie et une source de revenu
Ceci peut être présenté comme étant les services du paquet de soin de la mère et de l’enfant
résumés comme suit :
- Vaccinations du nouveau-né
- Planification des rendez –vous réguliers des consultations post-natales intégrés du couple
mère et nouveau- né.
8
Soins liés à la grossesse, à l’accouchement et à la période néonatale: Guide de pratiques essentielles -
Organisation mondiale de la Santé Genève 2003-
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Le système de prise en charge consiste à avoir l’équivalent des coûts des prestations de
santé. Il diffère selon les districts de santé et l’infrastructure de santé dont elles disposent.
Districts avec chèque santé : Dans ce cas l’EMF procèdera à l’achat de chèque santé
et la revente au bénéficiaire suivant les montages financiers présentés. Le chèque
santé coûte 6000 FCFA et ouvre droit à quatre catégories de prestations. Si la
patiente aura besoin de prestations complémentaires exceptionnelles une étude au
cas par cas pour accorder d’autre chèque santé pour couvrir ces services nécessaires
additionnels.
Districts sans chèques santé : Les autres districts présentent des structures sanitaires
mais sans le mécanisme chèque santé. Dans ce cas le financement des prestations de
santé se fait par des acquisitions directes auprès des structures sanitaires. Il s’agit
entre autres des kits obstétricaux.
En d’autres termes les femmes enceintes vont apporter un « devis » global qui inclut
l’offre de prix des différentes prestations nécessaires. Le contrôle du devis est
effectué par un médecin de contrôle avec lequel l’EMF a effectué une convention
pour telle prestation. Ceci est semblable au mécanisme de contre visite effectué par
les compagnies d’assurance pour s’assurer de l’exactitude des montants des
prestations. L’EMF va constituer une ligne de financement pour les bénéficiaires et va
délivrer une lettre d’engagement qui va servir comme promesse de paiement et
débloquer les sommes nécessaires. Ce mécanisme va s’appuyer sur les Fonds
régionaux de promotion de la santé et fera partie du plan opérationnel pour
concrétisation du produit.
43
Le dernier point dans cette partie est celui des critères de choix de la population cible. En
d’autres termes, qui saura en mesure de bénéficier des mécanismes Micro-Takaful pour la
prise en charge médicale. La réponse à cette question a été présentée tout au long du
développement des mécanismes dans les parties précédentes et la liste ci dessous est le
récapitulatif de ce qui a été évoqué.
Il faut mentionner que le ciblage peut être facilité à travers les associations présentes dans
les districts concernés. En effet, les associations peuvent disposer de listes nominatives de
femmes enceintes vulnérables qui ont besoin de ces services de santé. En plus cette
communication doit être réciproque entre les EMF et les associations pour communiquer la
liste des bénéficiaires et donner la possibilité à une population plus large d’en bénéficier.
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Conclusion et perspectives :
L’étape suivante consistera à avoir un plan opérationnel de réalisation qui regroupe toutes
les étapes à suivre ainsi qu’un suivi efficace et un tableau de bord de contrôle de
l’implémentation du produit et des mécanismes.
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